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Entretenir et aménager les

espaces verts de cimenterie

Guide pratique pour une gestion durable de la


biodiversite

2013-2016
ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Rédaction : Elodie Russier-Decoster, Chargée de mission entreprises et biodiversité (UICN


France).
Coordination : Florence Clap, Chargée de Programme Politiques de la biodiversité (UICN
France), Jean-Pierre Estacaille, Direction Environnement (ATILH).
Remerciements aux contributeurs : Elisabeth Gressin (ATILH), Fabrice Copin (ATILH), Charles
Lemaitre (Vicat), Valérie Cauchi (Ciments Calcia), Morgane Warau (Lafarge France).
Citation : UICN France (2016). « Entretenir et aménager les espaces verts de cimenterie. Guide
pratique pour une gestion durable de la biodiversité ». SFIC, 47 p.
Crédit photo couverture : Elodie Russier-Decoster
Date de mise en ligne : Mai 2016
ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Avant-propos

Le Comite français de l’UICN – Union Internationale pour la Conservation de la Nature – est


heureux d’avoir contribue a la realisation de ce guide qui constitue une action phare de
l’engagement du Syndicat Français de l'Industrie Cimentiere au titre de la Strategie nationale
pour la biodiversite. Il s’inscrit dans le contexte d’une plus grande implication des entreprises
qui est aujourd’hui necessaire pour preserver la biodiversite et empecher sa disparition. Les
entreprises, en particulier celles dont les activites generent des impacts environnementaux et
qui disposent d’espaces fonciers, sont particulierement concernees pour etre des acteurs
engages, en priorite sur leurs sites. Leur engagement doit reposer sur des programmes
d’actions operationnels et de long terme, s’appuyant sur les meilleures connaissances
disponibles et sur des pratiques efficaces.

La biodiversite concerne a la fois les espaces et les especes rares ou remarquables et ceux plus
communs ou ordinaires. Sa preservation est aussi a la fois un enjeu mondial et un enjeu local. La
biodiversite est au cœur de l’identite des territoires et des paysages, permet de garantir le
fonctionnement des milieux naturels et des services ecologiques qu’ils nous rendent, et offre un
cadre de vie agreable et diversifie. Des actions concretes peuvent etre menees dans les espaces
verts des sites d’entreprises pour en faire des lieux d’accueil et de preservation des especes de
faune et de flore. C’est ce que propose ce guide qui presente et explique comment mettre en
œuvre plusieurs actions favorables a la biodiversite. Ces actions s’inscrivent dans la
responsabilite environnementale des entreprises. Elles sont aussi sources de creation de
partenariats et de collaborations enrichissants avec d’autres acteurs locaux qui travaillent sur
la biodiversite. Elles sont enfin des projets collectifs au sein de l’entreprise permettant de
mobiliser les equipes sur un projet d’interet general avec des actions positives et des resultats
visibles sur la biodiversite.

Nous esperons ainsi que ce guide permettra aux entreprises membres du Syndicat Français de
l'Industrie Cimentiere de deployer dans tous leurs sites les actions qui y sont presentees pour
contribuer a la protection et a la valorisation durables de la biodiversite de nos territoires.

Sébastien MONCORPS
Directeur du Comité français de l’UICN
ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Avant-propos

Controler et minimiser l’impact de nos activites tout au long du cycle de vie de nos sites a
toujours ete au cœur de nos engagements d’industriels.

La production de ciment commence par la gestion maîtrisee des carrieres d’ou est extraite la
ressource naturelle calcaire. Au fil des decennies, l’industrie cimentiere a developpe son
expertise et contribue a de nombreuses reflexions sur la preservation et le developpement de la
biodiversite en carrieres, dont le potentiel ecologique a ete tres tot identifie par les naturalistes
et les scientifiques.

C’est ainsi que le Syndicat Français de l'Industrie Cimentiere a ete partenaire du Programme
d'études sur les potentialités écologiques des carrières de roches massives, qui a notamment
debouche sur la publication du "Guide pratique à l’usage des exploitants de carrières – Gestion et
aménagement écologiques des carrières de roches massives" en juin 2011.

Aussi, s’engager en faveur de la Strategie Nationale pour la Biodiversite (SNB) en 2012 nous est
apparu comme le prolongement d’une volonte deja bien ancree et un accompagnement dans le
passage de la diffusion des bonnes pratiques vers le developpement d’actions specifiques.

Dans le plan d'engagement du SFIC a la SNB, l’action n°6 est une illustration de cette volonte.
Elle a pour objectif d'elaborer un guide de recommandations pour la gestion durable de la
biodiversite sur l'emprise des terrains des cimenteries.

Pour la redaction de ce guide, le SFIC a souhaite faire appel au Comite Français de l'Union
Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) afin qu'il lui apporte toute sa
competence et son experience en matiere de biodiversite. Le present recueil propose des
actions organisees autour de huit fiches pratiques regroupees par type de milieux (ouvert, boise
ou humide) et de quatre fiches consacrees a l'accueil de la faune.

Nous avons considere comme essentiel d'engager cette action de sensibilisation et


d'information qui viendra renforcer celles mises en œuvre par nos adherents et favorisera une
synergie au niveau de la profession.

Que la lecture de ce guide pratique contribue a la preservation et au developpement de la


biodiversite sur les sites cimentiers.

Raoul de Parisot
Président du SFIC
ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Table des matières

Introduction ................................................................................................... 1
Comment agir à votre niveau ? Finalité du guide ........................................... 2
Les espaces verts des emprises de cimenteries .............................................. 3
CHAPITRE 1: LES MILIEUX OUVERTS ............................................................... 5
Instaurer une coupe différenciée ................................................................. 6
Fleurir le site................................................................................................ 9
Entretenir les milieux ouverts .................................................................... 13
CHAPITRE 2 : LES MILIEUX BOISÉS ................................................................ 16
Entretenir et replanter des haies ............................................................... 17
Tailler et planter des arbres isolés ............................................................. 20
Entretenir les sous-bois ............................................................................. 22
CHAPITRE 3: LES ZONES HUMIDES ................................................................ 23
Aménager et entretenir un point d’eau existant ........................................ 24
Créér une marre ........................................................................................ 25
CHAPITRE 4: ACCUEILLIR LA FAUNE .............................................................. 27
Favoriser la reproduction des oiseaux ....................................................... 28
Inviter les chauves-souris........................................................................... 31
Accueillir et abriter les insectes ................................................................. 33
Créér des refuges pour la petite faune ...................................................... 36
Conclusion et perspectives ........................................................................... 38
Annexe 1: poster d’identification des papillons des jardins .......................... 39
Références bibliographiques......................................................................... 40
ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ
ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Introduction

Qu’est-ce que la « biodiversité » ?


Le terme « biodiversite », ou diversite biologique, est apparu dans les annees 1980. Il concerne
toutes les formes de vie a la fois communes (principales especes de plantes et d’animaux…) et
moins connues ou invisibles (les bacteries, le plancton…) ainsi que les milieux naturels dont
elles font partie (ecosystemes). Cette diversite prend en compte trois echelles : la diversite des
individus au sein d’une meme espece (genetique), la diversite des especes (dont l’homme) et
enfin la diversite des milieux. La biodiversite, veritable tissu vivant de notre planete, est
omnipresente et toutes ses composantes sont interdependantes.
La biodiversite nous est indispensable. Elle nous fournit des biens et est source de services,
notamment:

 Des materiaux pour nos activites : bois, coton, cuir etc. La biodiversite nous chauffe,
nous habille et constitue des matieres premieres pour notre economie,

 Les ressources alimentaires : animaux sauvages ou d’elevage, cultures, legumes,


fruits…,

 Des produits pour nous soigner. Nombre de nos medicaments sont elabores a partir
de substances naturelles (l’acide salicylique, substance active de l’aspirine, est
presente dans les ecorces de Saule),

 La pollinisation, assuree essentiellement par des insectes qui jouent un role


indispensable pour la reproduction des especes vegetales sauvages et des cultures,

 La regulation de la qualite de l’eau, assuree par des milieux naturels comme les zones
humides,

 L’amelioration de la qualite de vie et des lieux de detente.


En cimenterie, les espaces verts rendent le lieu de travail plus agreable et contribuent a l’image
de marque du site.

La biodiversité menacée
La biodiversite est un univers en constante evolution, dont nous ne connaissons encore qu’une
partie. En effet, de nombreuses especes restent a decouvrir. Cependant, les experts indiquent
que le rythme d’extinction des especes est 100 a 1000 fois superieur au taux naturel
d’extinction. En cause, la destruction et la fragmentation des milieux naturels, la surexploitation
de nos ressources (surpeche, deforestation…), l’introduction d’especes exotiques envahissantes
(Tortue de Floride, Renouee du Japon…), les pollutions de l’eau, des sols, de l’air et le
changement climatique.

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GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Comment agir a votre niveau ? Finalite du guide


Les entreprises peuvent contribuer a la preservation de la biodiversite a travers leurs
orientations strategiques et leurs actions.
A l’echelle de l’entreprise, ceci se traduit notamment par l’adoption d’une politique biodiversite
et des engagements associes, par la prise en compte de la biodiversite dans la chaine
d’approvisionnement… Au niveau des sites, les efforts consentis visent, entre autres, a l’eviter et
a minimiser les impacts sur le milieu, a sensibiliser les equipes, a participer a des programmes
de conservation des especes, a nouer des partenariats, a limiter des consommations d’eau,
d’energie…, mais egalement a agir par le biais d’actions de gestion sur leurs sites et emprises
foncieres, comme les espaces verts de cimenterie.
Adapter les pratiques et realiser des amenagements simples au sein de ces espaces verts et
terrains associes auront des effets directs sur la biodiversite locale.
Pour cela, quatre principes fondamentaux seront a adopter par le proprietaire et le gestionnaire
des espaces verts de la cimenterie :

1 Bien connaître l’espace vert a gerer : les differents milieux, le sol, l’exposition etc. pour
optimiser le choix des plantes et des techniques de gestion,

2 Adapter les pratiques a la frequentation (zones de passage ou reculees) et aux


caracteristiques du site (sol, climat local, vegetaux presents),

3 Prevenir plutot que guerir : limiter l’apparition de plantes non desirees et avoir recours
a des techniques de desherbage alternatif,

4 Inviter la nature a s’y (re)developper : disposer des abris pour la faune, laisser des
zones moins gerees…

L’objectif de ce guide est d’accompagner l'exploitant du site dans une demarche de gestion
ecologique et d’amenagement des espaces verts sur l’emprise de la cimenterie. Il est compose
de 8 fiches pratiques regroupees par type d’habitat ouvert, boise ou humide et de 4 fiches
consacrees a l'accueil de la faune.

Le lecteur est invite a integrer des elements de ce guide dans le cahier des charges a destination
des sous-traitants qui entretiennent les espaces verts.
© Elodie Russier-Decoster

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GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Les espaces verts des emprises de cimenteries


La configuration et la taille des espaces verts sont variees. Suivant le type d'espace vert present
autour d'une cimenterie, il sera judicieux de se reporter aux fiches du guide traitant specifiquement
du milieu concerne pour connaitre les actions susceptibles d'etre menees. Les milieux presents ou
susceptibles d'etre presents sont rappeles dans le schema ci-dessous :

Haies, arbres
isolés, sous-bois

Fiches 4, 5, 6

© Vicat

Pelouses, prairies,
parterres fleuris

Fiches 1, 2, 3
Bassin
d'orage, mare

Fiches 7, 8

En complement aux fiches 1 à 8 mentionnees dans le schema ci-dessus, les fiches 9 à 12, consacrees
a l'accueil de la faune (oiseaux, chauves-souris, insectes, amphibiens, reptiles,...), apporteront au
lecteur des conseils pour amenager des refuges naturels et implanter divers equipements (nichoirs,
abris, hotel a insectes, ....).

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Les bonnes questions à se poser avant de lancer un projet biodiversité


Gestion actuelle et objectifs :
 Quels seront les objectifs vises par mon projet (ameliorer la gestion des espaces verts,
favoriser l’accueil des oiseaux, faire un refuge pour les amphibiens, …) ?
 A quelle echeance mon projet doit-il aboutir? Quelles seront les etapes
intermediaires ?
 Quelles experiences realisees en interne peuvent m’aider a developper mon projet ?
 Comment sont geres mes espaces verts (sous-traitance, service interne) et quelle est
ma marge de manœuvre sur la gestion de ces espaces (contrats de sous-traitance
revisables, …) ?
 Quel est le budget consacre actuellement a la gestion de mes espaces verts ?
 Quels sont les moyens humains et financiers que je peux mobiliser ?
 Quelles retombees positives et quelles ameliorations consecutives a mes actions sont
attendues (cohesion d’equipe, economies de budget, image, amelioration du cadre de
vie, labellisation …) ?
Caractéristiques du site :
 Quels sont les milieux naturels deja presents sur l'emprise de la cimenterie ?
 Quelles pratiques deja mises en œuvre en carrieres ou dans d’autres branches
d’activite pourraient etre adaptees aux espaces verts de la cimenterie ?
 Quels secteurs de la cimenterie et quelles pratiques seront concernes par mon
projet ?
Pilotage du projet et partenariats :
 Qui pilotera le projet sur le site ?
 Quels sont les partenariats deja amorces ou conclus avec des associations
environnementales locales ou nationales pouvant etre utiles a mon projet ?
Implication du personnel et sensibilisation :
 Le personnel de ma cimenterie est-il deja sensibilise a la biodiversite (ornithologues,
entomologistes ou herpetologistes amateurs, membres d’associations) ?
 Quels salaries seront associes au projet ?
 Puis-je faire appel a des competences locales pour developper mon projet ?
 Comment impliquer mes collaborateurs dans l'elaboration d'un projet biodiversite ?
 Comment s'inscrit mon projet dans la politique biodiversite du groupe cimentier
proprietaire de l'usine ?
Suivi :
 Comment suivre la progression de mon projet et en rendre compte, notamment dans
le cadre d’une demarche RSE ?
 Comment perenniser mon projet et le faire evoluer ?
Communication interne et externe
 Comment valoriser mon projet au sein de mon groupe ? Comment l’inscrire dans le
reporting/management de mon groupe ?
 Comment valoriser mon projet vis-a-vis de l'exterieur (riverains, etablissements
d'enseignement, communes voisines, …) ?
 Puis-je labelliser ma demarche ?

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

CHAPITRE 1: LES MILIEUX OUVERTS


Les pelouses
Leur entretien intensif pour obtenir un gazon ras, sans mousse, trefle ni pissenlit demande beaucoup
d’energie. De plus, leur attrait pour la biodiversite est limite. Alors pourquoi ne pas mettre en place
une gestion adaptee suivant la proximite de l’espace vert aux batiments et aux zones frequentees ?
L’espacement des tontes aboutira a davantage d’especes de plantes, favorisant ainsi les insectes mais
egalement les petits mammiferes. Adaptez vos pratiques a travers les methodes de gestion
presentees dans la fiche 1 :

Fiche 1

Le fleurissement

Les varietes horticoles, bien qu’apportant de tres belles couleurs aux sites, peuvent etre gourmandes
en eau et pauvres en nectar. Or, il est tout a fait possible de concilier esthetique, attrait pour les
insectes pollinisateurs et preservation de la ressource en eau. Adaptez vos pratiques a travers les
actions presentees dans la fiche 2 :

Fiche 2

La gestion des plantes non désirées et des déchets verts : vers le « zéro phyto »

L’adoption de principes de gestion differenciee doit conduire le gestionnaire a mieux tolerer les
plantes non desirees (« mauvaises herbes ») ou, tout au moins a les eliminer en ayant recours a des
alternatives aux produits chimiques. Les dechets verts, quant-a eux, peuvent etre valorises in-situ
avant d’etre reintegres a la terre. Adaptez vos pratiques a travers les methodes de gestion presentees
dans la fiche 3 :

Fiche 3

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Fiche 1 INSTAURER UNE COUPE


DIFFÉRENCIÉE
L’entretien differencie (ou gestion differenciee) consiste a gerer l’espace vert par une approche
specifique dans le but de developper la biodiversite et reduire les pesticides. La frequence de tonte
des differents espaces du site est ainsi adaptee pour respecter l’equilibre entre les etres vivants, les
plantes et les utilisateurs du site : zones de pelouse rase, zones de prairie, et, si possible, des zones
laissees a la disposition d'une evolution naturelle.

Les avantages de la gestion différenciée

 Laisser aux especes animales et vegetales le temps d’effectuer leur cycle de vie,
 Favoriser une diversite d’especes,
 Diminuer l’impact sur les animaux vivant au sol en coupant l’herbe plus haut,
 Maintenir des zones refuges pour la faune et notamment les insectes.

Comment adapter la gestion des pelouses ?

Il sera necessaire de definir differentes zones au sein du site puis determiner le mode de gestion a
appliquer. Le tableau ci-dessous propose un mode de gestion adapte a la frequentation du site.

Espaces concernes Mode de gestion


A proximite du Gazon ras :
bati et le long
des voies d’acces Maintien d’une tonte reguliere tous les mois a tous les
(routes, chemins deux mois avec une technique plus respectueuse de la
pietons) nature (se referer au paragraphe «une coupe dans les
regles de l’art»).
© Elodie Russier-Decoster

Zones peu Espace de prairie ou bande enherbee :


empruntees
Fauche une fois par an, apres la mi-septembre, voire
deux fois si la vegetation repousse de maniere
importante (premiere fauche en juin, seconde en
septembre).
Zones non Espace de friche :
empruntees
Laisser la vegetation se developper. Entretien tous les 3
a 5 ans (fauche apres la mi-septembre).
Coupe des especes ligneuses se developpant dans la
zone tout en conservant des bosquets d’arbustes.

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Une coupe dans les règles de l’art

 Hauteur de coupe de 10 centimetres pour limiter l’impact sur les animaux presents sur le
sol ;
 Fauche centrifuge afin de permettre a la faune de fuir vers les milieux peripheriques ;
 Fauche a effectuer de
preference par
parties : si possible en
deux ou trois fois pour
que les animaux
puissent changer de
milieu.
 Conserver une zone
intacte (non fauchée)
differente d’une annee
sur l’autre pour
maintenir des refuges
pour les animaux et
petits mammiferes et
eviter une disparition
brusque des sources de
nourriture.
Schéma de principe de la fauche
 Vitesse des engins
modérée.
 Export, dans la mesure du possible, des produits de fauche pour ne pas enrichir le sol. A
realiser apres quelques jours de stockage sur le site pour laisser le temps aux insectes de se
rendre vers d’autres milieux. Un sol pauvre sera favorable a une diversite plus importante
de plantes sauvages.

Matériel

 La fauche est a preferer a la tonte ou au broyage. Avec un point de coupe unique, cette
technique est moins destructrice pour la faune.
 A privilegier : faucheuse a peigne (grande surface), debroussailleuse a dos, barre de coupe
sur motoculteur, faux, rotofil.
 A eviter : faucheuse a disque ou a tambour (rotative), les appareils de broyage (a mulching
notamment) qui detruisent jusqu’a 100% de la microfaune.

Communication

Il est necessaire d’informer les salaries de l’evolution des pratiques de gestion car l’augmentation de
la hauteur de la vegetation ainsi que la presence de grandes herbes seches en fin d’ete peuvent ne
pas etre comprises par les collaborateurs. Un panneau d’information devant les espaces en fauche
tardive completera efficacement le dispositif d’information.

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GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Le pâturage extensif, une alternative à la tonte


La presence d’animaux (chevres, moutons…)
est generalement bien perçue, et plus
ecologique ! D’autre part, le paturage n’est
pas forcement plus onereux que la fauche.
Rapprochez-vous d’un eleveur local pour

© Elodie Russier-Decoster
identifier les modalites techniques de
collaboration : endroits a paturer, periodes de
paturage, races selectionnees (rustiques de
preference), nombre d’animaux a l’hectare
(faible charge a privilegier), pose de clotures,
suivi des animaux et responsabilites en cas de
probleme.

Pâturage par des moutons d'Ouessant

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Fiche 2 FLEURIR LE SITE

Le fleurissement du site repond principalement a un objectif esthetique, mais pourquoi ne pas y


integrer une touche de biodiversite ?

Semer une prairie fleurie

Emplacement

 A implanter de preference sur un espace engazonne ou artificialise, pour augmenter la


diversite floristique et son attrait pour la faune. Attention a ne pas detruire un milieu deja
interessant, comportant des especes telles que des orchidees, de l’achillee millefeuille, de
la sauge ou encore de la mauve qui temoignent de la qualite du milieu.
 Choisir un endroit protege des vents dominants, preserve du pietinement et bien
ensoleille.
© Elodie Russier-Decoster

© Elodie Russier-Decoster

©Pixabay.com
©Pixabay.com

Orchidee Achillee millefeuille Sauge Mauve


Ophrys apifera Achillea millefolium Salvia pratensis Malva sylvestris

Choix des espèces


Il est preferable de choisir :

 des plantes locales, qui seront adaptees au terroir,


 une diversite d’especes importante, prin- Zoom sur… les
cipalement melliferes ou nectariferes favorables pollinisateurs sauvages
aux insectes pollinisateurs,
 un melange de plantes annuelles, de bisannuelles Les abeilles domestiques assurent
et de vivaces pour trois annees de fleurissement la pollinisation, mais ce sont loin
(prairie « perenne »). Les plantes vivaces sont d’être les seules. La France compte
presentes meme en hiver (marguerite, violette) et près de 1000 espèces de
vivent plusieurs annees. Les plantes annuelles pollinisateurs sauvages parmi
meurent en un an, apres avoir germe, fleuri et lesquelles les abeilles sauvages, les
fructifie (bleuet, coquelicot). Les bisannuelles ont bourdons, les papillons, les syrphes
un cycle de vie s’etalant sur deux annees. Elles (famille des mouches).
vont germer et produire des feuilles la premiere
annee, puis fleurir et mourir la deuxieme annee.
 des especes dont la periode de floraison sera etalee.

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Il est recommande d’interroger le fournisseur sur sa filiere d’approvisionnement et sur les


caracteristiques des graines vendues.

Exemple de mélange de graines : Noé Pollinisateurs sauvages

Fruit d’un travail entre les associations Noe, OPIE (Office Pour les Insectes et leur Environnement)
et le semencier Nova-Flore, ce melange est constitue de plantes sauvages favorables aux
pollinisateurs sauvages. Il est compose de 24 especes de fleurs (Achillee millefeuille, Bleuet,
Bouton d’or, Lotier cornicule, Campanule a feuilles rondes, Carotte sauvage, Coquelicot, Mauve
musquee…) et 4 graminees (Fetuque ovine, Paturin des pres, Brome mou…).
Pour plus d’informations : http://www.jardinsdenoe.org/commitments/sheet/semer-le-melange-
noe-pollinisateurs-sauvages

Les Labels "Végétal local" et "Vraies messicoles"

Le label "Vegetal local" garantit, pour les plantes, arbres et arbustes


sauvages beneficiaires :

 la provenance locale, avec une traçabilite complete,

 la prise en compte de la diversite genetique,

 une conservation de la ressource (plante et arbres meres) dans le


milieu naturel, malgre les collectes.

Le label "Vraies messicoles" garantit que le melange est compose uniquement d’especes
compagnes des cultures, d'origine locale et non horticoles (coquelicots par exemple).
Pour plus d’informations : http://www.fcbn.fr/vegetal-local-vraies-messicoles

Période de semis et étapes de réalisation


Le semis est a realiser de preference en automne (idealement entre le 1 er et le 30 septembre) pour
une floraison au printemps suivant. Le taux de succes sera plus important qu’un semis de
printemps et il necessitera moins de graines (3 a 5 g/m 2 en automne contre 5 a 10 g/m2 au
printemps). Un semis de printemps sera suivi d’une floraison la meme annee.

Trois etapes sont necessaires a l’implantation de la prairie fleurie :


1. Preparer sol : le retourner, le decompacter a la herse rotative ou au motoculteur, evacuer les
residus puis affiner la partie superieure a l’aide d’un rateau ou d’un croc,
2. Peser la quantite necessaire de semence (variable suivant la superficie de la parcelle et de la
periode de semis), melanger les graines a trois fois leur volume en sable propre et sec, puis
semer a la main ou avec un semoir mecanique si la parcelle est grande,
3. Passer la parcelle au rouleau pour que les graines soient bien au contact avec la terre.

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Entretien de la prairie fleurie

Faucher sans broyer apres floraison (voir tableau ci-dessous) en respectant les regles de coupe
presentees dans la fiche n°1.

L’évacuation des produits de coupe est indispensable pour favoriser une diversité de plantes la
deuxième année.

Type de prairie Annee 1 Annee 2 Annee 3 Remarque


Mi-juillet si semis
Prairie d’automne. Ressemer la 4eme
Mi-juillet Mi-juillet
« perenne » mi-septembre si semis annee
de printemps

Prairie annuelle Apres floraison Apres floraison Apres floraison Ressemer tous les ans

Tableau 1: périodes d'entretien de la prairie

© Vicat

Prairie fleurie

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Créer un parterre de fleurs et l’entretenir

Choisir les plantes

 Des especes vivaces, qui, contrairement aux annuelles, ne devront pas etre replantees
chaque annee et sont moins exigeantes en eau,
 Des plantes plutot rus tiques (lierre, clematite…), adaptees a votre sol (calcaire,
argileux..), a l’exposition (ombre, soleil) de l’espace vert ainsi qu’au climat local (sec,
humide).
 Les especes locales sont a privilegier. En revanche, il faut exclure d’une part les varietes
horticoles proches des especes locales qui risquent de s’hybrider avec ces dernieres et,
d’autre part, les plantes exotiques qui pourraient envahir le site (asters, cosmos,
notamment),
 Des plantes aromatiques (lavande, serpolet) pourront egalement etre integrees au
parterre.

Zoom sur … l’espèce végétale locale, ornementale et exotique


Les especes locales sont plus resistantes. De plus, ce sont les seules a etre pleinement profitables
pour la faune : en plus de nourrir les insectes pollinisateurs (pollen, nectar), elles constituent les
hotes indispensables pour leur reproduction. Par exemple, certaines especes de papillons ne
pondent leurs œufs que sur une seule espece de plante hote. C’est le cas du Petit Mars
changeant, qui a besoin de la violette. Sans cette plante, le papillon ne peut se reproduire !
Les plantes ornementales, ou horticoles, sont des varietes selectionnees, hybridees. Elles ont
souvent peu d’interet pour la faune car elles ont peu de nectar et ne constituent pas les plantes
hotes des insectes.
Les plantes exotiques proviennent d’autres pays ou continents. Certaines d’entre-elles peuvent
devenir envahissantes et impacter fortement la biodiversite (concurrence avec les especes
locales, peuplement denses constitues d’une seule espece, impacts sur la sante humaine…).
L’Arbre a papillons, l’Herbe de la pampa et le Datura sont des exemples de plantes
envahissantes a proscrire.
©Pixabay.com

©Pixabay.com
©Pixabay.com

L’herbe de la pampa Cortaderia selloana (ci-contre) et


l’arbre a papillons Buddleia davidii (ci-dessus), deux
especes exotiques envahissantes.

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
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Fiche 3 ENTRETENIR LES MILIEUX


OUVERTS

Vers le « 0 phyto » : Halte aux pesticides et autres produits chimiques


Il n’y a pas de produit chimique sans consequence sur notre environnement. L’impact des produits
phytosanitaires (insecticides, herbicides, fongicides, etc.) sur la biodiversite, tout autant que sur la
sante humaine, ne fait plus aucun doute.

Une etude de l’Universite du Minnesota (Pimentel, 1996) a evalue a moins de 1% la part des pesticides
qui entre en contact avec l’organisme cible. En d’autres termes, 99% des substances se dispersent dans
notre environnement.

Ces produits seront interdits dans les espaces verts d’ici 2020 (Loi Labbe de fevrier 2014). Pour
s’en passer, mieux vaut miser sur les techniques preventives (paillage, plantes couvre-sol), qui limitent
la levee de la vegetation spontanee et utiliser des techniques alternatives : desherbage manuel et
thermique.

Protéger les massifs fleuris et pieds d’arbres avec un paillage


La paillage, ou mulching, consiste a etaler des materiaux organiques sur le sol. Cette technique
maintient l’humidite du sol, protege le sol tout en ameliorant sa structure et sa fertilite et empeche le
developpement de plantes non desirees.
Il peut etre constitue de materiaux naturels : ecorces de pins ou de feuillus, feuilles mortes, fragments
de branches broyees (Bois Rameal Fragmente, BRF), tonte de gazon, paillettes de lin ou de chanvre etc.
Ces materiaux peuvent etre achetes dans le commerce, mais le mieux est de valoriser directement les
dechets verts du site !
© Vicat

Epaisseur de la
Produit Duree de vie Cout Avantages/inconvenients
couche
Branches broyees 3 a 5 ans Nul (cout du 5 a 8 cm + resistant, recyclage sur place,
(BRF) broyage) (attention aux arbres porteurs de
maladies)
Residus de tonte Quelques Nul 8 a 10 cm + abondance, augmente la fertilite du
semaines sol, faible duree de vie
Feuilles mortes 6 a 12 mois Nul 10 a 15 cm + augmente la fertilite du sol, tres bon
humus, abrite les insectes en hiver,
attention aux maladies

Tableau 2 : Exemples de paillages naturels

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Remarque : le paillage utilisant des ecorces de


pin risque d’acidifier le sol.

© Elodie Russier-Decoster
Mise en œuvre : le paillage doit etre depose en
couche epaisse sur un sol humide (apres
arrosage).

Paillage de massifs de rosiers

Pratiquer un désherbage thermique


Ce mode de desherbage regroupe plusieurs techniques (a l’eau chaude, a gaz ou encore a
electricite) et est complementaire du desherbage manuel. La methode, commune aux differentes
techniques, consiste a appliquer un choc thermique sur les plantes.
Une temperature elevee entraine une denaturation des proteines et un eclatement des cellules,
provoquant la destruction des parties aeriennes de la plante. L’efficacite de la methode est plus
importante sur les plantes jeunes (plantules).

Technique
Cout a l’achat et nombre de
de Avantages Inconvenients
passages necessaires
desherbage

A gaz Temperature ~1000°C Risque d’incendie sur vegetation A flamme :


-> a flamme Passage rapide sur la seche. 100 € a 1000 € pour l’achat
directe ou plante (1 a 2 s) Emission de CO2 d’une lance. 2400 € a 7500 €
infrarouge Efficace sur les Ne detruit pas les racines pour une rampe.
plantules (stade 2-3 Moins efficace pour les plantes 3 a 5 passages/an
feuilles) et plantes vivaces et resistance
annuelles. des plantes avec racine pivotante A infrarouge :
(ex : pissenlit) 200 € a 15000 €
6 a 8 passages/an
A eau Temperature Ne detruit pas les racines (pour le A vapeur « STEAM-TECH » : 3 a
chaude avoisinant 95° systeme a mousse, efficacite sur 4 4 passages/an - des 19 000 €
-> vapeur, Efficace sur les ans pour detruire les racines et
liquide ou plantules. les graines adventices) A eau « AQUACIDE »:
mousse1 Moins efficace pour les plantes 4 a 6 passages/an - 18 000 €
vivaces et resistance des plantes
a pivots A mousse « WAIPUNA » :
3 passages/an
En location : 25 000 €/an
Tableau 3 : Comparaison des méthodes de désherbage thermique 2

1 La mousse est formee par melange d’un additif biodegradable compose de noix de coco et d’amidon de maïs a l’eau
2 Extrait de FREDEC Rhone-Alpes. Les Fiches pratiques techniques – N°81 B. Delorme

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Créer une zone de compost

Pourquoi ne pas valoriser les dechets issus de l’entretien, et les transformer en engrais naturel de
qualite ? L’epandage du compost permet non seulement d’ameliorer la fertilite du sol, mais favorise
egalement une plus grande diversite de microorganismes, rendant les plantes plus resistantes.

Tous les dechets verts sont compostables : residus de tonte, feuilles mortes, jeunes branches…, mais
quelques principes fondamentaux sont a respecter :

 Installer le tas de compost dans un endroit ombrage, a l’abri des regards.


 Diversifier les dechets apportes en prenant soin de melanger des dechets humides
(pousses vertes, tontes) et des dechets secs (branches, paille) ; des produits grossiers
(fibreux broyes) avec des produits fins (tonte, sciure) ; des matieres riches en azote (tonte
fraïche, jeunes pousses) et des matieres carbonees (branches, feuilles mortes).
 Melanger une a deux pelles d’herbe et de pousses fraïches pour une pelle de branchages et
de feuilles mortes permet un compostage dans des conditions optimales.
 Maintenir le compost humide (de l’ordre de 50% : quelques gouttes doivent perler lorsque
vous pressez une poignee de compost en formation dans la main).
 Brasser le compost une fois par mois pour decompacter le tas, l’aerer et assurer une
transformation reguliere.

Le processus complet de compostage dure de 6 a 12 mois.

© Vicat

©Pixabay.com

Zone de compost à placer dans une zone ombragée

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

CHAPITRE 2: LES MILIEUX BOISÉS

Haies, arbres isoles, arbustes et boisements sont autant d’elements que l’on peut observer dans
les emprises des cimenteries.

La haie marque les limites de propriete, mais elle a bien d’autres avantages ! Cette separation
verte peut favoriser les especes sauvages en leur offrant une source d’alimentation, un refuge,
un habitat de reproduction mais aussi un couloir de deplacement. Par ailleurs, outre son aspect
esthetique, la haie contribue a reguler le climat a son pied : elle protege du vent et fournit de
l’ombre, facilite l’infiltration de l’eau et protege le sol. Mais attention, certaines haies sont plus
favorables que d’autres…

Les arbres isoles, quant-a eux, peuvent constituer d’excellents perchoirs et des cavites au sein
desquelles les oiseaux cavernicoles batiront leur nid. Pour certains d’entre eux, une taille en
tetard attirera les chauves-souris et les chouettes.

Enfin, les boisements ne necessitent pas d’entretien regulier. Les laisser evoluer naturellement
permet le developpement d’especes herbacees et arbustives, mais egalement d’un cortege
d’animaux associes a ce milieu particulier.

Adaptez vos pratiques a travers les actions presentees dans les fiches suivantes :

Fiche 4

Fiche 5

Fiche 6

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Fiche 4 ENTRETENIR ET REPLANTER


DES HAIES
Conserver ou remplacer une haie sur le site d'une cimenterie
Si le site est deja entoure par une haie champetre, c’est-a-dire un alignement d’arbustes du
terroir, il s’agit d’une bonne opportunite pour la faune locale. Cette haie est a conserver et a
entretenir de maniere durable. La haie de thuyas ou de cypres n’apporte, en revanche, aucun
benefice pour la faune. Mieux vaut la remplacer par une haie composee d’essences locales ou, a
defaut, remplacer au fur et a mesure chaque plant mort ou deperissant.
Il existe plusieurs types de haies, a l’aspect et a l’utilisation differente (haie taillee, haie vive,
haie brise-vent).

Choisir les bonnes essences pour créer sa haie


Il est recommande de diversifier les essences pour augmenter les interets ecologiques et limiter
la propagation des maladies. On optera donc pour une haie composee de plusieurs essences
d’arbres et d’arbustes (au moins six). La selection de plants pourra prendre en compte les
criteres suivants : le port des arbres (buissonnant, arbustif, arbore a melanger pour un habitat
plus varie), la persistance du feuillage (caduc et persistant), les couleurs des fleurs et les
periodes de floraison, la production de baies… la haie aura a la fois un aspect non monotone et
des benefices multiples ! Les plants seront choisis en fonction du terrain (sol calcaire,
argileux, sablonneux…) et de l’exposition (ombre, soleil).
Les vegetaux exotiques et les cultivars3 (especes horticoles) sont à eviter. Ils resistent pàrfois
mal aux conditions locales et aux maladies et produisent peu voire pas de pollen et de nectar. Il
est preferable de privilegier les essences locales qui seront adaptees au climat, au type de sol et
repondront aux besoins de la faune du site.
Le label Vegetal local garantit la provenance locale des especes vegetales sauvages. 11 filieres
de production ont obtenu ce label a ce jour4.

Exemples de plants pour composer une haie (à adapter suivant les


caractéristiques du terrain)

Arbres : Chenes pedoncule et sessile (Quercus robur et petraea), Frene commun (Fraxinus
excelsior), Merisier (Prunus avium).
Arbustes intermediaires : Erable champetre (Acer campestre), Charme commun (Carpinus
betulus), Sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia), Pommier sàuvàge (Malus sylvestris).
Arbustes buissonnants : Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea), Fusàin d’Europe (Euonymus
europaeus), Noisetier (Corylus avellana), Prunellier (Prunus spinosa), Troene commun
(Ligustrum vulgare), Rosier des hàies (Rosa canina), Viorne obier (Viburnum opulus).

3 Un cultivar est une espece obtenue artificiellement. Elle peut etre identifiee par l’ajout d’une troisieme partie a son
nom, entre apostrophes (ex : Acer palmatum 'Bloodgood' : Erable du Japon, cultivar Bloodgood).
4 Pour plus d’informations, se reporter a la page 10 et sur http://www.fcbn.fr/vegetal-local-vraies-messicoles

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

En contexte mediterraneen : Arbousier (Arbutus unedo), Chene vert (Quercus ilex), Eràble de
Montpellier (Acer monspessulanum), Làurier rose (Nerium oleander), Myrte (Myrtus communis)
Pistachier lentisque (Pistacia lentiscus).

Conseils de plantation

 Elaborer un schema de plantation en alternant les especes choisies en fonction des


caracteristiques recherchees (periode de fleurissement, feuillage persistant/caduc 5,
production de nectar pour les insectes, baies pour les oiseaux…). Privilegier une
plantation sur deux rangs : la zone intercalaire herbeuse servira de refuge et de corridor
pour les animaux,

 La distance entre chaque plant sera determinee par la densite voulue de la haie : 60 a
80 cm entre chàque plàn pour obtenir une hàie dense (hàie tàillee ou vive), 1m et plus
pour une haie taillee en double rang,

 La future haie devra etre, si possible, en connexion avec une autre haie existante, un
alignement d’arbre ou lisiere de foret. Cela favorisera le deplacement des especes
(màmmiferes, chàuves-souris etc.),

 La plantation est a realiser de fin novembre a fin mars, hors periode de gel. Les jeunes
plants (60/90 cm de haut) avec des racines nues reprendront plus facilement,

 Tenir compte des distances reglementaires de


Hauteur de la Distance minimum à plantation (tableau ci-contre – article 671 du Code
plantation (en respecter en limite
mètres) de propriété civil). Des reglements particuliers (Plans locaux
d’urbanisme) priment sur ces dispositions,
Inférieure ou
0,5 mètre
égale à 2 m
 Disposer un paillage pour ameliorer la reprise des
Supérieure à 2 m 2 mètres plants et reduire les operations d’entretien (voir fiche
n°3).

Exemples de dispositions (là diversite des essences est representee pàr des couleurs) :

Haie vive sur une rangee

Haie taillee sur


deux rangees

5 Caduc : se dit d’un arbre qui perd ses feuilles en hiver.

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

L’entretien de la haie

 Desherber au moins les deux premieres


annees mais proscrire les produits Zoom sur… les techniques de
phytosanitaires. plantation et d’entretien
 Ne pas tailler tous les ans. La taille Le guide « Planter une haie champetre dans
annuelle empeche la production de fleurs le parc naturel regional du Vexin français »
et de baies. detaille les etapes necessaires a la creation
et a l’entretien de plusieurs modeles de
 Effectuer la taille du 1er septembre àu 31 haies. Les essences sont a adapter suivant la
mars. Utiliser de preference un outil type region.
lamier (lames circulaires) ou barre http://www.pnr-vexin-francais.fr/fichier/
secateur. Proscrire les epareuses, qui
font eclater les branches.
 Laissez une bande d’herbe non fauchee sur 50 cm a 1 m le long de la haie pour la petite
faune.

Les actions complémentaires

 Ajouter quelques especes d’arbres fruitiers a la haie, voire meme creer verger.
© ATILH

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Fiche 5 TAILLER ET PLANTER DES


ARBRES ISOLÉS
Les arbres isoles en bonne sante n’ont pas besoin d’etre tailles. Si toutefois un entretien s’avere
necessaire, notamment pour limiter le volume et la hauteur de l’arbre, voici quelques regles a
respecter.

Comment les tailler?

 Supprimer moins de 30% du volume initial du houppier (partie de l’arbre situee au-
dessus du tronc, regroupant les rameaux et le feuillage),
 Ne couper que les branches de moins de 5 cm de diametre,
 Tailler la branche en preservant un petite branche laterale (appelee tire-seve). Le tire-
seve favorisera la cicatrisation de l’arbre en attirant la seve au printemps,
 Couper en oblique proche du tronc sans abimer la « ride » (bourrelet d’ecorce a
l’insertion de la branche).

1 : coupe trop loin du


tronc
2 : coupe àu ràz du
tronc : cicatrisation
incomplete
3 : Coupe correcte

Extraits de la fiche « tailler un arbre », CAUE du Lot 2004

Quand tailler ?
En hiver (decembre/fevrier) ou en ete (aout). La taille devra etre decalee si l’arbre abrite des
chauves-souris en hiver.

Zoom sur … l’arbre têtard


Les saules tetards ont ete utilises jusqu’au milieu du 20eme siecle, principalement pour la
vannerie. La forme tetard est obtenue en etetant l’arbre en hiver a 2 ou 2,5 m de hauteur
et ce, tous les 3 a 10 ans. Elle peut etre realisee sur les saules, l’aulne, le frene commun, le
tilleul etc. Cet entretien engendre la croissance de nouvelles branches provoquant un
elargissement de la tete de l’arbre, creant ainsi un plateau. En vieillissant, le tronc de
l’arbre se creuse, offrant un habitat privilegie pour de nombreux especes. La taille est a
realiser de septembre a novembre.

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Extrait du Guide du jardin Ecologique (NatureParif, 2013)

Replanter un arbre : quelles essences et quand replanter ?


Comme pour tout type de vegetation (haies, plantes herbacees), l’arbre plante doit etre adapte au
climat local (secheresse, humidite…). Les cultivars et les especes exotiques (cedre, sapin) sont a
exclure. La plantation de l’arbre est a realiser de preference en automne.

Attention aux espèces exotiques envahissantes !


Il s’agit d’animaux ou des vegetaux provenant d’autres continents, qui se sont etablis, se
reproduisent et se propagent sur le territoire d’accueil au detriment des especes locales. Ces
especes peuvent engendrer des impacts varies (sur la biodiversite, la sante et la securite humaine,
le fonctionnement des milieux…).
Ces especes, une fois plantees dans l’espace vert, se developperont de maniere envahissante et
seront couteuses a gerer. En particulier : le Buddleia, le Pin noir d’Autriche, le Robinier faux-
acacia, l’Ailante.

Jeune plant d’Ailante


© Elodie Russier-Decoster
© Elodie Russier-Decoster

Robinier faux-acacia planté

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Fiche 6
ENTRETENIR LES SOUS-BOIS

Entretien du sous-bois
Les sous-bois ne necessitent pas de gestion particuliere. Si toutefois le developpement de la
vegetation doit etre limite, quelques recommandations sont a respecter :

 Effectuer un debroussaillage du sous-bois tous les 3 a 5 ans. A realiser entre fin aout et
debut mars, sauf si des chauves-souris hibernent dans les arbres. Si tel est le cas,
realiser les travaux entre septembre et novembre.
 Maintenir differentes strates de vegetation (arbres, arbustes, plantes herbacees) dans
certaines parties du boisement, si ce n’est dans l’ensemble du bois.
 Maintenir le lierre et les autres plantes grimpantes sur les arbres.
 Etaler l’entretien sur trois annees, en rotation pour maintenir un espace preserve a
chaque fois.
 Utiliser une debroussailleuse a main si la superficie n’est pas trop importante.
 L’entretien peut egalement etre realise par paturage (voir fiche 1 page 8).

Le bois mort : une composante indispensable de la forêt


Le bois mort est indispensable au bon fonctionnement de
la foret. D’une part il offre une diversite d’habitats pour Zoom sur… les animaux et
de nombreuses especes animales (insectes, petits le bois mort
vertebres, oiseaux, chauves-souris) et vegetales
(chàmpignons, mousses, plàntes). D’àutre pàrt, son On estime que 25 % des especes
recyclage sur place conserve la fertilite du sol. Il est donc animales et vegetales strictement
forestieres dependent du bois
favorable de maintenir, d’une part, des branches mortes a
mort. Il les abrite, les nourrit et
terre, voire des troncs entiers et, d’autre part, de permet leur reproduction.
conserver des arbres morts sur pied (sauf si un risque de
chute est present).

Des abris pour la faune

Le sous-bois, lieu calme et peu frequente par les


employes, est ideal pour installer des abris a
animaux :
© Elodie Russier-Decoster

 nichoirs a oiseaux et a chauve-souris sur les


arbres (fiches 9 et 10),
 tas de bois mort pour les insectes (fiche 11)
 tas de feuilles pour les herissons (fiche 12) etc.

Bois en décomposition

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

CHAPITRE 3: LES ZONES HUMIDES

Les zones humides regroupent les mares, les etangs, les prairies humides etc. Elles contribuent
a reguler la qualite et la quantite de l’eau en agissant comme un filtre et un espace de stockage.
Elles sont egalement le support d’une vie tres diversifiee, servant d’abreuvoir pour les petits
mammiferes, de lieu de reproduction des amphibiens et des libellules, de support pour la
vegetation des milieux humides.

Au cours des trente dernieres annees, 50% des zones humides ont disparu en France
metropolitaine et leur qualite s’est deterioree.

L’amenagement d’un point d’eau ou la creation d’une zone humide est peu complexe a realiser
et hautement benefique pour la biodiversite.

De leur cote, les bassins de decantation sont generalement trop artificialises pour constituer un
milieu d’accueil favorable. Quelques amenagements peuvent toutefois etre realises afin qu’ils ne
deviennent pas un piege mortel pour certaines especes.

Fiche 7

Fiche 8

Dessin issu des panneaux pédagogiques Jardins de Noé

Une mare et ses habitants

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Fiche 7 AMENAGER ET ENTRETENIR UN


POINT D’EAU EXISTANT

Le bassin d’orage
Pour que les animaux (herissons, micro-mammiferes notamment) tombes dedans puissent eviter la
noyade, mieux vaut installer un dispositif de prevention : rampe d’acces, echelle, bout de bois...

Entretenir une mare existante


L’entretien doit permettre de gerer la vegetation aquatique ou de berges, maintenir l’ensoleillement et
eviter le comblement naturel. Il n’est a realiser qu’en cas de necessite, en automne ou au debut de l’hiver
(de preference entre septembre et decembre). Il consiste à :

 Enlever les vegetaux morts (branches, feuilles mortes) si leur quantite est trop importante,
 Deraciner les plantes aquatiques qui deviennent trop
envahissantes a l’aide d’un rateau, en veillant a ne pas
extraire plus des trois quarts des vegetaux.
 Gerer les plantes de rives, notamment les roseaux et les
massettes colonisant le plan d’eau de maniere importante. Il
faut, dans ce cas, intervenir en coupant les trois quart des
pieds juste en surface. Maintenir des plantes de rive dans la

© Elodie Russier-Decoster
mare est essentiel, car elles sont utilisees par les amphibiens
pour y deposer leurs œufs et contribuent a epurer l’eau.
 Realiser un curage pour enlever la vase. La mare s’envase
naturellement et tend a se combler avec le temps. Cette
action impactante pour les especes aquatiques ne doit etre
realisee que lorsque la vase devient trop epaisse (tous les 20
ans environ suivant l’evolution du milieu). Le degre
d’envasement peut se mesurer simplement, en plantant un
baton de bois au fond de la mare. Si, en le ressortant, le
niveau de vase est proche de 50 cm, il est conseille de
proceder a un curage. Le curage est a realiser a l’aide d’une
pelle mecanique ou d’un outil manuel (type baguernette) sur
1/3 du milieu à là fois. Les vegetàux et les boues extràites seront à deposer sur les berges et làisses
sur place quelques jours avant d’etre evacues.

Reprofiler une mare aux formes inadaptées


Pour etre veritablement favorable a la faune et la flore, la mare doit avoir des contours sinueux et des
pentes douces sur une partie du lineaire de berges. Si ce n’est pas de cas, des travaux peuvent etre prevus
pour modifier le profil de la mare. Ils seront a realiser en automne ou en hiver, pour que la mare soit
prete pour la saison de reproduction des amphibiens, des fevrier.

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Fiche 8 CREER UNE MARE

Avant de creuser : bien choisir l’emplacement

 La mare devra etre localisee dans un endroit ensoleille a


distance des arbres pour limiter l’ombrage et la retombee de
Pas assez de place
feuilles mortes dans l’eau,
pour créer une mare ?
 Il est preferable de creer la mare sur un point bas du site
Créez simplement des pour accueillir les ecoulements naturels d’eau,
petites ornières !  La nature du sol : est-il permeable (argileux) ou
drainant ? Ceci conditionnera l’ajout d’une couche
d’etancheite,
 L’endroit choisi devra etre calme et a distance des voies
de circulation.

Les caractéristiques à respecter pour un milieu accueillant


Cette etape est cruciale pour creer une mare fonctionnelle. Le projet de mare devra respecter les
elements suivants :

 Des contours sinueux (pas de forme rectangulaire ou ronde),


 Des pentes douces de 5 a 15% sur au moins 30% du lineaire de berge en particulier celles
exposees au sud (berges nord de la mare),
 Une profondeur variant de 0,5 a 1,5m.

La mare peut etre temporaire (assechement estival). Il faut toutefois qu’elle soit en eau de fevrier
jusqu’au debut de l’ete pour permettre le developpement des tetards.

Creuser la mare
1. Le creusement s’effectue àvec une pelle à pneus du debut du printemps jusqu’àu debut de l’àutomne,
de preference entre fin aout et debut septembre.
2. Veiller à compàcter le fond de là màre et les berges
avec le godet de la pelle pour assurer une bonne Règlementation :
etancheite. Renseignez vous auprès de
3. Si le sol du site ne permet pàs nàturellement là la mairie, la mare peut être
retention d’eau (sol limoneux), ajouter une couche soumise à déclaration ou
impermeable compacte d’au moins 20 cm d’argile autorisation
(bentonite). Cette methode est preferàble àux bàches
plastiques et aux bassins preformes qui offriront des
resultats moins satisfaisants.

La végétalisation et l’introduction d’animaux


 La mare devrait se vegetaliser naturellement au bout de quelques mois,
 Si le developpement des plantes tarde a venir, il est possible d’amorcer la vegetation en plantant
des especes vegetales sur une partie seulement du point d’eau (10 a 20% pour les plantes de bords
de berge). Les pepinieres qui multiplient les souches locales sont a privilegier,

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

 Les elodees du Canada et de Nutall (Elodea canadensis et nuttalii), l’Azollà (Azolla filiculoides), les
jussies (Ludwigia sp.), la Myriophille du Bresil sont des plantes exotiques envahissantes a
proscrire, tout comme les especes utilisees en aquariophilie,
 L’introduction d’animaux (poissons…), meme pour lutter contre la presence de moustiques, aurait
une incidence negative forte sur l’equilibre de votre mare. En effet, les poissons consomment des
œufs d’amphibiens (grenouilles, crapauds, tritons), dont certaines especes sont en regression,
ainsi que des insectes. Dans un milieu equilibre, les larves de moustiques sont consommees par les
tritons, les larves de libellule et les notonectes.
 Les animaux (grenouilles, crapauds, libellules) coloniseront naturellement la mare. Il faut attendre
que le plan d’eau ait evolue pour leur fournir de la nourriture, une oxygenation suffisante etc.

Les aménagements annexes


Des micro-habitats terrestres favorables aux amphibiens peuvent etre disposes a quelques dizaines de
metres de la mare. Des vieilles souches d’arbres, des troncs de bois et des blocs rocheux constitueront
des refuges et des zones d’hivernage apprecies.

Les actions complémentaires

 Creer un reseau de plusieurs mares de tailles formes et pentes variees,


 Sensibiliser le personnel pour lutter contre les idees reçues : non, la mare n'est pas
systematiquement envahie de moustiques. Un equilibre va s’etablir et des predateurs viendront
les manger,
 Entretenir la mare lorsque necessaire (fiche n°7),
 Planter des haies en peripherie pour fournir des abris a la faune (fiche n°4).
© Elodie Russier-Decoster

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

CHAPITRE 4: ACCUEILLIR LA FAUNE


La gestion differenciee des espaces verts de la cimenterie favorise l’installation d’especes animales.
Ils pourront par exemple servir de zone de chasse pour les chauves-souris, de milieu de vie pour
les insectes, d’habitat de reproduction pour les oiseaux ou encore de refuge pour les mammiferes.

En complement de la preservation des habitats favorables existants, des amenagements simples


peuvent etre realises pour inviter la faune sauvage a s’installer durablement sur le site. Ils offrent
un lieu pour se proteger des predateurs, pour passer l’hiver ou encore pour y elaborer son nid. Les
abris presentes dans ce chapitre peuvent etre realises soi-meme (nombreux plans sur internet) ou
achetes aupres de fabricants specialises ou en jardineries.

Les materiaux utilises pour leur confection et l’endroit ou les disposer devront etre choisis avec
soin.

Adaptez vos pratiques a travers les methodes de gestion presentees dans les fiches suivantes :

Fiche 9

Fiche 10

Fiche 11

Fiche 12

27
ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Fiche 9 FAVORISER LA
REPRODUCTION DES OISEAUX
Pourquoi installer des nichoirs ?

Les oiseaux cavernicoles7 et semi-cavernicoles8 ont vu leurs habitats de reproduction se


rarefier du fait de nos activites (abandon de vergers, disparition de haies et de bosquets, coupe
des vieux arbres, demolition des vieux batiments, haies monospecifiques…). Les nichoirs offrent
de nouvelles opportunites pour y etablir leur nid en complement du maintien des milieux
existants.

Maintenir les habitats naturels

La protection des oiseaux passe par la preservation de leurs


habitats existants. Il est donc important de garder les vieux
arbres presents sur le site, les reseaux de haies, les arbres
comportant des loges (trous de pics)…

©Pixabay.com
En complement, des arbres peuvent egalement etre replantes
(se referer au paragraphe « Les actions complementaires »).

Mésange bleue

Quel nichoir installer ?

Zoom sur… des nichoirs adaptés aux espèces présentes


Chaque espece a ses exigences et ses habitudes. C’est pour cette raison qu’il existe differents
modeles de nichoirs. Le site http://nichoirs.net/ propose des plans de nichoirs ainsi que des
conseils de pause et d’entretien.
Connaître les especes frequentant le site est la premiere etape a franchir et permet de choisir
le nichoir adapte. L’experience d’un salarie passionne d’ornithologie ou d’un partenaire
naturaliste sera utile pour determiner les especes. Enfin, les mesanges, le rouge-gorge et le
troglodyte mignon sont des hotes communs des espaces verts. Leur consacrer un abri
constituera un bon point de depart.

7
Espèces s’abritant ou se reproduisant dans des cavités, donc dans le noir. Certaines utilisent les cavités
naturelles (ex : trous d’arbres pour les mésanges), d’autres les creusent elles-mêmes dans différents
matériaux (ex : sable pour le Guêpier d’Europe, bois pour les pics). Elles ont besoin de nichoirs dits fermés.
8
Espèces se reproduisant dans la nature dans des buissons denses, des anfractuosités, comme le Rouge-gorge,
le Troglodyte mignon. Elles préfèrent des nichoirs plus ouverts.

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Recommandations pour choisir ou construire son nichoir

 Privilégier un bois résistant à l’humidité, comme le sapin et le peuplier. Ne pas utiliser de


bois agglomere ou contreplaque, ni de bois traite qui pourrait s’averer nocif.
 Choisir des planches de 2 à 2,7 cm d’épaisseur. Sur la face interne du nichoir, préférer des
parois rugueuses (bois brut non rabote ni ponce) qui permettront aux oisillons de
s’accrocher et d’atteindre plus facilement le trou d’envol.
 Les dimensions du trou d’envol, qui correspondent a la taille de l’espece a accueillir
doivent etre scrupuleusement respectees. La taille du nichoir a egalement son importance :
trop grand, il ne maintiendrait pas la chaleur.
 Prévoir un système d’aération, realise en perçant quelques trous au fond du nichoir, ainsi
qu’un systeme d’ouverture (par le cote ou le toit) pour un acces facilite lorsqu’il faudra le
nettoyer.
 Il est deconseille de peindre le nichoir. Appliquee sur l’exterieur, de l’huile de lin protegera le
bois.

Installer le nichoir

Periode : de preference en automne ou en hiver. Certaines especes recherchent tres tot un endroit
favorable pour y deposer leurs œufs. D’autres les occupent en hiver.

Localisation :

A l’aide d’une planche fixee verticalement a l’arriere, accrocher le


nichoir au tronc d’un arbre ou sur une grosse branche verticale. Une
branche horizontale faciliterait l’acces aux predateurs!

Le pencher legerement vers l’avant, pour empecher


la pluie de penetrer

Orienter le trou d’envol vers le sud-


est, pour qu’il soit a l’abri des vents
dominants et du plein soleil

Placer le nichoir entre 2 et 6 m de haut (en fonction de


l’espece) dans un endroit calme et degage

Proteger l’arbre qui servira de support, en disposant un petit bout de bois


entre celui-ci et le lien d’attache (fil de fer par exemple).

Source : fabriquer des nichoirs pour les oiseaux, Section namuroise des Cercles des Naturalistes de Belgique.

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Quelle distance entre des nichoirs de même modèle?

Les distances suivantes sont à respecter entre deux nichoirs du même modèle : 15 à 20 m pour la
mésange bleue, 40 à 50 m pour la mésange charbonnière, 70 à 80 m pour le rouge-queue à front
blanc et la sittelle torchepot. Les moineaux et les étourneaux vivent en colonie. Leurs nichoirs
peuvent être positionnés à proximité les uns des autres.

Entretenir le nichoir

Le nichoir est a nettoyer tous les ans en automne (octobre-novembre) : enlever l’ancien nid,
puis utiliser une brosse et de l’eau chaude pour le debarrasser des parasites.

Les actions complémentaires

© Elodie Russier-Decoster
 Planter des haies champetres, dont le feuillage constitue un
refuge pour les oiseaux et les fruits une source de nourriture
(fiche 4).
 Evaluer l’efficacite (verification de l’occupation des nichoirs
en interne et, pour aller plus loin, suivi ecologique des
populations d’oiseaux par une structure locale).

Rouge-gorge familier

Attention, le nichoir ne devra pas être ouvert pendant la période de


nidification, c’est-à-dire d’avril à juillet. Suivez l’évolution de la nichée avec
vos jumelles !
© Elodie Russier-Decoster

© Elodie Russier-Decoster

Nichoir à Grimpereau
Nichoir à rouge-gorge

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Fiche 10 INVITER LES CHAUVES-SOURIS


Les chauves-souris (chiropteres) sont des especes discretes aux mœurs nocturnes. La France
compte 34 especes, toutes insectivores et integralement protegees au titre du code de
l'environnement. Selon les especes, elles occupent des gites naturels varies : milieux souterrains,
fissures des parois rocheuses, sous les feuillages, dans les cavites des arbres, derriere les ecorces
etc. Elles frequentent egalement les batiments et les ouvrages : charpentes, caves, ponts…
Leurs populations sont menacees par la disparition des gîtes naturels (abattage des vieux arbres)
et la renovation des gîtes artificiels (isolation des combles par exemple), la disparition ou la
degradation des territoires de chasse et les sources de mortalite directe (eoliennes par exemple).

Le gîte, le couvert, et les voies de circulation


Si l’espace vert comporte des elements favorables aux chiropteres, il est necessaire de les
preserver pour maintenir un espace attractif et frequente :

 conserver les vieux arbres a cavites, qui leur serviront d’abris,


 maintenir les reseaux de haies bocageres, veritables couloirs de chasse et de circulation,
 entretenir les points d’eau et les prairies fauchees, terrains de chasse apprecies pour
l’abondance et la diversite d’insectes,
 si des chauves-souris ont elu domicile dans des arbres a elaguer, realiser leur entretien
(elagage) de preference de mars a avril ou de septembre a novembre. Elles ne seront ainsi
pas derangees pendant les periodes de reproduction (elevage des jeunes de mai a juillet) et
d’hivernation (de fin novembre a fevrier).
 limiter l’eclairage nocturne et favoriser une diffusion de la lumiere vers le sol.

Des milieux propices aux chauves-souris peuvent egalement etre crees (se referer au paragraphe
« Les actions complementaires»).

Le gîte à chauves-souris : recommandations pour le choisir ou le construire

Le gîte a chauves-souris est une boîte plate dont l’ouverture se situe en bas. Il offre un abri
complementaire aux individus, leur permettant principalement de se reposer en journee l’ete voire
d’hiverner ou de s’y reproduire.

 Les prescriptions concernant le materiau et son epaisseur


©Jonathan Walravens

sont identiques a celles pour le nichoir a oiseaux.


 Les chauve-souris entrent et sortent du gîte par la fente
situee sous l’abri. Les especes ciblees sont differentes
suivant la largeur de la fente. Un travail avec un expert
permettra de determiner les especes frequentant le site et
les abris a installer. Dans un premier temps, une
ouverture de 15 a 20 mm de large fera l’affaire (gîte pour
Exemple de gîte à chauve-souris
pipistrelle).

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

 Un gîte compose de plusieurs chambres (photo ci-dessus) offrira a ses hotes la possibilite de
choisir l’endroit ideal en fonction de la temperature interieure.
 A l’interieur, des rainures horizontales seront necessaires pour permettre aux chauves-souris
de s’agripper facilement.
 L’exterieur peut etre enduit de brou de noix. De couleur sombre, le gîte absorbera mieux la
chaleur.

Installer l’abri
Periode : des la fin de l’hiver.

Localisation : dans un espace non eclaire la nuit, a distance des zones d’activite nocturne, sur un
batiment ou contre le tronc d’un arbre en lisiere de foret de preference (arbre a proteger).

Le proteger contre la pluie et


assurer son l’etancheite (elles
n’aiment pas les courants d’air).

La zone d’approche doit etre bien


degagee.
©Jonathan Walravens

Choisir un endroit clair et ensoleille


(exposition sud, sud-est) a l’abri du
vent ou legerement ombrage dans
Fixer l’abri entre 3 et 6 m de haut.
les regions chaudes. Si possible a
proximite d’un plan d’eau calme.

Remarque : deux a trois annees peuvent passer avant qu’il ne soit occupe.

Entretenir l’abri Zoom sur… l’opération refuge


pour les chauves-souris
Le gîte a chauves-souris ne necessite pas d’entretien
particulier. Si une intervention est necessaire, elle est a Cette campagne de conservation
realiser entre decembre et fevrier (verifier alors qu’une des gîtes de chauves-souris est
chauve-souris n’hiverne pas dans l’abri). conduite par la Societe française
d’etude et de protection des
Les actions complémentaires mammiferes avec l’appui
d’associations et de groupes
regionaux.
 Planter des haies champetres, qui constituent un
Elle s’adresse aux proprietaires
corridor de chasse et de deplacement (fiche 4),
publics ou prives respectant
 Creer une mare (fiche 8), certaines preconisations pour
 Favoriser la presence d’insectes (fiches 6 ,7 et 11), garantir la conservation d’espaces
 Limiter l’eclairage la nuit et privilegier une lumiere batis ou verts en faveur des
diffusee vers le sol, chauves-souris.
 Evaluer l’efficacite (verification de l’occupation des
abris en interne et, pour aller plus loin, suivi ecologique par une structure locale).

Attention, les chauves-souris sont très sensibles aux perturbations et ne doivent pas
être dérangées! Vérifiez leur présence en observant des excréments au sol.

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GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Fiche 11 ACCUEILLIR ET ABRITER LES


INSECTES
Les insectes regroupent les papillons (lepidopteres), les mouches et moustiques (dipteres), les
guepes, abeilles et fourmis (hymenopteres), les punaises et pucerons (hemipteres), les criquets et
sauterelles (orthopteres), les scarabees et coccinelles (coleopteres) et bien d’autres groupes
encore.

Ce sont les animaux les plus nombreux sur notre planete. Ils representent pres d’un million
d’especes connues, soit trois animaux sur quatre ! Ils pourraient meme etre bien plus nombreux,
entre 4 et 100 millions. En France, 35 200 especes ont ete recensees.

Ils assurent de nombreux roles dans la nature : la


pollinisation, la fertilisation du sol, le recyclage des Zoom sur : Abeille solitaire et
vegetaux… certains d’entre eux sont predateurs a agressivité
l’instar de la coccinelle, qui se nourrit exclusivement
de pucerons, ou des larves de chrysopes, Comme l’abeille domestique, l’abeille
consommatrices d’acariens. solitaire femelle possede un dard.
Cependant, elle n’est pas agressive
Les insectes ont besoin d’abris pour se refugier ou se (n'attaque que si elle se sent
reproduire. Certaines especes, dites cavernicoles, agressee), n’est pas allergene et sa
creusent un nid pour y deposer leurs œufs, a meme le piqure est tout a fait benigne. D’autre
sol ou dans le bois. D’autre, en revanche, utilisent des
part, la majorite des especes
cavites preexistantes : trous dans le bois, dans le sol,
dans les anfractuosites des murs, dans des tiges d’abeilles solitaires ne parvient pas a
creuses ou des tiges a moelle. transpercer notre peau.

Maintenir leurs habitats naturels

La gestion differenciee est favorable aux populations d’insectes. Elle est donc a mettre en place ou
a poursuivre sur le site. Les milieux abritant deja des insectes sont a maintenir en priorite, qu’ils
soient petits (tas de bois, de sable) ou plus vastes (prairie riche en plantes melliferes). En
complement, des abris peuvent etre disposes sur les terrains de la cimenterie, afin de favoriser des
especes variees.

Quel abri, et pour qui ?

Abri à coccinelles :
© jefaismoimeme.com

Ce refuge hivernal est compose d’une serie de planchettes de


bois d’environ 20 x 20 cm de cote empilees et espacees de 5 mm
les unes des autres.
Disposition : a installer dans un endroit sec, a l’abri du vent et de
la pluie. Orientation sud, sud-est.

Abri à coccinelles

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Fagot de tiges creuses

Especes ciblees : abeilles solitaires caulicoles (nichant dans les tiges


creuses des plantes).

© Elodie Russier-Decoster
Fagot compose de tiges creuses (bambou, roseau) de diametres
variables.

Une des deux extremites des tiges doit etre bouchee : couper la tige de la
plante apres un nœud ou boucher l’ouverture avec de l’argile.

Longueur des tiges : 15 cm ; Diametre : 1 a 10-12 mm.


Fagot en bambou
Disposition : a placer horizontalement, sur un piquet ou fixe a une branche.

Fagot de tiges à moelle

Especes cibles : especes rubicoles (nichant dans les tiges a moelle) comme les

© Elodie Russier-Decoster
syrphes.

Conception identique au fagot de tiges creuses en utilisant des tiges a


moelle : ronce, sureau, rosier, framboisier…

Disposition : a placer verticalement ou en oblique, sur un piquet ou fixe a une


branche.

Syrphe ceinturé

Bûche de bois percée

Especes cible : abeilles solitaires xylicoles (nichant dans le bois) comme les osmies.

Bloc ou une demi-buche de bois (bois dur type hetre, chene, robinier faux-
acacia non traite). Percer des trous de differents diametres (2 a 10 mm) et
© Elodie Russier-

profondeurs variables (5 a 15 cm), espaces d’au moins 2 cm.

Disposition : a fixer sur un piquet, sur un muret ou a suspendre a un arbre,


entre 50 cm et 3 m de haut. Orientation sud, sud-est.

Osmie rousse

Pot de fleur en terre cuite :

Especes cible : forficule (perce-oreille).


© jefaismoimeme.com

Pot de fleur de 10 a 15 cm de diametre rempli de fibres vegetales (paille


ou foin stockes dans un filet).

Disposition : attacher le pot a un cable fixe et le faire pendre a la branche


d’un arbre.

Abri à forficule

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

L’hôtel à insectes

L’hotel a insectes contient une serie d’abris differents destines a des especes variees. De nombreux
modeles sont vendus dans le commerce. Il est egalement possible de le fabriquer soi-meme, en
regroupant les abris presentes ci-dessus au sein d’un meme « hotel ».
L’hotel a insectes doit etre sureleve d’au moins 30 cm et abrite des intemperies.

©Pixabay.com
Autres abris :

© Elodie Russier-Decoster
 Des petits tas de bois mort, que les insectes pourront degrader,

 Des tas de feuilles mortes, que les carabes convoiteront,

 Des tas de sable fin localises dans un endroit ensoleille, au sein


desquels les insectes terricoles creuseront leur nid.

Ou disposer ces abris ? Tas de bois

Les abris sont a placer a proximite d’une source de nourriture (parterre de fleurs pour les
hymenopteres, haies, vergers pour les chrysopes et forficule). Dans un endroit ensoleille, de
preference a l’abri de la pluie et du vent.

Entretien
Aucun entretien n’est necessaire. L’abri sera a remplacer lorsqu’il sera trop abîme, les tas de bois mort
ou de feuilles morts devront etre renouveles une fois leur decomposition avancee.

Les actions complémentaires


 Gerer la vegetation en fauche tardive (fiche 1),
 Semer une prairie fleurie ou planter des vegetaux melliferes, avec des periodes de floraisons
differentes (fiche 2),
 Planter des haies diversifiees, composees d’essences locales (fiche 4),
 Evaluer l’efficacite (verification de l’occupation des abris en interne et, pour aller plus loin, suivi
ecologique par une structure locale).

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Fiche 12 CREER DES REFUGES POUR LA


PETITE FAUNE
Les refuges naturels ou artificiels disposes dans un endroit calme permettent d’accueillir une
multitude d’especes differentes.

Créer des refuges naturels

Tas de pierres sèches

Empiler des pierres de formes et de tailles differentes, provenant


par exemple de la carriere a proximite de la cimenterie. Les
pierres les plus grosses sont a placer en bas du tas pour assurer la
stabilite de l’ouvrage.

© Elodie Russier-Decoster
Les interstices et cavites constituent des refuges pour de
nombreux petits animaux : des insectes, apprecieront la chaleur et
les cavites necessaires a la chasse et a la reproduction ; des
reptiles s’y installeront pour prendre un bain de soleil ; des
amphibiens y trouveront refuge. Certaines plantes, adaptees aux
conditions extremes, pourront egalement s’y installer : fougeres,
orpin…

 Emplacement : selectionner une zone plane et bien Grenouille agile


ensoleillee,
 Entretien : effectuer un debroussaillage hivernal de la vegetation (debroussailleuse a dos), tous
les 2 ans,
 Pour aller plus loin, lancez-vous dans la construction d’un muret de pierres seches.

Tas de bois et de feuilles mortes

Le tas peut etre constitue avec des buches, des branchages et des feuilles :
 Disposer les plus grosses buches en dessous,
 Ajouter ensuite le bois plus fin et les branches,
 Recouvrir de feuilles mortes.
© Elodie Russier-Decoster

Pour accueillir les herissons, une loge peut etre amenagee au


centre.

Cet abri naturel sera multifonctionnel, permettant aux animaux de


s’y abriter, de s’alimenter (insectes mangeurs de bois), d’y faire leur
nid (herisson) ou d’y passer l’hiver (grenouilles, crapauds, tritons,
coccinelles).
 Emplacement : a l’ecart des zones de passage, dans un milieu
ouvert ou boise,
Lézard dans un tas de feuilles  Entretien : pas d’entretien. L’abri sera a reconstituer apres
quelques annees, lorsque que la majorite des branches seront
degradees.
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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Créer des refuges artificiels pour les reptiles


Plaque pour les reptiles

Cet abri peut etre realise en offrant une nouvelle vie aux tapis de carriere (bandes transporteuses).

 Decouper des carres d’environ 80 x 80 cm, ou plus petits si la


largeur de la bande est inferieure.

© Marion Parisot-Laprun
 Disposer deux branches d’arbres d’environ 2 cm de diametre
sans leurs rameaux, croisees sous le tapis et depassant de part
et d'autres. Elles sont indispensables pour permettre aux
reptiles de se glisser dessous.
 Inscrire sur le dessus de la plaque « refuge a reptiles » ou toute
autre indication, pour que la plaque ne soit pas enlevee par
inadvertance. La societe en charge de la tonte du site devra etre
avertie de l’installation de ces abris et de leur localisation.
Plaque de bande transporteuse
A defaut de bandes transporteuses, des plaques ondulees en fibrociment ou en tole peuvent egalement
etre utilisees, mais leur efficacite est inferieure.

 Emplacement : en bordure du site dans des endroits calmes. A


l’interface entre un milieu buissonnant et un milieu ouvert, si possible.
© Elodie Russier-Decoster

 Entretien : taillez la vegetation au-dessus et autour des abris, pour


maintenir ces derniers au soleil.

Plaque de tôle ondulée

Risques éventuels et précautions à prendre

Ces refuges peuvent accueillir des orvets, des couleuvres et des viperes. L’orvet ne mord pas et les
couleuvres sont inoffensives. Seules les viperes peuvent presenter un eventuel danger pour l’homme.
Cependant, leur premier reflexe est de s’enfuir et elles n’attaquent que lorsqu’elles se sentent vraiment
menacees (si elles sont capturees ou qu’on leur marche dessus par exemple). Par ailleurs, 50% sont
des morsures d’intimidation, sans injection de venin.

Pendant la periode d’activite des reptiles, c’est-a-dire de mars/avril a septembre/octobre, il convient


de se proteger en adoptant des chaussures montantes et un pantalon. Ceci est particulierement vrai
avant de penetrer dans un milieu embroussaille, une friche, une zone de hautes herbes. Marcher a pas
appuyes pour provoquer la fuite les reptiles presents, excepte a proximite de l’abri a reptiles, pour ne
pas deranger les occupants. Si la plaque a reptile doit etre soulevee, laisser cette tache a une personne
n’ayant pas de craintes, a un ecologue ou membre d’une association naturaliste.

Les actions complémentaires

 Appliquer une gestion differenciee des espaces verts (fiche 1),


 Travailler avec un expert local pour suivre les especes animales du site.

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Conclusion et perspectives

Adapter les methodes d’entretien et realiser des amenagements au sein des espaces verts des
cimenteries permet d’accroitre l’interet du site vis-a-vis de la biodiversite locale et d’apporter
une contribution concrete a sa preservation. Cela permet egalement d’ameliorer le cadre de vie
des salaries, de consolider les relations avec les parties prenantes, de developper les echanges
avec les riverains, et d'ameliorer l'image du site. Pour cela, l’exploitant est invite a construire un
projet Biodiversite autour de la cimenterie en identifiant les actions a mener, en hierarchisant
les espaces a favoriser et en determinant des objectifs a atteindre. L’accompagnement par un
partenaire nature ou un expert local pourra etre necessaire et sera, dans certains cas, fortement
conseille. Il permettra en effet d’optimiser votre projet et, en consequence, d’accroitre
l’efficacite des mesures que vous mettrez en place.

Les mesures proposees n’impliquent pas necessairement un surcout pour la gestion des
espaces verts. A titre d’exemple, la fauche tardive est plus economique qu’une fauche reguliere
du site, puisque le nombre de passages est moindre. Les nichoirs et abris, quant-a eux, peuvent
etre realises avec un budget faible (fabrication maison avec recuperation de materiaux
disponibles). Par ailleurs, l’adoption de ces principes de gestion ecologique permet d’anticiper
les evolutions reglementaires a venir, notamment en matiere de gestion des especes
envahissantes et de traitement chimique des sites.

Communiquer a destination du personnel et impliquer les salaries contribueront a garantir le


succes du projet de biodiversite de la cimenterie. Cela peut par exemple se traduire par la pose
de panneaux d’information, des reunions, des visites commentees des espaces verts ou encore
des concours (photos d’especes observees, creation d’abris…).

Les salaries pourront ainsi devenir des acteurs de cette evolution des pratiques en participant a
la constitution du projet (creation d’un groupe de travail) puis en observant et en suivant les
especes presentes a travers les programmes de sciences participatives (par exemple, avec Vigie
nature du Museum national d’histoire naturelle).

Enfin, pour aller plus loin, l’obtention d’une reconnaissance par un organisme exterieur
recompensera le travail realise. Des programmes tels que Jardins de Noe, les refuges LPO et des
labels tels qu’Ecojardin (Plantes et Cite) ou Eve (Ecocert) ont ete developpes en ce sens.

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Annexe 1: poster d’identification des papillons des jardins

Source : Noé (Observatoire de la biodiversité des jardins)

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

References bibliographiques

Bibliographie et sites internet de référence sur la gestion différenciée (utilisés pour plusieurs
fiches du guide)

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http://www.gentiana.org/sites/commun/generique/fckeditor/File/GENT10-guide2010.pdf
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www.natagora.be/index.php?id=1132 (consulte le 20.08.2015).
Natureparif (2009) Guide de gestion differenciee a l’usage des collectivites. 159p. Disponible sur :
http://www.natureparif.fr/connaitre/publications/216-guide-de-gestion-differenciee
NatureParif (2013). Guide du jardin ecologique. 78p. Disponible sur : http://www.natureparif.fr/agir/
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Disponible sur : http://www.parc-opale.fr/bibliotheque/biodiversite/brochure%20geste%20nature%
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Société Nationale d’Horticulture de France. Jardiner autrement. [en ligne]. Disponible sur : http://
www.jardiner-autrement.fr/ (consulte le 10.08.2015).

Bibliographie sélective sur les prairies fleuries (fiche 2)

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Nova-flore (2013) Reussir sa prairie fleurie. Comment semer une prairie fleurie [en ligne]. Disponible
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Bibliographie sélective sur les techniques de paillage, désherbage et compostage (fiche 3)

Mercier E. (2015). Le compost, c’est facile. [en ligne]. Disponible sur : http://www.compostage.info/
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ADEME (2012). Faire son compost. Reduire ses dechets tout en nourrissant le sol. 23 p. Disponible sur :
http://ademe.typepad.fr/files/guide_ademe_compostage_domestique.pdf
FREDEC Rhône-Alpes (s.d.). Les Fiches pratiques techniques – N°81 B. Delorme.
Gentiana (2010). Fiche 17. Les techniques de desherbage alternatives a la lutte chimique. 2p. Disponible
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Bibliographie sélective sur la haie (fiche 4)

Association HAIES VIVES (s.d.).La haie champetre. [en ligne]. Disponible sur : http://
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Parc naturel régional du Vexin français (2010). Plante une haie champetre dans le Parc naturel
regional du Vexin français. 37 p. Disponible sur : http://www.pnr-vexin-francais.fr/fichier/
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Prom’Haies Poitou-Charentes (2013). L’entretien des haies champetres. Guide a l’intention des
gestionnaires : agriculteurs, associations foncieres et collectivites. 20 p. Disponible sur : http://
www.promhaies.net/wp-content/uploads/2012/07/guide_entretien_Promhaies_2013.pdf
CAUE 13, CDT, Conseil général des Bouches-du-Rhône (2008). Guide de plantation pour les Bouches-
du-Rhone. Une selection de 100 plantes tolerant la secheresse. 20 p.
http://www.territoires-durables-paca.org/files/20120822_GuideplantationAmgtBdRCAUE132008.pdf

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Bibliographie sélective sur la taille et l’entretien de l’arbre (fiche 5)

Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande (2012). Entretenir et rehabiliter les arbres
tailles en tetards. 2 p. Disponible sur : http://www.pnr-seine-normande.com/upload/medias/
fiche_tetards.pdf
CAEU du Lot (2004). Fiche Tailler un arbre. 2p. Disponible sur : http://www.caue-mp.fr/uploads/
documents/caue46/tailler_arbre.pdf

Bibliographie sélective sur le sous-bois (fiche 6)

Persuy A. (s.d.) Fiches techniques pour la prise en compte de la petite faune sauvage en gestion
forestiere. Disponible sur : http://www.crpf-poitou-charentes.fr/IMG/pdf/
Fiches_techniques_Petite_Faune_Sauvage.pdf

Bibliographie sélective sur la mare (fiches 7 et 8)

Groupe mares (2007) Creer et entretenir une mare. 4p. Disponible sur : http://
www.groupemaresnpdc.org/doc/Plaquette_creer_et_entretenir_une_mare.pdf
Groupe mares (2013) Les mares et la reglementation pour faire simple. 4p. Disponible sur : http://
www.groupemaresnpdc.org/doc/Plaquette_les_mares_et_la_reglementation.pdf
Laffitte et al., (2005). Guide technique de la mare en Caps et Marais d’Opale - Parc naturel regional des
Caps et Marais d’Opale, 36 p.
Natagora (s.d.). La mare naturelle 2 p. Disponible sur : http://www.natagora.be/fileadmin/
Nature_au_Jardin/Fiche_conseil/fiche_NATAGORA_NAJ_mare_BIL_080509.pdf

Bibliographie sélective sur les nichoirs à oiseaux (fiche 9)

Debeer I. (2003). Les nichoirs pour oiseaux Natagora. 2 p [en ligne]. Disponible sur : http://
www.natagora.be/fileadmin/Nature_au_Jardin/Fiche_conseil/
fiche_NATAGORA_NAJ_nichoirs_BIL_080509.pdf (consulte le 26.01.2015).
Les Sittelles Namur (s.d.). Fabriquer des nichoirs pour les oiseaux [en ligne]. Disponible sur : http://
www.cnb-namur.sitew.com/fs/root/43kb6-fiche_nichoirs_oiseaux_2011_rev5.pdf (consulte le
26.01.2015).
Lorpin C. (2008). Nichoirs. Le site de reference pour l’ornithologue et l’ornithophile [en ligne].
Disponible sur : www.nichoirs.net (consulte le 21.04.2015).
LPO (2012). 10 000 nichoirs [en ligne]. Disponible sur : https://www.lpo.fr/%C3%A9duquer-et-
sensibiliser/10-000-nichoirs (consulte le 10.05.2015).

Bibliographie sélective sur les nichoirs à chauve-souris (fiche 10)

Groupe Chiroptères Pays de la Loire (s.d.). Cohabiter avec les chauves-souris en Pays de la Loire.
Conseils aux collectivites. 7 feuillets thematiques. Disponible sur : http://www.chauvesouris-pdl.org/
publications-regionales/89-guide-technique-qcohabiter-avec-les-chauves-sourisq (consulte le
20.06.2015).
Muséum d’Histoire naturelle de Bourges (2009). Les especes [en ligne]. Disponible sur : http://
www.museum-bourges.net/ (consulte le 10.07.2015).
Rolland C. LPO Rhône-Alpes (2012). Construire et installer un gîte a chauves-souris [en ligne].
Disponible sur : http://rhone-alpes.lpo.fr/ (consulte le 20.06.2015).
Société française pour l’étude et la protection des mammifères SFEPM (2011). Les chauves-souris
[en ligne]. http://www.sfepm.org/ (consulte le 10.07.2015).

Bibliographie sélective sur les abris à insectes (fiche 11)

Albouy V. (2008.) Nichoirs et abris a insectes, quelle efficacite ? Insectes n°150 pp 25- 28. Disponible sur :
http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i150albouy.pdf

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Humanité et biodiversité (2012). Construire un abri a insectes [en ligne]. Disponible sur : http://
www.humanite-biodiversite.fr/temoignage-oasis/construire-un-abri-a-insectes (consulte le 11.06.2015).
Les Sittelles Namur (s.d.). Un autre regard sur les insectes. Les carnets du Naturaliste. 11p. Disponible
sur : http://www.cnb-namur.sitew.com/fs/Root/43k8n-carnet_insectes_refuges_2011_v2.pdf
Natagora (2006). Nichoirs pour abeilles et guepes solitaires. 2 p.
Noé Conservation (2012). Fabriquer des abris pour les coccinelles [en ligne]. Disponible sur :
http://jardinsdenoe.org/le-conseils-de-noe/sheet/fabriquer-des-abris-pour-les-coccinelles (consulte le
10.06.2015).
Noé Conservation (2012). Fabriquer un abri a guepes et abeilles solitaires [en ligne]. Disponible sur :
http://jardinsdenoe.org/le-conseils-de-noe/sheet/fabriquer-un-abri-a-guepes-et-abeilles-solitaires
(consulte le 10.06.2015).
OPIE (2015). Sur la trace des insectes… [en ligne]. Disponible sur : http://www.insectes.org/opie/monde
-des-insectes.html (consulte le 10.06.2015).
Parc naturel régional des monts d’Ardèche (s.d.). Accueillons la nature au jardin. Petits amenagements
pour les insectes. 3p. Disponible sur : http://www.jardins.pnrma.fr/images/phocadownload/
nature_au_jardin/jamnage%20un%20htel%20%20insectes.pdf

Bibliographie sélective sur les abris pour la petite faune (fiche 12)

Groupe Réserve naturelles de France "Amphibiens et Reptiles" (2013). Protocole commun


d'inventaire des reptiles terrestres sur les Reserves Naturelles. 8 p.
Natagora (2010). Le muret de pierres seches. 2 p. Disponible sur : http://www.natagora.be/fileadmin/
Nature_au_Jardin/Fiche_conseil/Fiche%20NATAGORA%20mur%20de%20pierres%20seches%
20BIL.pdf
Natagora (s.d.). Accueillir le Herisson. 2 p. Disponible sur : http://www.natagora.be/fileadmin/
Nature_au_Jardin/Fiche_conseil/fiche%20NATAGORA%20NAJ%20herisson%20BIL.pdf
Natagora (s.d.). Sous la tole, la nature. 2 p. Disponible sur : http://www.natagora.be/fileadmin/
Reseau_nature/Fiche_de_gestion/Fiche%20NATAGORA%20NAJ%20la%20nature%20sous%20les%
20toles%20FR-NL.pdf
Noé Conservation (2012). Installer un muret de pierres seches. [en ligne]. Disponible sur : http://
jardinsdenoe.org/le-conseils-de-noe/sheet/installer-un-muret-de-pierres-seches (consulte le
11.08.2015).

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ENTRETENIR ET AMÉNAGER LES ESPACES VERTS DE CIMENTERIE :
GUIDE PRATIQUE POUR UNE GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITÉ

Comité français de l’UICN


Union Internationale pour la Conservation de la Nature

Cree en 1992, le Comite français de l’UICN est le reseau des organismes et des experts de
l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature en France. Il regroupe au sein d’un
partenariat original 2 ministeres, 13 organismes publics, 41 organisations non
gouvernementales et plus de 250 experts, reunis en commissions specialisees et en groupes de
travail thematiques. Il s’est fixe deux missions principales : repondre aux enjeux de la
biodiversite et valoriser l’expertise française au niveau international. Par cette composition
mixte, le Comite français de l’UICN est une plate-forme unique de dialogue et d’expertise sur les
enjeux de la biodiversite, associant egalement les entreprises et les collectivites locales.

SFIC
Syndicat Français de l'Industrie Cimentiere

Le SFIC regroupe les fabricants de liants hydrauliques (ciments, chaux hydrauliques, liants
routiers). Presente sur l'ensemble du territoire, au plus proche des utilisateurs, l'industrie
cimentiere française regroupe cinq societes productrices de ciment : Ciments Calcia, Eqiom,
Kerneos, Lafarge France et Vicat. Le SFIC intervient dans les domaines generaux, economiques,
sociaux et de defense de la Profession, en harmonisant et en coordonnant les actions de cette
derniere. L’organe dirigeant du SFIC (son Conseil d'Administration) decide des orientations a
prendre et des actions a mettre en œuvre par le Syndicat.

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