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LA CROIX NOUS RELIE AU CHRIST

A quoi pensons-nous quand nous entendons le mot


croix ?
A une forme ? A un signe ? A un objet ? A un lieu ? A un
geste ? A un Journal…
Tout dépend du contexte où nous l’entendons, de notre
culture aussi.

UNE FORME

La croix a du sens pour d’autres que les chrétiens.


C'est un croisement d’une ligne verticale et d’une ligne horizontale.
Elle est liée à la position du corps lorsqu’il est dressé debout: du sol où reposent
les pieds, vers le ciel où s’élève la tête, puis d’un point à l’autre de l’horizon
quand s’étendent les bras. En ce sens, la croix rejoint une dimension profonde de
l’homme, la position de son corps dans l’espace.
Ainsi les chrétiens parleront volontiers de l’arbre croix, de la croix planté en
terre, unissant la terre au ciel.

UN OBJET

Le mot croix désigne une grande diversité d’objets, de choses : bijou, insigne,
pièce de pierre ou de bois sculpté. Elle est portée au cou, au revers du veston,
ou encore dressée sur un clocher, à un croisement de chemins, dans l’enclos
d’une église, sur une tombe… Tantôt la croix est nue, tantôt on y a sculpté le
corps d’un crucifié ce qui change sa signification.
C’est un objet symbolique parce qu’il exprime des relations, des souvenirs, une
identité, appartenance. Il établit une relation à celui qui en a fait cadeau.
Il présente un risque, un engagement pour celui qui la porte en temps de
persécution. A l’inverse, ceux qui l’honorent peuvent déclencher la fureur ceux
qui la détruisent. Détruire les symboles, c’est faire violence aux personnes dans
leur identité même, dans ce qu’elles ont de plus profond, de plus précieux.

UNE EXPERIENCE HUMAINE

Dans les cultures qui ont été imprégnées de christianisme, le mot croix peut
désigner une épreuve, un fardeau que l’on porte. Ce qui suppose de connaitre
l’Evangile et le mystère de la croix. Il ne s’agit pas d’abord de la croix comme
objet, mais comme un événement. Elle représente l’expérience humaine et
divine de celui qui est mort, la personne même de Jésus crucifié.

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UN MYSTERE

La croix est un grand mystère : pour St Paul, mystère veut dire révélation (et
non pas l’impossibilité de connaitre et de comprendre), manifestation humaine
d’une réalité divine. La croix du Christ est un mystère parce qu’elle nous révèle
jusqu’où est allé l’Amour de Dieu pour l’humanité.
La croix est bien une réalité humaine et historique, instrument de torture pour un
condamné à la peine de mort.
Jésus, prophète puissant en paroles et en actes, innocent et sans défense, a bien
été crucifié et à expiré sur une croix au lieu dit « Golgotha »

Elle est aussi un signe de contradiction.


Cette contradiction est au cœur de la foi chrétienne.
Selon les époques et les sensibilités, elle restera nue
(Jésus est ressuscité et monté aux cieux), portera un
crucifié au corps torturé par la douleur ou un homme
serein et vêtu d’un habit de gloire.

La mort de Jésus sur la croix a été vécue par les témoins de


l’événement, par ses amis comme un scandale mais aussi après la Résurrection
comme une merveille.

Un scandale et un échec d’abord. Comment Dieu a-t-il pu laisser mourir son fils
innocent comme un condamné à mort de droit commun ? Les disciplines
espéraient un libérateur, un sauveur et le voila crucifié.
Une merveille ensuite. A la lumière de la Résurrection, ils se rappelleront les
paroles de Jésus : « Pas de plus grand amour que de donner pour ceux qu’on
aime ».

La croix, lieu de honte et de désespoir devient pour les disciples croix glorieuse
et triomphante.
Manifestation la plus grande et la plus extrême de la tendresse de Dieu et
victoire sur la violence, la haine et la mort. St Jean y verra déjà la manifestation
de Jésus, de sa Résurrection (ch12).
C’est bien Jésus crucifié que Dieu a glorifié et relevé diront les apôtres

On comprend que la croix soit devenue un symbole très important pour les
chrétiens, comme forme pour leurs églises, leur maison, leur territoire, gestes
dans leur prière et leurs
célébrations.

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LA CROIX DANS LA PRIERE ET LA LITURGIE

Le signe de la croix est le geste le plus familier


des chrétiens. Plus qu’un signe à comprendre, ce
geste est un véritable symbole à condition qu’il
soit bien réalisé et habité.

Le signe de croix tracé sur des choses, des objets ne vise pas à leur donner un
pouvoir magique. Il exprime la bénédiction de Dieu et rappelle le lien
entre ceux qui les prennent, les lisent, les portent, et la personne du
Christ. Il peut être tracé sur le livre de l’Evangile, sur le pain, et le vin, gravé sur
le cierge pascale.

Sur notre corps

Le geste vertical de la main pour se toucher le front puis le cœur, suivi du geste
horizontal de la main qui va d’une épaule à l’autre en disant la bénédiction
baptismale : « Au non du Père et du Fils et du Saint Esprit » ne vise pas
simplement à informer les autres que nous sommes chrétiens.
C’est un symbole qui marque notre personne, nous relie au Christ et nous
engage.
Il nous replonge personnellement et ensemble corporellement dans le mystère
trinitaire de notre baptême, dans le mystère de la croix.
Nous le faisons avant une prière, au commencement d’une célébration.
Avant d’écouter l’Evangile, nous le faisons avec le pouce au front, à la bouche et
à la poitrine pour que la parole de Dieu éclaire notre esprit, résonne sur nos
lèvres et entre dans notre cœur.

Sur l’assemblée des chrétiens

Le prêtre, à la fin de la messe ou d’une prière, bénit l’assemblée au nom du


Christ en traçant sur elle le signe de la croix pour que chacun de ses membres
soit fidèle à son baptême, témoin vivant de l’Evangile et de la croix.

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Dans les célébrations

La croix occupe une place importante dans la liturgie.

Tout d’abord, pendant la semaine Sainte:

Le dimanche des Rameaux, elle est décorée de palmes


ou de buis. Ce bois reverdi annonce déjà la Résurrection.

Le Vendredi saint (et le 14 septembre fête de la Croix


glorieuse) elle est honorée comme croix glorieuse, alors
qu’on fait mémoire de la Passion, de la Mort et de la
Résurrection du Seigneur. Elle est portée, montrée, acclamée, vénérée et
embrassée. Autant de gestes concrets qui expriment et ravivent le lien entre les
chrétiens et la personne de Jésus sauveur. Autant de manière de rappeler
l’aspect sérieux et dramatique de la Passion de Jésus, mais aussi de chanter sa
victoire.

A la messe elle es posée sur l’autel, portée


en procession. Quand ils célèbrent, les
chrétiens l’ont toujours ainsi sous les yeux.

Sur les baptisés et les confirmés


Au début de la célébration le prêtre, les parents, parrains et marraines
« marquent le baptisé de la croix qui est le signe du Christ sauveur ».
A la confirmation, l’évêque trace avec l’huile sainte une croix sur le front de
chacun en lui disant : « Sois marqué de l’esprit Saint, le don de Dieu ».

Remise à la profession de foi


Le prêtre, un parent, un catéchiste ou un représentant de la paroisse remet à
chaque jeune une croix généralement en bois. Cette croix rappelle le signe de la
croix que le prêtre a tracé sur le front de l’enfant lors du baptême.
Elle relie à l’amour de Jésus pour les hommes.

Père Michel SOUARNEC


Diocèse de Quimper
POINTS DE REPERE n°162 février 1998

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