Département de Génie des Procédés et Environnement
Option Hygiène et Sécurité Industrielle (HSI)
Pathologies professionnelles et accidents de travail
Responsable du cours: Dr. SARRAI AEAziz
Contenu de la matière
Chapitre 1. Définitions et principes généraux des accidents de travail et
maladies professionnelles
Chapitre 2. Cadre règlementaire des accidents de travail et maladies
professionnelles
Chapitre 3. Procédures de déclaration des accidents de travail et
maladies professionnelles
Chapitre 4. Procédures de réparation des accidents de travail et
maladies professionnelles
Chapitre 5. Méthodes d’étude des accidents de travail et maladies
professionnelles : Méthodes statistiques ; Méthodes systémiques : Arbre de faits. La branche accidents du travail et maladies professionnelles de la Sécurité Sociale prend en charge les salariés victimes d’un accident sur leur lieu de travail ou le trajet qui y mène, ainsi que d’une maladie causée par le travail. 1- Introduction: La reconnaissance d’un accident ou d’une maladie professionnelle ouvre droit à une indemnisation spécifique : soins gratuits, indemnités journalières en cas d’arrêt de travail, rente lorsque la capacité de travail est diminuée. Cette couverture, concerne tous les salariés, y compris pendant leur période d’essai. 2- Accidents du travail et maladie professionnelle : les définitions Une maladie ou un accident survenu dans un cadre professionnel ouvre des droits à sa prise en charge et à l’indemnisation des dommages qui en découlent. En conséquence, leur reconnaissance répond à un contexte précis. Rappelle: Accident du travail Un accident du travail est défini comme celui qui survient pendant le travail (y compris les pauses) et sur le lieu de travail alors que le salarié est sous l’autorité de l’employeur. Il peut survenir dans l’enceinte de l’entreprise (parking, cantine), ou lorsque le salarié est en déplacement professionnel à la demande de l’employeur. L’accident doit avoir causé une lésion corporelle ou psychologique (certains cas de dépression nerveuse sont reconnus). Tous les salariés en bénéficient, quel que soit leur contrat de travail (CDI, CDD, travail temporaire...). Accident de trajet L’accident de trajet survient à un salarié pendant le parcours aller ou retour entre sa résidence principale ou secondaire et son lieu de travail, ou entre l’entreprise et le lieu habituel où il prend ses repas. Si le trajet est interrompu ou modifié pour un motif lié aux nécessités de la vie courante (achat d’aliments, de médicaments, démarches administratives), le salarié reste protégé s’il est victime d’un accident. En revanche, il ne l’est plus s’il se détourne de son trajet pour un motif personnel (rendre visite à un ami). Les accidents qui interviennent dans le cadre d’un covoiturage régulier répondent à la définition des accidents de trajet. Maladie professionnelle Est présumée professionnelle la maladie inscrite dans l’un des tableaux répertoriant ces maladies. Le salarié doit justifier qu'il a été exposé de façon habituelle au risque de la maladie. Une maladie peut également être reconnue professionnelle par recours à une expertise individuelle, confiée à un Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles, dans deux hypothèses : *la maladie dont se plaint le salarié figure bien dans un tableau, mais il ne remplit pas toutes les conditions décrites ; *la maladie n’est pas désignée dans un tableau, mais elle a été directement et essentiellement causée par le travail habituel du salarié et a entraîné son décès ou une incapacité permanente de travail d’au moins 25 %. Les déclarations obligatoires La procédure de déclaration diffère selon que le salarié est victime d’un accident ou souffre d’une maladie professionnelle. À noter qu'un intérimaire doit effectuer une déclaration auprès de la société "utilisatrice" et auprès de son entreprise de travail temporaire, son employeur, dans les 24 heures suivant l'accident. Accident de travail ou de trajet Après un accident du travail ou de trajet, la victime informe son employeur dans la journée et au plus tard dans les 24 heures, de vive voix sur le lieu de l’accident, ou par lettre recommandée. L’employeur dispose de 48 heures (non compris les weekend) pour informer la caisse primaire d’assurance-maladie. Parallèlement, il remet au salarié un formulaire (la feuille d’accident), qui lui permettra d’être indemnisé. Si l’employeur n’effectue pas cette formalité déclarative importante, le salarié peut la réaliser lui- même avant la fin de la deuxième année qui suit l’accident. Dans le même temps, le salarié fait constater les conséquences de l’accident par le médecin de son choix à qui il demande de remplir un certificat médical. En cas d'arrêt de travail, il adresse le formulaire d'arrêt à son employeur. Maladie professionnelle La victime d’une maladie professionnelle a quinze jours à compter de l’arrêt de travail pour la déclarer à la CNAS. Le salarié qui ne respecte pas ce délai ne perd pas pour autant la possibilité de faire reconnaître le caractère professionnel de sa maladie.
Il peut déclarer la maladie à la CNAS dans les deux ans à partir de
la date à laquelle il est informé par un certificat médical du lien possible entre sa maladie et une activité professionnelle. Un certificat médical établi par un médecin est joint à la déclaration. La caisse remet une feuille d’accident à la victime afin qu’elle puisse être indemnisée. La décision de la CNAS La CNAS statue (prendre une décision) sur le caractère professionnel de l'accident du travail dans les 30 jours qui suivent la date à laquelle elle a eu connaissance de la déclaration d’accident, ce délai pouvant être prolongé de deux mois. Elle dispose de trois mois (le cas échéant suivis d’une autre période de trois mois) s’il s’agit d’une maladie professionnelle. La caisse procède souvent à un examen de la victime par un médecin-conseil. En cas de désaccord sur le caractère professionnel entre le médecin du salarié et le médecin-conseil, une expertise a lieu. La caisse doit informer l’assuré par lettre recommandée avec accusé de réception qu’elle prolonge le délai d’instruction. Si elle n’envoie pas de réponse à l’assuré par lettre recommandée avec avis de réception à l’issue de ce délai, le caractère professionnel est reconnu. Maladie professionnelle ou accident du travail : frais de santé couverts à 100 % Lorsque la maladie ou l’accident est reconnu d’origine professionnelle, les dépenses de santé de la victime sont prises en charge à 100 % sur la base des tarifs de la Sécurité Sociale. Cette prise en charge couvre les frais médicaux, pharmaceutiques, de chirurgie, de rééducation, les transports sanitaires médicalement justifiés... Les frais d’hospitalisation sont également pris en charge à 100 % (sur la base du tarif de l’établissement public le plus proche) et la victime est dispensée du paiement du forfait journalier. Les prothèses dentaires et certains produits d'appareillage, inscrits sur la liste des produits pris en charge, sont couverts à 150 % par l'Assurance maladie. Cours-4 Contenu de la matière
Chapitre 1. Définitions et principes généraux des accidents de travail et
maladies professionnelles
Chapitre 2. Cadre règlementaire des accidents de travail et maladies
professionnelles
Chapitre 3. Procédures de déclaration des accidents de travail et
maladies professionnelles
Chapitre 4. Procédures de réparation des accidents de travail et
maladies professionnelles
Chapitre 5. Méthodes d’étude des accidents de travail et maladies
professionnelles : Méthodes statistiques ; Méthodes systémiques : Arbre de faits. 1. Introduction Lorsqu’il s'agit de mettre en place une politique de réparation des «ACCIDENT DU TRAVAIL - MALADIE PROFESSIONNELLE» il y a une procédure en trois phases : • La première phase consiste à déclarer l'accident ou la maladie. • La deuxième phase est la prise en charge de cet «ACCIDENT DU TRAVAIL - MALADIE PROFESSIONNELLE» mais l'employeur ou la CNAS peuvent contester le caractère professionnel d'un «ACCIDENT DU TRAVAIL - MALADIE PROFESSIONNELLE». • La troisième phase : lorsque le caractère professionnel est reconnu, le salarié est pris en charge par la sécurité sociale au titre des «ACCIDENT DU TRAVAIL - MALADIE PROFESSIONNELLE» et reçoit des prestations en nature et en espèces. Il peut aussi être déclaré en incapacité temporaire ou permanente et enfin il peut recevoir une rente lorsque son incapacité permanente est d'au moins 10 %. 2. Prestations temporaires La victime en bénéficie pendant toute la durée de l'incapacité temporaire totale (ITT) ou partielle (ITP) c'est à dire pendant la durée de l'arrêt de travail et/ou des soins (s'il n'y a pas arrêt de travail). Il existe deux sortes de prestations : Les prestations en nature, les prestations en espèces. *Les prestations en nature : La victime bénéficie de la gratuité des soins en ce qui concerne les frais médicaux, chirurgicaux, pharmaceutiques, matériels de prothèse et orthèse ainsi que la rééducation fonctionnelle et professionnelle.
*Les prestations en espèces : Indemnités journalières versées en cas
d'arrêt de travail. Le jour où s'est produit l'AT est à la charge de l'employeur. Des indemnités journalières sont versées à partir du jour suivant l'arrêt de travail jusqu'à la date de guérison ou de consolidation. La date de la 1ère constatation médicale est assimilée au jour de l'accident (AT). L'indemnité journalière est égale à 60% du salaire journalier de base pendant les 28 premiers jours d'arrêt de travail et à 80% de ce salaire à partir du 29ème jour d'arrêt de travail. 3. Prestations définitives Elles sont liées aux modes évolutifs de l'AT ou de la MP et seront attribuées en fonction des indications mentionnées sur le Certificat Médical Final (CMF) que le médecin traitant a l'obligation de rédiger. Le CMF précise s'il s'agit d'une guérison ou d'une consolidation. La guérison: est définie par l'absence de toute séquelle, c'est à dire un retour à l'état antérieur. Elle n'est bien sûr qu'apparente et peut toujours laisser place à une rechute. La consolidation :
est prononcée quand l'état de la victime n'est plus
susceptible d'évolution, du moins à court ou moyen terme. Bien que la consolidation implique la fin des soins actifs (seuls peuvent être poursuis les soins destinés à éviter une aggravation) et la fin du versement des indemnités journalières, elle ne coïncide pas obligatoirement avec la reprise d'une activité professionnelle. Les prestations définitives ne sont versées que s'il y a consolidation c'est-à-dire présence de séquelles et détermination d'un taux d'IPP (Incapacité Permanente Partielle) par le médecin conseil à partir du lendemain de la date de consolidation. La perte de capacité de travail pourra être pris en considération par les structures administratives. ● En cas d'IPP inférieure à 10 % l'indemnisation de la victime est un capital , versé en une fois pour solde de tout compte. Une IPP inférieure à 10 % n'est pas révisable. ● En cas d'IPP supérieure ou égale à 10 %, l'indemnisation est une rente. Le taux médical fixé par le médecin conseil sert à la fixation administrative du montant du capital ou de la rente. En cas de décès de l'assuré, les ayant droits peuvent bénéficier d'une rente de réversion partielle. Toute modification de l'état de santé de la victime peut donner lieu à une réévaluation de l'IPP (augmentation ou diminution) : ● à l'initiative de la victime (à tout moment pendant les deux premières années puis à des intervalles d'au moins un an ensuite). ● à l'initiative de la Caisse à des intervalles de 3 mois pendant les 2 premières années puis à des intervalles d'un an. N.B: IPP, Incapacité Permanente Partielle 4. En cas d’inaptitude La reconnaissance d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle n’entraine pas systématiquement une inaptitude au travail. C’est le médecin du travail qui, lors de la visite de reprise, déclare le travailleur apte ou inapte à la reprise de son poste de travail en fonction de son état de santé. Si un avis d’inaptitude est établi, l’employeur est dans l’obligation de proposer au travailleur dans un délai d’un mois un reclassement ou de mettre en œuvre la procédure de licenciement si ce reclassement est impossible. 5. En cas de rechute En cas de rechute (aggravation de la lésion initiale ou nouvelle lésion résultant de l’accident du travail ou de la maladie professionnelle), le médecin traitant doit établir un certificat médical de rechute au titre de l’accident du travail initial ou de la maladie professionnelle. Si la rechute est reconnue par la CNAS, le salarié peut être indemnisé de la même façon que lors de la première période de soins. Au terme de cette période de rechute, le médecin doit à nouveau établir un nouveau certificat final fixant la date de guérison ou de consolidation et le médecin conseil peut réviser le taux d’IP. Merci pour votre attention