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Année universitaire 2020-2021 2ème année anesthésie

Les pathologies thyroïdienne

Rappel physiologique :
Les hormones thyroïdiennes sont sécrétées par la glande thyroïde sous la
commande de l’axe hypothalamo-hypophysaire. Les hormones thyroïdienne
contrôlent le métabolisme général de l’organisme et sont essentielles au
développement du système nerveux central.

La TRH est synthétisée au niveau de l’hypothalamus puis elle est libérée dans
le flux sanguin de la tige pituitaire pour stimuler la synthèse de TSH par les
cellules thyréotropes de l’antéhypophyse. La TSH stimule toutes les étapes de
synthèse des hormones thyroïdiennes jusqu’à la libération de T3 et T4.

L’HYPOHYROIDIE
I- DEFINITION :
L’hypothyroïdie est l’ensemble de manifestations cliniques liées au défaut de
production des hormones thyroïdiennes.

II- SIGNES CLINIQUES :

1- Manifestations générales :

Asthénie, frilosité, hypothermie, constipation. Troubles des règles.

2- Signes neurologiques :

Bradycinésie (gestes lents), réponses lentes, somnolence.

3- Signes cutanéo-muqueux et phanériens :

- Peau sèche, froide, écailleuse, infiltrée par un faux œdème élastique et


ferme, généralisé (paupières, visages, jambes, mains, pieds, creux sus-
claviculaires et axillaires)
- A l’inspection, visage arrondi, en « pleine lune » paupières infiltrées,
teint pâle et et une grosse langue (macroglossie).
- Au niveau des muqueuses, l’infiltration du larynx est responsable de
ronflements et de raucité de la voix tandis que l’infiltration des
muqueuses de l’oreille provoque une hypoacousie (baisse de l’audition)
- Chute des cheveux et sourcils, une diminution de la pilosité (pubis,
aisselles).

4- Signes musculaires : temps de décontraction musculaire ralenti 


réflexes ostéotendineux faibles ou abolis .

5- Signes cardiaques : bradycardie permanente.

6- Signes digestifs : constipation.

III- SIGNES BIOLOGIQUES :

NFS : Anémie hypochrome ou macrocytaire.

Cholestérol : élévation de la CT

CPK : élévation du taux du fait de l’hypofonctionnement musculaire

IV- ETIOLOGIES :
IV-1 : hypothyroïdie primaire ou périphérique :

*FT4 : basse

*FT3 : basse

*TSH élevée  affirme l’hypothyroïdie périphérique.

HYPOTHYROÏDIE PRIMAIRE
- hypothalamus
TRH

-  hypophyse

TSH


thyroïde

T4 et T3

1- La thyroïdite :

La thyroïdite de Hashimoto avec ou sans goitre est l’étiologie la plus


fréquente. C’est une affection autoimmune qui prédomine chez la femme.
Elle est due à la présence d’anticorps antithyroïdiens dirigés contre la
thyroïde qui vont bloquer la synthèse des hormones thyroïdiennes. Le
myxœdème s’associe parfois à d’autres pathologies auto-immunes
(diabète type 1, vitiligo, anémie de Biermer).

2- Hypothyroïdies iatrogènes:

- Après traitement d’une hyperthyroïdie : chirurgie ou iode radioactif


ou surcharge en antithyroïdiens de synthèse.
- Médicaments iodés (amiodarone, opacifiants radiologiques), sels de
lithium.

IV-2 : Hypothyroïdie secondaire ou centrale :

La FT4 est basse et la TSH est basse


HYPOTHYROÏDIE SECONDAIRE
hypothalamus

hypophyse

TSH


thyroïde

T4 et T3

Toute lésion au niveau de la région hypophysaire peut engendrer une


hypothyroïdie centrale par baisse de la TRH et/ou de la TSH.

V- COMPLICATIONS :

1- Troubles Cardiaques :

Bradycardie avec à l’ECG microvoltage, troubles de rythme (blocs de


branche, bloc auriculo-ventriculaire). L’existence d’une coronaropathie
oblige à une grande prudence lors de la mise en route du traitement de
la maladie.

2- Coma myxœdémateux :

Complication rare et grave. Il est marqué par un coma calme,


profond, aréflexique, sans signes de localisation avec hypothermie.

Clinique : bradycardie, hypotension, des altérations graves de l’ECG.

Biologie : hyponatrémie sévère

Le décès survient dans 50% des cas

VI- TRAITEMENT :

Principe : repose sur les hormones thyroïdiennes Nécessaires à


vie.

On utilise la L-thyroxine. Les doses sont augmentées progressivement


par paliers de 12,5 à 25µg toutes les 2 à 4 semaines

Précautions : en cas d’atteinte coronarienne ou chez un sujet âgé, la


LT4 doit être donnée très progressivement. Une surveillance clinique et
un ECG sont nécessaires.

Surveillance : dosage de la TSH à 4 à 6 semaines puis tous les 4 à 6mois.

Objectif : TSH normale


Les Hyperthyroïdies

I. Définition
L’hyperthyroïdie ou thyrotoxicose est l’hyperproduction d’une grande quantité
d’hormones thyroïdiennes par la glande thyroïde.

II. Les signes cliniques :


Au cours de l’hyperthyroïdie, on observe une accélération du fonctionnement
de tout l’organisme.

1- Les manifestations générales :


- L’asthénie par atteinte des muscles.
- L'amaigrissement : rapide important avec hyperphagie (augmentation
de l’appétit)
- La thermophobie : est une intolérance à la chaleur.
2- Les troubles cardiaques :
- Palpitations avec une tachycardie
- Possibilité de troubles du rythme cardiaque et insuffisance cardiaque.
3- Les troubles digestifs : l’accélération du transit intestinal se traduit par
une diarrhée.
4- Les troubles nerveux : ils sont faits de tremblement des extrémités
d’hyperexcitabilité, de nervosité, d’insomnie.
III. Les signes biologiques
- Augmentation possible de la glycémie.
- Diminution de la TSH plasmatique et élévation de la T4 libre (FT4) :
permettent de confirmer le diagnostic de l’hyperthyroïdie.

IV. Les étiologies :


1- La maladie de Basedow :
- C’est une pathologie autoimmune caractérisée par la production
d’autoanticorps qui peut être déclenchée par un choc ou un stress
important  les anticorps prennent la place de la TSH au niveau de
ses récepteurs spécifiques (anti-récepteurs de la TSH) et stimule la
synthèse des hormones thyroïdiennes.
- Elle est plus fréquente chez la femme, un pic de fréquence autour de
30 ans.
- Elle associe à l’hyperthyroïdie deux autres signes caractéristiques :
Le goitre : diffus (concernant les deux lobes), homogène et vasculaire.
L’exophtalmie : Elle correspond à une protrusion ou sortie des globes
oculaires vers l’avant. Elle peut être uni ou bilatérale.
- Scintigraphie thyroïdienne : hyperfixation bilatérale et symétrique.

2- L'adénome toxique
- Il s’agit d’un nodule thyroïdien en hyperfonctionnement
- Souvent sujet âgé
- Echographie thyroïdienne + Scintigraphie thyroïdienne:  nodule
hyperfixant

3- Les goitres multinodulaires toxiques : hyperfonctionnement de


plusieurs nodules.

4- La surcharge iodée : secondaire surtout au traitement par


l’amiodarone (cordarone*).

V- Les complications
- Cardiaques (cardiothyréose) : troubles du rythme cardiaque,
insuffisance cardiaque ou insuffisance coronaire.
- Oculaires : exophtalmie maligne (inflammation, ulcération et infection de
l’œil)
- Ostéoporose : surtout chez la femme ménopausée.
VI- Traitement de l’hyperthyroïdie
VI-1 Traitement médical
a- Repos, sédatifs
b- Béta-bloquants : Avlocardyl
c- Les antithyroïdiens de synthèse: bloquent la synthèse des
hormones thyroïdiennes et leur sécrétion. En Tunisie dispose du
Basdène* (benzylthiouracile) et du thyrosol :
- Son principal effet secondaire est la baisse des globules blancs en
particulier les polynucléaires neutrophiles (agranulocytose).
 Contrôle hématologique (NFS) une semaine après le début du
traitement puis de façon régulière et en cas d'angine ou de fièvre
- La durée moyenne du traitement est de 18 mois avec un risque de
rechute après l’arrêt du traitement chez environ la moitié des malades.
VI-2 Traitement radical :
Le traitement radical doit être précédé par une préparation par
traitement médical.
a- La chirurgie :
Elle est indiquée en cas de goitre volumineux compressifs ou devant des
signes de malignité.
b- L'iode radio-actif (iode 131)
- Il entraîne une destruction de la glande thyroïde, donc une
hypothyroïdie définitive le plus souvent.
- Son effet est tardif (entre un mois et 6 mois)
- Il est contre-indiqué chez la femme enceinte

LES NODULES THYROÏDIENS :

- Nodule thyroïdien unique ou multiples ou augmentation nodulaire du


volume de la thyroïde.
- Problème= grande fréquence dans la population générale
- Principale question : nodule bénin ou malin mais risque de
malignité est faible (< 5% de tous les nodules thyroïdiens)
-
 Echographie thyroïdienne (étude morphologique) et cytoponction du
nodule thyroïdien (étude cytologique)

Si suspicion de malignité  thyroïdectomie totale

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