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L’initiative de révision appartient au PR sur proposition du PM et au Parlement
Le projet de révision n’est pas présenté au référendum qd le Président décide de le
soumettre au Parlement : doit recueillir 3/5 des suffrages exprimés.
Le projet ou la proposition de révision doit être voté par les 2 chambres du Parlement.
o De plus en plus évolutive : révisée que 5 fois jusqu’en 1992, et 19 fois depuis (ex : on a
consacré l’indépendance de la justice (1993), la parité (1999), la charte de l’environnement
(2005) et l’interdiction de la peine de mort (2007) comme des DF).
o Si cette évolutivité semble remettre en cause sa « suprématie », car elle démontre l’impact
grandissant du droit euro et international, elle montre aussi la présence accrue de cette
norme dans le droit appliqué quotidiennement.
B. Rôle
- Organiser les pouvoirs publics (exécutif, législatif, judiciaire) et le fonctionnement des
différentes institutions composant l’Etat.
o Donc texte très institutionnel : établit des règles de compétence, et de procédure et des
principes de fond relatif à la souveraineté.
o Art 20 place l’ad sous l’autorité du gvt.
- Garantir les droits et libertés essentiels (ou DF qu’on trouve notamment dans la DDHC,
Préambule de 46, Charte de l’environnement).
- Garantir l’ensemble des principes qui font une société
C. Le Préambule de la Constitution
- Renvoie à 3 textes qui posent des droits fondamentaux, à valeur constitutionnelle.
o Déclaration de 1789 : 17 articles toujours d’actualité, qui a donné lieu à une
jurisprudence constitutionnelle riche. Ex art. 1 : liberté et égalité des droits.
o Préambule de 1946 :
Énonce les « principes particulièrement nécessaires à notre temps » (principes
pol et sociaux) ex : égalité des hommes et des femmes, droit d’asile, liberté
syndicale, droit de grève.
Consacre les « principes fondamentaux reconnus par les lois de la Rép »
mais n’en liste aucun. Ils semblent se référer aux grandes lois de la 3 e Rép sur
les libertés publiques (liberté de la presse, liberté d’association, laïcité etc).
o Charte de l’environnement de 2004
- CC, Liberté d’association, 1971 : ce renvoi confère une valeur constitutionnelle à ces 3
textes, qui font ainsi pleinement partie des normes constitutionnelles. Le tout forme le ‘bloc de
constitutionnalité’, qui dépasse le strict texte de la Constitution.
- Le CC fait parfois une interprétation extensive de ces textes.
En vertu de la hiérarchie des normes, il convient de faire sanctionner le respect de la Constitution par la
norme inférieure. D’où l’existence des contrôles de constitutionnalité, principalement assurés par le CC.
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A. Compétence exclusive du CC
Création du CC en 1958 marque la rupture avec la tradition fr légicentriste
- La France avait adopté un dogme de la souveraineté de la loi (légicentrisme exacerbé), au
détriment des RDV marginalisées (réticence au contrôle de la constitutionnalité des L) : la
hiérarchie des normes était construite autour de la L, acte voté par le Parlement et exprimant la
volonté générale.
- Aussi, elle n’adopte un tel contrôle contre la L qu’avec la Constitution de 1958, qui crée aussi le
CC.
Le contrôle limité du JA
- Tous les juges sont gardiens de la Constitution. Mais en vertu de la théorie de la loi écran, le JA
ne peut pas tjrs sanctionner lui-même la violation de la Const par l’ad.
- Le JA contrôle la constitutionnalité des AA, mais pas la constitutionnalité des lois (CE, 6 nov
1936, Arrighi), car le JA n’est pas juge de la loi, mais seulement censeur des AA. Donc quand un
AA se borne à appliquer une L, le JA ne peut pas en contrôler sa constitutionnalité, car cela
reviendrait à contrôler la constitutionnalité de la L : la loi fait écran entre l’AA contesté et la
Const.
- Théorie contournée par la révision constitutionnelle de juillet 2008 (art. 61-1, Const) : le CE
(ou JA) et la CC (ou JJ) ne peuvent se prononcer sur la question de la constitutionnalité de la loi,
mais jouent un rôle essentiel dans la mise en œuvre du contrôle de constitutionnalité, en
transmettant la QPC au titre d’une procédure de renvoi ouverte devant eux.
B. Organisation et fonctionnement du CC
- Art. 56 :
o 9 membres nommés pour un mandat de 9 ans non renouvelable.
o Le PR, les présidents de l’AN et du Sénat nomment chacun un membre. Les anciens PR
sont membres de droit. Le président du CC est nommé par le PR et dispose d’une voie
prépondérante en cas de partage des voix.
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o a posteriori car il intervient une fois que la loi est en vigueur ;
o par voie d’exception car la contestation est soulevée à l’occasion d’un litige présenté
devant un juge ordinaire.
- Buts :
o Renforcer la prééminence de la constitution, au sommet de la hiérarchie des normes.
o Assurer une meilleure protection des droits et libertés garanties par la constitution, en
faisant de la micro-constitutionnalité (=une analyse constitutionnelle sur un point particulier,
pas générale).
o Permettre une logique de droit vivant (en facilitant un dialogue entre les juges) : CC
contrôle la loi telle qu’interprétée par le JJ et l’invalide que si elle n’est manifestement pas
susceptible d’une interprétation conforme à la C.
- Fonctionnement :
o Le JA ou JJ, saisi de la QPC, procède à un premier filtre. Il doit examiner 3 conditions et
statuer ‘sans délai’ (délai aussi bref que possible). La disposition doit être :
Applicable au litige
Non déclarée conforme auparavant par le CC
Sérieuse
o Si conditions remplies, il renvoie la question au CE (si JA) ou à la Cass (si JJ) qui
procèdent à un second filtre : en tant que juge de renvoie, CE/Cass prennent donc part
au contrôle de constitutionnalité en relevant une question de conformité de la loi à la C,
mais ils ne peuvent soulever d’office le moyen, doivent être saisies par les parties qui ont
l’initiative.
Doit examinant les mêmes conditions à l’exception que la disposition doit être
sérieuse ou nouvelle.
Nouvelle si fondée sur des dispositions constitutionnelles dont le CC n’a pas
encore eu l’occasion de préciser la portée ou si le CE/Cass estime nécessaire
que le CC.
Sérieuse si elle soulève une réelle question de constitutionnalité de la loi.
Doit statuer dans un délai de 3 mois, sinon question transmise automatiquement au
CC.
o Si conditions remplies, la question est renvoyée au CC
Doit statuer en 3 mois.
3 issues possibles (toutes ont effet erga omnes = vaut pour tous). Le CC peut
déclarer une disposition :
Conforme sans réserve à la constitution
Conforme à la constitution en émettant une réserve d’interprétation (40%
des cas): la disposition n’est conforme que si elle est interprétée de la façon
indiquée par le CC.
Contraire à la Constitution (25% des cas) => art. 62 : sanction de la loi
inconstitutionnelle est son abrogation.
Aucun recours possible contre les décisions du CC.
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- En 150 ans, on est passé de la ‘République du Parlement’ à la ‘République du Président’
- La ‘République du Parlement’, 3e-4e république :
o Régime républicain visant l’affaiblissement de l’exécutif au profit de la délibération
parlementaire : le pvr exécutif est un simple exécutant.
o Car méfiance à l’égard du gvt et phobie du ‘pouvoir personnel’ due au pvr fort
monarchiste et bonapartiste du 19e ; considéré comme la condition même de la
démocratie.
- La ‘République du PR’, 5e rép :
o Une ‘démocratie exécutive’ avec un état gvt central, stable et puissant, légitimé par un
présidentialisme électif (élection populaire) : PR pas dépendant des parlementaires pour
être élu.
o Désormais, le pvt exécutif exécute les lois mais monopolise aussi quasi toutes les
initiatives et contrôle le passage des lois au Parlement.
- Un renforcement progressif du pouvoir exécutif :
o Déjà à l’œuvre avant 1958 (qui n’apporte que la nouveauté de l’élection du PR au
suffrage universel direct).
o Trouve aussi son origine dans les projets constitutionnels de Broglie, Thiers durant la 3 e
Rép et rôle clé des guerres mondiales.
o Avant consistant seulement à exécuter les lois. Aujourd’hui, exécute les lois mais
monopolise aussi quasi toutes les initiatives et contrôle le passage des lois au Parlement.
- On peut se demander si ce renforcement conséquent de l’exécutif n’a pas pour effet de remettre
en cause le caractère républicain de la 5e Rép.
- Règles non écrites consacrées par le JA (il les reconnaît comme faisant partie du patrimoine
juridique) et qui s’imposent à toutes les autorités admin.
- Supérieures aux R mais inférieures aux L (le JA est juge de la légalité des R mais pas de la L,
‘théorie de la loi écran’).
- Permet de combler des lacunes législatives.
- Exemples de PGDD consacrés par le CE (certains à valeur constitutionnelle)
o Le principe du respect des droits de la défense (CE, 5 mai 1944, Trompier-Gravier)
o Le principe de non-rétroactivité des actes réglementaires (CE, 25 juin 1948, L’Aurore)
o L’existence du REP contre tout AA (CE, 17 février 1950, Dame Lamotte)
o Le principe de sécurité juridique (CE, 24 mars 2006, KPMG).
o Le principe que l’Etat doit refuser l’extradition d’un étranger si elle est demandée dans un
but politique (CE, Koné, 1996).