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UNE FORME
UN OBJET
Le mot croix désigne une grande diversité d’objets, de choses : bijou, insigne,
pièce de pierre ou de bois sculpté. Elle est portée au cou, au revers du veston,
ou encore dressée sur un clocher, à un croisement de chemins, dans l’enclos
d’une église, sur une tombe… Tantôt la croix est nue, tantôt on y a sculpté le
corps d’un crucifié ce qui change sa signification.
C’est un objet symbolique parce qu’il exprime des relations, des souvenirs, une
identité, appartenance. Il établit une relation à celui qui en a fait cadeau.
Il présente un risque, un engagement pour celui qui la porte en temps de
persécution. A l’inverse, ceux qui l’honorent peuvent déclencher la fureur ceux
qui la détruisent. Détruire les symboles, c’est faire violence aux personnes dans
leur identité même, dans ce qu’elles ont de plus profond, de plus précieux.
Dans les cultures qui ont été imprégnées de christianisme, le mot croix peut
désigner une épreuve, un fardeau que l’on porte. Ce qui suppose de connaitre
l’Evangile et le mystère de la croix. Il ne s’agit pas d’abord de la croix comme
objet, mais comme un événement. Elle représente l’expérience humaine et
divine de celui qui est mort, la personne même de Jésus crucifié.
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UN MYSTERE
La croix est un grand mystère : pour St Paul, mystère veut dire révélation (et
non pas l’impossibilité de connaitre et de comprendre), manifestation humaine
d’une réalité divine. La croix du Christ est un mystère parce qu’elle nous révèle
jusqu’où est allé l’Amour de Dieu pour l’humanité.
La croix est bien une réalité humaine et historique, instrument de torture pour un
condamné à la peine de mort.
Jésus, prophète puissant en paroles et en actes, innocent et sans défense, a bien
été crucifié et à expiré sur une croix au lieu dit « Golgotha »
Un scandale et un échec d’abord. Comment Dieu a-t-il pu laisser mourir son fils
innocent comme un condamné à mort de droit commun ? Les disciplines
espéraient un libérateur, un sauveur et le voila crucifié.
Une merveille ensuite. A la lumière de la Résurrection, ils se rappelleront les
paroles de Jésus : « Pas de plus grand amour que de donner pour ceux qu’on
aime ».
La croix, lieu de honte et de désespoir devient pour les disciples croix glorieuse
et triomphante.
Manifestation la plus grande et la plus extrême de la tendresse de Dieu et
victoire sur la violence, la haine et la mort. St Jean y verra déjà la manifestation
de Jésus, de sa Résurrection (ch12).
C’est bien Jésus crucifié que Dieu a glorifié et relevé diront les apôtres
On comprend que la croix soit devenue un symbole très important pour les
chrétiens, comme forme pour leurs églises, leur maison, leur territoire, gestes
dans leur prière et leurs
célébrations.
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LA CROIX DANS LA PRIERE ET LA LITURGIE
Le signe de croix tracé sur des choses, des objets ne vise pas à leur donner un
pouvoir magique. Il exprime la bénédiction de Dieu et rappelle le lien
entre ceux qui les prennent, les lisent, les portent, et la personne du
Christ. Il peut être tracé sur le livre de l’Evangile, sur le pain, et le vin, gravé sur
le cierge pascale.
Le geste vertical de la main pour se toucher le front puis le cœur, suivi du geste
horizontal de la main qui va d’une épaule à l’autre en disant la bénédiction
baptismale : « Au non du Père et du Fils et du Saint Esprit » ne vise pas
simplement à informer les autres que nous sommes chrétiens.
C’est un symbole qui marque notre personne, nous relie au Christ et nous
engage.
Il nous replonge personnellement et ensemble corporellement dans le mystère
trinitaire de notre baptême, dans le mystère de la croix.
Nous le faisons avant une prière, au commencement d’une célébration.
Avant d’écouter l’Evangile, nous le faisons avec le pouce au front, à la bouche et
à la poitrine pour que la parole de Dieu éclaire notre esprit, résonne sur nos
lèvres et entre dans notre cœur.
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Dans les célébrations