Vous êtes sur la page 1sur 52

LULLY – DIES IRAE

Vol.1 O LACHRYMAE
DE PROFUNDIS
GRANDS MOTETS
Collection

N°1

Les Épopées
Stéphane Fuget
MENU

Tracklist

Distribution

L'œuvre

Biographies

Textes chantés

La Chapelle Royale
MENU

Jean-Baptiste Lully (1632-1687) Vol. 1


GRANDS MOTETS 69'25

DIES IRAE
1 Dies Iræ, dies illa 3'54
2 Liber scriptus proferetur 1'29
3 Rex tremendæ majestatis 6'49
4 Inter oves locus præsta 2'46
5 Oro suplex et acclinis 3'53
6 Pie Jesu Domine 4'14

O LACHRYMAE
7 O Lachrymæ, fideles lachrymæ 5'15
8 O fons amoris 2'39
9 Sed in planctu 2'27
10 Exultant cœli 1'03
11 Et in excelsis 3'12
12 O Lachrymæ, fideles lachrymæ 3'19
13 O fons amoris 6'24

3
DE PROFUNDIS
14 De profundis clamavi ad te, Domine 3'50
15 Fiant aures tuæ intendentes 1'55
16 Si iniquitates observaveris, Domine 2'33
17 Quia apud te propitiatio est 3'25
18 A custodia matutina usque ad noctem 1'48
19 Quia apud Dominum misericordia 2'36
20 Et ipse redimet Israël 1'17
21 Requiem æternam dona eis Domine 2'28
22 Et lux perpetua luceat eis 1'40

4
MENU

Les Epopées – Stéphane Fuget, direction

Orchestre Chœur et solistes


Dessus de violon Basse de viole Dessus
Josef Zak Claire Gautrot Caroline Arnaud
(Soliste premier dessus) Mathias Ferré Ambroisine Bré
Charlotte Grattard Grosse basse de violon Claire Lefilliâtre
(Soliste second dessus) Ludovic Coutineau Jeanne Lefort
Yuna Lee Ileana Ortiz
Hélène Decoin Hautbois et flûte à bec Lucy Page
Laura Duthuillé
Maud Sinda Marie Perbost
Luc Marchal
Sabine Cormier Marie Zaccarini
Koji Yoda Flûte à bec
Louise Ayrton Marie Hervé Haute-contre
Bertrand Blondet Cyril Auvity
Haute-contre de violon Frédéric Naël Clément Debieuvre
Maialen Loth Serge Goubioud
Basson à la quarte
Satryo Yudomartono et flûte à bec Lisandro Pelegrina
Delphine Grimbert Arnaud Condé Taille
Taille de violon Basson et flûte à bec Marco Angioloni
Leïla Pradel Anaïs Ramage Marc Mauillon
Diane Omer Serpent
Céline Cavagnac Basse-taille
Volny Hostiou Vlad Crosman
Quinte de violon Orgue Imanol Iraola
Laurence Martinaud Marie van Rhijn Benoît Arnould
Youn-Young Kim
Clavecin Basse
Basse de violon Loris Barrucand Luc Bertin-Hugault
Alice Coquart Théorbe Renaud Bres
François Gallo Pierre Rinderknecht Thierry Cartier
Julien Hainsworth Nicolas Wattinne Olivier Gourdy

5
Les Epopées et Stéphane Fuget, Chapelle Royale

6
MENU

De l'ornementation en France au XVIIe siècle


Par Stéphane Fuget

La notion d'interprétation pose sans cesse Or nous vivons presque quatre siècles
la question de la lecture de la partition, plus tard, sans tradition aucune qui nous
et donc de la matière même de cette soit parvenue de cette époque, certaines
partition. Particulièrement à l'époque périodes ayant pu faire effet de rupture
baroque, et plus spécialement au XVIIe interprétative. Quelques partitions, quelques
siècle, la partition est une trame que le textes, pas d'enregistrements – si ce n'est
compositeur laisse pour faire revivre son pour témoignage certaines orgues,
œuvre. Il ne faudrait pas se laisser abuser serinettes, et autres horloges mécaniques
par elle comme par un trompe-l'œil ; il y datant du XVIIIe siècle qui nous donnent
manque un grand nombre d'informations : à entendre des interprétations souvent
nuances, instrumentations, ornements, surprenantes. Plus près de nous, il n'y a qu'à
modes de jeu, etc. La majorité de ces écouter Adelina Patti dans Norma, Joseph
compositeurs laisse ainsi aux interprètes Joachim dans Brahms, ou  Rachmaninov
une grande latitude pour compléter leurs dans son prélude en ut dièse mineur
partitions, les faire revivre. pour ressentir combien les goûts et les
Quelquefois, ils ont écrit quelques lignes pratiques changent avec le temps qui
d'explications, souvent en préface de leurs passe. C'est bien le gouffre entre notation
œuvres, pour savoir mieux les interpréter. et interprétation qui est au centre de cette
Mais ces explications théoriques ont leurs problématique. Nous serions certainement
limites, et souvent ils invitent le lecteur à très surpris d'entendre un enregistrement
venir les voir chez eux pour apprendre à d'époque d'une tragédie lyrique de
jouer leurs pièces ou à réaliser correctement Lully, ou de l'Euridice de Peri, ou d'un
tel ou tel ornement difficile à décrire. opéra de Haendel…

7
En France, différentes sources attestent pour ne citer qu'eux – et sont explicités
de l'ajout d'ornements à la partition dès également dans ces tables d'agréments
le début du XVIIe siècle. Jehan Titelouze, que les instrumentistes publient souvent
compositeur et organiste pionnier avec leurs œuvres – celle de d'Anglebert,
du baroque français nous en donne une des plus complètes, se verra même
la raison  : « La mesure et les accents
être recopiée par Bach – pour expliquer les
sont recommandables tant aux voix
qu'aux instruments, la mesure reglant signes qu'ils utilisent.
le mouvement, et les accents animans le
chant des parties. […] Pour les accents, la Lully n'a pas laissé d'explications pour jouer
dificulté d'aposer des caracteres a tant de sa musique, et peu de ces ornements figurent
notes qu'il en faudroit m'en a fait raporter sur ses partitions. Le témoignage le plus
au jugement de celuy qui touchera, comme proche que nous ayons sur l'interprétation
je fais des cadences qui sont communes de sa musique, c'est Georg Muffat, venu
ainsi que chacun sçait.  » (Titelouze, étudier à Paris entre 1663 et 1669 qui nous
Hymnes de l'Eglise pour toucher sur l'orgue, le donne, en particulier dans le long et très
1623). Le théoricien Marin Mersenne, son détaillé avis aux lecteurs de son Florilegium
contemporain, en témoigne : « Mais il seroit
secundum publié en 1698. Il nous parle en
necessaire d'avoir plusieurs caracteres
particuliers pour marquer les endroits particulier des coups d'archet, du tempo
des martelemens, des tremblemens, des et des ornements. Des ornements, dans
battemens, et des autres gentillesses, ses exemples, il va jusqu'à en mettre sur la
dont cet excellent Organiste enrichit moitié voire les deux tiers des notes, tout
son jeu, lors qu'il touche le Clavier » […] en nous recommandant de n'en mettre ni
(Marin Mersenne, Harmonie Universelle, trop, ni trop peu, ni au mauvais endroits
Seconde Partie, Livre Sixième, 1637). – on est encore pourtant stupéfait par le
Tous ces ornements sont longuement nombre d'ornements dans les pièces de
décrits dans des traités – ceux de Mersenne, clavecin de d'Anglebert, y compris dans
Loulié, Rousseau (Jean), Millet, Bacilly ses transcriptions d'œuvres de Lully.

8
Plusieurs facteurs déterminent le choix siques, sacrées ou non. Le traité de Millet
des ornements et leur place, notam- (chanoine sur-chantre en l'église métropo-
ment le caractère de la pièce, le tempo, litaine de Besançon) se termine d'ailleurs
le type d'instrument sur lequel on joue, par des airs profanes et des pièces reli-
la longueur des notes – ce qui corres- gieuses. Tous deux écrivent quantité d'or-
pond à la longueur des syllabes en chant. nements dans leurs pièces, et préconisent
Si Muffat nous donne les bons endroits de les rajouter quand ils ne sont pas écrits.
pour ajouter ceux nécessaires à l'orchestre, Cette surcharge ornementale se retrouve
Bertrand de Bacilly, dans ses Remarques aussi bien dans ce qu'on appelle l'air de
curieuses sur l'Art de bien chanter, publiées cour – Bacilly, Chabanceau de La Barre,
dès 1668, complète indirectement ces indi- d'Ambruys, Lambert en donnent des
cations, expliquant qu'il faut les choisir no- exemples rutilants – que dans la musique
tamment en fonction des longueurs de syl- religieuse, depuis les Leçons de ténèbres de
labes, auxquelles il accorde de nombreuses Geoffroy, Lambert, Charpentier et autres,
pages dans son ouvrage.
jusqu'au diverses pièces vocales religieuses
Bacilly, ou Millet (dans sa Belle Méthode ou de Nivers pour ne citer que lui.
l'Art de bien chanter, publiée en 1666), au-
teurs ne parlant pas directement de Lully Toute cette dentelle musicale participe de
mais se trouvant être ses contemporains, l'image cohérente d'un monde dans lequel
écrivent bel et bien des ouvrages sur le l'ornement vient sublimer le quotidien, de
chant en général, donnant des conseils, des la plus petite broderie d'un vêtement aux
règles, applicables à toutes sortes de mu- ors les plus extravagants d'un maître-autel.

9
Ornamentation in France in the seventeenth-century
By Stéphane Fuget

The notion of interpretation constantly their pieces or how to correctly play this
raises the question of how to read a score, or that ornament which was difficult to
and therefore of the very subject matter describe.
of the score. Particularly in the Baroque
However, we live almost four centuries later,
period, and especially in the seventeenth-
without any tradition that has come down
century, the score is but an infrastructure
to us from that time, as some periods may
that the composer leaves behind to allow his
have been victim of an “interpretative break”.
work to be brought to life. One should not
A few scores, a few texts, no recordings –
be led astray by it as you might by a trompe-
except for some organs, barrel organs, and
l'œil; it lacks a great deal of information:
other mechanical clocks dating from the
nuances, instrumentation, ornaments,
18th century which allow us to hear some
playing styles, etc. The majority of these
often surprising interpretations. Closer
composers thus leave the performers a great
to home, one only has to listen to Adelina
deal of latitude for the completion of their
Patti in Norma, Joseph Joachim in Brahms,
scores in order to bring them to back to life.
or Rachmaninov in his prelude in C sharp
Sometimes composers wrote a few words minor to realise how tastes and practices
of explanation, often as a preface to their change with the passage of time. It is the gulf
works, in order to inform us how to between notation and interpretation that
interpret them better. But these theoretical is at the centre of this problem. We would
explanations have their limits, and often certainly be very surprised to hear a period
they invited the player to come and see recording of a tragédie-lyrique by Lully, or
them at their home to learn how to play Peri's Euridice, or an opera by Haendel…

10
In France, various sources attest to the Rousseau (Jean), Millet, Bacilly to name
addition of ornaments to the score as but a few – and are also explained in tables
early as the beginning of the 17th century. of ornaments that instrumentalists often
Jehan Titelouze, the pioneering composer published with their works – d'Anglebert's,
and organist of the French baroque, is one of the most complete, and would
explains why: “barlines and accents even be copied by Bach – to explain the
are recommended for both voices and symbols used.
instruments, with the barline regulating
the movement and the accents enlivening Lully left no explanations for playing his
the sung parts […] As for accents, the music, and few of these ornaments appear
difficulty of placing characters on so many on his scores. The closest testimony we
notes means that I have come to rely on the have on the interpretation of his music is
judgement of the performer, in the same that of Georg Muffat, who came to study in
way that I play frequently used cadences Paris between 1663 and 1669, particularly
that everyone knows.  ” (Titelouze, in the long and very detailed notice to
Hymnes de l'Eglise pour toucher sur l'orgue, readers of his Florilegium secundum
1623). The theorist Marin Mersenne, published in 1698. He tells us in particular
his contemporary, testifies to this: “But about bow strokes, tempo and ornaments.
it would be necessary to have several In his examples he goes so far as to put
specific symbols to mark the incidence of ornaments on half or even two-thirds of
the martelemens (martelé), tremlemens the notes, while recommending that we
(tremelo), battemens (beats), and other do not put too many, or too few, or in the
graces, of which this excellent Organist wrong places – yet we are still amazed by
enriches his playing, when he touches the number of ornaments in d'Anglebert's
the Keyboard” […] (Marin Mersenne, harpsichord pieces, including in his
Harmonie Universelle, Second Part, Sixth transcriptions of works by Lully.
Book, 1637).
Several factors determine the choice of
All these ornaments are described at length ornaments and their placement, including
in treatises – those by Mersenne, Loulié, the character of the piece, the tempo, the

11
type of instrument being played on, and other. The treatise by Millet (Precentor
the length of the notes – which corresponds at the metropolitan church of Besançon)
to the length of the syllables in song. ends with secular tunes and religious
If Muffat gives us the right places to add pieces. Both write a lot of ornaments
those necessary for the orchestra, Bertrand in their pieces, and recommend adding
de Bacilly, in his Remarques curieuses sur them when they are not written.
l'Art de bien chanter, published as early This ornamental overload is found both in
as 1668, indirectly supplements these the so-called court air – Bacilly, Chabanceau
indications, explaining that they should de La Barre, d'Ambruys, Lambert provide
be chosen in particular according to the shining examples of this – and in religious
length of the syllables, devoting a good music, from the Leçons de ténèbres by
many pages in his work to the subject. Geoffroy, Lambert, Charpentier and
others, to the various religious vocal pieces
Bacilly, or Millet (in his Belle Méthode
by Nivers to name but him.
ou l'Art de bien chanter, published in
1666), authors who did not speak directly All this musical decoration is part of
of Lully but who happened to be his the coherent image of a world in which
contemporaries, did indeed write works ornament sublimates everyday life, from
on singing in general, giving advice, rules, the smallest embroidery on a garment to the
applicable to all kinds of music, sacred or most extravagant guilding on a high altar.

12
Über die Verzierungskunst im 18. Jahrhundert in Frankreich
Von Stéphane Fuget

Der Begriff der Interpretation wir- ter zu sich ein, um ihm beizubringen, wie
ft unentwegt die Frage nach der Lesart man ihre Stücke spielen soll oder wie man
einer Partitur auf, und damit nach dieses oder jenes schwer zu beschreibende
ihrer ureigensten Materie. Besonders Ornament richtig ausführt.
in der Barockzeit und vor allem im 17.
Jahrhundert diente die Partitur gleichsam Heute, fast vier Jahrhunderte später,
als Raster, das der Komponist anfertigt, fehlt uns leider jegliche Kenntnis der
damit sein Werk jederzeit wieder zum aus dieser Zeit überlieferten Tradition.
Leben erweckt werden kann. Man sollte Darüber hinaus gab es Perioden, in denen
sich von ihr nicht wie von einem Trompe- ein interpretatorischer Bruch stattfand.
l'oeil täuschen lassen; es fehlen darin vie- Erhalten sind uns einige Partituren, ein
le Informationen:  Nuancen, Instrumentie paar Texte, keine Aufnahmen – abgesehen
rung,  Verzierungen,  Spielweisen usw. Die von der Zeugenschaft einiger Orgeln,
meisten dieser Komponisten lassen den Serinetten und anderer mechanischer
Interpreten daher viel Spielraum, um ihre Uhren aus dem 18. Jahrhundert, die
Partituren zu vervollständigen und ihnen uns oft überraschende Interpretationen
neues Leben einzuhauchen. zu hören geben. Aus jüngerer Zeit
brauchen wir nur Adelina Patti in Norma,
Manchmal schrieben die Komponisten Joseph Joachims Brahms-Interpretationen
als Vorwort zu ihren Werken ein paar oder Rachmaninov in seinem Prélude in
erläuternde Zeilen, damit man sie besser cis-Moll hören, um zu fühlen, wie sich
interpretiere. Doch diese theoretischen Geschmack und Praxis im Laufe der Zeit
Erklärungen haben Grenzen, und daher verändern. Im Zentrum dieser Problematik
laden die Komponisten den Leser mitun- steht eben dieser Abgrund

13
zwischen Notation und Interpretation. um die Stellen des hämmernden Spiels,
Sicherlich wären wir sehr überrascht, der Tremoli, der Schläge und anderer
könnten wir eine Aufnahme aus der delikater Dinge anzuzeichnen, mit denen
Entstehungszeit einer Tragédie lyrique von dieser ausgezeichnete Organist sein
Lully oder von Peris Euridice oder einer Spiel bereichert, wenn er die Klaviatur
Oper von Händel hören… berührt“ […] (Marin Mersenne, Harmonie
Universelle, zweiter Teil, sechstes Buch, 1637).
In Frankreich bezeugen verschiedene
Quellen, dass ab dem Beginn des 17. All diese Verzierungen wurden in
Jahrhunderts Verzierungen zur Partitur Abhandlungen ausführlich beschrieben
hinzugefügt wurden. Jehan Titelouze, – von Mersenne, Loulié, Rousseau (Jean),
der als Komponist und Organist ein Millet, Bacilly, um nur einige zu nennen –
Pionier des französischen Barocks war, und auch in Verzierungstabellen erläutert,
nennt uns den Grund dafür: „Takt und die Instrumentalisten oft mit ihren
Akzente sind sowohl für Stimmen als Werken veröffentlichten, um die von ihnen
auch für Instrumente empfehlenswert, verwendeten Zeichen zu erklären – die von
wobei der Takt die Bewegung reguliert Anglebert ist eine der vollständigsten und
und die Akzente den Gesang der Stimmen wurde sogar von Bach kopiert.
beleben. […] Was die Akzente anbelangt,
so hat mich die Schwierigkeit, so vielen Lully hinterließ keine Erklärungen
Noten wie notwendig ein besonderes für das Spielen seiner Musik, und in
Zeichen zu verleihen, dazu gebracht, seinen Partituren sind nur wenige dieser
dem Interpreten zu vertrauen, dass er Verzierungen zu finden. Das ihm zeitlich
wie ich Kadenzen spielt, die, wie jeder am nächsten liegende Zeugnis, das wir
weiß, häufig sind.“ (Titelouse, Hymnes über die Interpretation seiner Musik
de l'Eglise pour toucher sur l'orgue, 1623). haben, ist dem zwischen 1663 und 1669
Das wird auch von seinem Zeitgenossen, zum Studium nach Paris gekommenen
dem Theoretiker Marin Mersenne, Georg Muffat zu verdanken und stammt
bestätigt: „Doch es wäre notwendig, über vor allem aus dem langen und sehr
mehrere besondere Zeichen zu verfügen, detaillierten Hinweis für den Leser

14
seines 1698 veröffentlichten Florilegium dass sie insbesondere nach der Länge
secundum. Er erläutert uns darin der Silben gewählt werden sollten, denen
insbesondere Bogenstriche, Tempi und er in seinem Werk viele Seiten widmet.
Verzierungen. In seinen Beispielen geht er
Bacilly oder Millet (in seiner 1666
sogar so weit, dass er die Hälfte oder sogar
veröffentlichten Belle Méthode ou l'Art de
zwei Drittel der Noten mit Verzierungen
bien chanter) sprachen zwar nicht direkt
versieht, während er uns gleichzeitig
von Lully, waren aber seine Zeitgenossen
empfiehlt, weder zu viele noch zu wenige
und schrieben Werke über den Gesang
zu verwenden und sie nicht an die falschen
im Allgemeinen, in denen sie Ratschläge
Stellen zu setzen – dennoch sind wir immer
gaben und Regeln aufstellten, die auf
noch über die Anzahl der Verzierungen in
alle Arten von Musik – sei sie geistlich
d‘Angleberts Cembalowerken und auch in
oder nicht – anwendbar waren. Am Ende
seinen Transkriptionen von Werken Lullys
der Abhandlung Millets (Domherr und
erstaunt.
Oberkantor an der Metropolitankirche von
Mehrere Faktoren bestimmen die Wahl Besançon) finden sich übrigens weltliche
der Verzierungen und ihre Platzierung, vor Airs und geistliche Stücke. Beide Musiker
allem der Charakter des Stücks, das Tempo, versehen ihre Stücke mit einer Menge
die Art des Instruments, auf dem gespielt Verzierungen und empfehlen darüber
wird, und die Länge der Noten – die der hinaus andere hinzuzufügen, auch wenn
Länge der Silben im Liedtext entspricht. sie nicht angegeben sind. Dieses Übermaß
Muffat gibt uns die richtigen Stellen an, an Verzierungen findet sich sowohl in
um die notwendigen Verzierungen für dem so genannten Air de cour – Bacilly,
das Orchester hinzuzufügen, während Chabanceau de La Barre, d‘Ambruys,
Bertrand de Bacilly in seinen 1668 Lambert gaben dafür glänzende Beispiele
veröffentlichten Remarques curieuses – als auch in der geistlichen Musik,
sur l'Art de bien chanter indirekt diese von den Leçons de ténèbres Geoffroys,
Hinweise vervollständigt, indem er erklärt, Lamberts, Charpentiers und anderer

15
bis hin zu den verschiedenen religiösen einer Welt, in der das Ornament das
Vokalstücken von Nivers, um nur einige alltägliche Leben sublimiert, von der
zu nennen. All diese musikalische kleinsten Stickerei eines Gewandes bis zum
Feinarbeit ist Teil des kohärenten Bildes extravagantesten Gold eines Hochaltars.

Les Epopées et Stéphane Fuget, Chapelle Royale

16
MENU

Jean-Baptiste Lully
(1632-1687)
par Laurent Brunner

Jean-Baptiste Lully, infatigable musicien, Rapidement intégré au cercle royal, il crée


violoniste, chanteur, compositeur, danseur auprès du juvénile Louis XIV, dont il est le
et directeur de théâtre, est l'inventeur de compagnon de danse dans les ballets de
l'opéra français, créant pour un siècle un cour, notamment le Ballet Royal de la Nuit
corpus d'œuvres qui sera le « répertoire » de (1653), la Bande des Petits Violons. Du Ballet
l'opéra français jusqu'à la Révolution. Né à d'Alcidiane (1658) au Ballet des Arts (1663)
Florence en 1632, Giovanni Battista Lulli y et au Ballet des Muses (1666), les grandes
heures du ballet de cour à la française sont
est repéré par le duc de Guise et arrive à Paris
signées de Lully. D'abord compositeur
en 1646, à quatorze ans seulement, entrant
de musique à danser, il devient vite le
au service de la princesse de Montpensier,
grand ordonnateur des spectacles royaux,
dite la Grande Mademoiselle. Il réalise s'occupant du moindre détail lors des
vite pour elle « La Compagnie des Violons répétitions, faisant de son orchestre une
de Mademoiselle  » imitant les Vingt- formation d'élite, et développe avec Molière
quatre Violons du Roi. Mais la disgrâce la comédie-ballet, entre 1664 et 1671.
de la princesse après la Fronde oblige Le Bourgeois gentilhomme (1670) en sera
Lully à se trouver un nouveau destin… le chef-d'œuvre, aux côtés de George
Ce sera dans les Vingt-quatre Violons ! Dandin et Monsieur de Pourceaugnac.

17
Mais Lully veut aller plus loin et obtient Le succès des opéras de Lully doit beaucoup
de Louis XIV, en 1672, le privilège royal au travail commun qu'il réalise avec
de faire représenter de l'opéra, créant ainsi Quinault pour créer une œuvre d'art total :
l'Académie Royale de Musique, institution le rythme est porté par un livret efficace
toujours vivante de nos jours sous la forme et une prosodie s'adaptant parfaitement
de l'Opéra National de Paris. En pratique, aux lignes musicales. Le résultat rend
c'est Robert Cambert qui avait obtenu à merveille les lamentations, les airs de
le privilège et créé l'institution l'année bravoure ou de fureur, l'incantation du
précédente, avec beaucoup de succès, mais chœur : c'est véritablement une tragédie
sans en maîtriser la gestion, qui se finit en mise en musique, et la splendeur de la langue
faillite. Lully sut pousser son avantage auprès française sera rarement servie avec tant de
du Roi et racheta le privilège. Il devint le seul
génie. Lully enfin sait tirer des larmes de son
à pouvoir faire jouer de l'opéra en France,
public, et celles de son premier spectateur,
empêchant de fait les autres musiciens de
le Roi, qui pleure le destin tragique et les
le concurrencer (ce qui sera préjudiciable
amours infinis de Persée ou d'Atys, ému
notamment à Charpentier).
par des duos d'une beauté renversante.
C'est avec l'auteur Philippe Quinault que
Lully développe dès 1673 la tragédie lyrique, Lully compose ainsi la musique de trente
qui est une adaptation française de l'opéra ballets de cour, en assurant aussi la
italien et du ballet de cour. Accordant une chorégraphie et la mise en scène, de neuf
grande importance à la danse, et au rôle du comédies-ballets, puis celle de quatorze
chœur, l'opéra lullyste s'attache à dépeindre tragédies lyriques, dont on retiendra
les sentiments et le destin tragique de principalement le premier chef-d'œuvre
héros mythologiques, dans lesquels la cour Alceste (1674) comportant déjà une scène
de France identifie souvent le plus grand de songe, et la fameuse Pompe funèbre,
Roi du monde. Ouvrage créé pour le Roi, la puis Thésée (1675), Atys (1676), l'opéra
tragédie lyrique comporte un prologue du Roi, avec une scène de sommeil
allégorique à la gloire du souverain. anthologique, Persée (1682), Phaéton

18
Surintendant de la Musique de Louis XIV, Sa fin est en forme d'anecdote  : Lully
Lully exerce un pouvoir omnipotent sur compose son fameux Te Deum, non
le monde musical durant deux décennies, pas pour la gloire du Roi, mais pour le
régnant à la Cour, où il donne à la musique baptême de son propre fils. Louis XIV, qui
sacrée du Roi une ampleur nouvelle à la est le parrain du fils aîné de Lully, assiste
donc à la création de l'œuvre à la chapelle
mesure de la gloire dont le Souverain pare
de la Trinité à Fontainebleau en 1677.
toutes les expressions artistiques (une Ce Te Deum fut la musique sacrée la plus
douzaine de Grands Motets imposent jouée de Lully. Mais c'est en le dirigeant
un style français qui va perdurer jusqu'à en 1686 que Lully se blesse au pied avec
la Révolution), mais aussi à Paris où ses la canne servant à battre la mesure  :
opéras remportent un très grand succès. la gangrène l'emporte en mars 1687.

Jean-Baptiste Lully, tireless musician, “La compagnie des violons de Mademoiselle”,


violinist, singer, composer, dancer and imitating the twenty-four violins of the King.
theatre director, was the inventor of French However, the disgrace of the princess after
opera, creating for a century a corpus of La Fronde (civil revolt) obliged Lully to find
works which would be the repertoire of himself a new destiny.
French opera up until the Revolution. Born
in Florence in 1632, Giovanni Battista Lulli This was to be in the Twenty-four violins of
was spotted there by the Duc de Guise and the King! Rapidly integrated into the royal
arrived in Paris in 1646 at only 14 years old, circle, he created with the young Louis XIV,
entering into the service of the Princess with whom he was the dance companion in
of Montpensier, known as the “Grande the court ballets, notably the Ballet Royal de
Mademoiselle”. He rapidly set-up for her la Nuit (1653), la Bande des Petits Violons.

19
From the Ballet d'Alcidiane (1658) to the from competing with him (which would
Ballet des Arts (1663) and to the Ballet des be prejudicial notably for Charpentier).
Muses (1666), the great moments of court
ballet were due to Lully. At first, composer It was with the author Philippe Quinault
of dance music, he quickly became the that Lully developed as early as 1673
grand organiser of the royal spectacles, the lyric tragedy, which was a French
intervening in the smallest details during the adaptation of Italian opera and court ballet.
rehearsals, making his orchestra into an elite According great importance to dance and
formation, and developping with Molière to the role of the choir, the Lullyst opera
the Comédie-ballet from 1664 to 1671. endeavours to portray the feelings and the
Le Bourgeois gentilhomme (1670) was to tragic destiny of mythological herœs, in
become his chef-d'œuvre alongside George which the French court often identified the
Dandin and Monsieur de Pourceaugnac. greatest King in the world. A work created
for the King, the lyric tragedy includes an
But Lully wanted to go even further and allegorical prologue glorifying the sovereign.
obtained from 1672 the royal privilege of
opera performance, thus creating l'Académie The success of Lully's operas owes a good
Royale de Musique, an institution still alive deal to the shared labour he carried out with
today in the form of the Opéra National de Quinault in order to create a total work of
Paris. Practically speaking, it was Robert art: the rythm is determined by an efficient
Cambert who had obtained the royal libretto and a prosody which perfectly
privilege and had created the institution the adapts itself to the musical lines. The result
previous year with a great deal of success, but marvelously captures the lamentations, the
without controlling the management, which bravura and rage arias, the incantation of the
ended up in bankruptcy. Lully figured out chorus: this is truly a tragedy put to music,
how to play his cards right with the King and and the splendor of the French language
bought back the privilege. He became the would rarely be served with such genius.
only person able to have opera performed in Finally, Lully knew how to draw out the tears
France, preventing de facto other musicians from his public including those of his most

20
important spectator, the King, who wept over sacred music a new breath proportionate
the tragic destiny of Persée or Atys, moved to the glory which the sovereign gave to all
by the duos of a staggering beauty. Lully artistic expression (a dozen Grands Motets
thus composed the music for thirty court imposed a French style which would last
ballets also provided the choreography and until the Revolution), but also in Paris where
the stage direction, for nine comédie-ballets, his operas carried off a very great success.
fourteen “tragédies lyriques” of which we
His end is in the form of an anecdote: Lully
will principally remember the first chef-
composed his famous Te Deum not for the
d'œuvre Alceste (1674) already including a
glory of the King, but for the baptism of his
dream scene, and the famous, funeral parlour
own son. Louis XIV, who was the Godfather
scene and then Thésée (1675), Atys (1676),
of Lully's eldest son, therefore attended
the King's opera, with an anthological sleep
the first performance of the work at the
scene, Persée (1682), Phaéton (1683), Roland
Trinity Chapel in Fontainebleau in 1677.
(1685), and finally Armide (1686), final and
This Te Deum was to be the sacred music by
absolute chef-d'œuvre.
Lully the most often performed. However,
Superintendant of the Music to Louis XIV, it was whilst conducting the work in 1686
Lully exercised an all-powerfull authority that Lully injured his foot with the pole he
on the musical world during two decades, used to beat time: gangrene spelt the end
reigning at court, where he gave to the King's for him in March 1687.

Jean-Baptiste Lully, ein unermüdlicher das „Repertoire“ der französischen Oper


Musiker, Geiger, Sänger, Komponist, darstellten. Der 1632 in Florenz geborene
Tänzer und Theaterdirektor, ist der Giovanni Battista Lulli wurde dort vom
Erfinder der französischen Oper und Herzog von Guise entdeckt und kam 1646,
hat für ein Jahrhundert eine Reihe von im Alter von nur vierzehn Jahren, nach Paris,
Werken geschaffen, die bis zur Revolution um in den Dienst der Prinzessin von

21
Montpensier, der Grande Mademoiselle, Aber Lully wollte noch weiter gehen und
zu treten. Schnell gründete er für sie die erhielt 1672 von Ludwig XIV. das königliche
„Compagnie des Violons de Mademoiselle“, Privileg, die Oper aufführen zu lassen, wo-
die die „Vingt-quatre Violons du Roi“ durch die Académie Royale de Musique
entstand, eine Institution, die heute noch in
imitierte. Aber die Prinzessin fiel nach der
Form der Pariser Nationaloper weiterlebt.
Fronde in Ungnade, was Lully zwang, ein Eigentlich war es Robert Cambert, der das
neues Schicksal zu finden – und zwar in den Privileg erhalten hatte und die Institution
Vingt-quatre Violons du Roi! im Vorjahr gegründet hatte und dies mit
großem Erfolg, aber sie richtig zu leiten,
Schnell in den königlichen Kreis integriert, was zum Konkurs führte. Lully konnte
schuf er für den jungen Ludwig XIV., dessen seinen Vorteil beim König nutzen und
Tanzbegleiter er in den Hofballetten war, kaufte das Privileg zurück. Er wurde der
unter anderem das Ballet Royal de la Nuit Einzige, der in Frankreich Opern auffüh-
(1653) und das Bande des Petits Violons. Vom ren konnte, wodurch andere Musiker da-
Ballet d'Alcidiane (1658) über das Ballet des ran gehindert wurden, mit ihm zu konkur-
rieren (was insbesondere Charpentier
Arts (1663) und das Ballet des Muses (1666)
schadete).
war es Lully, der die großen Stunden des
französischen Hofballetts gestaltete. Zuerst Mit dem Schriftsteller Philippe Quinault
ein Komponist der Tanzmusik, wurde er entwickelte Lully 1673 „Tragédies
schnell zum großen Autor königlicher lyriques“, eine französische Adaption
Aufführungen, kümmerte sich bei den Proben des italienischen Opern-und Hofballetts.
Lullys Oper, die dem Tanz und der Rolle
um jedes Detail, machte sein Orchester
des Chores große Bedeutung beimisst,
zu einer Elitetruppe und entwickelte mit
versucht, die Gefühle und das tragische
Molière zwischen 1664 und 1671 das Schicksal der mythologischen Helden
Comédie-ballet. Das Meisterwerk war Der darzustellen, in denen der französische
Bürger als Edelmann (1670) neben George Hof oft den größten König der Welt sieht.
Dandin und Monsieur de Pourceaugnac. Die lyrische Tragödie, ein für den König

22
geschaffenes Werk, beinhaltet einen umfangreichen Traumszene, Perseus (1682),
allegorischen Prolog zum Ruhm des Königs. Phaeton (1683), Roland (1685), schließlich
Der Erfolg von Lullys Opern verdankt viel Armida (1686), ein letztes und absolutes
der gemeinsamen Arbeit, die er und Quinault Meisterwerk.
geleistet haben, um ein Gesamtkunstwerk
Als Hofkapellmeister Ludwig XIV. übte
zu schaffen: Der Rhythmus wird von einem
Lully zwei Jahrzehnte lang volle Macht
klaren Libretto getragen, von einer Prosodie,
über die musikalische Welt aus und regierte
die sich perfekt an die musikalischen Linien
am Hof, wo er der geistlichen Musik des
anpasst, und das Ergebnis spiegelt perfekt
Königs eine neue Dimension verlieh, die der
die Klagen, die Melodien der Tapferkeit oder
Herrlichkeit entsprach, mit der der Herrscher
Wut, die Beschwörung des Chores wider:
alle künstlerischen Ausdrucksformen
Es ist wirklich eine Tragödie, die vertont
schmückte (ein Dutzend Großer Motetten
wird, und die Pracht der französischen
brachten einen französischen Stil, der bis zur
Sprache wird selten mit einem solchen Genie
Revolution andauern sollte), aber auch in
bedient werden. Lully weiß endlich, wie er
Paris, wo seine Opern sehr erfolgreich waren.
das Publikum und seinen ersten Zuschauer,
Sein Lebensende war mit einer weiteren
den König, zu Tränen rühren kann, der
Anekdote verbunden: Das berühmte
das tragische Schicksal und die unendliche
Te Deum komponierte er nicht zum Ruhm
Liebe von Perseus oder Atys beweint, bewegt
des Königs, sondern zur Taufe seines Sohnes.
von Duos von atemberaubender Schönheit.
Ludwig XIV., der Pate von Lullys ältestem
Lully komponierte die Musik für 30 Sohn war, nahm 1677 an der Uraufführung
Hofballette und kümmerte sich um deren des Werkes in der Chapelle de la Trinité
Choreographie und Regie, neun Komödien in Fontainebleau teil. Dieses Te Deum war
und Ballette und 14 lyrische Tragödien, vor Lullys meistgespielte geistliche Musik.
allem das erste Meisterwerk Alceste (1674), Aber 1686 dirigierte Lully das Stück und
das bereits eine Traumszene enthielt, und verletzte sich mit dem zum Schlagen des
die berühmte Pompe Funèbre, dann Theseus Taktes gebrauchten Stock am Fuß: Im März
(1675), Atys (1676), die Königsoper, mit einer 1687 fiel er dem Wundbrand zum Opfer.

23
Les Epopées et Stéphane Fuget, Chapelle Royale

24
Stéphane Fuget

Stéphane Fuget est claveciniste, pianiste et baroque et préclassique : L'Entretien des


chef d'orchestre. Muses. Son disque de trios de Haydn sor-
ti chez Calliope en 2004 a été unanime-
Il a étudié le piano avec des maîtres
ment salué par la critique internationale.
comme Catherine Collard et Jean-Claude
L'ensemble s'est régulièrement produit
Pennetier, l'orgue avec Nicole Pillet-
en concert tant en France qu'à l'étran-
Wiener, le clavicorde avec Ilton Wjunisky,
ger, avec des solistes de renommée in-
le clavecin avec Christophe Rousset, Pierre
ternationale  comme Véronique Gens,
Hantaï et Ton Koopman, la direction
Claire Lefilliâtre, Valérie  Gabail, Mayuko
d'orchestre avec Nicolas Brochot… et la
Karasawa… On a pu l'entendre régulière-
vielle à roue en autodidacte !
ment sur les ondes : France Musique, Radio
Il a un premier prix de clavecin et de Classique, DeutschlandRadio Berlin, etc.
basse continue du CNSM de Paris. Il est
Puis, pendant une dizaine d'année, il
également diplômé du Conservatoire Royal
s'est consacré à sa carrière internationale
de La Haye. Il est lauréat du concours
de chef de chant dans les plus grandes
international de clavecin de Brugge en 2001.
maisons d'opéra. Aux côtés de chefs
Stéphane Fuget s'est d'abord fait connaître comme Christophe Rousset, Jean-
avec un ensemble de musique de chambre Christophe Spinosi ou Marc Minkovski,

25
il travaille sur les plus grandes scènes Opalescences lors d'une production de la
internationales : Staatsoper et Theater an Flûte enchantée de Mozart au Fort du Vert-
der Wien (Vienne), DNO (Amsterdam), Galant (France), le Joy Ballet Orchestra
Liceu (Barcelone), La Monnaie (Bruxelles), dans Les Paladins de Rameau à Tokyo et
Opéra de Leipzig, Théâtre Royal de tout récemment l'Orchestre de l'Opéra
Drottningholm (Suède), Lotte Concert Royal dans un enregistrement des Leçons
Hall (Séoul), Palais Garnier, Opéra Bastille, de Ténèbres de Couperin (Label Château
Châtelet, Théâtre des Champs-Élysées de Versailles Spectacles).
(Paris), Capitole (Toulouse), Opéra de
Strasbourg, Bordeaux, Rennes, Lille, Nancy, Animé du désir de travailler avec de jeunes
Montpellier, etc. Il a pu ainsi tisser des liens artistes, il développe au CRR de Paris, une
étroits avec les artistes les plus prestigieux : classe de chef de chant et une classe d'opéra
Anne-Sophie von Otter, Jennifer Larmore, baroque, classes uniques en France. Celles-
Véronique Gens, Sandrine Piau, Gaële ci l'amènent à expérimenter sur de nom-
Arquez, Marie-Nicole Lemieux, Kurt breuses productions d'opéra sa vision de
Streit, Julian Prégardien, Jeremy Ovenden, la déclamation et de l'ornementation dans
Nathan Berg… le répertoire baroque : le Couronnement de
A la demande d'Anne-Sofie von Otter, il a Poppée et le Retour d'Ulysse de Monteverdi,
été appelé par l'Opéra de Franckfort pour Semele et Rodelinda de Haendel, la Calisto
ses qualités de spécialiste de la musique de Cavalli, le Tito de Cesti, Psyché de
baroque française sur une production de Lully, l'Orfeo de Rossi, Le Jugement de
Médée de Charpentier. Midas de Grétry, l'Euridice de Peri…

Parallèlement, il développe sa carrière Pour exprimer au mieux le fruit de cette


de chef invité. Il dirige ainsi Le Concert expérience et de ces recherches, il décide
d'Astrée d'Emmanuelle Haïm à l'opéra de de créer en 2018 son propre ensemble,
Lille et dans la région nord dans un spec- Les Epopées, avec lequel il propose une
tacle de Stuart Seide, l'Ensemble Dix dans vision résolument nouvelle en matière
Jephté de Carissimi à Paris, l'ensemble d'interprétation.

26
Stéphane Fuget is a harpsichordist, pianist Then, for about ten years, he devoted him-
and conductor. self to his international career as a conduc-
tor in the greatest opera houses. Alongside
He has studied piano with masters such
as Catherine Collard and Jean-Claude conductors such as Christophe Rousset,
Pennetier, organ with Nicole Pillet-Wiener, Jean-Christophe Spinosi and Marc
clavichord with Ilton Wjunisky, harpsi- Minkowski, he has worked on the greatest
chord with Christophe Rousset, Pierre international stages: Staatsoper and Theater
Hantaï and Ton Koopman, conducting an der Wien (Vienna), DNO (Amsterdam),
with Nicolas Brochot… and is a self-taught Liceu (Barcelona), La Monnaie (Brussels),
hurdy-gurdy player! Leipzig Opera, Royal Theatre of
Drottningholm  (Sweden), Lotte Concert
He has a first prize in harpsichord and
basso continuo from the CNSM in Paris. He Hall (Seoul), Palais Garnier, Opéra
is also a graduate of the Royal Conservatory Bastille, Châtelet, Théâtre des Champs-
of The Hague. He is a laureate of the Bruges Élysées (Paris), Capitole (Toulouse),
International Harpsichord Competition in Opéra de Strasbourg, Bordeaux, Rennes,
2001. Lille, Nancy, Montpellier, etc. He has thus
been able to forge close links with the
Stéphane Fuget first made his name with
most prestigious artists: Anne-Sophie von
a baroque and pre-classical chamber mu-
sic ensemble: L'Entretien des Muses. Otter, Jennifer Larmore, Véronique Gens,
His recording of Haydn trios released by Sandrine Piau, Gaële Arquez, Marie-Nicole
Calliope in 2004 was unanimously acclai- Lemieux, Kurt Streit, Julian Prégardien,
med by international critics. The ensemble Jeremy Ovenden, Nathan Berg… At the
has performed regularly in concert both in request of Anne-Sofie von Otter, he was in-
France and abroad, with internationally re- vited by the Frankfurt Opera House because
nowned soloists such as Véronique Gens, of his expertise in French Baroque music
Claire Lefilliâtre, Valérie Gabail, Mayuko to a production of Charpentier's Medée.
Karasawa… It has been heard regularly
on the airwaves: France Musique, Radio At the same time, he has been deve-
Classique, Deutschland Radio Berlin, etc. loping his career as a guest conduc

27
tor. He  conducted Emmanuelle Haïm's opera, that are both unique in France.
Le Concert d'Astrée at the Lille Opera and These led him to experiment his vision of
in the northern region in a production by declamation and ornamentation on nume-
Stuart Seide, Ensemble Dix in Carissimi's rous opera productions in the Baroque re-
Jephté in Paris, Ensemble Opalescences in pertoire: l'Incoronazione di Poppea and Il
a production of Mozart's Die Zauberflöte Ritorno d'Ulisse in Patria by Monteverdi,
at the Fort du Vert-Galant (France), the Semele and Rodelinda by Handel, Calisto
Joy Ballet Orchestra in Rameau's Les by Cavalli, Tito by Cesti, Psyche by
Paladins in Tokyo, and most recently the Lully, the Orfeo by Rossi, Le  Jugement de
Orchestre de l'Opéra Royal for a recor- Midas by Grétry, the Euridice by Peri…
ding of Couperin's Leçons de Ténèbres
In order to best express the fruit of this
(Label Château de Versailles Spectacles).
experience and research, he decided to
Motivated by the desire to work with young create his own ensemble, Les Épopées, in
artists, At the CRR of Paris, he developed a 2018, with which he proposes a resolutely
singing coach class and a class of baroque new vision of interpretation.

28
Stéphane Fuget ist Cembalist, Pianist und men. Es war auch häufig im Rundfunk zu
Dirigent. hören: in France Musique, Radio Classique,
Er studierte Klavier bei Meistern wie im Deutschlandradio Berlin usw.
Catherine Collard und Jean-Claude
Pennetier, Orgel bei Nicole Pillet-Wiener, Danach widmete sich Stéphane Fuget
k
o Clavichord bei Ilton Wjunisky, Cembalo etwa zehn Jahre lang seiner internatio-
n bei Christophe Rousset, Pierre Hantaï nalen Karriere als Korrepetitor an den
und Ton Koopman, Dirigieren bei Nicolas größten Opernhäusern. An der Seite von
- Brochot… und Radleier als Autodidakt! Dirigenten wie Christophe Rousset, Jean-
n
n Er erhielt einen ersten Preis für Cembalo Christophe Spinosi und Marc Minkovski
-
und Basso continuo am CNSM [dem arbeitete er an den größten internationalen
n staatlichen Konservatorium von  Paris]. Bühnen: Wiener Staatsoper und Theater
u Außerdem ist er Absolvent des an der Wien, DNO (Amsterdam), Liceu
r Königlichen Konservatoriums von Den (Barcelona), La Monnaie (Brüssel), Oper
, Haag und Preisträger des Internationalen Leipzig, Schlosstheater Drottningholm
, Cembalowettbewerbs von Brügge 2001. (Schweden), Lotte Concert Hall (Seoul),
,
,
, Stéphane Fuget machte sich zunächst mit Palais Garnier, Opéra Bastille, Châtelet,
r einem Ensemble für barocke und vorklas- Théâtre des Champs-Élysées (Paris),
n
sische Kammermusik einen Namen: Capitole (Toulouse), Opéra de Strasbourg,
L‘Entretien des Muses. Seine Aufnahme Bordeaux, Rennes, Lille, Nancy,
von Haydn-Trios, die 2004 bei Calliope Montpellier, usw. Auf diese Weise konnte er
. erschien, wurde von der internationalen
enge Beziehungen zu den renommiertesten
Kritik einhellig gelobt. Das Ensemble trat
Künstlern knüpfen: Anne-Sophie von
regelmäßig in Konzerten in Frankreich
und im Ausland auf und arbeitete mit in- Otter, Jennifer Larmore, Véronique Gens,
ternational renommierten Solisten wie Sandrine Piau, Gaële Arquez, Marie-Nicole
Véronique Gens, Claire Lefilliâtre, Valérie Lemieux, Kurt Streit, Julian Prégardien,
Gabail, Mayuko Karasawa u. a. m. zusam- Jeremy Ovenden, Nathan Berg u. a. m.

29
Auf den Vorschlag von Anne-Sofie von CRR (dem regionalen Konservatorium)
Otter hin wurde Stéphane Fuget als von Paris eine Klasse für Korrepetitoren
Spezialist für französische Barockmusik sowie eine Klasse für Barockoper, die in
von der Oper Frankfurt für eine Produktion Frankreich einzigartige Studienrichtungen
von Charpentiers Medea engagiert. sind. Das führt ihn dazu, seine Auffassung
von Deklamation und Ornamentik im
Gleichzeitig entwickelte er seine Karriere barocken Repertoire in zahlreichen
als Gastdirigent weiter. Er dirigierte Opernproduktionen zu erproben: in der
Emmanuelle Haïms Ensemble Le Concert Krönung der Poppea und der Heimkehr
d‘Astrée an der Oper von Lille und im des Odysseus von Monteverdi, in Semele
Norden Frankreichs in einer Aufführung und Rodelinda von Händel, in Cavallis
unter der Regie von Stuart Seide, das Calisto, Cestis Tito, Lullys Psyche, Rossis
Ensemble Dix in Carissimis Jephté in Orfeo, Grétrys Le Jugement de Midas, Peris
Paris, das Ensemble Opalescences in einer Euridice usw.
Produktion von Mozarts Zauberflöte im
Fort du Vert-Galant (Frankreich) und zu- Um das Ergebnis dieser Erfahrung und
letzt das Joy Ballet Orchestra in Rameaus Forschungen am besten zum Ausdruck zu
Les Paladins in Tokio. bringen, beschloss er 2018, sein eigenes
Ensemble Les Epopées zu gründen, mit
Motiviert durch den Wunsch, mit jungen dem er eine entschieden neue Auffassung
Künstlern zu arbeiten, entwickelte er am von Interpretation vorschlägt.

30
Les Epopées

L'ensemble Les Epopées, dirigé par Les Epopées sont également présentes à
Stéphane Fuget, est composé des meilleurs Arques-la-Bataille pour une résidence
instrumentistes et chanteurs du moment. d'airs de cour, et au Festival International
Son répertoire est principalement centré d'Opéra de Beaune pour la trilogie des
sur la musique des XVIIe et XVIIIe siècles. opéras de Monteverdi.

Mélangeant jeunes artistes et artistes L'ensemble tire  son nom de ces grands
confirmés de réputation internationale, récits fondateurs dont la lecture nous
il accueille en son sein parmi les plus fait encore rêver aujourd'hui.
brillants musiciens de la jeune géné- Les Epopées, sous l'impulsion de leur chef,
ration, issus des grands conservatoires tissent un voyage musical à la vision riche
(Conservatoire à Rayonnement Régional et émouvante, au-delà des frontières de la
de Paris, Conservatoire National Supérieur notation.
de Musique et de Danse de Paris et de Lyon,
En effet, la partition est une trame, une
etc.).
sorte de trompe-l'œil. L'interprétation
Depuis juillet 2020, Les Epopées sont en doit trouver vie au-delà du dessin de cette
résidence au Château de Versailles, tant notation : la mélopée du chant baroque,
pour la musique religieuse (intégrale à la fois habillée d'une extravagante pro-
des Grands Motets de Lully d'ici 2024) fusion d'ornements, et très déclamatoire.
que pour d'autres répertoires variés. Des Pour cela, la voix fait sonner le texte
enregistrement pour son label de disque en enrichissant la ligne musicale d'une
Château de Versailles Spectacles viennent multitude de micro intervalles, d'infimes
compléter les concerts donnés à l'Opéra et inflexions. Non plus des hauteurs de
à la Chapelle Royale. notes, mais des hauteurs de déclamation.

31
Le discours ainsi libéré, le texte soudain D'une grande modernité, le résultat sonore
compréhensible passe au premier est inattendu, saisissant, et d'une charge
plan. Plus proche de nous, porté émotive à laquelle il est bien difficile de
librement par l'émotion du chant, il rester insensible…
parvient droit au cœur de l'auditeur.

The ensemble Les Épopées, conducted by Grands Motets by Lully through to


Stéphane Fuget, is composed of the cur- 2024) and for other varied repertoires.
rent best instrumentalists and singers. Its Recordings for its record label Château de
repertoire is mainly centred on the music Versailles Spectacles complete the concerts
of the 17th and 18th centuries. given at the Opera and the Royal Chapel.
Mixing young and established artists of Les Épopées are also present at Arques-la-
international reputation, it welcomes Bataille for a residency of court airs, and
among its members some of the most at the Beaune International Opera Festival
brilliant musicians of the younger genera- for the trilogy of Monteverdi's operas.
tion, coming from the great conservatories
(Conservatoire à  Rayonnement Régional The ensemble takes its name from these
de Paris, Conservatoire National Supérieur great heroic poems, the reading of which
de Musique et de Danse de Paris et de Lyon, still inspire us today.
etc.).
Les Épopées, under the impulse of their
Since July 2020, Les Epopées have been musical director, create a musical jour-
in residence at the Château de Versailles, ney with a rich and moving vision,
both for religious music (the complete beyond the frontiers of simple notes.

32
Indeed, the score serves merely as a tions. We are no longer dealing with
flec

framework, a kind of trompe-l'œil. The note pitches, but a level of declamation.


interpretation must find life beyond the
The speech thus liberated, the comprehen-
visual representation of notes: the melody sible text immediately comes to the fore.
of baroque song both clothed in an extra- Closer to us, freely carried by the emotion of
vagant profusion of ornaments, and very the song, it reaches the heart of the listener.
declamatory.
The sound is very modern, the result is
To do this, the voice makes the text re- unexpected, striking, and emotionally
sound by enriching the musical line with charged and to which it is very difficult to
a multitude of micro-intervals, tiny in- remain insensitive…

Das von Stéphane Fuget geleitete de Paris, Conservatoire National Supérieur


Ensemble Les Épopées besteht aus den de Musique et de Danse von Paris und
besten Instrumentalisten und Sängern der Lyon usw.).
Gegenwart. Sein Repertoire konzentriert
Seit Juli 2020 sind Les Epopées im Château
sich hauptsächlich auf die Musik des 17.
de Versailles Orchestra in Residence, u. zw.
und 18. Jahrhunderts.
sowohl für geistliche Musik (bis 2024 ist eine
Es vereinigt junge und erfahrene Künstler Gesamtaufnahme von Lullys Grands Motets
von internationalem Ruf und empfän- vorgesehen) als auch für andere verschie-
gt in seiner Mitte einige der brillantesten denartige Repertoires. Aufzeichnungen
Musiker der jüngeren Generation, die für das Plattenlabel Château de Versailles
von den großen Konservatorien kommen Spectacles ergänzen die in der Oper und
(Conservatoire à Rayonnement Régional der Chapelle Royale gegebenen Konzerte.

33
Les Épopées sind außerdem Orchestra in zugleich in eine extravagante Fülle von
Residence in Arques-la-Bataille für Airs Ornamenten gehüllt und sehr deklamato-
de cour und beim Festival International risch ist.
d'Opéra de Beaune für die Trilogie der
Opern Monteverdis. Dazu bringt die Stimme den Text zum
Klingen, indem sie die musikalische Linie
Der Name des Ensembles geht auf die mit einer Vielzahl von Mikrointervallen,
großen, grundlegenden Epen unse- winzigen Modulationen, anreichert. Es
rer Kultur zurück, deren Lektüre uns kommt nicht mehr auf die Tonhöhen
auch heute noch zum Träumen bringt. sondern auf die Deklamationshöhen an.
Unter dem Impuls ihres Dirigenten laden Der so befreite Diskurs bzw. der
Les Épopées zu einer musikalischen Reise plötzlich verständliche Text rückt in den
ein, die über die Grenzen der Notation Vordergrund. Er kommt uns näher und
hinaus mit einem reichen, bewegenden erreicht frei getragen von der Emotion des
Blickwinkel aufwartet. Gesanges das Herz des Zuhörers.
Die Partitur ist in der Tat ein Raster, eine Das Klangergebnis ist sehr modern und
Art Trompe-l'œil. Die Interpretation muss daher unerwartet, markant und emotional
jenseits dieser Notation lebendig werden: so aufgeladen, dass es sehr schwer ist, dem
die Melodie des barocken Gesangs, die gegenüber unempfänglich zu bleiben…

Les Epopées ont pour mécène principal la Caisse Hauptsponsor von Les Epopées ist die Caisse des
des Dépôts, et sont ponctuellement soutenues par la   Dépôts. Gelegentlich wird das Ensemble auch von
SPEDIDAM, l'ADAMI et l'ADOR. SPEDIDAM, ADAMI und ADOR unterstützt.
The main sponsor of Les Epopées is the the Caisse
des Dépôts, with occasional support from the
SPEDIDAM, ADAMI and ADOR.

34
MENU

DIES IRAE DIES IRAE DIES IRAE DIES IRAE


1. The day of wrath, that day 1. Tag des Zornes, Tag der Sünden,
1. Dies iræ, dies illa, 1. Jour de colère, que ce jour-là will dissolve the world in ashes Wird das Weltall sich entzünden,
Solvet sæclum in favílla, Où le monde sera réduit en cendres, as David prophesied with the Sibyl. Wie Sibyll und David künden.
Teste David cum Sibylla ! Selon les oracles de David et de la Sibylle. What dread there will be Welch ein Graus wird sein und Zagen,
Quantus tremor est futurus, Quelle terreur nous saisira when the Judge shall come Wenn der Richter kommt, mit Fragen
quando judex est venturus, lorsque le Juge apparaîtra to examine all things with rigour! Streng zu prüfen alle Klagen!
cuncta stricte discussurus ! pour tout juger avec rigueur ! The trumpet, diffusing a wondrous sound Laut wird die Posaune klingen,
Tuba mirum spargens sonum Le son merveilleux de la trompette, through the tombs of every region, Durch der Erde Gräber dringen,
per sepulcra regionum, se répandant sur les tombeaux, will summon all before the throne. Alle hin zum Throne zwingen.
coget omnes ante thronum. nous rassemblera au pied du trône. Death and nature shall stand amazed Schaudernd sehen Tod und Leben
Mors stupebit et Natura, La Mort, surprise, et la Nature when creation rises again Sich die Kreatur erheben,
cum resurget creatura, verront se lever tous les hommes to answer to the Judge. Rechenschaft dem Herrn zu geben.
judicanti responsura. pour comparaître face au Juge.
2. A written book will be brought forth, 2. Und ein Buch wird aufgeschlagen,
2. Liber scriptus proferetur, 2. Le livre alors sera ouvert, that contains everything Treu darin ist eingetragen
in quo totum continetur, où tous nos actes sont inscrits ; for which the world shall be judged. Jede Schuld aus Erdentagen.
unde Mundus judicetur. tout sera jugé d'après lui. When therefore the Judge takes his seat, Sitzt der Richter dann zu richten,
Judex ergo cum sedebit, Lorsque le Juge siégera, whatever is hidden shall be made manifest: Wird sich das Verborgne lichten;
quidquid latet apparebit, tous les secrets seront révélés nothing will remain unpunished. Nichts kann vor der Strafe flüchten.
nihil inultum remanebit. et rien ne restera impuni. What am I, wretch, then to say, Weh! Was werd ich Armer sagen?
Quid sum miser tunc dicturus ? Dans ma détresse, que pourrai-je alors dire ? what advocate ask to plead for me, Welchen Anwalt mir erfragen,
Quem patronum rogaturus, Quel protecteur pourrai-je implorer ? when scarcely the righteous shall be safe? Wenn Gerechte selbst verzagen?
cum vix justus sit securus ? alors que le juste est à peine en sûreté ?
3. King of awful majesty, 3. König schrecklicher Gewalten,
3. Rex tremendæ majestatis, 3. Ô Roi d'une majesté redoutable, who freely savest the redeemed, Frei ist Deiner Gnade Schalten:
qui salvandos salvas gratis, toi qui sauves les élus par grâce, save me, O Fount of pity. Gnadenquell, lass Gnade walten!
salva me, fons pietatis. sauve-moi, source d'amour. Remember, merciful Jesus, Milder Jesus, wollst erwägen,
Recordare, Jesu pie, Rappelle-toi, Jésus très bon, that I am the cause of thy journey, Dass Du kamest meinetwegen,
quod sum causa tuæ viæ ; que c'est pour moi que tu es venu ; lest thou destroy me on that day. Schleudre mir nicht Fluch entgegen.
ne me perdas illa die. Ne me perds pas en ce jour-là. Seeking me, thou didst sit down weary; Bist mich suchend müd gegangen,
Quærens me, sedisti lassus, À me chercher tu as peiné, thou didst redeem me by suffering the Cross: Mir zum Heil am Kreuz gehangen,
redemisti crucem passus, Par ta Passion tu m'as sauvé. let not such hardship be in vain. Mög dies Mühn zum Ziel gelangen.
tantus labor non sit cassus. Qu'un tel labeur ne soit pas vain ! Just Judge of vengeance, Richter Du gerechter Rache,

35
Juste Judex ultionis, Tu serais juste en me condamnant, grant me remission Nachsicht üb in meiner Sache
donum fac remissionis mais accorde-moi ton pardon before the day of reckoning. Eh ich zum Gericht erwache.
ante diem rationis. lorsque j'aurai à rendre compte. I groan as one who is guilty; Seufzen d steh ich schuldbefangen,
Ingemisco, tamquam reus, Vois, je gémis comme un coupable my face blushes with guilt: Schamrot glühen meine Wangen,
culpa rubet vultus meus, et le péché rougit mon front ; Spare the suppliant, O God. Lass mein Bitten Gnad erlangen.
supplicanti parce Deus. Seigneur, pardonne à qui t'implore. Thou who didst absolve Mary Magdalene Hast vergeben einst Marien,
Qui Mariam absolvisti, Tu as absous Marie-Madeleine and didst hear the thief 's entreaty, Hast dem Schächer dann verziehen,
et latronem exaudisti, et exaucé le larron ; to me too hast thou given hope. Hast auch Hoffnung mir verliehen.
mihi quoque spem dedisti. tu m'as aussi donné espoir. My prayers are not worthy, Wenig gilt vor Dir mein Flehen;
Preces meæ non sunt dignæ, Mes prières ne sont pas dignes, yet thou who art kind, show mercy, Doch aus Gnade lass geschehen,
sed tu bonus fac benigne, mais toi, si bon, fais par pitié lest I burn in eternal fire. Dass ich mög der Höll entgehen.
ne perenni cremer igne. que j'évite le feu sans fin.
4. Grant me a place among the sheep, 4. Bei den Schafen gib mir Weide,
4. Inter oves locus præsta, 4. Place-moi parmi tes brebis, and separate me from the goats, Von der Böcke Schar mich scheide,
et ab hædis me sequestra, Garde-moi à l'écart des boucs
setting me on thy right hand. Stell mich auf die rechte Seite.
statuens in parte dextra. en me mettant à ta droite.
When the accursed have been confounded, Wird die Hölle ohne Schonung
Confutátis maledictis, Quand les maudits, couverts de honte,
flammis acribus addictis, seront voués au feu rongeur, and consigned to the searing fl ames, Den Verdammten zur Belohnung,
voca me cum benedictis. appelle-moi parmi les bénis. call me with the blessed. Ruf mich zu der Sel'gen Wohnung.

5. Oro supplex et acclinis, 5. En m'inclinant je te supplie, 5. I pray, kneeling in supplication, 5. Schuldgebeugt zu Dir ich schreie,
cor contritum quasi cinis, le cœur broyé comme la cendre : my heart as contrite as ashes: Tief zerknirscht in Herzensreue,
gere curam mei finis. prends soin de mes derniers moments. take my fate into thy care. Sel'ges Ende mir verleihe.
Lacrimosa dies illa, Jour de larmes que ce jour-là, Full of weeping will be that day Tag der Tränen, Tag der Wehen,
qua resurget ex favílla où, de la poussière, ressuscitera when from the ashes shall rise again Da vom Grabe wird erstehen
judicandus homo reus le pécheur pour être jugé ! guilty man to be judged: Zum Gericht der Mensch voll Sünden;
Huic ergo parce, Deus. Daigne, mon Dieu, lui pardonner. therefore spare this one, O God. Lass ihn, Gott, Erbarmen finden.

6. Pie Jesu Domine, 6. Bon Jésus, notre Seigneur, 6. Merciful Lord Jesus, 6. Milder Jesus, Herrscher Du,
dona eis requiem. Amen. accorde-lui le repos. Amen. grant them rest. Amen. Schenk den Toten ew'ge Ruh. Amen.

36
O LACHRYMAE O LACHRYMAE O LACHRYMAE O LACHRYMAE

7. O Lachrymæ, fideles lachrymæ, 7. Ô pleurs, fidèles pleurs 7. O tears, faithful tears 7. O Tränen, treue Tränen
Dolentis animae ! D'une âme pénitente, Of the sorrowful soul Von der traurigen Seele
Exite nostris cordibus, Sortez de nos cœurs, Come forth from our hearts, Kommen Sie aus unseren Herzen,
Et tomber de nos yeux Und Tropfen aus den Augen
Et ex oculis sontibus, And drop from the eyes
Dans une fontaine d'abondance. In einem reichlich vorhandenen Brunnen.
Rorate plenis fontibus. In a plentiful fountain.
8. O Brunnen der Liebe, wir haben gegen dich
8. O fons amoris in te peccavimus : 8. Ô fontaine d'amour, nous avons péché contre toi. 8. O fountain of love we have sinned against you. [gesündigt.
Sed prae dolore faciem vellimus, De chagrin, nous nous écorchons le visage, Because of our sorrow we tear our face, Wegen unserer Trauer zerreißen wir unser Gesicht,
Pectora tundimus. Nous frappons la poitrine. We beat our breast. Wir schlagen uns an die Brust.
Non in gaudio, Pas dans la joie, Not in joy, Nicht vor Freude,
Sed in fletu ; Mais dans les pleurs. But in weeping. Aber im Weinen.
Non in jubilo, Pas dans la jubilation, Not in jubilation, Nicht im Jubel,

9. Sed in planctu, 9. Mais dans le deuil. 9. But in mourning. 9. Aber in Trauer.


Invocamus te, Domine Jesu. Nous t'invoquons, Seigneur Jésus. We invoke you, Lord Jesus. Wir flehen dich an, Herr Jesus.

10. Exultant coeli, 10. Que les cieux exultent, 10. Let the heavens exult, 10. Lasst den Himmel jubeln,
Cantent Angeli Que les anges chantent, Let the angels sing, Lasst die Engel singen,
Sancti laetentur : Que les saints se rejouissent : Let the saints be joyful : Mögen die Heiligen fröhlich sein :

11. Et in excelsis, 11. Et pour toi, au plus haut des cieux, 11. And to you on high 11. Und für Sie, im höchsten Himmel,
Tibi modulentur Entonons Let us intone Entononen
Cantica pacis, Des chants de paix, Chants of peace, Lieder des Friedens,
Cantica gloriae, Des chants de gloire, Chants of glory, Lieder der Herrlichkeit,
Cantica laudis et victoriae. De louanges, et de victoire. Of praise, and victory. Von Lob und Sieg.
Nos peccatores, peccata flebimus, Nous, les pécheurs, nous pleurerons sur nos péchés, We sinners will weep over our sins, Wir Sünder werden um unsere Sünden weinen,
Et lugebimus, Et nous porterons le deuil, And we will mourn, Und wir werden trauern,
Et clamabimus : Et nous gémirons. And we will cry out. Und wir jammern.

12. O Lachrymæ, fideles lachrymæ, 12. Ô pleurs, fidèles pleurs 12. O tears, faithful tears 12. O Tränen, treue Tränen
Dolentis animae ! D'une âme pénitente, Of the sorrowful soul Von der traurigen Seele
Exite nostris cordibus, Sortez de nos cœurs, Come forth from our hearts, Kommen Sie aus unseren Herzen,

37
Et ex oculis sontibus, Et tomber de nos yeux And drop from the eyes Und Tropfen aus den Augen
Rorate plenis fontibus. Dans une fontaine d'abondance. In a plentiful fountain. In einem reichlich vorhandenen Brunnen.

13. Ô fontaine d'amour, nous avons péché contre 13. O fountain of love we have sinned against you. 13. O Brunnen der Liebe, wir haben gegen dich
13. O fons amoris in te peccavimus :
toi. Because of our sorrow we tear our face, gesündigt.
Sed prae dolore faciem vellimus,
De chagrin, nous nous écorchons le visage, Wegen unserer Trauer zerreißen wir unser Gesicht,
Pectora tundimus. We beat our breast.
Nous frappons la poitrine. Wir schlagen uns an die Brust.
Non in gaudio, Not in joy, Nicht vor Freude,
Pas dans la joie,
Sed in fletu ; But in weeping. Aber im Weinen.
Mais dans les pleurs.
Non in jubilo, Pas dans la jubilation, Not in jubilation, Nicht im Jubel,
Sed in panctu, Mais dans le deuil. But in mourning. Aber in Trauer.
Invocamus te, Domine Jesu. Nous t'invoquons, Seigneur Jésus. We invoke you, Lord Jesus. Wir flehen dich an, Herr Jesus.

38
DE PROFUNDIS DE PROFUNDIS DE PROFUNDIS DE PROFUNDIS
14. De profundis clamavi ad te, Domine, Domine, 14. Seigneur, je m'écrie vers vous du fond des 14. Out of the depths I have cried to thee, O Lord, 14. Aus den Tiefen rufe ich, Herr, zu dir: mein Herr,
exaudi vocem meam. abîmes, Seigneur, écoutez ma voix. Lord, hear my voice. höre doch meine Stimme!

15. Fiant aures tuæ intendentes in vocem depreca- 15. Que vos oreilles soient attentives à la prière que 15. Let thy ears be attentive to the voice of my 15. Lass deine Ohren achten auf mein Flehen um
tionis meæ. je vous fais. supplication. Gnade.

16. Si iniquitates observaveris, Domine, Domine, 16. Seigneur, si vous examinez nos péchés, qui 16. If thou, O Lord, wilt mark iniquities: Lord, who 16. Würdest du, Herr, die Sünden beachten, mein
quis sustinebit ? pourra subsister devant vous ? shall stand it? Herr, wer könnte bestehn?

17. Quia apud te propitiatio est, et propter legem 17. Mais vous vous laissez fléchir clémence, et je 17. For with thee there is merciful forgiveness: and 17. Doch bei dir ist Vergebung, damit man in
tuam sustinui te, Domine. vous ai attendu, Seigneur, à cause de votre loi. by reason of thy law, I have waited for thee, O Lord. Ehrfurcht dir dient.
Sustinuit anima mea in verbo ejus, speravit anima Mon âme a attendu le Seigneur, à cause de sa My soul hath relied on his word: My soul hath Ich hoffe auf den Herrn, es hofft meine Seele, ich
mea in Domino. promesse ; mon âme a espéré au Seigneur. hoped in the Lord. warte auf sein Wort.

18. A custodia matutina usque ad noctem, speret 18. Que depuis le point du jour jusqu'à la nuit, Israël 18. From the morning watch even until night, let 18. Meine Seele wartet auf meinen Herrn mehr als
Israël in Domino. espère au Seigneur. Israel hope in the Lord. Wächter auf den Morgen.

19. Quia apud Dominum misericordia, et copiosa 19. Car le Seigneur est plein de miséricorde, et la 19. Because with the Lord there is mercy: and with 19. Israel, warte auf den Herrn, denn beim Herrn ist
apud eum redemptio. rédemption que nous trouvons en lui est abondante. him plentiful redemption. die Huld, bei ihm ist Erlösung in Fülle.

20. Et ipse redimet Israël ex omnibus iniquitatibus ejus. 20. Il racheta lui-même Israël de tous ses péchés 20. And he shall redeem Israel from all his iniquities. 20. Ja, er wird Israel erlösen aus all seinen Sünden.

21. Requiem æternam dona eis Domine. 21. Accordez-leur, Seigneur, le repos éternel. 21. Rest eternal grant unto them, O Lord. 21. Gewähre ihnen ewige Ruhe, Herr, ewige Ruhe.

22. Et lux perpetua luceat eis. 22. Et faites luire sur eux votre éternelle lumière. 22. And let perpetual light shine upon them. 22. Und sende dein ewiges Licht auf sie.

39
MENU

La Chapelle Royale de Versailles,


à la gloire de Dieu et du Roi

En tant que Roi Très Chrétien, Louis XIV chaque jour la messe du Roi, messe basse
eut à cœur d'édifier dans la résidence accompagnée en musique par les œuvres
royale de Versailles, devenue en 1682 le composées pour Versailles par Lully, Lalande,
siège officiel du pouvoir, une chapelle Campra, Couperin, etc.
particulièrement visible, lieu public de sa Depuis septembre 2009, Château de
dévotion. Il en annonça la réalisation dès Versailles Spectacles propose tout au long
1682 et en entreprit le chantier qui s'étendit de sa saison musicale, une programmation
jusqu'en 1710. Construite par les soins des à la Chapelle Royale, qui accueille des
architectes Jules Hardouin-Mansart puis ensembles et des artistes français et
Robert de Cotte, l'édifice est une splendide internationaux prestigieux. Cecilia
chapelle palatine, où la tribune royale à Bartoli, Philippe Jaroussky, Le Concert
l'Ouest (de plain-pied avec l'étage noble Spirituel dirigé par Hervé Niquet, Les Arts
du grand appartement du Roi) fait face à Florissants dirigés par William Christie,
l'Autel situé à l'Est, surmonté par le Grand The Monteverdi Choir dirigé par John
Eliot Gardiner, Les Pages et les Chantres
Orgue Clicquot-Tribuot, autour duquel
du Centre de musique baroque de
se disposaient les musiciens et chanteurs.
Versailles dirigés par Olivier Schneebeli,
L'ornementation de la Chapelle fut réalisée Pygmalion dirigé par Raphaël Pichon, le
par plus de cent sculpteurs, tandis que les Poème Harmonique dirigé par Vincent
somptueuses peintures des voûtes furent Dumestre, l'ensemble Correspondances
confiées à Lafosse, Coypel et Jouvenet. dirigé par Sébastien Daucé, mais aussi
Dernier bâtiment de Versailles inauguré Ton Koopman, Paul McCreesh, Diego
par Louis XIV, la Chapelle Royale accueillait Fasolis, Paul Van Nevel, Michel Corboz,

40
Chapelle Royale de Versailles

41
Harry Christophers, Robert King, qui l'a animé pendant plus d'un siècle et
François-Xavier Roth, Benjamin Chénier, nous en révèle l'origine et l'inspiration.
Gaétan Jarry, Valentin Tournet, donnent
à entendre Messes, Motets et Oratorios Cette collection d'enregistrements en est le
qui font à nouveau resplendir la musique témoignage : emblématiques de la program-
sacrée dans le saint des saints de Versailles. mation de Château de Versailles Spectacles,
parfois surprenants mais toujours exigeants.
C'est la musique qui donne à Versailles son
âme, sa vie, sa respiration. Elle reprend Château de Versailles Spectacles
sa place aujourd'hui, grâce à Château Catherine Pégard, Présidente
de Versailles Spectacles dont la passion Laurent Brunner, Directeur
fait revivre ce palais somptueux avec ce www.chateauversailles-spectacles.fr

The Royal Chapel at Versailles,


to the glory of God and of the King

As a Very Christian king, Louis XIV took it facing the altar to the east, surmounted by
to heart to build within the royal residence the great Clicquot-Tribout organ around
a particularly visible chapel, a public place which stood musicians and singers. The
of devotion. As early as 1682 he announced decoration of the chapel was carried out
the construction and the building works by one hundred sculptors, whereas the
lasted until 1710. Built by the architects Jules sumptuous paintings in the vaulted arches
Hardouin-Mansart and then Robert de Cotte, were entrusted to Lafosse, Coypel and
the structure is a splendid palatine chapel, Jouvenet. It was the last building at Versailles
where the royal gallery to the west (on the to be inaugurated by Louis XIV himself.
same level as the grand royal chambers) The Royal Chapel organised the king's

42
Mass every day; a low mass accompanied Corboz, Harry Christophers, François-
by music composed for Versailles by Xavier Roth, Benjamin Chénier, Gaétan Jarry,
Lully, Lalande, Campra, Couperin, etc. Valentin Tournet, propose masses motets
and oratorios which once again bring out
Since September 2009, Château de
the resplendent beauty of the sacred music
Versailles Spectacles propose throughout
in the holiest of holy places at Versailles.
the season a musical programme in the
It is music which gives Versailles its soul, its
Royal Chapel, which includes invitations to
living breath. This music now takes place
prestigious French and international artists
every day, thanks to Château de Versailles
and ensembles. Cecilia Bartoli, Philippe
Spectacles whose passion brings alive this
Jaroussky, Le Concert Spirituel conducted by
sumptuous palace with that which enlivened
Hervé Niquet, Les Arts Florissants conducted
it for more than a century and now reveals
by William Christie, The Monteverdi Choir,
to us its origins and its inspiration.
conducted by Sir John Eliot Gardiner,
Les Pages et les Chantres du Centre de This collection of recordings bears witness
musique baroque de Versailles conducted to this. Emblematic of the Château de
by Olivier Schneebelli, l'Ensemble Pygmalion Versailles Spectacles' programming,
conducted by Raphaël Pichon, The Poème sometimes surprising but always challenging.
Harmonique conducted by Vincent
Dumestre, the ensemble Correspondances Château de Versailles Spectacles
conducted by Sébastien Daucé but also Ton Catherine Pégard, President
Koopman, Robert King, Paul McCreesh, Laurent Brunner, Director
Diego Fasolis, Paul van Nevel, Michel www.chateauversailles-spectacles.fr

43
Die Schlosskapelle von Versailles
zu Ehren Gottes und des Königs

Als dem Christentum verschriebener König Täglich wurde dort die Königliche Messe
lag es Ludwig XIV. sehr am Herzen, in der gelesen und musikalisch mit für Versailles
königlichen Residenz in Versailles, die komponierten Stücken von Lully, Lalande,
1682 zum offiziellen Machtsitz wurde, eine Campra, Couperin und anderen begleitet.
überaus prachtvolle Kapelle als sichtbares
Zeichen seiner Frömmigkeit errichten zu Seit September 2009 richtet Château de
lassen. 1682 kündigte der König den Bau Versailles Spectacles in der Schlosskapelle
an, wobei die Arbeiten bis 1710 andauern Konzerte mit namenhaften französischen
sollten. Unter der architektonischen und internationalen Ensembles und
Leitung von Jules Hardouin-Mansart und Künstlern aus: Cecilia Bartoli, Philippe
später Robert De Cotte entstand eine Jaroussky, Le Concert Spirituel unter
prunkvolle Hofkapelle. Die königliche der Leitung von Hervé Niquet, Les Arts
Empore im Westen (mit direktem Zugang Florissants unter der Leitung von William
von den königlichen Paradezimmern aus) Christie, The Monteverdi Choir unter der
liegt gegenüber dem Altar. Über diesem Leitung von John Eliot Gardiner, Les Pages
befindet sich die imposante Orgel von et les Chantres des Zentrums für Barocke
Clicquot und Tribuot, um die herum sich Musik von Versailles (CMBV) unter der
die Musiker und Sänger aufstellten. An der Leitung von Olivier Schneebeli, Pygmalion
Ornamentik der Schlosskapelle arbeiteten unter der Leitung von Raphaël Pichon, Le
über hundert Bildhauer, während die Poème Harmonique unter der Leitung
üppigen Deckenmalereien von Lafosse, von Vincent Dumestre, das ensemble
Coypel und Jouvenet gestaltet wurden. Die Correspondances unter der Leitung von
Schlosskapelle war das letzte von Ludwig Sébastien Daucé, aber auch Ton Koopman,
XIV. eingeweihte Bauwerk in Versailles. Paul McCreesh, Diego Fasolis, Paul Van

44
Nevel, Michel Corboz, Harry Christophers, Spectacles findet der prunkvolle Palast zu
Robert King, François Xavier Roth, dem zurück, was ihn über ein Jahrhundert
Benjamin Chénier, Gaétan Jarry, Valentin lang beseelt hat, und schenkt uns einen
Tournet geben Messen, Motetten und Einblick seine ursprüngliche Inspiration.
Oratorien und lassen die geistliche Musik
Diese Aufnahmensammlung spiegelt das
in der Schlosskapelle zu Versailles wieder
Programm von Château de Versailles
im alten Glanz erstrahlen.
Spectacles wider: Oftmals überraschend
und stets anspruchsvoll.
Schließlich bildet die Musik die Seele,
das Leben und den Atem von Versailles. Château de Versailles Spectacles
Heute kann sie dort wieder den ihr Catherine Pégard, Präsidentin
gebührenden Platz einnehmen: Dank dem Laurent Brunner, Direktor
Engagement von Château de Versailles www.chateauversailles-spectacles.fr

45
SOUTENONS L'OPÉRA ROYAL
Support the Royal Opera

Richard Cœur de Lion, Opéra Royal, octobre 2019, soutenu par l'ADOR

Château de Versailles Spectacles, filiale privée du Château de Versailles, a pour


mission de perpétuer le foisonnement musical et artistique qui fait rayonner la
résidence royale dans le monde entier. Elle produit la saison musicale de l'Opéra
Royal, soit près d'une centaine de représentations par an à l'Opéra Royal et à la
Chapelle Royale, des concerts d'exception au Salon d'Hercule et dans la Galerie
des Glaces ainsi que les grands spectacles de plein air à l'Orangerie. Elle ne reçoit
aucune subvention publique. Ses recettes de billetterie et le soutien de donateurs
privés et d'entreprises mécènes lui permettent de construire une saison riche qui
réunit plus de 50 000 spectateurs par an.
Château de Versailles Spectacles has for mission to produce the musical season
of the Royal Opera which features classical music programs set in the Versailles
Palace's Royal Chapel and Opera House, and the Versailles Festival which features
outdoor entertainment programs. Château de Versailles Spectacles does not receive
any public subsidy. The strong box office revenues and the support of private donors
and corporate sponsors allows us to offer the musical and artistic productions that
makes Versailles shine throughout the world.

46
L'ADOR – les Amis de l'Opéra Royal, éligible au mécénat (réduction
d'impôts de 66% du don), rassemble les donateurs particuliers.
Les  Amis apportent un soutien financier nécessaire à des projets
artistiques d'excellence, confiés à des artistes de renommée
internationale comme à de jeunes artistes talentueux et prometteurs.
Les niveaux d'adhésion, à partir de 500€, leur permettent de bénéficier
d'avantages et ont un accès privilégié à une extraordinaire saison
musicale.
The ADOR – the Friends of the Royal Opera – brings together private
donors. In particular, the Friends provide the necessary financial
support for excellent artistic projects entrusted to young artists.
Contact : amisoperaroyal@gmail.com
+33 1 30 83 70 92

Le Cercle des Mécènes de l'Opéra Royal, éligible au mécénat (réduction


d'impôts de 60% du don), rassemble les entreprises qui œuvrent au
rayonnement de l'Opéra Royal. Les niveaux d'adhésion, à partir de
4000€, donnent accès à de fortes contreparties qui permettent aux
entreprises de réaliser des opérations de relations publiques de grande
qualité.
The Circle of Patrons of the Royal Opera brings together companies
that work to benefit the Royal Opera. Membership levels, starting at
€ 4,000, give access to highly valuable benefits that allow corporations
to carry out level public relations operations that include the faculty
to entertain customers at Versailles.
Contact : mecenat@chateauversailles-spectacles.fr
+33 1 30 83 76 35

47
Retrouvez la programmation et l'actualité de la saison musicale
de l'Opéra Royal sur : www.chateauversailles-spectacles.fr
RÉSERVATIONS : +33 (0)1 30 83 78 89

48
Enregistré à la Chapelle Royale du Château de Versailles
du 10 au 12 juillet 2020

Enregistrement, montage et mastering :


Dominique Daigremont et Frédéric Briant

Traductions anglaises : Christopher Bayton


Traductions allemandes : Silvia Ronelt-Berutti

Avec le soutien de la Caisse des dépôts,


mécène principal des Epopées,
l’ADOR a soutenu cette production des
Grands Motets de Lully,
l’Adami a contribué au financement
de l’enregistrement au Château de Versailles.

Collection Château de Versailles Spectacles


Château de Versailles Spectacles
Pavillon des Roulettes, grille du Dragon
78000 Versailles

Laurent Brunner, directeur


Graziella Vallée, productrice
Bérénice Gallitelli, chargée d'édition discographique
Stéphanie Hokayem, conception graphique

Retrouvez l'actualité de la saison musicale


de l'Opéra Royal sur :
www.chateauversailles-spectacles.fr
f @chateauversailles.spectacles
@CVSpectacles @OperaRoyal
Château de Versailles Spectacles

Couverture et 4e : Le Transi par Ligier Richier, Bar-le-Duc © Domaine public


/ photogravure © Fotimprim ; Photos du concert © Pascal Le Mée ;
p. 25 Stéphane Fuget © Pascal Le Mée ; p.40 Chapelle Royale © DR ;
p. 48 Marie-Antoinette, Opéra Royal © MBB – Olivier Houeix.

49
LA COLLECTION

50
51
Le Transi par Ligier Richier, Bar-le-Duc

52

Vous aimerez peut-être aussi