Communication et langages

Jacqueline Held Connaître et choisir les livres de vos enfants

Louis Timbal-Duclaux

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Timbal-Duclaux Louis. Jacqueline Held Connaître et choisir les livres de vos enfants . In: Communication et langages, n°67,
1er trimestre 1986. pp. 125-126.

http://www.persee.fr/doc/colan_0336-1500_1986_num_67_1_1750_t1_0125_0000_3

Document généré le 23/09/2015


dence éprouvé des sentiments mitigés lors de
la première émission « Ça nous intéresse,
Monsieur le Président » au cours de laquelle
on a pu se demander si la vedette était
François Mitterrand ou Yves Mourousi et s'il
s'agissait d'offrir aux téléspectateurs un spectacle
inédit — gare à l'escalade, alors I — ou de
faire passer des informations ou des
convictions. La communication a connu ce soir-là en
France une brusque mutation.- Elle en avait
vécu d'autres avec les distributions de porte-
clés et de T-shirts à l'effigie du candidat, les
chapiteaux de cirque pour agrémenter les
campagnes électorales, les incursions de chefs
de parti dans la chansonnette, etc. L'essentiel
est de ne pas oublier qu'il ne s'agit pas
seulement de vendre un candidat en le rendant
sympathique, proche du citoyen, clair et
simple dans son expression, mais qu'il s'agit de le
faire accepter avec ses idées, ses convictions,
c'est-à-dire le programme qu'il appliquera. Si
la forme devait gommer complètement le
fond, la communication politique raterait son
objet et verrait de surcroît son action revenir
en boomerang quand le citoyen réaliserait
qu'on lui a vanté l'emballage d'un médicament
sans lui préciser que c'était une purge dont il
ne voulait pas.
Les instruments de la nouvelle communication
politique ne méritent ni les excès d'honneur, ni
les excès d'injures dont on les accable. Roland
Cayrol s'élève contre les jugements
manichéens dont sont l'objet les conseillers en
communication, les débats politiques à la
télévision et à la radio, les sondages dont notre
pays est de tous le plus grand consommateur/
Les techniques d'approche de l'opinion valent
ce que valent ceux qui les emploient,
professionnellement et moralement.. Puisqu'elles
font désormais partie de la démocratie, il
suggère qu'elles soient présentées dès l'école.
Ainsi formera-t-on le sens critique du citoyen.
Ainsi apprendra-t-il à analyser un sondage, à
en relativiser les résultats en les comparant
avec d'autres, à ne pas les assimiler à une
élection, à ne pas confondre un moment de
l'opinion publique et cette opinion, à distinguer les
attitudes manifestées et les attitudes latentes.
« En 1958,. rappelle Roland Cayrol, un mois
avant le retour de De Gaulle au pouvoir, 3 %
des Français se disaient favorables à un retour
du Général. »
« La nouvelle communication politique »
Livres 125
tiplie- les rappels historiques et les exemples
concrets ; ce livre nous retrace ainsi les
glissements imperceptibles subis par la vie politique
française depuis un quart de siècle. C'est sous
De Gaulle, au début des années 60, que la
télévision a commencé à devenir un des hauts
lieux où elle se déroule. Aujourd'hui, elle peut
paraître parfois se limiter à l'espace d'un
studio de télévision, lorsqu'un ou plusieurs
leaders politiques s'y trouvent présents, que des
sondages y sont présentés ou réalisés en cours
d'émission, et que le citoyen intervient
directement. Pressentant subconsciemment ce poids
de la télévision, le pouvoir politique a toujours
cherché à y exercer un contrôle, étroit ou
distant quand les circonstances l'imposaient. Les
hommes responsables de la télévision, jusqu'à
des échelons mineurs de la hiérarchie, ont
toujours été des hommes proches, par leur
engagement ou leur sensibilité, du pouvoir en
place. En 1981, François Mitterrand n'a pas
rompu avec l'exemple donné par ses
prédécesseurs. « Tous les P-DG de chaînes ont été
remplacés. Tous les directeurs de
l'information aussi. Tous les chefs des services
politiques. De nombreux journalistes des services
politiques. Les . présentateurs des journaux
télévisés. »
La même pièce sera-t-elle rejouée ? Avec
quelle variante hypocrite, qui sera une fois de
plus l'hommage que le vice- rend à la vertu ?
C'est un des charmes du livre de Roland
Cayrol que tous les chapitres, après nous avoir
remis en mémoire des événements et des faits
oubliés, et avoir décrit le décor actuel,
appellent une suite à écrire dans l'avenir. La
communication politique n'a pas dit son dernier
mot : elle est à cet instant critique où elle peut'
sombrer dans le show-biz dérisoire ou
maîtriser ses outils au service de la démocratie. Bien
entendu, Raymond Cayrol souhaite que
l'ouverture du débat n'entraîne pas son
appauvrissement.
Jacques Mousseau
Jacqueline Held
CONNAÎTRE ET CHOISIR LES
LIVRES DE VOS ENFANTS
Ed. Hachette, 1985, 248 p., 85 F.
C'est un bon livre que l'auteur livre au public :
livre qu'elle a tiré de sa double expérience de
 production française de cette année, un
chiffre régulièrement en hausse d'année en année.
Une association : celle de 40 libraires français
spécialisés dans le livre pour la jeunesse : 43
rue Coursalon, 18000 Bourges, tél. :
48 24 59 51.
L. Timbal-Duclaux

Denis Huisman .
L'INCOMMUNICATION
Vrin, 1985, (54 F)

Jean Guénot
L'ÉTOFFE DES RÊVES
Jean Guénot, éditeur, 1986
85 rue des Tennerolles
92210 Saint-Cloud.

Un adage, quelquefois démenti dans le monde

editorial, veut qu'aucun livre sur la
communication ne trouve la voie royale.
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le Denis Huisman a-t-il songé à ce paradoxe (il
est vrai qu'un philosophe a toujours plaisir à
prendre le revers d'une vérité) en titrant son
dernier essai / 'Incommunication ?
L'auteur dénonce l'information pléthorique et
les déviations qu'elle entraîne. Si le mal
n'apparaît pas nouveau, il est avéré que la
multiplication des médias suscite
d'imprévisibles effets pervers et parasites : son texte
recense de classiques approches du problème,
celles de Gaston Berger, de Jean Cazeneuve,
de Roland Barthes et Jean-Pierre Faye. Leurs
argumentations se croisent et incitent à
rechercher des remèdes aux tendances méca-
nistes, aux tentations réductrices, à l'illusion
du scientisme.
Un bilan bref qui prend en compte nombre de
travaux récents et débouche, en une seconde
partie, sur une déontologie des relations
publiques, un contre-pouvoir. Ce qui nous conduit
à une analyse de la publicité dans tous ses
états.
En dépit des vœux, de la générosité
d'intention, qui ne sait les limites de cette liberté mal
octroyée ?
Quelques, chiffres. En 1983 il a paru en Précisément, en clinicien de notre vie
.s France : 4 900 titres pour la jeunesse, dont quotidienne, un romancier, Jean Guénot, lance un
c 1 900 nouveautés, soit une production totale brûlot.
i de 66 millions d'exemplaires. Ils se répartissent Nul n'ignore qu'à travers les œuvres
I ainsi : 1 556 titres d'albums, 2 535 titres de imaginaires, la réalité est plus souvent révélée que dans
livres et 835 titres de B.D. En tout : 18 % de la les traités, essais et articles. On comprend que