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Polycopié de Cours
CHAPITRE I
Commande des machines à courant continu Page 4
CHAPITRE II
Commande des machines synchrones Page 30
Ces variations peuvent être considérées comme des perturbations, qui peuvent engendrer une
modification, plus ou moins importante, de la vitesse de rotation de l’arbre par rapport à la
valeur souhaitée (valeur de référence ou consigne imposée).
Ainsi donc, un variateur de vitesse inclut-il le plus souvent un ou plusieurs convertisseurs de
puissance auxquels est associé un dispositif de commande et de régulation.
Les systèmes et structures de régulation sont mis en œuvre pour satisfaire des exigences
dictées par les critères qui suivent :
Régulation / asservissement de la vitesse de l’arbre de la machine de manière à ce que
celle-ci impose à la charge qu’elle entraîne la vitesse, et/ou la position et/ou le couple
désiré.
Pour synthétiser les correcteurs nécessaires à la mise en œuvre d’une régulation de vitesse
répondant à ces exigences, il faut tout d’abord modéliser l’association convertisseur(s)
statique(s) – machine à courant continu. Plusieurs modèles existent pour la conception,
l’analyse, l’optimisation, ou encore pour le diagnostic de ces associations ; mais il faut cibler
ceux qui s’adaptent aux objectifs et exigences de la commande, surtout que cette association
inclut des systèmes de différentes natures de point de vue technologie, principe de
fonctionnement, type de signaux mis en œuvre et besoin en signaux de contrôle/commande.
ex
𝐶 (𝑡)
Figure 1. Circuit électrique modélisant l’inducteur et l’induit de la machine à courant continu en mode
d’excitation séparée.
Grandeurs de sortie :
𝛺(𝑡) : la vitesse de rotation de l’arbre de la machine, en réponse à la sollicitation
en tension,
Si le flux 𝜙est maintenu constant, le modèle dynamique complet de la machine est régi par
les équations (1) à (5).
𝐶é (𝑡) = 𝐽. + 𝑓 .𝛺 + 𝐶 (4)
( )
𝑢 (𝑡) = 𝑅 . 𝑖 (𝑡) + 𝐿 . (5)
𝑅 : résistance de l’induit,
𝐿 : inductance de l’induit,
Note 2 :
L’inductance L peut englober d’autres inductances présentes dans l’association avec le
convertisseur, entre autres celles utilisées pour le lissage du courant.
Note 3 :
L résistance doit prendre également en considération d’autres résistances caractérisant
l’association de la machine avec le convertisseur (semi-conducteurs, résistances internes,
etc.).
Note 4 :
Il est important de tenir compte de l’effet de la température, de la saturation magnétique ou
d’autres effets inhérents à l’application sur l’évolution des paramètres.
Note 5 :
De point de vue temps de réponse et stabilité (aspect dynamique), le couple de charge, qui est
la somme de tous les couples résistants s’appliquant sur l’arbre de la machine, peut être pris
comme une (des) perturbation(s).
A partir de (6) et de (7), on peut déduire, que le courant d’induit, considéré comme une
grandeur intermédiaire (sortie et entrée en même temps), peut être régi par l’équation (10).
( ) . ( )
𝐼(𝑝) = .
(10)
En adoptant l’hypothèse avancée sur le couple de charge que l’on considère comme une
perturbation externe, laa fonction de transfert linéaire vitesse de rotation – tension
d’alimentation d’induit a pour expression celle donnée par (11).
( ) .
( )
= . . . (11)
. .
. .
On pose :
𝐾 = .
: Gain statique
statique,
.
µ= .
: coefficient,
fficient, de valeur souvent trèsfaible étant donné les ordres de
grandeur des paramètres qui le définissent,
On peut par conséquent déterminer les pôles de la fonction de transfert (12). De par la nature
de la machine, on assiste le plus souvent à des pôles réels. En effet, ils caractérisent bien les
régimes dynamiques de celles-ci en réponse à des sollicitations en tension et en charge.
On peut considérer dans ce cas les deux dynamiques caractérisant la machine et qui sont
respectivement :
la dynamique électrique définie par 𝜏 ,
la dynamique mécanique définie par 𝜏 .
On peut très bien vérifier, pour les cas pratiques, que l’on a souvent 𝜏 ≪ 𝜏 . Ceci dénote un
fait naturel qui stipule que les dynamiques mécaniques et électromécaniques sont relativement
beaucoup plus lentes que celles électriques.
Ceci permet d’assurer une séparation des différentes dynamiques citées.
Le plus souvent, on néglige l’effet de 𝑓 devant les effets des autres paramètres mécaniques.
On peut alors déduire une approximation des paramètres de la fonction de transfert comme
suit :
𝐾 ≅ ,
µ ≅ 0,
𝑅. 𝐽
𝜏 ≅ .
𝐾
Ainsi, si la machine est alimentée en tension, et si le courant d’induit n’est pas contrôlé par
une boucle dédiée, la fonction de transfert linéaire relative à la machine, régissant la relation
vitesse de rotation – tension d’alimentation d’induit peut être approximée par (13).
( )
( )
= .( . ).( . )
(13)
Cette fonction de transfert, ainsi décrite, ne rend compte que des variations de vitesse dues
aux variations de la tension d’alimentation. Elle ne rend pas compte, en effet, des variations
conséquentes du courant d’induit.
Cette fonction de transfert sera exploitée pour la commande de moteurs de très petites
puissantes, où un contrôle du courant d’induit n’est pas nécessaire du fait des faibles valeurs
de leurs constantes de temps électriques, en l’occurrence 𝜏 .
En revanche, il est nécessaire d’imposer une limitation au courant d’induit pour des moteurs
de plus grandes puissances. C’est ce qui exige l’introduction d’une boucle de régulation de
De cette expression, on peut déduire que la machine à courant continu admet une réponse aux
sollicitations en tension d’autant plus rapide que sa constante de temps électromécanique est
faible. Ceci mène à conclure qu’il s’agit de machines à faibles inerties et à coefficients𝐾
élevés, donc à flux d’induction de niveau important. En revanche, l’alimentation directe en
tension sans limitation en courant n’est réalisable que pour les moteurs à courant continu de
très petites puissances et à faibles courants d’induit. Pour ces moteurs, l’appel de courant
occasionné lors des régimes transitoires gardent des niveaux acceptables sans pour autant
présenter de risque pour le moteur et ses équipements et ce, du fait des valeurs relativement
élevées des résistances d’induit de ces moteurs. Par opposition, pour les moteurs de plus
grandes puissances, les variations de la tension d’alimentation provoquent des pointes
dangereuses de courant d’induit, de par les faibles valeurs des résistances d’induit, ce qui
mène impérativement à limiter le courant à une valeur maximale tolérée. Ceci doit être pris en
compte et assuré dans les boucles de régulation en courant de façon algorithmique et
numérique. Ceci est rendu aisé en imposant des saturations aux consignes de courant. Les
valeurs limites ne seront ainsi jamais dépassées, y compris en cas de survenue de court-
circuit, voire de blocage mécanique de l’arbre ou d’autres pièces mécaniques ayant trait à la
rotation.
Figure 3.. Schéma bloc du modèle complet dynamique d’une machine à courant continu en vue de
déterminer la fonction de transfert courant d’induit – tension d’alimentation d’induit.
d’induit
En adoptant les mêmes hypothèses ayant conduit à une écriture plus simplifiée de la fonction
de transfert linaire vitesse de rotation – tension d’alimentation de l’induit, (17)
( peut être
réexprimée par (18).
( ) .
( )
= .( . ).( . )
(18)
Ainsi, la fonction de transfert linéaire courant d’induit – tension d’alimentation d’induit est
exprimée finalement par (19).
( )
( )
= . .
(19)
R
H
Ue L
D
Figure 5.. Schéma de principe d’une association hacheur série – machine à courant continu.
continu
L’annexe 1 donne un rappel du principe de fonctionnement de ces hacheurs ainsi que des
quadrants dans lesquels ils opèrent selon le mode de commande et de fonctionnement.
Hypothèse:
Si la fréquence de la commande, notée𝐹é , est suffisamment grande par rapport à la bande
passante du régulateur du courant de l’induit, notée BPPI(i), alors on peut supposer que le
courant à la sortie du convertisseur alimentant la machine à courant continu admet une
valeur moyenne qui:
variesous l’effet de la commande (changement de consigne, etc.).
évoluepeu entre deux commutations successives du convertisseur.
𝐹𝑇 (𝑝) = (20)
où< 𝑈(𝑝) > est la valeur moyenne de la tension de sortie calculée pour une période de
hachage, soit entre deux instants de commutation à l’état passant d’un (de deux) IGBT(s)et ce,
selon le type de hacheur (série, série-parallèle, 4 quadrants avec commande unipolaire ou
bipolaire, etc.).
Hypothèse
On peut considérer, et compte tenu de la constante de temps de l’induit de la machine à
courant continu, que le retard moyen(ou constante de temps moyenne) noté 𝑇 entre
l’application de la référence de tension/du taux de modulation au hacheur et la
génération de la tension de sortie peut être pris égal à la valeur donné par (23)
é
𝑇 = (23)
où
- 𝐺 : Gain statique du hacheur,
- 𝑇 : la constante de temps équivalentedu hacheur.
Les fonctions de transfert ainsi harmonisées dans le domaine continu, relatives à la machine
à courant continu et au convertisseur qui lui associé, vont être exploitées pour la synthèse des
régulateurs des différentes variables objet de la commande de la machine.
Hypothèse
Le flux de la machine à courant continu est contrôlé et supposé maintenu constant (machine à
aimants permanents ou à excitation maintenue constante).
La régulation linéaire à boucles multiples montées en cascade, ou imbriquées, répond
bien aux besoins de la variation de vitesse des machines en général.
Elle se base sur le principe d’une régulation individuelle pour chaque variable à réguler.C’est
le principe le plus utilisé en pratique.Cela revient à sa souplesse d’adaptation.
Dans la majorité des cas, on considère:
- Une boucle interne qui est réservée à la commande de la variable ayant la
dynamique la plus rapide.
- Une boucle externe qui est réservée à la commande de la variable ayant la
dynamique la plus lente.
La dynamique de la boucle lente est relativement faible devant la dynamique de la boucle
rapide (les machines présentent généralement un rapport de 3).
Note 6 :
On utilise autant de boucles de régulation que de variables à réguler ; les boucles se
succèderont toujours de la variable la plus rapide vers celle la plus lente en progressant de
l’intérieur de la cascade vers son extérieur.
Peuvent être considérées comme variables supplémentaires à réguler de la machine : la
position, l’accélération, la température, etc.
Exemples:
La mise en œuvre d’une régulation en cascade est assez aisée du moment que les
caractéristiques statiques et dynamiques de transferts électriques, électromagnétiques et
mécaniques sont indépendants les uns des autres(c’est généralement le cas pour toutes les
machines).
L’imbrication des boucles représente ainsi la commande totale et sécurisée de la machine du
fait de la limitation des consignes de référence qui sont dans ce cas les grandeurs de
commande sorties des boucles externes précédentes.
La figure 7 donne le schéma de principe d’une régulation cascade courant d’induit – vitesse
de rotation de la machine à courant continu à flux constant.
Dans ce schéma, 𝐼 é _ désigne le courant de référence limité à la sortie du bloc hystérésis
utilisé pour la saturation de la consigne calculée grâce au régulateur PI de la vitesse de
rotation (boucle externe).
Capteur(I)
Capteur(Ω)
Boucle externe de vitesse
Figure 7. Schéma de principe d’une régulation cascade courant d’induit – vitesse de rotation
de la machine à courant continu à flux constant.
avec:
Il est bien à noter que lee retour dans ce schéma bloc est unitaire.
𝟏
En effet, le deuxième pôle de la fonction 𝒑𝟐 = − 𝑻 est un pôle équivalent donc fictif,
𝒔
représentant une approximation de l’échantillonnage de la commande ; il ne peut être donc
candidat à une compensation car il n’est pas un vrai pôle.
Mise en œuvre
La fonction de transfert du système à réguler en boucle ouverte, notée 𝐻 (𝑝), est alors
donnée par (26).
𝐻 (𝑝) = . . . 𝐾𝑐 (26)
𝐻 (𝑝) =
.
. . . 𝐾𝑐 (27)
Dans le cas d’un retour unitaire, la fonction de transfert du système à réguler en boucle
fermée, notée 𝐻 (𝑝), est alors donnée par (28).
𝐻 (𝑝) = . (30)
C’est un système de second ordre pour lequel le gain proportionnel intégral du régulateur est à
synthétiser en respectant les règles de base qui garantissent la stabilité et qui considèrent
pour cela des marges de gain et de phase suffisantes pour répondre aux performances
désirées pour la boucle fermée en termes de rapidité et de précision.
On détermine alors le gain proportionnel intégral du régulateur de courant en exploitant la
méthode de Bode avec pour objectif l’optimisation du choix de la marge de phase.
Une fois 𝐾𝑖 synthétisé, 𝐾𝑝 se déduit par (31).
𝐾𝑝 = (31)
𝐻 (𝑝) = (32)
avec:
𝐺 : Gain statique de la boucle de régulation de courant équivalente,
𝑇 : Constante de temps de la boucle de régulation de courant équivalente.
Ceci est d’autant plus vrai que la boucle de courant est plus rapide (de l’ordre de 3 fois plus)
que celle de la vitesse.
En effet, la boucle de régulation du courant d’induit peut être équivalente au processus décrit
par la figure 10.
Figure 11.. Schéma bloc du modèle complet dynamique d’une mac machine
hine à courant continu en vue de
déterminer la fonction de transfert courant d’induit – tension d’alimentation d’induit.
d’induit
avec:
𝐾 : Gain statique du capteur de vitesse supposé être de réponse très rapide
rapide,
Mise en œuvre
La fonction de transfert du système à réguler en boucle ouverte (retour unitaire), notée
𝐻 (𝑝),, est alors donnée par (33).
𝐻 (𝑝
(𝑝) = . . . 𝐾𝑐 (33)
𝟏
Pour cette fonction de transfert, lle pôle dominant (physique, réel) est 𝒑𝟑 = − 𝝉 .
𝒎
Pour le compenser, et comme on a procédé pour la boucle dde régulation du courant, on pose
𝐾𝑝 . 𝐾𝑖 = 𝜏 .
La fonction de transfert du système en boucle ouverte devient alors celle exprimée par (34).
𝐻 (𝑝
(𝑝) =
.
. . . 𝐾𝑐 (34)
𝐻 (𝑝) = . (35)
C’est un système de second ordre pour lequel le gain proportionnel intégral du régulateur est à
synthétiser en respectant les règles de base qui garantissent la stabilité et qui considèrent
pour cela des marges de gain et de phase suffisantes pour répondre aux performances
désirées pour la boucle fermée en termes de rapidité et de précision.
On détermine alors le gain proportionnel intégral du régulateur de vitesse en exploitant la
méthode de Bode avec pour objectif l’optimisation du choix de la marge de phase.
Une fois 𝐾𝑖 synthétisé, 𝐾𝑝 se déduit par (36).
𝐾𝑝 = (36)
Problématique:
La constante de temps 𝝉𝒎 n’est pas toujours connue avec précision surtout en cas de
charge variable(c’est le cas de beaucoup d’applications).
Dans ce cas, si le régulateur ne compense pas totalement ce pôle, le réglage de la vitesse peut
donner de mauvaises performances, surtout en termes de stabilité.
On peut alors avoir recours à la méthode de placement de pôles en considérant la fonction de
transfert en boucle fermée relative à la vitesse.
N.B.
Si 𝑇 <<𝜏 , alors la fonction de transfert en boucle ouverte relative à la vitesse pourrait être
approchée par (37).
𝐻 (𝑝) = . .
. 𝐾𝑐 (37)
C’est un système de second ordre avec un intégrateur pur ; et que l’on régule avec un
régulateur PI dont la fonction de transfert est donnée par (39).
𝐻 (𝑝) = 𝐾 (39)
La fonction de transfert en boucle ouverte du système à réguler, 𝐻 (p), s’écrit sous la forme
donnée par (40).
Mise en œuvre
Le régulateur se synthétise selon la démarche décrite ci-après.
On choisit d’abord𝜏 dans un rapport 𝑎 > 1 par rapport à τ tel qu’exprimé par (41).
𝜏 = 𝑎. 𝜏 (41)
La fonction de transfert obtenue en boucle ouverte du système à réguler, 𝐻 (p), peut alors
être remplacée par (42).
.( . )
𝐻 (𝑝) = . . . .( )
(42)
La phase de cette fonction de transfert atteint son maximum pourla pulsation 𝜔 selon (45).
𝜔= (45)
√ .
𝐾 = (48)
√ .
La constante 𝑎 est choisie telle que l’on assure une marge de phase ∆𝜑 égale à la valeur
donnée par (49).
∆𝜑 = 𝜑 + 𝜋 = − + 2. 𝐴𝑡𝑔(√𝑎) (49)
Hypothèse:
Comme 𝑇 <<τe, alors on identifie la fonction de transfert de la boucle de courant d’induit à
celle donnée par (51) et la fonction de transfert du régulateur PI à celle exprimée par (52).
𝐻 (𝑝) = . .
. 𝐾𝑐 (51)
. .
𝐻 (𝑝) = .
(52)
La fonction de transfert du système à réguler en boucle ouverte, notée 𝐻′ (𝑝), est alors
donnée par (53).
.
. .
𝐻′ (𝑝) =
.
. (53)
.
On pose pour cela 𝐾 = =cste.
Note 7 :
Cette méthode ne compense pas le pôle dominant, mais elle remplace la compensation exacte
par un terme de type « avance de phase ». Au voisinage de la pulsation de coupure, on
assimile le pôle dominant à un intégrateur pur.
L’idée est d’approximer la fonction de transfert 𝐻′ (𝑗𝜔) avec une fonction de Butterworth
de la forme donnée par (56).
|𝐻 (𝑗𝜔)| =
( )
(56)
𝐾𝑝 . 𝐾𝑖 = 4. 𝑇
𝑒𝑡 (57)
𝐾𝑖 = 8 𝐾
.
Le rapport « = 4 » est habituellement considéré comme un optimum.
Le réglage doit être effectué de sorte que le système ne soit pas très rapide (car une
accentuation de la rapidité risque de provoquer des oscillations), et qu’il soit mieux amorti.
En effet, cette méthode permet de régler la marge de phase de la boucle objet de la régulation
grâce à l’écart entre la constante de temps du régulateur PI et le second pôle de la boucle de
transfert en boucle ouverte, c’est-à-dire entre et .