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HUMAINES
L’école des relations humaines s’est développé en réaction aux excès du taylorisme qui dans
sa recherche frénétique de la productivité, a engendré des comportements contraires à son
objectif : absentéisme élevé, rotation du personnel, accident de travail, etc.
La quantité de travail accomplie par un individu n’est pas déterminée par sa capacité
physique (approche taylorienne) mais par sa capacité sociale, c’est-à-dire son
intégration sociale ;
Les récompenses non financières (estime, relations sociale) jouent un rôle essentiel
dans la motivation ;
La spécialisation de l’OST n’est pas la forme la plus efficace de l’organisation du
travail ; les employés ne réagissent pas en tant qu’individus mais en tant que membres
d’un groupe ayant sa propre logique de fonctionnement et de valeurs.
La théorie des relations humaines
Le principe de l’effet Hawthorne a été mis en évidence de manière fortuite puisque les
premières études visant à mesurer les impacts de l’illumination des ateliers de production sur
la productivité reposaient en réalité sur un postulat taylorien.
Il s’agissait de créer les meilleures conditions matérielles possibles de travail pour améliorer
son efficacité.
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La première conclusion fut la découverte d’autres facteurs de stimulation humaine que les
seules conditions physiques de travail. Cela a conduit à plusieurs enseignements riches de
conséquences pour l’organisation industrielle. En première analyse, la simple connaissance
par l’individu du fait qu’il est sujet d’observation et d’attention modifie son comportement
productif. En l’occurrence, c’est l’intérêt de la direction de la compagnie pour les ouvriers qui
fait que la productivité augmente. Il s’agit bien d’une réaction positive en rupture avec les
savoirs traditionnels sur la connaissance classique du comportement humain en situation de
travail.
En seconde analyse, E. Mayo a mesuré à quel point les relations interpersonnelles à l’intérieur
des groupes sont importantes au sein des ateliers de production. Ce qui prime, c’est la
cohésion globale au sein d’un groupe. La dimension groupale ignorée par Taylor et ses
continuateurs s’avère décisive sur la productivité d’une usine.
En troisième analyse, les groupes de travail créent en leur sein un système social de relations
interpersonnelles puisque, par exemple, des leaders d’opinions apparaissent. Les groupes
produisent ainsi des normes et des règles sociales informelles de comportement auxquelles
l’ensemble des individus se conforme. L’identification de ces normes de comportement
informelles indique l’importance du facteur humain sur la production. Par exemple, il ne
fallait jamais produire trop et éliminer les casseurs de cadence. Il ne fallait jamais dire à un
contremaître quoi que ce soit au détriment du groupe et réprimander les mouchards.
En définitive, l’apport essentiel de l’école des relations humaines est d’avoir démontré l’effet
du groupe et de ses relations interpersonnelles, affectives, émotionnelles sur le comportement
des ouvriers et leur productivité au travail. Une telle organisation humaine renvoie à
l’individu dans ses émotions, mais aussi au réseau complexe de relations entre individus et
groupes dans l’usine.
Cette organisation informelle mais active est une construction sociale puisqu’elle est le
produit des relations entre les membres du groupe et du système industriel au sens large.
Enfin, les chercheurs ont découvert la dimension idéologique à travers leurs expériences en
observant que l’usine est un lieu d’idées, de croyances, de valeurs partagées qui s’expriment à
travers des logiques d’action très différentes de celles des coûts ou de l’efficacité.
Au total, on peut dire que Mayo et son équipe ont mis en évidence la dimension systémique et
complexe de la question de l’homme en situation de travail industriel. Cette vision
interactionniste des rapports humains et des relations sociales dans le monde du travail,
constitue l’un des fondements de la théorie des relations humaines qui sera à l’origine de
nouvelles expériences en matière de gestion du personnel.
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SECTION 1 : LES THEORIES DE LA MOTIVATION
Il est parfois difficile de motiver une personne. En entreprise, la motivation du personnel
exige la prise en compte d’un ensemble de variables, certaines étant internes à l’organisation
et d’autres externes ; si bien que le contrôle organisationnel de la motivation est limité et
qu’on ne peut espérer un succès instantané et définitif. Aucune des théories exposées dans les
pages qui suivent ne constitue une solution aux problèmes de motivation en entreprise.
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Besoins physiologiques : se nourrir, se vêtir, se loger.
F. Herzberg prolonge et affine les travaux de Maslow. Pour expliquer la motivation des
hommes. Né en 1923, Frederick Herzberg, psychologue clinicien, est aujourd’hui professeur
de management à l’Université de l’Utah aux États-Unis. Ses travaux portent pour l’essentiel
sur la question de la motivation humaine au travail. En 1959, il publie un ouvrage de
référence : Le Travail et la Nature de l’homme.
L’idée principale de Herzberg est que les circonstances qui conduisent à la satisfaction et à la
motivation au travail ne sont pas de même nature que celles qui conduisent à l’insatisfaction
et au mécontentement. Il élabore ainsi une théorie dite des deux facteurs ou bi factorielle, et
part du constat que les réponses des individus sont différentes selon qu’on leur demande ce
qui provoque leur motivation au travail et ce qui déclenche leur insatisfaction.
Pour élaborer sa théorie, Herzberg a utilisé la méthode des incidents critiques qui consiste,
lors d’entretiens avec des salariés, à leur demander de relater des événements concrets dans le
passé au cours desquels les salariés se sont sentis exceptionnellement satisfaits ou insatisfaits
de leur travail. À travers l’analyse des réponses, il observe que ce ne sont pas les mêmes
facteurs qui causent les souvenirs agréables et les souvenirs désagréables. Il est
progressivement amené à distinguer deux grandes catégories de facteurs.
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réalisation de soi, la reconnaissance, l’intérêt au travail, son contenu, les responsabilités, les
possibilités de promotion et de développement.
• Les facteurs d’insatisfaction au travail
Ils sont envisagés comme des facteurs d’hygiène ou de mécontentement. Ils correspondent à
des facteurs extrinsèques au travail : la politique de personnel, la politique de l’entreprise et
son système de gestion, le système de supervision, les relations interpersonnelles entre
salariés, les conditions de travail et le salaire.
Suivant la théorie de Herzberg, les deux sentiments satisfaction et insatisfaction ne sont pas
opposés. Cela signifie que la motivation ne peut pas venir de l’élimination des facteurs
d’insatisfaction. De même, si les facteurs de satisfaction dans le travail sont absents, les
salariés ne feront pas preuve d’insatisfaction ou de mécontentement mais ne seront pas
motivés. L’impact essentiel de ces travaux de recherche sur la motivation va se faire dans les
organisations à travers le mouvement pour l’amélioration de la qualité de vie au travail.
Finalement, Herzberg distingue les différents éléments d’un emploi en deux catégories : ceux
qui servent des besoins économiques ou vitaux, les besoins d’hygiène ou de maintenance, et
ceux qui satisfont des motivations plus profondes, les facteurs de motivation. Il tire comme
conclusion, que les directions d’entreprises doivent individuellement, élargir et enrichir le
travail de chacun.
FACTEURS DE MOTIVATION
FACTEURS D’HYGIENE
-Possibilités d’avancement
-Politique organisationnelle -réussite
-supervision (aspect technique) -autonomie
-politique salariale -responsabilité
-relations interpersonnelles -considération
-conditions de travail
-sécurité d’emploi
Non-satisfaction Satisfaction
Insatisfaction Non-insatisfaction
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SECTION 2 : LES STYLES DE DIRECTION ET LE MANAGEMENT DES GROUPES ET
DES EQUIPES
le leadership autoritaire :
Direction du groupe par des ordres. Le leader se tient à distance du groupe et use des ordres
pour diriger les activités de ce dernier. Le rendement d’un groupe dirigé de cette manière est
élevé mais la pression portée fait que les relations entre les différents membres et leur leader
manquent de confiance et on peut noter des fois des actes de rébellion ou de défiance ;
Le leadership par laisser-faire :
Direction du groupe sans implication émotionnelle ; ne s’implique pas dans la vie du groupe
et participe au strict minimum aux différentes activités. Cela donne une situation où le groupe
reste constamment en quête d’informations et de consignes de la part d’un leader peu
impliqué ;
Le leadership démocratique :
Direction du groupe avec prise en compte de ses remarques et des suggestions. Le leader
s’appuie sur des méthodes semi-directives et encourage les membres du groupe à faire des
suggestions, à participer aux discussions et à faire preuve de créativité. Ce groupe manifeste
des relations plus amicales et plus chaleureuses et le départ du leader n’affecte en rien la
continuité du travail;
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- L’homme peut être motivé par le travail ; il accepte, voire recherche, les
responsabilités et la direction n’a pas besoin d’être autoritaire, c’est la théorie Y, jugée
préférable par McGregor.
La théorie X est le fondement des méthodes de direction coercitives où le contrôle doit
porter sur les hommes eux-mêmes pour s’assurer que le travail est fait. La théorie Y
est le fondement des méthodes de direction, comme la direction par objectifs, où le
contrôle porte sur le résultat de l’action pour laquelle le subordonné à une large marge
de manœuvre.
La théorie X
La théorie Y
L’individu moyen n’a pas d’aversion inné pour le travail : le travail n’est ni agréable ni
déplaisant.
L’américain Rensis Likert analyse les différences des résultats obtenus par des directeurs
des diverses compagnies d’assurance membres d’une association professionnelle. Il
constate que les directeurs peu performants ont des caractéristiques communes :
leur attention est centrée sur la tâche à accomplir et pas les hommes ;
l’organisation classique du travail leur parait suffisante pour obtenir les résultats requis
des subordonnés ;
le contrôle leur parait être l’essence même de leur travail ;
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À l’inverse, les directeurs performants cherchent à motiver leurs subordonnés en
comprenant leurs valeurs professionnelles.
R. Likert affine alors les analyses et propose le principe de relations intégrées comme
principe majeur d’organisation. Les valeurs personnelles de chacun doivent être intégrées
pour que les individus travaillent plus efficacement. Pour ce faire, une organisation
reposant sur le travail de groupe est la plus efficace.
Il propose un modèle de gestion des organisations fondé sur les interactions entre
responsable et subordonnés. Il caractérise alors quatre styles de direction :
Il entretient des rapports distants et ne fait pas confiance à ses collaborateurs. Le système de
motivation et d’implication des personnes est fondé sur la crainte, la menace de sanctions et la
distribution de récompenses. Il s’agit ici d’un véritable mode de management par la peur.
Psychologiquement, les managers et les employés sont finalement très éloignés. Ce style de
management peut générer l’hostilité des personnels à l’égard des objectifs de l’organisation et
donc des conflits sociaux. L’accent n’est absolument pas porté sur l’esprit d’équipe et le rôle
des groupes n’est pas envisagé. La prise de décision est centralisée au sommet de
l’organisation, le système de délégation se réduit à sa plus simple expression et les objectifs
sont imposés sans être explicités. Un tel mode de management existe toujours et concerne le
plus souvent du personnel peu qualifié.
Ce style de gestion est assez proche du précédent même si l’on peut considérer qu’il existe
des formes de confiance de type condescendante. Le commandement paternaliste se distingue
néanmoins du précédent par des relations de proximité entre le dirigeant et ses subordonnées.
Le contact et les relations hiérarchiques sont directs, souvent francs et le système de
motivation et de récompense, particulièrement arbitraire. Pour autant, le dirigeant peut, dans
certains cas et du fait de contacts directs, consulter ses collaborateurs, prendre parfois en
considération leurs suggestions et leurs critiques. Dans une telle organisation, le niveau de
performance de l’organisation est singulièrement variable et dépend, pour l’essentiel, de la
personnalité et de la culture du propriétaire-dirigeant de l’entreprise. Finalement, l’influence
du système de valeurs s’avère souvent décisif sur le style de commandement adopté.
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Le manager consultatif
Ce type de manager entretient des relations étroites avec ses collaborateurs. Il cherche à créer
un climat fondé sur la confiance et l’échange même si le système de délégation du pouvoir a
certaines limites. Ce style de commandement se singularise par la recherche d’une large
consultation auprès des collaborateurs et vise à susciter une adhésion autour des principaux
objectifs de l’entreprise. Les différentes expériences réalisées et visant à introduire un mode
de management participatif s’inscrivent pleinement dans cette logique.
Le manager participatif
L’intérêt pour la production (souci porté aux activités, aux décisions, aux structures,
aux procédures, et aux méthodes qui permet d’atteindre les objectifs visés)
L’intérêt pour le personnel (prises en compte des besoins, attentes et personnalités
des collaborateurs).
En croisant ces deux dimensions, on peut identifier cinq grands styles de management.
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1.9 9.9
Degré d’intérêt
porté aux
collaborateurs
5.5
1.1 9.1
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accompli par des hommes responsables selon des exigences élevées. Les rapports sont
fondés sur la confiance et le respect mutuel.
Le style pratiqué est en général un mélange de plusieurs styles types, mais l'un d'entre eux est
dominant. Il convient de distinguer les styles 'de façade' et les styles réels. Les tendances
d'évolution à long terme favorisent le développement du style 9,9.
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