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BIBLIOGRAPHIE
Dominique Legeais, Droit des sûretés et garanties du crédit, Paris, LGDJ, 11e
édition, 2016.
- Droit des sûretés et des garanties du crédit dans l’espace OHADA : les
garanties personnelles, Paris, Dianoïa, PUF, tome 1, 2010.
- Droit des sûretés et des garanties du crédit dans l’espace OHADA : les
garanties réelles, Paris, Dianoïa, PUF, tome 1, 2010.
PLAN DE COURS
INTRODUCTION
Toute personne, qui veut mener une activité génératrice de revenus, est
souvent amenée à investir. Dans le meilleur des cas, elle dispose d’un
financement au titre de capital et n’a pas besoin d’un apport extérieur. Mais très
souvent, ceux qui veulent entreprendre n’ont pas toujours le capital ou le
financement. Et la banque dispose de ce financement. Pour l’accorder, elle
demande des garanties. On parle des garanties bancaires.
En termes techniques, on dit que la banque accorde des crédits, si elle a reçu
des garanties. Il convient de préciser le sens des termes suivants : crédits,
garanties et banque.
Le crédit désigne tout acte par lequel une personne met ou promet de mettre
des fonds à la disposition d’une autre personne. Le crédit peut être à titre
gratuit ou onéreux. Cependant, les crédits que la banque octroie sont toujours
onéreux, c’est-à-dire que le bénéficiaire du crédit bancaire ne les reçoit pas pour
rien ; il y a toujours un prix à payer. Le crédit peut être à court terme ou à long
terme.
L’étude des garanties bancaires peut se faire sur la base de la distinction entre
les garanties bancaires assimilées aux sûretés (première partie) et celles nées de
la pratique (seconde partie).
A retenir :
La caution doit être fournie par le débiteur
La caution doit présenter les garanties de solvabilité
La caution peut être remplacée par une sûreté réelle
Le cautionnement doit être prouvé par écrit. Cet écrit est une condition de
formation de ce contrat. C’est ce qui ressort des termes de l’article 14 AUS. Il
dispose : « Le cautionnement ne se présume pas, quelle que soit la nature de
l’obligation garantie. Il se prouve par un acte comportant la signature de la
caution et du créancier ainsi que la mention, écrite de la main de la caution, en
toutes lettres et en chiffres, de la somme maximale garantie couvrant le
principal, les intérêts et autres accessoires. En cas de différence, le
cautionnement vaut pour la somme exprimée en lettres. La caution qui ne sait
ou ne peut écrire doit se faire assister de deux témoins… ». De ce qui précède, il
apparaît qu’il n’y a pas de cautionnement en l’absence d’écrit.
Pour que le cautionnement soit valable, le créancier doit accepter l’engagement
de la caution par l’apposition de sa signature sur l’acte qui doit être un écrit, et
l’absence de la signature du créancier sur l’acte de cautionnement entraîne la
nullité dudit acte (TPI Abidjan, n° 31, 22-3-2001 : CSSPA c/ Sté Afrocom,
Ecobank et BACI, Ohadata J-02-22 ; CA Ouagadougou, ch.civ& com., n° 32,
18-4-2003 : Banque Commerciale du Burkina c/ Air Ivoire, Ohadata J-09-10). A
l’inverse, le cautionnement n’est pas valable, lorsque l’acte de cautionnement ne
comporte que la signature d’une seule partie (CA Ouagadougou, ch.civ& com.,
n° 099, 5-5-2006 : B.B.S. c/ BOA, Ohadata, J-09-19). De même, le
cautionnement n’est pas valable, lorsqu’il a été signé par la caution, qui ne sait
ni lire ni écrire et que la mention manuscrite a été inscrite sur l’acte par une
autre personne. Il s’ensuit l’annulation du cautionnement et mainlevée de
l’hypothèque judiciaire prise sur la base de ce cautionnement (CA Bobo-
Dioulasso (Burkina Faso), n° 67, 18-8-2008 : EL Hadji B. L. c/ BOA, Ohadata
J-10-123).
A retenir :
La caution doit être écrite. Les mentions écrites obligatoires sont :
-la signature de la caution et du créancier
-la somme en lettres et en chiffres écrite par la caution
Le non respect de ces mentions entraîne la nullité de la caution.
A retenir :
L’engagement de la caution débute par la naissance d’une obligation
principale valable
L’engagement de la caution ne doit pas dépasser la somme demandée au
débiteur principale. La somme que devra payer la caution doit être prévue par
les parties et inclure : le principal, les intérêts et autres accessoires
Une fois la somme atteinte, le cautionnement doit être renouvelé
expressément.
A retenir
Avant l’arrivée de l’échéance de la dette principale, il peut arriver que la
caution soit devenue insolvable. Le débiteur va fournir une autre caution ou
une sûreté réelle (un bien meuble ou immeuble) donnant les mêmes garanties
au créancier
Section 2 : LES MODALITES DU CAUTIONNEMENT
A retenir :
- La caution peut rassurer le créancier que si elle ne paye pas, un certificateur
va payer. C’est la caution de la caution envers le cré ancier. Si le contrat ne
dit rien, le certificateur est une caution simple. Le certificateur qui paye, a
une action contre la caution et le débiteur, par ce qu’il subroge au créancier.
-si la caution ne trouve pas un certificateur, elle peut proposer un bien comme
sûreté.
A retenir :
L’échéance est le moment convenu par les parties pour payer une dette. A
l’arrivée du terme ou de l’échéance, le créancier doit établir le non-paiement
du débiteur principal par une mise en demeure de payer adressée au débiteur
principal et restée sans effet. C’est après l’observation de ces conditions que le
créancier va actionner la caution.
A retenir :
Le paiement peut être demandé avant le terme à cause de la déchéance. Il y a
déchéance du terme, lorsque la dette du débiteur principal doit être payée
avant l’échéance convenue. Les causes de la déchéance sont multiples :
diminution des garanties que le débiteur principal avait consenties au
créancier, défaut de paiement d’une échéance, ouverture d’une procédure
collective contre le débiteur… La déchéance du terme qui frappe le débiteur
principal ne s’étend pas sur la caution.
Elle permet de prolonger la date à laquelle la dette doit être payée. Exemple : la
dette qui doit être payée au 1er janvier 2018, mais le créancier décide qu’elle le
sera au 1er juin 2018. Est-ce qu’une telle prolongation du délai de paiement
accordé au débiteur principal profite aussi à la caution ? L’article 23 alinéa 3
AUS répond : « La prorogation du terme accordée au débiteur principal par le
créancier doit être notifiée par ce dernier à la caution. Celle-ci est en droit de
refuser le bénéfice de cette prorogation et de poursuivre le débiteur pour le
forcer au paiement ou obtenir une garantie ou une mesure conservatoire ». Il
apparaît que la caution bénéficie d’une véritable alternative : soit il opte pour se
prévaloir de la prorogation du terme accordée au débiteur, soit il refuse le
bénéfice de cette prorogation.
A retenir :
La prorogation du terme consiste en un allongement du delai pour payer. Elle
est accordée au débiteur principal par le créancier. Il doit notifiée la caution.
Celle-ci est en droit de refuser le bénéfice de cette prorogation et de
poursuivre le débiteur pour le forcer au paiement. En effet la caution a le
choix entre se prévaloir de la prorogation ou refuser.
D-L’obligation d’information :
A retenir :
le créancier est tenu dans le mois qui suit le terme de chaque semestre civil à
compter de la signature du contrat de cautionnement, de communiquer à la
caution un état des dettes du débiteur principal en précisant leurs causes,
leurs échéances et leurs montants en principal, intérêts et autres accessoires.
A retenir :
Les moyens de défense de la caution sont des raisons lui permettant de mettre
en difficulté le paiement du créancier. La caution peut invoquer :
-le bénéfice de discussion : il permet à la caution de demander au créancier
de poursuivre d’abord le débiteur. La caution doit indiquer les biens à saisir et
les frais de la procédure. Le créancier est responsable pour la portion des
biens qu’il a négligé de poursuivre. Le bénéfice de discussion profite à la
caution simple.
-le bénéfice de division : il permet à une caution, qui n’est pas solidaire des
autres, de demander au créancier sa part de la créance. De la sorte, chaque
caution va répondre de sa portion dans la dette principale. Le créancier sera
obligé de diviser la dette entre les cautions, qui peuvent payer.
-l’opposition des exceptions inhérentes à la dette : une exception inhérente à
la dette est un acte soit du créancier, soit du débiteur permettant de mettre en
difficulté la demande de paiement du créancier adressé à la caution. Il s’agit
d’une faute née de la relation entre créancier et débiteur. Elle permet à la
caution de se défendre en utilisant une faute que commettent le créancier et le
débiteur.
A retenir :
Avant de payer la dette au créancier, la caution doit informer le débiteur. Si la
caution paye sans aviser le créancier, alors que la dette était déjà éteinte, elle
a une action en répétition de l’indu.
A retenir :
La caution peut poursuivre le débiteur, alors même qu’elle n’a pas encore
payé. Cela est possible dans 04 cas :
-dès qu’elle est poursuivie ;
-lorsque le débiteur est en état de cessation des paiements ou en déconfiture,
-lorsque le débiteur ne l’a pas déchargée dans le délai convenu,
- lorsque la dette est devenue exigible par l’échéance du terme sous lequel elle
avait été contractée.
Exemple : la dette est de 200 000 FCFA. Elle se divise en parts égales entre 04
cautions (A, B, C, D) du même débiteur. Une caution A paie toute la dette. Elle
dispose d’un recours contre les cautions B, C, D, chacune pour 50 000
FCFA (soit un total de 150 000 FCFA); parce qu’elle doit payer elle-même :
50 000 FCFA.
A retenir :
Un point commun rapproche dation en paiement et novation. Dans les deux cas,
il y a paiement et donc le contrat principal entre le créancier et le débiteur prend
fin. C’est pour cette raison que le cautionnement, qui est un contrat accessoire
au contrat principal, prend aussi fin.
Ce qui est éteint lorsque le cautionnement prend fin par voie accessoire est
l’obligation de règlement et l’obligation de couverture. L’obligation de
règlement est l’engagement qui pèse sur la caution de payer les dettes
effectivement nées entre le débiteur et le créancier. La caution ne peut plus
payer parce que la dette principale a été payée. Il faut que le créancier soit
totalement libéré pour que la caution soit totalement déchargée. L’obligation de
règlement prend fin lorsque le créancier a reçu la prestation attendue : le
paiement. L’obligation de règlement peut aussi prendre fin alors que le créancier
n’a pas reçu la prestation attendue : la remise de dette, la compensation, la
confusion, la prescription, la novation, la nullité, la résolution du contrat de
cautionnement.
A retenir :
Le cautionnement est un contrat accessoire. Cela veut dire qu’il existe une
obligation principale et une obligation accessoire. Or la garantie autonome
est un contrat indépendant. L’obligation du garant ne dépend pas de
l’obligation principale.
A retenir :
Le crédit documentaire est un instrument de paiement par voie
bancaire. Il met fin à une obligation, parce qu’elle a été exécutée. Et la
garantie autonome est une sûreté. Elle libère le créancier, sans mettre fin à
l’obligation principale.
A retenir :
La délégation est un mode d’extinction l’obligation ; parce que le délégué
exécute l’obligation du délégant (débiteur). L’obligation prend fin et le
débiteur est libéré. Or la garantie autonome est une sûreté ; parce que le
garant permet au créancier de ne pas subir l’insolvabilité du débiteur.
Cependant, l’obligation ne prend pas fin, car le débiteur reste tenu à l’égard
du garant.
Une volonté est autonome quand elle est libre de faire ce qu’elle veut et sans
contrainte, pourvu que cette manifestation de volonté soit conforme à la loi.
L’autonomie de la garantie autonome signifie que l’engagement du garant est
une manifestation de volonté de payer une dette que prend un tiers payeur
librement. Le garant prend l’engagement de payer une somme déterminée par le
contrat de base, sans que cet engagement soit accessoire à ce contrat de base. La
liberté du garant l’amène à prendre un engagement différent de celui de la dette
garantie.
A retenir :
Le garant est libre de s’engager. Il n’est pas lié par le contrat principal entre
le créancier et le débiteur. C’est pourquoi il prend un engagement
indépendant de celui du débiteur principal.
L’inopposabilité des exceptions signifie que le garant ne doit pas soulever des
moyens de défense contre tout appel en paiement du bénéficiaire. En effet,
lorsque le bénéficiaire fait jouer la garantie, le garant se doit d’exécuter sans
mobiliser des moyens de défense qu’il aurait contre le débiteur (donneur
d’ordre) ou contre le créancier (le bénéficiaire).
Pour être valablement formée, la garantie autonome doit obéir aux conditions de
forme (para 1) propres et les conditions de fond (para 2) tirées du droit des
contrats. Mais avant de s’appesantir sur ces conditions de validité, il importe de
rappeler que « la garantie autonome ne peut être souscrite par une personne
sous peine de nullité » dispose l’article 40 AUS. Cela veut dire que seule une
personne morale peut souscrire une lettre de garantie.
Les conditions de forme de la garantie autonome se trouvent dans les textes (A)
et la pratique bancaire (B).
L’exigence d’un écrit est requise par l’AUS en son article 41. Outre l’écrit, cet
article précise le contenu de celui-ci. Il dispose : « Les garanties et contre-
garanties autonomes ne se présument pas. Elles doivent être constatées par un
écrit mentionnant, à peine de nullité :
-la dénomination de garantie ou contre-garantie autonome ;
-le nom du donneur d’ordre ;
-le nom du bénéficiaire ;
-le nom du garant ou du contre-garant ;
-la convention de base, l’acte ou le fait, en considération desquels la garantie
ou contre-garantie autonome est émise ;
-le montant maximum de la garantie ou de la contre-garantie autonome ;
-la date ou le fait entraînait l’expiration de la garantie ;
-les conditions de la demande de paiement, s’il y a lieu ;
-l’impossibilité, pour le garant ou le contre-garant, de bénéficier des exceptions
de la caution ».
A retenir :
La lettre de garantie est un écrit conventionné par des mentions légales
obligatoires. Le non-respect de celle-ci entraîne la nullité absolue.
Dans le cadre international, la garantie autonome émise par une banque doit
indiquer la devise concernée. Le risque de change est reporté sur le donneur
d’ordre. La lettre de garantie peut indiquer la durée de validité et le terme après
lequel, le bénéficiaire ne pourra plus appeler à la garantie.
L’objet est ce à quoi une partie s’engage dans un contrat. Il est question de la
prestation à fournir. Dans la lettre de garantie, c’est l’étendue de la prestation du
garant. L’objet doit être licite, déterminé et déterminable. Dans la garantie
autonome, l’objet varie en fonction de la nature du contrat de base. Il se dégage
04 garanties principales : la garantie de soumission, la garantie de bonne
exécution, la garantie de restitution d’acompte, et la garantie de retenue.
-la garantie de bonne exécution a pour objet l’engagement pris par une banque
par lequel le garant s’oblige, au cas où le donneur d’ordre n’exécuterait pas
dûment un contrat passé entre le donneur d’ordre et le bénéficiaire, à effectuer
un versement au bénéficiaire ou à exécuter le contrat ;
-la garantie de restitution d’acompte a pour objet l’engagement pris par une
banque, par lequel le garant s’oblige au cas où le donneur d’ordre omettrait de
rembourser toute somme avancée par le bénéficiaire au donneur d’ordre, à
effectuer un versement dans les limites d’un montant indiqué.
-la garantie de retenue concerne les contrats de génie civil ou d’usine « clé en
main », a pour objet l’engagement pris par le garant d’effectuer un versement
d’un montant indiqué en cas de défectuosité constatée avant la réception
définitive des prestations.
A retenir :
La cause ou pourquoi le garant s’engage-t-il ? 1-pour que le créancier
(bénéficiaire) accorde un avantage au débiteur (donneur d’ordre) causa
proxima. 2-parce que le garant veut être remboursé avec intérêts. A quoi
s’engage le garant ? Le garant peut s’engager soit à garantir la soumission,
soit la bonne exécution, soit la restitution d’acompte, soit à garantir la
défectuosité.
Le garant qui a reçu une demande d’appel à la garantie, est obligé d’informer
le donneur d’ordre. Aux termes de l’article 46 AUS alinéa 2 « Le garant doit
transmettre une copie de la demande du bénéficiaire et tous documents
accompagnant celle-ci au donneur d’ordre ». Et le donneur d’ordre peut faire
défense de payer au garant si la demande de paiement du bénéficiaire est
manifestement abusive ou frauduleuse (article 47 AUS). Le garant qui remet
les fonds au bénéficiaire immédiatement et sans en aviser le donneur d’ordre
(débiteur) effectue un mauvais paiement et les sommes payées doivent être
remboursées (CA Abidjan, n° 184, 21-2-2003 : SIB c/ CORECA, Ohadata J -05-
126).
En l’absence d’une action frauduleuse dénoncée par le donneur d’ordre, le
garant doit mettre à la disposition du bénéficiaire le montant de son
engagement. Le banquier garant doit payer sans discuter. Il ne doit pas soulever
un moyen de défense contre le bénéficiaire, au péril d’engager sa responsabilité
à l’égard du bénéficiaire.
A retenir : Le garant qui a reçu une demande d’appel à la garantie, est obligé
d’informer le donneur d’ordre. ». Et le donneur d’ordre peut faire défense de
payer au garant si la demande de paiement du bénéficiaire est manifestement
abusive ou frauduleuse. En l’absence d’une action frauduleuse dénoncée par
le donneur d’ordre, le garant doit mettre à la disposition du bénéficiaire le
montant de son engagement.
A retenir :
Le garant qui a payé pour le donneur d’ordre dispose d’un recours
subrogatoire et personnel contre le donneur d’ordre. Il peut récupérer ses
fonds en débitant le compte du donneur d’ordre ou en actionnant le contre-
garant.
Les garanties réelles mobilières sont des sûretés ayant pour objet des biens
meubles affectés pour la garantie d’un crédit. Ce qui caractérise les sûretés
mobilières, c’est l’absence d’un système de publicité permettant d’avertir un
tiers de l’existence de la sûreté. L’autre caractéristique est que les sûretés
mobilières ne confèrent pas un droit de suite à leur titulaire. La sûreté est
perdue lorsque le bien est perdu, volé ou donné à un tiers. Ce dernier peut se
prévaloir de l’article 2279 C. civ. « En fait de meubles, possession vaut titre ».
Toutefois certaines sûretés mobilières sont soumises à publicité et font l’objet
d’une inscription dans le registre de commerce et de crédit mobilier (RCCM)
(article 50 alinéa 2 AUS). Il est question des biens dont la valeur est comparable
aux immeubles, à l’instar des aéronefs, des navires, etc.
Dans l’hypothèse de la garantie bancaire, le débiteur remet ces biens
meubles à la banque, en contrepartie d’un crédit. Ces biens meubles peuvent être
corporels ou incorporels. La sûreté réelle portant sur un bien meuble corporel
renvoie au gage. A l’inverse, la sûreté réelle conventionnelle portant sur un bien
meuble incorporel désigne le nantissement.
Le droit de rétention est « le droit reconnu à un créancier de retenir entre ses
mains l’objet qu’il doit restituer à son débiteur, tant que celui-ci ne l’a pas lui-
même payé » (Vocabulaire juridique, H. Capitant). Ce droit est fondé sur l’idée
qu’on ne peut pas demander à celui à qui on doit de remettre notre chose. C’est
en ce sens que l’article 67 AUS dispose : « Le créancier qui détient
légitimement un bien mobilier de son débiteur peut le retenir jusqu’au complet
paiement de ce qui lui est dû, indépendamment de toute autre sûreté, … ».
Avant l’Acte uniforme OHADA, le droit de rétention se présentait comme une
garantie au profit du créancier rétenteur, mais sans droit de préférence et droit de
suite. Depuis, l’Acte uniforme, le droit de rétention a été doté d’un droit de suite
et d’un droit de préférence. La dernière révision revient supprimer ce droit de
suite. L’étude du droit de rétention va couvrir les généralités (para 1), les
conditions (para 2), les effets (para 3) et l’extinction (para 4) de cette garantie.
Le droit de rétention est une sûreté autonome dans la famille des sûretés réelles
(A). Il se distingue aussi des institutions voisines (B).
L’autonomie du droit de rétention par rapport aux autres sûretés réelles signifie
que cette sûreté a une existence propre dans l’ensemble des sûretés réelles
mobilières. Le droit de rétention est une sûreté réelle principale. Elle n’est
pas l’accessoire d’une autre sûreté. Il y a au départ une relation première (acte
juridique ou fait juridique) entre le créancier et le débiteur, qui permet à la chose
du débiteur de se retrouver légitimement entre les mains du créancier. C’est
cette relation, qui met le créancier en position de retenir le bien du débiteur. Le
droit de rétention est une sûreté principale parce que le débiteur n’envisageait
pas que son bien sera pris en rétention par le créancier.
Le droit de rétention n’est pas à confondre avec la compensation, la saisi sur soi-
même et l’exception d’inexécution.
Pour avoir un cas de saisie sur soi-même, il faut que le créancier soit en même
temps débiteur. La saisie attribution a remplacé la saisie arrêt. Mais dans la
pratique, c’est la saisie conservatoire sur soi-même, qui est utilisée. Le droit de
rétention et la saisie sur soi-même sont voisins. Les deux mécanismes
permettent de retenir ce que l’on doit au débiteur. Cependant, la saisie sur soi-
même impose une procédure judiciaire, parce que c’est une voie d’exécution. Or
cette procédure n’est pas nécessaire pour le droit de rétention. Bien plus, dans la
saisi sur soi-même, le saisissant saisit son bien. Or dans le droit de rétention, le
créancier doit toujours saisir le bien du débiteur et non son bien.
L’article 68 AUS dispose que la créance du rétenteur doit être certaine, liquide
et exigible. La créance est certaine, lorsqu’elle est non contestée. Cela veut dire
qu’il existe un accord entre le créancier et le débiteur sur l’existence de la
créance. N’est pas certaine la créance du garagiste qui ne s’est pas d’accord avec
son client sur le montant des réparations à faire sur le véhicule (Cass.civ, 3-5-
1966). La créance doit être liquide, c’est-à-dire déterminer dans son montant. Le
caractère liquide de la créance peut résulter de la décision du juge qui la constate
et qui la rend liquide et exigible (Cass.civ., 23-4-1974, JCP. G. 1975). La
créance doit enfin être exigible, c’est-à-dire que le délai de paiement ou
d’exécution doit être arrivé. Cela suppose que la créance qui bénéficie d’un délai
n’est pas exigible avant l’arrivée de l’échéance du délai. Exemple : le vendeur à
crédit ne peut refuser de livrer la chose, parce qu’il a accordé un délai de
paiement.
L’article 68 AUS utilise une formule synthétique pour renseigner sur les
conditions de la chose retenue. Il dispose : « Le droit de rétention ne peut
s’exercer que si le bien n’a pas été saisi avant d’être détenu par le rétenteur ».
Une compréhension large de cette disposition commande de s’appesantir sur la
nature du bien retenu, les modalités de la rétention du bien, et l’exigence de
rétention du bien avant toute saisie.
Concernant la nature du bien saisi, il faut qu’il s’agisse d’une chose corporelle
(ex : une voiture, une moto, etc). Les choses incorporels sont exclus (droits
d’auteur, droit d’un associé), sauf s’il existe un titre au porteur. Ce dernier est
bien un meuble corporel. Le bien doit être un meuble et non un immeuble. Le
bien doit appartenir au débiteur et être dans le commerce juridique (avoir une
valeur marchande).
Par ailleurs, le bien doit être retenu avant toute saisie. Telle est l’économie de
l’article 68 alinéa 3. Cela peut vouloir dire que le droit de rétention ne plus être
exercé après la saisie. Mais la saisie opérée sur le bien retenu ne met pas fin au
droit de rétention. En effet, le créancier rétenteur peut réaliser directement le
bien retenu sans passer par la saisie.
L’une des conditions du droit de rétention est l’existence d’un lien entre la
créance et le bien retenu. C’est ce qui ressort de l’article 68 alinéa 2 : « Le droit
de rétention ne peut s’exercer que : s’il existe un lien de connexité entre la
naissance de la créance et la détention de la chose retenue ». Le lien de
connexité signifie qu’il existe une relation entre deux entités. La connexité est
multiforme. La connexité matérielle s’explique par le fait que le créancier
détient un bien du débiteur, qui lui sert de garantie au paiement. Il y a connexité
juridique lorsque la connexité se rattache à une convention ou un quasi contrat
qui ait donné naissance à la créance. Ces formes de connexité sont précisées par
l’article 69 AUS. Il dispose : « La connexité est réputée établie : 1°) lorsque la
chose retenue a été remise jusqu’à complet paiement de la créance du
rétenteur ; 2°) lorsque la créance impayée résulte du contrat qui oblige le
rétenteur à livrer la chose retenue ; 3°) lorsque la créance impayée est née à
l’occasion de la détention de la chose retenue ». Aux termes de ces dispositions,
il faut une relation entre la créance et la dette pour que le créancier puisse
exercer le droit de rétention.
Le droit de rétention prend fin à titre accessoire parce que la créance n’existe
plus. La créance peut disparaitre parce qu’il y a eu : paiement, remise.
Cependant, la prescription n’a pas d’effet sur le droit de rétention.
Pour constituer un gage, il faut réunir certains ingrédients. Une distinction est
possible entre les éléments et les parties.
Les éléments s’entendent des choses à mettre ensemble pour avoir un contrat de
gage. Il faut au préalable une créance à garantir et un bien à mettre en gage.
Pour ce qui est du bien à mettre en gage, il doit s’agir d’un bien meuble. Toute
chose, pourvu qu’elle soit mobilière peut être donnée en gage. Cela veut dire
que les immeubles et les immeubles par destination ne peuvent pas être des
biens donnés à gage. La chose gagée doit être aliénable, c’est-à-dire être dans le
commerce juridique. La chose gagée peut être changée par les parties. Ainsi, les
parties peuvent remplacer un bien meuble par une somme d’argent, ou une autre
chose (article 94 AUS). C’est sur cette base, que les biens meubles incorporels
peuvent être objet de gage, parce que leurs titres sont des choses matérielles.
« A peine de nullité, le contrat de gage doit être constaté dans un écrit
contenant la désignation de la dette garantie, la quantité des biens donnés en
gage ainsi que leur espèce ou leur nature » dispose l’article 96 AUS.
L’importance de l’écrit est dans l’opposabilité aux tiers. Elle consiste à amener
les tiers à reconnaître les effets des faits, le droit des dits actes. Pour que l’écrit
matérialisant le gage soit opposable aux tiers, il faut deux modalités alternatives.
Il s’agit soit d’une inscription au RCCM, soit de la remise du bien gagé entre les
mains du créancier gagiste ou d’un tiers convenu article (97 alinéa 1 er AUS). En
jurisprudence, le contrat de gage n’est opposable aux tiers que s’il est constaté
par un écrit et dûment enregistré. La convention de gage qui n’a pas été
enregistré dans les conditions de l’article 50 AUS ne peut produire des effets et
est inopposable au créancier poursuivant (CA Abidjan, n° 895, 12-7-2002 : C.A.
c/ P.F., Ohadata J-03-15). Cependant, le gage non enregistré est valable dans les
rapports entre le constituant et le créancier gagiste (Cass.civ. 25-5-1976 : Bull.
civ. I. p. 161.). Enfin, le gage une fois publié, le créancier gagiste peut exercer
son droit de suite contre les ayants cause à titre particulier du constituant (article
97 alinéa 2).
-le droit de suite : le créancier gagiste est un possesseur de bonne foi. S’il est
dessaisi contre sa volonté de la chose gagée, il a le droit de la revendiquer
comme un possesseur de bonne foi, selon l’économie de l’article 100 AUS.
-le droit d’aliéner le bien gagé menaçant de périr : lorsqu’un bien gagé est
entre les mains du créancier et qu’il menace de périr, le créancier gagiste ou le
tiers convenu peut faire vendre, et les effets du gage sont reportés sur le prix
(article 111 AUS).
-il a été payé ou l’obligation est éteinte pour toute autre cause
-la possibilité d’une attribution judiciaire du gage : « Le créancier peut aussi
faire ordonner par la juridiction compétente que le bien gagé lui sera attribué
en paiement jusqu’à concurrence du solde de sa créance et d’après estimation
suivant les cours ou à dire d’expert » dispose l’article 104 alinéa 2 AUS. Il faut
donc que le créancier refuse de se faire payer par préférence et choisisse de
demander au juge l’attribution du bien. Cependant, il est question d’une
possibilité fragile, car elle dépend de la décision du juge. Si ce dernier refuse, le
créancier gagiste est condamné à subir le concours des autres créanciers
privilégiés. Si le juge autorise l’attribution judiciaire du gage, le créancier
gagiste élimine les créanciers privilégiés. En jurisprudence, l’attribution en
justice de la propriété du bien gagé a pour effet de mettre le créancier nanti à
l’abri du concours d’autres créanciers privilégiés (Cass.com. 14-1-1963 : GP
1963. 1. 364). Pour préserver l’autorité du juge, il faut interdire le pacte
commissoire. C’est une convention entre le créancier et le débiteur permettant
d’attribuer le bien gagé en propriété au créancier, de plein droit, en cas de non
paiement à l’échéance. C’est une convention illégale, parce que le législateur
impose l’autorisation du juge pour attribuer le bien gagé. Cependant, le pacte
commissoire est valable, si le bien gagé est une somme d’argent ou un bien dont
la valeur fait l’objet d’une cotation officielle ; ou si le débiteur des biens
meubles corporels est un professionnel. En ce cas, le bien gagé doit être estimé
au jour du transfert par un expert (art 104 alinéa 3).
L’extinction du gage à titre accessoire vaudrait dire que cette garantie prend fin
parce que l’obligation principale est éteinte. C’est dans ce sens qu’il comprendre
les termes de l’article 116 AUS, qui dispose : « Le gage prend fin lorsque
l’obligation garantie est entièrement éteinte, tant en capital, qu’en intérêts et
autres accessoires ». L’obligation garantie peut s’éteindre par le paiement,
l’annulation ou la résolution.
La propriété est définie comme le droit d’user, de jouir et de disposer des choses
de manière absolue ; pourvue qu’on n’en fasse pas un usage prohibé par les lois
et règlements. Dans ce contexte, la propriété est prise comme un droit qu’une
personne (débiteur) a sur un bien. Ce droit est matérialisé par un titre prenant la
forme d’un meuble. Le débiteur peut utiliser ce droit pour assurer le créancier
que l’obligation sera exécutée. On parle de propriété cédée à titre de garantie
selon les termes de l’article 79 AUS. Les modalités de cette cession sont de deux
ordres : la cession de la propriété d’une créance à titre de garantie et le transfert
fiduciaire d’une somme d’argent.
Para 1 : La cession de la propriété d’une créance à titre de garantie
Une créance détenue par un tiers peut être cédée à titre de garantie de tout crédit
(art 80 AUS). En effet, la cession de créance à titre de garantie est réalisée par
remise d’un bordereau par un professionnel à son banquier. Le document
comprend plusieurs mentions obligatoires. Il doit comporter la désignation des
créances transmises, le nom ou la dénomination sociale du cédant et du
cessionnaire, la date de la cession (art 81 AUS).
« Le transfert fiduciaire d’une somme d’argent est la convention par laquelle un
constituant cède des fonds en garantie de l’exécution d’une obligation. Ces
fonds doivent être inscrits sur un compte bloqué, ouvert au nom du créancier de
cette obligation, dans les livres d’un établissement de crédit habilité à les
recevoir » dispose l’article 87 AUS. Cette définition permet de ressortir les
parties au transfert fiduciaire : un créancier, un constituant (débiteur) et
l’établissement de crédit. Il existe un contrat de base entre le créancier et le
constituant. Pour garantir l’exécution de cette obligation, le constituant dépose
des fonds dans un compte bloqué auprès d’un établissement de crédit au profit
du créancier. Il apparaît une superposition de deux contrats. Le contrat de base
met en rapport le créancier et le débiteur ; et le contrat accessoire mettant en
rapport le débiteur et l’établissement de crédit. La particularité de ce second
contrat est qu’il opère une stipulation pour autrui, qui est le créancier.
Le contrat de transfert fiduciaire d’une somme d’argent doit être écrit. Y sont
mentionnés : les créances garanties, le montant des fonds cédés à titre de
garantie, et le compte bloqué (art 88 AUS).
Dans le même sens que les meubles incorporels et le compte bancaire, peuvent
être nantis : les droits d’associés, valeurs mobilières et comptes de titre
financiers ; les droits de propriété intellectuelle et le fonds de commerce.
L’hypothèque est une sûreté réelle, qui permet au créancier impayé à l’échéance,
de saisir l’immeuble donné en garanti par le débiteur, pour le vendre et se payer
par préférence aux autres créanciers. La définition proposée par l’article 190
AUS est la suivante : « l’hypothèque est l’affectation d’un immeuble déterminé
ou déterminable appartenant au constituant en garantie d’une ou plusieurs
créances, présentes ou futures à condition qu’elles déterminées ou
déterminables ». L’hypothèque permet au créancier de ne pas s’inquiéter à
l’échéance sur la solvabilité du débiteur. Il en ressort un gage de confiance
facilitant l’octroi de crédit. Le créancier bénéficie aussi d’un droit de suite, de
saisir l’immeuble, d’être payer par préférence. En retour, le débiteur bénéficie
d’un double avantage. Le premier est qu’il peut accéder aux financements en
offrant en contrepartie la garantie de l’immeuble. Et le second est qu’il conserve
l’utilisation de l’immeuble. Un survol de cette garantie peut se faire en
examinant : les caractères (section 1), les types (section 2), et le régime (section
3) des hypothèques.
Le débiteur, qui a hypothéqué son immeuble, conserve tous les droits reconnus à
un propriétaire. Il est question de l’usage, la jouissance, et la libre disposition.
En effet, l’hypothèque n’est pas un démembrement du droit de propriété. Le
créancier hypothécaire n’exerce par les attributs de la propriété sur l’immeuble.
L’hypothèque est simplement inscrite et publiée pour éviter au tiers un achat
problème. Le pouvoir de vendre l’immeuble hypothéqué du débiteur et assorti
d’une condition implicite : payer la dette ou placée les fonds correspondant entre
les mains d’un séquestre.
Quant à la nature des biens objet de l’hypothèque, l’article 192 AUS en donne
une énumération. Il vise :
-les fonds bâtis ou non bâtis et leurs améliorations ou constructions survenues, à
l’exclusion des meubles qui en constituent l’accessoire ;
-les droits réels immobiliers régulièrement inscrits selon les règles de l’Etat-
partie.
A la vérité, l’hypothèque ne porte pas sur la chose elle-même, mais sur le droit
ou les privilèges que la chose procure à son titulaire. C’est pourquoi, l’Acte
uniforme vise les droits réels immobiliers régulièrement inscrits et qui peuvent
être hypothéqués : pleine propriété, nue propriété, usufruit, emphytéose, bail à
construction, droit de superficie. La particularité de ces droits réels immobiliers
est qu’ils sont cessibles et saisissables.
Ne peuvent pas être hypothéqués, parce qu’incessibles et insaisissables, les
droits réels immobiliers suivants : le droit d’usage, le droit d’habitation et les
servitudes réelles.
-les biens grevés d’une clause de substitution fidéicommissaire : bien reçus par
donation avec la condition de ne pas les aliéner ;
-les biens indivis frappés d’une clause d’inaliénabilité, sauf si tous les
indivisaires acceptent l’hypothèque par acte notarié ;
L’hypothèque ne peut porter sur des biens à venir. Ce sont les biens sur
lesquels le constituant n’a aucun droit actuel. Exemple : les biens qui sont dans
qu’on pourra avoir dans 20 ans comme héritiers. L’article 2130 cciv dispose :
« Les biens à venir ne peuvent être hypothéqués ». Le fondement de cette règle
est l’incompatibilité avec le caractère spécial de l’hypothèque, l’exigence
d’appartenance au constituant et l’impossibilité d’immatriculer un bien futur.
L’hypothèque conventionnelle est celle qui est née d’un contrat. A ce titre, elle
doit respecter les conditions générales de formations des contrats. Cependant,
l’analyse va s’appesantir sur les conditions particulières. Elles concernent les
aspects de fond et forme.
L’hypothèque légale est forcée parce qu’elle résulte de la loi. Elle est accordée
en raison de la qualité du créancier à qui le législateur accorde une protection
particulière : l’incapable qu’il faut défendre contre les malversations et
négligences du tuteur, le fisc porteur de l’intérêt public, le syndic gardien des
intérêts de la masse des créanciers, etc. L’AUS a prévu trois hypothèques
légales : l’hypothèque légale de la masse des créanciers d’une procédure
collective d’apurement du passif ; l’hypothèque légale du vendeur d’immeuble,
de l’échangiste et du copartageant ; et l’hypothèque forcée des architectes,
entrepreneurs et autres personnes employées à la construction ou à la réparation
d’un immeuble.
Parmi ces hypothèques, la banque est concernée par l’hypothèque légale de la
masse des créanciers d’une procédure collective d’apurement du passif des
articles 210 AUS et 74 AUPCAP. Ces articles accordent à la masse des
créanciers d’une personne physique ou morale soumise à une procédure
collective d’apurement du passif une hypothèque sur les immeubles présents ou
à venir du débiteur. La finalité est de favoriser le recouvrement des créances de
la masse constituée par les créanciers dont la créance est antérieure à la décision
d’ouverture de la procédure collective (art 74 AUPC). L’hypothèque doit être
inscrite dans un delai de 10 jours à compter de la décision judiciaire d’ouverture
de la procédure collective, à la requête du greffier ou du syndic (article 210
AUS).
1-Les conditions
-conditions relatives aux parties : l’article 213 AUS recours à une formule
générale en utilisant l’expression « créancier ». Il peut s’agir du cré ancier
chirographaire ou muni d’une sûreté, le créancier ayant ou non un titre
exécutoire. Rien ne s’oppose à ce qu’un créancier prenne une mesure
conservatoire comme l’hypothèque judiciaire. Cette mesure peut être prise
contre tout « débiteur ». Cependant, la mesure conservatoire qu’est
l’hypothèque judiciaire ne peut être prise contre le débiteur qui bénéficie d’une
immunité d’exécution (personnes morales de droit public et entreprises
publiques). Le créancier ne pourra faire valoir contre ce débiteur immunisé la
compensation de dettes. Il en est de même du débiteur contre qui est ouverte une
procédure collective.
-conditions relative à la créance : l’article 213 alinéa 2 AUS exige que la
créance doit avoir pour objet une somme d’argent. En effet, la finalité de
l’hypothèque judiciaire est le recouvrement d’une créance.
c)L’inscription provisoire
2-Les effets
-si le tiers acquéreur ne veut pas garder l’immeuble : il peut être exproprié
par le juge donnant suite à la saisie immobilière. Dans ce cas, une fois le
créancier chirographaire désintéressé, le tiers acquéreur recevra le reliquat. Il
peut aussi remettre l’immeuble au créancier hypothécaire. On parle de
délaissement. Ce dernier va se faire payer, et le reliquat reviendra au tiers
acquéreur en tant que nouveau propriétaire.
L’hypothèque prend fin pour les causes prévues à l’article 201 alinéa 2 AUS.
Elles sont au nombre de 04 : l’extinction de l’obligation principale, la
renonciation du créancier à l’hypothèque, la péremption de l’inscription attestée
par le conservateur du registre de la publicité immobilière, la purge de
l’hypothèque. En les organisant par affinité, il est possible de distinguer d’une
part l’extinction à titre accessoire et d’autre part l’extinction à titre principale.
Toutes les garanties bancaires ne sont pas régies par le législateur. Certaines
procèdent de l’ingénierie de la pratique. Il est question des usages, des façons de
faire de la banque, non codifiées dans un texte légal. A l’observation, certaines
garanties sont personnelles et d’autres sont réelles.