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Introduction à la facturation hydraulique

Technical Report · January 2016

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Nelly Barrau
EISTI, Pau, France
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INTRODUCTION À LA
FRACTURATION HYDRAULIQUE
Concepts et définitions

Nelly BARRAU
INTRODUCTION À LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

Cette synthèse a été réalisée par Nelly BARRAU, Ingénieur d’étude métier chez CSSI.
Elle s’inscrit dans le cadre d’une de ces prestations (2014-2016), qui se compose de trois workpackages:

● WP-1
Réalisation des simulations numériques 2D et/ou 3D de la fracturation hydraulique avec des
outils développés par les partenaires académiques ou industriels du client (complexité croissante,
paramètres des puits/champ) ces simulations devront nous permettre tester la capacité des outils
numériques à modéliser la fracturation hydraulique.

● WP-2
Réalisation des simulations numériques 2D et/ou 3D de la fracturation hydraulique avec des
outils commerciaux existants sur le marché pétrolier et réalisation des comparaisons avec les
résultats issus des outils des partenaires académiques du client.

● WP-3
Évaluation et qualification des codes et des méthodes numériques développés par nos
partenaires universitaires et industriels afin d’apporter des recommandations sur le choix des
méthodes et des codes numériques pour l’application industrielle, c’est-à-dire l’optimisation de la
fracturation hydraulique.

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INTRODUCTION À LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

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INTRODUCTION À LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

Le gaz naturel représente une source d’énergie sûre, abondante et économique pour la planète. On y a
recours depuis de nombreuses années déjà, il est également une source énergétique fiable pour la
production électrique.

Autrefois, les efforts de l’industrie pétrolière et gazière étaient axés sur l’exploration et le développement
des gisements de gaz naturel de type classique. Plus récemment, avec l’épuisement des ces ressources,
l’accent est plutôt mis sur la mise en valeurs des ressources de gaz non conventionnelles. Le gaz naturel
provenant de ces nouvelles sources n’est pas distinguable du gaz naturel classique, mais son exploitation
s’avère plus coûteuse et exige le recours à des technologies spéciales conçues pour faciliter la production
du gaz.

La fracturation hydraulique est une des principales technologies mise au point en vue de rentabiliser la
production du gaz provenant de ces réservoirs.

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INTRODUCTION À LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

Table des matières

Qu’est que la fracturation hydraulique ? .......................................................................................................... 7


Antécédents de la fracturation hydraulique ..................................................................................................... 8
Législations autour de la fracturation hydraulique .......................................................................................... 9
Fracturation hydraulique dans les réservoirs de pétrole et de gaz ................................................................. 11
Construction de puits .................................................................................................................................. 11
Procédé de fracturation hydraulique .......................................................................................................... 13
Caractère scientifique.................................................................................................................................. 14
Jusqu’où se prolongera la fracture ? ....................................................................................................... 15
Équipements ................................................................................................................................................ 16
Types de fluides ........................................................................................................................................... 17
Produits chimiques .................................................................................................................................. 18
Surveillance des traitements ....................................................................................................................... 18
Fracturation hydraulique multi-étage ............................................................................................................. 20
Glossaire et terminologie ................................................................................................................................ 21
Bibliographie.................................................................................................................................................... 24

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INTRODUCTION À LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

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INTRODUCTION À LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

Qu’est que la fracturation hydraulique ?


La fracturation hydraulique est un procédé au moyen duquel un agent de type fluide ou gazeux sert à
exercer une pression susceptible d’engendrer la création de fissures ou d’élargir des fissures existantes
dans des roches pétrolifères souterraines.

Soumettre un réservoir de pétrole ou de gaz à la fracturation hydraulique a pour objet de permettre au


drainage du pétrole ou du gaz de se faire plus facilement entre le milieu qui le referme et le puits de
forage : il s’agit d’un procédé que l’on désigne du nom de stimulation.
Presque tous les réservoirs côtiers nord-américains qui subsistent à ce jour exigent, dans une certaine
mesure, d’être ainsi stimulés afin de pouvoir atteindre un taux de production rentable.

Le type de fracturation hydraulique utilisé est fonction de plusieurs variables :

 type de puits foré (vertical ou horizontal)


 propriétés lithologiques1 du réservoir potentiel
 profondeur, épaisseur, température et pression propre au réservoir
 construction du puits (type de ciment, coffrage)
 nombre de fractures à engendrer dans le puits de forage
 choix du type de fracturation et des matériaux

Toute compagnie qui opte pour la stimulation d’un puits par fracturation doit tenir compte de ces variables
qui ont pour effet de déterminer le type de procédé de fracturation hydraulique qui devra être utilisé.

1
Nature des roches formant un objet ou une couche géologique.

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INTRODUCTION À LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

Antécédents de la fracturation hydraulique

Les premières découvertes de pétrole et de gaz ont été des suintements qui se manifestaient aux endroits
où les hydrocarbures gisaient à la surface. Au début, les travaux d’exploration avaient comme objet de
localiser des réservoirs dont le pétrole ou le gaz s’écoulait aisément et activement vers la surface. Au cours
des derniers 127 ans, le pétrole et le gaz ont été extraits de réservoirs situés dans plusieurs régions du
Canada. Au départ, ces réservoirs produisaient abondamment et, dans de nombreux cas, ne réclamaient
aucun recours à des mesures de stimulation. On désigne du nom de réservoir classique (ou réservoir
conventionnel) ce type de réservoir de pétrole et de gaz naturel caractérisé par un haut degré de
perméabilité et une production abondante. Au fil du temps, un grand nombre de ces sources de pétrole et
de gaz naturel ont été découvertes et sont maintenant en voie d’épuisement.

Dans la plupart des cas, les nouvelles ressources de pétrole et de gaz en voie de développement se
trouvent dans des réservoirs qui éprouvent des difficultés à produire. On parle alors de ressources non
conventionnelles et ces sources d’hydrocarbures ne peuvent être récupérées qu’à l’aide de technologies à
caractère unique et différent.
Au fur et à mesure que les compagnies ont concentré leurs efforts sur ces types de réservoirs (présentant
des défis de productions), des technologies susceptibles d’améliorer la capacité d’écoulement des zones
productrices ont été mises au point. La plus remarquable innovation a eu lieu peu après la Seconde Guerre
Mondiale, lorsque les techniques de fracturation hydraulique furent mises au point.

Depuis plus de soixante ans, l’industrie continue à mettre au point de nouvelles mesures améliorées et
rentables de stimulation des réservoirs par fracturation. Ces améliorations portent sur les types de fluides
de fracturation, les équipements de surface et de fond de trou ainsi que les applications sur ordinateur ;
elles touchent, en outre, la modélisation des traitements par fracturation et les questions scientifiques liées
à la création de fractures par rapport aux contraintes de nature tectonique. Depuis la mise en service
commerciale de la fracturation hydraulique vers la fin des années 1940, plus d’un million de puits ont été
forés et stimulés à l’aide de ce procédé.

Les techniques auxquelles on a aujourd’hui recours dans le domaine de l’exploration du gaz de schiste ne
diffèrent pas sensiblement de celles utilisées il y a 60 ans. Un réservoir renfermant des hydrocarbures est
soumis à des pressions exercées par des fluides injectés en profondeur. Cette démarche entraîne la
fissuration de la roche (une ou plusieurs fractures) permettant ainsi aux hydrocarbures de rejoindre plus
facilement le puits de forage.
Le seul paramètre qui ait changé est le milieu dans lequel on a recours à ces techniques (voir Introduction
au gaz de schiste). On cherche à adapter les technologies de fracturation hydrauliques actuelles et en voie
de développement à des milieux plus exigeants afin de permettre de rentabiliser les puits d’hydrocarbures.

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INTRODUCTION À LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

Législations autour de la fracturation hydraulique

En France, la fracturation hydraulique est strictement interdite depuis la loi de 2011. Le 13 juillet 2011,
Nathalie Kosciusko-Morizet, alors ministre de l'Écologie de Nicolas Sarkozy, fait adopter une loi qui interdit
toute exploitation du gaz de schiste dès lors qu'elle fait appel à cette méthode :

LOI n° 2011-835 du 13 juillet 2011 visant à interdire l'exploration et l'exploitation des mines
d'hydrocarbures liquides ou gazeux par fracturation hydraulique et à abroger les permis exclusifs de
recherches comportant des projets ayant recours à cette technique

Néanmoins, la fracturation hydraulique est autorisée dans d’autres pays, et chaque entreprise est tenue de
s’informer des lois en vigueur.

De manière générale, l’attention des autorités chargées de la réglementation et celle de l’industrie du gaz
naturel se porte plus particulièrement sur la protection des eaux de surface et souterraines ainsi que
l’atténuation des risques. La grande majorité des juridictions établissent des lois qui ont pour objet de
réglementer l’interface entre l’eau et l’industrie du gaz naturel : c’est pourquoi la mise en œuvre de
techniques de fracturation hydraulique en vue de la mise en valeur de ressources de gaz non
conventionnelles n’échappe pas à leur surveillance. Les substances auxquelles a recours l’industrie du
pétrole et du gaz (par ex ; les lubrifiants, les boues de forage, les inhibiteurs de corrosion, les surfactants,
les fluides de fracturation, les agents de désulfuration et les agents de neutralisation des bactéries) sont
assujetties aux différents programmes.

Au-delà des règlements s’appliquant aux produits chimiques, certains pays exigent également que les
détails afférents au traitement par fracturation hydraulique soient soumis à l’organisme de règlementation
de l’industrie pétrolière et gazière : type, quantité et taille des agents de soutènement, type et volume des
fluides porteurs, type et quantité des produits colmatant, vitesse de pénétration et taux de pression
utilisés.

A la fin du traitement par fracturation, les fluides de fracturation refluent vers le puits de forage, sont
récupérés à la surface et sont entreposés en vue de leur réutilisation ou élimination éventuelle. Le
traitement et l’élimination des fluides de fracturation et des eaux de formation se font conformément aux
règlements en vigueur dans chaque juridiction. Si les fluides ne peuvent être ni traités ni réutilisés pour
servir à d’autres activités de fracturation, on doit alors en disposer dans un puits d’injection ou toute autre
installation servant à cette fin approuvée par le(s) gouvernement(s).
Les volumes et les taux des fluides ainsi éliminés font l’objet d’une surveillance et d’un rapport remis à
l’organisme de réglementation.

En plus des règlements s’appliquant au traitement des fluides, tous les autres règlements propres aux puits
de forage (berme de protection, …) s’appliquent également aux puits non conventionnels. Pour de plus
amples information, le lecteur est invité à se renseigner auprès des organismes de règlementation
spécifiques relevant de chaque juridiction.

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INTRODUCTION À LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

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INTRODUCTION À LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

Fracturation hydraulique dans les réservoirs de pétrole et de gaz

Le gaz naturel et les autres hydrocarbures reposent surtout dans les épais assemblages rocheux qui
renferment des bassins sédimentaires. Au cours des 50 dernières années, la compréhension des processus
responsables de la création et du piégeage du gaz naturel au sein des roches sédimentaires s’est
grandement améliorée et les spécialistes de l’exploration s’entendent pour dire que le gaz naturel peut se
manifester dans plusieurs types de roches souterraines. La plupart des roches sédimentaires sont aptes à
déceler du gaz naturel dans les petits pores ou interstices au sein de la roche, mais leur aptitude à
permettre la percolation des hydrocarbures hors des roches-réservoirs est sujette à la qualité des
connexions et des voies de cheminement qui existent entre ces mêmes interstices.

La différence entre réservoirs classiques et nouveaux réservoirs non conventionnels est surtout une
question de capacité du réservoir à permettre la percolation des hydrocarbures. Les réservoirs de pétrole
et de gaz classiques sont habituellement caractérisés par la présence de voies de cheminements
interconnectés dans la matrice de la roche et qui permettent aux hydrocarbures de rejoindre le puits de
forage (parfois sans avoir recours à des mesures de stimulation). En revanche, les grains minéraux de la
matrice rocheuse des réservoirs non conventionnels sont souvent beaucoup plus petits et les connections
entre les pores sont réduites. Dans ce genre de réservoir, bien que d’importantes quantités
d’hydrocarbures puissent être piégées dans la matrice, la pénurie de voies de cheminement
interconnectées empêche leur écoulement. La procédé de fracturation hydraulique sert à engendrer des
fractures ou à établir des connections dans des fractures existantes au sein du réservoir, créant ainsi des
voies de cheminement susceptibles de permettre aux hydrocarbures de rejoindre le puits de forage.

Construction de puits
Un puits bien construit est un des éléments vitaux qui caractérise toute opération de fracturation
hydraulique fructueuse. Il est important d’utiliser de bonnes techniques tout au long du processus de
forage et de complétion si l’on veut s’assurer que :

 l’eau souterraine est isolée du puits de forage et protégée lors des travaux de production et de
complétion, et
 les activités endommagent le moins possible les roches-réservoirs afin d’éviter tout blocage
empêchant les hydrocarbures de rejoindre le puits de forage.

Bien que la construction d’un puits diffère d’une province à l’autre, les points principaux à considérer sont
la sélection et l’application du coffrage et du ciment.

Trois mesures, prises généralement afin d’isoler le puits des intervalles rocheux environnants (traversés au
cours du forage), permettent d’offrir la protection nécessaire. Au cours de l’étape 1, et le cas échéant, un
trou est foré jusqu’à la base des matériaux non consolidés gisant sous la surface. Le coffrage (appelé aussi
tube conducteur) est inséré dans le trou et cimenté en place. Une barrière

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INTRODUCTION À LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

est ainsi créée, empêchant les fluides de migrer à l’intérieur des dépôts non consolidés de gravier et de
sable proches de la surface et la chute de ces mêmes matériaux dans le puits de forage.

Le forage du puits se poursuit alors jusqu’à la profondeur que les organismes de règlementation définissent
comme étant au-delà de la limite de protection de l’eau souterraine et suffisante pour assurer le degré de
résistance mécanique nécessaire à toute opération future de forage et de stimulation du réservoir. Au
cours de l’étape 2, on cimente un deuxième coffrage en acier (colonne de surface) dans le puits de forage
(le ciment recouvre toute la longueur de l’intervalle vertical qui a été foré) afin d’isoler tout aquifère2 peu
profond de ce dernier. On permet au ciment de bien durcir avant de poursuivre les activités de forage et, à
certains endroits, on enregistre une diagraphie géophysique de l’adhésivité du ciment afin d’établir avec
exactitude le degré d’intégrité du ciment entoure la surface du coffrage.

C’est au cours de l’étape 3 que le puits atteint sa profondeur définitive. Dans certains cas, selon la
profondeur totale du puits ou de son orientation (horizontale ou verticale), un coffrage intermédiaire peut
être inséré dans le puits et cimenté à son tour. La décision quant à l’installation de ce coffrage additionnel
dépend des conditions que l’on prévoit d’appliquer au réservoir en question ainsi que de la nature des
techniques de complétion et de stimulation auxquelles on s’attends à avoir recours.

Une fois le puits rendu à sa profondeur cible en ayant traversé une ou plusieurs zones d’hydrocarbures, une
colonne de production est introduite dans le puits de forage. Ce deuxième (ou troisième) jeu de coffrage en
acier est habituellement cimenté de façon à assurer l’isolation de la zone d’hydrocarbures. Dans certains
cas, par exemple lorsqu’il s’agit d’un puits de forage à découvert, le coffrage est mis en place et cimenté au-

2
formation géologique ou roche, suffisamment poreuse et/ou fissurée (qui peut stocker de l'eau) et perméable (où
l'eau circule librement).

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INTRODUCTION À LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

dessus de la zone cible, évitant ainsi la présence de ciment dans la zone stimulée (pouvant nuit à la
formation).

Remarque. Il existe deux types d’installation. Les installations avec une seule tête de puits (que l’on appelle
simplement puits) et celles avec plusieurs têtes de puits (que l’on appelle Pad ou Puits en cluster)

Procédé de fracturation hydraulique


Une fois le puis foré et le coffrage installé jusqu’à la zone cible, des
trous (perforations) sont percés dans la colonne de production afin
de créer des points d’entrée permettant au fluide de fracturation et
à l’agent de soutènement en suspension de pénétrer dans une ou
plusieurs zones d’hydrocarbures ciblées.
Ces trous sont réalisés au moyen d’un perforateur
(marteau/pistolet perforateur) accroché à un câble métallique. Une
charge, suffisamment puissante pour transpercer l’acier et le
ciment entourant la colonne de production, est libérée par un
réseau (cluster) de perforations.

Le nombre et l’orientation des perforations sont déterminés à


l’avance et conçus de façon à leur permettre de croiser tout réseau
de fractures naturel que peut recéler le réservoir. Plus tard, on
montrera que ces mêmes perforations permettent au gaz de
pénétrer dans le puits.

L’équipement utilisé aux fins de la fracturation hydraulique est alors


installé à la surface et relié au puits de forage en vue de procéder au traitement par fracturation. Ce
procédé se décompose en quatre étapes :

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INTRODUCTION À LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

 Étape 1 : Exercice d’une pression sur la roche-réservoir à l’aide d’un fluide, dans le but d’engendrer
la création d’une fracture,
 Étape 2 : Accroissement de la taille de la fracture ainsi créée par pompage continu de fluides dans
une ou plusieurs fractures,
 Étape 3 : Pompage d’agents de soutènement dans la fracture sous forme de boue mélangée au
fluide de fracturation,
 Étape 4 : Arrêt du pompage et refoulement des fluides de fracturation dans le puits afin de
permettre leur récupération, tout en laissant l’agent de soutènement en place dans le réservoir.

On ajoute de petites quantités de produits chimiques aux fluides à la surface avec de les alimenter aux
pompes hydrauliques, qui les injectent ensuite dans le puits de forage. Les fluides injectés sous très haute
pression (étape 1) pénètrent dans la formation causant ainsi la fissuration de la roche. Le gradient de
pression doit être supérieur à la contrainte exercée par les forces géologiques naturelles qui agissent sur la
roche-réservoir (on parle de contrainte tectonique) sans pour autant dépasser la capacité de pression aussi
bien du puits que de l’équipement utilisé. Dès qu’une fracture a été amorcée, il faut continuer d’augmenter
la puissance exercée si l’on veut que le réseau de fractures s’étende (étape 2). Cette puissance
additionnelle est liée au taux de débit associé au pompage des fluides et à la capacité des fluides de
fracturation de maintenir les fissures ouvertes au fur et à mesure que s’étend la fracture.

Après avoir introduit la charge initiale de fluides de fracturation, un mélange de fluide et l‘agent de
soutènement en suspension est pompé dans les fractures ouvertes (étape 3) ; l’agent de soutènement se
dépose dans le réseau de fractures et empêche que ces dernières ne se referment. Les fluides de
fracturation refluent alors vers la surface au moment où la chute de pression à la fin du traitement (étape
4).

Caractère scientifique

Les fractures dans les roches pétrolifères et gazéifères


s’étendent dans le plan où elles rencontrent de moins de
résistance. A tout endroit dans la zone d’intérêt, la roche
subit l’action de trois types de contraintes :
 une contrainte de nature verticale,
principalement attribuable au poids de la roche
recouvrant la zone cible (de la surface à sa base)
 deux contraintes de nature horizontale que l’on
peut décrire comme étant, la première antérieure et
postérieure, et la seconde latérale.

La création de la fracture résulte du fait que les fluides, en exerçant une pression contre la plus faible des
trois types de contraintes, causent l’ouverture d’une facture.

Aux profondeurs auxquelles se manifestent les formations de gaz de schiste typiques, une des contraintes
de nature horizontale s’avère habituellement la plus faible puisque l’effet du poids de la roche recouvrant
la formation est beaucoup plus considérable que toute force exerçant une compression latérale. Une

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INTRODUCTION À LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

pression opposant la contrainte horizontale la plus faible se produit une fracture verticale, à l’instar de
l’ouverture verticale produite lorsqu’on exerce une pression horizontale sur une porte coincée.

Une fois amorcée, la fracture va s’étendre, du moment que l’on continue d’y pomper du fluide (de façon à
maintenir le niveau de pression au sein de la fracture).

Jusqu’où se prolongera la fracture ?


Dans la direction verticale, les fractures vont s’étendre jusqu’à ce qu’elles rencontrent des roches plus
ductiles. De tels corps, notamment les schistes plus tendres, sont plus difficiles à fracturer que les schistes
cassants. Ces couches ductiles font aussi office de milieu de confinement et réussissent à diriger la fracture,
lui faisant suivre une direction horizontale au sein des couches plus cassantes.

La fracture se prolongera latéralement tant que la pression exercée par le fluide au sein de la fracture sera
supérieure à la pression exercée par la contrainte la plus faible. Plusieurs facteurs limitent la croissante
d’une fracture dans le plan latéral :
 Le fluide de fracturation tend à se disperser au sein de la formation rocheuse,
 Le fluide de fracturation peut rencontrer des fractures naturelles préexistantes et les longer,
 A mesure que la fracture s’étend (parfois sur plusieurs centaines de mètres), le niveau de pression
requis par le fluide pour lui permettre de fracturer la roche dépasse la capacité de l’équipement de
pompage.

Même s’il est possible de créer de grandes fractures, il est important de toujours maintenir un équilibre
entre le coût d’une telle opération et le revenu de production réalisé grâce au traitement. Le volume de
fluide de fracturation et d’agent de soutènement utilisé varie d’un exercice de fracturation à l’autre, en
fonction du taux de production prévus une fois le traitement complété et des contraintes tectoniques
auxquelles sont soumises les roches-réservoirs ciblées.

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INTRODUCTION À LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

On a souvent recours à des modèles informatiques pour évaluer le choix qui s’offrent avant d’entreprendre
le traitement. Tout au long du traitement, le personnel et les logiciels procèdent à l’évaluation des
paramètres d’exploitation et effectuent des ajustements pour s’assurer que le travail accompli se fasse de
la façon le plus sécuritaire et la plus efficace possible. A la suite du traitement, les paramètres réels qui
auront été enregistrés pourront servir à l’établissement d’un modèle susceptible de contribuer à une
meilleure compréhension des résultats de l’exercice de stimulation.

Une fois le traitement achevé, on relocalise l’équipement de fracturation et on prend les dispositions
nécessaires sur les lieux d’exploitation pour procéder aux essais d’écoulement et à la production. On relie la
tête de puits à un réservoir de récupération des fluides et le gaz est généralement détourné vers une
torche pendant une courte période de temps, jusqu’à ce que le taux de récupération des fluides ait
diminué.
L’eau utilisée aux fins de production de pétrole et de gaz est souvent considérée comme étant de l’eau
consommée puisqu’elle est venue en contact avec des hydrocarbures et des sels du réservoir. Il est
indispensable de lui faire subit un traitement supplémentaires avant de la réintégrer dans le milieu naturel.
Les compagnies procèdent, le cas échéant, au traitement des fluides utilisés aux fins de fracturation et les
recyclent. Dans les cas où le fluide n’est pas recyclé, il est néanmoins récupéré et on en dispose
conformément aux règlements provinciaux.

Équipements
Le processus de fracturation hydraulique exige le recours à une grande quantité d’équipement sur une
courte période. Selon la taille de la fracture, les traitements impliquant une seule fracture peuvent
habituellement se faire en un jour. Dans les régions les plus isolées, on creuse habituellement plusieurs
puits à partir d’une seule plateforme (une seule installation en surface) avant de procéder aux traitements
par fracturation hydraulique.

Dans les puits verticaux caractérisés par la présence d’un réservoir de forte épaisseur et les dans les puits
horizontaux très longs, les exploitants peuvent entreprendre des traitements de stimulation à plusieurs
endroits le long d’un seul puits. Lorsqu’on a recours au procédé de fracturation multi-étage, jusqu’à 150
traitements par fracturation peuvent avoir lieu, exécutés à partir d’une seule plateforme d’exploitation en
surface, et le processus requiert souvent plusieurs mois à compléter.

L’équipement de fracturation installé à la surface se compose d’unités de stockage (citernes, bassins


d’environ 2Km3), d’unités de pompage multiples, d’unités de mélange, d’unités de contrôle et
d’approvisionnements suffisant en fluides de fracturation et en agents de soutènement. Ces
approvisionnements sont entreposés dans les unités de stockage.

Une fois les traitements de fracturation achevés, les fluides de fracturation refluent vers la surface où ils
sont soumis à un traitement permettant de les réutiliser ou si cette opération n’est pas réalisable (fluide
trop pollué), on les stocke dans des installations approuvées par le gouvernement. L’équipement est alors
retiré du service et l’emplacement de puits se trouve dégagé, sauf si d’autres exigences s’imposent en
matière d’entreposage des fluides et d’équipement de production.

16
INTRODUCTION À LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

Types de fluides
Le choix du type de fluide de fracturation hydraulique se fait en fonction des propriétés du réservoir. Bien
que l’on ait recours le plus souvent à des fluides à base d’eau, certains réservoirs se composent de type de
roches qui contiennent des argiles sensibles à l’eau, et on utilise alors d’autres types de fluides. Dans tous
les cas, qu’il s’agisse d’un liquide ou d’un gaz, le fluide de fracturation est injecté sous pression dans le
réservoir afin d’engendre la formation d’un réseau de fractures et de le maintenir ouvert. Parmi les autres
types de fluides de fracturation utilisés, on compte notamment des gaz (tels que le dioxyde de carbone et
l’azote, le propane) et des fluides à base de pétrole.

L’eau est le fluide le plus couramment utilisé aux fins de fracturation en raison de son faible coût et de son
abondance. Lors d’opérations de stimulation par fracturation au moyen de fluides à base d’eau, on procède
aux principaux essais de la compatibilité de l’eau avant d’entreprendre le procédé de fracturation. Le
volume de fluide de fracturation requis varie considérablement en fonction de l’importance et du nombre
des opérations de traitement envisagés. Dans le cas d’un puits horizontal très profond, un traitement multi-
étage peut utiliser entre 3500m3 et 15000m3 d’eau, alors que des opérations de fracturation menées à
faible profondeur dans le but de stimuler une seule zone requièrent généralement seulement 20m3 à
100m3 d’eau.
Bref, le volume d’eau utilisé aux fins de la fracturation hydraulique peut varier de zéro à des dizaines de
milliers de mètres cube en fonction des caractéristiques géologiques et des caractéristiques propres au
réservoir en question.

Une zone donnée ne subit qu’une seule fois des traitements de fracturation et ces derniers ont
habituellement lieu au début de la vie productive d’un puits. Selon le type de roche ou de réservoir, les
puits peuvent produire pendant 7 à 30 ans avant d’avoir à subir une reprise des activités de fracturation.

L’eau utilisée aux fins de fracturation hydraulique provient souvent de sources d’eau douces locales. Le cas
échéant, certaines exploitations ont recours à d’autres sources d’eau (eau saumâtre non potable, recyclage
des fluides récupérés). Le recours à l’eau provenant de ces autres sources comme fluide de base permet de
réduire la demande en eau ainsi que les répercussions au niveau des eaux de surface et des aquifères.
En fonction de l’emplacement et de l’importance du traitement, l’eau est acheminée par camion ou par
pipeline à l’emplacement du puits où elle est entreposée (citernes ou bassins de rétention).

17
INTRODUCTION À LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

Produits chimiques

On ajoute souvent des produits chimiques à l’eau afin de la transformer en un fluide très visqueux à faible
coefficient de frottement susceptible de transporter l’agent de soutènement et d’endurer les rigueurs
associées au parcours jusqu’à la zone d’intérêt et le retour subséquent à la surface. L’utilisation de produits
chimiques à ces fins doit respecter toute réglementation provinciale ou fédérale. Le nombre de produis
chimique et leur peuvent varier considérablement et sont fonction des propriétés spécifiques du réservoir.
Chaque compagnie aura mis au point une combinaison exclusive de ces produits chimiques mais leur
teneur, une fois combinés, ne dépassera généralement pas 1% du volume total du mélange constitué par le
fluide et l’agent de soutènement.

Composition volumique d’un fluide de fracturation

Surveillance des traitements


Au cours du procédé de fracturation hydraulique, il est essentiel d’assurer la surveillance et le contrôle des
opérations de traitement par fracturation. Le taux de pompage et de pression des fluides de fracturation et
de l’agent de soutènement sont sous contrôle de spécialistes sur place. Les pressions atteintes dans le puits
de forage font l’objet d’une surveillance intense afin de suivre l’évolution du traitement par fracturation.

Toute une gamme d’autres techniques ou essais peuvent aussi être utilisés en conjugaison avec l’opération
de fracturation hydraulique en vue d’établir le degré de succès des activités de traitement. Il s’agit, en
outre, d’essais complexes réalisés dans des intervalles isolés de puits au cours de la phase de refoulement
des fluides et de l’observation de microséismes qui peuvent se produire lors de la création de fractures.

Au cours du procédé de fracturation, la pression créée par le pompage des fluides de fracturation engendre
une contrainte au niveau des points de contact individuels au sein de la roche-réservoir. A mesure que ces
points se fracturent, le mouvement qui se manifeste au point en question crée un très petit évènement
séismique qui, en causant un décalage dans les puits de surveillance ou les ensembles de sismographes,

18
INTRODUCTION À LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

peut être enregistré à l’aide de capteurs extrêmement sensibles. On désigne généralement sous le nom
de surveillance des microséismes ce nouveau procédé de surveillance de la fracturation.

A l’aide d’un logiciel de modélisation mathématique, l’emplacement de ces évènements microséismiques


peut être représenté en 3D, ce qui permet l’observation de la configuration du traitement par fracturation.
La mesure des évènements microséismiques en temps réel permet de procéder à l’ajustement du
traitement dans le but de s’assurer que les fractures engendrées ne s’étendent pas au-delà de la zone à
réservoir identifiée.

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INTRODUCTION À LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

Fracturation hydraulique multi-étage

Dans la plupart des puits horizontaux dotés d’un long parcours (pouvant atteindre parfois 3km), il faut
procéder à de nombreux cycles de fracturation si l’on veut stimuler la roche réservoir de façon efficace. Ce
procédé de fracturation, décrit comme étant multi-étage, implique la séparation du parcours horizontaux
en plusieurs sections qui sont soumises chacune à leur tour et une seule à la fois à la fracturation. Au cours
de cette activité, chaque étage est isolé du reste du puits de forage à l’aide de différents types de bouchons
ou de garnitures d’étanchéité. Une fois que le procédé de fracturation a été appliqué à tous les étages, les
bouchons et les joints d’étanchéités sont enlevés et on permet alors au fluide contenu dans tous les étages
du puits de forage de refluer vers la surface. Ce procédé de bouchon-stimulation est généralement appelé
plug and perf.

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INTRODUCTION À LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

Glossaire et terminologie

Additifs chimiques :
(EN)
Produits chimiques que l’on ajoute à l’eau afin de la transformer en un fluide dont les propriétés sont
susceptibles de faciliter le transport d’agents de soutènement et d’endurer les rigueurs associées au
parcours jusqu’à la zone d’intérêt et le retour subséquent à la surface.
 Gélifiants : servent à accroître le degré de viscosité, de capacité de suspension des agents de
soutènement et agissent comme lubrifiant (Gomme de guar, polyacrylamide). On parle aussi de
réducteur de friction.
 Polymères réticulés : utilisés en petites quantités pour assembler des polymères de façon à créer
une forme tridimensionnelle (Bore, zirconium, titane ou fer)
 Contrôleur d’argile : utilisé dans les formations caractérisées par leur sensibilité à l’eau afin d’éviter
le gonflement des particules argileuses (chlorure de potassium).
 Agents interrupteurs : brisent la chaîne polymère créée par le gélifiant (oxydants, enzymes).
 Surfactants : agissent de façon à réduire la tension superficielle du fluide de fracturation (additifs
de refoulement).
 Biocides : préviennent l’introduction de bactéries sulfatoréductrices à l’intérieur des puits (naturels
ou manufacturés).
 Agents d’activation : gaz utilisés pour activer (ou faire mousser) les fluides aux fins de traitement
de fracturation (dioxyde de carbone, azote).

Agents de soutènement :
(EN) Proppants, propping agents
Matériel non compressible (sable ou microbilles de céramique le plus souvent) qui est ajouté au fluide de
fracturation et pompé dans les fractures ouvertes en vue d’éviter qu’elles ne se referment sur elles-mêmes
au moment de la chute de pression à la fin du traitement.

Aquifère :
(EN)
Couche souterraine de roche ou de matériaux non consolidés dans laquelle l’eau peut circuler librement.
Les aquifères peuvent servir d’eau souterraine, aussi bien de l’eau douce potable que de l’eau salée non
utilisable.

Coffrage :
(EN)
Tuyau en acier installé dans un puits et cimenté en place dont la fonction est d’isoler l’eau, les
hydrocarbures des autres formations et de maintenir la stabilité du trou.

Dommage (de formation) :


(EN) Damage
Changements survenus à une roche-réservoir susceptible d’avoir des retombées négatives au niveau de la
capacité du réservoir à produire du gaz ou des liquides (ex : perte de perméabilité attribuable aux
opérations de forage).

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INTRODUCTION À LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

Fracturation hydraulique :
(EN) Fracking, hydro fracturing, hydraulic fracturing
Méthode mise au point pour améliorer la perméabilité d’un réservoir en pompant des fluides (eau, dioxyde
de carbone, azote ou propane) à un niveau de pression suffisant pour entrainer la création de fissures ou
de fractures naturelles ou la formation de fractures artificielles dans le but d’établir à travers le roc des
voies de cheminement susceptibles de permettre au gaz naturel de rejoindre le puits de forage.

Fracturation multi-échelle ou multi-étage:


(EN) Multi-Stage hydraulic fracturing
Procédé selon lequel des stimulations par fracturations hydrauliques multiples sont entreprises dans une
section de réservoir dont certaines zones sont isolées et subissent séparément le traitement par
fracturation.

Microséismique :
(EN) Microseismic
Procédé selon lequel des dispositifs d’enregistrement séismique servent à mesurer l’emplacement de
fractures créées au cours des activités de fracturation hydraulique. La cartographie de ces épisodes
microséismiques permet d’établir l’étendue exacte des fractures ainsi formées au sein du réservoir.

Perméabilité :
(EN) Permeability
Capacité d’une roche de permettre la circulation de fluides ou de gaz, en fonction de la taille et de la forme
des pores et des interstices les connectant. Une roche à porosité élevée (renfermant de nombreux pores
microscopiques) peut néanmoins être de faible perméabilité si les pores ne sont pas interconnectés. La
présence de fractures permettant la communication entre les pores peut également avoir un effet sur le
degré de perméabilité, voir même l’améliorer.
L’unité utilisée pour la mesurer est le darcy. La perméabilité des réservoirs classiques peut atteidre dans les
dizaines aux centaines de millidarcies (intervalle de Darcy). Celle des réservoirs non conventionnels se situe
dans un intervalle que s’étend du micro- au nanodarcy.

Porosité :
(EN) Porosity
Pourcentage d’espace interstitiel dans une roche, qu’elle contienne des hydrocarbures ou non.

Puits de refoulement :
(EN)
Puits qui permet l’injection de l’eau produite à l’intérieur d’une formation souterraine réglementée et
approuvée aux fins de stockages.

Réservoir :
(EN) Reservoir
Formation rocheuse poreuse et possiblement perméable renfermant des hydrocarbures.

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INTRODUCTION À LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

Stimulation :
(EN) Stimulation
Procédé qui permet un drainage des hydrocarbures plus facile entre le milieu qui le referme et le puits de
forage. Procédé utilisé pour améliorer le degré de perméabilité à proximité du réservoir.

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INTRODUCTION À LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

Bibliographie

GEOMECHANICAL PRINCIPLES FOR UNCONVENTIONAL RESERVOIRS ; MicroSeismic Inc (2013).

RESERVOIR GEOMECHANICS; ZOBACK Mark D. ; Ed. Cambridge (2010)

RESERVOIR STIMULATION ; Schlumberger ; 3rd Edition (TSL-2714)

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INTRODUCTION À LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

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