Analyse d’ouvrages — Book review
Bels V. L., Gasc J. P., Casinos A. (eds) 2003. —
Vertebrate Biomechanics and Evolution. Bios
Scientific Publishers, Oxford, UK, 332 p. ISBN :
1-859962386.
La biomécanique est devenue, depuis une ving-
taine d’années, un outil majeur pour comprendre
les relations entre la morphologie, le compor-
tement et l’adaptation aux milieux aquatiques,
terrestre et aérien. La Société de Biologie expéri-
mentale a parrainé un Symposium, « Biomechanics
and Evolution », à Canterbury en 2001 dont les
contributions concernant les Vertébrés sont pré-
sentées dans ce livre. Comme le font remarquer
les éditeurs de ce livre il est devenu évident que
l’Évolution est le fondement de n’importe quelle
question biologique, et toutes les contributions
montrent que la biomécanique interagit conti-
nuellement avec le modèle évolutionniste.
Alexander (chap. 2) étudie la nage d’un Pteraspis
du Dévonien lourdement protégé par une
armure, la mâchoire inférieure des reptiles synap-
sides constituée de plusieurs os qui a évolué, chez
les mammifères, en une mandibule à un seul os,
le vol très lourd et difficile du Pteranodon, l’un
des plus grands animaux volants. Il évoque aussi
les limitations de telles recherches. Garland
(chap. 3) se demande, entre autres, si les apti-
tudes fonctionnelles des organismes sont bien en
rapport avec les conditions écologiques dans les-
quelles vivent les organismes, avec les compor-
tements qu’ils montrent. Gillis et Biewener
(chap. 4) étudient l’importance de la plasticité
dans le dessin et le contrôle du système musculo-
squelettal des Vertébrés. Kardong (chap. 5)
montre que la biomécanique examine des
demandes physiques importantes pour la survie
MAMMALIA • 2004 • 68 (4) © Publications Scientifiques du Muséum national d’Histoire naturelle, Paris.
des organismes. Summers et Ferry-Graham
(chap. 6), Ferry-Graham et Wainwright (chap. 7)
et Lauder et al. (chap. 8) étudient les contraintes
du milieu aquatique sur l’évolution des adapta-
tions biomécaniques qui permettent, respective-
ment, la ventilation respiratoire, l’alimentation et
la locomotion. Domenici (chap. 9) compare les
performances natatoires des poissons en fonction
de leurs habitats et de la forme de leur corps.
Deban (chap. 10) étudie la perte de la langue au
cours de l’évolution de certaines salamandres,
considérée comme une contrainte de l’appareil
hyo-branchial de leurs larves, en rapport avec le
mode de nutrition de celles-ci. La seconde partie
du livre concerne la biomécanique et l’évolution
chez les Vertébrés terrestres et aériens (chap. 11).
Le passage successif de nombreuses formes de vie
du milieu aquatique aux terres émergées des
continents a constitué un événement évolution-
naire majeur entre 420 et 360 millions d’années.
Les diverses lignées eurent à lutter avec des condi-
tions qui différaient de celles qu’ils avaient ren-
contrées dans l’eau. À l’air libre, la gravité n’était
plus compensée par la pression hydrostatique et il
a fallu qu’un squelette et des muscles génèrent des
forces pour soulever le centre de gravité du corps
au dessus du sol et permettent des postures
comportementales, et finalement la locomotion.
Beils (chap. 12) étudie les caractères communs
des mécanismes de capture de la nourriture chez
les reptiles terrestres et aquatiques. Homberger
(chap. 13) analyse la morphologie et la fonction-
nalité du bec de certains perroquets en rapport
avec leur type de nourriture et la biogéographie
historique des régions où ils vivent. Bout
(chap. 14) étudie les mouvements du bec des
oiseaux et leurs relations avec la dimension des
455
 Analyse d’ouvrages
yeux. Reilly et Biknevicius (chap. 15) établissent
un nouveau modèle pour l’étude de la locomo-
tion des Vertébrés terrestres. Van Damme et al.
(chap. 16) examinent la locomotion chez les
Lacertidés. Heglund et Schepens (chap. 17)
comparent la locomotion d’Australopithecus afa-
rensis à celle d’un enfant dont les proportions des
membres sont de même ordre. Rayner et Dyke
(chap. 18) comparent ce qu’on sait des oiseaux
fossiles et la systématique moléculaire des groupes
récents ; l’interprétation de l’index brachial des
oiseaux leur permet d’apporter des éléments de
compréhension pour la radiation chez les oiseaux.
Dans le dernier chapitre (chap. 19) Lauder envi-
sage, en guise de conclusion prospective, huit
thèmes pour des recherches futures : 1) l’analyse
des organismes fossiles dans une perspective bio-
mécanique ; 2) des expériences de laboratoire
pour comprendre l’évolution de la fonction ;
3) des recherches sur la signification évolutive de
la flexibilité fonctionnelle ; 4) l’établissement
d’une morphologie théorique des Vertébrés ; 5) la
réalisation d’analyses historiques des fonctions ;
6) l’évolution des performances des organismes ;
7) l’étude biomécanique des radiations adapta-
tives ; 8) la biomécanique de l’ontogénie et de la
phylogénie.
F. PETTER
Agence française de Sécurité sanitaire des ali-
ments 2003. — Rapport sur la rage des Chiroptères
en France métropolitaine. AFSSA, Maisons-Alfort
Cedex, 70 p.
Un groupe de travail, responsable de cette pla-
quette, sous la présidence de François Moutou,
chef de l’unité épidémiologique du Laboratoire
d’Études et de Recherches en Pathologie animale
et Zoonoses de l’AFSSA, Maisons-Alfort, a éla-
boré ce rapport qui a été soumis au comité d’ex-
perts spécialisé, « Santé animale », et validé le
11 Juin 2003. Une première partie présente une
analyse quantitative du risque de transmission à
l’Homme de la rage des Chiroptères en France.
Depuis la fin de l998, la rage vulpine a été éradi-
quée de France, mais depuis 1989 et jusqu’à la fin
456
de 2002 on a enregistré 14 cas autochtones de
rage à Lyssavirus chez les chauves-souris (virus de
génotype 5 ou 6).
Ce rapport comprend deux parties. D’une part
une analyse qualitative du risque de transmission
à l’Homme de la rage des Chiroptères en France
métropolitaine ; d’autre part une évaluation des
conséquences éventuelles du développement de la
rage des Chiroptères en France. Il semble bien
d’ailleurs que toute l’Europe soit atteinte. Le rap-
port étudie les espèces atteintes (10 espèces dont
une roussette d’importation) parmi lesquelles la
sérotine commune (Eptesicus serotinus) est l’es-
pèce la plus touchée (94,6 %) et la seule en
France. La rage déclarée cliniquement est tou-
jours mortelle. Cependant depuis plusieurs
décennies, les morsures de chauves-souris, fré-
quentes chez les personnes manipulant des chiro-
ptères, n’ont pas entraîné, en France, le moindre
incident, alors qu’en Europe, deux chiroptéro-
logues ont été atteints. Un réseau de surveillance
épidémiologique de la rage des Chiroptères en
France a été réalisé sur le modèle de celui qui
concerne la rage animale en France (AFSSA-
Nancy). Il concerne les chauves-souris trouvées
mortes ou malades. En annexe, on trouve un état
de la situation épidémiologique de la rage des
Chiroptères hors d’Europe, des fac-similés de
documents photographiques commentés, desti-
nés au public par l’AFSSA, la SFEPM et l’Institut
Pasteur, concernant les précautions à prendre et
les chauves- souris, et une liste des centres et
antennes de traitement antirabique, ainsi qu’une
bibliographique de plus d’une centaine de réfé-
rences.
F. P.
Ruvinsky A. & Sampson J., (eds) 2001. — The
Genetics of the Dog. CABI Publications,
Wallingford, Oxon, UK, 567 p. £ 85, US $ 150.
ISBN 0-85199-520-9.
Une trentaine d’auteurs d’Europe, d’Amérique et
d’Australie ont participé à la réalisation de
recherches de haut niveau sur l’origine et la géné-
tique du Chien. Les 3 premiers chapitres traitent
MAMMALIA • 2004 • 68 (4)

1) de son origine, 2) d’études expérimentales sur
ce qu’a pu être le début de sa domestication,
3) des conséquences de la domestication sur la
diversité morphologique du Chien. Selon les
données les plus récentes, la domestication du
Loup, ancêtre le plus vraisemblable, a commencé
il y a plus de 100 000 ans, et il y a eu certaine-
ment plusieurs foyers indépendants de domesti-
cation.
Aucun autre animal domestique n’a eu une his-
toire aussi longue avec l’Homme. En fait le Chien
est donc probablement la meilleure espèce pour
étudier ce phénomène. Au cours des 10 dernières
années du XXe siècle, les progrès de la génétique
ont été considérables et on connaît maintenant
plusieurs centaines de gènes sur certains des
78 chromosomes du Chien. La génétique molé-
culaire conforte l’origine du Chien à partir du
Loup. Comme une série d’autres espèces de
Canidés (le Loup, le Coyote, le Loup d’Éthiopie,
les Chacals) le Chien a 78 chromosomes et des
allèles allozymes en commun avec le Loup ; ils
ont également des séquences d’ADN identiques,
ou similaires à celles trouvées chez des loups.
L’examen de plusieurs centaines de loups et de
chiens a montré que les deux espèces ont un
ADN mitochondrial légèrement divergent (envi-
ron 2 %) alors qu’il est de 7,5 % entre chiens et
coyotes, leurs plus proches parents étudiés. Cette
différence entre Chien et Loup est, compatible
avec le champ de variabilité génétique observé
chez des loups sauvages.
D’après les archéologues, les premiers chiens
domestiques auraient été trouvés au Moyen-
Orient et datés de 14 000 à 12 000 ans. Cepen-
dant de très vieux restes sont connus aussi
d’Amérique du Nord et d’Europe, et des compa-
raisons morphologiques suggèrent qu’ils étaient
plus proches de loups de Chine. En fait, les pre-
miers « chiens » peuvent être restés morphologi-
quement semblables aux loups pendant très
longtemps. Des différences dans l’apparence des
chiens dans les sites archéologiques peuvent cor-
respondre à des changements culturels dans les
sociétés humaines.
Les 17 autres chapitres traitent presque tous de
génétique : 4) génétique des couleurs du pelage et
MAMMALIA • 2004 • 68 (4)
Analyse d’ouvrages
de la texture des poils ; 5) génétique de caractères
morphologiques et de désordres héréditaires ;
6) génétique biochimique et groupes sanguins ;
7) génétique moléculaire ; 8) immunogénétique ;
9) aspects génétiques des maladies des chiens ;
10) génétique de la dysplasie de la hanche et
d’autres particularités orthopédiques ; 11) cyto-
génétique et cartographie physique des chromo-
somes ; 12) cartographie du linkage méiotique et
cartographie de la radiation hybride dans le
génome canin ; 13) génétique du comporte-
ment ; 14) biologie de la reproduction et techno-
logie moderne de la reproduction ; 15) génétique
du développement ; 16) analyse du pedigree,
étude du génotype et conseils basés sur des tests
ADN ; 17) génétique de caractères quantifiables,
et amélioration des races ; 18) le modèle canin en
génétique médicale ; 19) données sur la génétique
du chien et éléments de preuves judiciaires. En
Appendice figurent notamment les éléments
d’une nomenclature génétique standardisée
pour le chien, et la liste des clubs canins dans le
monde. Une bibliographie de près de 2500 titres
est distribuée à la fin de chaque chapitre.
F. P.
Linette M. red. 2001. — Chiens de France. Un
Patrimoine, un art de vivre. Société centrale
canine ; Éditions Crépin-Leblond, Chaumont,
192 p. € 30,00. ISBN : 2-7030-01886.
La Société centrale canine, fondée en 1882, est
devenue depuis 1932 une fédération groupant les
sociétés canines régionales et les clubs spéciaux de
France. Elle tient le livre des origines, et organise
des concours, des expositions et des épreuves de
travail pour maintenir les races de chiens dans
leurs modèles et leurs caractères.
Elle s’est donnée pour tâche d’évoquer et d’expli-
quer dans ce grand livre l’évolution des races
françaises depuis leurs origines jusqu’à mainte-
nant, par le texte et une abondante illustration
où les plus anciennes figurations datent du
XIVe siècle. Il est malheureux que le loup ne soit
pas mentionné car c’est bien lui « le premier ani-
mal que l’homme ait soumis à sa domination ».
457
 Analyse d’ouvrages
Un détail : comment savoir si l’épagneul noir du
Nord (p. 30) est l’ancêtre ou le frère jumeau de
l’épagneul de Picardie (p. 58) ?
F. P.
Hugh-Jones M. E., Hubbert W. T., Hagstad H. V.
2000. — Zoonoses, Recognition, Control, and
Prevention. Iowa State University Press, Ames,
Iowa 50014, USA, 370 p. ISBN : 0813825423.
Les Zoonoses sont des maladies dont les agents
sont transmissibles entre les Vertébrés, et entre
ceux-ci et les hommes. Les agents peuvent être
transmis directement ou par l’intermédiaire de
vecteurs ; le réservoir peut se trouver dans l’envi-
ronnement (le sol ou l’eau). Le premier parasite
reconnu, Fasciola hepatica, a été décrit en 1379.
Linné, en 1758, n’a décrit que 5 parasites respon-
sables de zoonoses.
On apprend dès le chapitre 1 que la liste actuelle
des agents de zoonoses comprend plus de
180 noms, sans compter les virus DNA et RMA.
Le 2e chapitre expose les principes de reconnais-
sance des zoonoses : évaluation des risques,
reconnaissance des agents. Le chapitre 3 concerne
le rôle du laboratoire dans la reconnaissance des
zoonoses. Dans le chapitre 4 sont évoqués les
principes du contrôle des zoonoses, leur préven-
tion et leur éradication. La reconnaissance et le
développement de « nouvelles » zoonoses sont
traités dans le chapitre 5, et les progrès concer-
nant leur contrôle et leur prévention, dans le
6 e chapitre. Les chapitres 7 et 8 traitent sous
forme de tableaux synthétiques, sous trois
rubriques (agent, reconnaissance, contrôle et pré-
vention), les zoonoses parasitaires (46 affections),
fungiques (dermatomycoses), bactériennes
(27 maladies), spirochètales (3 maladies) et ric-
kettsiales (9 maladies). Les affections à virus, les
plus nombreuses, concernent 34 maladies. Un
index de 14 pages termine cet ouvrage, très com-
plet, qui s’adresse particulièrement au milieu
médical et vétérinaire. Toutefois, il sera utilement
consulté par les naturalistes qui ne savent pas tou-
jours quels risques ils encourent.
F. P.
458
Pagel M. (ed. ) 2002. — Encyclopedia of
Evolution. Oxford University Press, Oxford ;
New York, 2 vols, 1204 p. ISBN : 0195122003.
Mark Pagel a rendu compte, dans la préface de
cette Encyclopédie, de l’esprit dans lequel ont tra-
vaillé les rédacteurs des articles. Il rappelle le
« fameux aphorisme » de T. Dobzhansky, pour
qui rien n’a de sens en biologie si ce n’est à la
lumière de l’évolution. Il énumère tout ce que les
biologistes évolutionnistes ont pu mettre en évi-
dence ou rechercher, les origines de la vie, les
gènes responsables de comportements sociaux ou
des maladies, jusqu’à être impliqués dans des
modifications génétiques. Cette Encyclopédie
présente des articles sur les concepts fondamen-
taux, les définitions et les théories de l’évolution,
la génétique des populations, l’évolution molécu-
laire, la bioinformatique et la génomique, la sys-
tématique et la taxonomie et tous les autres
chapitres de la biologie. On y trouve aussi des
thèmes inattendus tels que l’économie évolution-
niste, les prions, l’évolution de l’art. L’éditeur
s’est donné pour but de présenter une série de
thèmes à des niveaux différents, de telle sorte que
l’Encyclopédie de l’Évolution soit aussi une
source de références pour les chercheurs. On y
trouve 365 articles de 330 auteurs différents.
Avant les thèmes, exposés par ordre alphabétique,
une série d’articles intitulés « Essais » occupent
86 pages. Histoire de la pensée évolutionniste par
D. L. Hull, Les principales transitions dans l’Évo-
lution par J. M. Smith ; Macroévolution par
S. J. Gould ; La culture chez les chimpanzés par
J. Goodall et E. V. Lonsdorf ; Génétique humaine
et diversité linguistique par L. L. Cavalli-Sforza ;
Maternité par S. Blaffer Hrdy ; Médecine darwi-
nienne par S. C. Stearns ; La génomique et l’aube
de la protéonique par M. J. Sishop ; Les nou-
veaux réplicateurs par D. Dennett.
À la fin du 2e tome, la liste des auteurs, leur titre
et le sujet qu’ils ont traité, précède l’index de
l’ensemble, avec, l’indication des discussions
importantes, en caractères gras. Cet ouvrage est
important en ce qu’il fait le point sur tous les
sujets qui ont un rapport avec l’Évolution du
monde vivant, qu’il est assez accessible à ceux qui
MAMMALIA • 2004 • 68 (4)

souhaitent comprendre comment la Vie, apparue
sur Terre il y a près de 4 milliards d’années, a
produit la diversité des espèces actuelles.
F. P.
Le Louarn H., Quere J. P., avec la collaboration
de A. Butet. 2003. — Les Rongeurs de France.
Faunistique et Biologie. 2e éd. revue et augmentée.
Institut national de la Recherche agronomique,
Paris, 256 p. € 43. ISBN : 2-73801-091-1.
Lors de la précédente édition (1977) la connaissance
de notre faune de rongeurs était bien avancée, mais
beaucoup de problèmes de systématique étaient
encore discutés. Les auteurs font remarquer que « les
notions d’écologie du paysage, de lutte » se sont
affirmées. Les connaissances générales se sont affi-
nées, dans les domaines de la systématique, de la bio-
géographie. Les progrès de la cytogénétique qui
permet de caractériser une espèce par sa formule
chromosomique, ceux de la biologie moléculaire, et
aussi ceux de la morphométrie, permettent une
détermination précise et l’établissement de parentés.
L’anatomie générale, l’installation des faunes de
rongeurs depuis 60 millions d’années d’après
l’étude des fossiles les plus anciens, les habitats et
les biotopes, la détection des rongeurs dans la
nature, l’échantillonnage et la dynamique des
populations, les facteurs de régulation : prédation
et maladies, rongeurs et activités humaines, ron-
geurs et santé publique, la lutte contre les ron-
geurs, sont autant de chapitres qui précèdent les
clés dichotomique des familles, des sous-familles.
Les chapitres de monographies intéressent plus de
la seconde moitié de cet ouvrage et sont particu-
lièrement bien documentés.
F. P.
Swindler D. R. 2002. — Primate Dentition. An
introduction to the Teeth of Non-human Primates.
Cambridge University Press, Cambridge, UK,
296 p. £ 55, US $ 80,00. ISBN : 0-521-65289-8.
L’auteur de ce livre a rassemblé le plus possible
d’informations sur la dentition des Primates non
MAMMALIA • 2004 • 68 (4)
Analyse d’ouvrages
humains, des Prosimiens aux Pongidés, sans
toutefois traiter de leur évolution. Il présente dans
l’introduction, le classement, des primates actuels
qu’il a pu étudier et dont il donne, en appendice
(Odontométry), en une centaine de pages, les
tableaux de mesures des dents permanentes (et
déciduales pour quelques espèces). Les premiers
chapitres traitent de l’anatomie dentaire, du déve-
loppement des dents, de la dentition déciduale,
des Prosimiens, des Ceboidea, des Cerco-
pithecidae, des Hylobatidae, et des Pongidae. Les
données de base ont été obtenues à partir d’em-
preintes en alginate qui ont permis d’effectuer des
moulages en plâtre sur des crânes de primates
conservés dans les principales collections améri-
caines. Toutes les dents ont été mesurées au pied
à coulisse, et la terminologie dentaire est celle
donnée par Cope et Osborn (1888) d’après la
théorie trituberculaire. Les dessins des rangées
dentaires, en vue occlusale, d’une cinquantaine
d’espèces, ont été exécutés aux petits points par
Robert M. George et donnent le meilleur rendu
possible du relief des cuspides dentaires. Une liste
de plus de 300 références terminent cet ouvrage
qui sera certainement très utilisé.
F. P.
Primatologie, Volume 5. 2002. — Revue publiée
sous l’égide de la Société Francophone de
Primatologie, avec l’aide du Département des
Sciences de la Vie du CNRS, ADRSC, Marseille,
550 p. € 65. ISSN : 1279-8304.
Ce Volume 5 comprend trois dossiers, trois
articles, de très intéressantes revues de livres, un
Hommage à Jean-Jacques Petter par Alain
Schilling et par Claude Marcel Hladik, puis la
Tribune de la SFDP.
Le premier dossier, édité par O. Pascalis,
« Reconnaissance des Visages », comprend quatre
articles. V. Dufour et O. Pascalis font une revue
de nos connaissances sur différents aspects du
traitement des visages dans différentes espèces de
primates, les yeux sont la partie du visage qui est
regardée préférentiellement. C. Deruelle et
C. Rondan étudient une population de jeunes
459
 Analyse d’ouvrages
autistes. M. Tomonaga, C. Deruelle et J. Fagot
présentent et discutent les résultats d’expériences
concernant l’attention visuelle et la perception de
regards par le chimpanzé et le babouin.
B. Wicker étudie les bases cérébrales du traite-
ment du regard chez les primates. Le deuxième
dossier édité par G. Germain concerne les
« Primates et les recherches biomédicales ».
X. N. Bui présente une revue sur l’état actuel du
développement de ces nouvelles approches (tech-
niques avancées de la reproduction, clonage, par-
thénogenèse, ICSI.). B. Berger étudie les données
récentes sur la mémoire et les systèmes mnésiques
chez les primates humains et non humains.
D. C. Borie, T. Lam, H. Schuurman, B. A. Reitz
et R. E. Morris rendent compte d’expériences de
xéno transplantations de porc sur le macaque cra-
bier, réalisées à l’Université de Stanford.
C. Schneil montre l’intérêt du ouistiti commun
en pharmacologie cardiovasculaire : il expose
l’historique et les incidences des nouvelles tech-
niques de mesures physiologiques par radio télé-
métrie. R. L. Seynave expose l’histoire de la
création d’un « Comité d’Éthique ». Le troisième
Dossier est consacré aux « Singes écureuils » du
genre Saïmiri. Lavergne et al. présentent la taxo-
nomie et les relations phylogénétiques des singes
écureuils (genre Saïmiri) en Amérique du Sud. Le
séquençage de leurs gènes nucléaires et mitochon-
driaux a mis en évidence quatre clades monophy-
létiques correspondants à quatre espèces. Mais
quatre nouveaux clades ont été détectés. B. De
Thoisy qui étudie en Guyane l’écologie et l’orga-
nisation sociale des Saïmiris. Leurs différences
correspondent-elles plus à des caractéristiques
spécifiques ou à des contraintes de l’habitat ?
J. Vermeer s’inquiète de la mauvaise reproduc-
tion des saïmiris, particulièrement sensibles au
stress dans les zoos. L. E. Williams et al. ont étu-
dié précisément la biologie de la reproduction du
Saïmiri dans le Centre élevant des singes écureuils
pour la Recherche, aux USA. H. Contamin et al.,
de l’Institut Pasteur de Guyane, considèrent le
singe écureuil comme un modèle pour l’étude des
réponses immunes à certains pathogènes hu-
mains, et comme un potentiel souvent sous-
estimé.
460
Le premier article, de C. Garcia et al., s’intéresse à
des femelles reproductives en semi-liberté de
Papio anubis, à leur fécondité, aux intervalles
entre les naissances et à l’infécondité post-
partum. Dans le second article, E. Bertin et
C. Berge étudient les répertoires locomoteurs ter-
restres et arboricoles des chimpanzés communs
issus de la captivité et remis en liberté au Congo.
C. M. Hladik consacre le troisième article au
comportement alimentaire des primates. L’auteur
met en évidence les influences respectives des fac-
teurs biologiques et culturels dans le détermi-
nisme des choix alimentaires, et l’existence d’un
fonds commun à tous les Primates, que l’on
retrouve chez l’Homme.
F. P.
Shore R. H., Rattner B. A. (eds) 2001. —
Ecotoxicology of Wild Mammals. John Wiley &
Sons Ltd, Chichester, UK, 730 p. £ 125,00.
ISBN : 0-4719-7429-3.
Ce livre fait partie d’une série consacrée à la
Toxicologie écologique et environnementale.
Trente-deux auteurs appartenant à 11 nationali-
tés sont responsables des 14 chapitres. Dans un
chapitre de conclusions, Robert K. Ringer fait
remarquer combien il est difficile de retirer des
idées générales sur la toxicité de contaminants
dans l’environnement d’une Classe d’animaux
aussi divers, en termes d’habitat, d’alimentation
et de mécanismes physiologiques d’adaptation.
En général, les mammifères de petite taille on été
beaucoup plus étudiés que les grandes espèces.
Les polluants, à divers niveaux des chaînes ali-
mentaires, font des ravages dans la faune et se
transmettent, des proies à leurs prédateurs.
Le premier chapitre traite des contaminants de
l’environnement, notamment des pesticides, des
herbicides, des fongicides et des rodenticides, des
polluants organiques, des métaux, et notamment
du plomb, du mercure et du cadmium, des
contaminants solubles du fait de l’irrigation, et
des déchets radioactifs. Un chapitre est consacré à
la classification des mammifères euthériens et à
leurs caractéristiques ; le suivant concerne les
MAMMALIA • 2004 • 68 (4)

Marsupiaux et les Monotrèmes dont l’écotoxico-
logie est encore dans l’enfance. Insectivores et
Chiroptères, Rongeurs et Lagomorphes sont par-
ticulièrement étudiés car ils sont directement
menacés par les insecticides et herbicides déversés
dans les cultures ; les Carnivores comme les
visons, les loutres ou les ours concentrent les pro-
duits toxiques qui sont déversés dans l’eau où
vivent leurs proies. Mais dans l’ensemble il est
difficile d’en prouver l’impact sur les populations.
Les Pinnipèdes, piscivores et de mode de vie
aquatique, comme les Cétacés et les Siréniens
sont les mammifères les plus exposés aux concen-
trations de produits chimiques dans la chaîne ali-
mentaire, mais on ne sait pas encore dans quelle
mesure la réduction de populations sauvages peut
être imputée à l’ écotoxicologie.
L’utilisation de marqueurs biologiques pour étu-
dier des expositions contaminantes et leurs effets
sur les mammifères, et l’extrapolation de tests de
laboratoire, sont des moyens de recherche qu’on
peut appliquer aux populations sauvages ; mais il
n’y a pas de doute que les actions humaines ont
accéléré le taux d’extinction des espèces au cours
des derniers siècles.
F. P.
Newman M. C. 1998. — Fundamentals of
Ecotoxicology. Ann Arbor Press, Chelsea, Mi,
USA, 400 p. US $ 46,99. ISBN : 1575040131.
Distribution : CRC Press (UK) / Chapman et
Hall, London.
L’Écotoxicologie ou Toxicologie de l’environne-
ment concerne à la fois la biologie moléculaire,
les écosystèmes et toute la biosphère. La bonne
santé des hommes et des milieux dans lesquels ils
vivent avec tous les êtres vivants est menacée par
de graves pollutions en rapport avec l’industrie,
les transports par mer de produits toxiques, la
radioactivité ou les pesticides utilisés pour la pro-
tection des cultures. Un long tableau 1 donne
une liste des principaux contaminants. Dans les
chapitres 3 à 12 l’accumulation et les effets des
contaminants sont étudiés à des niveaux crois-
sants d’organisation écologique, dans un cadre
MAMMALIA • 2004 • 68 (4)
Analyse d’ouvrages
scientifique. Plusieurs termes, parmi lesquels,
« bioaccumulation », « bioconcentration », « bio-
transformation », « détoxification », sont définis,
et les méthodes de mesure et d’étude sont expo-
sées, depuis les caractéristiques des paysages jus-
qu’à celles des régions, des continents, des
hémisphères et de la biosphère (cf. la couche
d’ozone).
Le recensement des risques en rapport avec les
contaminants, et ceux de l’exposition aux radia-
tions sont détaillés dans les chapitres 13 et 14.
Dans la courte conclusion de ce livre, l’auteur
rappelle une réflexion de Stephen Jay Gould :
« les humains sont purement et simplement un
point sur une courbe de complexité biologique.
Point qui peut facilement disparaître ». Une
bibliographie d’un millier de références, un glos-
saire de 34 pages, 12 pages d’appendices tech-
niques, 8 pages de questions, et 26 pages d’index
complètent cet ouvrage difficile.
F. P.
Erwin J. M., Hof P. R. (eds) 2002. — Aging in
Nonhuman Primates. Vol. spécial n° 31 de
Interdisciplinary Topics in Gerontology, S. Karger,
Bâle, Suisse, 240 p. CHF 198, € 141,50,
US $ 172,25. ISBN : -80557-312-X.
La publication de ce volume fait suite à celle du
volume 29 (Functional Endocrinology of Aging) et
du volume 30 (Management of Aging). Ici les édi-
teurs s’intéressent au vieillissement normal, à ses
conséquences et à l’accroissement de la longévité
chez l’Homme. Celui-ci n’étant représenté que
par un seul genre, sur une cinquantaine de genres
de Primates, ils souhaitent améliorer la compré-
hension du vieillissement, normal et patholo-
gique, qui détermine la durée de vie des singes, en
les étudiant en captivité et dans la nature. Les
recherches actuelles portent sur le vieillissement
du cerveau et les maladies neurovégétatives, l’ac-
tion du vieillissement sur le comportement social
et sur le squelette, et les conséquences d’une res-
triction calorique sur l’allongement de la vie et la
bonne santé. Beaucoup reste à apprendre, et les
éditeurs souhaitent que ce volume soit un stimu-
461
 Analyse d’ouvrages
lant pour engager d’autres recherches dans la
nature et en captivité. Les grands singes, comme
tous les Primates, relèvent comme l’Homme de la
Gérontologie, science qui étudie les causes et les
conséquences du vieillissement. Des résultats pré-
liminaires ont été acquis sur la denture et le sque-
lette de Gorilles. De plus un Gorille, âgé de
26 ans a été opéré avec succès d’une dysplasie de
la hanche, ce qui a prolongé sa vie active de plus
de 15 ans. Des Chimpanzés et des Bonobos peu-
vent- atteindre 40 ans dans la nature et plus de
50 ans en captivité. Les Macaques, sensibles à
l’ostéoporose, sont des modèles pour l’étude de la
sénescence du squelette ; chez le Macaque rhésus
on constate des modifications du cerveau au
niveau de l’hippocampe, en rapport avec des défi-
cits de mémoire. Les macaques et les babouins
âgés montrent des modifications du cerveau asso-
ciées à des disfonctionnements moteurs. La res-
triction calorique est la seule intervention qui
accroît l’espérance de vie des macaques et ralentit
leur taux de sénescence : ils peuvent alors
atteindre 40 ou 50 ans.
Microcebus murinus, un Lémuridé de très petite
taille et les Tupaies, classés dans l’ordre des
Scandentia qui a des affinités avec l’ordre des
Primates, sont devenus des animaux de labora-
toire pour l’étude du vieillissement du cerveau :
ils vieillissent beaucoup plus vite que les hommes
et se reproduisent bien en captivité.
F. P.
Combes C. & Guitton C. 1999. — L’Homme et
l’animal. De Lascaux à la vache folle. Pour la
Science, Paris, 160 p. € 15. ISBN : 2-84245-
012-4.
Un petit livre sans autre prétention que de racon-
ter avec beaucoup d’intelligence, en quelques
chapitres, pour ceux qui n’en ont aucune idée, les
rapports de l’homme et des animaux depuis que
l’homme a existé, il y a peut-être deux millions
d’années (l’homme, avenir de l’animal ; l’homme,
l’animal et Dieu ; l’homme se protégeant de l’ani-
mal ; l’homme utilisant l’animal ; l’homme pro-
tégeant l’animal ; humanité et animalité). Cette
462
remarquable initiation conduit le lecteur à « déci-
der s’il est animal ou homme » car, « si l’homme
est différent de l’animal, il a avec lui deux points
communs qui transcendent toutes ces diffé-
rences : la vie et la sensibilité ».
F. P.
Ward P. D. 1997. — The Call of Distant
Mammuths – Why the Ice Age Mammals
Disappeared. Copernieus ; Springer Verlag,
New York, 241 p. ISBN : 0387949151.
L’ouvrage, qui a été écrit par un professeur de
paléontologie, est plus conçu comme une série de
réflexions sur les mondes disparus et les causes
des extinctions, notamment celle des dinosaures,
que comme une étude précise des extinctions de
masse de grands mammifères à la fin du
Pléistocène (12 000 ans BP).
Le sujet n’est vraiment abordé qu’à la page 119
d’un volume qui en compte 241. Par ailleurs les
seules extinctions étudiées sont celles des mam-
mouths et du mastodonte américain (Mammut
americanum). Les deux espèces contemporaines
ne sont pas vraiment étudiées séparément :
Mammuthus primigenius, le mammouth laineux
et Mammuthus columbi, le mammouth américain
plus méridional, moins spécialisé comme paisseur
de graminées. Deux thèses devenues classiques
sont présentées : 1) celle de « l’ Overkill » ou de la
« Blitzkrieg » dont le champion est P. S. Martin
(Quaternary extinctions – 1984) ; 2) celle des
modifications très rapides des biotopes liées à des
fluctuations brusques, non moins rapides du
climat (moins de 100 ans), défendues par
R. D. Guturie (non cité dans la bibliographie),
R. Graham et A. Lister parmi d’autres. Avec des
nuances, l’auteur partisan de la théorie de l’arri-
vée tardive (– 12 000 ans environ) des hommes
modernes en Amérique (les Paléoindiens de la
culture dite de Clovis) se range à l’hypothèse de
la « Blitzkrieg ». Tout en admettant que les
brusques changements climatiques aient pu fragi-
liser les populations de grands mammifères et les
rendre vulnérables à la prédation. Les données
fournies dans le livre sont trop fragmentaires et
MAMMALIA • 2004 • 68 (4)

trop peu étayées pour permettre au lecteur de se
former une opinion ou même d’avoir une vue
d’ensemble. En effet, une étude non superficielle
prendrait en compte non seulement les probosci-
diens éteints, mais également les édentés xénar-
thres, les chevaux (quatre espèces en Amérique du
Nord, trois en Amérique du Sud, les camélidés
(trois espèces au Nord, au moins autant au Sud),
les tapirs de Floride et de Californie, les grands
pécaris, les antilocapres (trois espèces dont une
seule survit mais la plus grande, Antilocapra ame-
ricana), etc. Il faudrait aussi expliquer pourquoi
l’homme moderne aurait exterminé en Alaska des
petits mammifères comme le blaireau américain
(Taxidea taxus) et le furet à pieds noirs (Mustela
nigripes). En conclusion, ce livre peut donner
l’envie d’en savoir plus, on pourra se reporter à
l’ouvrage de P. S. Martin et R. G. Klein précité, à
Frozen Fauna of the Mammoth steppe (1991), à
l’ensemble de contributions présentées par
Hopkins et al. dans « Paleocology of Beringia »
(1982) entre autres publications sur le sujet.
A. HUARD DE LA MARRE
Agusti J., Rook L. & Andrews P. 1999. —
Evolution of Neogene Terrestrial Ecosystems in
Europe. Cambridge University Press, Cambridge,
UK, 512 p. US $ 110. ISBN : 0-5216-4097-0
(Hominoid Evolution and Climatic Change in
Europe ; 1).
Sous la direction de trois spécialistes de l’évolu-
tion des mammifères, les auteurs traitent successi-
vement de la paléogéographie des régions du
pourtour méditerranéen, de la succession des
Faunes de mammifères, des paléo-environne-
ments vus sous un angle non mammalien puis
étudient la paléoécologie des mammifères. Pour
les parties intéressant plus particulièrement le
mammalogiste, on notera des synthèses sur l’évo-
lution des faunes de mammifères du Miocène
d’Espagne, d’Europe Centrale, d’Italie et de
Grèce. La France et l’Ukraine sont étudiées du
point de vue de l’évolution des petits mammi-
fères. La dernière partie consacrée aux paléo-envi-
MAMMALIA • 2004 • 68 (4)
Analyse d’ouvrages
ronnements présente un débat particulièrement
intéressant sur la nature du biôme de la province
zoogéographique gréco-iranienne du Miocène
supérieur. En effet, L. DE BONIS, G. BOUVRAIN et
G. D. K OUFOS soutiennent que du Vallesien
(+/– 10 ma) au Turolien (+/– 7 ma) on est passé
d’un biôme forestier à un biôme de savane,
basant leur argumentation sur l’accroissement du
nombre de taxons qui aujourd’hui sont adaptés à
des milieux ouverts par rapport aux taxons révéla-
teurs d’un milieu forestier (en particulier on
observerait des saisons plus marquées avec des
périodes sèches plus longues – le remplacement
de chalicothères très brachyodontes comme
Chalicotherium par le genre Ancylotherium en
fournirait un bon exemple). En revanche, si on
ne peut exclure un milieu plus ouvert, avec des
saisons sèches plus marquées, N. S OLOUNIAS ,
J. M. PLAUCAN, J. QUADE et L. WITMER, font
valoir que la notion de savane est un mythe en
s’appuyant sur l’étude des isotopes extraits de la
denture des herbivores du biôme gréco-iranien
(Pikermi, Samos, Maragheh) qu’il y avait une
majorité de brouteurs de feuilles (browsers) et de
formes au régime mixte (mixed feeders) et très
peu de paisseurs (grazers) contrairement aux
savanes africaines actuelles. Pour eux, le biôme de
Pikermi et autres régions similaires se rapprochait
plus des forêts sèches de l’Inde d’aujourd’hui. En
conclusion, il s’agit d’un ouvrage de référence
avec de riches bibliographies mais qui, toutefois,
concerne surtout les spécialistes.
A. H. de la M.
De Bonis L., Koufos G. D. & Andrews P. 2001.
— Phylogeny of the Neogene Hominoid Primates
of Eurasia. Cambridge University Press,
Cambridge, 372 p. £ 70,00. ISBN : 0-5216-
6075-0 (Hominoid Evolution and Climatic
Change in Europe ; 2).
Ce deuxième ouvrage collectif est tout particuliè-
rement consacré à l’évolution des hominoïdes du
Miocène européen, même si trois chapitres trai-
tent également des catarhiniens.
463
 Analyse d’ouvrages
Pour les primates hominoïdes, les genres Dryo-
pithecus (le tout premier hominoïde décrit au
XIXe siècle en 1856 par Lartet), Ankarapithecus,
Ouranopithecus et Oreopithecus sont l’objet
d’études particulières.
On accordera une importance toute particulière à
un problème posé par les différents contributeurs.
Pour D. R. Begun, il semblerait que les grands
singes africains (Pan, Gorilla) et le clade humain,
ont à l’origine évolué en Europe à partir d’homi-
noïdes tel que Dryopithecus. Ainsi, après avoir
quitté l’Afrique pour l’Eurasie, les hominoïdes
auraient fait le voyage inverse. Cette vue semble
au moins partiellement partagée par L. de Bonis
et G. D. Koufos qui envisagent qu’Ourano-
pithecus soit le groupe frère des « Australo-
pithèques ». En revanche, cette opinion n’est pas
partagée par M. Kôhler, S. Moya Sola et D. Alba
qui rangent avec les Ponginés, l’actuel orang-
outan Pongo, le genre asiatique Sivapithecus et
les formes européennes, Ankarapithecus et
Dryopithecus. Il va de soi que la partie technique
et les critères choisis pour les cladogrammes pré-
sentés ne sont accessibles qu’aux seuls spécialistes.
Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que le
matériel disponible est rare, souvent fragmentaire
et déformé, peut-être provisoire. Faut-il retenir la
conclusion de la contribution de D. R. Pilbeam
et N. M. Young au présent ouvrage : « Pour résu-
mer, compte tenu de l’état actuel des découvertes
des grands singes du Miocène, parce que l’état de
l’échantillonnage (matériel fossiles, diversités des
zones géographiques et écologiques) est très
insuffisant “less than adequate” et parce que ces
grands singes sont nettement différents des homi-
noïdes actuels, nous avons peu confiance dans les
analyses phylogénétiques de ces intéressantes
créatures. Pour l’instant, la recherche de la
reconstitution de leurs caractères fonctionnels et
comportementaux est vraisemblablement plus
prometteuse » ?
A. H. de la M.
Perrin W. F., Wursig B. & Thewissen J. G. M.
2002. — Encyclopedia of Marine Mammals.
Academie Press, San Diego ; San Francisco ; New
464
York, 1414 p. £ 47,50, US $ 65,00. ISBN :
0521814103.
Ce volumineux ouvrage, rédigé par plus de deux
cents spécialistes et universitaires, se veut une
source d’information complète sur les mammifères
marins, actuels et fossiles. Il présente 283 articles
par ordre alphabétique, traitant des sujets sui-
vants : anatomie et physiologie, ethnologie, éco-
logie et biologie des populations, évolution
(phylogénie) et systématique, action de l’homme et
ses interactions, les organismes et les faunes (sou-
vent au niveau de l’espèce), recherche métho-
dologique. Chaque article commence par un
paragraphe d’introduction résumant brièvement le
sujet et donnant les premières définitions. Ainsi,
pour les Cétacés primitifs que sont les Archéocètes :
« Archeocetes est le nom couramment donné à un
groupe de baleines primitives qui vécurent à
l’Eocène (environ – 55 à 34 MA). Les Archéocetes
sont importants car ils représentent la première
radiation des Cétacés et parce qu’ils incluent
les ancêtres des deux sous-ordres de Cétacés
modernes ». Par ailleurs, chaque article renvoie à
d’autres entrées ; ainsi « Sirenian Evolution » invite
à consulter les articles « Dugong, Manatees,
Musculature, Steller’s Sea Cow ». On notera égale-
ment qu’à la fin de chaque contribution on donne
une importante bibliographie. En outre, un index,
deux appendices (consacrés l’un à la liste des mam-
mifères marins vivants et éteints, et l’autre à de
courtes biographies des scientifiques s’étant illus-
trés dans ce domaine de recherche) et un glossaire
complètent l’ouvrage. En conclusion, il s’agit d’un
livre de référence, indispensable au chercheur
comme à l’amateur éclairé. Le seul inconvénient
doit être le prix (non donné) mais cette encyclopé-
die a sa place dans tous les « usuels » de biblio-
thèques scientifiques.
A. H. de la M.
Jones M., Dickman C. & Archer M. (eds) 2003.
— Predators with Pouches : the Biology of
Carnivorous Marsupials. CSIRO Publishing,
Collingwood, Australie, 486 p. Aust. $ 185.
ISBN : 0643066349.
MAMMALIA • 2004 • 68 (4)

Il s’agit d’un ouvrage collectif en collaboration
avec plus de soixante spécialistes traitant de tous
les aspects des carnassiers et insectivores marsu-
piaux d’Australie et d’Amérique du Sud. Ce livre
est d’autant plus bienvenu que généralement, la
mention des marsupiaux renvoie dans l’esprit du
publie à un petit nombre de formes : les kangou-
rous et le koala. La première partie est consacrée
à l’évolution et à la systématique des marsupiaux
carnassiers, la seconde à la reproduction et au
développement, la troisième à la physiologie, la
quatrième à l’écologie (d’un point de vue évolu-
tif) et au comportement, et le cinquième aux
problèmes de conservation (à cet égard, rappe-
lons pour mémoire que le plus grand carnassier
marsupial, le Thylacyne « Thylacynus cynoce-
phalus » a disparu de Tasmanie en 1937). Cet
ouvrage s’adressant surtout aux spécialistes, il
serait fastidieux et inutile de tenter de le résu-
mer. On peut néanmoins signaler deux articles
qui nous ont paru plus particulièrement intéres-
sants. La contribution de S. Wroe sur les carnas-
siers fossiles australiens qui comprenaient de
grandes formes (40 à 130 kg) issues non des
Daysuridés ou des Thylacynidés, mais de
parents de kangourous comme Propleopus, un
Hypsiprymnodontidae ou Thylacoleo carnifex (le
« lion » marsupial) parent des Diprotodontes
herbivores.
Wrue discute et infirme également la thèse sui-
vant laquelle au Pléistocène les prédateurs domi-
nants étaient non des carnassiers marsupiaux
mais des « reptiles » comme le varan géant
Megalania, dont il révise la masse à la baisse, le
crocodile Quinkana dont rien ne prouverait
qu’il ait été terrestre et le serpent géant
Madtsoïdae Wonambi dont les mâchoires
paraissent avoir été assez faibles. On lira aussi
avec intérêt la contribution de E. M. Viera et D.
A. de Moraes sur l’évolution des différents
groupes et notamment celles des Borhyaenoïdea
en Amérique Sud. En conclusion, il s’agit d’un
ouvrage indispensable aux spécialistes et qui doit
également figurer dans toute bibliothèque de
mammalogiste.
A. H. de la M.
MAMMALIA • 2004 • 68 (4)
Analyse d’ouvrages
Ulfstrand S. 2003. — Savannah Lives – Animal
Lives and Human Évolution in Africa. Oxford
University Press, Oxford, 317 p. £ 15,99, US $
29,95. ISBN : 0198509251.
L’ouvrage traite sur le ton de la « conférence
grand public » de la formation des biotopes de
savanes ainsi que des grands animaux (essentielle-
ment les grands mammifères). Le chapitre trois
est particulièrement intéressant en ce sens qu’il
constitue une mise au point utile en décrivant
trois types de savanes bien distinctes : la grande
étendue herbeuse ouverte, aux grands arbres rares
et isolés (popularisée par les vues traditionnelles
du cinéma et des émissions télévisées), une savane
arbustive qui constitue un milieu à la visibilité
limitée, dans un milieu fermé et une savane arbo-
rée, dénommée « woodland » (terre boisée en
anglais), que l’on pourrait tout aussi bien dénom-
mer forêt claire. Si la savane herbeuse abrite essen-
tiellement des herbivores paisseurs, Alcelaphini
comme le gnou (Connachoetes taurinus) et des
équidés comme le zèbre de Burchell (Equus bur-
chelli) ainsi que des carnivores comme le lion
(Panthera leo), le guépard (Acinonyx jubatus) et la
hyène tachetée (Crocuta crocuta), les savanes boi-
sées et arbustives abritent une plus grande diver-
sité d’espèces, notamment des brouteurs de
feuillages comme le koudou (Tragelaphus strepsi-
ceros). C’est pourquoi lorsqu’on essaie de recons-
tituer des biotopes du passé du Miocène
supérieur ou du Pliocène, il faut être prudent
avant de les comparer à la savane africaine
actuelle, ou alors il faut considérer que certains de
ces milieux étaient plus proches des savanes arbo-
rées fortement boisées que des grandes plaines
du Serengeti. La deuxième partie consiste en la
présentation de quelques grands mammifères
typiques des savanes africaines : éléphants, girafes,
buffles, impalas, gnous, lions, hyènes et ba-
bouins ; ainsi que des observations sur les chim-
panzés (Pan troglodytes) et les bonobos (Pan
paniscus) qui ne sont pas particulièrement (avec
quelques exceptions pour des chimpanzés de
savane boisée) des animaux de la savane. Enfin, le
chapitre B présente un tableau synthétique (on
pourrait dire elliptique de l’évolution humaine).
465
 Analyse d’ouvrages
En conclusion, il s’agit d’un livre agréable à lire
mais le lecteur désireux d’en savoir plus sur la
grande faune pourra plutôt se référer aux guides
de Estes R. D. 1991, The Behaviour Guide to
African Mammals ou Kingdon J. 1997, The
Kingdon Field Guide to African Mammals.
A. H. de la M.
Kruuk H. 2002. — Hunter and Hunted.
Relationships Between Carnivores and People.
Cambridge University Press, Cambridge, 246 p.
£ 17,95. ISBN : 0521891094.
Hans Kruuk, professeur de zoologie à l’Univer-
sité d’Aberdeen, est mondialement connu pour
ses travaux sur les carnivores et surtout pour son
ouvrage « The Spotted Hyaena » 1971 où il
démontrait après une étude de terrain que la
hyène tachetée (Crocuta crocuta) n’était pas le
charognard passif que s’accordaient à voir en elle
zoologistes et paléontologistes, mais avant tout
un grand prédateur actif se procurant plus de
70 % de sa nourriture par la chasse aux grands
herbivores, chasse souvent pratiquée en meute.
Cette démonstration était d’autant plus intéres-
sante qu’elle obligeait à s’interroger sur la possibi-
lité de l’existence d’une niche écologique possible
pour un grand carnassier terrestre et qu’elle aurait
amené un certain nombre de paléontologistes à
réviser leurs vues sur la paléoécologie de grands
carnassiers éteints qui, parce qu’ils étaient comme
Crocuta de bons broyeurs d’os, étaient bien sou-
vent classés dans la catégorie des « charognards ».
Cet ouvrage se veut une courte synthèse utile au
spécialiste comme à l’amateur. Il traite des pro-
blèmes de conservation des carnivores grands et
petits face aux diverses menaces que fait peser sur
eux le développement des activités humaines :
chasse ou braconnage à des fins commerciales,
destruction systématique d’animaux considérés
comme des nuisibles (ravageurs de troupeaux et
de poulaillers) et surtout destruction de l’envi-
ronnement. Dans les trois premiers chapitres
H. Kruuk définit les carnivores (systématique),
trace une esquisse de leurs systèmes sociaux et ter-
466
ritoriaux, de leur régime et de leur mode de pré-
dation. Le quatrième chapitre traite un problème
particulièrement aigu, même s’il est numérique-
ment marginal, la prédation occasionnelle que
peuvent exercer sur les êtres humains les grands
carnivores : tigre (Panthera tigris), lion (P. leo),
léopard (P. pardus), puma (Puma concolor), hyène
tachetée (Crocuta crocuta), ours (Ursus arctos et
Ursus americanus) et loup (Canis lupus). Dans ce
dernier cas on peut noter, même si le loup est
parfaitement capable de tuer un être humain, que
nombre d’auteurs mettent en doute le type de
récits que rapporte Kruuk relatifs aux loups
d’Eurasie paléarctique. Les cas de prédation du
loup indien sur de très jeunes enfants semblent
plus fiables, mais s’agit-il nécessairement du loup
indien (Canis lupus pallipes) ou de chiens parias ;
ou d’hybrides de loups et de ces mêmes chiens ?
Le chapitre suivant traite d’un autre conflit
encore plus important (par le nombre des partici-
pants intéressés), le conflit entre éleveurs et
prédateurs. Le chapitre dix est un résumé des
relations entre carnivores et les premiers
Hominidae mais le sujet est tellement vaste qu’il
ne peut que l’effleurer et poser des questions. Le
reste de l’ouvrage est consacré aux relations
homme-carnivores sous de nombreux aspects :
domestication, culture, réintroduction, conserva-
tion. En conclusion, cet ouvrage est surtout une
introduction synthétique à la connaissance des
carnivores actuels en vue de leur protection et de
leur conservation. Une bibliographie assez four-
nie le complète.
A. H. de la M.
Weinstock J. 2002. — Late Pleistocene Reindeer
Populations in Middle and Western Europe. An
Osteometrical Study of Rangifer tarandus. Bio
Archeologica Vol 3. MO – Vince-Verlag, Tübingen,
Allemagne, 307 p. € 30,00. ISBN :
3934400027.
Cette monographie est extrêmement spécialisée
(147 pages sont consacrées à des données chif-
frées sur les mesures du matériel fossile [osse-
ments]). Le renne qui est aujourd’hui limité à
MAMMALIA • 2004 • 68 (4)

une distribution circumpolaire, habitant les
toundras et les taïgas de l’Eurasie comme de
l’Amérique du Nord, a été un des principaux
gibiers des chasseurs du Paléolithique supérieur.
L’étude porte sur l’ostéométrie des rennes depuis
le pléniglaciaire (circa – 34-40 ma) jusqu’à la fin
du Pléistocène (– 13 à – 11 ma). Les analyses
ostéométriques révèlent une corrélation entre la
taille corporelle du renne et les conditions envi-
ronnementales. Les populations comprenant de
grands spécimens sont liées à des climats frais et
humides, alors que les rennes de taille relative-
ment modeste vivaient sous des conditions
froides et sèches, ce qui invaliderait la loi de
Bergmann. Par ailleurs, la taille des rennes aug-
mente d’ouest en est et du sud au nord. Pour
résumer, il s’agit d’un ouvrage intéressant mais
très prudent quant à ses conclusions et qui
s’adresse aux spécialistes. Ce genre de monogra-
phie révèlerait toute son utilité si elle était liée à
d’autres études du même genre portant sur les
autres ongulés de la fin du Pléistocène : chevaux,
bisons, mammouths, etc.
A. H. de la M.
Whitten T., Damanik S. J., Anwar J. & Hisyam
N. 2000. — The Ecology of Sumatra. Oxford
University Press, Oxford, XXXIII + 478 p.
£ 49,00. ISBN : 0198508271.
Cette synthèse sur la flore et la faune de Sumatra
est le premier volume d’une série intitulée The
Ecology of Indonesian Series, qui comprend sept
autres titres. Elle rassemble les résultats de nom-
bre de travaux effectués dans la grande île. La
première édition est parue en 1984 et a été révisée
en 1987. La présente n’a pas été complètement
mise à jour mais certaines informations (notam-
ment pour la botanique) datent de 1996. La
situation de la nature a beaucoup changé depuis
20 ans, comme le dit T. Whitten dans ses
réflexions sur la période 1983-1998 : les planta-
tions industrielles d’arbres n’existaient pas alors ;
aujourd’hui il n’y a plus de forêts intactes et cer-
tains parcs nationaux sont dégradés, l’exploitation
des forêts et celle d’autres ressources progresse et
MAMMALIA • 2004 • 68 (4)
Analyse d’ouvrages
les forêts primitives ne sont plus qu’un souvenir
dans la mémoire de ceux qui les ont connues
(citation de l’ouvrage relatif à Java et Bali). Le
texte est divisé en 3 parties : 1) géographie et vue
d’ensemble de la flore et de la faune ; 2) les diffé-
rents milieux (mangroves ; autres écosystèmes
côtiers ; cours d’eau et lacs ; les quatre principaux
types de forêts (pp. 167-275) ; montagnes ;
grottes ; 3) effets des activités humaines ; écologie
des terres cultivées ; écologie des agglomérations.
La biologie de certaines espèces est décrite de
façon détaillée. En conclusion, ce livre décrit une
nature qui était encore riche et peu abimée, mais
il ne reflète pas complètement la réalité. Illustré
de cartes, dessins et photos.
M. CUISIN
Soule M. E., Orians G. H. (eds) 2001. —
Conservation Biology. Research priorities for the
Next Decade. Society for Conservation Biology,
Island Press, Washington ; Covelo ; Londres,
397 p. $ 25,00. ISBN : 1559638699.
Le titre est le même que celui de l’ouvrage qui
suit, mais le contenu est bien différent comme le
suggère le sous-titre. La Society for Conservation
Biology a été fondée en 1986 aux États-Unis
pour favoriser les recherches destinées à protéger,
maintenir et restaurer la nature vivante, ce qui,
pour M. Soule, est bien plus important que
d’aller sur la Lune ou Mars. Elle a publié en 1989
un premier recueil et, en 2000, a organisé une
réunion destinée à faire le point sur la mise en
œuvre de ses principes. Le présent ouvrage réunit
les exposés (modifiés et augmentés) de cette
conférence. M. E. Soule, ancien professeur de
Sciences de l’Environnement à l’Université de
Californie et G. H. Orians, ancien professeur de
zoologie à celle de Washington, ont écrit l’intro-
duction et le dernier chapitre. Les autres ont été
rédigés par 37 auteurs anglo-saxons. Il y a 12 cha-
pitres : 1) l’utilisation excessive des ressources
naturelles est stigmatisée ; 2) les espèces en dan-
ger et leur gestion ; 3) perturbations des réseaux
alimentaires par l’homme ; 4) influence des
espèces introduites ; 5) fragmentation des milieux
467
 Analyse d’ouvrages
et ses conséquences ; 6) conservation des inverté-
brés du sol et des sédiments aquatiques ;
7) recherches prioritaires dans les océans ;
8) recherches médicales (p. ex. effets des agents
pathogènes sur les espèces menacées) ; 9) effets
des modifications de l’environnement sur la
biodiversité (réchauffement de l’atmosphère) ;
10) bilan des études effectuées ; 11) restauration
des milieux dégradés ; 12) avenir des recherches
(exemples d’initiatives encourageantes et, à l’op-
posé, menaces accrues dans de nombreux domai-
nes). Des encadrés résument les conclusions.
Bibliographie propre à chaque chapitre. D’une
façon générale on peut regretter l’absence de réfé-
rences aux travaux effectués en Europe (sauf ceux
parus en anglais), par exemple sur les espèces
introduites, alors qu’en Allemagne ce sujet a été
fort bien traité (Gebietsfremde Tierarten, Éditions
Ecomed, 1996). À croire que rien n’a été fait sur
ces questions capitales dans le pays des fondateurs
de l’écologie.
M. C.
Pullin A. S. 2002. — Conservation Biology.
Cambridge University Press, Cambridge,
Royaume-Uni, 345 p. £ 27,95. ISBN :
0521644828.
Manuel destiné aux étudiants et à ceux qui s’oc-
cupent de la conservation de la nature. Tous les
aspects de cette discipline sont examinés.
L’auteur a voulu montrer qu’il est indispensable
de ménager la nature, puisque nous dépendons
entièrement d’elle. Il précise dans sa préface qu’il
n’a pas traité des questions politiques, écono-
miques et sociales liées à la conservation, bien
qu’elles soient devenues essentielles. Le texte
comprend trois parties et 15 chapitres : 1) la
nature sa richesse, principaux écosystèmes ;
2) L’influence humaine sur la nature ; consé-
quences de la destruction des habitats et modifi-
cations qu’ils subissent (pollutions, introduction
d’espèces exotiques, d’ OGM) ; exploitation abu-
sive ; 3) histoire du mouvement de conservation
de la nature ; choix des espèces à protéger en
priorité (critères à respecter) ; conservation des
468
espèces dans leur milieu naturel ; évaluation des
menaces qui pèsent sur elles ; exploitation
durable ; conservation des espèces en dehors de
leur habitat (conservatoires botaniques, zoos) ;
réintégrations ; conservation à l’échelle des éco-
systèmes ; rôle de la science pour une bonne pra-
tique de la conservation. Chaque chapitre prend
fin par un résumé, une courte bibliographie, l’in-
dication de sites Internet et, le cas échéant, des
suggestions de discussion. Illustré de cartes, sché-
mas et photos. Des encadrés expliquent un terme
ou décrivent des exemples précis (un certain
nombre ont été pris en Grande-Bretagne).
Bibliographie générale, index. On notera que
l’ouvrage de J. Dorst, Avant que Nature meure,
n’est même pas cité, bien qu’il ait eu une édition
en anglais.
M. C.
Freedberg D. 2002. — The Eye of the Lynx.
Galileo, His Friends ans the Beginnings of Modern
Natural History. The University of Chicago Press,
Chicago ; Londres, 513 p. $ 50,00. ISBN :
0226261476.
Professeur d’histoire de l’art, l’auteur a découvert
en 1986 au château de Windsor une collection
d’illustrations de végétaux et d’animaux datant
du XVIIe siècle, exécutée en Italie et réunies par
un antiquaire et collectionneur romain, Cassiano
Dal Pozzo ; elles provenaient de l’une des pre-
mières Sociétés scientifiques, l’Académie des
Lynx, fondée par quatre jeunes hommes passion-
nés d’histoire naturelle. Ses objectifs étaient de
décrire et d’illustrer tous les êtres vivants connus
et de les classer. Seule la première partie du projet
fut réalisée. Ces illustrations restèrent longtemps
inconnues car dispersées : une partie se trouve à la
Bibliothèque de l’Institut à Paris (elle provient
des prises des troupes françaises en 1798) et
d’autres sont dans la bibliothèque de l’École de
Médecine de Montpellier.
L’ouvrage est divisé en quatre parties : 1) histoire
de l’Académie des Lynx (pp. 11-77) ; 2) astrono-
mie et idées de Galilée, qui fut membre de
l’Académie (pp. 78-147) ; 3) histoire naturelle
MAMMALIA • 2004 • 68 (4)

(pp. 148-345) ; 4) l’essai de classification
(pp. 346-416) contient des annexes (notes,
bibliographie, index). Cette œuvre d’érudition,
très détaillée est illustrée de quelques-unes des
images exécutées par des artistes, dont V. Leonardi.
Elles ne sont guère supérieures à celles que
L. Fuchs avait commandées pour son livre Neues
Kreüterbuch, paru en 1543.
M. C.
Ridoux V., Liret C., Creton P. & Hassani S.
2000. — Études et conservation des mammifères
marins de Bretagne. Laboratoire d’Étude des
mammifères marins, Oceanopolis, Brest ; Édi-
tions Biotope, Mèze, 144 p. € 12,20. ISBN :
2-90667-083-9 (Les Cahiers naturalistes de
Bretagne).
Ouvrage pratique destiné à un large public. Il se
compose de cinq parties : 1) historique du
projet ; les mammifères marins de Bretagne et de
France (25 ont été signalés au moins une fois en
Bretagne, dont 10 de façon régulière) ; protection
et réglementation ; conservation ; 2) surveillance
des populations par un réseau d’observateurs ; les
échouages entre 1977 et 1997 ; principaux sites,
leurs peuplements ; identification photogra-
phique de certains animaux, télémétrie ; 3) les
inventaires ; conservation des espèces et de leur
habitat ; études sur le Grand Dauphin et sur le
Phoques gris (sujets identifiés) ; devenir des
Phoques épuisés, et relâchés après avoir été munis
d’une balise, etc. ; ressources alimentaires à la dis-
position des mammifères marins en Bretagne
(algues, poissons) ; comportement de ces ani-
maux en présence des bateaux ; 5) description des
espèces : deux rorquals, un marsouin, cinq dau-
phins et deux phoques, illustrées d’un dessin ;
statut, habitat, caractères distinctifs, habitat.
Bibliographie où plusieurs travaux parus dans la
revue Penn Ar Bed sont cités.
M. C.
Robineau D. 2004. — Phoques de France.
Fédération française des Sociétés de Sciences
MAMMALIA • 2004 • 68 (4)
Analyse d’ouvrages
naturelles, Paris, 196 + 3 p. ISBN : 2-90305-
226-3 (Faune de France ; 88).
La prestigieuse série Faune de France a depuis
1921 publié des ouvrages sur les groupes les plus
divers de la faune de notre pays, surtout les
invertébrés, mais n’avait encore rien sorti sur les
Mammifères. C’est maintenant chose faite grâce à
ce tome 88, consacré aux Pinnipèdes, et premier
d’une série de deux sur les Mammifères marins, le
second, qui vient de paraître, étant dévolu aux
Cétacés. L’ouvrage suit de près le style des autres
tomes de la série, mais la partie générale (43 pp) y
est relativement plus développée. La partie systé-
matique couvre 96 p., et est suivie d’une abon-
dante bibliographie (25 p.), de trois annexes
(6 p.) et enfin d’un appendice de 4 p. qui donne
la liste des Pinnipèdes et Siréniens des DOM-
TOM, sauf la Terre-Adélie.
Les généralités abordent naturellement des sujets
très variés, depuis l’histoire des travaux sur les
Pinnipèdes jusqu’aux méthodes d’étude de ces
derniers. Les chapitres sur la morphologie, l’ana-
tomie et la biologie sont particulièrement
détaillés et instructifs, avec de nombreuses réfé-
rences permettant d’aller plus loin si on le désire.
Comme dans tous les ouvrages de la série Faune
de France, la partie systématique commence par
des clés de détermination. D. Robineau nous en
propose en fait deux. La première est fondée sur
les caractères externes, et est utilisable sur des
montages de collection, des animaux morts
depuis peu ou captifs, et assure en outre une aide
à l’identification d’individus sauvages observés
dans de bonnes conditions. La seconde, qui s’ap-
puie sur les caractères du crâne et de la denture,
permet la détermination de squelettes trouvés
dans la nature et de spécimens de musées. Le cha-
pitre dévolu à chaque espèce comprend les
rubriques suivantes : origine des noms, nomen-
clature et taxonomie, diagnose, description,
répartition, biologie et écologie, rapports avec
l’homme et statut. Ces rubriques sont extrême-
ment développées pour les espèces régulièrement
observées en France (Phoque veau marin : 16 p.,
Phoque gris : 17 p., Phoque moine : 19 p.). Elles
le sont moins pour les espèces peu fréquentes,
469
 Analyse d’ouvrages
signalées par un astérisque, dont la biologie,
l’écologie et les rapports avec l’homme ne sont
guère traités, mais les références, très nombreuses,
permettront au lecteur de satisfaire aisément sa
curiosité à d’autres sources. Écrites dans un style
facile à lire, ces rubriques sont de véritables mines
de renseignements. L’illustration, pas très
abondante et en noir et blanc, donne au livre un
aspect un peu ancien, il ne s’agit pas ici d’un
guide de terrain, mais au contraire d’un ouvrage
de référence destiné à être consulté chez soi ou au
laboratoire. Jamais une telle synthèse sur les
Pinnipèdes de nos côtes n’avait été entreprise,
surtout en français, et, comme toutes les espèces
de l’Atlantique nord y sont traitées avec un
(grand) minimum de détails, son intérêt dépasse
largement notre pays, il concerne en fait toute
cette région de l’Atlantique nord. C’est un
ouvrage qui a sa place dans la bibliothèque de
tous ceux qui s’intéressent aux phoques de cette
partie du monde.
J.-F. VOISIN
Verschuren J. 2001. — Ma vie. Sauver la Nature.
Éditions de la Dyle, Saint-Martin – Latem
(Deurle), Belgique, 529 p. € 31,00. ISBN :
9076526117.
Plus qu’une autobiographie ce livre est le témoi-
gnage d’un écologiste qui a voué sa carrière à la
conservation de la Nature, essentiellement en
Afrique où il a été Directeur des Parcs nationaux
de l’ex-Congo belge entre 1969 et 1974. Il nous
fait vivre ici le combat qu’il a mené de longues
années pour sauvegarder la grande faune afri-
caine.
E. BREMOND-HOSLET
Mosse F. 2001. — À la découverte des Réserves
Naturelles de France. Nathan, Paris, 384 p.
€ 28,20. ISBN : 2-092-61008-2.
Inventaire des 153 réserves naturelles françaises,
couvrant 200 000 hectares dans des lieux très di-
versifiés de France métropolitaine ou d’Outremer,
470
créées depuis 1961 pour protéger forêts, rivières,
montagnes, dunes, marécages, fonds marins et les
espèces végétales et animales qui les occupent.
Chaque site est décrit avec des informations pra-
tiques sur ces lieux privilégiés, des cartes et de très
belles photographies et c’est un encouragement à
découvrir notre patrimoine naturel.
E. B.-H.
Dunbar R. & Barrett L. 2001. — Planète singes.
Nos cousins les Primates. Bordas, Paris 240 p.
€ 31,94. ISBN : 2-047-60048-0.
Ce livre est l’édition française d’un ouvrage
publié en Grande-Bretagne par la chaîne de télé-
vision BBC parallèlement à une série de repor-
tages naturalistes. Ce document très largement et
richement illustré par des photographies origi-
nales et de bonne qualité se révèle captivant et
accessible à un large public. L’ouvrage est articulé
en quatre grandes parties : la première « Le
Monde des Primates » présente les caractéris-
tiques de cet ordre de mammifères comptant
230 espèces, détaille ses origines et son évolution
et présente une classification des primates actuels
dont un grand nombre est menacé. La seconde
partie est consacrée aux Prosimiens. La troisième
traite des différents groupes de Singes et enfin la
quatrième aborde les Grands Singes.
E. B.-H.
Boyaval I. & Boyaval A. 2001. — Sur les traces
des derniers grizzlis en Amérique du Nord. Tome 1 :
Les Rocheuses nord-américaines. Faune Explo,
Roilaye, 119 p. € 38,00. ISBN : 2-95157-071-6.
Ce livre est l’aboutissement de plusieurs années
passées à l’étude du comportement et de l’habitat
des ours bruns grizzlis et noirs baribals par deux
photographes naturalistes passionnés qui se
consacrent à la protection des ours. Le premier
volume de ce livre est consacré aux Rocheuses
nord-américaines, à travers différents parcs natio-
naux (Parc National du Grand Teton, de
Yellowstone, des Glaciers et des Lacs Waterton).
MAMMALIA • 2004 • 68 (4)

Outre traquer les ours à travers le monde, Isabelle
et Alain Boyaval organisent en France des confé-
rences afin de sensibiliser sur le devenir des ours
en général et d’éloigner des esprits l’image de
férocité que les populations ont longtemps asso-
cié aux ours.
E. B.-H.
Asch F. 2001. — Mes carnets de safari. Flamma-
rion, Paris, 144 p. € 25,00. ISBN : 2-0801-
0659-7.
Voyage au cœur de l’Afrique, au Botswana dans
une réserve, grâce aux aquarelles d’une jeune des-
sinatrice. Nous pouvons y apercevoir les zèbres au
milieu de la savane, les éléphants en troupeaux,
les gazelles de Thompson, les girafes, les lions,
toute la grande faune africaine est représentée ici
avec fraîcheur.
E. B.-H.
Bodson L. (ed. ) 2002. — D’Os, d’images et de
mots. Contribution à la réflexion sur les sources de
l’histoire des connaissances zoologiques. Journée
d’Etude, Université de Liège, 17 mars 2001.
Université de Liège, Liège, 155 p. € 23,00
(Colloque d’Histoire des connaissances zoolo-
giques ; 13) ISSN : 0777-2491/13
Treizième volume de cette collection, cette nou-
velle parution présente les comptes rendus de la
Journée d’étude qui s’est tenue en mars 2001 à
l’Université de Liège sur le thème « D’os,
d’images et de mots ».
Il est bien évident que ce sont les restes d’ani-
maux, les représentations figuratives, tout comme
les observations écrites ou les témoignages oraux
qui permettent de nos jours de retracer l’histoire
des connaissances zoologiques, avec les problèmes
de conservation ou de transmission que cela peut
sous-entendre. Ces données potentielles sont des
sources nécessaires à la bonne compréhension et
il convient de les traiter de façon méthodolo-
gique. Les intervenants de cette Journée d’étude
ont été conviés à mettre en évidence leurs sources
MAMMALIA • 2004 • 68 (4)
Analyse d’ouvrages
et à préciser les techniques pour interpréter le
contenu. Les sujets abordés lors de cette journée
sont les suivants : le cheval dans l’art paléoli-
thique ; l’évolution de la taille du mouton dans
le nord de la Mésopotamie ; les parties des
animaux ; le bois de cerf.
E. B.-H.
Cyrulnik B., Matignon K. L., Fougea F. 2001.
— La Fabuleuse aventure des hommes et des
animaux. Éditions du Chêne, Paris ; 192 p.
€ 45,40. ISBN : 2842773683.
Les animaux sont depuis toujours liés à l’homme :
par exemple on les retrouve symbolisés dans nos
croyances, la chasse et le partage de la viande ont
permis le développement de structures sociales, la
domestication a permis la sédentarisation et le
développement économique. Les hommes ont
appris à communiquer avec les animaux et des
liens se sont spontanément tissés, mais les auteurs
se demandent qui de l’animal ou de l’homme a été
à l’origine attiré par l’autre et comment la commu-
nication s’est instaurée. Toute cette approche est
magnifiquement illustrée par des reproductions
anciennes et contemporaines.
E. B.-H.
Shuker K. 2002. — Les pouvoirs secrets des
animaux. Larousse, Paris, 240 p. € 35,00.
ISBN : 2-035-60285-8.
Écrit par un zoologiste qui étudie depuis de nom-
breuses années les comportements étranges des
animaux, ce livre est une approche captivante du
monde animal énigmatique. Au fil des pages le
lecteur est initié aux mécanismes qui ont depuis
toujours intrigué les hommes : le phénomène des
migrations animales, la communication, la coha-
bitation entre espèces, l’hibernation, la survie aux
conditions climatiques extrêmes… Les onze cha-
pitres de ce livre abordent les divers aspects du
comportement animal ou une capacité parti-
culière comme par exemple celle des renards à
hypnotiser leurs proies, on découvre qu’il existe
471
 Analyse d’ouvrages
des symbioses entre les prédateurs et des animaux
plus petits qui les débarrassent des parasites. Très
largement illustré cet ouvrage est un outil d’in-
formation destiné à un large public passionné de
nature en général et plus spécialement d’ani-
maux.
E. B.-H.
Johnston A. 2001. — Carnets d’un Naturaliste en
Normandie (Val d’Orne). Nathan, Paris, 120 p.
€ 30,35. ISBN : 2-092-60522-4.
Publié dans le cadre d’une collection réputée ce
nouveau volume est une invitation à la décou-
verte de la grande variété de la faune et la flore de
Normandie et tout particulièrement du Val
d’Orne, aux paysages extrêmement variés au fil
des départements traversés : l’Orne et le
Calvados. Cet ouvrage est une compilation des
observations réalisées par l’auteur au cours de
deux séjours dans cette région et des données
fournies par des naturalistes régionaux. Dessins
au trait et aquarelles ponctuent agréablement le
texte bien documenté.
E. B.-H.
Bammes G. 2003. — Le dessin animalier. Édi-
tions Dessain et Tolra ; VUEF, Paris, 240 p.
€ 39,00. ISBN : 2-047200-79-2.
Cet ouvrage est destiné à tous ceux qui souhaitent
pouvoir acquérir une véritable méthode de travail
du dessin animalier. En huit chapitres, grâce à
une méthode basée sur l’observation, le lecteur est
initié aux fondements du dessin animalier : étude
des proportions de différents animaux ; structure
du corps animal ; postures de repos détendues et
actives ; déplacements ; membre antérieur et les
formes du pied ; formes du tronc ; crâne et tête ;
animal entier et sa robe. Chaque chapitre pro-
pose, après les indispensables notions anato-
miques, des exercices pratiques et ensuite une
étude du rapport existant entre le squelette et les
masses musculaires. Ce découpage en chapitres a
été conçu dans le but de faciliter l’acquisition des
472
notions et d’obtenir une amélioration progressive
des aptitudes du dessinateur. 227 planches sont
ici d’une aide précieuse dans cet apprentissage.
E. B.-H.
Duff A. & Lawson A. 2004. — Mammals of the
world. A Checklist. A. & C. Black Publishers,
London, 312 p. £ 24,99. ISBN 0-713-66071-X.
Voici une liste des espèces de mammifères avec
leur nom anglais. La classification suit plus ou
moins McKenna & Bell (1992) pour les rangs
supra spécifiques et Wilson & Reeder (1993)
pour les espèces, avec quelques modifications et
notamment l’ajout des espèces décrites depuis.
Alors qu’on attend la version révisée de Wilson &
Reeder, il est un peu surprenant de voir sortir
cette liste avec une classification pas toujours très
à jour. En annexe, une liste utile des espèces
éteintes et des nouvelles espèces (1993-2003).
G. VERON
Yongzu Z. (ed. ) 1997. — Distribution of
Mammalian Species in China. China Forestry
Publishing House, Beijing, 280 p. $ 195. ISBN :
750381599X.
Ce livre en anglais et chinois présente la réparti-
tion des mammifères de Chine. La classification
suit Corbet (1991) avec quelques modifications.
La répartition des espèces est représentée par des
points correspondant aux localités de collecte ou
aux observations. Les sous-espèces sont indiquées,
ainsi que la liste des localités pour chaque espèce,
avec les références bibliographiques correspon-
dantes. Les données proviennent de publications
et d’ouvrages de référence, ainsi que du résultat
de nombreuses expéditions. En dehors, de
quelques problèmes d’organisation du texte entre
les paragraphes en chinois et en anglais, cela
constitue une bonne référence pour la mammalo-
gie chinoise.
G. V.
MAMMALIA • 2004 • 68 (4)