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Le phase-shift keying (ou PSK, soit « modulation par changement de phase[1] ») désigne une famille de

formes de modulations numériques qui ont toutes pour principe de véhiculer de l'information binaire
via la phase d'un signal de référence (porteuse), et exclusivement par ce biais.

Comme pour toute technique de modulation numérique, la phase en question ne peut prendre qu'un
nombre fini de valeurs. Chacune de ces valeurs représente un unique nombre binaire, dont la taille (et
donc la quantité d'information transmise) dépend du nombre de valeurs possibles pour la phase.
Généralement, pour une modulation PSK donnée, les nombres binaires représentés sont tous de même
taille.

Les formes de PSK les plus utilisées sont la BPSK (Bi ou 2-PSK : deux valeurs de phase possibles), la QPSK
(Quad ou 4-PSK : quatre valeurs de phase possibles) et la DPSK (Differential-PSK : où l'information est
contenue non pas dans une valeur absolue de phase, mais dans le déphasage entre deux signaux
successifs).

Définition

Pour déterminer les erreurs de manière mathématique, voici les définitions utiles pour la suite :

{\displaystyle E_{b}}E_b = énergie par bit

{\displaystyle E_{s}}E_s = énergie-par-symbole = {\displaystyle kE_{b}}kE_b avec k bits par symbole

{\displaystyle T_{b}}T_{b} = durée d'un bit (inverse du débit binaire)

{\displaystyle T_{s}}T_{s} = durée d'un symbole

{\displaystyle N_{0}/2}N_0/2 = densité spectrale de bruit (W/Hz)

{\displaystyle P_{b}}P_{b} = probabilité d'une erreur de bit

{\displaystyle P_{s}}P_{s} = probabilité d'une erreur de symbole

{\displaystyle Q(x)={\frac {1}{\sqrt {2\pi }}}\int _{x}^{\infty }e^{-{\frac {1}{2}}t^{2}}\,dt={\frac {1}


{2}}\operatorname {erfc} \left({\frac {x}{\sqrt {2}}}\right),\ x\geq 0}{\displaystyle Q(x)={\frac {1}{\sqrt
{2\pi }}}\int _{x}^{\infty }e^{-{\frac {1}{2}}t^{2}}\,dt={\frac {1}{2}}\operatorname {erfc} \left({\frac {x}
{\sqrt {2}}}\right),\ x\geq 0}.
Diagramme de constellation pour QPSK (codage gray binaire).

Souvent connue sous le nom de 4-PSK ou QPSK, cette modulation utilise un diagramme de constellation
à quatre points, à équidistance autour d'un cercle. Avec quatre phases, QPSK peut coder deux bits par
symbole, cf. schéma code de Gray. Cela permet de multiplier le débit binaire par deux comparé à un
système BPSK tout en maintenant la bande passante du signal, ou de maintenir le débit en réduisant la
bande passante utilisée par deux.

Bien que le QPSK puisse être vu comme une modulation en quadrature, il est aussi simple de le
considérer comme deux modulations indépendantes. Avec cette interprétation, les bits pairs (ou
impairs) sont utilisés pour moduler la composante In-Phase(I), tandis que les bits impairs (ou pairs) sont
utilisés pour la Quadrature-phase (Q). BPSK est utilisé sur les deux porteuses et peuvent être
démodulées indépendamment.

La probabilité d'une erreur de bit en QPSK est la même qu'en BPSK :

{\displaystyle P_{b}=Q\left({\sqrt {\frac {2E_{b}}{N_{0}}}}\right)}P_b = Q\left(\sqrt{\frac{2E_b}


{N_0}}\right).

Cependant, avec deux bits par symbole, le taux d'erreur par symbole augmente :

{\displaystyle \,\!P_{s}}\,\!P_s {\displaystyle =1-\left(1-P_{b}\right)^{2}}= 1 - \left( 1 - P_b \right)^2

{\displaystyle =2Q\left({\sqrt {\frac {E_{s}}{N_{0}}}}\right)-\left[Q\left({\sqrt {\frac {E_{s}}


{N_{0}}}}\right)\right]^{2}}= 2Q\left( \sqrt{\frac{E_s}{N_0}} \right) - \left[Q \left( \sqrt{\frac{E_s}{N_0}}
\right)\right]^2.

Si le rapport signal sur bruit est élevé (comme c'est le cas en pratique pour des systèmes QPSK), la
probabilité d'erreur symbole peut être approximée par :
{\displaystyle P_{s}\approx 2Q\left({\sqrt {\frac {E_{s}}{N_{0}}}}\right)=erfc\left({\sqrt {\frac {E_{s}}
{2N_{0}}}}\right)=erfc\left({\sqrt {\frac {E_{b}}{N_{0}}}}\right)}{\displaystyle P_{s}\approx 2Q\left({\sqrt
{\frac {E_{s}}{N_{0}}}}\right)=erfc\left({\sqrt {\frac {E_{s}}{2N_{0}}}}\right)=erfc\left({\sqrt {\frac {E_{b}}
{N_{0}}}}\right)}

Comme avec BPSK il y a un problème d'ambigüité sur la phase pour le receveur et l'encodage différentiel
de QPSK est souvent utilisé en pratique.

Implémentation Modifier

L'implémentation de QPSK est plus générale et d'un ordre PSK plus élevé que BPSK. L'écriture des
symboles liés au diagramme de constellation en termes de composantes sinus et cosinus est
représentée par :

{\displaystyle s_{i}(t)={\sqrt {\frac {2E_{s}}{T}}}\cos \left(2\pi f_{c}t+(2i-1){\frac {\pi }


{4}}\right),i=1,2,3,4}s_i(t) = \sqrt{\frac{2E_s}{T}} \cos \left ( 2 \pi f_c t + (2i -1) \frac{\pi}{4}\right ), i = 1, 2,
3, 4 .

Avec, donc, les quatre valeurs de phases suivantes : {\displaystyle \pi /4}\pi/4, {\displaystyle 3\pi
/4}3\pi/4, {\displaystyle 5\pi /4}5\pi/4 and {\displaystyle 7\pi /4}7\pi/4.

Les deux composantes du signal sont données par les fonctions de base suivantes :

{\displaystyle \phi _{1}(t)={\sqrt {\frac {2}{T_{s}}}}\cos(2\pi f_{c}t)}\phi_1(t) = \sqrt{\frac{2}{T_s}} \cos


(2 \pi f_c t)

{\displaystyle \phi _{2}(t)={\sqrt {\frac {2}{T_{s}}}}\sin(2\pi f_{c}t)}\phi_2(t) = \sqrt{\frac{2}{T_s}} \sin


(2 \pi f_c t)

La fonction de base {\displaystyle \phi _{1}(t)}\phi_1(t) donne la composante I ou In-phase et


{\displaystyle \phi _{2}(t)}\phi_2(t) la composante Q ou Quadrature permettant ainsi de représenter les
états de phase du signal par quatre points dans le diagramme de constellation (voir ci-dessus).

{\displaystyle \left(\pm {\sqrt {E_{s}/2}},\pm {\sqrt {E_{s}/2}}\right)}\left ( \pm \sqrt{E_s/2}, \pm


\sqrt{E_s/2} \right ).
Le facteur {\displaystyle 1/2}1/2 indique que la puissance totale est également répartie entre les deux
porteuses.

En comparant ces expressions avec celles de BPSK, on remarque que QPSK peut s'interpréter comme
deux signaux BPSK indépendants. QPSK peut être implémenté de différentes façons. Le schéma ci-
dessous représente la structure et les composantes principales de la transmission d'un signal modulé
par QPSK. Les deux symboles correspondant chacun à un état de phase dans le diagramme de
constellation BPSK (voir section 2) ne relève pas d'un scindage du débit binaire par porteuse comme
montré dans le schéma ci-dessous.

Schéma de principe de la transmission du signal QPSK. Le train binaire entrant est partagé entre les
composantes In-phase et Quadrature. Les trains de bits sortant du démultiplexeur sont modulés
séparément à l'aide d'une fonction de base orthogonale. Dans cette implémentation, deux sinusoïdes
sont utilisées. Par la suite, les deux signaux ainsi obtenus sont recombinés pour former le signal QPSK.
Les encodeurs ne retournent pas de polarité à bit 0 (NRZ). Ceux-ci peuvent être placés devant la source
de données binaires, mais ici, ils sont disposés après pour illustrer conceptuellement la différence entre
les signaux numériques et analogiques contribuant à la modulation numérique.

Schéma de principe de la réception du signal QPSK. Les filtres peuvent être remplacés par des
corrélateurs. Chaque dispositifs de détection utilise une valeur seuil de référence pour déterminer si un
1 ou un 0 est détecté.

Signaux QPSK dans le domaine temporel Modifier

Le signal à moduler représenté sur la figure ci-dessous est donné pour un train de bits aléatoire réparti
sur l'intervalle de données Data. Les deux ondes porteuses situées dans la partie supérieure du schéma
correspondent respectivement à la composante cosinus (I ou In-phase) et la composante sinus (Q ou
Quadrature). Les bits impairs sont assignés à la composante In-phase et les bits pairs à la composante
Quadrature (le premier bit est forcé à 1). La résultante de la somme des deux composantes I et Q donne
le signal représenté en bas de la figure. Les sauts de phase sur chaque composante peuvent être
considérés comme des changements de phase PSK survenant au démarrage d'une période binaire. La
forme d'onde du haut prise isolément correspond à la description de BPSK donnée en section 2.
Diagramme temporel QPSK. Le train de bits est affiché sous l'axe des temps T. Les deux composantes du
signal avec leurs bits d'affectation sont représentées dans la partie haute du diagramme. L'onde du bas
correspond à la combinaison des deux composantes. Notez les changements brusques de phase pour
certaines valeurs du temps T !

Ici, le mot binaire véhiculé par l'onde de forme est : 1 1 0 0 0 1 1 0.

Par rapport à ce mot binaire, on a :

Bits impairs (en gras et soulignés) correspondant à la composante I ou In-phase : 1 1 0 0 0 1 1 0

Bits pairs (en gras et soulignés) correspondant à la composante Q ou Quadrature : 1 1 0 0 0 1 1 0

{\displaystyle \pi /4}\pi/4–QPSK Modifier

Diagramme des deux constellations de phase pour π/4-QPSK. Cette figure montre deux constellations
identiques avec code Gray décalées par rotation l'une par rapport l'autre de 45°.

Cette dernière variante de QPSK utilise deux constellations identiques superposées et décalées par
rotation l'une par rapport à l'autre de 45° (d'où le nom de {\displaystyle \pi /4}\pi/4). Généralement, les
bits pairs sont utilisés pour sélectionner les points d'une constellation et les bits impairs, les points de
l'autre constellation. Dans ce cas, le décalage de phase est au maximum de 180° pour la phase qui
correspond à l'un des points et de 135° pour la phase correspondant à l'autre point correspondant. La
fluctuation d'amplitude est alors comprise entre OQPSK et QPSK non compensé.

Une des propriétés que possède ce type de modulation est que le signal modulé est représenté dans le
plan complexe car il n'y aucune possibilité pour celui-ci de passer par l'origine. Ainsi, la plage de
fluctuation du signal est réduite dynamiquement. Cette propriété est très intéressante pour l'ingénierie
des signaux de communication.

D'autre part, {\displaystyle \pi /4}\pi/4–QPSK se prête facilement à la démodulation et est utilisé, par
exemple, dans les systèmes de multiplexage TDMA pour téléphone mobile.

Le signal à moduler représenté sur la figure ci-dessous est donné pour un train de bits aléatoire réparti
sur l'intervalle de données Data. La présentation du diagramme temporel est pratiquement la même
que pour le QPSK à quatre points vu en section 3.2. Les symboles qui se succèdent sont issus du
diagramme des deux constellations ci-contre. Ainsi, le premier symbole (1 1) est pris dans la
constellation des points bleus et le second symbole (0 0) est tiré de la constellation des points verts.
Notez que l'ordre de grandeur des deux ondes de forme change lorsqu'elles basculent entre les
constellations pendant que l'amplitude totale du signal reste constante. Les décalages de phase sont
entre celles des deux diagrammes temporels.

Diagramme temporel pour π/4-QPSK. Le train de bits est affiché sous l'axe des temps T. Les deux
composantes du signal avec leurs bits d'affectation sont représentées dans la partie haute du
diagramme. L'onde du bas correspond à la combinaison des deux composantes. Notons que la
succession des symboles, à partir des deux constellations, se fait de manière alternative en commençant
par un « bleu ».

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