Vous êtes sur la page 1sur 78

Ministère De L’Enseignement Supérieur et de la République de Côte d’Ivoire

Recherche Scientifique Union-Discipline-Travail

FASCICULE DE BASE :
COURS
D’EXPLOITATION
MINIERE
Cycle BTS Filière
MINES-GEOLOGIE-PETROLE
Cours d’exploitation minière

CHAPITRE I GENERALITES
I. L’activité minière

L’activité minière a depuis toujours influencé l’activité humaine. Elle a même été un
repère pour apprécier le progrès de l’humanité notamment par la définition des époques
dans la préhistoire et l’histoire.
En effet la période pendant laquelle l’homme à taillé de véritables outils sans la pierre se
nomme l’âge de la pierre taillé ou paléolithique. Celle qui a vue l’homme polir la pierre
est appelée l’âge de la pierre polie ou néolithique.
Plus tard, les hommes ont découvert qu’en chauffant du minerai de fer dans de grands
fours, appelé hauts fourneaux, on obtient du fer avec lequel il était possible et facile de
fabriquer des outils et des armes. La fabrication d’outils métalliques à base de fer et
d’autres métaux correspond à l’âge de fer ou l’âge des métaux ou l’ère moderne.
Actuellement, les produits dérivés de l’activité minière constituent à n’en point douter,
des données vitales dans notre vie. On peut citer :
 l’utilisation du charbon, du gaz, du pétrole et de l’uranium comme source d’énergie ;
 l’utilisation des pierres, du sable, du ciment, du fer (l’acier) comme matériaux de
constructions
 l’emploi de nitrate, de soufre, de potassium, des phosphates comme engrais,
 l’emploi de l’or, le platine, l’argent, la colombo-tantalite comme métaux précieux
 l’utilisation du diamant, de l’émeraude, du saphir, du rubis comme pierres précieuses.
L’activité minière reste incontournable dans l’activité humaine.

II. Importance de l’activité minière

Si l’activité minière se révèle importante dans le développement de la culture humaine, il


est alors évident qu’elle soit d’une importance capitale dans le développement d’un pays.
Le développement d’un pays se mesure par son degré de consommation de produit minier.
Les infrastructures, les transports, les télécommunications, les machines et l’énergie ont
connu un essor remarquable grâce à l’industrie minière. L’agriculture à connu un
développement en partie grâce aux engrais.
Par suite de l’importance des minéraux dans la société moderne, leur découverte, leur
mise en valeur et leurs productions ont une influence considérable sur la politique et
l’économie tant à l’échelle mondiale qu’à l’échelle internationale. L’industrie minière
permet d’approvisionner le marcher mondial en matière première.

III. Evolution des techniques minières

Les premiers mineurs ou mineurs primitifs (les hommes du néolithique par exemple)
travaillaient avec leur mains et le matériel sur lequel ils travaillaient, était constitués de
pierres, os et bois. Plus tard, les sociétés qui ont suivis, nettement mieux organisées,
utilisaient des esclaves comme mains d’œuvre. Le bois était utilisé pour le chauffage.
L’abatage se faisait sans explosif et les souterrains étaient éclairés par des bougies de
fortunes.
Avec la révolution industrielle du 19e siècle, il y’a une forte demande de minéraux, ce qui
a suscité de nouvelles techniques. Il y’a eu par exemple l’introduction de la poudre noire
comme explosif, permettant ainsi d’abattre des quantités considérables de matériaux.

2
Cours d’exploitation minière

On à observer l’apparition des machines à vapeur et a air comprimé, pour remplacer


l’énergie humaine. Il y’a eu également l’introduction de machines électriques, grâce à
l’invention de l’électricité. Ce qui a accru la mécanisation des exploitations et rendu les
machines plus performantes et plus flexibles.
Grace à ces innovations, on a pu observer la réouverture d’anciennes mines souterraines
mis en veilleuse pour cause de conditions de travail difficile et/ou par défaut de
technologie appropriée. En effet les conditions de ventilation en souterrain ont été
améliorées. La rénovation des techniques à considérablement améliorer les conditions de
travails des mineurs et a également augmenté les cadences de production qui atteignent
plusieurs milliers de tonnes par jour.

IV. L’avenir de l’activité minière


L’homme dépend et continue de dépendre de l’utilisation des minéraux dans divers
domaines. Avec le progrès de la technologie, il y aura toujours une demande croissante de
minéraux dans le but de produire d’avantage une grande variété d’éléments dans certains
domaines comme l’aéronautique, les engins spacieux, pour ne citer que ceux la.
Cet objectif sera atteint par une amélioration des techniques d’exploration et une
meilleure compréhension de la genèse et des méthodes de recherche des dépôts en
profondeur. Il s’agit de trouver des méthodes d’exploitation relativement économique
dans les cas des gisements à faibles teneurs. Car les gisements se font de plus en plus
rares. Tant que les minéraux intervenants dans l’activité humaine (pétrole, gaz, or, soufre,
platine, …) n’ont pas trouvé de substituts artificiels, tant qu’il existera des hommes,
l’activité minière vivra. Il y aura bien évidemment toujours une demande soutenue de
techniciens qualifiés et d’ingénieurs.

L'exploitation minière est une industrie primaire importante, au même titre que
l'agriculture, l'exploitation forestière et la pêche, mais, à la différence de ces dernières,
les minéraux et la roche, ne peuvent pas être remplacés ou renouvelés après avoir été
extraits et utilisés. Cependant, les métaux ont une caractéristique unique : une fois
recyclés, ils conservent leurs propriétés élémentaires. Certains minéraux et métaux
peuvent être recyclés et réutilisés plusieurs fois.

V. Définition de quelques termes miniers


 Minéral : corps chimique, inorganique, quelque fois organique, naturel, se présentant
sous forme de solide cristallin. Il se définit par sa composition chimique et par son mode
d’arrangement ou d’agencement des atomes. C’est un solide apparu naturellement,
caractérisé par une composition chimique bien définie.
 Substance minérale : substance amorphe ou cristalline, solide, liquide ou gazeux ; ou
une substance organique fossilisée.
 Minéralisation ; concentration locale de substance.
 Minéralogie : science qui étudie les minéraux. Elle s’intéressée aussi bien à l’aspect
macroscopique des minéraux (couleur, forme, densité…) qu’a leurs propriétés physico-
chimiques et leur structure intime (cristallographie). Elle est à la fois une science
d’observation et une branche de la physique et de la chimie.
 Gangue : ensemble des constituants d’un minerai ne présentant pas d’intérêt
économique

3
Cours d’exploitation minière

 Gite : concentration exceptionnelle minérale ou fossile, ou site de concentration d’un


ou plusieurs minéraux utiles, sans connotation de taille ou d’importance.
 Gisement : gite exploitable dans les conditions économique du moment, ou site de
concentration d’un ou plusieurs éléments qui peuvent être exploités avec profit.
 Minerai : ensemble rocheux contenant des substances utiles en pourcentage suffisant
pour justifier une exploitation. On parle aussi d’ensemble rocheux contenant un ou
plusieurs éléments en proportion suffisamment importante pour permettre une
exploitation dans des conditions économiquement rentables.
 Ressources : gites connus éventuellement exploitables ou gites inconnus mais
d’existences vraisemblables aux regards de la géologie du secteur.
 Réserve : estimation de la quantité de minerai que l’on pourra extraire de façon
rentable en fonction de certains paramètres déterminés par des études.
 Placer : gite ou gisement détritique d’or, de diamant, ou d’autres pierres et métaux
précieux.
 Prospection : ensemble des travaux ou opération mettant en œuvre des méthodes
itinérantes de surfaces en vue de déceler les indices et anomalies ou concentrations de
substances minérales ou fossiles utiles.
 Exploitation : opération ayant pour but, l’extraction de substances utiles pour en
disposer à des fins utilitaires ; ensemble des travaux qui consistent à valoriser un gisement
de minerai.
 Extraction : action d'extraire du minerai par mines à ciel ouvert ou par travaux miniers
souterrains.
Mines : zones ou on exploite des substances utiles autres que les matériaux rocheux soit à
ciel ouvert, soit en souterrain ; site d’extraction de ressources minérales, qu’il soit à ciel
ouvert ou souterrain.
 La teneur du minerai : concentration d’un minéral économique ou d’un métal dans un
gisement de minerai
 Teneur limite ou teneur de coupure : teneur en dessous de laquelle le gisement n’est
plus économiquement rentable
 Cristal : substance minérale ayant naturellement une forme géométrique bien définie
 Roche : masse minérale présentant une homogénéité de composition et de structure
 Stérile Minier : Roche en place ou extraite ne contenant pas de minéraux en quantité
suffisante pour en permettre une exploitation économiquement rentable.
 Traitement du minerai : Opération qui consiste à extraire du minerai, du concentré ou
des résidus miniers, la ou les substances économiques qui y sont contenues.
 Terril (ou crassier) : C'est une accumulation importante de matériaux sans intérêt
commercial («stériles»), issus du décapage de surface ou de la production profonde
pouvant atteindre plusieurs hectares et dizaines de mètres de hauteur, ils servent parfois
au remblai partiel de la carrière en fin de vie.
 Le carreau : c’est en fond de fosse le plateau horizontal formé par l'avancée progressive
des fronts. Il peut atteindre des centaines d’hectares dans les très grandes carrières
 Halde : un amoncellement formé par les déchets et stériles issus de l'extraction du
minerai.

4
Cours d’exploitation minière

CHAPITRE II LES DIFFERENTES PHASES DE L’EXPLOITATION MINIERE


Introduction

L’industrie minière se résume en deux grandes opérations que sont la recherche minière et
l’exploitation minière.
La première se charge de démontrer l’existence d’un gisement c’est-à-dire un ensemble
rocheux dans lequel se trouve une substance minérale utiles en quantité suffisante pour
justifier une exploitation.
La seconde consiste à mettre en œuvre des travaux et des techniques en vue d’extraire la
ou les substances utiles pour en disposer à des fins utilitaires et commerciales.
La recherche minière se fait selon plusieurs étapes que l’on regroupe en 5 phases :
 La documentation ou approche du sujet ;
 la recherche d’indices et d’anomalie ;
 le contrôle des indices et anomalies ;
 la reconnaissance du corps minéralisé ;
 l’évaluation du gisement.
Cette dernière phase nous permet de calculer les réserves, de préciser les fourchettes,
tonnage te teneur, de définir le traitement approprié, de choisir la méthode d’exploitation
et d’étudier la rentabilité du projet. Si le projet est viable et que les capitaux sont réunis,
alors on passe à la grande opération d’exploitation.
L'exploitation minière consiste à extraire de la terre les roches et les minéraux solides
qui ont une valeur économique. Elle se charge d’amener le gisement à des fins utilitaires
et commerciales. Elle se fait en cinq phases :
 le développement,
 l’extraction,
 le chargement et le transport,
 le traitement et,
 la commercialisation.

 Types de gisement de minerai

Il y a plusieurs types de gisements de minerai:


 Magmatique : cristallisation de minéraux à l’intérieur d’un corps magmatique. Les
gisements magmatiques sont aussi connus en tant que gisements ignés. Les minéraux
s’accumulent dans des couches ou autres séparations des minéraux près du fond des
intrusions de magma.
 Hydrothermal : fluides chauds libérés lorsque le magma refroidit, des minéraux
précipitent à partir des fluides
 Métamorphique : le résultat de la pression et de la température appliqué à la roche
environnant une intrusion de magma.
 Sédimentaire : précipitation de minéraux d’un lac ou d’eau de mer.
 Résiduel : concentrations de minéraux produits par effritement et des réactions
chimiques avec l’oxygène et l’eau.

5
Cours d’exploitation minière

C’est une classification très générale. Il y a beaucoup de sous genres et encore plus de
genres.

 Notions de calculs de réserves

Calcul de la teneur moyenne pondérée

1 2 3
t1 t2 t3
L L L
1
2 3
i Surface couverte
ti
par le gisement
Li

n
tn
L
n

Le gisement est divisé en plusieurs panneaux caractérisés par des teneurs spécifiques.
Chaque panneau est caractérisé par sa longueur (L) et sa teneur (t). la teneur moyenne
pondéré est égale à :

Calcul de la surface du corps minéralisé

Le corps minéralisé n’est pas généralement rectangulaire. Par ailleurs, il est enfoui, ce qui
fait que la surface du corps au sol est une projection. La surface (S) du corps minéralisé
est :

Longueur (L)
Largeur (l) ou
épaisseur (e)

Calcul du volume du corps minéralisé

Schématisons une coupe de la coupe minéralisée.

6
Cours d’exploitation minière

Surface du sol

Epaisseur
Du corps minéralisé au divers point, notons E, l’épaisseur moyenne pondérée du bloc de
minerai. Le volume V du corps minéralisé est :

Calcul du tonnage du minerai

Soit d, la densité du minerai. Le tonnage du minerai se calcule de la manière suivante :

Calcul de la quantité de minéral utile ou de substance utile dans le corps


minéralisé

I. Le développement

C’est l’ensemble des travaux préparatifs à l’extraction. Il peut varier d’un gisement à un
autre compte tenu :
 De l’environnement ou se trouve le gisement (présence de réseau hydrographique…)
 Et de la configuration géologique du gisement (couche, filon, amas placers etc.…)

1. Repérage sur le terrain des blocs à exploiter et leur débroussaillement

Il faut dégager la zone à exploiter de toute végétation, la rendre accessibles soit par des
dozers (bulldozers) ou des machettes (exploitation artisanale).

7
Cours d’exploitation minière

Figure 1 : Un bulldoze

2. Protection contre les inondations

Lorsqu’il s’agit de dépôts de vallée, il y’a lieu de canaliser ou même de détourner le cours
d’eau si ce dernier est peu important.
Pour les rivières à grands débits, on commence par élever de solides digues de protection
le long de la rive.
Puis, on se protège en amont et en aval par des digues transversales partant de la rivière
et allant jusqu’aux zones minéralisés.
Ces digues sont généralement faites au moyen du stérile enlevé à la surface des blocs, ce
qui peut entamer en même temps les travaux de découverture.
Par la suite, il est bon de les renforcer en les garnissant de gravier provenant du refus de
l’unité de traitement. Les machines utilisées pour ces travaux sont les dozers ou tracteurs,
ou bouteurs-débardeurs (expression canadienne).

3. Evacuation des eaux de ruissèlement ou d’infiltration

Ceci se fait par drainage vers un point bas, sinon par pompage (exhaure : assèchement des
eaux de ruissèlement) des eaux amenées dans un réservoir creusé dans le sol a un endroit
ou celui-ci présente une bonne consistance (bed-rock : roche saine).
L’assèchement convenable de l’aire à exploiter revêt une importance d’autant plus
considérable que le chantier sera mécanisé et qu’il faudra créer des routes pour la
circulation des gros engins d’excavation et de transport.

4. La création de route d’accès

L’exploitation nécessite la création de routes solides et bien étudiées tant pour la mise en
place du matériel des laveries en unités de traitement que pour l’accès des fronts
d’excavation et des terrils.
Le tracé des routes est effectué par les dozers et les niveleuses.
Les premiers font des travaux d’excavation et de remblais nécessaires. Les seconds
parachèvent le profil et font l’entretient.
Dans le cas d’une exploitation souterraine, il y’a le fonçage des puits ascendants et le
percement de galeries d’avancement.

8
Cours d’exploitation minière

Figure 2 : Niveleuse

5. Installation des laveries

Plate forme surélevée et aménagé dans une aire déjà exploité ou non minéralisé, la laverie
est un atelier dans lequel se pratiquent diverses opérations dont le but est de trier,
enrichir et préparer le minerai. C’est un lieu nettoyé et aplani par des dozers et des
niveleuses.
On veille essentiellement aux possibilités d’adduction d’eau industrielle, d’évacuation des
boues et de mises en treilles des produits de la laverie.

II. L’extraction

C’est l’opération qui a pour objet de tirer hors du sol le minerai, le séparer du sol pour
l’amener à la laverie ou l’unité de traitement. Très souvent, le minerai est recouvert de
stérile. Il y aura donc 2 phases dans l’extraction :
 L’enlèvement du stérile ou découverture
 L’extraction du minerai

1. L’enlèvement du stérile ou morts terrain

Dans presque chaque projet, les minerais sont enfouis sous une couche de sol ordinaire ou
de roches (appelée ‘morts terrains’ ou ‘déchets de roche’) qui doit être déplacée ou
creusée pour permettre l’accès au dépôt de minerai. Pour la plupart des projets miniers,
la quantité de morts terrains générée par l’exploitation minière est énorme.
Appelé aussi découverture, l’enlèvement du stérile se fait au moyen d’engins mécaniques.
Il s’agit de mettre à nu le minerai en enlevant la couverture stérile qui est au dessus.
Si la découverture est importante, l’enlèvement se fera par gradin.
Nous examinerons successivement, les moyens d’excavation et de transport mis en œuvre.

a. Travaux préliminaires

Il s’agit de :
 La reconnaissance du terrain, la délimitation du nouveau chantier et le traçage de la
première coupe. L’operateur aura intérêt à prendre comme repère les puits et sondages de
prospection, après identification complète et certaine. Lors d’une découverture de
chantier, l’ancien front d’exploitation constituera un excellent point de départ.

9
Cours d’exploitation minière

 Avant tout autre travail et pour permettre aux engins d’attaquer le stérile, il sera
nécessaire de débarrasser le sol de divers obstacles, (arbres, broussailles et même
ferrailles) ; des tournadozers et niveleuses entreront en action.
 Simultanément et par les mêmes moyens, une route sera soigneusement drainée grâce a
une pente calculée.
 Par les voies du service électrique, une ligne sera tirée du poste électrique le plus
proche jusqu’au limite du chantier. On veillera a ce que les poteaux et câble ne gênent ni
l’accès au chantier, ni le développement ultérieur de l’excavation.
 Apres avoir creusé un drain de protection parallèle au premier front de taille, la pelle
pourra être amenée à pied d’œuvre.

b. Découverture par pelle en butte

Afin d’aménager une plate forme de départ, la pelle prendra position et entamera le
travail au niveau du premier gradin, au point le plus bas du front, et les stériles des
premiers rejets seront déversés en contre bas.
Le front de taille d'une excavation (puits, galerie ou taille) est la paroi du chantier que le
mineur doit abattre ce front avance donc à mesure que le travail d'abattage progresse.
Un gradin est une partie du mort terrain ou du gisement que l’on enlève ou extrait de
manière autonome et qui est desservie par les moyens de transport.
En plus de la pelle, un dozer permettra d’obtenir une aire horizontale suffisante pour la
manœuvre des engins de transport.
La première coupe sera réalisée par attaque frontale. Des lors, on veillera
particulièrement :
 A placer les chenilles de la pelle perpendiculairement au front à excaver ;
 A disposer le travail sur un front suffisamment large pour repartir les engins de transport
de part et d’autre de la pelle sans qu’ils ne soient menacés par les éboulements.
 A garder le niveau d’excavation à peu prés horizontal (très légère pente : 1%)
 A maintenir une hauteur de front ne dépassant pas les possibilités de la pelle.
Simultanément avec la découverture, on réalise l’enlèvement et le transport par engins du
stérile excavé.

Figure 3 : Découverture par pelle en butte

10
Cours d’exploitation minière

c. Découverture par dragline

Inversement à la pelle en butte, la pelle en dragline excave en fouille, c’est-a-dire, en


contre bas du niveau de la surface d’appui, en utilisant un godet manœuvré par câble et
qui se vide par renversement. Le rendement de l’engin dépend cde particulièrement de sa
stabilité. Il faudra par conséquent veiller à travailler sur terrain horizontal, ferme et bien
drainé. La dragline est utilisée soit pour achever la découverture du gravier dans les
endroits difficilement accessibles aux pelles en butte, soit à l’excavation de stérile ou
d’engin de transport. Elle est aussi utilisée pour le nettoyage des couches minces, ou pour
élever les digues et creuser des canaux. Elle travaille alors en rejet direct sans engins de
transport.

Figure 4 : Découverture par dragline

d. Manœuvre des engins de transport

Les engins de transport généralement utilisés sont les camions bennes et les scrapers
(tournascrapers ou tournarockers ou tournapelles). Ils longent le front en sens inverse de
l’avancement de l’excavation et viennent s’arrêter à hauteur de la pelle sans devoir
effectuer de machine arrière. Cela constitue une sécurité accrue et permet un gain de
temps considérable. L’engin chargé repart en ligne droit et est immédiatement suivi d’un
autre engin pour le chargement. Cette méthode permet :
 une rotation continue,
 une excavation aisée avec un angle de rotation souhaité (vision de 90°),
 un nettoyage rapide de la voie de déplacement, un avancement de la pelle en ligne
droite.
Bref cela contribue largement à l’amélioration du rendement de la pelle.
Pour faciliter les manœuvres des engins de transport à proximité de la pelle, on sollicitera
l’intervention selon les besoins de dozers et de niveleuses. Ceux-ci interviendront aussi
utilement après de fortes pluies, pour dégager les voies d’accès de la boue qui s’y serait
accumulé.
Les tournarockers, effectueront normalement les opérations d’excavation, de transport et
d’étalement des terres. Ils sont aussi utilisés pour la construction de route, le nivèlement,
le compactage, etc.… le chargement, le déchargement s’effectuent pendant la progression
et par l’avant de la benne « scraper » munie d’une lame, d’un tablier de retenue et d’un
fond mobile.

11
Cours d’exploitation minière

Figure 5 : Manœuvre des engins de transport


dans une mine

e. Convoyeurs

Le transport des terres enlevées s’effectue jusqu’aux terrils par une succession de
convoyeurs qui peuvent atteindre des longueurs de plusieurs milliers de mètres. Les
convoyeurs se déplacent à une vitesse de
quelques mètres par seconde (4 m/s). Les
divers convoyeurs sont reliés
électriquement entre eux par des relais
qui assurent leur mise en marche
successive.
Ils peuvent être alimentés par des
excavatrices à godets et des excavateurs à
chaine à godets. Les convoyeurs sont liés
à ces excavatrices.
Leur alimentation peut se faire autrement
par les engins de transport classiques tel
que les camions bennes ou les scrapers. Figure 6 : Réseau de convoyeurs dans une carrière de sable

2. Extraction du minerai

Une fois le matériau «découvert», débarrassés des morts terrains, les travaux d’extraction
peuvent commencer.
L’extraction du minerai tient compte de la nature et des caractéristiques mécaniques de la
roche.
Si la roche ne peut attaquer mécaniquement par des engins de chargement par qu’elle
offre une résistance trop grande, il va falloir procéder à une déconsolidation pour pouvoir
l’extraire. Cette déconsolidation se fait à l’aide d’explosifs qu’on introduit à l’intérieur de
la roche par l’intermédiaire d’un trou.
Si les roches sont tendres pour être attaqué directement, les opérations d’extraction vont
se confondre avec celles de chargement. Les roches tendres supposent les schistes,
charbon, phosphates, placers, etc.…

a. Travaux préliminaires

Avant d’attaquer le front, on aura pris les mêmes précautions que pour le stérile, quant a
l’évacuation des eaux de ruissèlement, aux éventuelles nécessités, à l’aménagement de la
plate forme et de l’aire de manœuvre des engins de transport.

12
Cours d’exploitation minière

b. Excavation

L’excavation proprement dite du minerai par pelle en butte ou par dragline diffère fort
peu du stérile. Précision ci-dessous, les variantes utiles :
 La pelle excavera par couches minces et régulièrement de façon à bien désagréger la
matière
 En cas de couches très dures, il est intéressant de foisonner la matière pendant les
temps morts et même en passe régulières. Eventuellement, on pourrait équipés les godets
de dents moins longues
 On recommandera à l’operateur de ne pas charger les gros blocs dans les bennes, mais
de les déposer sur le coté (figure 7).
 L’operateur évitera également de sous-caver ou de laisser des surplombs
 L’avancement normal du front se fera par tranches parallèles de quelques mètres de
large.
En outre si au stérile, il n’est question que d’évacuation de terre, au gravier, il faut tenir
compte de la laverie ou de l’unité de traitement. Et tout particulièrement de la régularité
de son alimentation.

Figure 7 : Erreur à éviter lors du


chargement des engins de transport

III. Chargement

Une fois le minerai excavé ou abattu, il faut le charger sur l’équipement de transport pour
l’amener à la laverie ou à l’unité de traitement. Comme équipements de transport, on a :

1. Chargeuses frontales

Ces engins de terrassement, chenillés ou sur pneumatiques sont équipées d’un godet
pelleur. Ils servent à la reprise et au chargement des matériaux. La capacité du godet
varie de 1 m3 à 7,5 m3 pour des puissances de 80 à 550 CV. Le godet disposé à l’avant doit
avoir une largeur supérieure à celle de l’empâtement des pneus pour les protéger.
Les chargeuses sont également capables de creuser mais uniquement sur une faible
profondeur, contrairement aux pelles.
Reste à rappeler que la chargeuse est à la fois un engin de chargement, de transport et de
déversement des matériaux en vrac (terre, gravier, minerai, etc.), soit dans un camion,
soit dans un wagon, soit dans convoyeurs, etc.

a. Chargeuse frontales à chaines ou chenilles

Elles interviennent dans les zones marécageuses difficilement praticables. Elles chargent
par devant à l’aide d’un godet.

13
Cours d’exploitation minière

Les chargeuses frontales sont utilisées généralement dans le cas des roches dures abattues
à l’explosif.

Figure 8 : Chargeuse frontale à chaine

b. Chargeuses sur pneus

Elles opèrent dans les zones ou les conditions sont moins difficiles. Le lieu de travail est
propre, permettant un déplacement rapide de l’engin. Les matériaux doivent être
suffisamment fragmentés. On utilise des pneus à base large pour améliorer la surface de
contact. Leurs carcasses sont calculées pour supporter une charge donnée à une certaine
vitesse sous une pression de gonflage donnée.

Figure 9 : Chargeuses sur pneus dans une mine souterraine (g) et sur une carrière de granite (d)

2. Chargeurs continus

Généralement utilisés dans les minerais, l’excavation est en même temps le chargement.
Les engins d’excavation deviennent des engins de chargements. Il n’y a donc pas
d’interruption entre l’excavation, le chargement et le transport du matériau.

Figure 10 : Exemple de chargeurs continus : excavateur roue-pelle (g) ; excavateur à chaine (m), surface miner (d)

14
Cours d’exploitation minière

Outre les chargeuses frontales et les chargeurs continus, les pelles à câbles, les pelles
hydrauliques, et les draglines peuvent également servir d’engins de chargements.

Figure 11 : Chargement avec une pelle à câble (g), une pelle hydraulique (m) et une dragline (d)

IV. Transport

Le transport vers les usines de traitement peut se faire par différents engins.
Parallèlement, une grande maintenance est consacrée à ces engins. Ceci pour que le prix
de revient soit le plus bas. Parmi les engins de transport, on peut citer :

1. Camions bennes ou tombereaux

Dans les mines à ciel ouvert, les camions bennes ou tombereaux (nom donnée par les
fabricants eux-mêmes) sont souvent utilisés pour le transport du minerai et des matériaux
extraits. Ils sont surtout utilisés dans les carrières où les distances parcourues sont
importantes et où les gradins sont en roche massive. Ils sont plus adaptés pour le transport
des minerais et plus facilement reconvertissables pour d’autres besoins. Un de leurs
avantages est leur souplesse d’emploi lorsque les points d’extraction sont multiples. Ils
ont l’avantage de négocier facilement les côtes ou pentes abruptes (pentes plus fortes),
mais présentent l’inconvénient de couter relativement chers sur de longues distances. La
distance entre le lieu d’extraction et la laverie ou l’usine de traitement ne doit pas
excéder 4 à 5 km (chiffre facultatif). Les routes doivent être bonnes pour assurer le
maintient des roues. Les voies doivent être constamment reprofilés.
Il est à signaler qu’en carrière, la capacité de la chaine de production est définie par
l’installation de traitement, elle même calculée selon les besoins du marché.

Figure 12 : camions bennes ou Tombereaux (ou tombeaux)

15
Cours d’exploitation minière

2. Les décapeuses ou scrapers

Seules ou en combinaisons, avec d’autres machines, elles s’acquitteront de toutes les


taches de terrassement, de décapage, et de chargement par élévateur.
Moins rapide que les tombereaux, il est souhaitable de les utiliser sur de courtes distances.
Les scrapers on l’avantage de s’auto charger et d’alimenter la laverie de manière
uniforme.

Figure 13 : Décapeuse

3. Les convoyeurs

Apres les tombereaux et les scrapers, les convoyeurs sont les modes de transport les plus
utilisées. Ils offrent l’avantage de transporter de grand volume et tonnages sur de longues
distances à des couts réduits.
L’installation de convoyeurs nécessite par contre de gros investissement. Il est donc
souhaitable d’installer les convoyeurs lorsque la durée prévisionnelle de la mine est
relativement longue. Le matériau doit être concassé et réduit en petite taille.
Le parcours de la bande transporteuse peut être horizontal ou ascendant ou descendant. Il
peut être rectiligne ou comporter des courbes.

4. Les trains

Ils permettent de transporter de grand volume et tonnages sur de longues distances à des
couts biens moindres par tonne transportée. Les couts d’investissements sont très élevés.
La zone de transport doit être relativement plane car le
train ne peut gravir une pente de plus de 3%. Ils sont
convenables pour les mines de longues durées (30 à 50,
voir 80 ans).
Les trains sont utilisés pour de longs trajets très peu
inclinés ou pour des tonnages très importants avec des
natures de sols favorables au déplacement des voies.
Ils sont peu utilisés dans les carrières comportant de
nombreux gradins. Cependant, certaines s’étalent sur de
vastes espaces, nécessitent l’utilisation de voie ferrée.
Figure 14 : Train de transport de minerai
En général, les transports par train et par convoyeurs sont moins couteux pour de longues
distances. Mais les camions et les scrapers sont destinés aux courtes distances.

V. Le traitement

C’est la phase de l’exploitation ou la substance utile est récupérée pour être


commercialisé.
Le traitement du minerai a pour but de transformer le minéral brut extrait de la mine en
un produit commercialisable. Il s’effectue généralement sur le site, dans une installation

16
Cours d’exploitation minière

dénommée "atelier de traitement ou de concentration du minerai". Son objectif principal


consiste à réduire la majeure partie du minerai, qu'il faut ensuite transporter et
transformer grâce à d'autres procédés (exemple, la fusion), à l’aide de méthodes
permettant de séparer le ou les minéraux de valeur (souhaités) de la gangue. Le produit
commercialisable est appelé concentré et les matériaux restants sont nommés résidus.
Les techniques employées dans le traitement du minerai influent sur les caractéristiques
des résidus.

VI. Commercialisation

Comme tout produit, les produits dérivés de l’industrie minière sont soumis à la vente. La
commercialisation de l’or, du diamant et de tout autre produit minier est organisée et
régie par une réglementation.
Il y a bien évidemment un marché qui comprend producteurs, vendeurs et acheteurs. Ce
sont soient des individus ou des personnes morales (depuis les petites entreprises
jusqu’aux multinationales).

1. Le circuit de commercialisation de l’artisan à l’exportateur

a. Cas du diamant

Les personnes intervenant dans ce circuit sont :


 les artisans, dénommés aussi orpailleurs,
 les collecteurs
 et les comptoirs d’achats.
Les artisans sont ceux qui travaillent sur les parcelles et exploitent le diamant.
Les seconds sont des acheteurs, instables dans la majeure partie des cas, sur le site.
Il y’a au bout de ce circuit en Côte D’Ivoire, les comptoirs d’achats qui sont des
entreprises officielles d’achats d’or et de diamants, installés presque toutes à Abidjan et
appartenant dans la quasi-totalité des cas à des expatriés (Européens, Libanais).
Le collecteur est toujours sur le site d’exploitation et achète le diamant produit par
l’artisan. Certains comptoirs envoient des hommes à leur service pour acheter directement
le diamant sur le terrain.
Dans tous les cas, les collecteurs viennent sur Abidjan vendre leur produit aux comptoirs
d’achats ou se font directement acheter sur place leur produit par des comptoirs d’achat
qui se déplacent sur le terrain.
La Côte D’Ivoire n’étant pas un pays doté d’une industrie de diamant développée (taille,
appareils de précision, horlogerie, couronnes de forages,…), le diamant brut est exporté
vers l’extérieur, en particulier l’Europe.
Cette exportation est soumise en Côte D’Ivoire, à des règles. L’exportateur, qu’il soit en
entreprise individuelle ou en société, doit remplir et suivre les étapes suivantes :

 Autorisation d’achat et de vente de diamant

Le commerce du diamant est une activité qui peut être exercé et par les personnes
physiques de nationalité ivoirienne et par les personnes morales, c’est-à-dire, les sociétés
de droits ivoiriens. L’operateur économique doit fournir des dossiers suivants :
 registre du commerce portant la mention « commerce de l’or »,

17
Cours d’exploitation minière

 demande adressé au Ministre en charge des mines,


 une photo d’identité,
 un certificat de nationalité,
 un casier judicaire de moins de 3 mois,
 un certificat de résidence,
 une attestation et un relevé bancaire datant de moins de 3 mois, justifiants les
moyens financiers pour entreprendre cette activité (au moins 5 000 000).
Le dossier un fois constitué doit être déposé à la direction des mines, au service en charge
des contrôles des bijoux pour examen. C’est après cela qu’il pourra recevoir ou non, son
autorisation provisoire d’achat ou de vente de diamant.
La demande est subordonnée à un droit fixe que le pétitionnaire s’acquitte lors du retrait
de son autorisation. Une fois délivrée elle n’est valable que pour un an, renouvelable
autant de fois que l’operateur le souhaite sur présentation d’un bilan d’activité concernant
l’autorisation précédente accompagné des autres pièces constitutifs des dossiers de
demande d’autorisation.

 Expertise des pierres précieuses

L’opérateur, en possession de ses diamants se rend à la direction des mines pour expertiser
les pierres précieuse, en présence d’un douanier pour lui permettre de calculer les taxes
et droit unique de sortie. Un procès verbal d’expertise de diamant brut est remis à
l’exportateur.
L’expertise classe les pierres précieuse en trois catégories :
 Pierre taillables ou pierre de joaillerie
 Pierres industrielles
 Boarts
 Les diamants de la première catégorie présentent les caractéristiques suivantes :
 forme double pyramidale,
 pures, ne contenant pas de piques,
 couleur blanche.
En général, ce sont les pierres les plus belles et elles offrent l’avantage d’être sciable.
 Les pierres industrielles sont de couleurs foncés ou non, et de forme quelconque. elles
servent pour l’industrie utilisant le diamant (taille, horlogerie, couronne de forage, etc.)
 Les boarts représentent les pierres brunes, fortement cassés
A cette expertise vient s’ajouter une nouvelle certification qui a été mise en place lors de
la réunion des pays producteurs et exportateurs de diamant en Afrique du sud, en 2000.
Le processus de Kimberly, dont il est question, est une certification basé sur l’origine, la
provenance du diamant exporté.
Il vise à empêcher l’utilisation des revenus du commerce du dimant par des forces ou
pouvoirs qui sont partis prenantes dans un conflit.
Membre de ce processus depuis 2003, la Côte D’Ivoire a exigée et obtenue que ses activités
diamantifères soient suspendues pour cause de guerre, afin que ces ressources ou richesses
ne soient pillés et transférées vers les pays voisins où elles pourront être vendues sous le
couvert de ces pays.

18
Cours d’exploitation minière

Tableau 1 : données d’exportation


du diamant par la Cote d’Ivoire de
1994 à 2011 (Source
http://www.diamants-infos.com)

 Règlement de la taxe de sortie

Cette opération se fait après l’expertise. L’agent des douanes fait des calculs. L’operateur
paie et reçoit en retour un reçu des douanes.

 Envois du colis en dehors de la Cote D’Ivoire

L’exportateur peut voyager lui-même avec le colis. Dans ce cas il lui suffit de présenter
aux différents contrôles à l’aéroport, le procès verbal d’expertise et le reçu des douanes.
En outre, il peut confier son colis à un transitaire (SAGA, DHL, CHRONOPOST…) qui se
charge de l’expédier par avion. Le transitaire établit alors une Lettre de transport Aérien
(LTA) qu’il associe au certificat d’expertise et au reçu des douanes. Il joint l’ensemble au
colis pour expédition.
Le représentant du transitaire ou un transitaire choisis par l’operateur, reçoit le colis.
L’exportateur aura délégué auparavant à son transitaire qui devra recevoir le colis.

b. Cas de l’or

Le circuit est le même que celui du diamant, à la seule différence du produit exporté.
Les personnes intervenant dans ce circuit donc les artisans, les collecteurs et les comptoirs
d’achats ou exportateurs.

19
Cours d’exploitation minière

L’autorisation provisoire d’achat et de vente d’or, exigé par les autorités, comprends les
mêmes dossiers et suit les mêmes démarches et mêmes règles que celles observées dans le
cas du diamant.
En général, l’or brut est exporté sous forme de lingots. Ces lingots avant exportation
doivent faire l’objet d’une expertise.
Ainsi, une fois l’operateur en possession de son or et de son autorisation d’achat et de
vente, il se rend à la SODEMI (Société pour le Développement Minier de la Côte D’Ivoire),
situé près de la RTI à Cocody, pour demander un contrôle de qualité.
Cette expertise est payante et est sanctionné par un certificat de contrôle de la qualité
d’or ou une attestation de d’expertise d’or brut remis à l’exportateur.
Ensuite le déclarant devra se procurer auprès des services de la Direction des Finances
extérieures, et sur présentation de son autorisation provisoire de vente, les documents
suivant :
 une autorisation pour le commerce de l’or (fiches vertes barrés),
 un engagement de change,
 et une attestation d’exportation.
Ces documents devront passer par les services de la banque agrée intermédiaire, puis
celles de la direction des finances extérieures, et enfin à la direction des mines pour y
recevoir les différents cachets, visas et signatures des dits services (domiciliation
bancaire,…).
Il ne restera alors au déclarant, qu’à soumettre ces documents aux visas et cachets des
services des douanes et de s’acquitter des différentes taxes d’exportation.
C’est après toutes ses démarches que l’operateur peut expédier son colis soit par lui-
même, soit par l’intermédiaire d’un transitaire.
Que ce soit pour la commercialisation de l’or ou pour celle du diamant, une clause
réglementaire exige le rapatriement des devises après la vente de ces produits à
l’extérieur.

2. Circuit de commercialisation d’une société d’exploitation industrielle depuis la


Côte D’Ivoire.

Ici, la qualité du produit est déjà connue depuis l’unité de traitement.


Ainsi, par exemple dans le cas de l’or avec la SMI (société des mines d’Ity, aujourd’hui La
Mancha), le produit minier était convoyé par BRINK’S (entreprise convoyeuse de devise et
autres produits précieux) jusqu’à la BCEAO qui est l’acheteur.
Par ailleurs, lorsque la mine de la SOMIAF était encore fonctionnelle, l’or qui y était
produit, était convoyé par BRINK’S et expédier par les soins d’un transitaire hors du pays.
Pour ces grandes entreprisses, toutes les conditions réglementaires relatives à la
commercialisation de l’or sont déjà remplies depuis la création de la firme et l’ouverture
de la mine.

3. Le commerce du diamant dans le monde

La prospérité du commerce du diamant à considérablement baissé depuis 1950 jusqu’à nos


jours. La production mondiale de diamants naturels bruts est de l'ordre de 110 millions de
carats (ct) par année (1 carat est égal à 0,2 g), dont environ 80 millions sont de qualité
précieuse et 30 millions de qualité industrielle. En 2005, la production mondiale de
diamants était de 173,5 millions de carats et les principaux producteurs sont la Russie, le

20
Cours d’exploitation minière

Botswana, l'Australie et la République démocratique du Congo qui produisent à eux quatre


un peu plus de 73 % de la production mondiale. Cette production a baissé de 3,7 % de
2007 à 2008. Elle est passée de 168 millions de carats en 2007 à 161.8 millions de
carats en 2008 (source : http://www.planetoscope.com). Cependant le diamant reste un
produit minier exceptionnel. L’organisation du commerce du diamant revêt un caractère
bien particulier qui ne souffre d’aucun désordre.
Le centre de distribution du diamant brut est Londres, ou convergent les productions des
pays du Commonwealth et autres pays britanniques, ainsi que les Etats faisant partie de
l’association des producteurs de diamant. Aujourd’hui, quatre pays se partagent près de
80% de la production mondiale : Russie, Botswana, Australie et Chine. En valeur, c’est le
Botswana, la Russie, le Canada, l’Angola et l’Afrique du Sud qui sont les premiers
producteurs.
Le centre de distribution du dimant taillé est à Anvers, en Belgique, là ou affluent, outre
ses propres produits, d’importantes quantités de diamant taillés provenant des autres
centres, et qui dessert les marchés mondiaux de consommation. Des marchés moins
importants existent (Londres, Johannesburg, new York, Tel Aviv et Amsterdam). La
production mondiale de diamant en 1958 était estimée à 28 100 000 de carats.
Outre ces deux pays (Grande Bretagne et Belgique) qui assurent la distribution du diamant
brut et traité, il y’a les consommateurs et les importateurs :
 Les Etats Unis : Ce sont les principaux clients du commerce de diamant. Toutefois, la
demande en progression du marché mondiale est essentiellement tirée par les marchés
émergents d’Asie et le Moyen-Orient ; même si les Etats-Unis continuent à acheter 60% des
diamants du marché. En 2009, le marché US a perdu 44% alors que le marché chinois
(2ème devant le Japon) progressait de 16%.
 Le Canada : Grand pays minier, le Canada consomme beaucoup de diamants industriels
pour les couronnes de forages diamantés utilisés pour les forages miniers et pétroliers (à
une certaine époque, cette consommation était d’environ 10% en volume de la production
mondial de diamant industriel).
 La Suisse : Le Royaume Uni, la Belgique, les Pays Bas et Israël apparaissent comme
fournisseurs du commerce Suisse de pierre précieuse.
L’Allemagne et les Etats Unis représentent les principaux clients de ce marché.
 Le Liban : Beyrouth est devenu un centre de distribution de diamant brut à la faveur du
trafic de diamant brut provenant des exploitations africaines. Les commercent libanais
installés dans les zones diamantifères (Sierra Leone, Liberia, etc.) se sont fait une
spécialité : achat et exportation de diamant vers le Liban.
 Extrême Orient :
 Hong Kong : le diamant commercialisé sur ce marché provient de l’Afrique du sud,
de la Belgique, du Moyen Orient, des Etats Unis, de l’Inde, de la Suisse et de
l’Amérique centrale.
 Singapour : Les principaux fournisseurs de ce marché sont essentiellement la
Belgique et les Pays Bas. Les statistiques ne reflet nullement l’importance du
commercée de dimant.

21
Cours d’exploitation minière

CHAPITRE III : EXPLOITATION ARTISANALE


Introduction

Selon le code Minier ivoirien, en son article premier, l'exploitation traditionnelle ou


artisanale est toute exploitation dont les activités consistent à extraire et concentrer les
substances minérales et à en récupérer les produits marchands par les méthodes et
procédés manuels et traditionnels. Un article du département des affaires économiques et
sociales des Nations Unies ajoute que, l'exploitation artisanale est l'utilisation directe de
l'énergie humaine dans l'extraction des minerais.
L’exploitation artisanale, de par sa dénomination, fait donc allusion à des opérations
manuelles d’exploitation. Elle interviendra alors dans le cas de gisement de faibles
réserves et teneur, ne pouvant faire l’objet d’une exploitation industrielle. Elle repose
donc sur des techniques rudimentaires que les mineurs travaillant dans de petites et
moyennes exploitations utilisent pour extraire la substance minérale qui, très souvent, se
trouve être de l’or.
Ainsi, Les placers aurifères d’Issa ont fait et font l’objet depuis quelques années,
d’exploitation artisanale et semi artisanale au sluice. Ces placers ont également fait
l’objet d’exploitation semi-industrielle.

I. Placers aurifères d’Issia : description sommaire

Les placers aurifères d’issia sont situés dans le bassin du fleuve Lobo, qui est un affluent
de la rive droite du Sassandra. Les prospections ont permis de localiser une série de petits
placers minéralisés dont le plus importants est celui de Babadougou.
Les dépôts alluvionnaires sont reconnus dans les flats (bassins versants) des affluents de la
Lobo.
Les éluvions minéralisées sont constitués de petits blocs altérés de couleur rouge avec une
structure très fine, des éclats de roches altérés dans lesquels on voit de multiples grains
blancs (essentiellement du quartz), des concrétions de fer, des gravillons latéritiques,
parfois des schistes rouges, des blocs de quartz provenant de multiples filonnets éclatés
dans les altérites. Les teneurs en or avoisinent 1g/m3.

II. Exploitation artisanale par les GVC

Les activités des GVC sur les parcelles se divisent en 4 grandes parties : prospection,
extraction, transport, traitement du minerai.

1. Le matériel

Il est composé essentiellement de :


 pics de pioches pour le fonçage des puits et tranchées,
 pelles pour le ramassage du stérile et du minerai
 calebasses pour le transport et la concentration du minerai
 Les sceaux pour le drainage des puits.
2. Prospection

Les artisans, auxquels on attribue les parcelles, opèrent des travaux de reconnaissance et
de contrôle en fonçant des puits, qui peuvent être de forme rectangulaire ou circulaire.

22
Cours d’exploitation minière

Les premiers sont de dimension 1,20 m de long sur 0,80 m de large, avec une profondeur
variant de 2 à 3 m. Les seconds ont des diamètres de 0,80 m.
Le gravier qui est sorti est lavé et concentré à la calebasse.

Figure 15 : puits circulaire (g) et


puits rectangulaire (d)

3. Extraction

L’extraction du minerai est fait autour des puits


productifs (ou puits porteurs) qui sont agrandis et
transformé en panneaux, dont les dimensions varient en
fonction de l’extension de la minéralisation autour du
puits producteur.
Dans ces conditions, les ouvriers se regroupent en équipe
de plusieurs personnes (3, 6 à 8).
L’extraction se fait individuellement dans le cas d’un
puits peu profond.
Figure 16 : Des hommes creusant la terre

4. Transport

Le minerai est transporté sur la tête par des hommes ou


généralement des femmes, jusqu’à la station de lavage
spécialement aménagés (généralement prés d’un cours).
En outre, en saison pluvieuse, le minerai est traité sur
place car les puits abondent en eau de pluie.

Figure 17 : Groupe de femmes transportant le sable pour le lavage

5. Traitement du minerai

Le lavage et la concentration du gravier minéralisé se fait à la calebasse. Le gravier est


lavé, débourbé à la main dans la calebasse. Une fois le gravier propre, l’artisan plonge la
calebasse contenant du gravier dans de l’eau. La calebasse est remuée de gauche à droite
de manière horizontale (principe du jig). Ce mouvement permet aux minéraux lourds, y
compris l’or, de se déposer au fond de la calebasse tandis que les minéraux légers se
retrouvent à la surface. On incline légèrement la calebasse après les quelques mouvements
précités pour vider la calebasse des minerais légers restés en surface. On procède ainsi

23
Cours d’exploitation minière

jusqu’à ce qu’il ne reste que les minéraux lourds et l’or au fond de la calebasse. Le
concentré obtenu fera l’objet d’un tri ou l’or est séparé des minéraux non utiles.

Figure 19 : Concentré d’or obtenu à la batée


Figure 18 : Des femmes pratiquant le lavage simple

Figure 20 : Schéma d’explication du traitement de minerai d’or à la batée

24
Cours d’exploitation minière

III. Exploitation semi artisanale au sluice

Elle est appelé exploitation semi artisanale car elle fait intervenir à la fois énergie
humaine et énergie mécanique. Elle comporte trois principales phases :
 L’extraction des alluvions et éluvions minéralisés
 Le transport du minerai,
 Le lavage

1. Le matériel

Le matériel mis à la disposition de la production est le suivant :


 Un sluice
 Une motopompe et accessoire (tuyau d’aspiration)
 Des bassines
 Des tamis
Figure 21 : Pan
 Des pans
 Des jigs
 Des brouettes, des machettes
 Des pelles, des pioches
 Un ou des pick up

2. Extraction du minerai

C’est une extraction manuelle qui se fait à la pioche et à la pelle suivant les tranches
délimités autour des puits de prospection ayant donné de bonnes teneurs.
Il s’agit d’enlever la couche stérile, de la rejeter et d’attaquer la couche de minerai
exploitable.
La largeur des tranchées dépasse rarement 4 à 5 m pour faciliter le rejet du stérile

3. Transport du minerai

Le transport du minerai des tranchés à l’appareil de lavage se fait généralement en deux


étapes.
Première étape : le minerai abattu et jeté à la pelle au bord des trachées est évacué par
brouettes à une plate forme de stockage à proximité de la laverie. Dans certains cas, le
gravier extrait, stocké est chargé à la pelle dans un pick up et transporté a la station de
lavage. Cette étape est jugé nécessaire pour minimiser la dilution et les pertes de minerai,
très fréquentes en bordure des tranchées (mélange accidentel du stérile au minerai,
entrainement par les eaux de ruissellement).
Deuxième étape : le minerai stocké à proximité de l’appareil de lavage est acheminé au
fur et a mesure par brouettes en tête de sluice pour être délayé. De nouvelles pistes de
routages sont nettoyées au fur et à mesure que le tranché s’éloigne de l’appareil de lavage
de sorte que le transport ne soit en aucun cas ralenti.

4. Traitement du minerai

L’appareil de traitement est un sluice composé d’une caisse de débourbage en bois dont
les parois sont recouvertes de tôles d’aluminium. Cette caisse est posée sur un plancher et
porte à 70 cm du bord, une grille métallisé de 8 mm de maille. Le fond de la caisse est

25
Cours d’exploitation minière

prolongé par des gouttières ou pirogues ou boites de queue (on aura un sluice long ou court
en fonction du nombre et de la longueur des gouttières) de 2 m chacune. Les boites de
queue sont garnies dans leur fond de rifles disposés à distances égales. Ces boites sont
également munies de tapis en sacs amovibles pour piéger l’or. L’eau nécessaire au lavage
du graveleux aurifère est amenée à la tête de sluice par une motopompe à raison de 60
m3/heure. Pendant que le courant d’eau entraine la partie stérile du gravier, les minéraux
lourds libérés se déposent entre les rifles. Ces derniers créent un effet d’ondulation qui
favorise la séparation densimétrique de l’or. Généralement, les pépites d’or sont
recueillies dans la première pirogue, les grains intermédiaires dans la seconde, les plus
petits jusqu’aux poudres dans les pirogues qui vont suivre. Des contrôles de récupération
sont régulièrement conduits sur les stériles pour vérifier si le système fonctionne
correctement. L’étape finale du traitement est le «clean up» qui consiste à récupérer le
gravier retenu entre les rifles et sur les tapis pour être lavé au pan. L’or est récupéré,
séché, séparé des éléments lourds et soumis à la pesée.

Figure 22 : Différents types de sluices artisanaux

Figure 23 : Principe d’utilisation d’un sluice

Tout comme le sluice, le jig est un appareil de traitement par séparation gravimétrique
agissent suivant le même principe. La séparation s’opère par le mouvement des particules
soumises à la fois à l’action de la pesanteur et à la résistance du liquide dans lequel elles
sont en suspension.
Appareil simple d’emploi, mobile, très confortable dans l’effort, il est facilement
transportable à dos d’hommes sur les pistes de brousse.
Il est composé d’un double caisson métallique dans une structure monocoque soudée
pesant +/- 120 kg et rempli d’eau. Chaque caisson est séparé par une membrane piston en

26
Cours d’exploitation minière

CTC qui en se déplaçant dans l’eau, fluidise les grains de minerai et permet la
sédimentation des lourds utiles au fond des caissons et l’élimination des légers stériles en
surface. Un jig utilise la seule force motrice d’une personne qui actionne une pédale tout
en étant assis.
Dans un bac à pistonnage (jig), un lit de particules minérales est mis en suspension
(fluidisé) dans un courant d’eau alternatif. A chaque cycle, les particules les plus denses
descendent vers le fond et, pendant la phase de reflux, les particules fines et en
particulier les plus denses poursuivent leur descente en passant entre les grosses
particules. Le fractionnement s’affine avec la répétition du cycle.

Figure 24: principe d’action d’un jig

Un artisan qui lave 35 litres par heure de minerai au pan, peut avec un jig en laver 1200 l /
h soit 2 seaux de 10 l/mins.
Un «jiggeur» traite facilement le volume de 150 pans de 7 litres à l’heure contre
seulement 5 pans à l’heure manuellement.

Figure 25 : Jig dans une exploitation artisanale

5. Efficacité de la laverie

Les anomalies peuvent être observées dans le fonctionnement de la laverie (sluice). Ces
anomalies influencent l’efficacité de la laverie. Elles peuvent être traduites par :
 La présence de graveleuse anormale dans le concentré
 L’accumulation appréciable des pépites d’or dans la troisième boite de queue

27
Cours d’exploitation minière

 La présence de points noirs dans les tailings


 La perte d’eau par les joints de sluice
Des rectifications et des corrections s’imposent donc. Ce sont :
 Le changement et le renforcement de la grille de débourbage,
 la réduction de la taille des mailles,
 La révision et la correction de la pente des pirogues (6 à 8%)
 L’obstruction des fissures aux joints
 Des tests de vérification de lavage au pan toutes les heures sur échantillon prélevée
dans les taillings sur une période donnée.

6. Calculs

coefficient de foisonnement : le foisonnement est l’augmentation du volume du


minerai après extraction. C’est aussi la capacité d’un volume à augmenter lorsqu’il est
déplacé. Le coefficient de foisonnement est la constante par laquelle un matériau
augmente de volume une fois extrait.

VP : le volume en place se calcule à partir des dimensions de la tranchée ou des puits.

Exemple : soit un minerai de coefficient de foisonnement Cf. = 1,1. Le puits excavé a les
dimensions suivantes : diamètre : 2 m, profondeur : 2 m. le puits est de forme circulaire.
Déterminer le volume à excavé.

Résolution :

Effet du coefficient de foisonnement pour la teneur : calcul de la teneur excavé

Le coefficient de foisonnement affecte aussi la teneur du minerai. Il permet donc de


différencier une teneur en place tp et une teneur excavée te.

28
Cours d’exploitation minière

Le coefficient de foisonnement est à la fois le rapport du volume du minerai foisonné sur le


volume du minerai en place et le rapport de la teneur en place sur le teneur du minerai
excavé

Exemple soit te = 1,5 g/m3 et Cf. = 2,1. Quelle est le teneur en place.

Taux de dilution

La dilution est le mélange accidentel de stérile au minerai, au cours du processus


d’extraction. Elle se mesure en pourcentage par un taux qui est le rapport entre le volume
de stérile sur le volume de minerai (ou encore du poids de stérile ajouté au poids de
minerai non dilué). Il varie généralement entre 10 et 20 %.

 Exercice d’application : Soit un gisement de 500 m3 de minerai d’or titré à 0,5 g/m3,
avec un taux de dilution de 10 %. Calculer la valeur du gisement avec un cout de 6500 F/g.
Résolution

En résumé, le taux de dilution affecte aussi la teneur. Il est proportionnel à la teneur.

 Résolvons donc le précédant exercice d’une autre manière pour apprécier l’impact du
taux de dilution sur la teneur

Il est souvent difficile d’exploiter avec discernement et d’éviter la dilution.


La quantité de dilution varie selon le type de gisement et la géométrie et sur le contrôle
de qualité dans les opérations minières.
Une hypothèse typique de dilution dans des mines à ciel ouvert est de 10% (signifiant que
10% du minerai extrait est en fait du stérile) tandis que l’hypothèse de dilution dans les
mines souterraines est typiquement de 15%. Cependant, ceux-ci doivent être considérés
comme estimations en l’absence d’information.

Taux de récupération

C’est la proportion du tonnage estimé de minerai ou de l’élément contenu récupéré par


l’exploitation et/ou le traitement au concentrateur.

29
Cours d’exploitation minière

En métallurgie extractive, il indique la proportion de matériau précieux obtenue dans le


traitement d’un minerai. Il est généralement exprimé en pourcentage du matériau
récupéré par rapport au matériau total présent.
Soient :
Mt : masse totale d’or récupérer ou traité
tp : teneur du minerai en place
VP : volume du minerai en place
Re : taux de récupération

Calcul du rendement

Sur le chantier, il est important de calculer certaines données pour avoir une idée à peu
prés exacte de votre rendement.
Ces données vous permettront de d’organiser le travail sur le terrain. Il s’agit :
 Du volume de minerai excavé par équipe et par homme ;
 Du volume de minerai délayé par heure ;
 Concentration à la batée : pans/homme/heure

7. Entretien et état de la machinerie

Les tôles en aluminium recouvrant les parois du bac de débourbage font souvent l’objet
d’usure. En effet le délayage se fait avec la pelle qui détériore les tôles.
Il faut les remplacer avec des tôles métalliques plus épaisses.
D’autre part, il faut palier à l’usure prématurée de la grille de débourbage.
Il serait souhaitable d’ajouter une auge de débourbage à l’appareil de lavage.

30
Cours d’exploitation minière

CHAPITRE IV : EXPLOITATION SEMI INDUSTRIELLE


Introduction

Une exploitation semi industrielle est une exploitation en partie industrielle et non, c’est-
à-dire une partie utilisant l’énergie humaine.
Dans les faits, c’est une exploitation industrielle à petite échelle, la taille étant en effet
relativement petite.
On utilise très peu d’engins d’excavations et de transport (pas plus de 4 engins).
Il est important de savoir que ce type d’exploitation est envisagé généralement pour des
gisements détritiques de faibles réserves et faibles teneurs

I. Classification des placers

Ce sont des gisements secondaires de roches sédimentaires, produisant des métaux et des
minéraux lourds, notamment de l'or et des pierres précieuses. La formation des placers est
le résultat de processus naturels mécaniques et chimiques: libération, transport,
concentration, altération, dissolution et précipitation. Leur taille varie de quelques
dizaines de centimètres à plusieurs centaines de kilomètres. Les placers sont classés en
plusieurs catégories selon leur mode de mise en place. On distingue ainsi :

1. Les placers résiduels

Ils sont constitués de minéraux issus de roches décomposés in situ (en place) par altération
chimique.

2. Les colluvions

Ils sont issus de collines et forment une zone transitoire entre les minéraux désintégrés des
roches et les placers de rivières

3. Les placers de rivière

Ils sont formés à partir de l’écoulement des cours d’eau.

4. Les placers éoliens

Ce sont des concentrations mies en place par le vent

5. Les placers de plage

Ils se mettent en places par l’effet d’érosion de la mer sur le littoral.

Les placers les plus fréquents sont ceux de rivières ou alluvions à cause de la concentration
effective des minéraux de valeurs sous l’action de l’écoulement des eaux.

6. Les minéraux de placers

L’or a été le minéral exploité sous forme de placers depuis l’aube des temps.
En plus de l’or, il y’a le diamant.
Bien d’autres minéraux comme le platine, le saphir, le rubis, la colombo-tantalite ont fait
l’objet d’explantation par placer.

31
Cours d’exploitation minière

II. Prospection dans les placers

Ouverture des layons : on ouvre des layons sur le secteur minéralisé.


Positionnement des puits : On positionne des puits sur les layons à intervalle réguliers.

Puits

Identification de chaque puits de prospection : Il faut donner à chaque puits, un


numéro.
Fonçage des puits : On fonce des puits rectangulaires de 1,20 m de long sur 0,8 m de
large ou des puits circulaires de 0,80 m de diamètre.
Il faut séparer le stérile du minerai. Il faut prendre les mesures à chaque changement de la
configuration géologique.
Ainsi on aura l’épaisseur du stérile et l’épaisseur du gravier. Il faut creuser dans l’argile
jusqu’au maximum à 5 cm de profondeur.

Calculs
 Il faut déterminer le volume de minerai sorti du puits à partir des pans (capacité
7l) : on aura ainsi le volume foisonné Vf.
 On calcul ensuite le volume en place selon les dimensions du puits : Vp.
On déterminera donc ici, la quantité de minerai sortie (volume excavé = volume foisonné)
et le volume en place.
On obtient ainsi le coefficient de foisonnement Cf par la relation :

Lavage et concentration à la batée ou au pan


Il faut laver le gravier et le concentrer au pan ou à la batée pour recueillir le minéral de
valeur.
La batée est connue sous le nom de chapeau chinois, à cause de sa forme.
Quant au pan, il date de la ruée vers l’Ouest et il est d’origine américaine : on utilisait
simplement la poêle à frire pour orpailler. Ce n’est donc qu’une poêle, privée de sa queue,
les rebords étant plus hauts pour augmenter sa contenance.
Remarque : les batées et pans en aciers sont noircis au fond pour permettre une meilleure
visualisation.

32
Cours d’exploitation minière

Figure 26 : Lavage à la batée (g) ou au pan (d)

Ensuite, il faut sécher, puis peser le produit. On obtient ainsi le poids de notre produit P.

Figure 27: Instrument à peser l'or

Calculs
On détermine ainsi deux (2) teneurs, une lavée et une en place.
 Teneur lavée ou traité :

 Teneur en place :

Reporter la teneur en place correspondant au puits sur la carte, le puits 1


correspondant à la teneur t1 :

Faire un tableau récapitulatif de tous les résultats (teneurs).

N° de Teneur volume
eg T = t×V
puits (t) minéral
1 eg1 t1 V1 T1
2 eg2 t2 V2 T2
3 eg3 t3 V3 T3
4

n egn tn Vn Tn

33
Cours d’exploitation minière

Calculer la teneur moyenne de la minéralisation tm : C’est le quotient entre la masse


totale du gisement et le volume totale du gisement :

Exemple : Soit une prospection sur un placer aurifère selon la maille ci-dessous.

N° de volume de Teneur
20 m 1 2 3 Eg (m)
puits minerai (t)
1 eg1 3
4 5 6 2 eg2 2
3 eg3 4
4 5
5 4
6 3
Calculer la teneur moyenne du gisement

III. Exploitation semi industrielle des placers d’Issia par la SODEMI

Le gisement d’or d’issia est en partie, le gisement d’or de Babadougou, contenu dans du
gravier alluvionnaire. C’est la principale minéralisation. Sa teneur est relativement
variable.
On divisera donc le gisement en plusieurs panneaux caractérisant des teneurs voisines déjà
calculées.

1. Extraction au bulldozer

L’extraction se fait par décapage au bulldozer. La couche stérile de faible épaisseur est
rapidement dégagé et le gravier est décapé et mis en tas sur les aires d’extraction.

2. Le chargement et le transport

Ces deux opérations sont réalisées respectivement aux moyens :


 d’une chargeuse frontale de marque CAT ;
 Un camion benne de 6 m3 pour le transport du gravier minéralisé

3. L’unité de traitement

a. Schéma général de l’usine


b. Fonctionnement de l’unité

La première operation mécanique de l’unité est effectué par le débourbeur laveur à


l’intérieur duquel, se trouve un tamis. Cet appareil réalise à la fois un lavage et une

34
Cours d’exploitation minière

séparation granulométrique du tout venant. Cette séparation permet d’obtenir des


éléments supérieurs à 10 mm qui vont être stockés hors de l’unité. L’autre fraction
granulométrique (inferieur à 10 mm) va suivre le traitement. On procède ainsi car l’étude
du gisement a démontré un placer détritique, se présentant sous la forme de poudre d’or.
Les éléments inferieurs à 10 mm sont stockés dans une trémie et ensuite entrainés par
l’eau provenant d’une motopompe dans les hydro cyclones (bancs cyclones) qui les
classent par granulométrie et par densité. On obtient ainsi deux parties :
 Les éléments fin qui vont a la sur verse (surface) et qui seront rejetés
 Les éléments grossiers et denses qui vont à la sous verse et qui seront envoyés vers
les jigs
Les jigs, par pulsation des éléments lourds font une séparation densimétrique. Cette phase
de sédimentation se fait en deux étapes :
 La première est réalisée par un jig primaire
 La seconde est réalisée par un jig secondaire et aboutira à l’obtention d’un
concentré (les éléments lourds). Les éléments non concentrés (moins dense) vont
remonter à la surface de la tremie pour être évacué à la sur verse ou au rejet.
Le concentré obtenu est soumis à un traitement à la batée, permettant d’obtenir un
concentré final avec une teneur élevée.
Le traitement ultérieur se fait au laboratoire de la SODEMI (fusion et contrôle qualité).

35
Cours d’exploitation minière

CHAPITRE V : GENERALITES SUR L’EXPLOITATION INDUSTRIELLE


Introduction
L’exploitation industrielle est l’enlèvement de minerai à grand tonnage par des engins
mécaniques. A cet effet, plusieurs méthodes sont envisagées.

I. Les différentes méthodes


Les méthodes d'exploitation en usage dans les mines sont bien adaptées aux
caractéristiques mécaniques des roches rencontrées, à la profondeur d'exploitation et
aux caractéristiques des engins susceptibles de se présenter sur le marché. Dans
l’extraction à grande tonnage, On distingue trois principales méthodes :

1. Methode de surface ou fosse à ciel ouvert


On utilise cette methode lorsque le minerai se trouve à une profondeur relativement
faible. En pareil cas on enlève les premiers mètres de terre, et ensuite le minerai est
extrait par excavation depuis la surface, ce qui demande beaucoup moins de technologie
complexe. On en distingue 3 sortes :
 La methode avec deux gradins ou grandes excavations
 La methode avec plusieurs gradins en forme d’entonnoir
 L’extraction des placers

Figure 28 : Methode
d’exploitation à ciel ouvert

2. Les méthodes d’exploitation souterraine


Elles sont généralement utilisées lorsque le gisement se trouve à une profondeur
relativement élevée. Elles supposent de creuser des galeries pour accéder aux veines de
charbon, galeries qu'il faut donc creuser, étayer, déblayer, drainer (il y a parfois beaucoup
d'eau dans une mine), ventiler, éclairer, etc. les techniques employés pendant
l’exploitation souterraine varient suivant les formes et caractéristiques des gisements.

36
Cours d’exploitation minière

Figure 29 : Methode d’exploitation


souterraine

3. Les méthodes par sondage


Elles consistent à extraire les minerais situés à une très grande profondeur par sondage a
partir de la surface. Parmi les minerais extraits par sondages, on a l’eau, le gaz, le
pétrole, le sel.

II. Critère de choix entre la methode à ciel ouvert et la méthode souterraine


Apres qu’un gisement ait été découvert, circonscrit et avoué, l’étape qui suit est le choix
de la methode qui est économiquement, physiquement et environnementalement adapté
pour une bonne récupération du dépôt de minerai. Ce choix prend en compte, les
données de l’exploration. Les facteurs qui guident ce choix sont :
1. Les caractéristiques spatiales du gisement
Ce sont la taille, la forme, la profondeur et la localisation du dépôt.
2. Les propriétés physiques de la minéralisation et de la roche encaissante
La nature du minerai et de la roche encaissante, leur propriété mécanique (roche tendre
ou roche dure), jouent un rôle dans le choix des méthodes d’exploitation et de
concentration.
3. Eaux souterraines et conditions hydrographiques
La présence de nappe souterraine et d’un réseau hydrographique orientent le choix d’une
methode.
4. Les conditions environnementales
La prévention contre toute destruction de la nature et contre toute contamination de
l’eau et de l’air peut affecter énormément le choix d’une methode
5. Critère ou considération économique
Le choix d’une methode est toujours économique. En effet personne n’exploitera un
gisement un gisement à pertes. L’aspect économique prime sur l’ensemble des autres

37
Cours d’exploitation minière

critères de choix d’une méthode d’exploitation. Les données prises en compte dans le
critère économique sont :
 La teneur,
 Les couts d’extraction ou de production
 La cadence de production
 Le rapport stérile sur minerai (couts d’enlèvement du stérile)
 La dilution
 Les couts de recouvrement (récupération)

III. Comparaison des deux méthodes


Dans la methode d’exploitation en fosse, le stérile doit être totalement enlevé pour
accéder au minerai. Par contre en exploitation souterraine, un puits et des galeries
d'avancement sont aménagés pour permettre d'extraire le minerai de façon plus sélective,
en laissant de côté la plupart des zones contenant des stériles ou du minerai à faible
teneur. Les stériles à extraire sont déplacés à l'intérieur de la mine ou soulevés jusqu'à la
surface.
Les volumes de couche arable, de morts-terrains et de stériles qu'il faut déplacer dans la
méthode de la mine à ciel ouvert sont plus importants que pour une mine souterraine.
Le cout de l’exploitation à ciel ouvert augmente tres rapidement et de façon considérable
avec la profondeur tandis qu’il augmente faiblement lorsqu’il s’agit de la methode
souterraine. D’où l’intérêt donc du rapport stérile sur minerai.
Au départ, l'exploitation à ciel ouvert est moins coûteuse qu'en mine souterraine. Elle est
aussi plus rentable en termes de productivité et de souplesse de gestion. Les conditions de
travail y sont également beaucoup moins risquées. Mais elle se révèle moins satisfaisante
d'un point de vue écologique : les sites sont défigurés et l'atmosphère locale polluée par
les poussières.
Pour l'extraction souterraine, il est également possible d'utiliser les zones épuisées comme
remblais.
Cette opération peut être délicate à réaliser dans des mines à ciel ouvert où l'on progresse
verticalement au fur et à mesure de l'extraction, sauf si les remblais peuvent être
acheminés vers une autre fosse. On assiste toutefois à un retour progressif des mines à ciel
ouvert où la progression est horizontale.

38
Cours d’exploitation minière

CHAPITRE VI EXPLOITATION A CIEL OUVERT


Introduction

La methode d’exploitation à ciel ouvert concerne les gisements peu profonds. Elle exige
d’importants capitaux (particulièrement à cause des équipements). Dans l’exploitation à
ciel ouvert, les travaux commencent par l’élargissement des tranchées de découpages dont
les parois sont taillées en gradins (on attaque une seule des parois).
Cette methode se caractérise aussi par de fortes productions (de grands tonnages extraits).
Elle présente de nombreux avantages :
 Faible cout d’exploitation au départ
 Meilleure sécurité
 Productivité supérieur (quantité produite en unité de temps par personne)
 Investissement de capital inferieur par tonne de stériles, minerai, mort terrain
 Meilleure récupération des réserves du minerai (zones de basses teneurs incluses)
 Possibilité d’utilisation d’équipements plus puissants et plus efficaces.
En général, une exploitation à ciel ouvert a l’allure d’un cratère, fait de gradins successifs
plus ou moins circulaires. Chacun constitue une sorte de front de taille circulaire, en arc
de cercle ou en ligne droite, où l’on procède à l’abattage, au changement et au transport.
Certains gradins sont en totalité du minerai, d’autre au contraire du stérile, en tout ou
partie. Il faut donc abattre et charger séparément deux sortes de produits dont le
transport doit être fait sur des routes (tracés) diverses : le minerai à l’usine de traitement,
le stérile au terril.

Figure 30: Exploitation à ciel ouvert

A. Fosse a ciel ouvert avec plusieurs gradins

I. Planification de la fosse

Dans une exploitation à ciel ouvert, on vise à enlever un minimum de stériles de


recouvrement pour atteindre les volumes minéralisés ayant la plus grande valeur
marchande, afin d’obtenir le meilleur rendement possible pour les investissements
consentis.

39
Cours d’exploitation minière

Pour limiter les investissements au minimum et extraire les minéralisations les plus
intéressantes, on trace un plan détaillé d’exploitation, prévoyant de façon précise le
découpage et l’extraction du minerai. Ce plan dépend des caractéristiques géologiques et
minéralogiques du terrain.
Quelle que soit l’étendue de la mine, le plan prévoit le profil de la fosse, les
infrastructures de gestion et de transport, le matériel d’exploitation, le taux de
découverte admissible et le rythme de production visé. Ces deux derniers facteurs
déterminent la durée de vie de la mine, qui correspond soit à l’épuisement du gisement,
soit à l’atteinte du seuil de rentabilité.
Les différentes étapes de la planification d’une fosse sont les suivantes :

1. Exploitation des données de sondages

Ses données permettent de comprendre la distribution du minerai, la distribution des


teneurs des différentes couches de la minéralisation, etc. Les renseignements obtenus sont
consignés dans des plans et des coupes.
Le plan général de la mine et les limites des dimensions du gisement sont ajoutés aux
coupes réalisées.

2. La mise en section

Elle est réalisée en vue de déterminer l’enveloppe du dépôt, de façon à mieux visualiser
les formations minéralisées. Il s’agit de délimiter la minéralisation en fonction des teneurs.
A l’intérieur d’une section, se trouve des bancs minéralisés de teneurs voisines.

Forme du gisement Sections


vue depuis la surface
3. Etude géotechnique

On réalise des essais géotechnique en vue de comprendre les propriétés mécaniques des
roches lorsqu’elles sont soumises a des contraintes.
Cela permet de déterminer la pente de talus.

4. Déterminer le rapport stérile/minerai

Le rapport stérile/minerai (ou coefficient de recouvrement) est la masse du stérile à


exploiter pour obtenir une unité de masse de minerai. C’est un ratio important pour une

40
Cours d’exploitation minière

fosse à ciel ouvert. Il indique la quantité de stérile à miner pour extraire une tonne de
minerai.
Avant que les limites ultimes de la fosse ne soient définies, il faut donc établir ce rapport
maximal permicible de décapage, c’est-à-dire le rapport maximum de stérile sur minerai.
On le note généralement R.

Soient :

5. La découverture

C’est le dégagement de la partie stérile pour accéder à la minéralisation.


En effet, les terrains stériles consolidés ou non consolidés qui doivent être enlevés pour
mettre à nu le gisement minéralisé constituent la découverte.
Il y a avantage à enlever le moins de stériles de recouvrement possible pour atteindre les
minéralisations intéressantes, mais lorsque celles-ci gisent à une grande profondeur, il faut
se résoudre à enlever un volume de stériles plus important.

6. Détermination de la profondeur ultime-étude économique

Plusieurs gisements peuvent être minés entièrement avec des méthodes à ciel ouvert;
d'autres doivent être minés en souterrain dès le début. Dans des conditions similaires, les
méthodes à ciel ouvert sont normalement plus avantageuses économiquement que
l'exploitation minière en souterrain.
Dans le choix entre une méthode à ciel ouvert et les méthodes souterraines, plusieurs
facteurs doivent être pris en considération, tels que :
 Dimensions, géométrie et profondeur du gisement.
 Les conditions du massif rocheux.
 Productivité et capacités de la machinerie.
 Exigences en capital et coûts d'opération.
 Récupération du minerai et revenus.
 Sécurité.
 Aspects environnementaux.
D'autres gisements peuvent être minés à ciel ouvert en premier lieu mais en souterrain
plus tard. Ainsi, la question suivante se pose: quelle est la profondeur optimale pour passer
de la méthode à ciel ouvert à celle en souterrain ?
La profondeur ultime sera déterminée de deux manières :
(1). Dans la première, nous estimerons à partir d’un graphique le niveau d’atteinte de la
profondeur ultime.
(2). Dans la seconde, l’étude économique nous permettra de calculer la profondeur ultime.

41
Cours d’exploitation minière

a. Détermination de la profondeur ultime (par la methode graphique)

Le prix de revient d’une exploitation à ciel ouvert augmente rapidement avec la


profondeur, tandis qu’il augmente très faiblement en methode d’exploitation souterraine,
en fonction de la profondeur.
Par conséquent, il existe toujours une profondeur critique H0 et aussi une valeur R0
représentant le rapport stérile/minerai critique au delà duquel l’exploitation souterraine
est d’un cout plus faible que celle de la fosse.
Le fait est que pour extraire un gisement en fosse, la quantité de stérile à déplacer
augmente graduellement avec la profondeur et, par ailleurs, il faut maintenir l’angle des
parois pour assurer la stabilité de la pente.
Le rapport R augmente aussi avec la profondeur jusqu’à atteindre un point critique qui
correspond à la profondeur ultime économique de la fosse.
Elle est déterminée graphiquement.

 1er cas : Combinaison methode de surface et methode souterraine

Cout d’exploitation
d’un tonne de minerai
Coût d’exploitation à ciel ouvert
(open pit)
Valeur du minerai par tonne

M
Cout d’exploitation souterrain
(underground)

H0
Profondeur (m)
Profondeur ultime

 Interprétation des courbes représentant le cout d’extraction par tonne de


minerai et la profondeur du minerai
 1er cas : le point M représente le point critique qui est atteint lorsque le cout de la
methode à ciel ouvert est égal à celui de la methode souterraine. Le point M correspond à
H0 : la profondeur ultime d’exploitation (profondeur critique), profondeur utile à partie de
laquelle on change de methode d’exploitation.

42
Cours d’exploitation minière

 2e cas : Methode à ciel ouvert uniquement


Cout d’exploitation
d’un tonne de minerai

Cout d’exploitation souterrain (underground)

Coût d’exploitation à ciel ouvert (open pit)


Valeur du minerai par tonne N

H0
Profondeur (m)
Profondeur ultime
 Interprétation des courbes représentant le cout d’extraction par tonne de
minerai et la profondeur du minerai
 2e cas : le point N est atteint lorsque le cout de la methode à ciel ouvert est égal à la
valeur du minerai. Ce point N correspond à H0 qui est la profondeur ultime qu’il ne faut
pas dépasser ou ne pas atteindre.
Dans ce cas il n’est plus question d’envisagé une methode d’exploitation souterraine.
L’exploitation à ciel ouvert ne se fera donc qu’en dessous du point N.
b. Etude économique d’une fosse à ciel ouvert

L’étude économique nous permet de démontrer que la profondeur ultime critique est
donnée suivant la relation :

Il y’a deux approches pour déterminer la profondeur ultime d’une fosse à ciel ouvert :
Approche 1 : Dans cette approche, en plus de la methode de surface, il est possible de
réaliser également l’exploitation par la methode souterraine.
De plus l’on veut bénéficier au départ des faibles couts à ciel ouvert pour une certaine
profondeur.
En d’autres termes, c’est lorsque l’on veut optimiser les profits en utilisant les deux
méthodes.
Approche 2 : Dans cette approche, il est impossible de considérer la methode souterraine
pour des raisons économiques ou physiques.
Dans ces deux approches la détermination de la profondeur ultime se fera par le calcul.

43
Cours d’exploitation minière

 Approche 1
Cette approche est utilisée lorsqu’il est possible de combiner methode de surface et
methode souterraine en vue d’optimiser les profits. Dans cette approche :
 La profondeur ultime de la fosse est atteinte lorsque les couts de la methode de surface
sont équivalents à ceux de la methode souterraine
 Le volume de stérile augmente avec la profondeur à cause de la stabilisation des pentes
pendant l’exploitation à ciel ouvert. Cette augmentation s’accompagne d’une élévation
des couts de surface qui atteignent à une profondeur donnée (profondeur ultime) les couts
souterrains. A ce moment, il est avantageux de passer à l’exploitation souterraine dont les
couts sont plus ou moins constants à une certaine profondeur.
Si pour des raisons économiques il est possible de démarrer les travaux d’exploitation a
ciel ouvert et de les poursuivre par la methode souterraine, il serait souhaitable de savoir
laquelle des deux méthodes est la plus rentable.
L’étude économique va comparer donc les couts de la methode à ciel ouvert et ceux de la
methode souterraine. Considérons les paramètres suivants :

R0 est atteint lorsque les coûts en surface sont égaux aux coûts en souterrain.
L’approche économique nous donne par conséquent, la relation suivante :

Couvert végétal
Mort-terrain

Stérile Stérile

Epaisseur (e)

H D
Minerai D

H est la profondeur du minerai. La profondeur ultime H0 est atteinte pour :


Soient :
 S : stérile
 M : minerai

44
Cours d’exploitation minière

R0 peut également être donné par la relation :


S et M peuvent être exprimés en unité de surface (m2), ou en unité de tonnage (Kg, t) ou
en unité de volume (m3).Dans le cas présent :
 nous pouvons calculer les surfaces de stérile et de minerai
 la profondeur ultime est H
 Déterminons la surface de minerai :
 Déterminons la surface de stérile lorsqu’on enlève 1 m de minerai (épaisseur
élémentaire).
Le stérile enlevé est la partie colorée qui constitue deux surfaces égales :

(6)

 Déterminons une relation entre la largeur du stérile et celle du minerai :

Ainsi dans la première approche, on passera à la methode souterraine lorsque la


profondeur H du minerai sera égale :

 Approche 2

Dans ce cas, il n’y pas de possibilité de faire la comparaison avec la methode souterraine.
Le rapport critique stérile/minerai, qui donnera la profondeur ultime, sera déterminé par
la valeur économique et les coûts opératoires. Soient :

45
Cours d’exploitation minière

Connaissant R0, ainsi que la géométrie de la fosse, on peut calculer la profondeur ultime.
Lorsqu’on atteint la profondeur ultime, il n’y a plus d’extraction par la methode de
surface. Donc, C0, le cout d’extraction par methode de surface est nul (C0=0).

Exercice d’application (1):


La valeur récupérable par tonne de minerai est de 3300 F. les coûts d’extraction s’élèvent
à 450 F/t et le cout de traitement est de 50 F/t.
Le coût de décapage est de 450 F/t de stérile. Déterminer le rapport stérile/minerai.

Exercice d’application (2)

Voici la géométrie d’une fosse Ws


m= 60 m
 Le cout d’extraction par tonne en souterrain est de 1200 F
 Le cout d’extraction par tonne à ciel ouvert est de 400 F
 Le cout de décapage par tonne de stérile revient à 400 F
Déterminer la profondeur ultime H. H

RESOLUTION

Exercice d’application (1)

On a :


46
Cours d’exploitation minière

Exercice d’application (2)

On a:

Déterminons R0 :

7. Traçage de la fosse

 Les recherches minières nous permettent de faire une première représentation en


coupe du minerai en place.
Surface du sol

Mort-terrain (recouvrement)

Stérile

Stérile

Minerai

Pente de talus

Profondeur ultime

 Le mort terrain doit être décapé et on obtient la coupe suivante :

Mort-terrain décapé

Stérile Stérile

Minerai

Pente de talus

Profondeur ultime

 Le minerai est divisé en plusieurs gradins de hauteurs presque égales.

47
Cours d’exploitation minière
Mort-terrain décapé

S1
Stérile 1 Stérile
S2
2
S3 Minerai

3
Sn Pente de talus

Profondeur ultime

 1, 2, 3,…, n représentent les bancs successifs de minerais qui seront extraits.


 S1, S2, S3,…, Sn désignent les couches successives de stériles à enlever par tonne de
minerai extrait.

 La réalisation de ce tracé donne une exploitation par gradins

1er gradin
Banc

Direction de développement des bancs

Route

Fond de la fosse : profondeur ultime

48
Cours d’exploitation minière

 Observons la fosse de dessous (vue de plan)

Route
1er banc

Fond de la fosse

A Figure 31 : Fosse d’une mine à ciel


ouvert (vue de haut)

 Géométrie des gradins


Haut

Banc
(30 à 35 m)
H
(10 à 15 m)

Bas
Banquette
Route de faible pente
(5 à 15 m)
(8 à 10 %)

 Schéma en perspective d’un gradin

Talus

Toit

Mur

49
Cours d’exploitation minière

 Eléments fondamentaux d’une exploitation à ciel ouvert.


On appelle fosse, l’ensemble des ouvrages réalisés pour l’exploitation des minerais à ciel
ouvert ("pit" en anglais).
Le gradin est l’équivalent d’un niveau dans une mine souterraine, facilement remarquable
par sa structure en marche d’escalier dans un parement d’exploitation à ciel ouvert. La
hauteur du gradin est adaptée à la résistance de la roche, à l’exploitabilité de la mine et
aux capacités des machines d’exploitation à ciel ouvert. Elle varie entre 10 et 20 mètres.
Les gradins sont donc des marches ou planchers horizontaux au-dessus desquels des
matériaux sont excavés sur un front contigu et sur lesquels il est possible d’effectuer du
forage, de l’abattage ou du roulage de matériaux ("Bench" en anglais).
C’est le premier élément d’une exploitation à ciel ouvert. Dans un gradin, on distingue :
 Le toit : la surface horizontale limitant le gradin à sa partie supérieure
 Le mur : la surface qui limite le gradin coté du vide de l’exploitation
 Le talus : terrain en pente formant le bord de fosse.
 Les arêtes supérieures : les lignes du toit du gradin avec son talus
 Les arêtes inferieures : les lignes d’intersections du mur avec son talus
 L’angle de talus : angle que fait le talus avec l’horizontal.
Les gradins sont exploités par zones de largeur sur toute la longueur du gradin. Ces zones
enlevées sont appelés enlevures.
 Une partie de l’enlevure délimitée en longueur et exploités par des moyens d’abatage
et de chargement indépendants est appelé bloc. Le terme blocs se rapporte au découpage
des unités d’exploitation.
 Comme éléments fondamentaux de la methode de surface, on peut citer :
 Le gradin
 Le bloc
 Les fosses ou ouvrages d’excavation des eaux de ruissellements.

8. Calcul du stérile total à déplacer

On calcule soit le volume, soit le tonnage du stérile total à enlever ou à déplacer. Il suffit
de connaitre les dimensions de la fosse pour déterminer le volume, et la densité pour
calculer le tonnage.

9. Calcul du minerai total à extraire

Le procédé de détermination du tonnage de minerai total à extraire est identique à celui


du stérile.

10. Calcul du rapport total moyen

C’est le calcul du tonnage de stérile enlevé pour une tonne de minerai sur l’ensemble de la
fosse.

11. Plan définitif de la fosse ou mise en plan définitive

Toutes les étapes précités (de 1 à 10) permettent de mettre au point une fois pour toute,
le plan de la fosse.

50
Cours d’exploitation minière

II. Abattage

Dans le cas des roches tendres, les équipements utilisés pour extraire le minerai se
limitent aux pelles mécaniques (pelle en bute ou pelle en dragline).
Dans le cas des roches consolidées, dures, l’extraction se fait par abattage à l’explosif. On
utilise des foreuses (foreuse à percussion, et foreuse rotative) pour faire des trous
verticaux ou légèrement inclinés selon le patron (ou plan de tir). Le diamètre et la
profondeur des trous dépendent de la hauteur du banc, du patron utilisé et de la force de
l’exploitation. L’explosif le plus utilisé est le nitrate d’ammoniac associé au gasoil.
Dans le cas des fosses en gradins, on distingue les tirs d’abatages et les tirs de détonnage.
Les premiers permettent de disloquer le massif en vue du chargement tandis que les
seconds ont pour objet de dessiner les gradins.
Chaque type de tir aura alors son plan et ses spécifications

III. Extraction et chargement

L’extraction et le chargement se font par divers engins. On peut citer entre autres :
 Les pelles (extraction et chargement).
 Les scrapers (chargement).
 Chargeuses frontales (chargement)
La capacité du matériel de chargement est fonction du volume ou du tonnage des
matériaux à charger ou à transporter.
Les pelles fonctionnent selon cinq phases qui forment une boucle, soit un cycle :
 Remplissage du godet
 Soulèvement du godet
 Rotation et positionnement au dessus du camion à charger
 Déchargement
 Repositionnement en phase de remplissage
Les pelles et les chargeuses frontales sont les types d’engins cycliques

IV. Transport

Les équipements utilisés pour le transport du minerai en methode de surface ont déjà été
étudié au Chapitre I. ce sont :
 Les camions associés généralement aux pelles et aux chargeuses
 Les trains pour le transport de grands volumes sur de longues distances
 Les convoyeuses

B. Fosse à ciel ouvert avec deux gradins

Cette methode est employé pour des dépôts en couche horizontale telle que le charbon.
Dans ce cas, le forage et le sautage ne sont pas requis. L’extraction consistera à enlever le
recouvrement et le minerai par extraction directement sans un dynamitage. Le matériel de
recouvrement sera rejeté vers l’arrière de l’excavation.

C. Extraction des placers (Voir chapitre IV)

51
Cours d’exploitation minière

CHAPITRE VII : EXPLOITATION SOUTERRAINE


Il existe des mines souterraines partout dans le monde, qui témoignent de la multitude de
méthodes et de matériels d’exploitation existants. Chaque mine constitue un cas
particulier, les installations et les méthodes d’exploitation étant dictées par la nature et
les caractéristiques du gisement, la situation géographique, les conditions géologiques
ainsi que par des considérations d’ordre économique telles que les marchés existants et les
possibilités de financement. Certaines mines sont exploitées de façon continue depuis plus
d’un siècle, alors que d’autres viennent tout juste d’être ouvertes.
La sécurité et la protection de la santé des mineurs font partie intégrante d’une saine
pratique minière et constituent une obligation légale dans la plupart des pays.
Le mode d'exploitation souterrain est utilisé pour les gisements en profondeur, c'est-à-dire
pour les minéralisations se trouvant à plus d'une dizaine de mètres se profondeur.
Une exploitation souterraine se caractérise par :
 Une main d’œuvre intensive
 Un cout d’operation onéreux
 Une production moins importante en termes de tonnage de matériau déplacé
 Un gisement en profondeur et d’assez bonne teneur.
Lors de l'exploitation, le champ minier peut être partagé en étapes, par soutènements ou
non. Dans les mines souterraines, il faut veiller à l'exhaure, éclairage, aérage,
soutènement pour la sécurité et la santé des travailleurs.

Figure 32 : Exploitation souterraine

I. Les différents types de dépôts, leurs caractéristiques et les travaux de


développement

Les techniques d’exploitation souterraine varient beaucoup à cause de la grande variété


des formes et des caractéristiques des gisements. Les exploitations souterraines
concernent essentiellement deux types de dépôts :

52
Cours d’exploitation minière

 Les dépôts métallifères


 Les dépôts sédimentaires en couche régulières
Les dépôts métallifères ont pour caractéristiques principales :
 Non stratifiés
 Origine intrusive
 Forme filonienne, d’amas ou en veine
 Minéralisation irrégulières
 Roches dures
 Abattage à l’explosif
 Support non nécessaire
 Généralement aucun gaz
Concernant les dépôts sédimentaires, ils sont généralement :
 Stratifiés
 D’origine sédimentaire ou détritique
 Sous forme de couche, ou tabulaire
 Minéralisation régulière
 Roches tendres, meubles
 Nécessite tres peu d’abattage à l’explosif
 A support toujours requis
 Présence de gaz dangereux
Comme caractéristique économique, on peut noter que les dépôts métallifères ont :
 Des réserves qui sont généralement de petite taille
 Une durée de vie de la mine variant entre de 10 à 20 ans
Quant aux dépôts sédimentaires :
 Les dépôts sont de grandes étendues (dépôts tres larges)
 La durée de vie de la mine varie de 50 à 100 ans
Les travaux de développement ou travaux préparatoires varient d’un type de dépôts à un
autre.
Ainsi pour les dépôts métallifères :
 Ces travaux s’étendent sur plusieurs niveaux
 Et l’ossature est dans le plan vertical
Tandis que pour les dépôts sédimentaires :
 Les couches étant généralement horizontales, les travaux s’étendent à quelques
niveaux (de profondeurs)
 Pour une ossature dans le plan horizontal, les couches s’étendent non en
profondeur (vertical) mais en largeur (horizontal)

II. Exploitations des gisements sédimentaires

Il y’a deux cas :

53
Cours d’exploitation minière

1. Cas des couches minces

Les couches sont généralement extraites en une seule fois du toit au mur. Généralement,
les puissances ou épaisseurs des couches minces ne dépassent pas 3 à 4 m. Les méthodes
de minages employés sont :
 La methode par chambre et pilier
 La methode par chambre et pilier avec foudroyage
Ces deux méthodes sont employées dans les mines de charbon. L’abandon de pilier conduit
a une perte de minerai de l’ordre de 30 à 50%. En contrepartie, cette methode permet une
grande mécanisation qui donne des rendements remarquables.

2. Cas des couches puissantes ou épaisses

On rencontre généralement les couches épaisses dans les mines de charbons. Deux
méthodes sont utilisées pour les exploiter :
 L’exploitation de tranches inclinées.
 L’exploitation des tranches horizontales.
La seconde methode est de loin la plus utilisés dans le cas des gisements irréguliers ou très
pentés (pendage ≥ 30 %). La première est préférée dans le cas de gisements réguliers car
permettant des longueurs de taille (tranches) aussi grandes qu’en couche mince.

III. Exploitation souterraine des gisements intrusifs (dépôts métallifères)

Les gisements intrusifs sont souvent des minerais métallique qui se distinguent des
gisements sédimentaires par :
 Une minéralisation plus irrégulière qui permet, mieux, nécessite une sélection des
panneaux à exploiter
 Un minerai dur et plus dense
 Des épontes de meilleurs qualités (limite entre couche minéralisée et l’encaissant)
 Absence de risque de gaz, de poussières, de feux comme dans les gisements de
charbon
Ces gisements peuvent se présenter sous la forme de :
 Filon
 Amas
 Lentilles
La plupart des méthodes de dépilage (methode par pilier) des gisements sédimentaires
sont utilisés pour l’exploitation des gisements intrusifs mais les caractéristiques techniques
et économiques de ces gisements permettent l’emploi d’autres méthodes.

IV. Les étapes de l’exploitation souterraine

L’exploitation souterraine respecte une organisation des travaux. Elle commence par les
travaux de développement pour finir par l’extraction ou l’enlèvement du minerai.

1. Travaux de développement

Ces travaux comprennent :

54
Cours d’exploitation minière

a. L’entrée principale

L’entrée principale est généralement un puits (vertical, permet de descendre les


personnels et les matériels par des ascenseurs appelés cages), appelé puits principal. Elle
peut être aussi une rampe (conduite inclinée permettant de joindre deux niveaux séparés
ou de permettre l’accès d’un niveau depuis la surface).
Les descenderies, qui ont remplace les puits dans les années 1980, sont de véritables
routes souterraines inclinées, permettant la circulation d'engins motorisés ;
L’entrée principale sert à :
 transporter le minerai et le stérile à la surface
 transporter le personnel et le matériel
 de lieu de passage de la tuyauterie pour eau, air comprimé, pompage
 de conduit électrique
 de ventilation

b. Les galeries

Elles forment un réseau à partir duquel sera attaqué le dépôt par dépilage dans les
chantiers d’abattages. L’ensemble des galeries est désigné par le terme traçage.
Les galeries, horizontales ou de faibles pentes, creusées dans la roche stérile, relient les
puits ou les descenderies aux zones minéralisées.
Elles servent de base d’exploitation des minerais (exploitation du chantier) et également
de voie de transport pour le minerai. Elles sont également empruntées pour poursuivre la
recherche minière.

c. Les montages

On fait communiquer les niveaux entre eux par les montages (ou montants) dans le minerai
et le stérile. Leur utilité est de permettre l’accès aux différents niveaux sans passer par le
puits principal. Ils servent également à la ventilation entre les différents niveaux et
desservent les différents chantiers d’abatages. Ils servent aussi à sortir le minerai ou le
stérile.
d. Les travers bancs

Ils permettent d’accéder aux différents horizons dans le minerai. On parle également de
tunnel permettant de joindre deux bancs (ou couches).

e. Les stations services

Elles concernent les stations de pompages, les stations de concassages primaire,


l’installation des ventilateurs, la salle pour recharger les batteries, l’atelier de réparation.
Ce sont des espaces aménagés en souterrain pour effectuer les travaux précités.

f. La cheminée à minerai

C’est une montée inclinée (ou verticale) destinée à l’évolution par gravité du minerai
jusqu’à la station de concassage. Elle fait souvent penser à un puits d'aérage, ce qui n'est
pas toujours le cas.

55
Cours d’exploitation minière

Plusieurs cheminées peuvent être aménagées côte à côte et reliées à la base par une
bande transporteuse collectrice, ce qui permet d’acheminer le minerai des niveaux
supérieurs vers un unique point de soutirage au niveau de roulage.
La cheminée d’évacuation est fermée à sa base par une trappe. En règle générale, elle
débouche juste au-dessus de la galerie de roulage, de sorte qu’à l’ouverture de la trappe
le minerai tombe directement dans les berlines.

g. Les recettes

Les puits desservent les différentes étapes d’exploitation. Chaque niveau s’appelle recette
ou accrochage. Ce sont des points de déchargement des camions dans des wagons ou dans
une trémie, généralement au fond.

Figure 33 : Différentes composantes


d’une mine souterraine

 Schéma d’une mine combinant MCO et MST (voir annexe)

Une fois tous ces ouvrages élaborées il faut passer à l’exploitation ou a l’extraction
proprement dite. Cette phase se fait par diverses méthodes :

2. Les méthodes d’exploitation par dépilage ou abattage

Le choix de la méthode d’exploitation dépend des dimensions et de la configuration du


gisement, de la valeur des minéraux qu’il renferme, de la composition, de la stabilité et
de la résistance du massif rocheux et des impératifs de production et de sécurité.
Les méthodes d’exploitation minière ont connu une évolution ininterrompue depuis
l’Antiquité. Chaque mine est un cas particulier, mais toutes ont en commun la recherche
de la rentabilité et de la sécurité.

56
Cours d’exploitation minière

Le dépilage ou l’abatage offre plusieurs méthodes :

a. Methode par chambre et pilier

Cette methode consiste à abattre le minerai et à laisser des vides à la place du minerai
abattu, constituant ainsi des chambres, et à laisser entre chaque chambre ou vide des
piliers comme ouvrage de soutènement. Elle s’applique aux gisements sédimentaires plats
tel que le charbon, la potasse, le sel, les calcaires. Elle s'applique également aux
formations dont le pendage, nul à modéré, ne dépasse pas 20°. Cependant l’extraction ne
se fera pas à 100%.
Cette methode implique une étude approfondie de la résistance des piliers, de la portée
de la couche supérieure et d'autres facteurs encore. Les chambres servent de voies de
roulage pour le transport par camions du minerai vers le silo de stockage.

Figure 34 : Exploitation par chambres


et piliers d’un gisement horizontal

b. L’exploitation par chambres-magasins

Le principe général de cette méthode d’exploitation est l’abattage du minerai de bas en


haut, en remontant le pendage de la couche ; les blocs de minerai s’écoulant par gravité
au sein de la chambre.

57
Cours d’exploitation minière

Le minerai brut abattu, est emmagasiné sur le chantier et contribue au soulèvement du


toit et du mur. Pendant toute la durée de l’abattage, on n’enlève que le surplus de
minerai du au foisonnement en soutenant à partir de la galerie de base. L’abattage
progresse en montant et la surface du minerai abattu sert de plan de travail contribue au
support des épontes. Cette methode, fondée sur un écoulement par gravité du minerai,
s’applique au gisement ayant :
 Un pendage accentué (entre 35° et 40° de pente)
 Un minerai dur et compétant, de forme régulière et aux conditions de mur et de toit
stable.

Figure 35: Représentation simplifiée du schéma d’évacuation du minerai dans la méthode des chambres
magasins sans voie de raclage (g) et avec voie de raclage(d).

c. L’exploitation par blocs foudroyés

Les trous de mine se font en éventail. Cette technique consiste à abattre le minerai par
tranche, par niveau ou par bloc. Le foudroyage de blocs est une méthode d’exploitation à
grande échelle, appliqué à des amas ou à des couches de grandes puissances (> 20 m) et
convient aux massifs aptes à la désagrégation (les tensions internes doivent favoriser la
désagrégation de la masse après dépilage d’une tranche de minerai à la base du bloc).

Figure 36 : Exemple d’exploitation par


blocs foudroyés

58
Cours d’exploitation minière

Exécuté correctement, le foudroyage de blocs est une méthode peu coûteuse et


productive. La difficulté réside dans la prédiction du comportement du massif. De plus,
l’envergure des travaux préparatoires crée des délais importants avant le début de la
production.

d. L’exploitation par chambre vides

Ces méthodes sont caractérisées par l’enlèvement du minerai au fur et à mesure de son
abattage. Le vide crée par enlèvement du minerai n’est ni remblayé ni foudroyé. Le toit
est soutenu artificiellement par une charpente complète. Le minerai est extrait par cube
de 2 à 3 m d’arête. Le toit n’est pas également soutenu par un pilier.

Figure 37 : Exemple d’exploitation par chambres vides


(Méthode des gradins renversés avec travail sur plancher)

Ces méthodes sont fréquentes en filons sub-verticaux, à profondeur faible ou moyenne. En


effet, dans de nombreux cas d’exploitations filoniennes, la résistance des épontes par
rapport à la poussée des terrains est telle qu’il est possible d’abandonner des vides parfois
étendus. Le taux de dilution doit être calculé.

e. Méthodes par chambres remblayés

Le minerai est abattu par tranche horizontale à partir du fond du chantier et en montant.
Le minerai abattu est complètement dégagé du chantier. Le volume correspondant est
remblayé avec d’autres matériaux stériles ou du sable. Le remblai sert à la fois à supporter
les murs et toit du chantier et à former une plate forme de travail pour la suite des
opérations. Le remblayage peut être mis en place manuellement ou mécaniquement.

59
Cours d’exploitation minière

Figure 38 : Exemple des tranches montantes remblayées à la mine d’uranium de la Crouzille

3. Les équipements de chargement et de transport

a. Les équipements de chargements

Ce sont :
 Les chargeuses frontales
 Les chargeurs continus, les transporteurs, les cheminées

b. Les équipements de transport

Ce sont :
 Les camions
 Les chargeurs, les transporteurs
 Les trains et les convoyeurs

4. La ventilation

Le rôle de la ventilation :
 Préservation des vies humaines en souterrains (conditions respiratoires rendues
normales)
 Assure des conditions normales de travail
 Maintient des conditions atmosphériques sous température normale

60
Cours d’exploitation minière

 Refroidissement de la température
 Evacuations des poussières créées par l’activité minière (abattage, transport,
chargement, concassage)
 Dilution des fumés produits par les explosifs et les équipements
Le principe de la ventilation :
 Elle est crée par une différence de pression entre les entrées et les sorties
 La direction de l’air va d’un point de haute pression à un point de basse pression
 La pression de la ventilation comparée à la pression atmosphérique peut être positive ou
négative
 La pression crée doit être forte pour surmonter les résistances de frictions
Aspirateur
Ventilateur

Puits de
ventilation Puits principal

Minerai

Tuyaux de
ventilation

Écaillage : opération au cours de laquelle des mineurs procèdent au nettoyage des parois d’une galerie.
Soutènement : forage de trous et installation de boulons d’ancrage ou d’un grillage pour supporter le toit
d’une galerie.

61
Cours d’exploitation minière

CHAPITRE VIII : TECHNIQUES DE FORAGE ET D’ABATAGE A


L’EXPLOSIF
Introduction

Le forage est une operation qui consiste à percer un trou dans la roche.
C’est la methode la plus courante de perforation de la roche. Il occupe
une place importante dans l’industrie minière ou il est d’abord utilisé
comme methode d’échantillonnage permettant de
connaitre toute concentration minérale par un
prélèvement en profondeur. Par conséquent, Il
permet de déterminer l’existence de réserves
suffisantes pouvant être exploité avec profit.
Dans les mines ou la production est faite par abattage
de la roche à l’explosif, le forage est l’operation qui
précède le sautage. Dans ce cas, il est utilisé pour
obtenir une ouverture suffisante dans la roche pour le
placement des charges explosives. On distingue différents types de
forage dans le domaine minier :
 Le forage d’exploration
 Le forage de développement
 Le forage de production

I. Forage d’exploration

Son objectif principal est de déterminer la présence ou non d’indice de minéralisation et


obtenir une idée préliminaire quant à la taille du corps minéralisé.
De façon secondaire, il permet d’avoir des informations sur la stratigraphie et les
structures de la roche adjacente. Le forage carotté permet d’obtenir des carottes, et le
forage destructif, des débris.
Le programme du forage d’exploration ne peut être mis en place que si les connaissances
géologiques et géophysiques ont démontré l’existence d’indices intéressants.
Le forage doit fournir les informations suffisantes pour répondre positivement ou
négativement, dans un délai assez court et à un coût suffisamment bas, à l’incertitude
relative à l’existence d’un gisement.
D’une manière générale, le nombre de forage au stade de la reconnaissance d’indice doit
être limité à 2, 5 ou 6 de façon à diminuer le risque initial qui est très élevée.
Si les résultats de ces forages sont positifs, les risques étant passablement réduits, on peut
alors entreprendre un programme de forage plus complexe qui tient compte des premiers
résultats.

II. Forage de développement

Il a pour objet de déterminer la teneur, le volume et le contour de la zone minéralisée


probablement ciblée par l’exploration. Le forage de développement se distingue du forage
d’exploration par le seul fait qu’il s’intéresse aux seules zones minéralisées. Le programme
de forage de développement doit nous donner des informations sur :
 La géologie de la zone minéralisée

62
Cours d’exploitation minière

 Les données quantitatives sur la teneur et le tonnage du matériau disponible


 La taille et la géométrie du dépôt, avec les parties minéralisées et celles stériles
 Les caractéristiques minéralogiques et métallurgiques du minerai
 Les caractéristiques physiques du minerai (altération, densité)
 Les données sur tout autre facteur qui pourrait affecter les travaux d’exploitation
minière (eaux souterraines, conditions de travail)
Pour atteindre ces objectifs, un programme approprié doit tenir compte du nombre de trou
à forer, l’espacement et l’orientation des trous et un autre programme adapté à la
collecte des données.
Ce dernier programme prend en compte l’échantillonnage, le logging des trous et une
présentation adéquate des données.
Une fois les données acquises, il importe de faire leur analyse et leur interprétation.
A partir de ce moment, on peut concevoir des sections transversales et les plans de niveau
qui constituent la meilleure approche pour communiquer les informations sur les différents
types de structures et de roche pour la planification.
Toutes les informations obtenues devraient aboutir aux calculs des réserves.

III. Forage de production

Durant la phase d’exploitation, ce type de forage est une operation de première nécessité,
il précède le dynamitage avec lequel il s’associe pour former les deux opérations unitaires,
nécessaires à la dislocation et à la fragmentation du matériau consolidé en place. Son but
est donc de fournir une cavité pour l’installation des explosifs.
Dans la grande majorité des mines de surface et même souterraines, le forage et le
dynamitage sont essentiels au cycle de production.
Contrairement au forage d’exploration et de développement, le forage de production est
un forage destructif qui pulvérise la roche en place.

1. FORATION 2a. PRÉPARATION DU TIR 2b. TIR


CAS 1 : PURGEAGE MANUEL

3. PURGEAGE 4. CHARGEMENT 5. BOULONNAGE


CAS 2 : PURGEAGE MÉCANISÉ

3. CHARGEMENT 4. PURGEAGE 5. BOULONNAGE


Figure40 : Exemple de cycles de production (mine de fer de LORRAINE)

63
Cours d’exploitation minière

IV. Abattage, sautage ou dynamitage

1. Explosifs ou substances explosives

Un explosif est une substance composée d’éléments solides et liquide susceptibles, sous
certaine conditions, de décomposition violente et rapide, en donnant naissance à deux
actions différentes et complémentaires :
 une onde de choc (effet de choc, brisance)
 un dégagement d’une grande quantité de gaz à tres haute température après
détonation (effet de poussé).
Pendant l’explosion, on peut observer :
 Un dégagement de gaz
 Une production de chaleur
 Une élévation de la pression une haute pression

 Caractéristiques des explosifs

 Densité de l’explosif, qui s’exprime en g/m3 ou en Kg/l


 Vitesse d’explosion : vitesse de propagation de l’onde de choc dans la charge explosive
ou tout simplement, la rapidité avec laquelle l’explosion se produit. C’est à partir de
cette propriété qu’on a essayé de classer les explosifs en deux catégories : les
détonants(ou brisants) et les déflagrants (ou lents)
 Puissance : c’est le coefficient de particule de masse rapporté au volume. C’est le
rapport de volume de roche que peut faire sauter l’explosif à la masse de la charge.
 Sensibilité au choc : c’est la facilité ou la capacité avec laquelle l’explosif peut
détonner.
 Mode d’action

Dans l’action de l’explosion, en premier lieu, l’onde de choc agit sur le matériau comme le
ferait un énorme coup de marteau et le fissure. Ensuite, le gaz dégagé, très comprimé,
cherchant à s’échapper, pénètre dans les fissures, les élargissant et disloquant le
matériau.

2. Classification des substances explosives

 Explosifs déflagrants ou lents

Ce sont des explosifs lents dont l’action est progressive. Ces explosifs peuvent être
amorcés sous la seule action d’une étincelle.
Leur vitesse de décomposition est relativement lente (exemple 800 m/s).
Ils comprennent la poudre noire (constitué de nitrate de potasse à 75%, de soufre à 10% et
de charbon de bois à 15%), les explosifs à oxygène liquide, le nitrate d’ammonium.
Ils s’amorcent à la mèche lente ou à l’allumage électrique.

 Explosifs détonants ou brisants

Ce sont des explosifs dont l’action est quasi instantanée (détonation rapide). Ils ne
peuvent être amorcés que par un choc violent.

64
Cours d’exploitation minière

On les utilise dans le cas ou l’on désire obtenir une fragmentation poussé de la roche. Ce
qui est le cas généralement dans les mines et carrières.
La vitesse de détonation est tres élevée, la pression d’onde de choc est importante. Ces
explosifs sont tres sensibles et de haute densité. Ils sont généralement utilisés pour les
détonations à l’air libre.
Les explosifs brisants ou détonants comprennent :
 Les dynamites, faites à base de nitroglycérine (liquide toxique extrêmement sensible
au choc).
 Les nitratés
 Les chloratés

3. Types d’explosifs

Les principaux explosifs couramment utilisés sont :


 La dynamite
 Le nitrate de fuel
 Les explosifs nitratés

a. Les dynamites

Ce sont des mélanges à base de nitroglycérine (constituant essentiel) et de nitrate


d’ammoniac. Il en existe toute une gamme allant des dynamites faibles aux fortes.
Les premières contiennent un faible pourcentage de nitroglycérine. Les secondes sont des
dynamites brisantes car elles provoquent les plus fortes ondes de choc. Le pourcentage de
nitroglycérine y est élevée (40 % et plus).
La nitroglycérine est un explosif puissant et très sensible au choc. Pour pouvoir l’utiliser
industriellement, il faut lui ajouter des corps absorbant afin de minimiser sa puissance et
sa sensibilité.
Les dynamites sont livrées sous la formes de cartouches et sont utilisées souvent pour des
roches dures, en liaison avec du nitrate de fuel pour l’abattage au pied.
Comme dynamite, on peut citer :
 La dynamite gomme
 Sofranex
 Forcite 15 (F 15)
 tolamite
 dynalite et dynalite R

b. Les explosifs en bouillie

Ce sont des substances visqueuses, constitués de dynamite et de gélatine. Ils contiennent


10 à 30 % d’eau et sont à base de nitrate d’ammonium, de calcium ou de sodium, associés
à de petits grains ou de paillettes (en suspension) de tolite, d'aluminium. Ils sont
caractérisés par une densité de chargement maximum, une bonne résistance à l’eau, une
manipulation plus sur.

65
Cours d’exploitation minière

c. Explosifs nitratés

Ce sont également des mélanges contenant du Nitrate d'Ammonium et des sensibilisants.


La proportion du nitrate est toujours élevée. Leurs performances de ces explosifs sont
moindres que celles des dynamites. Ils sont utilisés sur les roches moins dures.
 Nitrate de fuel (ANFO) : C’est un mélange de nitrate d'ammonium et de fuel. Le nitrate
n’est pas un explosif. Il est normalement utilisé comme engrais dans l’agriculture. Mais par
adjonction avec une quantité de fuel, il devient une substance explosive. L'ANFO est
composé d'environ 94 % de nitrate d'ammonium et d'environ 6 % de gazole (qui peut être
remplacé par du kérosène, de l'essence). Pour obtenir la meilleure absorption de l'huile par
le nitrate d'ammonium, ce dernier doit être sous forme de granulés. L'ANFO se compose sur
place, sur le lieu de l’emploi, au moment même de l’emploi. Ce qui fait son succès.
 Le NC4 : c’est un explosif nitraté fabriqué en proportion de 75 à 78% de nitrate
d’ammonium et le reste de TNT.

d. Les explosifs en émulsion

Ce sont des mélanges composés d’huile minérale de combustible et de nitrate


d’ammonium.

e. Les chloratés

Ce sont des explosifs essentiellement à base de chlorate de soude mélangé à des corps
nitratés ou de substances combustibles grasses. On les trouve rarement sur le marché et ils
sont employés pour des travaux spéciaux.

4. Artifices ou accessoires de mise à feu

La mise à feu des explosifs exige un certain nombre d’accessoires spéciaux qui jouent un
rôle important pour obtenir un bon rendement. Le choix de ces accessoires doit être fait
avec le plus grand soin. Il en existe deux types :
 Les systèmes non électriques
 Les systèmes électriques

a. Systèmes non électriques ou artifices pyrotechniques

On a le détonateur ordinaire, la mèche lente et le cordeau détonant.

Figure 41 : tir d’abattage


(chaine pyrotechnique)

66
Cours d’exploitation minière

 Le détonateur : Il est constitué d’un tube en cuivre ou en aluminium contenant une


charge explosive puissante et tres sensible à son extrémité. Cette charge est protégé par
une pièce métallique appelée opercule et dans laquelle est faite une ouverture. C’est par
cette ouverture que le feu craché par la mèche lente se transmet à la charge explosive.

Mèche lente Poudre noire

Charge n°1
(Fulminate de mercure)
Opercule

Charge amorce
Poudre d’allumage
Tube en cuivre ou
en aluminium
Charge explosive
Charge n°2 (Tétryl)

Figure 41 :
 Gauche : coupe d’un détonateur ordinaire serti avec une mèche lente
 Droite : Schéma simplifié d’un détonateur ordinaire

 Mèche lente : Encore appelé mèche de sécurité, elle est constitué par un mince filet de
poudre noire enroulé dans une ou plusieurs couches de jute en coton appelé gaine et qui
sont imprégnés de diverses substances destinées à lui donner une plus grande
imperméabilité.
Avant de procéder à la mise à feu, on coupe en biais l’extrémité de la mèche de façon à
mettre en vue une partie du cordeau de poudre.
Allumée à l’une de ces extrémités, la mèche lente a la propriété de bruler lentement avec
une grande régularité et de donner facilement à l’autre extrémité, un jet d’étincelle
capable d’enflammer une charge de poudre noire en grain ou comprimé. La vitesse de
combustion de la mèche lente est de 1,5 m/ mins avec une tolérance de plus ou moins 5%.
Poudre noire Jute
Poudre noire

Coton
Gaine en plastique

Coton ou gaine de textile Enveloppe


(gaine en plastique)
Fil plastique
 Figure 42 : Schéma simplifié d’une mèche lente
 Gauche : vue de profil
 Droite : vue de face

 Le cordeau détonant : A la différence des détonateurs qui « détonnent » sous l’action


de la chaleur, il faut un choc plus violent provoqué par une explosion pour mettre en
œuvre le cordeau détonant.

67
Cours d’exploitation minière

Une fois mis à feu, il transmet à l’explosif et agit comme un détonateur.


Il est constitué d’un tube étanche et souple de petit diamètre rempli d’un explosif sensible
tel que le TNT placé à l’intérieur d’une gaine de jute ou coton. Le détonateur est mis a
feu, l’explosion qui s’ensuit se propage le long du cordeau détonant a une vitesse de 8000
m/s et l’onde de choc ainsi crée est suffisante pour faire exploser une cartouche en
contact avec l’autre extrémité du cordeau. En fait, toute la longueur du cordeau semble
exploser instantanément. Sa vitesse est donc adaptée pour synchroniser des charges
multiples en les faisant exploser presque simultanément, même si les charges sont placées
à des distances différentes du point de mise à feu Le cordeau détonant ne pouvant
exploser par lui-même, son emploi est plus sécurisant. Pour le chargement des mines
verticales profondes, il évite de ne pas mettre dans le forage des cartouches amorcées.

Cordon de penthrite Gaine en chlorure de


polyvinyle

Coton ou gaine de textile

Enveloppe en cellophane

Figure 43 :
 Haut : Schéma simplifié d’un cordeau détonant
 Droite : cordeau détonant

Lorsqu'il faut faire exploser plusieurs charges simultanément et que l'explosion ne peut pas
leur être transmise par un seul et même cordeau détonant, on emploie un cordeau maître
et des cordeaux dérivés :
 Le cordeau maître est celui qui est amorcé
 Le cordeau dérivé est raccordé au cordeau maître qui lui transmet l'explosion.

Figure 44 : cordeau maitre et cordeau dérivé

Une fois placés avec leur charge dans les forations, les cordeaux sont mis à feu grâce à un
détonateur à mèche ou électrique.

Détonateur
Charge explosive

Cordeau détonant

68
Cours d’exploitation minière

Figure 45 : Amorçage au
cordeau détonant (en haut
schéma simplifié)

CISALEX

Figure 46: Amorçage au cordeau détonant : Ici, le cordeau


est enroulé et scotché autour de la charge de CISALEX pour
être ensuite enfilé dans la foration.

 Le système Nonel : Ce système est muni d’un tube plastique transparent dont la face
intérieur est recouverte par une mince couche explosive.
Poudre explosive

Cordeau détonant

b. Les systèmes (ou accessoires, ou artifices) électriques

Ce sont des artifices qui sont activés par un courant ou une décharge électrique. Ce
système à permis un haut degré de sécurité aux opérations de sautage. Des lors, le
dynamiteur peut se mettre à l’abri et contrôler l’instant de mise a feu. Le risque de raté
est réduit.

Figure 47: détonateur électrique.

69
Cours d’exploitation minière

 Les détonateurs électriques (instantanés) : C’est un détonateur ordinaire auquel on a


ajouté une tête d’allumage électrique qui joue le même rôle que la mèche lente du
détonateur ordinaire. Il comprend un allumant et un inflammateur contenant un filament
métallique très fin soudé aux deux extrémités des conducteurs du détonateur. Ces
conducteurs sont isolés par une gaine de matière plastique.
Plastique
Explosif amorce

Fil électrique
Explosif de charge

Poudre allumant Filament


Filament
Tube en cuivre ou Bouche de fermeture
en aluminium

Conducteurs isolés
Figure 48: détonateur électrique (instantané)

Charges
Inflammateur
Opercule

 Les détonateurs électriques à retards : ils sont munis, entre la charge détonante et la
tête d’allumage, d’un cordon de poudre retardatrice qui brule à une vitesse bien
déterminé. Il existe deux séries de détonateurs à retards :
 Les détonateurs a retards ordinaires pour lesquels le décalage entre deux numéros
consécutifs est d’une demi seconde et s’échelonnent du détonateur n°0 jusqu’au n°12
 Les détonateurs à micro retards pour lesquels le décalage ente deux numéros
consécutifs est de 25 millisecondes et s’échelonne du détonateur n°0 au n°20.
Poudre retardatrice
Plastique
Explosif amorce

Fil électrique
Explosif de charge

Poudre allumant Filament

Figure 47: détonateur électrique à retards.

5. Amorçage

C’est l’operation qui consiste à relier l’explosif à l’artifice de mise à feu. On désigne par
cartouche amorce, la cartouche explosive à laquelle est fixé l’artifice de mise à feu. C’est
donc la partie de l’explosif dans laquelle on met le détonateur ou artifice de mise à feu.

70
Cours d’exploitation minière

Figure 48 : Amorçage (de gauche à droite) : préparation de la cartouche amorce, descente de la cartouche amorce,
chargement du trou par l’explosif en vrac

Figure 49 : préparation pour l’abatage a l’explosif. Trous


de mine chargée dans une mine à ciel ouvert peu profonde

 Amorçage avec un détonateur ordinaire

La mèche lente est reliée au détonateur qui est introduit dans la cartouche explosive
(c’est-à-dire la cartouche amorce). Celle-ci est préparée en dernière position.
Cette operation se fait au moyen d’une pièce spéciale en bronze. Elle ne doit jamais se
faire au moyen d’une pièce en acier ou avec les dents. On distingue l’amorçage antérieur
dans lequel la cartouche amorce est au dessus des cartouches explosives et l’amorçage
postérieur ou la cartouche amorce est au fond du forage.
Il existe aussi l’amorçage intermédiaire qui consiste à placer la cartouche amorce au
milieu de la charge. Toutefois, cette methode est interdite car le détonateur explose dans
un sens bien défini. Il y’a donc un risque qu’une partie seulement de la charge soit
atteinte car l’onde de détonation ne sera propagé que dans une seule partie de la charge
et c’est cette seule partie qui explosera.
Mèche lente
Mèche lente

Détonateur
Cartouches
d’explosion

explosives Cartouche amorce


d’explosion

Sens
Sens

Détonateur
Cartouches
explosives
Cartouche amorce

Figure 50 : Mode d’amorçage au détonateur ordinaire : amorçage postérieur (g) et amorçage antérieur (d).

71
Cours d’exploitation minière

 Amorçage avec un détonateur électrique

La procédure est la même qu’avec un détonateur ordinaire. Les fils du détonateur sont
solidarisés avec la cartouche amorce au moyen d’une ligature avec une bande de
chatterton.

 Amorçage au cordeau détonant

L’extrémité du cordeau détonant doit être solidement attachée le long de la cartouche


amorce au moyen de ligature avec un chatterton. A son extrémité libre, hors du forage le
cordeau détonant est amorcé au moyen d’un détonateur ordinaire et d’une mèche lente ou
au moyen d’un détonateur électrique.
Fil électrique

Détonateur ordinaire ou électrique


Charges
explosive Cordeau détonant
Figure 51: Amorçage au cordeau détonant

Cartouche amorce

6. Mise à feu (tir)

La mise à feu de tout circuit de tir est précédée du contrôle visuel de sa continuité et de
l'exécution correcte de toutes les connexions qu'il doit comporter.
Les explosifs étant chargés au fond du trou de mine et amorcé à l’aide de détonateurs ou
de cordeau détonant, il faut maintenant
provoquer l’explosion.
L’ensemble des mines à exploser s’appelle la
volée. On parle également l’ensemble des trous
de foration exécutés pour abattre le banc de
roche.
Le sautage de la volée s’appelle le tir ou la mise
à feu. Celui-ci consiste à faire sauter la volée et
pour cela, il faut porter les détonateurs à une
température qui déclenche l’explosion.
Ce système est déclenché à l’aide d’exploseurs.
Ce sont des appareils portatifs pour fournir le
courant nécessaire à l’explosion des détonateurs.
 Exploseurs à pile ou à accumulateurs : La source de courant est une batterie qui
charge un condensateur. Lorsque la tension de charge du condensateur atteint une valeur
suffisamment élevée, un dispositif automatique envoie du courant dans la ligne de tir. Ces
appareils étant beaucoup plus lourds que les exploseurs à magnéto, ils sont souvent
montés sur un chariot à roue. Ce sont les seuls qu’on peut utiliser pour faire exploser les
détonateurs à haute intensité.

72
Cours d’exploitation minière

 Exploseurs à dynamo ou à magnéto : Ils sont constitués par une magnéto actionnée
pendant un temps très cours (généralement 1 à 2 secondes) par la détente d’un ressort en
spirale. L’ensemble est logé dans une boite portative. Le montage et le déclenchement du
ressort ne peuvent se faire qu’à l’aide d’une clé spéciale que le dynamiteur doit conserver
sur lui. Il existe des modèles pour tirer 25 à 100 trous de mines avec des détonateurs à
basses intensités. Ils sont mal adaptés aux tirs des détonateurs à hautes intensités.

Figure 52: Exploseur séquentiel REO BM20F-PT


Figure 53 : planchette et le commutateur de contrôle.
C'est sur la planchette que viennent se connecter les lignes

7. Conception et exécution des tirs

Apres le choix de l’explosif, un plan de tir doit être préalablement réaliser en vue de :
 Déterminer les diamètres, les mailles et les profondeurs des trous
 Calculer les quantités d’explosifs à utiliser
 Déterminer l’orientation du tir.
 Opération de foration.

Les trous seront forés selon un plan de tir préétabli. Des précautions seront prises pour que
lors de la foration, un trou n’en rencontre pas un autre. Il existe actuellement des
matériels qui permettent de connaître la géométrie exacte des trous de mine. Cette
connaissance permet d’optimiser chacune des charges d’explosifs.

Figure 54 : Conception d’un plan de tir (entrée d’une galerie)

73
Cours d’exploitation minière

a. Facteurs affectant la conception d’un tir

B D

Bourrage

Front de taille B0
ou face libre

L Charge explosive

H
HC

Charge de pied
Su

74
Cours d’exploitation minière

 Les paramètres de sautage

Ces paramètres sont :


 La distance du trou de forage à la face libre ou l’épaisseur de roche entre ligne (B),
s’appelle la banquette ou encore le fardeau du front de taille.

 Le bourrage (matériau ou matière inerte qu’on place au dessus de la charge pour mieux
la confiner) B0 : Le bourrage est utilisé pour maintenir la pression dans la cavité et pour
réduire la projection de pierres dans l'air. Le bourrage est formé de substances non
susceptibles de produire des étincelles par friction ou choc, ni de rester incandescentes
après le tir; il est mis en place en évitant les chocs violents.

 Le diamètre du trou de forage (D)


 La hauteur du banc (H)
 La profondeur totale du trou de forage (L)

 La hauteur de surforation ou de surforation ou hauteur de la charge de pied (Su)

 La hauteur de charge (Hc) : Les charges étagées s'appellent charge de colonne Qc. La
distribution discrète des charges de colonne est utilisée pour augmenter l'efficacité ainsi
que diminuer la vibration, lorsque la longueur est petite, la distribution est continue.
 La concentration de la charge (ib en Kg/m)
 Espacement entre deux (2) trous voisins de la même rangée (E)

 Les deux dimensions E et B constituent la maille de foration. La maille de foration à


plusieurs rangées représente le plan de tir. La valeur de l’espacement est gouvernée par le
ratio espacement banquette (E/B) dont l’ordre de grandeur varie en pratique entre 1 et 2.
En fonction de la séquence d’amorçage, la banquette et l’espacement effectifs entre trou
peut varier de façon significative. Le rapport de maille E/B est une des caractéristiques de
ce plan de tir .Dans le cas du sautage la maille de foration est généralement régulière, en
souterrain, elle est plus irrégulière et complexe. Cette maille influe fortement sur l'ordre
et les délais des tirs
b. Le choix du patron

Le patron est la disposition géométrique des trous. Patron de sautage : forme


prédéterminée de l’emplacement des trous qui recevront des explosifs. Il existe trois
principaux types de patron :
 Le patron carrée E=B : la distance entre les trous est égale à celle entre les rangées
 Le patron rectangulaire B≠E
 Le patron quinconce : les trous sont disposés en groupe de cinq (quatre en carré et un
au milieu)
Remarque : il y’a également les patrons parallélogramme (B≠E) et losange (B=E)

75
Cours d’exploitation minière

Figure 55 : principaux types de maille utilisés pour les tirs en ciel ouvert

c. Techniques de mise à feu

Les techniques dépendent de la manière dont on veut que la roche fragmentée soit
projetée. Elle peut être projetée en V ou de manière linéaire.

d. Evaluation du tir

 Evaluation du tonnage de roche à abattre

 Evaluation de la quantité de charge explosive pour réaliser la volée (Qvolée)

 Quelques définitions :
 Produit explosif : de la matière explosive ou un objet en contenant ;
 charge : un ensemble de produits explosifs destinés à être amorcés par le même
accessoire pyrotechnique de tir ;
 fond de trou : ce qui reste de l'extrémité arrière d'un trou de mine après la mise à feu ;
 charge superficielle : charge placée hors d'un trou de mine au contact du matériau ;
 tir primaire, tout tir effectué dans la roche en site originel;
 tir en masse, tout tir primaire comportant au moins une rangée de trous de mine
parallèle à une face libre du rocher de manière à abattre en masse une importante
quantité de roche (n'est pas considéré comme tir en masse le tir primaire qui ne comporte
que quelques mines ou charges en un endroit particulier d'un front);
 tir secondaire, tout tir de fragmentation de blocs préalablement abattus de leur
formation rocheuse originelle;
 chantier de tir, la zone de la minière ou de la carrière dans laquelle le tir a lieu;
 explosion incomplète, le défaut d'explosion d'une partie de charge;
 Trou de mine : trou obtenu par forage destiné à recevoir une charge. (Vertical,
horizontal, oblique, pas nécessairement dans une mine)
 Bousteur : explosif puissant conditionné spécialement pour constituer une charge-
amorce et protéger le détonateur dans le cas du chargement en chute libre des cartouches
destiné à amorcer les explosifs peu sensibles.
 Culot : fond de trou qui contient ou non de la matière explosive après le tir de la volée.
 Raté : absence d’explosion ou présence d’une ou plusieurs charges non explosées après
le tir de la volée.

76
Cours d’exploitation minière

ANNEXE 1

77
Cours d’exploitation minière

ANNEXE 2
 Séquence d’amorçage.

L’utilisation de retards entre trous et lignes permet l’abatage successif des portions d’un
plan de tir. La roche abattue par les premiers trous doit déjà avoir amorcé son mouvement
lorsque les trous à sa proximité immédiate détonent, pour favoriser la qualité du tir et du
tas abattu. D’autre part, l’introduction de retard à l’amorçage est un impératif
environnemental incontournable, puisque les vibrations produites en champ lointain par
des charges détonant dans une même plage de temps sont cumulatives.

78

Vous aimerez peut-être aussi