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Eléments de cours
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1) La demande de "fonds prêtables" est constituée, dans l’approche néoclassique, par
l’investissement fixe des entreprises (l’acquisition d’équipements productifs).
Le producteur n’emprunte pour investir qu’après une comparaison entre le taux d’intérêt et
la productivité marginale du capital ; plus le taux d’intérêt est élevé, plus l’opportunité de
l’investissement se retreint. Dans tous les cas, l’investissement est d’autant plus fort que le
taux d’intérêt est faible ; l’investissement est une fonction décroissante des taux d’intérêt. Cette
hypothèse est simplificatrice, l’investissement dépend aussi des profits et de la demande.
2) L’offre de fonds (L’offre de capitaux - l’épargne - ) est une fonction croissante du
taux d’intérêt : les individus font un arbitrage intertemporel entre consommation immédiate et
consommation différée ( l’épargne) et le taux d’intérêt apparaît comme étant le prix de la
renonciation à la préférence pour le présent. L’épargne est une consommation différée et,
comme les agents économiques, ont une "préférence pour le présent", il faut, par le biais d’une
rémunération, les inciter à s’abstenir de consommer aujourd’hui, pour reporter leur
consommation dans le futur. L’intérêt est ainsi "le prix du temps", "le prix de la renonciation
à la consommation immédiate". Inversement, plus le taux d’intérêt est élevé, plus il en coûte
aux agents économiques de ne pas épargner, plus ils sont incités à épargner.
l’Épargne est 100% financière→ (forcément placée car la thésaurisation ne peut être rationnelle)
→ l’épargne monétaire est nulle.
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V- La dichotomie
1) La loi de Say
Plusieurs formulations de Jean-Baptiste Say constituent un ensemble cohérent de l'analyse
dichotomique.
• "Les produits s'échangent contre les produits" + "La monnaie est un voile" : la monnaie, simple
intermédiaire, ne fait que dissimuler qu’en fait ce sont toujours des marchandises qui s’échangent
entre elles (troc).
Conséquence : il n'existe pas de différence véritable entre économie monétaire et économie de
troc. La monnaie ne peut pas être thésaurisée et ne peut pas être désirée pour elle-même.
• " L’offre crée sa propre demande " signifie en particulier que lorsque les entreprises produisent et
vendent une certaine quantité de biens (par exemple 10000 dt), elles distribuent l'équivalent sous
forme de revenu monétaire (salaires, dividendes, intérêt, impôt,…) ce qui permet d'acheter les
biens produits. Autrement dit, plus il y a de biens produits, plus ces biens peuvent ouvrir une
demande pour d'autres biens : en effet ces biens nouvellement produits peuvent être offerts en
échange d'autres biens. Donc, c’est la production qui ouvre des débouchés aux produits et toute
inadéquation entre l’offre et la demande d’un produit ne peut être que provisoire.
Conséquence : La formulation de Jean-Baptiste Say implique qu'une surproduction ne peut pas être
générale mais est nécessairement sectorielle.
VI- L’équilibre sur le marché monétaire
Le marché monétaire détermine le niveau général des prix P à l'équilibre par la rencontre entre
l'offre de monnaie, qui est supposée exogène, et la demande de monnaie qui provient des agents
non financiers (ménages et entreprises) et qui s'exprime de la façon suivante :
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𝑀𝑑 = 𝑃𝑌
𝑉
L'équilibre du marché est atteint lorsque 𝑀𝑑 = 𝑀𝑜 ceci nous permet de déterminer le niveau
général d'équilibre. Dans le modèle néoclassique, la monnaie ne sert qu'à réaliser l'équilibre du
niveau général des prix. Elle est neutre et n'a aucune influence sur l'économie réelle.
1) Les formulations de la théorie quantitative de la monnaie (T. Q. M.) :
La théorie quantitative de la monnaie a été formulée par Fisher en 1911 dans son ouvrage
« Le pouvoir d’achat de la monnaie ». Fisher examine le lien entre la quantité totale de monnaie
M et le montant total de dépenses de biens et services finals produits dans l’économie P*Y avec
P est le niveau général des prix et Y est le produit global. La dépense totale P*Y peut aussi être
interprétée comme le PIB nominal. Ces deux agrégats sont reliés par V la vitesse de circulation
de la monnaie, c’est-à-dire son coefficient de rotation. Elle représente le nombre de fois où une
même unité de monnaie est dépensée au cours d’une période pour l’achat de biens et de services.
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Ainsi les hypothèses de Fisher transforment l’équation des échanges en théorie quantitative de la
monnaie. Selon les économistes classiques, les prix et les salaires sont flexibles et le niveau
d’activité reste en temps normal à son niveau de plein emploi (Y constant à court terme). Selon
eux, les modifications de la quantité de monnaie en circulation conduisent à des évolutions
proportionnelles du niveau général des prix.
2) La demande monnaie
La théorie quantitative de la monnaie peut être aussi interpréter comme une théorie de demande
de monnaie, c’est-à-dire la quantité de monnaie que les agents souhaitent détenir :
𝑃𝑌
𝑀𝑑 = = 𝑘 ∗ 𝑃𝑌
𝑉
𝑘 est constant et appelé le taux de liquidité. Ainsi, le comportement de détention
d'encaisses est stable et indépendant du niveau des taux d'intérêt. Cette hypothèse renvoie à la
conception de la monnaie selon J.B.Say selon laquelle la monnaie est un voile : elle n’est pas
désirée pour elle-même et n’est demandée que pour permettre les transactions. Pour Fisher, la
demande de monnaie est déterminée par le niveau de transactions induit par le revenu nominal
et par les aspects institutionnels et technologiques stables qui déterminent la vitesse de
circulation de la monnaie et le taux de liquidité.
3) La détermination de l’inflation
La théorie quantitative de la monnaie peut être transformée en théorie de détermination de
l’inflation. Pour cela, il suffit d’utiliser la relation mathématique :
%Δ(𝑥 ∗ 𝑦) = %Δ 𝑥 + %Δ𝑦
Donc, on peut réécrire l’équation des échanges sous la forme suivante :
%ΔM + %ΔV = %ΔP + %ΔY
Le taux d’inflation s’écrit : 𝜋 = %ΔP = %ΔM − %ΔY
Puisque %ΔV = 0
La théorie quantitative de la monnaie indique que le taux d’inflation est égal au taux de croissance
de la masse monétaire moins le taux de croissance de l’activité réelle. Exemple, le taux de
croissance est 3% par an et le taux de la masse monétaire est de 5%, l’inflation est de 2%. Et toute
augmentation de la masse monétaire sans croissance économique induit une hausse du taux
d’inflation.
Dans un régime dit « normal », la masse monétaire et le PIB évoluent en symbiose, c’est-à-dire
de manière corrélée afin d’éviter une déflation comme en 1929.
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III- Impacts des politiques économiques
1) Effet d'une politique monétaire :
A l’équilibre, une variation de P ne provient que d’une variation de M (l’augmentation de la
masse monétaire est la cause motrice de la hausse des prix, l’inflation est forcément d’essence
monétaire), et donc la monnaie est supposée ne pas pouvoir agir sur Y, d’où le principe dit de
neutralité de la monnaie.
On peut dessiner l’équilibre classique en termes d’offre et de demande globales:
On voit que la quantité de monnaie en circulation n’a aucun impact sur les volumes, elle n’en
a que sur les prix : on retrouve l’expression de la TQM.
Les principes du « voile » et de la « neutralité » monétaires peuvent laisser croire que les
classiques négligent la monnaie alors que c’est tout le contraire : pour eux, la stabilité de
la valeur de la monnaie est une condition sine qua non (nécessaire), qui, lorsque celle-ci
est remplie, permet de faire abstraction de la monnaie.
2) Effet d'une politique budgétaire expansionniste :
L’augmentation des dépenses publiques augmente la demande globale des biens et services.
L'effet d'une telle action sur le niveau de la production est nul dans la mesure où ce dernier est
déterminé uniquement par le niveau de l'emploi. Donc, l'accroissement doit être compensé par
une baisse dans un autre secteur de la demande. La hausse de G entraîne une augmentation du
taux d'intérêt et par suite une diminution de l'investissement et/ou la consommation. Dans un
tel cas, on dit qu'il y a éviction de l'investissement et/ou la consommation par les dépenses
publiques. On parle d'effet d'éviction.
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3) L’intervention de l’Etat
La pensée classique est réputée pour promouvoir le libéralisme économique, souvent résumé
dans la fameuse formule: «laisser faire, laisser passer» où une régulation spontanée et
automatique de l’activité économique se réalise grâce aux forces auto correctrices : la «main
invisible» d’Adam Smith et le commissaire-priseur de Léon Walras.
Par conséquent, l’intervention de l’État à travers une politique conjoncturelle (l’utilisation par
l’État des instruments comme le budget, la fiscalité et la monnaie) est inefficace, et contre-
productive, puisqu’elle entraîne une éviction et elle est facteur d’inflation. Mais Say lui-
même reconnaît l’intérêt que peut avoir une action de l’Etat pour assurer le bon
fonctionnement des marchés (c’est l’État -gendarme) et pour rendre
l’environnement économique favorable aux affaires tel que particulier la « sûreté des
personnes et des propriétés ». Autrement dit, il est admis que l’État mène une politique
structurelle.
Mais, l’Etat peut effectuer par le budget et la fiscalité (politique budgétaire) une certaine
redistribution des richesses produites. Les classiques en matière de finances publiques, les
classiques plaident en faveur d’une faible pression fiscale. Et il peut agir par la monnaie
sur (politique monétaire) le niveau général des prix. Les classiques accordent la plus
haute importance à la stabilité de l’étalon monétaire, ils prescrivent un réglage rigoureux
de l’émission monétaire. Le choix de l’étalon-or illustre cette philosophie des classiques
en matière monétaire.