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La dotation en ressources humaines suppose la mise en place d’une GPEC tenant compte à la fois des
besoins actuels et futurs de l’entreprise et des contraintes de son environnement. Cependant toutes les
pratiques de la GRH doivent être basées sur une carte aussi fiable que possible des emplois qui
existent dans l’entreprise, ceci suppose une évaluation claire et incontestable des postes comme clé de
voûte d’un système moderne de GRH.
Une fois les postes sont bien définis et classés, ils doivent être pourvus dans le cadre d’une démarche
de recrutement qui doit être considérée comme une pratique d’investissement à long terme.
La Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC) se présente alors comme une des
approches modernes, appliquée dans le domaine de la gestion des ressources humaines. Reposant sur
les deux principes; la planification des ressources humaines et celui de l’analyse des emplois, la GPEC
est l’une des constituants fondamentaux du système globale de la gestion prévisionnelle des ressources
humaines. Cette planification assure à l’entreprise à un moment donnée que le nombre suffisant
d’employés possédant la qualification nécessaire seront à l’œuvre lorsque les besoins se présenteront.
Elle se réfère en fait, à l’élaboration d’un plan, d’une stratégie visant à établir les besoins futurs de
main d’œuvre d’une entreprise.
La GPEC s’appuie sur une démarche bien structurée, et utilise un ensemble d’outils adaptables selon
les situations, les spécificités des entreprises et leurs orientations. L’objectif commun étant toujours
l’atteinte de l’équilibre quantitatif et qualitatif en matière des ressources humaines.
Sur le plan collectif, il s’agit d’intégrer les ressources comme une variable stratégique à part
entière et de maîtriser les évolutions de l’emploi à moyen terme d’un point de vue quantitatif
et qualitatif ;
Sur le plan individuel, il s’agit de permettre à chaque salarié d’être acteur face au marché,
d’élaborer et de mettre en œuvre un projet d’évolution professionnel.
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Dans les deux cas, il s’agit d’une démarche tournée vers l’avenir, mais face à un environnement en
mutation incessant, peut-on vraiment mettre en place une gestion prévisionnelle de l’emploi et des
compétences efficace, c’est-à-dire capable de répondre aux exigences de l’environnement ?
Dans ce point on essayera d’éclaircir cette notion de GPEC, de répondre à la question de mise en
œuvre d’une telle démarche et enfin de traiter les enjeux et les limites de la GPEC.
Avant de traiter la notion de GPEC, on s’intéressera à la notion de l’emploi puisque comme son nom
l’indique la GPEC est d’abord une gestion anticipée de l’emploi. En effet, il est intéressant de traiter
les paramètres influençant l’emploi.
1. Le marché
La variation du marché agit sur le poste puis sur les emplois et l’organisation et enfin sur la stratégie.
Une diminution sensible de la demande réduit le nombre de postes de travail nécessaire pour satisfaire
une demande réduite. Une baisse persistante de ventes peut refléter une modification en profondeur de
marché et ainsi se répercuter sur l’organisation de l’entreprise.
2. L’internationalisation de la concurrence
En effet, les employeurs deviennent plus exigeants vis-à-vis des salariés et leur demandent plus de
mobilité, d’initiatives, d’autonomie, et de capacité à évoluer.
Les mutations technologiques et en particulier les NTIC ont des conséquences considérables sur les
emplois. Ces mutations entraînent des obsolescences rapides des qualifications et provoquent parfois
des sureffectifs, ce qui exige la mise en place des plans sociaux et impose une gestion anticipatrice de
l’emploi et la recherche de mobilité d’adaptation pertinente.
En parallèle à ces efforts, l’entreprise doit mener une vielle technologique et un suivi de
l’employabilité de chaque salarié au sein d’une approche dynamique et contingente.
Le modèle adopté par l’entreprise conditionne largement ses structures selon que l’on mis l’accent sur
la cohérence et le contrôle ou sur la réactivité. En effet, la structure adoptée par l’entreprise, en
fonction de son degré de centralisation, influence fortement la répartition et le canevas des postes.
Plusieurs études ont été réalisées pour identifier les besoins des individus qui, selon A.Maslow, sont
satisfait selon un ordre hiérarchique en satisfaisant certains avant de penser aux autres. Actuellement,
on remarque qu’il y a une évolution des mentalités et des aspirations des salariés qui ne recherchent
plus la simple satisfaction des besoins physiologiques par le travail, mais ils attendent de
l’organisation des possibilités de se réaliser et d’avoir un sens à ce qu’ils fassent.
B. Définition et évolution historique de la GPEC
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La GPEC est un ensemble de démarches et de processus permettant d’anticiper les mutations lourdes
et d’intégrer les ressources humaines dans les stratégies de développement des entreprises.
Plus qu’une simple projection des besoins et ressources en personnel d’une organisation, la GPEC a
pour objet, comme le suggère L.Mathis, de permettre à l’entreprise de disposer en temps voulu du
personnel ayant les compétences en terme de qualification, de connaissances, expériences et aptitudes
et la motivation nécessaires pour pouvoir et vouloir exercer les activités ou les fonctions et assumer
les responsabilités qui se révéleront nécessaires, à tout moment, à la vie et à l’évolution de l’entreprise.
1. L’ère rationaliste et les modèles de gestion prévisionnelle des effectifs (années 1960)
Vers les années 70, on assistait aux déséquilibres de la situation de l’emploi et à l’aggravation du
chômage combinée à des déficits sectoriels ou locaux de main d’œuvre. En effet, la gestion
prévisionnelle a été renouvelée et orientée vers la prévention des crises à la suite de réductions
massives d’effectifs, en particulier dans l’industrie lourde et ce sont surtout les grandes entreprises qui
ont opté pour cette gestion afin de mettre fin à cette situation de crise.
La GPEC s’éloigne de la visée quantitative et collective, pour revenir à une approche qualitative et
individuelle et les entreprises s’intéressent surtout aux contenus des emplois qu’à la question de leur
volume. En parallèle à cette évolution, la notion de compétence commence à occuper une place
importante.
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L’aspect le plus fondamental de la gestion prévisionnelle des RH est l’intégration des informations
recueillies dans le processus de décision. Celui-ci concourt à l’établissement du plan économique. La
prévision doit porter sur le nombre et le niveau de salariés possédant ou pouvant acquérir les
qualifications recherchées et les moyens à mettre en œuvre pour les motiver à améliorer leur
productivité et susciter initiatives et créativités.
1. La méthodologie de l’approche
La définition des besoins sera déterminée à partir du plan global qui fixe les objectifs à atteindre et
tient compte de trois dimensions à savoir :
1. Prévisions économiques ;
2. Evolution des moyens techniques ;
3. Conséquences sociales de ces choix ;
En parallèle, il faut procéder à une analyse des forces, de faiblesses et de contraintes externes et
préciser un plan qualitatif et quantitatif les moyens de mise en œuvre ainsi qu’un calendrier de
réalisation.
Quant aux étapes de mise en œuvre, il faut suivre les étapes suivantes :
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Figure 1.1 : Le cadre de l’analyse prévisionnelle
Évolution Hypothèse
démographi de Plan de développement
que: départ promotion
Comparaison
Politique d’emploi
La GPEC est vitale pour donner à la fonction GRH une image de rigueur et de cohérence vis-à-vis
d’autres fonctions qui ont eu tendance à ne voir dans le domaine social que le règne du qualitatif d’où
les prévisions sont totalement absentes. Ces pratiques prévisionnelles doivent être développées pour
faire accéder la GRH au rang de grande fonction stratégique dans l’entreprise.
Avec l’évolution de l’environnement et des besoins, les salariés sont devenus plus actifs, créatifs et
dynamique face au travail. Sur le plan organisationnel, les entreprises ont dû repenser les schémas
tayloriens classiques et mettre en place des outils de gestion plus adaptés à la notion d’homme-acteur
qu’à celle périmée d’homme-exécutant.
En plus, l’élévation de leur niveau culturel les conduit à rechercher plus d’intérêt dans leur travail, à
demander plus de pouvoir et plus de responsabilité et à obtenir de véritables possibilités de
progression dans le déroulement de leur carrière.
3. Maintenir l’employabilité
Grâce à la GPEC, les entreprises doivent assurer à leurs salariés au moins l’employabilité si elles ne
peuvent pas leur garantir l’emploi.
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L’employabilité peut être définie comme l’attractivité que représente un salarié sur le marché du
travail en ayant la possibilité de trouver un emploi à des conditions acceptables pour les deux parties.
En effet, l’employabilité est une responsabilité à la fois des salariés et de l’entreprise. Quant aux
salariés, ils offrent des compétences maîtrisées mais ils ont un projet professionnel et des réalisations
en fonction de ses caractéristiques propres.
Généralement l’adaptation avec les évolutions de l’environnement ne peut être faites immédiatement,
en effet, la gestion des ressources humaines doit se gérer sur une longue période.
Par ailleurs, le salarié ne peut seul être capable d’imaginer le futur, mais c’est au niveau de l’entreprise
que les problèmes de l’emploi doivent être efficacement traités. Il est donc possible à l’intérieur de
l’organisation d’anticiper et de gérer les conséquences qualitatives et quantitatives de mutations
technologiques et économiques actuelles et de mettre en place les nouveaux modes de développements
économiques.
L’objectif ultime de la fonction des ressources humaines est de disposer à chaque instant des hommes
nécessaires pour occuper les emplois en fonction du niveau d’activité. Cet objectif est délicat à
atteindre et exige la mise en place des outils de prévisions efficaces permettant une gestion
prévisionnelle préventive et anticipatrice des emplois et des compétences.
Malgré les apports de la GPEC, cette gestion prévisionnelle n’a pas apporté de réponses satisfaisantes
aux besoins des entreprises.
La GPEC apparaît avec le recul du temps comme un cas particulier adapté à un état de l’économie et
une conception de gestion qui évolue sans cesse.
On assiste alors à une évolution vers une économie de service, alors que la GPEC est née dans le
secteur industriel.
Par ailleurs, l’évolution technologique laisse plus de liberté dans la répartition des taches et des
responsabilités.
L’ensemble de ces variables montrent les limites de la GPEC et exigent une certaine adaptation et
flexibilité.
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7. Difficulté de mise en place
La mise en œuvre de la GPEC nécessite une capacité intéressante d’anticipation, alors que lorsque
l’environnement est imprévisible, il est difficile de réduire ces incertitudes et peu d’entreprises sont
capables de disposer de cette capacité d’anticipation.
Il faut donc mettre en place des situations fictives avec un ou plusieurs scénarios de transformations et
faire attention aux fausses certitudes et aux démarches prévisionnelles inadaptées et dangereuses.
D’autre part, la prévision des ressources est aussi difficile puisqu’il exige la volonté des personnes et
la diversification des ressources.
Face à un avenir possible et prévisible, on parle d’un avenir certain et la GPEC permet de déterminer
les moyens les plus efficaces. Alors que devant plusieurs futurs possibles, la GPEC cherche à réduire
l’incertitude, les délais et les coûts d’ajustements en avenir incertain et l’entreprise doit adopter une
stratégie d’adaptabilité an ayant la capacité de changer les objectifs et de réagir rapidement. Le
problème sera de trouver le lien entre les objectifs à court terme fixé dans un environnement certains et
des objectifs de moyen terme qui peuvent se modifier fréquemment et un état de l’environnement
actuel qui dicte une route à court terme.
Il faut tenir compte également, lors de la prévision, de la diversité des entreprises, et tenir compte de la
faisabilité technique de la progression de chacun.
Il faut trouver quels types d’engagement pourront garantir à l’entreprise et aux salariés la progression
souhaitée.
1. Gestion prospective
Ni la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences version 1970-80, ni la mise sous contrôle
par système de gestion intégrée n’ont pas apporté de réponses satisfaisantes aux besoins des
entreprises.
En effet, la gestion des et par les compétences est un sujet complexe à appréhender car doublement
paradoxal.
D’une part, le développement des compétences s’inscrit dans le long terme, alors que l’horizon
stratégique est incertain à moyen terme et que les décisions s’appuient essentiellement sur des résultats
financiers à court terme. Il convient donc de pouvoir disposer d’un système de gestion plus prospectif,
qui s’appuie davantage sur des scénarios d’avenir qualitatifs et quantitatifs que sur une vision
prévisionnelle de l’avenir.
D’autre part, le marché de l’emploi est en pleine évolution ; exigences et revendications accrues des
salariés, tensions sur le recrutement, rareté des candidatures pour certaines fonctions et certains
secteurs d’activité.
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2. La GPEC associant managers, DRH et salariés
Il s’agit de repenser la GPEC non pas comme un outil mécanique et magique mais comme une
véritable démarche de management qui associe les managers, les directions des RH et les salariés eux
mêmes. Dans cet esprit, la GPEC peut s’organiser en 4 fonctions :
Cette fonction a pour but une vision à moyen terme de l’évolution des emplois nécessaires au
développement de l’entreprise en termes d’effectif et de compétences. Elle s’inscrit comme fonction
d’accompagnement de la stratégie et demeure sur des macros variables. C’est un processus
d’adaptation pour coller au plus prés des réalités de terrain (anticipation des problèmes de recrutement,
fidélisation des meilleurs collaborateurs, …).
Il s’agit d’assurer l’amélioration continue des processus RH par une actualisation régulière de leurs
contenus et de leurs modalités de pilotage.
Il s’agit d’assurer la gestion opérationnelle quotidienne des hommes directement placés sous la
responsabilité des managers pour l’optimisation des ressources humaines.
La GPEC n’est plus seulement un moyen particulier de gestion du personnel, mais elle devient un
facteur de différentiation concurrentiel stratégique pour le développement de l’entreprise.
Cette analyse et qualification des postes ne se pratiquent pas en dehors des différentes approches.
En plus de contribuer aux prises de décisions dans plusieurs domaines d’activité des ressources
humaines comme la sélection, la promotion et l’évaluation du rendement, l’analyse des postes est
nécessaire pour justifier les méthodes sur lesquelles s’appuient de telles décisions et de traiter certains
problèmes.
L’analyse des postes est en relation tant avec les objectifs de l’organisation et ses caractéristiques
(structure organisationnelle, la technologie et le contexte du travail) qu’avec les autres activités de la
gestion des ressources humaines à savoir :
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objectifs et les critères d’évaluation du comportement des individus en fonction de ces
objectifs.
La planification des ressources humaines : l’entreprise se base sur l’analyse des postes pour
prendre ses décisions en matière de planification des ressources humaines. On citera à titre
d’exemple le remplacement des employés sera facilité par l’identification des critères
données par le profil des postes ainsi que la détermination de la catégorie adéquate des
employés pour l’accomplissement des nouveaux tâches.
La dotation : les profils des postes aident l’organisation à définir les exigences requises pour
les demandeurs d’emploi et lui facilite le choix et la sélection du candidat le plus adéquat à
ses postes de travail et de justifier son choix.
La rémunération : l’analyse des postes permet de déterminer la valeur d’un emploi et ainsi
que le niveau de salaire correspondant.
La planification des carrières : la description des postes permet de définir les postes à
promouvoir dans la société ce qui permet aux salariés de choisir la formation adéquate pour
atteindre leurs objectifs en termes de plan de carrière.
La description de poste : dont l’objectif est d’établir une liste des tâches, missions,
responsabilités et relations réelles pour le poste telles qu’elles sont vécues par son titulaire.
La définition de poste : elle cherche à établir la liste des tâches, missions responsabilités et
relations réelles pour le poste telles qu’elles sont prévues par l’entreprise (norme du poste).
Le profil de poste : après la définition du poste, il devient aisé de dresser la liste des exigences
en termes d’aptitudes, de connaissances pour assurer le poste et à exiger lors du recrutement.
Quant aux éléments qui composent le profil de poste ils peuvent être schématisés ainsi :
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Figure 1.2 : Eléments qui composent le profil de poste
Profil du poste
Eléments physiques
L’évaluation du poste : dans le but d’établir un classement du poste par rapport aux autres
ou à partir des critères prédéterminés et à partir de l’importance relative dans la structure qui
se détermine à partir de sa contribution à la réalisation des objectifs de l’organisation.
la classification de poste : elle se base sur un classement plus officiel en se référant à des
grilles négociées dans le cadre des conventions collectives ou utilisées dans la pratique
courante par de nombreuses entreprises.
Le processus habituel de l’analyse de postes comporte plusieurs étapes. D’abord la détermination des
postes à étudier, ensuite la nature des informations à recueillir, puis la mise en œuvre de la démarche
pour la production des informations plus sûrs et valables. En parallèle il y a le choix des de méthode
appropriée pour recueillir les données nécessaire à cette analyse. La collecte d’information peut être
faite suite à une variété de méthodes dont chacune présente des avantages et des inconvénients.
L’idéale serait de pouvoir utiliser conjointement plusieurs de ces méthodes pour valider les résultats de
l’étude du poste.
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- L’observation : directe sur le lieu du travail de l’exécution des tâches correspondant à un
poste complété par une grille d’observation et tous documents utilisés.
D’autres méthodes sont aussi utilisées mais sont moins fréquentes, et il s’agit essentiellement de :
- L’échantillonnage des tâches du poste : en analysant quelques activités représentatives du
poste.
- Les méthodes des incidents critiques : en repérant les caractéristiques d’un poste à partir
de données obtenues sur les situations difficiles du poste.
- L’enregistrement technique des activités : étude systématique du poste réalisée par des
moyens modernes tels que la vidéo ou l’informatique.
- Les rencontres avec les spécialistes en analyse de postes : pareille à la méthode de
l’entrevue sauf qu’elle implique simultanément un certain nombre de personnes. Elle est
avantageuse pour la description des nouveaux emplois ou pour élaborer les descriptions des
postes à créer prochainement. Il présente deux inconvénients : coût élevé et les résultats sont
largement subjectifs.
Toutes ces méthodes conduisent à une photographie aussi précise que possible des postes. Cette
photographie fera l’objet d’une description dont la forme variera en fonction de l’utilisation ultérieure
de cette description.
- Par une commission adhoc, souvent interhiérarchique et inter-fonctions qui est chargée de
mener l’analyse de poste sur les emplois-types de l’entreprise.
- Par le titulaire du poste lui-même en décrivant le poste qu’il occupe suivant un format
normalisé ou pas.
- Par un spécialiste interne appartenant souvent à la fonction des ressources humaines.
- Par un consultant extérieur qui apporte bien souvent une méthodologie spécifique
expérimentée ailleurs.
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Ces quatre approches correspondent à des orientations philosophiques et culturelles qui sont résumées
dans cette figure : approches possibles d’analyse
Démocratique Autocratique
objectif Subjectif
Titulaire du poste commission adhoc spécialiste interne consultant externe
Ces quatre approches peuvent être néanmoins combinées. Selon Vermot-Gaut, le recours à un
consultant externe assure le pilotage efficacement vu son expertise et son neuf regard. Il propose une
démarche en 12 étapes. Il existe plusieurs démarches chacune est adaptée à l’entreprise et à sa
situation particulière. L’objectif reste celui d’obtenir une « carte » des postes plus claire et précise sur
laquelle vont s’occuper d’autres pratiques de la gestion des ressources humaines.
Le résultat de l’analyse
La démarche d’analyse du poste doit être formalisée sous la forme d’un document plus ou moins long
contenant le profil du poste qui sera la base de la politique de rémunération, de recrutement ou
d’organisation de la formation.
Cette définition de poste répond à certaines exigences dont trois peuvent être identifiées :
Quant à la forme du document de définition du poste, elle varie selon les entreprises mais un certain
nombre d’éléments doit être retenu :
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Le contexte du travail : il s’agit de l’environnement immédiat du poste, ce
contexte aide à comprendre les conditions exactes dans lesquelles les tâches sont
exécutées.
Cette définition est complétée par l’établissement de la liste des caractéristiques nécessaires pour tenir
le poste (profil du poste). Dans ce cadre, Martoy et Crozet préconisent de classer les éléments de
base du profil de poste selon qu’ils sont indispensables, essentiels ou souhaités pour le poste.
La qualification doit respecter le critère d’équité à travers l’atteinte d’objectivité dans la détermination
de la valeur relative des différents postes. Ceci suppose que les postes soient évaluées par une méthode
perçue par tous dans l’entreprise comme acceptable et dénuée de critiques car cette qualification sera
la base d’un classement des postes et qui déterminera le niveau moyen de rémunération affecté à
chacun des postes.
Figure 1.4 : suivant représente les avantages et les inconvénients de ces deux approches.
ECHELON LOCAL CONSULTANT EXTERIEUR
Le point clé de cette démarche reste le choix de la méthode d’évaluation la plus appropriée parmi
celles qui existent couramment.
Les seconds se distinguent des premiers par leurs dimensions plus scientifiques qui confère une plus
grande objectivité aux résultats des évaluations, à l’inverse, on peut leur reprocher parfois leur
complexité qui n’autorise pas réellement de la participation dans la démarche d’évaluation.
2- Méthodes globales
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Elles reposent sur le classement des postes les uns par rapport aux autres de façon à obtenir une liste
hiérarchique des postes en les considérants dans leur ensemble. Ces méthodes sont dites globales car
elles ne s’attachent pas à évaluer les postes selon les facteurs déterminés très précis, elles impliquent
souvent la comparaison d’un grand nombre de poste et font intervenir un nombre important de la
hiérarchie dans le processus ce qui peut poser quelques problèmes concrets de mise en œuvre.
- la construction d’une pyramide des postes il s’agit d’un classement ordinal des postes,
réalisé dans le cadre de réunions des responsables concernés, sur la base de définition de
postes, ce classement est souvent fait par « filières » de postes qui soulignent la cohérence de
la structure proposée.
- la méthode de comparaison par paires : l’évaluation des postes se fait à partir d’une
comparaison de chaque poste avec un autre poste, sur la base de son poids, sa valeur ou de sa
contribution pour l’entreprise. Tous les postes sont ainsi successivement considérés, l’un par
rapport à l’autre, et rangés suivant un classement assez intuitif car reposant sur une hiérarchie
implicite des postes. La difficulté d’utilisation de cette méthode croît très rapidement avec le
nombre de poste à évaluer.
- la méthode Eliott Jacques (degré d’autonomie) les postes sont ici évalués à partir du degré
d’autonomie du titulaire vis-à-vis de son supérieur hiérarchique direct. Ce degré d’autonomie
est d’ailleurs évalué comme le délai maximum qui peut s’écouler avant que le supérieur
hiérarchique ne s’aperçoit de la sous performance du titulaire. Cette appréciation du degré
d’autonomie peut apparaître contestable surtout dans une perspective où la globalité d’un
poste se réduit à un seul critère (l’autonomie).
- la méthode des postes clés ou emplois repères : il s’agit de constituer une grille de référence
à partir d’un nombre restreint de postes clés ; ceux qui sont particulièrement représentatifs
d’un groupe, d’un département ou d’un niveau hiérarchique déterminé à priori. Cette grille est
élaborée en évaluant chacun des postes clés sur certains critères. Les autres postes sont alors
comparés à ces postes clés. Cette méthode est à la frontière des méthodes globales et
analytiques car elle fait appel en réalité à une combinaison d’analyse par critères et
d’évaluation par comparaison.
3- Méthodes analytiques
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Celles-ci reposent sur l’évaluation séparée de plusieurs caractéristiques du poste. La somme des
estimations partielles aboutit à l’attribution d’un total de points correspondant à un coefficient. Le
nombre de ces méthodes est beaucoup plus important que celui des méthodes globales, cependant ne
seront présentées ici que quelques une:
- la grille UIMM : il s’agit d’un cadre méthodologique plutôt que d’une méthode
proprement dit. Cette grille a pour objet d’apporter de l’ordre et de la cohérence sur les systèmes de
classification. La méthode proposée se base sur l’évaluation du poste sur quatre critères principaux :
4- autonomie
5- responsabilité
6- type d’activité
7- connaissances requises
Chacun d’eux étant évalué en fonction de la complexité et de la difficulté des tâches. Les résultats de
l’évaluation conduisent à positionner le poste par rapport à des niveaux et des échelons dans chacun de
ces trois niveaux. Chacune de ces positions dans la grille est affectée d’un coefficient (pour les
ouvriers de 140 à 240 et pour les administratifs-techniciens de 140 à365).
- la méthode CORBIN : elle est basée sur la théorie de l’information en s’appuyant sur
le circuit de l’information schématisé ainsi :
- la méthode Hay
Utilisée souvent pour l’évaluation des postes et pour établir le régime de rémunération, elle permet de
conserver une certaine uniformité dans les modes de description et de rémunération de poste.
La méthode Hay est réputée universelle car elle est utilisée dans les entreprises de tous secteurs, de
toutes tailles et de tous pays. Il est cependant certain que cette universalité est relative car son
application concrète suppose toujours une adaptation locale à l’entreprise considérée.
Méthodologie : quant à la méthodologie, elle débute par une entrevue entre l’analyste
et le titulaire du poste. Elle repose selon Deguy sur une évaluation réalisée à partir de trois grands
facteurs qui se subdivisent eux-mêmes en sous facteurs :
1. la compétence : c’est la somme globale de toutes les qualités ou connaissances nécessaires pour
tenir un poste d’une façon satisfaisante, cette compétence comporte trois aspects, à savoir la
compétence nécessaire dans le domaine des pratiques de travail, des techniques spécialisées et
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disciplines scientifique, la compétence nécessaire pour intégrer différentes sortes d’activités de
direction et la compétence nécessaire en matière de relations humaines pour motiver les autres.
2. l’initiative créatrice : c’est le degré d’initiative et de réflexion originale que nécessite le poste
pour analyser, évaluer, créer, raisonner, aboutir à des conclusions et les exprimer. Cette initiative
comporte deux aspects, le cadre dans lequel se placent la réflexion et les exigences des
problèmes à résoudre.
3. la finalité : c’est la responsabilité finale d’une action et de ses conséquences. C’est l’effet
mesurable du poste sur les résultats. La finalité possède trois dimensions : la liberté d’action
dans le poste, l’ampleur de la responsabilité du poste, et l’impact du poste sur les résultats selon
qu’il est plus ou moins direct.
Pour chacun de ces trois grands facteurs existe une matrice de points construite à partir des différents
degrés pris par les sous facteurs. Le poste évalué est positionné sur chaque matrice, ce qui donne le
nombre de points de compétence, d’initiative créatrice et de finalités. Le total de ces points est alors
calculé pour obtenir l’évaluation Hay.
- la régression multiple : méthode plus récente, sophistiquée et plus objective. Elle est
surtout utilisée par les grandes entreprises pour valider un système d’évaluation par point comme celui
de Hay. Elle repose sur la combinaison de plusieurs facteurs quantifiables comme le chiffre d’affaires
réalisé, valeur du budget sous responsabilité, nombre de personnes supervisées… . tous ces facteurs
sont analysés, pour chaque poste, dans le cadre d’un programme de régression multiple qui identifie
les critères déterminant la hiérarchie des postes de l’entreprise et leurs poids relatif.
Ces méthodes analytiques peuvent être comparées sur certaines de leurs dimensions comme le
présente le tableau suivant :
4- Autres méthodes
D’autres méthodes existent alors que l’analyse des profils de compétences dans une approche
standardisée et dans une approche sur mesure constitue une nouvelle forme d’analyse des postes qui
gagne de l’intérêt depuis ces dernières années.
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Dans ce cadre, certains organismes de développement des ressources humaines ont élaboré un guide
d’interprétation des profils de compétences fondamentales dans lequel est exposée une approche
pratique visant à identifier les compétences qu’utilise une personne pour s’acquitter de ses tâches
professionnelles quotidiennes (Profils de compétences fondamentales).
Des descriptions de postes plus flexibles : les techniques d’analyse de postes ont été
élaborées pendant une période où les emplois étaient stables et faciles à définir. Or l’environnement
actuel exige une plus grande flexibilité et une adaptation aux changements organisationnels ce qui
rend difficile la flexibilité de définition des postes en utilisant un système traditionnel d’évaluation des
emplois. De plus, les emplois de moins en moins spécialisés, le partage d’emploi, le travail d’équipe et
l’élargissement des postes sont autant de concepts qui remettent en question l’utilité même de la
description des postes, cependant , l’égalité en emploi et l’équité salariale requièrent des descriptions
de postes assez détaillées et particulières.
Des emplois orientées vers l’avenir : les descriptions de postes devraient tenter de capter
davantage les changements que subira l’emploi dans l’avenir, en effet, les descriptions de poste
devraient servir de base pour déterminer les fonctions à maintenir, celles à éliminer et pour refaire le
design du poste de travail.
Une analyse de poste pour les clients : certains auteurs suggèrent de considérer les clients comme des
employés, il faut donc leur élaborer une analyse des postes pouvant être fort pertinent à déterminer
pour établir le profil de la clientèle et le rôle idéal qu’il tiendra dans l’organisation. (Exemple des
guichets bancaires automatisés).
L’analyse des postes de travail restera toujours une tâche essentielle pour la gestion des ressources
humaines malgré qu’elle est appelée à changer son contenu et ses méthodes.
Pour éclairer ce qu’une démarche de gestion prévisionnelle des ressources humaines, nous avons
choisi le cas, fictif mais inspiré de situations réelles, de l’une des unités d’une entreprise
d’électronique professionnelle. Cette unité, désignée du mon fictif de « Prévisor », intervient dans la
conception, la réalisation et la vente d’équipements. Elle compte 600 personnes. Ce cas ne sera pas
traité de façon détaillée, mais esquissé de façon à facilité la compréhension de la démarche.
La société Prévisor a procédé pour réaliser la nomenclature des emplois présentée dans la figure 1.
Par exemple, le poste de secrétaire de la direction informatique y est répertorié dans un emploi-type de
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« secrétaire », lui même rangé dans la famille professionnelle « administration générale » et plus
précisément dans la sous-famille « moyens généraux ». Sous l’intitulé de secrétaire, on lit la définition
suivante : « effectue des opérations de transmission, classement et traitement des informations
nécessaires à la bonne marche de l’unité (direction, département ou service) et à ses relations à
l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise ».
La figure 2. Montre la répartition actuelle des effectifs de Prévisor par grandes familles
professionnelles. Nous en avons simplifié la présentation. Il serait utile en pratique de détailler les
effectifs dans les subdivisions annoncées (sous-familles et emplois-type), puis de reproduire ces
subdivisions dans les phases suivantes de la démarche.
Pour le cas de Prévisor, nous avons choisi un horizon de 3 ans. Au-delà de cet horizon, l’expérience
montre que la fiabilité de prévision décroît fortement. Et 3 ans, c’est souvent la période nécessaire
pour engager des actions d’envergure. Il est ainsi prévu que 61 personnes auront quitté l’entreprise
dans ce délai. La figure 4. Donne la ventilation de ces départs et l’effectif résultant par familles
professionnelles.
Effectifs probables
Familles professionnelles Effectif actuel Départs
dans 3 ans
Administration générale 74 5 69
Commercial 38 8 30
Fabrication 384 32 352
Technique 104 16 88
Total 600 61 539
Figure 3. Evolution probable du personnel sur la période considérée
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La figure 3. Reste à un niveau assez général. Des analyses plus fines peuvent être conduites,
notamment pour évaluer les flux de mobilité interne. La connaissance de ces flux aidera à formuler les
hypothèses d’évolution des populations. La figure 4. Figure les flux de mobilité au sein de chaque
famille professionnelle et entre familles professionnelles au cours des trois années précédentes.
Fabrication Technique
5
31 17
2 3
8
Administ Comm
6
1 8
12
Figure 4 : Les flux de mobilité interne
Les principaux facteurs d’évolution sont ensuite repris pour envisager leur traduction sur le volume et
le contenu des emplois : nouveaux emplois, disparition de certains emplois, nouvelle exigence du
travail, etc.
Chez Prévisor, la démarche prévisionnelle a conclu à une réduction des besoins dans les familles
fabrication et Administration générale et à une augmentation des besoins dans les familles
Commerciales (ventes et, de façon moindre, études de marché) et Technique (surtout en Recherche et
développement). Ces évolutions dans la structure de l’emploi s’accompagnent de changement
qualitatifs : hausse du niveau de qualification requis pour les emplois de la famille Administration
générale (notamment dans les sous-familles « comptabilité et contrôle de gestion » et Gestion des
ressources humaines »), à un moindre besoin de contrôleurs de qualité au profit de spécialistes de
l’assurance qualité, qui interviennent davantage en amont de la fabrication.
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5. La comparaison
Les besoins en emplois ayant été cerné, il s’agit à présent de les comparer aux ressources pour réaliser
les ajustements nécessaires. La figure 6. Illustre les écarts prévisibles entre les besoins de Prévisor
dans 3ans et le personnel dont elle disposera alors.
Effectifs
Besoins en Ecarts à
Familles professionnelles Probables dans
emplois combler
3ans
Administration générale 67 69 +2
Commercial 49 30 -19
Fabrication 346 352 +6
Technique 138 88 -50
Total 600 539 +61
Figure 6 : Déséquilibres quantitatifs probables sans actions correctives
Questions :
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Cas n° 2 : SOCIETE X
La société XAM (3000 personnes), fabrique et vend un produit de grande consommation.
Dans le souci de gérer au mieux les ressources humaines de l’entreprise, ses responsables se sont
penchés sur son devenir et se sont spécialement préoccupés de voir s’il y aurait adéquation
raisonnable, dans les 5 années à venir, entre les besoins de la société et l’évolution « naturelle » (sans
action particulière) de son personnel.
- 10% des ONQ et 15% des CA sont susceptibles de quitter volontairement leur emploi d’ici 5
ans, contre 5% pour les autres ;
- L’âge normal de départ en retraite est de 60 ans. L’analyse de la pyramide des âges nous
précise que 40 ONQ, 20 OQ, 10 MT et 10 CA auront atteint cet âge d’ici 5 ans
- Dix décès et dix licenciements individuels se produiront d’ici 5 ans parmi les OQ, 20
licenciements individuels chez les ONQ.
Carrières :
- On peut prévoir que 10% des OQ et 15% des MT passeront dans la catégorie supérieure ;
- 5% des ONQ suivent une formation susceptible de les faire changer de catégorie avant 5 ans.
Cependant, un sur 4 abandonne en cours ou échoue aux épreuves de fin de formation.
ONQ 1350
OQ 1100
MT 350
CA 200
Total 3000
Questions :
2- Quelles mesures pourriez-vous prendre pour éviter ces écarts ? Comment établiriez-vous un plan de
recrutement en fonction de ce constat ?
N.B : Afin de simplifier, les chiffres seront systématiquement arrondis au chiffre supérieur
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XAM : Informations complémentaires
- 5% des ONQ sont également susceptible de suivre une formation pour accéder à la catégorie
supérieure. Le taux d’échec est supposé le même.
- On peut former les OQ pour accéder à la catégorie supérieure (maximum 10%). Le taux
d’échec est d’un sur six.
Coût de formation :
Coût de recrutement :
Ils sont établis en fonction du coût de prospection, de la situation du marché de l’emploi et de la durée
de formation sur le tas (manque à gagner pour l’entreprise tan que le nouvel embauché n’est pas
pleinement opérationnel).
Pour ces derniers, en effet, on ne peut pas envisager un recrutement régional, d’où la nécessité de
campagne de recrutement nationale et surcoûts (prime d’installation, nécessité de salaire attractif
d’autant plus que la qualification recherchée est rare).
Coût de licenciement :
L’entreprise a fixé le montant des aides au départ (démissions volontaires, aides au reclassement ou
essaimage) au même niveau que les coûts de licenciement.
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