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COURS DE DROIT DE LA CONSTRUCTION

En 2009 un code de la construction a été élaboré par le Pr Ibrahima Diallo. Ce code a été
élaboré pour résoudre les problèmes liés à la construction.
Introduction
L’objet de notre cour prend un intérêt certain dans un contexte Sénégalais marqué par
l’anarchie dans le secteur de la construction et du bâtiment. La prolifération incontrôlée des
constructions anarchiques a déterminé l’Etat du Sénégal à mettre en place une nouvelle
réglementation en 2009. En guise de propos introductifs on essayera d’étudier successivement
la notion de construction (1) ; l’objet du droit de la construction (2) et la séparation entre droit
de la construction et droit de l’urbanisme (3)
1. La notion de construction
(L’élément fondamental dans la définition d’une construction c’est qu’elle implique
l’intervention humaine. C’est pourquoi une grotte, une montagne… ne sont pas des
constructions. Mais un élément naturel peut devenir une construction à condition qu’il y’est
une intervention humaine)
Dans un premier sens la construction est l’action de construire, par exemple la construction
d’une maison. Dans ce sens elle a comme synonyme assemblage, édification.
Dans un second sens la construction renvoie à ce qui est construit. Elle correspond alors à
l’édifice, à l’immeuble, au bâtiment.
Dans un sens moins habituel, la construction renvoie à un ensemble de technique mise en
œuvre en vue de bâtir
La construction renvoie aussi à un secteur d’activité qui a pour objet de bâtir.
L’article 1er de la loi 2009-23 du 08 juillet 2009 portant code de la construction la définie
comme suit : « la construction est la partie de l’architecture qui concerne l’exécution d’un
projet d’ouvrage dans le respect de la stabilité, la solidité et la fiabilité ». L’avocat français
Laurent Sombret défini la notion de construction comme recouvrant « tout ouvrage façonné
par l’homme indépendamment de son caractère immobilier ou mobilier ou de sa destination,
de son implantation au sol ou en sous-sol ».
L’idée de construction appel d’autres notions comme le bâtiment, l’immeuble, l’édifice. Un
bâtiment est une construction immobilière exécuté à travers une intervention humaine pour
des besoins d’habitation, pour se mettre à l’abris des intempéries et pour assurer sa sécurité.
Le bâtiment est ainsi donc la construction bâtit.
L’immeuble est ce qui ne peut pas être déplacé. Il remplit des fonctions sociales, politiques et
culturelles.
L’édifice est un ensemble architecturale ou industrielle constitué d’un ou de plusieurs
bâtiments jointifs ou non ayant la même destination.
D’autres notions sont concernées dans l’activité de construction. Il en est ainsi des BTP. Ces
BTP renvoient à une activité professionnelle, de construction des routes, des voies et édifices
publics. L’architecture quant à elle correspond à l’art de penser, de concevoir, de dessiner des
constructions dans leurs formes comme dans leur intérieur. Le Génie civil consiste en une
science de conception et de construction des édifices. Les corps de métiers qui interviennent
en construction sont appelés corps d’état.
Souvent les constructions sont divisées en gros œuvres qui donnent la partie édifiée en
structures résistante c’est-à-dire la bâtissent. Le second œuvre qui concerne l’habillage de la
construction.
Pour les sources du droit de la construction pour le Sénégal on peut citer principalement la loi
2009-23 du 08 juillet 2009 portant code de la construction ; la loi 2008-43 du 20 aout 2008
portant code de l’urbanisme ; le décret 2009-1450 du 30 Déc 2009 portant partie
réglementaire du code de l’urbanisme. Le décret 2010-99 du 27 Janvier 2010 portant
application du code de la construction
2. L’objet du droit de la construction
Le droit de la construction est étudié comme discipline du droit privé et du droit public en
même temps. Il est une branche du droit privé qui appartient au droit civil et au droit
immobilier. Il étudie entre autre, les contrats de construction de maison individuelle et de leur
exécution, les marchés et conventions d’engagement des entreprises de construction, les
lotissements, les baux à constructions, le bail commercial, le bail emphytéotique, la réception
des travaux, les normes de constructions et d’habitabilité, le classement et la protection des
monuments historiques, les garanties et les assurances de déconstruction, la mitoyenneté
(exemple le mur qui sépare deux maisons) et les servitudes foncières.
A côté du droit privé de la construction il y’a un droit public de la construction qui reflète la
dimension attachée à la puissance publique et à la servitude exorbitante de droit commun en
matière de construction.
3. La distinction entre le droit de la construction et droit de l’urbanisme
Le droit de la construction se différencie du droit de l’urbanisme qui est une discipline du
droit public qui étudie les règles juridiques applicables à l’urbanisme des communes lequel
consiste dans la réalisation des ouvrages publics et privé dans une perspective d’intérêt public.
Sous ce rapport, l’urbanisme est un art, une science et un ensemble de technique en vue de
rationnaliser, d’ordonner, et d’améliorer l’occupation des sols. Remond Guillien et Jean
Vincent font prévaloir une définition finalitaire et utilitaire de la notion d’urbanisme. Dans
leurs acceptions, l’urbanisme est « L’ensemble des mesures juridiques et des opérations
matérielles qui tendent à réaliser un développement ordonné des agglomérations en fonction
des différentes sortes de besoins auxquels elles doivent satisfaire ».
En droit administratif, l’accent est mis sur le contrôle. Ainsi, l’urbanisme renvoie à
« l’ensemble des règlements permettant au pouvoir public de contrôler l’utilisation du sol en
milieu urbain ». Ces règlements s’appliquent aux règles d’urbanisme, aux dispositions, aux
plans aux procédures relatifs à l’urbanisation.
Au total la notion d’urbanisme comportent plusieurs dimensions : une dimension économique,
sociale, culturel, environnemental.
En conclusion, le droit de l’urbanisme est cette branche empirique complexe et patrimoniale,
selon les mots de madame Jacqueline Morend-de Villier du droit public qui étudie la
planification, l’aménagement et l’occupation des sols dans les agglomérations urbaines.

1ere Partie : Les autorisations préalables nécessaires


Avant toute construction, une autorisation de l’administration doit être délivrer au
constructeur. On étudiera ici successivement l’autorisation pour initier une construction (A),
celle pour changer une construction (B) ; celle pour ouvrir une construction (C). La rigueur de
l’obligation d’obtenir une autorisation de construction est tantôt tempérée tantôt renforcée.
Ainsi on verra certaines dérogations qui sont accordées aux constructeurs (D) ; puis on verra
on verra les constructions qui sont purement et simplement interdites (E)
A. L’autorisation pour entreprendre une construction
La personne qui décide d’entreprendre une construction doit avoir une autorisation
administrative encore appelé « permis de construire ». L’article 68 du code de l’urbanisme ;
l’article L2 de la loi 2009-23 du 08 juillet 2009 portant code de la construction ainsi que le
décret 2010-399 du 23 Mars 2010 portant application du code de l’urbanisme pose
l’obligation ainsi : « Nul ne peut entreprendre sans autorisation administrative une
construction de quelque nature que ce soit sur le territoire des communes ainsi que dans les
agglomérations désignées par arrêté du ministre de l’urbanisme ».
Les collectivités territoriales jouent un rôle de 1er plan dans l’octroi de cette autorisation. En
effet l’autorisation est délivrée par la marie en collaboration avec les services du ministère de
l’urbanisme. Elle est soumise au régime de l’approbation du représentant de l’Etat.
L’obligation d’obtenir une autorisation de construire pèse sur les communes, sur les personnes
privées, sur les services publics et les concessionnaires de service public de l’Etat, sur les
départements, sur les établissements recevant du public ; les établissements industriels, les
ateliers d’artisanat ; les établissements classés ; les constructions sur un site classé sont
également soumises au régime d’autorisation. En outre l’autorisation de construire est
obligatoire pour les constructions qui bénéficies d’une participation financière de l’Etat.
L’autorisation est nécessaire pour des raisons de contrôle.
Selon l’exposé des motifs de la loi 2009-23 portant code de la construction, l’autorisation de
construire permet à l’administration d’exercé un contrôle de conformité relativement à la
vocation du sol, à la propreté ; au dimensionnement spatial des constructions, à l’hygiène ; à
la sécurité et au volume des constructions. Il faut noter aussi que l’article L29 de la loi 2001-
01 du 15 Janvier 2001 portant code de l’environnement institue un contrôle pour des raisons
environnementales en subordonnant la délivrance d’un permis de construire à un visa du
ministère de l’environnement pour les projets de lotissement.
Des sanctions pénales réprimes la violation de l’obligation d’obtenir un permis de construire ;
Par exple il est infligé une peine d’1million à 2 à celui qui construit sans obtenir une
autorisation. L’autorisation de construire est un acte administratif susceptible de recours
administratif, de REP et d’un recours de plein contentieux. Pour le 1er on peut citer CS Roland
Saïd c/ ville de Dakar en 2015. Dans cette affaire, c’était une autorisation de construire donner
par la mairie de Dakar portant sur la construction d’un bâtiment à sous-sol plus un ré de
saucé, plus 5 étages à usage de bureaux qui faisait l’objet d’un recours gracieux tendant au
retrait de cet acte d’autorisation. Pour le 2nd on peut évoquer l’arrêt de la CS Ch.ad. du 10
Déc.2015 Babacar Kébé c/ Mairie de Dakar. Dans cette affaire, par arrêté portant
autorisation de construire la Ville de Dakar avait autorisé Babacar Kébé a effectué les travaux
de construction d’un immeuble à ré de saucé plus 4 étages à usage d’habitation ; se rendant
compte de l’illégalité de l’autorisation, le Maire a rapporté l’arrêté portant autorisation de
construire sur le fondement du motif que l’autorisation portée sur la construction dans la zone
où une limitation de 8mètre de hauteur est imposée. Le juge censure le retrait parce que celui-
ci intervient 19 mois après son édiction.
Pour le 3e : le contentieux de pleine juridiction, le recours est aussi possible. On peut invoquer
l’arrêt de la ch.ad de la CS du 23Avril 2015 Société de développement et de distribution
sénégalaise c/ maire de la ville de Mbour. Dans cet arrêt la Cour estime que le recours en
annulation de l’arrêté du maire qui accorde une autorisation de construire sur la base de la
violation des clauses du bail et sur le préjudice qui en résulte ne relève pas du juge de l’excès
de pouvoir mais du contrat. Ainsi il relève du plein contentieux. Ici c’était une autorisation de
construire une station-service par laquelle une exclusivité été accordée sur un rayon précis.
C’est sur cette autorisation que le maire était revenu.
Affaire Paci c/ recteur de l’ugb.
B. L’autorisation pour modifier une construction
L’obligation de se doter d’une autorisation de construire ne se limite pas à la construction
initiale ; la modification des constructions existantes requiert elle aussi une autorisation
administrative. Le code de l’urbanisme comme le code de la construction précise à ce sujet
que : « Nul ne peut entreprendre sans autorisation administrative à apporter des modifications
à des constructions existantes sur le territoire des communes ainsi que dans les
agglomérations désignées par arrêté du ministre de l’urbanisme. ». L’obligation pèse sur les
départements, les communes les personnes privées, sur les services publics, les
concessionnaires de service public de l’Etat, les établissements recevant du public, les
établissements industriels, les lieux d’artisanat, les établissements classés, les constructions
sur un site classé sont soumises à l’obligation d’une autorisation. Les modifications
constructions légères sont permises sans autorisation.
C. L’autorisation pour ouvrir une construction
Les établissements recevant du public doivent recevoir l’autorisation d’ouverture au public
après leurs constructions. La délivrance de cette autorisation doit être précédée d’une
constatation de conformité1 des installations et aménagement aux prescriptions de
sécurité. Le décret appliquant le code de la construction exige un avis de la commission de
la protection civile. L’autorisation est notifiée par lettre au propriétaire avec une ampliation
aux représentants de l’État.
L’autorisation d’ouverture au public peut être retiré si les normes de sécurité cesser d’être
observés. Ainsi, l’article R79 dispose que « le représentant de l’État peut ordonner la
fermeture provisoire des établissements recevant du public, si ces établissements ne sont plus
en conformité avec les exigences du permis de construire ou en cas de refus de réaliser les
aménagements ordonnés jusqu’à à la délivrance d’un certificat de conformité ». La décision
1
Certificat de conformité en vigueurs en amont doit être délivré, conformité avec les dispositions de la loi.
de fermeture doit être motivée. Les pouvoirs de lAutorité Ad sont limités par la protection de
la propriété privé. C’est ce qui ressort de l’arrêt 21 du 10 Avril 2014 Gilbert Khayart c/ Etat
du Sénégal. Le sieur avait entamé les travaux de clôture consistant à installer un pivau central
d’irrigation de 40 h sur un terrain appartenant à sa famille. Le sous-préfet de Missira (Tamba)
a pris un arrêté portant suspension provisoire des travaux en raison de menace à l’ordre
public. La décision à été attaqué pour l’illégalité, car elle violait le droit de propriété. La cour
donne raison au requérant, en considérant que « encours l’annulation pour violation de
l’article 15 al 1er de la constitution l’arrêté de SP entrepris par le requérant sur son bien
immobilier pour menace de trouble à l’ordre public, l’empêchant de ce fait de jouir pour une
durée indéterminée de son bien et le privant ainsi de son droit de propriété sur le terrain
litigieux, en dehors notamment de toute EPCUP ». Pour la cour la propriété d’une servitude
de passage concerne le droit effectué sur le passage des travaux de clôtures à condition de ne
pas entraver la jouissance de la servitude et à condition qu’il soit propriétaire de droit réel sur
le fond voisin. Ainsi l’arrêté du SP, outre il porte atteinte à la liberté individuelle et au droit de
propriété n’est fondé sur aucun texte législatif ou règlementaire.
De meme, on peut citer Arret CS n°61 du 24 Nov 2016 Collectivité Lebou c/Préfecture de
Dakar. En espèce, s’estimant lésé, la collectivité lebou , propriétaire des terrains ont introduit
un en annulation contre le dit, pout attinte au droit de la propriété garantie par l’art 15 de
constitution sénégalaise. Pour sa part, l’Etat soutient que la mesure contestée à été prise, pour
assurer la sécurité des personnes et des biens. Préserver la paix et la tranquillité publique, et
restaurer l’autorité de l’Eat dans village traditionnelle de Wakame, objet de fréquente tensions
sociales. La cour annule l’arrêté du préfet de dak portant suspension jusqu’à nouvelle ordre
toute opération sur le terrain. Pour le juge admin, l’arrêté ne respecte pas le droit de
jouissance qui est inhérent à la propriété.
D. Les dispenses d’autorisation
Une dispense d’autorisation de construire est accordée pour certains types de constructions,
quel que soit le lieu d’implantation. Ces constructions sont souvent liées à la défense et à la
sécurité de la nation. Ce sont principalement les constructions à caractère militaire, celles
édifiés pour des motifs de sécurité nationale. De même le constructeur est dispensé d’une
autorisation lorsque les constructions sont sans grandes importance. Sauf règlementation
particulière, ces constructions ne demandent pas une autorisation de construction.
E. Les autorisations de construction interdites2
Il est interdit de construire sur certaines zones, en conséquence aucune autorisation ne saurait
être délivrée. Il est entre autre interdit de construire sur les terrains exposés à un risque naturel
tels les zones sujettes à inondation, à des érosions, les zones qui présentent des risques
naturels de volcan ou déboulement. Il est également interdit de construire sur les terrains
classés3, aires protégées, sur les zones de protection spéciale, sur les zones à vocation
écologique (les parcs, forêts classées etc.). Néanmoins si la construction est liée à la nature de
la zone elle peut être autorisée. Il est également interdit de construire sur les zones couvertes

2
DESCOS : l’autorité de la police dans le domaine de la construction.
Dans le cadre des autorisations, si le maire ne donne pas une autorisation, le préfet substituer le maire en
donnant une autorisation.
3
Sauf exceptionnellement, pour des raisons d’intérêt général, on peut autoriser la construction, ou encore en
cas de nécessité extrême ()
par les servitudes tels les servitudes aéronautiques, radioélectrique ou phonique. Cependant en
cas de nécessité extrême la construction peut être autorisée sous réserve d’un strict
encadrement. Il n’est pas permis de construire sur des terrains non desservis par des voies
publiques ou privées4.

2ème partie : La maitrise d’ouvrage


La maitrise d’ouvrage se distingue de la maitrise d’œuvre. La maitrise d’ouvrage fixe des
objectifs et la maitrise d’œuvre réalise l’ouvrage en fonction des objectifs fixés par le maitre
d’ouvrage. Pour étudier ces aspects on va voir les missions qui sont assignées à la maitrise
d’ouvrage. À cette fin on verra successivement la maitrise d’ouvrage direct(A), et la maitrise
d’ouvrage déléguée(B).
A. LA MAITISE D’OUVRAGE DIRECT5
La maitrise d’ouvrage est l’activité du maitre d’ouvrage qui est la personne au profit de qui
est réalisé le projet qu’on appelle ouvrage. L’idée de maitre d’ouvrage peut être appréhendée
de plusieurs manières. C’est la personne détentrice d’un droit de construire sur un terrain ou
sur un immeuble pour les uns. Pour les autres c’est celle qui exprime les besoins, définit
l’objet du projet, en résumé, elle est la personne détentrice d’un projet à dérouler, financé par
un budget destiner à ce projet selon un calendrier ; c’est la personne commanditaire de
l’ouvrage, celle qui paye la réalisation de l’ouvrage. Cela lui donne un certain nombre de
pouvoirs.
Le maitre d’ouvrage est à ce titre le juge de l’opportunité de la construction, le garant de sa
faisabilité, ainsi il détermine la localisation de la construction, il fixe le programme
d’exécution. Il détermine les conditions de réalisation de la construction, il prévoit le volume
financier nécessaire à la réalisation de l’ouvrage, arrête l’enveloppe financière prévisionnel
pour en assurer le financement.
Pour tout dire la maitrise d’ouvrage renvoie à une activité, celle du maitre d’ouvrage. Selon le
lexique des termes juridiques, le maitre d’ouvrage est « la personne publique ou privée pour le
compte de la quelle des travaux ou un ouvrage immobilier sont réalisés ». De cette définition
il ressort que le maitre d’ouvrage est soit une personne publique soit une personne privée à
qui est destinée un ouvrage public ou privé.
B. LA MAITRISE D’OUVRAGE DÉLÉGUÉE
La maitrise d’ouvrage déléguée est comme son nom l’indique une délégation de maitrise
d’ouvrage d’une personne à une autre. On verra successivement, le maitre d’ou
1- Le rôle du maitre d’ouvrage délégué
Le maitre d’ouvrage délégué assiste le maitre d’ouvrage. Il est le mandataire à qui le maitre
d’ouvrage confie l’exercice en son nom et pour son compte de la totalité ou d’une partie de
ses pouvoirs relatif à la maitrise d’ouvrage. Il peut lui déléguer par exemple le choix du maitre
d’œuvre, la détermination des clauses techniques et administratives du contrat de
4
Il peut y avoir,
5
Maitrise d’ouvrage : l’activité mener en vue de concevoir un ouvrage, soit pour lui ou pour une autre. Par
contre le maitre d’œuvre , c’est celui qui commande la construction, a qui cet ouvrage lui ait destiner.
construction, la signature de ce contrat, l’approbation des programmes à exécuter, le
versement des redevances et autres rémunérations, (À voir définition de impôts, taxe,
redevance)

Note de recherche : L’impôt a été défini grâce à la jurisprudence du CE 21 Novembre


1958 CE syndicat national des transporteurs aériens. Cette jurisprudence a dégagé 5
caractéristiques permettant de définir l’impôt : caractère pécuniaire, il est effectué par voie
d’autorité, il est opéré à titre définitif, il sert à financer les personnes publiques, et l’impôt
s’effectue sans lien avec le fonctionnement du service elle ne constitue pas le coût d’un
service rendu et n’implique pas de contrepartie. Les taxes sont intimement liées à une
prestation de service public, elles sont perçues lors du fonctionnement d’un service public
ou de l’utilisation d’un ouvrage public. Le montant de la taxe n’est pas proportionnel au
service rendu même si un contribuable ne bénéficie du service doit s’acquitter de cette
taxe fiscale. La redevance est la somme versée par un usager d’un service ou d’un
ouvrage public. Cette somme trouve sa contrepartie directe dans les prestations fournies
par ce service public ou dans l’utilisation de l’ouvrage public. Seuls les usagers paient la
redevance. Le montant est proportionnel au service rendu)
Il y’a des maitrises déléguées de façon permanente on peut citer le cas de L’AGETIP
(Agence d’Exécution des travaux d’intérêt publics) à qui l’État confère le statut de maitre
d’ouvrage délégué pour le compte de l’action publique notamment dans les communes
sénégalaises. D’autre fois des maitrises d’ouvrage conjoncturelles sont désignées, on peut
citer le cas de l’ANOCI. L’article 2 du décret 2004-678 du 07 juin 2004 portant création
de l’agence nationale de l’organisation de la conférence islamique précise que « l’objet de
l’agence de l’OCEI est d’assurer pour le compte de l’État les fonctions des maitres
d’ouvrages délégués et d’agent d’exécution pour la création de la cité de l’OCEI ».
La compétence justifie la délégation. À titre d’exemple le décret relatif aux marchés publics,
2014-1212 du 22 Septembre 2014 portant Code des marchés publics réglemente le procédé de
maitrise d’ouvrage pour ce qui est de la commande publique. (À voir différence entre
commande publique et marché public. Note recherche : commande publique est relatif à
l’ensemble des contrats passées par les acheteurs publics ou privés pour satisfaire à leur
besoin). L’article 31 de ce code dispose qu’une « autorité contractante peut déléguer tout ou
partie de ses attributions relatives à la passation, à l’exécution de marché pour réaliser des
ouvrages des bâtiments, d’infrastructures ainsi que la fourniture de matériel et documents
nécessaire à l’exploitation de ces ouvrages, réaliser des programmes d’intérêt public ou projet
inclus dans ces programmes comportant un ensemble de travaux de fourniture et de service. ».
L’article 32 va plus loin en précisant que sous réserve du respect du programme et de
l’enveloppe financière prévisionnel arrêté par elle, l’autorité contractante est autorisée à
confier à un maitre d’ouvrage déléguée à travers une convention régie par le régime de
mandat, conclu selon la procédure des marchés de prestation intellectuel (ce sont les marchés
qui portent sur les études,…) l’exercice en son nom et pour son compte, totalement ou
partiellement ; de la définition des conditions administratives et techniques selon lequel
l’ouvrage ou le projet sera exécuter, l’organisation et la conduite de la procédure de passation
des marchés nécessaire à la réalisation de l’ouvrage ou du projet jusqu’à l’attribution
provisoire, la signature des marchés après le choix du titulaire par l’autorité compétente, la
gestion des marchés passées au nom et pour le compte de l’autorité contractante, le paiement
ou les autorisations de paiement aux titulaires de marché, la réception de l’ouvrage ou du
projet.
2- Les personnes délégataires
L’article 34 du code énumère les personnes susceptibles de recevoir une délégation de maitre
d’ouvrage, il s’agit selon l’article 34.2 du code des marchés publics : des personnes morales et
des organismes comme l’État, les services déconcentrés de l’État, les organismes non dotés de
personnalité publique placés sous l’autorité de l’État, les collectivités territoriales ou leurs
services déconcentrés et leur organisme non dotés de personnalités juridiques comme les
établissements publics locaux ; les groupements mixtes (groupement des collectivités), les
établissements locaux administratifs, les établissement locaux à caractère industriel et
commercial. Les établissements publics, les agences, et les personnes morales privées ou
publique autres que les établissements publics, les sociétés nationales, les sociétés anonymes à
participation publique majoritaire dont l’activité est financée majoritairement par l’État ou par
une collectivité territoriale, les personnes publiques ou privées qui sont chargés de réaliser des
programmes ou des projets financés par l’aide extérieur ou agrée par arrêté du Ministre des
finances après avis de l’organe de régulation des marchés publiques. Pour toutes ces
personnes, la délégation donne des compétences. Néanmoins, le maitre d’ouvrage délégué
n’est pas responsable devant l’autorité contractante que pour la bonne exécution des
attributions dont il a reçu légation. Pour cela, il représente l’autorité auprès des tiers dans
l’exercice de ses missions jusqu’à la fin de son mandat.
C- LA TRANSPARENCE DE LA MAITRISE D’OUVRAGE
Il faut remarquer que la maitrise d’ouvrage comme la maitrise d’ouvrage délégué sont de plus
en plus soumises aux exigences de la transparence. Ce principe relève des directives
communautaires notamment le code de transparence des finances publiques mais aussi les
partenaires techniques et financiers du Sénégal exigent de plus en plus la transparence dans
les projets de construction de grandes infrastructures. Un dispositif est mis en place, ainsi, il
est exigé une information exhaustive, claire fiable, actuel et pertinente sur la maitrise
d’ouvrage. La loi 2009-21 du 04 Mai 2009 modifiant la loi relative au contrat de construction
exploitation, transfert d’infrastructure a introduit un contre seing du Ministre de l’économie et
des finances pour les contrats CET. De même un manuel de maitrise d’ouvrage a été adopté
par l’État du Sénégal pour cette raison de transparence. Ce manuel concerne les
infrastructures surtout dans les collectivités locales. Le manuel vise à fixer les conditions de
gestion, d’entretien, de maintenance des investissements de programmes et constructions
d’infrastructures fonctionnels dans les régions du Sénégal à partir de 2018.
3. La Maitrise d’œuvre6
C’est l’activité qui consiste à conduire les travaux de construction. Elle passe par un
contrat avec un cahier de charge7
La maitrise d’œuvre renvoie à l’activité du maitre d’œuvre. Selon le lexique des termes
juridiques, le maitre d’œuvre est la « personne, l’entreprise, qui est chargée de réaliser un
ouvrage ou des travaux immobilier pour le compte du maitre de l’ouvrage ou d’en diriger
6
Activité qui consiste à conduire les travaux
7
Définit l’ensemble des obli et droit
la réalisation ». Dans la même logique définitionnelle, l’exposé des motifs du décret 2010-
99 du 27 Janvier 2010 portant partie réglementaire du code de la construction dispose que
« le maitre d’œuvre a pour rôle de concevoir, de coordonner et de contrôler la bonne
exécution des travaux ».
Au totale, le maitre d’œuvre se défini par la personne physique ou morale désigné par le
maitre d’ouvrage pour la conduite opérationnelle des travaux compte tenu des couts, des
délais et des choix techniques.
La délégation de la maitrise d’œuvre passe par un contrat avec un cahier de charge. Alors
la maitrise d’œuvre vise à assurer la conception du projet, à concevoir le cahier des
clauses techniques particulières, à charger un tiers du contrôle de la bonne exécution des
travaux, à jouer un rôle intermédiaire entre le client et les entreprises charges d’exécuter
les travaux. Elle est assurée par un maitre d’ouevre. Celui-ci est la pers physique ou
morale désignée par le maitre d’ouvrage pour la conduite opérationnelle des travaux
contenue des couts, des délais et des choix techniques.
La maitrise d’œuvre est donnée par un texte, par exemple on peut citer l’arrêté
ministériel N° 4352 en date du 30 juin 2003 fixant les modalités de suivi du contrat de
prestation des services pour la gestion des déchets solides urbain de la région de
Dakar passer entre la République du Sénégal et la société Alcyon SA. Ce texte donne la
maitrise d’œuvre à l’agence pour la propreté de DAK (APRODAK).
L’article 1er de cet arrêté fixe les modalités de la maitrise d’œuvre. Selon cette
disposition, le cadre du contrat de prestation de service pour la gestion des déchets solides
urbain est fixé conformément aux dispositions de l’article 20 du cahier des dispositions
particulières du contrat. Ainsi, la maitrise d’œuvre du programme de gestion des déchets
solides urbain de la région de Dakar est confiée à l’APRODAK (Agence pour la Propriété
DE Dakar) dénommé dans ce qui suit le maitre d’œuvre.
La maitrise d’œuvre donne des droits et impose des obligations :
A. Le pouvoir de contrôle8
Le maitre d’œuvre contrôle les travaux de construction, il a le droit de contrôler le titulaire par
un personnel placé sous son autorité. Il contrôle les prestations, la mise en œuvre de plan de
constructions, les installations, les matériels, les équipements, les personnels d’exécution. Il
contrôle également la certification du service fait etc.
Dans le cadre de l’APRODAC, l’arrêté précise que l’APRODAC maitresse d’œuvre
du programme de gestion des déchets de la région de Dakar est confié à cette structure qui est
responsable du suivi de l’exécution du contrat de concession et à ce titre, elle est chargée de
l’approbation des plans organisationnels et opérationnel, de mise en œuvre des installations du
matériel, des équipements et des personnels d’exécution.
Il veille aussi sur la notification des ordres de service pour le démarrage des travaux. Il assure
le suivi et le contrôle de l’exécution des prestations à tous les niveaux du processus. Elle
assure la coordination des activités avec une structure intervenant dans la gestion urbaine. Elle
vérifie la certification des services faits, l’établissement des décomptes. Elle veille également
sur les études et recherche opérationnels sur le suivi et l’évaluation des activités.
8
LE contrôle doit être efficace. Celui-ci commence d’abord avec le maitre d’œuvre.
B. Pouvoir d’approbation
Le maitre d’œuvre jouit d’un pouvoir d’approbation. Elle permet d’effectuer un contrôle sur
les travaux. Pour faire cela, le maitre d’œuvre approuve le planning d’exécution des travaux,
les tâches à exécuter et les moyens à déployer. Il approuve également les programmes et
autres actes prévisionnels d’exécution des travaux.
C. Pouvoir d’émettre des avis
Le maitre d’œuvre exerce une activité de veille sur les constructions. Il en résulte le pouvoir
de donner son opinion sur les travaux. La loi de 2014 sur le partenariat public-privé instituait
un conseil des infrastructures et un comité de suivi de partenariat public-privé qui s’appuyait
souvent sur l’avis des maitres d’œuvres pour accomplir leur mission. L’avis concerne
également les modalités d’exécution des contrats de construction. Dans ce cas, le MD peut
émettre un avis sur les travaux.
D. Le devoir d’information du public
Pour des raisons à la fois de transparence et d’efficacité, le public doit être informer de
l’existence et de l’avancement des travaux de construction. À ce fin, le MD en collaboration
le titulaire de définir les stratégies à mettre en œuvre. Ainsi, le maitre d’œuvre est chargé de
porter à l’attention du grand public l’évolution des constructions pour cela il doit étudier les
stratégies à mettre en œuvre en vue d’impulser une dynamique participative pour une forte
implication des populations dans les processus de construction. Il est habilité à effectuer toute
étude ou recherche opérationnelle en vue de tenir informer les populations.
Les pouvoir du MD s’étendent en matière d’information à des études de recherche. Ainsi il est
habilité a effectué toute étude ou recherche utile pour la bonne conduite construction. Là
aussi, le titulaire doit fournir toutes infos utiles.
Le titulaire est tenu de répondre aux sollicitations du maitre d’œuvre en ce qui concerne les
missions de formation, d’information, et de communication. (Voir différence entre
information et communication)
E. Le pouvoir de coordination
Le maitre d’œuvre assure les missions de coordinations de l’activité constructive. Dans
certains cas des instances de collabore avec maitre d’œuvre pour assurer une bonne œuvre. La
loi relative au partenariat public-privé crée une unité d’appuie au PART pub-privé. Cette unité
a pour rôle de collaborer avec les maitres d’œuvre pour coordonner les contrats de part pub-
privé relatif aux constructions.
4e partie : les contrats de construction9
Les contrats sont un des principaux moyens d’action de l’administration pour les particuliers
comme pour l’administration. Ils sont nombreux mais on va en retenir quelques-uns. On verra
successivement le contrat d’entreprise (A), les contrats de construction exploitation
transfert d’infrastructure CET (B), le contrat de promotion immobilière (C), le Bail à
construction (D), le bail à réhabilitation (E), la concession du droit de superficie (F) et
les contrats d’assurances (G).

9
Des contrat qui lient le MD et maitre d’œuvre et autres.
A. Le contrat d’entreprise

Selon l’exposé des motifs du décret 2010-99 du 27 janvier 2010 portant partie réglementaire
du code de la construction, le contrat d’entreprise est celui liant l’entrepreneur de construction
au maitre d’ouvrage.
De façon plus général c’est le contrat qui régi la situation des personnes qui sont
engagées à l’égard de leur client à réaliser un travail indépendant contre une
rémunération. En d’autres termes le contrat d’entreprise est un contrat à travers lequel une
personne se charge de réaliser un ouvrage pour une autre personne avec une rémunération en
contrepartie.
De fait, ce type de contrat suppose une activité de conseil et d’assistance surtout dans le choix
de matériaux de construction.
Par extension, le gardiennage de bâtiment a été considéré comme un contrat d’entreprise par
la jurisprudence administrative sénégalaise. C’est ainsi que la CA de Dakar à travers son arrêt
CA 4 fév. 1977 SEAS c/ ASA a jugé que « le contrat par lequel une personne morale s’engage
à assurer la surveillance et gardiennage des locaux d’autres personnes s’analyse en un contrat
d’entreprise créant à la charge de l’entreprise de gardiennage des obligations de moyens qui
l’invite à mettre en œuvre toute mesure propres à écarter les risques de vols et le cas échéant
en atténuer immédiatement les conséquences en particulier faire acte de présence constant et
de surveillance suffisamment vigilent pour intervenir dès que le besoin s’en fait sentir ».
B. Les contrats de construction, exploitation, transfert d’infrastructure (CET)10
Certains contrats concernent les travaux publics notamment les constructions structurantes
d’utilités publiques à vocation sociale mais surtout économique. Parmi ces genres de contrat il
y’a les contrats de construction-exploitation-transfert- d’infrastructures.
Les contrats CET ont été formalisés en 2004 au Sénégal par la loi 2004-13 du 01 Mars 2004
relative au contrat CET. Cette loi cherchait à instaurer un cadre moderne et sécuriser pouvant
permettre de nouer des partenariats public-privé en vue de réaliser des projets
d’infrastructures en toute transparence et dans un souci d’efficacité économie accrue.
Pour ces modalités, la loi 2009-21 du 04 Mai 2009 modifiant la loi de 2004, conçoit le contrat
CET comme un contrat par lequel, une personne publique CAD l’État, les Collectivités
territoriales, les établissements publics donne comme mission à son co-contractant appelé
« opérateur de projet », le financement d’une infrastructure d’utilité publique, sa conception,
sa construction, son exploitation, son entretient. On peut citer comme ex : la covension de
concession pour conception de fiancement, la construction, l’exploitation et l’entretient de
l’autoroute à payage entre Pate-doit et Diamniadio.
L’autoroute « Ila Touba », l’autoroute à péage « Dakar-Diamniadio », l’aéroport Blaise Dagne
ont été réalisés par CET. En effet il a été signé une convention de concession pour conception,
le financement, la construction, l’exploitation, et l’entretien de l’autoroute à péage entre patte
d’oie et Diamniadio. C’est le décret 2013-1438 du 12 Nov. 2013 autorisant la passation d’un

10
Les grands travaux publics : souvent pour les grandes infrastructures à caractère sociale ou économique.
(Aéroport, hôpitaux etc. )
contrat complémentaire relatif à l’extension de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio, objet
du contrat de conception, de financement, de construction, d’exploitation et de l’entretien
conclu le 02 juillet 2009 entre l’État du Sénégal et les sociétés Eiffage SA et Eiffage Sénégal
SA transférer à la société Sénac SA qui régit les modalités de ce partenariat.
Aujourd’hui, d’autres structures sont créées pour venir en appui, dans le cadre des contrats
CET. On peut citer parmi elles, la société de gestion des infrastructures publiques dans les
pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose. L’article 2 du décret 2016-329 du 23 Mars 2016
portant approbation des statuts de la SOGIP pose un cadre général pour cette catégorie de
contrat dans la zone concernée en rapport avec les attributions de la structure. Ainsi, la SOGIP
a pour objet : « la gestion des infrastructures publiques au sein des pôles urbains de
Diamniadio et de Lac Rose, La recherche de partenariat public et privé, nationaux et
internationaux pour le financement des projets d’intérêt public et la réalisation des projets
d’investissements ». Pour atteindre ces objectifs la SOGIP est chargée de rechercher des
partenaires capables d’assurer une exploitation optimale des infrastructures dans des
conditions techniques et financières satisfaisantes pour l’État notamment à travers des
schémas contractuels conforment au droit sénégalais.
C. Le contrat de promotion immobilière
C’est un contrat « consistant en un mandat d’intérêt commun pour lequel un promoteur
immobilier s’engage envers le maitre d’ouvrage à faire procéder pour un prix convenu et par
des contrats de louages à la réalisation d’un programme de construction d’un ou de plusieurs
immeubles ».
De manière plus formel, l’article 95 du code de la construction défini le contrat de promotion
immobilière comme étant « un mandat d’intérêt commun pour lequel une personne dite
promoteur immobilier s’oblige envers le maitre d’un ouvrage à faire procéder pour un prix
convenu au moyen de contrat d’entreprise à la réalisation d’un programme de construction
d’un ou de plusieurs édifices ainsi qu’à procéder elle-même ou faire procéder moyennant une
rémunération convenue à tout ou partie des opérations juridiques administratives et
financières concourant au même objet ».
Le prometteur immobilier doit veiller à réaliser toutes les opérations juridiques, financières et
administratives utiles pour l’exécution du contrat. Il doit assurer l’exécution des obligations
mise à la charge des personnes avec lesquelles il a traité au nom du maitre d’ouvrage. Il
dispose de pouvoirs importants, en effet, le prometteur pourra se permettre de passer des
contrats, de recevoir des travaux, de liquider les marchés, de remplir au nom du maitre de
l’ouvrage tous les actes nécessaires à l’exécution du programme de construction. Les actes du
prometteur relatifs aux emprunts et les actes de dispositions qui n’engagent pas le maitre de
l’ouvrage ne sont exécutés cependant que s’il y’a un mandat spécial dans ce sens. Ce mandat
doit être prévu par le contrat ou négocié ultérieurement. Pour le reste, le maitre de l’ouvrage
doit exécuter les actes pris en son nom par le promoteur si ces actes sont prévus par la loi ou
la convention qui les lies.
D. Le bail à construction
C’est un contrat de longue durée à travers lequel le preneur s’engage à édifier des
constructions sur le terrain dont il a jouissance en bénéficiant d’un droit de superficie.
Le code la construction le défini comme « le bail par lequel le preneur s’engage à titre
principal à édifier des constructions sur le terrain du bailleur et à les conserver en bon état
d’entretien pendant toute la durée du bail ». Il est procédé par celui qui a le droit d’aliéner.
Le bail donne au preneur un droit réel sur la propriété. Ce droit comme les immeubles édifiés
sur le terrain loué, peuvent être hypothéquer. Le preneur est responsable de la bonne tenue des
immeubles, à ce titre il peut démolir, reconstruire les bâtiments existant sauf stipulation
contraire. Il peut céder intégralement ou en partie ses droits ou les apportés en société.
Le preneur est tenu de toutes charges, taxes et des impôts en raison du terrain ou des
constructions.
E. Le bail à réhabilitation
Il est un contrat qui permet à un organisme d’habitation à loyer modéré ou à une société
d’économie mixte de s’engager à réaliser des travaux d’amélioration sur l’immeuble du
bailleur dans le but de le louer à usage d’habitation durant la validité du bail.
Le preneur jouit de droits réels qui peuvent être hypothéqués ou saisi. Le code de la
construction (art.119) précise que le contrat indique la nature des travaux, leur caractéristiques
techniques et leur délai d’exécution. Le bail est consenti par celui qui a le droit d’aliéner. Le
preneur bénéficie d’un doit réel immobilier sauf stipulation contraire, ce droit peut être céder
à condition que la cession porte sur la totalité de l’immeuble loué. Le cédant a la
responsabilité de veiller sur l’exécution du bail par le cessionnaire.
(Note : le droit réel se définit comme une prérogative directe d’une personne sur un bien
immobilier ou mobilier. C‘est un droit qui porte sur une chose. En droit immobilier, le droit
de propriété est un droit réel. Ce pouvoir confère à un propriétaire de bien immobilier des
droits directs (servitudes, droit d’usage, usufruit, etc.) sur son immeuble
F. La concession du droit de superficie
L’article 40 de la loi de 1976 portant code du domaine de l’Etat pose son cadre. La concession
du droit de superficie confère, le droit d’occuper et d’utiliser le sol pour y dresser des
constructions. Elle dure 25 ans au minimum et 50 ans au maximum. Elle ne peut porter que
sur les terrains situer dans les zones résidentielles ayant un plan d’urbanisme de détail et
destiner soit à la construction d’une habitation individuelle, ou à la construction d’immeuble
collectifs à usage d’habitation par toute personne intéressé au développement de l’habitat avec
l’agrément de l’Etat. Elle donne un droit réel susceptible d’hypothèque.
Il faut remarquer que la concession peut être résilier par l’Etat ou par le concessionnaire.
L’Etat résilie la concession par arrêté du Ministre des finances, trois (03) ans après mise en
demeure. Les modalités de fin de la concession sont similaires à celles de l’autorisation
d’occuper et du bail ordinaire.
G. Les contrats d’assurances
Ils occupent une place importante en matière de construction. On distingue souvent les
assurances tout risque et les assurances décennales.
L’assurance tout risque couvre les chantiers valablement pendant la phase de chantier et
pendant les opérations de maintenance. Elle garantit pendant les travaux, les dommages
matériels causés à l’ouvrage en construction que les biens qui se trouvent sur le chantier
appartenant au maître de l’ouvrage ou qui lui sont confiés.
L’assurance décennale dure elle dix ans, elle couvre les dommages pouvant résulter des
constructions.
Indépendamment de ces 2 types d’assurance, la suscription à une police d’assurance est
obligatoire, elle participe au contrôle des bâtiments. C’est ainsi que, l’obligation d’assurance
s’applique aux bâtiments neuf recevant du public, aux bâtiments anciens ou neuf qui
nécessitent des reprises en sous œuvre ou des travaux de soutènement d’ouvrage voisin sur
une hauteur supérieure à 5 mètres. Un contrôle technique est imposé pour contrôler la
souscription à une police. L’obligation est posée par l’article 30 du code qui dispose que toute
personne physique ou morale qui agit comme propriétaire de l’ouvrage, vendeur ou
mandataire du propriétaire s’il réalise des travaux de bâtiment doit souscrire à une police
d’assurance avant l’ouverture des chantiers par lui pour les propriétaires de l’ouvrage pour
couvrir le cas échéant les dommages résultants de la construction.
Le contrat d’assurance permet de couvrir les éventuelles responsabilités notamment la
responsabilité pénale et civile des constructeurs qui peut être engagé pour défaut d’assurance.
En matière pénale, celui qui contrevient aux dispositions pertinentes de construction est
passible de sanctions répressives. La non souscription par exemple à cette police d’assurance
tel que prévu aux articles L30 et 31 du code de la construction peut amener son auteur à
écoper de 2 à 3 mois de prisons et d’une amende 500.000 à 1M ou de l’une de ces deux
peines.

5e partie : La praticabilité des constructions


Les constructions doivent être praticables. Pour analyser cet aspect on va voir d’abord
l’accessibilité des constructions (A) puis la salubrité des constructions (B) et enfin la
communicabilité dans les constructions (C).
A. L’accessibilité des constructions
L’accessibilité prend une dimension importante car elle permet l’exercice de droit
fondamentaux de la personne humaine. Sous ce rapport sont engagés le droit à l’éducation, au
travail, le droit à la libre circulation, le droit à l’association à la réunion, le droit aux loisirs,
etc.
L’accessibilité prend une dimension particulière pour les personnes à mobilité réduite, celles-
ci doivent avoir accès aux bâtiments recevant du public. L’article R24 du décret portant
application du code de la construction défini les conditions d’accessibilité des constructions à
ces personnes ; ainsi, « est réputé accessibles aux personnes handicapées tout établissements
ou installations offrant à ces personnes notamment à celles qui se déplacent en fauteuil roulant
la possibilité dans les conditions normales de fonctionnement de pénétrer dans l’établissement
ou l’installation d’y circuler, d’en sortir et de bénéficier de toute prestation offerte au public
en vue des quelles cette établissement ou installation est conçu ».
L’article 32 de la loi d’orientation sociale de 2010 conditionne la délivrance d’une
autorisation de construire, de rénover ou de réhabiliter un édifice recevant du public à la prise
en charge de l’accessibilité des bâtiments concernés aux handicapés. L’article 31 ajoute que
« l’Etat, les collectivités locales et les organismes publics et privés ouverts aux publics
adaptent chacun dans son domaine et selon les critères internationaux d’accessibilité les
édifices, les routes, les trottoirs, les espaces extérieurs, les moyens de transport et de
communication de manière à permettre aux personnes handicaper d’y accéder, de s’y
déplacer, d’utiliser leur service et de bénéficier de leur prestations »
Pour les habitations collectives, pour les constructions qui abrites des lieux de travail, celles
destiner à l’enseignement, à la formation, pour les établissements sanitaires même s’ils sont
privés, l’Etat des personnes frappées de handicap doit être pris en compte dans le but de
faciliter leur accessibilité.
Le manquement à ces obligations est pénalement sanctionné. Par exemple il est infligé une
peine d’1M à 2M au constructeur qui ne respecte pas l’accessibilité des personnes handicapé
au bâtiment et aux autorités qui délivrent un permis de construire qui ne respecte pas la
réglementation en matière d’accessibilité aux bâtiments recevant du public aux handicapés si
toutes ces prépositions législatives et règlementaire sont prises c’est que l’usage des services
publics et un accès aux prestations qu’abrite le bâtiment du service.
B. La salubrité des constructions
La praticabilité et l’habitabilité des constructions suppose l’existence de conditions de
salubrité minimale pour leurs occupations et pour la commodité de leurs utilisations. C’est
pour cette double raison une obligation d’entretien pèse sur les propriétaires et sur les
occupants. Les constructions doivent être réalisées de telle sorte que les conditions minimales
d’une vie sociale adéquate sans gêne excessive pour le voisinage soient réunies.
L’article L3 du code de la construction rappel que les constructions doivent être doter d’un
équipement propre à assurer l’hygiène des bâtiments et des systèmes d’évacuation des eaux
usées domestiques et de ruissellement doivent être aménager dans les bâtiments.
La praticabilité appelle aussi le respect des précautions d’environnement, les pollutions
sonores sont ainsi réprimées, la construction doit être isolée des sons. De même l’aération des
constructions est une condition.
C. La communicabilité des constructions
Il y’a une communication de commodité et une communication de sécurité.
Les différents compartiments du bâtiment doivent être mis en communication de manière
convenable, c’est la communication pour l’aisance et pour la commodité de l’utilisation des
bâtiments. Ainsi, la circulabilité dans les bâtiments doit être garantie.
Un dispositif pratique doit être mis en place à cet effet. Des ascenseurs, escaliers, parc de
stationnement automobile sont aménagés dans les constructions pour la circulation. La
circulation des personnes à mobilité réduite doit être pris en compte par l’aménagement de
cheminement praticable par ces personnes. Ainsi, les portes de logement doivent être faites de
telle sorte qu’elles n’entravent pas la circulation des personnes handicapés.
A propos de la communication sécuritaire, les bâtiments qui comprennent plusieurs logements
et compartiment doivent être desservis par des lignes téléphoniques. C’est lignes sont placés
dans les passages réservés. Les différents passages doivent être en relation continue. Le code
à donner des garanties aux usagers. L’article L58 du code de la construction habilite les
propriétaires, locataires ou occupant à saisir le tribunal par référé afin qu’il ordonne la mise en
conformité des constructions. Si ces dernières ne sont pas dotées de garantie de sécurité
suffisante
6e partie : La sécurité des constructions
A. La stabilité des constructions
L’un des buts de l’élaboration du code de la construction est de garantir la stabilité des
bâtiments. La stabilité appelle une utilisation rationnelle du sol tel que défini par le code de
l’urbanisme de 2008. Ainsi, il est exigé un certificat d’urbanisme qui renseigne sur la
constructivité. Il est un document informatif qui indique les dispositions et les limitations
administratives au droit de propriété aux taxes et aux participations d’urbanisme applicable à
un terrain déterminé relativement aux équipement publics existant ou prévu. Il comprend
notamment les prescriptions d’urbanisme applicables au terrain, les servitudes affectant le
terrain et la destination de la zone où se situe le terrain.
Il est créé un certains nombres de structures pour faire respecter ces dispositions
d’urbanismes. Par exemple le décret 2007-868 du 07 Aout 2007 crée au sein de la
Gendarmerie nationale une section spéciale chargée de la surveillance domaniale. Cette
brigade surveille et contrôle l’occupation du sol, les constructions, aménagement et travaux
sur tout le territoire sénégalais. De même la Direction de la Surveillance et du Contrôle de
l’Occupation du Sol (DESCOS), l’inspection générale des bâtiments, les directions nationales
et régionale de la protection civile entrent de ce dispositif de veille sécuritaire sur les
constructions. Une commission du règlement des constructions placée sous l’autorité du
ministre de la construction a été mise en place, elle a une mission consultative, en effet elle
donne son avis sur toute question relative à la construction des bâtiments d’habitation et des
établissements recevant du public.
B. La solidité des constructions
L’article R11 du décret d’application du code de la construction rappelle les exigences de
solidité. La solidité est mesurée à partir d’un certains nombres d’éléments, relativement aux
aléas de la nature et à son emploi. La construction doit être faite de sorte qu’elle résiste dans
son ensemble et dans chacun de ses éléments à l’échelle combiné de son poids, des charges
climatiques extrêmes et des sous charges correspondant à son usage normal. Cela suppose une
bonne qualité d’exécution des opérations de construction,
C’est pour assurer cette qualité que différents contrôles sont instituées, telle le contrôle
technique des bâtiments qui vise à assurer la solidité des bâtiments. Le contrôle technique vise
à empêcher les activités d’ententes douteuses dans les opérations de construction. Ainsi, son
efficacité repose sur la sincérité, l’honnêteté et l’impartialité des contrôleurs.
De même un contrôle administratif a été institué. Il est confié au Maire et au préfet. Les
pouvoirs de police administratif sont confiés à ces autorités en matière de bâtiment
notamment pour ce qui est relatif à la sécurité des constructions. Les pouvoirs du Maire
comme ceux du préfet sont cependant soumis au contrôle du juge administratif, celui-ci peut
confirmer comme il peut censurer les décisions du maire ou préfet. On peut citer à titre
exemple CE 2000 Bada Diop et autres c/ Etat du Sénégal à travers cette décision le préfet
de Dakar avait ordonné l’évacuation puis la démolition d’un immeuble menacé
d’effondrement. Le juge a annulé la décision parce qu’elle n’avait pas été précédé d’une mise
en demeure que le CE a qualifié de formalité substantiel. On peut citer également l’arrêt CS
2012 Zahira Saleh c/ Etat du Sénégal par lequel la juridiction administrative considérait que
« la lettre du préfet sommant la requérante d’évacuer les locaux est un acte décisoire lui
faisant grief en ce qu’il remet en cause son droit de locataire ». Ainsi, en considérant qu’il
résulte un grief de la lettre du préfet, le juge administratif a censurée la décision d’évacuation.
Pour la Cour « en ordonnant à la requérante d’évacuer l’immeuble pour risque d’effondrement
le préfet a pris une décision dans un domaine où la loi ne lui donne pas compétence qu’il s’en
suit que son acte encours l’annulation ». On peut évoquer enfin l’arrêt Adja Aïssatou Thiam
et cie c/ la Mairie de Dakar de 2009. Dans cet arrêt la Cour suprême annulait un arrêté du
maire de Dakar concernant l’évacuation d’un immeuble en arguant des risques
d’effondrement de l’immeuble. Pour la Cour en l’absence de risque, la décision du Maire est
illégale. (Voir aussi l’arrêt Dieynaba Diallo de 1986).
C. La fiabilité des constructions
La fiabilité réside dans l’aptitude de la construction à fonctionner sans incident pendant un
temps donné. Autrement dit elle renvoie à la sécurité du fonctionnement dans les conditions
prévues en rapport avec la probabilité de ce fonctionnement conformément aux normes
prescrites.
Pour son assisse législative La loi portant code de la construction dans son exposé des motifs
a entendu mettre en place une réglementation contraignante pour une meilleure qualité des
ouvrages, une fiabilité et une sécurité renforcée. Ainsi, la définition de la construction
emporte celle de la fiabilité. En effet selon les termes du code de la construction « la
construction est la partie de l’architecture qui concerne l’exécution d’un projet d’ouvrage dans
le respect de la stabilité, la solidité et la fiabilité ».
Un contrôle administratif assez importante est institué pour assurer la substance de la fiabilité.
Par exemple R79 du décret portant application du code de la construction prévoit en cas
d’urgence ou de doute sur la fiabilité de la construction, le représentant de l’Etat peut
ordonner l’évacuation des bâtiments recevant du public pour des raisons de sécurité.

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