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Dossier évolutions récentes et
spécial perspectives
Si la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) existe, de Tampere, les 15 et 16 octobre 1999, le Conseil euro-
sous diverses appellations, depuis plus de soixante ans, péen qualifia la reconnaissance mutuelle de « pierre
la coopération judiciaire en matière pénale constitue un angulaire » de la coopération judiciaire en matière tant
domaine de compétence de la Cour relativement récent. civile que pénale. L’idée sous-jacente était notamment
de permettre une amélioration rapide de la coopéra-
Marquée par ses débuts en marge des Communautés,
tion judiciaire en matière pénale sans devoir procéder
en partant de la coopération intergouvernementale et
à une harmonisation des législations pénales des Etats
plutôt informelle dans le cadre du groupe TREVI dans
membres2.
les années 1970 et les initiatives lancées dans le cadre
de la coopération politique européenne dans les années La décision-cadre 2002/584 relative au mandat d’arrêt
1980, en passant par l’accord de Schengen de 1985 et européen (DC MAE)3, fut la première mise en œuvre du
le « groupe de coordinateurs de Rhodes » qui, en 1989, principe de reconnaissance mutuelle en matière pénale.
proposa le « document de Palma ». La coopération judi- Les négociations de cet instrument au sein du Conseil,
ciaire en matière pénale a fait son entrée dans le droit malgré leurs débuts difficiles, furent accélérées à la suite
primaire dans le Traité de Maastricht, en tant que « troi- des attentats du 11 septembre 2001 et aboutirent rapi-
sième pilier ». dement à l’adoption de cet instrument, au prix peut-être
parfois de la clarté du texte.
Le Traité d’Amsterdam, qui fit glisser vers le premier pilier
les politiques relatives aux contrôles aux frontières, à Depuis la fin de la période transitoire prévue par l’ar-
l’asile et à l’immigration ainsi que la coopération judi- ticle 10 du Protocole no 36 annexé aux TUE et TFUE par le
ciaire en matière civile et qui consacra dans les Traités Traité de Lisbonne, le 1er décembre 2014, la compétence
l’objectif de maintenir et de développer l’Union en tant de la Cour dans la dimension pénale de l’ELSJ est désor-
qu’espace de liberté, de sécurité et de justice (ELSJ), insti- mais soumise, à quelques exceptions près, au régime
tua la possibilité pour les juridictions des Etats membres commun.
qui avaient fait une déclaration en ce sens, d’interroger la
Dans ce contexte, la Cour est de plus en plus souvent
Cour, à titre préjudiciel, sur l’interprétation et la validité
interrogée par les juridictions des Etats membres sur l’in-
de certaines catégories d’actes adoptés dans le cadre du
terprétation d’actes adoptés pour faciliter la coopération
troisième pilier.
judiciaire en matière pénale entre les Etats membres de
Afin d’établir un tel ELSJ, le Conseil européen décida de l’Union européenne, en particulier la DC MAE. La Cour a
se fonder sur le principe de reconnaissance mutuelle, un déjà rendu une trentaine d’arrêts en matière de mandat
principe qui a joué un rôle déterminant dans l’achève- d’arrêt européen, dont environ un tiers en formation de
ment du marché intérieur1. Lors de sa réunion spéciale grande chambre.
1.
Conseil européen, Conclusions de la présidence du Conseil européen de Tampere, 15 et 16 octobre 1999, point 33.
2.
K. Lenaerts, « The Principle of Mutual Recognition in the Area of Freedom, Security and Justice », The Fourth Annual Sir Jeremy Lever Lecture, All Souls
College, University of Oxford, 30 janvier 2015, pp. 1‑2.
3.
Décision-cadre 2002/584/JAI du Conseil, du 13 juin 2002, relative au mandat d’arrêt européen et aux procédures de remise entre Etats membres (JO
2002, L 190, p. 1), telle que modifiée par la décision-cadre 2009/299/JAI du Conseil, du 26 février 2009 (JO 2009, L 81, p. 24).
4.
K. Weis, « The European Arrest Warrant–A victim of its own success? », NJECL, vol. 2, no 2, 2011, pp. 124‑132.
5.
Voir, notamment, conclusions de l’avocat général Yves Bot présentées le 2 mars 2016 dans l’affaire Bob-Dogi, C‑241/15, EU:C:2016:131, points 77 et
suivants.
6.
A. Weyembergh, « The Puigdemont case exposes challenges in the European Arrest Warrant », CEPS, 13 décembre 2017, p. 3.
7.
Voir, notamment, E. Bribosia et A. Weyembergh, « Confiance mutuelle et droits fondamentaux : ‘Back to the future’ », CDE, no 2, 2016, p. 473 et L. Lebœuf,
Droit européen de l’asile au défi de la confiance mutuelle, Limal, Anthemis, 2016, pp. 21‑59.
8.
Voir, en ce sens, CJUE, arrêt du 11 février 2003, Gözütok et Brügge, C-187/01 et C-385/01, EU:C:2003:87, point 33.
9.
Conseil européen, Conclusions de la présidence du Conseil européen de Tampere, 15 et 16 octobre 1999, point 1 et annexe.
10.
CJUE, avis 2/13, du 18 décembre 2014, EU:C:2014:2454, point 168.
11.
Ibid., point 191.
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Dossier
spécial
Le principe de confiance mutuelle trouve application leurs ordres juridiques nationaux respectifs sont en
dans de nombreux aspects de l’ELSJ, notamment le sys- mesure de fournir une protection équivalente et effec-
tème du mandat d’arrêt européen et le régime d’asile tive des droits fondamentaux reconnus au niveau de
européen commun. En effet, tant le mécanisme du l’Union, en particulier dans la Charte15.
mandat d’arrêt européen que le système de Dublin12
S’agissant du système commun européen d’asile, la Cour
supposent, pour pouvoir fonctionner, une confiance
a néanmoins précisé, en se référant notamment à l’arrêt
mutuelle dans le respect par chaque Etat membre des
de la Cour européenne des droits de l’homme (Cour EDH)
droits fondamentaux reconnus par le droit de l’Union
M.S.S. c. Belgique et Grèce16, que, s’il doit être présumé
notamment, s’agissant du système de Dublin, de l’ar-
que le traitement réservé aux demandeurs d’asile dans
ticle 18 de la Charte, qui prévoit que le droit d’asile est
chaque Etat membre est conforme aux exigences de la
garanti dans le respect de la convention de Genève.
Charte, à la convention de Genève ainsi qu’à la conven-
tion européenne de sauvegarde des droits de l’homme
B. Un principe d’importance fondamentale et des libertés fondamentales (CEDH), il ne saurait être
dans le système du mandat d’arrêt exclu que ce système rencontre, en pratique, des difficul-
européen tés majeures de fonctionnement dans un Etat membre
déterminé, de sorte qu’il existe un risque sérieux que des
La DC MAE, qui est fondée sur le principe de reconnais-
demandeurs d’asile soient, en cas de transfert vers cet
sance mutuelle, a pour objet de remplacer le système
Etat membre, traités d’une manière incompatible avec
d’extradition multilatéral entre Etats membres par un sys-
leurs droits fondamentaux17.
tème simplifié et plus efficace de remise entre autorités
judiciaires des personnes condamnées ou soupçonnées Ainsi, la Cour a jugé qu’il incombe aux Etats membres
aux fins de l’exécution de jugements ou de poursuites13. de ne pas transférer un demandeur d’asile vers l’Etat
membre responsable lorsqu’ils ne peuvent ignorer que
Il résulte de la jurisprudence constante de la Cour que le
les défaillances systémiques de la procédure d’asile et
principe de reconnaissance mutuelle implique, en vertu
des conditions d’accueil des demandeurs d’asile dans cet
de l’article 1er, paragraphe 2, de la DC MAE, que les Etats
Etat membre constituent des motifs sérieux et avérés de
membres sont en principe tenus de donner suite à un
croire que le demandeur courra un risque réel d’être sou-
mandat d’arrêt européen. Ces derniers ne peuvent refu-
mis à des traitements inhumains ou dégradants au sens
ser d’exécuter un tel mandat que dans les cas de non-
de l’article 4 de la Charte18.
exécution prévus par la DC MAE et ils ne peuvent subor-
donner son exécution qu’aux seules conditions prévues La question s’est ensuite posée de savoir si cette jurispru-
par celle-ci14. dence développée dans le cadre du système commun
européen d’asile était transposable mutatis mutandis au
Comme l’a souligné la CJUE, le principe de reconnais-
système du mandat d’arrêt européen, une question à
sance mutuelle, sur lequel est fondé le système du man-
laquelle la CJUE a été confrontée dans l’affaire Aranyosi et
dat d’arrêt européen, repose lui-même sur la confiance
Căldăraru (C-404/15 et C-659/15 PPU)19.
réciproque entre les Etats membres quant au fait que
12.
Règlement (UE) no 604/2013 du Parlement européen et du Conseil, du 26 juin 2013, établissant les critères et mécanismes de détermination de l’Etat
membre responsable de l’examen d’une demande de protection internationale introduite dans l’un des Etats membres par un ressortissant de pays
tiers ou un apatride (JO 2013, L 180, p. 31).
13.
Voir considérants no 5 et 7 de la DC MAE ainsi que CJUE, arrêt du 26 février 2013, Melloni, C-399/11, EU:C:2013:107, points 36 et 37.
14.
CJUE, arrêt du 16 juillet 2015, Lanigan, C 237/15 PPU, EU:C:2015:474, point 36 et jurisprudence citée.
15.
CJUE, arrêt du 30 mai 2013, F., C-168/13 PPU, EU:C:2013:358, point 50
16.
Cour EDH, arrêt du 21 janvier 2011, M.S.S. c. Belgique et Grèce, nº 30696/09.
17.
CJUE, arrêt du 21 décembre 2011, N. S. e.a., C-411/10 et C-493/10, EU:C:2011:865, points 80 et 81.
18.
CJUE, arrêts du 21 décembre 2011, N. S. e.a., C-411/10 et C-493/10, EU:C:2011:865, point 94, du 14 novembre 2013, Puid, C-4/11, point 30 et du
10 décembre 2013, Abdullahi, C-394/12, EU:C:2013:813, point 60.
19.
L’avocat général Eleanor Sharpston avait analysé cette question dans ses conclusions présentées le 18 octobre 2012 l’affaire Radu (C‑396/11,
EU:C:2012:648), mais la Cour ne s’est pas penchée sur cette question dans l’arrêt rendu dans cette affaire (CJUE, arrêt du 29 janvier 2013, EU:C:2013:39)
car cela n’était pas nécessaire pour fournir une réponse utile à la juridiction de renvoi au vu des circonstances particulières de ladite affaire.
20.
Cour EDH, Varga et autres c. Hongrie, nos 14097/12, 45135/12, 73712/12, 34001/13, 44055/13 et 64586/13, du 10 mars 2015 (affaire pilote) et Cour EDH,
Voicu c. Roumanie, no 22015/10, Bujorean c. Roumanie, no 13054/12, Constantin Aurelian Burlacu c. Roumanie, no 51318/12 ainsi que Mihai Laurenţiu
Marin c. Roumanie, no 79857/12. Voir également Cour EDH, Rezmiveș et autres c. Roumanie, nos 61467/12, 39516/13, 48231/13 et 68191/13, du 25 avril
2017 (affaire pilote).
21.
CJUE, arrêt du 5 avril 2016, Aranyosi et Căldăraru, C-404/15 et C-659/15 PPU, EU:C:2016:198, points 77 et 78.
22.
Ibid., points 78 et 84.
23.
Ibid., point 82.
24.
Ibid., points 88, 89, 91, 92 et 94.
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membre d’émission, devrait permettre à l’autorité judi- tionnelles » imposant d’écarter la présomption que le
ciaire de l’Etat membre d’exécution de déterminer si elle traitement réservé aux personnes détenues dans ce
peut remettre la personne concernée à l’Etat membre dernier Etat membre est conforme aux exigences de la
d’émission ou si elle doit reporter sa décision et, le cas Charte.
échéant, mettre fin à la procédure de remise25.
La Cour n’a, en effet, pas encore été confrontée à une
La Cour a également précisé que, afin de vérifier l’exis- telle question dans le cadre du système du mandat d’ar-
tence d’un risque réel pour la personne concernée d’être rêt européen. Une telle question a été soulevée devant
soumise à un traitement inhumain ou dégradant en la juridiction de renvoi irlandaise dans l’affaire Lanigan27,
raison des conditions de sa détention envisagées dans concernant l’exécution d’un mandat d’arrêt européen
l’Etat membre d’émission, l’autorité judiciaire de l’Etat émis par le Royaume-Uni, mais n’a pas été posée à la
membre d’exécution doit, en l’application de l’article 15, Cour.
paragraphe 2, de la DC MAE, demander à l’autorité judi-
Ni l’avis 2/13, ni l’arrêt Aranyosi et Căldăraru ne paraissent
ciaire de l’Etat membre d’émission la fourniture d’ur-
exclure la possibilité de considérer que des circonstances
gence de toute information complémentaire nécessaire
individuelles peuvent constituer des « circonstances
en ce qui concerne les conditions dans lesquelles il est
exceptionnelles » imposant d’écarter la présomption que
envisagé de détenir la personne concernée dans ce der-
le traitement réservé aux personnes détenues dans l’Etat
nier Etat membre. L’autorité judiciaire de l’Etat membre
membre d’émission est conforme aux exigences de la
d’émission est, quant à elle, tenue de fournir les informa-
Charte.
tions demandées dans le délai éventuellement fixé dans
la demande26. Il convient également de relever que la Cour a récem-
ment été confrontée à une situation de risque pure-
B. Au-delà de l’arrêt Aranyosi et Căldăraru ment individuel dans l’affaire C.K.28, dans le contexte
du système commun européen d’asile. Dans cet arrêt,
Malgré les clarifications apportées par l’arrêt Aranyosi qui reprend en partie le raisonnement développé par la
et Căldăraru quant aux obligations qui incombent aux Cour dans l’arrêt Aranyosi et Căldăraru, la Cour a jugé que,
autorités compétentes des Etats membres lorsqu’elles même en l’absence de raisons de croire à l’existence de
se retrouvent face à des indices concrets selon lesquels défaillances systémiques de la procédure d’asile et des
les conditions de détention dans l’Etat membre d’émis- conditions d’accueil des demandeurs d’asile dans l’Etat
sion ne respectent pas les standards minimaux pour être membre responsable, dans des circonstances dans les-
conformes à l’article 4 de la Charte, l’autorité judiciaire quelles le transfert d’un demandeur d’asile présentant
de l’Etat membre d’exécution peut demeurer confrontée une affection mentale ou physique particulièrement
à des difficultés qui n’ont pas fait l’objet d’un examen par grave entraînerait le risque réel et avéré d’une détériora-
la Cour. tion significative et irrémédiable de son état de santé, ce
En particulier, dans l’hypothèse où cette autorité pos- transfert constituerait un traitement inhumain et dégra-
sède des indices concrets témoignant d’un risque indi- dant au sens de l’article 4 de la Charte29.
viduel pour la personne concernée d’être soumise à des Une autre question complexe à laquelle demeurent
traitements inhumains ou dégradants en cas de remise, confrontées les autorités judiciaires des Etats membres
sans qu’il y ait lieu de craindre qu’il existe des défail- d’exécution, lorsqu’elles sont confrontées à des indices
lances systémiques ou généralisées des conditions de concrets selon lesquels les conditions de détention dans
détention dans l’Etat membre d’émission, se poserait la l’Etat membre d’émission ne respectent pas les stan-
question de savoir si un tel risque individuel peut être dards minimaux pour être conformes à l’article 4 de la
considéré comme constituant des « circonstances excep-
25.
Ibid., point 104.
26.
Ibid., points 95 et 97.
27.
CJUE, arrêt du 16 juillet 2015, Lanigan, C 237/15 PPU, EU:C:2015:474.
28.
CJUE, arrêt du 16 février 2017, C. K. e.a., C-578/16 PPU, EU:C:2017:127.
29.
Ibid., points 71, 73, 74 et 96.
30.
CJUE, arrêt du 23 janvier 2018, Piotrowski, C-367/16, EU:C:2018:27, point 50 et jurisprudence citée.
31.
Voir, par exemple, l’affaire pendante C-216/18 PPU, Minister for Justice and Equality (défaillances du système judiciaire).
32.
Voir, notamment, arrêts de la Cour de cassation (France), Crim., 12 juillet 2016, no 16-84.000 et de la Corte suprema di cassazione (Cour de cassation,
Italie), Sezione sesta penale, 9 novembre 2017, no 53031 ainsi que ordonnances de la Højesteret (Cour suprême, Danemark), du 31 mai 2017, UfR
2017.2616 H et UfR 2016.3573 Ø. Ces deux ordonnances de la Højesteret on fait l’objet d’un commentaire approfondi par Jørn Vestergaard. Voir J. Ves-
tergaard, « Udlevering til umenneskelig eller nedværdigende behandling », in S. Bønsing, T. Elholm, S. Sandfeld Jakobsen et Lene Wacher Lentz (dir.), I
forskningens og formidlingens tjeneste : Festskrift til professor Lars Bo Langsted, Copenhagen, Ex Tuto, 2018, pp. 403 à 432.
33.
High Court of Justice (Haute Cour de justice, Angleterre et pays de Galles), Queen’s Bench Division (Divisional Court), Kirchanov et autres c. Bulgarie,
[2017] EWHC QB 827, [2017] EWHC 1285 (Admin) et [2017] EWHC 2048 (Admin).
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