Vous êtes sur la page 1sur 22

Chapitre II Propagation des ondes électromagnétiques dans les milieux isotropes

Chapitre II

Propagation des ondes électromagnétique dans les milieux isotropes

II.1. Propagation des ondes électromagnétiques dans le vide

I.1.1. Equation de propagation

Dans le vide (pas de charges), les équations de Maxwell s’écrivent :

𝑑𝑖𝑣 (𝐸⃗ ) = 0 (𝑀 𝐺)
𝑑𝑖𝑣 (𝐵 ⃗)=0 (𝑀. 𝜙)
𝜕𝐵⃗ (𝐼𝐼. 1)
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐸⃗ = −
𝑟𝑜𝑡 (𝑀. 𝐹)
𝜕𝑡
𝜕𝐸⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡 ⃗ = 𝜇0 𝜀0
𝐵 (𝑀. 𝐴)
{ 𝜕𝑡
En calculant le rotationnel du champ électrique 𝐸⃗ ; on obtient :

𝜕 𝜕 2 𝐸⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐸⃗ ) = −
𝑟𝑜𝑡 (𝑟𝑜𝑡 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗
(𝑟𝑜𝑡𝐵 ) = −𝜇0 𝜀0 2 (𝐼𝐼. 2)
𝜕𝑡 𝜕𝑡
Or,

⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝑟𝑜𝑡
𝑟𝑜𝑡 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝑑𝑖𝑣𝐸⃗ ) − ∆𝐸⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐸⃗ ) = 𝑔𝑟𝑎𝑑 (𝐼𝐼. 3)

Comme 𝑑𝑖𝑣𝐸⃗ = 0,

𝜕 2 𝐸⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐸⃗ ) = −∆𝐸⃗ = −𝜇0 𝜀0
𝑟𝑜𝑡 (𝑟𝑜𝑡
𝜕𝑡 2
Par conséquent, les équations de Maxwell-Faraday et Maxwell-Ampère donnent :

𝜕 2 𝐸⃗
∆𝐸⃗ − 𝜇0 𝜀0 = ⃗0 (𝐼𝐼. 4)
𝜕𝑡 2
𝜕 2𝐵 ⃗
∆𝐵 − 𝜇0 𝜀0 2 = ⃗0
⃗ (𝐼𝐼. 5)
{ 𝜕𝑡

Ce sont des équations de D’Alembert qui caractérisent la propagation d’une onde avec une

vitesse 𝑐 = 1⁄𝜇0 𝜀0 .

1
Chapitre II Propagation des ondes électromagnétiques dans les milieux isotropes

II.1.2. Ondes planes progressives


En combinant les équations de Maxwell dans le vide, on constate que les champs
électrique et magnétique obéissent à l’équation d’une onde (équation de D’Alembert). Cela
signifie que les champs 𝐸⃗ et 𝐵
⃗ se propagent dans le temps et dans l’espace et possèdent la
structure d’une onde.

La solution générale de l’équation d’onde (vue dans le chapitre I) pour les champs 𝐸⃗ et 𝐵
⃗ , et
dans le cas particulier où ces champs possèdent la structure d’une onde plane, s’écrit au point
M et à l’instant 𝑡.

⃗⃗⃗⃗⃗⃗ . 𝑛⃗
𝑂𝑀 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ . 𝑛⃗
𝑂𝑀
𝐸⃗ (𝑢, 𝑡) = 𝐸⃗ (𝑀, 𝑡) = ⃗⃗⃗⃗
𝐸1 (𝑡 − ) + ⃗⃗⃗⃗
𝐸2 (𝑡 + ) (𝐼𝐼. 6)
𝑐 𝑐

⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑂𝑀. 𝑛⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑂𝑀. 𝑛⃗
⃗ (𝑢, 𝑡) = 𝐵
𝐵 ⃗ (𝑀, 𝑡) = ⃗⃗⃗⃗
𝐵1 (𝑡 − ) + ⃗⃗⃗⃗
𝐵2 (𝑡 + ) (𝐼𝐼. 7)
𝑐 𝑐

Avec ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑂𝑀 est le vecteur position et 𝑛⃗ est le vecteur normal au plan d’onde considéré, et 𝑢 =
𝑛⃗. ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑂𝑀 = 𝑛⃗. 𝑟 = 𝑛𝑥 𝑥 + 𝑛𝑦 𝑦 + 𝑛𝑧 𝑧 est la distance entre le plan d’onde et l’origine (voir figure
I.1)

Figure I.1. Exemple d’un Plan d’onde

Les expressions de 𝐸⃗ et 𝐵
⃗ dépendent uniquement de la variable spatiale 𝑢 car les champs ont
les mêmes valeurs sur le plan d’onde défini par 𝑢 = 𝑐𝑠𝑡𝑒.

Les équations de Maxwell indiquent que les champs 𝐸⃗ et 𝐵


⃗ sont reliés, au travers de relations

entre leur dérivées partielles et temporelles. Afin de mettre en évidence ce lien entre 𝐸⃗ et 𝐵
⃗ , il

est nécessaire d’injecter les expressions « ondulatoires » de 𝐸⃗ et 𝐵


⃗ dans les équations de
Maxwell appropriées.
2
Chapitre II Propagation des ondes électromagnétiques dans les milieux isotropes

Calculons les dérivées partielle de ⃗𝑬


⃗ et ⃗𝑩

Puisque les champs varient uniquement selon la direction 𝑢, ils ne dépendent que de 2 variables
(𝑢, 𝑡) au lieu de quatre (𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝑡). En identifiant le champ 𝐶 soit à 𝐸⃗ soit à 𝐵
⃗ , on peut donc

écrire le champ sous la forme 𝐶 (𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝑡) = 𝐶̃ (𝑢, 𝑡).

Alors, on ne conservant que la partie des champs se propageant dans la direction des 𝑢
croissants, et en utilisant :

𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝜕𝑡
= = =0
𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜕𝑥

On obtient,

𝜕𝐶𝑥 𝜕𝐶̃ 𝜕𝑢 𝜕𝐶̃


= ( ) . ( ) = 𝑛𝑥 ( ) (𝐼𝐼. 8)
𝜕𝑥 𝜕𝑢 𝜕𝑥 𝜕𝑢

Puisque cette relation s’applique également aux coordonnées 𝑦 et z, on tire la propriété :

𝜕𝐶̃𝑥 𝜕𝐶̃𝑦 𝜕𝐶̃𝑧 𝜕𝐶̃


⃗∇. 𝐶̃ = + + = 𝑛⃗. (𝐼𝐼. 9 )
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝜕𝑢

Par conséquent,

𝜕
⃗∇= 𝑛⃗ . (𝐼𝐼. 10)
𝜕𝑢

Pour la dérivée partielle par rapport au temps, on pose le changement de variable :

𝑟. 𝑛⃗ 𝑛𝑥 𝑥 + 𝑛𝑦 𝑦 + 𝑛𝑧 𝑧 𝑢
𝑇=𝑡− =𝑡− =𝑡− (𝐼𝐼. 11)
𝑐 𝑐 𝑐

Ce qui permet d’écrire

𝜕𝐶̃𝑥 𝜕𝐶̃ 𝜕𝑇 𝜕𝐶̃


= ( ).( ) = ( ) (𝐼𝐼. 12)
𝜕𝑡 𝜕𝑇 𝜕𝑡 𝜕𝑇

Donc,

𝑛⃗ 𝜕
⃗ =−
∇ . (𝐼𝐼. 13 )
𝑐 𝜕𝑡

Les produits scalaire et vectoriel peuvent se mettre sous la forme :

3
Chapitre II Propagation des ondes électromagnétiques dans les milieux isotropes

𝑛⃗ 𝜕 1𝜕
⃗. =−
∇ . =− (𝑛⃗. ) (𝐼𝐼. 14)
𝑐 𝜕𝑡 𝑐 𝜕𝑡

𝑛⃗ 𝜕 1 𝜕
⃗ ∧=−
∇ ∧ =− (𝑛⃗ ∧ ) (𝐼𝐼. 15)
𝑐 𝜕𝑡 𝑐 𝜕𝑡

II.1.2.1. Structure de l’onde

En utilisant les relations précédentes (𝐼𝐼. 14) et (𝐼𝐼. 15), les équations de Maxwell s’écrivent
comme suit :

1𝜕
𝑑𝑖𝑣 𝐸⃗ = ⃗∇. 𝐸⃗ = (𝑛⃗. 𝐸⃗ ) (𝐼𝐼. 16)
𝑐 𝜕𝑡

1𝜕 ⃗
𝜕𝐵
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐸⃗ = ⃗∇ ∧ 𝐸⃗ =
𝑟𝑜𝑡 (𝑛⃗ ∧ 𝐸⃗ ) = − (𝐼𝐼. 17)
𝑐 𝜕𝑡 𝜕𝑡

1𝜕
⃗ = ⃗∇. 𝐵
𝑑𝑖𝑣 𝐵 ⃗ = ⃗)
(𝑛⃗. 𝐵 (𝐼𝐼. 18)
𝑐 𝜕𝑡

1𝜕 1 𝜕𝐸⃗
⃗ = ⃗∇ ∧ 𝐵
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐵
𝑟𝑜𝑡 ⃗ = ⃗)=
(𝑛⃗ ∧ 𝐵 (𝐼𝐼. 19)
𝑐 𝜕𝑡 𝑐 2 𝜕𝑡

Les équations en divergence impliquent que les vecteurs 𝑛⃗. 𝐸⃗ et 𝑛⃗. 𝐵


⃗ sont stationnaires (ne

dépendent pas du temps). En excluant la solution 𝐸⃗ et 𝐵


⃗ sont uniformes et non nuls, la seule

solution possible est que la composante de 𝐸⃗ ou 𝐵


⃗ parallèles à 𝑛⃗ soient nulles à tout instant :

𝑛⃗. 𝐸⃗ = 0 (𝑀𝐺) ⃗ =0
𝑛⃗. 𝐵 (𝑀𝐹) (𝐼𝐼. 20)

Deux autres équations peuvent être déduites :

𝑛⃗
⃗ =
𝐵 ∧ 𝐸⃗ 𝐸⃗ = −𝑐 𝑛⃗ ∧ 𝐵
⃗ (𝐼𝐼. 21)
𝑐

Les propriétés fondamentales des ondes électromagnétiques dans le vide peuvent se résumer
comme suit :

- Les vecteurs 𝐸⃗ et 𝐵
⃗ sont orthogonaux à la direction de propagation (𝑛⃗). Ils sont donc
contenus dans le plan d’onde. Il s’agit d’une onde électromagnétique transverse (TEM)
- Les vecteurs 𝐸⃗ et 𝐵
⃗ sont orthogonaux entre eux, tels que le trièdre (𝐸⃗ , 𝐵
⃗ , 𝑛⃗ ) soit direct.

- Les normes de 𝐸⃗ et 𝐵
⃗ sont proportionnelles, on a :

4
Chapitre II Propagation des ondes électromagnétiques dans les milieux isotropes

𝑛
⃗‖=
‖𝐵 ‖𝐸⃗ ‖ (𝐼𝐼. 22)
𝑐
- 𝐸⃗ et 𝐵
⃗ n’ont pas forcément des directions fixes dans le plan transverse.

II.1.2.2 Aspect énergétique

- Densité d’énergie électromagnétique :


1 1 1 1 1
On a 𝑢𝑒𝑚 = 2 𝜀0 𝐸̅ 2 + 2𝜇 𝐵̅ 2 = 2 𝜀0 𝐸̅ 2 + 2𝜇 𝑐 2 𝐸̅ 2 = 𝜀0 𝐸̅ 2 = 𝜇 𝐵̅ 2 (𝐼𝐼. 23)
0 0 0

- Vecteur de Poynting
1 1
𝜋
⃗ = 𝐸⃗ ∧ 𝐵
⃗ = 𝐸̅ 2 ⃗⃗⃗⃗
𝑢𝑥 (𝐼𝐼. 24)
𝜇0 𝜇0 𝑐
- Vitesse de propagation de l’énergie
Le vecteur de Poynting peut être réécrit sous la forme :

𝜋
⃗ = 𝑢𝑒𝑚 ⃗⃗⃗
𝑣𝑒

Ce qui permet de déduire la vitesse de propagation de l‘onde électromagnétique :


𝑣
⃗⃗⃗𝑒 = 𝑐 ⃗⃗⃗⃗
𝑢𝑥 (𝐼𝐼. 25)

II.1.3. Ondes planes progressives harmoniques (OPPH)

L’équation de propagation est linéaire ; par conséquent, l’analyse de Fourier permet


d’affirmer que toute solution de cette équation est la somme de fonctions sinusoïdales du
temps.

On se limite ici à des solutions harmoniques de l’équation de D’Alembert,

⃗⃗⃗ 𝑟 + 𝜑0 )
𝜓(𝑥, 𝑡) = 𝜓0 cos(𝜔𝑡 − 𝑘. (𝐼𝐼. 26)

On a vu au chapitre I que ces fonctions ont une double période, période temporelle 𝑇 et la
période spatiale 𝜆 définies par :

2𝜋 2𝜋 𝑐
𝑇= ,𝜆 = 𝑐 𝑇 = (𝐼𝐼. 27)
𝜔 𝜔

Le vecteur d’onde est donné par :

𝜔 2𝜋
⃗ =
𝑘 𝑢
⃗ = 𝑢
⃗ (𝐼𝐼. 28)
𝑐 𝜆

En notation réelle, le champ électrique peut s’écrire sous la forme :

⃗⃗⃗ 𝑟)
𝐸⃗ (𝑟, 𝑡) = 𝐸⃗0 cos (𝜔𝑡 − 𝑘. (𝐼𝐼. 29)

5
Chapitre II Propagation des ondes électromagnétiques dans les milieux isotropes

En notation complexe, le champ électromagnétique s’exprime par :

⃗⃗⃗ 𝑟 ) ⃗⃗⃗ 𝑟 )
𝐸⃗ (𝑟, 𝑡) = 𝐸⃗0 𝑒 𝑖(𝜔𝑡−𝑘. , ⃗ (𝑟, 𝑡) = 𝐵
𝐵 ⃗ 0 𝑒 𝑖(𝜔𝑡−𝑘. (𝐼𝐼. 30)

On remarque que,

𝜕
↔ 𝑖𝜔, ∇ ⃗⃗⃗
⃗ ↔ −𝑖𝑘.
𝜕𝑡

II.1.3.1. Structure de l’onde

Compte tenu du choix de la notation complexe, les opérateurs vectoriels se simplifient :

𝜕𝐸⃗
= 𝑖𝜔𝐸⃗ , ⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗ 𝐸⃗
∇. 𝐸⃗ = −𝑖𝑘. (𝐼𝐼. 31)
𝜕𝑡

Les équations de Maxwell deviennent :

𝑑𝑖𝑣 𝐸⃗ = 𝑖 ⃗⃗⃗⃗
𝑘. 𝐸⃗ = 0 (𝑀. 𝐺)
𝑑𝑖𝑣 𝐵 ⃗⃗⃗ 𝐵
⃗ = 𝑖 𝑘. ⃗ =0 (𝑀. 𝜙)
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐸⃗ = − 𝑖 𝑘
𝑟𝑜𝑡 ⃗ ∧ 𝐸⃗ = − 𝑖 𝜔𝐵⃗ (𝑀. 𝐹) (𝐼𝐼. 32)
1
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐵
𝑟𝑜𝑡 ⃗ =−𝑖𝑘 ⃗ ∧𝐵 ⃗ = (𝑖 𝜔⃗⃗⃗𝐸 ) (𝑀. 𝐴)
{ 𝑐2

On retrouve le caractère transverse des ondes électromagnétiques planes.

L’équation de Maxwell-Gauss montre que 𝐸⃗ est transverse (⃗⃗⃗⃗


𝑘. 𝐸⃗ = 0)⇒ ⃗⃗⃗⃗
𝑘 ⊥ 𝐸⃗

⃗ est transverse (⃗⃗⃗⃗


L’équation de Maxwell- 𝜙 montre que 𝐵 𝑘. 𝐵⃗ = 0)⇒ ⃗⃗⃗⃗
𝑘 ⊥𝐵⃗

II.1.3.2. Relation de dispersion

L’équation de Maxwell-Faraday donne :

⃗ ∧ 𝐸⃗
𝑘
⃗ =
𝐵 (𝐼𝐼. 33)
𝜔

Et en injectant dans l’équation de Maxwell-Ampère :

𝑘⃗ ∧ 𝐸⃗ 𝑖𝜔
⃗ ∧(
𝑖𝑘 ) = − 2 ⃗⃗⃗𝐸 (𝐼𝐼. 34)
𝜔 𝑐

Comme ⃗⃗⃗⃗
𝑘. 𝐸⃗ = 0, alors:

6
Chapitre II Propagation des ondes électromagnétiques dans les milieux isotropes

⃗ 2 𝐸⃗
𝑘 𝜔
− = − 2 ⃗⃗⃗𝐸
𝜔 𝑐

D’où la relation de dispersion :

𝜔2
𝑘2 = (𝐼𝐼. 35)
𝑐2

C’est une équation qui montre que le vecteur d’onde 𝑘 dépend de la pulsation 𝜔 donc de la
fréquence 𝑓 ou bien de la longueur d’onde 𝜆. Il ne faut pas oublier que cette équation est obtenue
lorsqu’on a supposé que les ondes étaient des OPPH. Donc pour que l’équation de D’Alembert
ait une solution sous forme d’une onde OPPH, la relation de dispersion ci-dessus doit être
satisfaite.

II.2. Propagation des ondes électromagnétique dans un milieu diélectrique LHI

A l’exception du vide, tous les milieux matériels dans lesquels peuvent se propager des
ondes électromagnétiques sont dispersifs. On étudiera la propagation de ces ondes dans
différents milieux (diélectriques, conducteurs et plasma).

Dans cette partie, on procédera de la même façon que pour le vide. On déterminera les
équations de propagation d’onde. On injectera ensuite, les solutions de cette équation dans le
système d’équations de Maxwell obtenu pour chaque milieu (diélectriques, conducteurs et
plasma). On établit enfin, l’équation de dispersion de chaque milieu qui indiquera le
comportement de l’onde électromagnétique au travers le milieu étudié.

II.2.1 Equations de Maxwell

Dans un milieu LHI, les équations de Maxwell s’expriment en notation complexe par :

𝜌
𝑑𝑖𝑣 𝐸⃗ = 𝑖 ⃗⃗⃗⃗
𝑘. 𝐸⃗ =
𝜀0 𝜀𝑟
𝑑𝑖𝑣 𝐵 ⃗ = 𝑖 ⃗⃗⃗⃗
𝑘. 𝐵 ⃗ =0
(𝐼𝐼. 35)
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐸⃗ = − 𝑖 𝑘
𝑟𝑜𝑡 ⃗ ∧ 𝐸⃗ = − 𝑖 𝜔𝐵

⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐵 ⃗ ∧𝐵
⃗ = 𝑖𝑘 ⃗ = 𝜇0 𝜇𝑟 (𝑗 − 𝑖 𝜔 𝜀0 𝜀𝑟 𝐸⃗ )
{ 𝑟𝑜𝑡

Où 𝜌 et 𝑗 désignent les charges et courants libres. 𝜀𝑟 et 𝜇𝑟 sont complexes.

Ces équations font intervenir plusieurs inconnues qui rendent leur résolution plus complexes.

7
Chapitre II Propagation des ondes électromagnétiques dans les milieux isotropes

Dans ce qui suit, l’intérêt est porté aux diélectriques LHI isolants, où les densités de charges
libres et des courants réels sont nulles ( 𝜌𝑙𝑖𝑏𝑟𝑒𝑠 = 0, 𝑗𝑟é𝑒𝑙𝑠 = ⃗⃗0⃗ )

Dans un tel milieu, les équations de Maxwell s’écrivent :

𝑑𝑖𝑣 𝐸⃗ (𝑀) = 0
⃗ (𝑀, 𝑡) = 0
𝑑𝑖𝑣 𝐵

𝜕𝐵
𝑟𝑜𝑡 𝐸⃗ (𝑀, 𝑡) = −
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝐼𝐼. 36)
𝜕𝑡
𝜕𝐸⃗ 𝜕𝐸⃗
⃗ (𝑀, 𝑡) = 𝜇 𝜀𝑟
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐵
𝑟𝑜𝑡 ≈ 𝜇 𝜀
{ 𝜕𝑡 0 𝑟
𝜕𝑡

Si en plus le milieu n’est pas magnétique (𝜇 ≈ 𝜇0 ).

II.2.2. Equation de propagation

On s’intéresse à la propagation d’une onde plane progressive harmonique (OPPH) dont le


⃗ . 𝑟 − 𝜔𝑡))
champ électrique peut se mettre sous la forme : 𝐸⃗ = 𝐸⃗0 𝑒𝑥𝑝 (𝑖(𝑘

En utilisant les équations de Maxwell d’un diélectrique LHI (avec l’hypothèse 𝜇𝑟 = 1) et


sachant que :

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝑟𝑜𝑡
𝑟𝑜𝑡 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝑑𝑖𝑣 𝐸⃗ ) − ∆𝐸⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐸⃗ ) = 𝑔𝑟𝑎𝑑 (𝐼𝐼. 37)

Ainsi, on en déduit l’équation de propagation du champ 𝐸⃗ :

𝜕 2 𝐸⃗ 𝜀𝑟 𝜕 2 𝐸⃗
∆𝐸⃗ = 𝜇0 𝜀 = (𝐼𝐼. 38)
𝜕𝑡 2 𝑐 2 𝜕𝑡 2

Ou encore ;

1 + 𝜒𝑒 𝜕 2 𝐸⃗
∆𝐸⃗ − =0 (𝐼𝐼. 39)
𝑐 2 𝜕𝑡 2

⃗ :
De la même manière pour 𝐵


1 + 𝜒𝑒 𝜕 2 𝐵
⃗ −
∆𝐵 =0 (𝐼𝐼. 40)
𝑐 2 𝜕𝑡 2

𝜒𝑒 est la susceptibilité électrique (𝜀𝑟 = 1 + 𝜒𝑒 ).

On remarque que les champs 𝐸⃗ et 𝐵


⃗ obéissent à la même équation de propagation dans le vide

à condition de remplacer 1⁄𝑣 2 par :

8
Chapitre II Propagation des ondes électromagnétiques dans les milieux isotropes

1 𝜀𝑟 1 + 𝜒𝑒
2
= 2= (𝐼𝐼. 41)
𝑣 𝑐 𝑐2

En utilisant l’indice de réfraction du milieu (voir cours d’optique) donné par 𝑛 = √𝜀𝑟 . Ce qui
permet de déterminer la vitesse 𝑣 dans le milieu diélectrique :

𝑐
𝑣= (𝐼𝐼. 42)
𝑛

L’onde électromagnétique se propage dans un milieu diélectrique avec une vitesse 𝑣 inférieure
à celle de la lumière 𝑐 dans un milieu d’indice 𝑛.

II.2.3. Structure de l’onde

⃗ . 𝑟 − 𝜔𝑡)) et
En utilisant l’expression du champ électrique considéré 𝐸⃗ = 𝐸⃗0 𝑒𝑥𝑝 (𝑖(𝑘

en développant l’équation de (M.G) du diélectrique LHI : 𝑑𝑖𝑣 𝐸⃗ = 𝑖 ⃗⃗⃗⃗


𝑘. 𝐸⃗ = 0

On constate que 𝐸⃗ est perpendiculaire à la direction de propagation (⃗⃗⃗𝑘). 𝐸⃗ est donc transverse.
On dit que c’est une transverse électrique (TE).

⃗ = 0, on établit également que le champ 𝐵


En procédant de la même manière avec 𝑑𝑖𝑣 𝐵 ⃗ est

transverse (𝐵 ⃗ ). L’onde électromagnétique (𝐸⃗ , 𝐵


⃗ ⊥𝑘 ⃗ ) est transversale (TEM).

⃗⁄
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐸⃗ = − 𝜕𝐵
D’autre part, en notation complexe l’équation M.F (𝑟𝑜𝑡 𝜕𝑡 ) peut-être réécrite sous
forme:

⃗ ∧ 𝐸⃗ = 𝑖 𝜔 𝐵
𝑖𝑘 ⃗ (𝐼𝐼. 43)

Ou encore ;

⃗ ∧ 𝐸⃗
𝑘
⃗ =
𝐵 (𝐼𝐼. 44)
𝜔

⃗ ,𝐵
Par conséquent, le trièdre (𝐸⃗ , 𝑘 ⃗ ) est un trièdre direct.

Remarque

- Une onde électromagnétique plane harmonique (OPPH) est une onde transverse
électromagnétique (TEM) dans les milieux diélectriques LHI non absorbants.
- L’équation de Maxwell-Ampère
𝜕𝐸⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡 𝐵 ⃗ = = 𝜇0 𝜇𝑟 𝜀0 𝜀𝑟 (𝐼𝐼. 45)
𝜕𝑡
9
Chapitre II Propagation des ondes électromagnétiques dans les milieux isotropes

En prenant 𝜇𝑟 = 1, on obtient :

𝜀𝑟
⃗ ∧𝐵
𝑘 ⃗ =− ( ) 𝜔𝐸⃗ (𝐼𝐼. 46)
𝑐2

- A partir de l’équation (𝐼𝐼. 44), il en découle que :


𝑘
𝐵= 𝐸 (𝐼𝐼. 47)
𝜔
Ou bien
𝐸 𝐸
𝐵= =𝑛 (𝐼𝐼. 48)
𝑣 𝑐
II.2.3.1. Relation de dispersion
C’est l’équation qui relie la pulsation 𝜔 au module du vecteur d’onde 𝑘.
En notation complexe, l’équation (𝐼𝐼. 45) devient :
𝜔2
⃗ ∧ (𝑘
𝑘 ⃗ ∧ 𝐸⃗ ) = −𝑘 2 𝐸⃗ = − 𝜀 𝐸⃗
𝑐2 𝑟
Cependant, la relation de dispersion s’exprime par :
𝜔2
𝑘 2 = 𝜀𝑟 (𝐼𝐼. 49)
𝑐2

On a des relations pour passer de la relation de dispersion à l’équation d’onde, mais il faut
déjà connaître 𝜀𝑟 qui est complexe.

II.2.3.2. Indice complexe

On pose : 𝑛2 = 𝜀𝑟 (à un signe près)

Ainsi, on peut écrire : 𝑛 = 𝑛′ + 𝑖𝑛′′, où 𝑛′ et 𝑛′′ sont des réels (𝑛′′ ≥ 0)

𝑛 représente l’indice complexe du milieu.

La relation de dispersion est donnée par :

2
𝜔2 2
𝑘 =𝑛 2 (𝐼𝐼. 50)
𝑐

Par conséquent,

𝜔 ′
𝑘=∓ (𝑛 + 𝑖𝑛′′ ) (𝐼𝐼. 51)
𝑐

10
Chapitre II Propagation des ondes électromagnétiques dans les milieux isotropes

𝜔
On prend 𝑘 = + (𝑛′ + 𝑖𝑛′′)
𝑐

Supposons que l’onde se propage suivant 𝑥, elle s’écrit alors sous la forme suivante :

𝑛′′ 𝜔𝑥 ′ 𝜔 𝑥−𝜔𝑡)
𝑒𝑥𝑝(𝑖(𝑘𝑥 − 𝜔𝑡)) = 𝑒 −
𝑐 𝑒 𝑖(𝑛 𝑐 (𝐼𝐼. 52)

Ainsi, l’onde électromagnétique est le produit de deux termes :

′ 𝜔𝑥−𝜔𝑡)
- Un terme qui est lié à la propagation de l’onde : 𝑒 𝑖(𝑛 𝑐

𝑛′′ 𝜔𝑥
- Un terme d’atténuation 𝑒 − 𝑐 qui montre que l’onde s’amortit et son amplitude
diminue.

Propagation

On a la vitesse de phase donnée par:

𝜔 𝑐
𝑣𝜑 = 𝜔 = (𝐼𝐼. 53)
𝑛′ 𝑐 𝑛′

Si 𝑛′ dépend de 𝜔, 𝑣𝜑 en dépend aussi, et on a un milieu dispersif. Le milieu sera aussi dispersif


spatialement, comme par exemple avec un prisme.

Si la pulsation est éloignée d’une pulsation propre, l’indice du milieu est réel et égal à 𝑛′. De
plus 𝑛′ varie peu avec la fréquence, la dispersion est faible.

Le terme correspondant à l’atténuation de l’onde peut se mettre sous la forme :

𝑛′′ 𝜔 𝑥 𝑥
𝑒− 𝑐 = 𝑒 −𝛿

Tel que :

𝑐
𝛿= (𝐼𝐼. 54)
𝑛′′𝜔

En général, l’atténuation est aussi sélective. Elle dépend de la pulsation 𝜔.

Le coefficient 𝑛′′ caractérise l’absorption de l’onde par le milieu. Il est encore appelé indice
d’extinction. La longueur 𝛿 = 1⁄ donne l’ordre de grandeur de la longueur de pénétration de
𝑘′′
l’onde dans le milieu.

11
Chapitre II Propagation des ondes électromagnétiques dans les milieux isotropes

𝑥
Figure II. Allure de la courbe 𝑓(𝑥, 𝑡) = 𝑒 −𝛿

Pour qu’il y ait absorption, il faut se placer dans une zone de fréquences située au voisinage
d’une pulsation propre du milieu.

Par exemple, le verre absorbe le rayonnement UV dont la longueur d’onde est inférieure à
320 𝑛𝑚. L’Ozone et O2 possèdent également une zone d’absorption dans l’UV, ce qui explique
le rôle protecteur de l’Ozone et de l’atmosphère.

Figure II. Courbes expérimentales de l’indice de réfraction pour l’eau.

L’eau et le dioxyde de carbone absorbent l’IR (ce qui explique l’effet de serre).

Dans le cas, d’un milieu diélectrique, on distingue trois cas selon :

 Soit 𝑛′ ≠ 0 et 𝑛′′ = 0, i.e 𝑛𝜖𝑅 : propagation sans atténuation.


 Soit 𝑛′ = 0 et 𝑛′′ ≠ 0, i.e 𝑛 𝜖 𝑖𝑅 ; on a une onde stationnaire exponentielle. C’est une
atténuation sans propagation (onde évanescente).
 Soit 𝑛′ ≠ 0 et 𝑛′′ ≠ 0, i.e 𝑛 𝜖 𝐶/𝑅 : propagation et atténuation.

Remarque : Dans les deux premiers cas, il n’y a pas de dissipation d’énergie.

12
Chapitre II Propagation des ondes électromagnétiques dans les milieux isotropes

II.3. Ondes électromagnétiques dans un conducteur Ohmique

Un métal est par définition un ensemble d’électrons libres entraînant leurs nuages électroniques
lorsqu’ils se déplacent. Ils sont soumis à deux forces :

- Force électrique : ⃗⃗⃗


𝐹𝑒 = 𝑞𝐸⃗
𝑚
- Force de frottement : ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑓𝑟 = − 𝜏 𝑣 engendrée par les collisions entre les charges libres.

𝜏 est le temps qui sépare deux chocs consécutifs entre les électrons.

En appliquant le principe fondamental de la dynamique (P.F.D) à un électron, on obtient :

𝑑𝑣 𝑚
𝑚 = 𝑞𝐸⃗ − 𝑣 (𝐼𝐼. 55)
𝑑𝑡 𝜏

Ce qui permet d’écrire l’équation différentielle en 𝑣 :

𝑑𝑣 1 𝑞
+ 𝑣 = 𝐸⃗ (𝐼𝐼. 56)
𝑑𝑡 𝜏 𝑚

En régime sinusoïdal,

𝑑𝑣
𝑣 = 𝑣0 𝑒 −𝑖𝜔𝑡 , = −𝑖𝜔𝑣
𝑑𝑡

En remplaçant dans l’équation (𝐼𝐼. 56), il vient :

1 𝑞
−𝑖𝜔𝑣 + 𝑣 = 𝐸⃗
𝜏 𝑚

On déduit, le vecteur vitesse 𝑣 :

𝑞 𝜏
𝑣= 𝐸⃗ (𝐼𝐼. 57)
𝑚 𝜏 − 𝑖𝜔

La conductivité électrique est définie par,

𝜎0
𝜎= (𝐼𝐼. 58)
1 − 𝑖𝜔𝜏

Avec

𝑛𝑞 2 𝜏
𝜎0 = (𝐼𝐼. 59)
𝑚

Ordre de grandeur :

13
Chapitre II Propagation des ondes électromagnétiques dans les milieux isotropes

𝜏 ≪ 1, la conductivité électrique 𝜎 est réelle

Le vecteur densité de courant électrique 𝑗 est relié au champ par la loi d’Ohm locale:

𝑗 = 𝜎𝐸⃗ (𝐼𝐼. 60)

II.3.1. Approximation de bons conducteurs

Equation Maxwell-Ampère :

𝜕𝐸⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡𝐵 ⃗ = 𝜇0 𝑗 + 𝜇0 𝜀0 = 𝜇0 (𝑗 + 𝑗𝐷 ) (𝐼𝐼. 61)
𝜕𝑡

On pose :

𝜕𝐸⃗
𝑗𝐷 = 𝜀0 (𝐼𝐼. 62)
𝜕𝑡


𝑗𝐷 est le courant de déplacement. Il est plus important aux hautes fréquences car 𝜕𝐸⁄𝜕𝑡 ~𝑖𝜔𝐸⃗

On a : ‖𝑗‖ = 𝜎 𝐸 et ‖𝑗⃗⃗⃗𝐷 ‖ = 𝜀0 𝜔𝐸

Pour que le courant de déplacement soit négligeable devant le courant de conduction, il faut
que ‖𝑗𝐷 ‖ ≪ ‖𝑗‖, soit :

𝜀0 𝜔 ≪ 𝜎 (𝐼𝐼. 63)

C’est l’approximation de bons conducteurs.

Exemple :

Pour le Cuivre 𝜎 = 6 107 𝑆. 𝑚−1

𝜀0 𝜔 ≪ 𝜎 𝑠𝑠𝑖 𝜆 ≫ 28 𝑝𝑚

Ce qui correspond aux UV, visible, IR.

Pour avoir un bon conducteur, il faut que 𝜎 soit réelle et le courant de déplacement ( ⃗⃗⃗
𝐽𝐷 )
négligeable.

II.3.2. Equations de Maxwell

14
Chapitre II Propagation des ondes électromagnétiques dans les milieux isotropes

𝑑𝑖𝑣 𝐸⃗ = 0
𝑑𝑖𝑣 𝐵 ⃗ =0
⃗ (𝐼𝐼. 64)
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐸⃗ = − 𝜕𝐵
𝑟𝑜𝑡 𝜕𝑡
{⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡 𝐵 ⃗ = 𝜇0 𝑗 = 𝜇0 𝜎𝐸⃗

En calculant double rotationnel de 𝐸⃗ , on a :

⃗⃗⃗⃗⃗
𝜕𝐵
⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡(𝑟𝑜𝑡⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐸⃗ ) = −𝑟𝑜𝑡
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑔𝑟𝑎𝑑 (𝑑𝑖𝑣 𝐸⃗ ) − ∆𝐸⃗
𝜕𝑡

On tire :

𝜕
−∆𝐸⃗ = − (𝜇 𝜎𝐸⃗ )
𝜕𝑡 0

Par conséquent,

𝜕𝐸⃗
∆𝐸⃗ − 𝜇0 𝜎 = ⃗0 (𝐼𝐼. 65)
𝜕𝑡

C’est une équation différente de celle obtenue précédemment (équation de D’Alembert). En


effet, il s’agit d’une équation de diffusion qui fait intervenir un facteur appelé diffusivité
(coefficient de diffusion) qui s’exprime par :

1
𝐷= (𝐼𝐼. 66)
𝜇0 𝜎

II.3.3. Equation de dispersion

En notation complexe :

𝐸⃗ = ⃗⃗⃗⃗ ⃗ . 𝑟 − 𝜔𝑡))
𝐸0 𝑒𝑥𝑝 (𝑖(𝑘

En tenant compte des équations de Maxwell, on a :

𝑘⃗ ∧ (𝑘
⃗ ∧ 𝐸⃗ ) = (𝑘
⃗ . 𝐸⃗ )𝑘
⃗ − 𝑘2𝐸 = 𝜔 𝑖 𝑘
⃗ ∧𝐵

Ce qui permet d’écrire :

𝑘 2 = 𝑖𝜔𝜇0 𝜎 (𝐼𝐼. 67)

Cependant, le vecteur d’onde est donné par :

𝜔𝜇0 𝜎 (1 + 𝑖)
𝑘 = ∓(1 + 𝑖)√ =∓ (𝐼𝐼. 68)
2 𝛿

15
Chapitre II Propagation des ondes électromagnétiques dans les milieux isotropes

On remarque que le nombre d’onde 𝑘 est complexe, il possède une partie réelle et une partie
imaginaire. Comme dans le cas des diélectriques étudiés dans le paragraphe précédent, la partie
réelle est responsable de la propagation de l’onde et la partie imaginaire traduit l’atténuation de
l’onde. Cette dernière engendre un effet de peau qui caractérise généralement la propagation de
l’onde électromagnétique dans les métaux (bons conducteurs)

Pour cela, deux hypothèses doivent être vérifiées :

𝜔𝜏 ≪ 1 𝑒𝑡 𝜎𝜖𝑅
{
𝜀0 𝜔 ≪ 𝜎

L’épaisseur de peau est définie par la quantité :

2
𝛿=√ (𝐼𝐼. 70)
𝜔𝜇0 𝜎

On remarque que lorsque la conductivité augmente (bon conducteur), l’épaisseur de peau 𝛿


diminue. Lorsque la pulsation 𝜔 augmente (𝜆 diminue) 𝛿 diminue.

Pour un métal d’une certaine épaisseur, l’onde électromagnétique se propage sur une épaisseur
𝛿 où son amplitude diminue. Au-delà de cette épaisseur, l’onde est évanescente.

Absorption sélective

- Si 𝛿 ≪ 𝑒, l’onde est totalement absorbée avant d’arriver à l’autre bord.


- Si 𝛿 > 𝑒, l’onde atteint l’autre bord, et on obtient une onde transmise.

Exemple

Pour l’Aluminium d’épaisseur 𝑒 = 1 𝑚𝑚 :

Si 𝜆 = 0.2 𝑚 (𝜔 = 1010 𝑟𝑎𝑑. 𝑠 −1 ), on aura 𝛿 = 1.5 10−6 𝑚, et l’onde sera totalement


absorbée.

Si 𝜆 = 2 . 105 𝑚 (𝜔 = 104 𝑟𝑎𝑑. 𝑠 −1 ), on aura 𝛿 = 3. 10−3 𝑚, et l’onde pourra traverser.

16
Chapitre II Propagation des ondes électromagnétiques dans les milieux isotropes

Si on a un mélange d’onde, les pulsations les plus basses vont passer alors que les plus hautes
seront absorbées. On a donc un filtre passe-bas.

II.4. Propagation dans un plasma


 Description d’un plasma
Un plasma est un ensemble de charges libres mais quasi neutre. C’est un gaz bombardé avec
des photons de haute énergie. Ce gaz est ionisé en ions et électrons.
Electrons : masse 𝑚, charge 𝑞𝑒 = −𝑒, particules par unité de volume 𝑛𝑒 .
Ions : masse 𝑀, charge 𝑞𝑖 = 𝑒, particules par unité de volume 𝑛𝑖 (on suppose que les particules
ne sont ionisés qu’une fois.
A l’équilibre thermodynamique 𝑛𝑒 = 𝑛𝑖 = 𝑛
Exemples
a- Gaz à haute température : On a 𝑘𝐵 𝑇~1, donc :
𝐼 1 𝑒𝑣
𝑇~ = ~104 𝐾
𝑘𝐵 1.28 10−23 𝐽. 𝐾 −1
b- Ionosphère

C’est la couche de l’atmosphère comprise entre 50 et 500 Km. Les rayons venant du soleil
ionisent les particules, pour une fréquence

1
𝜈~ ~2. 1015 𝐻𝑧

Elle correspond à une longueur d’onde

𝜈
𝜆= = 1.5 10−6 𝑚
𝑐

C’est le domaine du visible.

II.4.2. Propagation d’une OPPH dans un plasma

⃗⃗⃗ 𝑟 )
On a : 𝐸⃗ (𝑟, 𝑡) = 𝐸⃗0 𝑒 𝑖(𝜔𝑡−𝑘.

Il faut calculer 𝑗, 𝜌, 𝜇𝑟 , 𝜀𝑟 .

On considère que 𝜇𝑟 = 𝜀𝑟 = 1, ce qui signifie qu’on néglige la polarisation des ions, et les
spins des électrons devant les charges et courants libres.

a. Mouvement des ions et des électrons


Les forces s’exerçant sur les électrons et les ions sont :
17
Chapitre II Propagation des ondes électromagnétiques dans les milieux isotropes

- Le poids
- L’interaction électromagnétiques avec les autres particules
- L’interaction avec les OPPH
⃗⃗⃗
𝐹𝐿 = 𝑞(𝐸⃗ + 𝑣 ∧ 𝐵
⃗)

- L’amortissement des porteurs de charges (chocs, perte d’énergie due au rayonnement créé
par une charge accélérée)
On néglige toutes les interactions devant l’OPPH :
 Le poids, les interactions entre particules en supposant que les champs crées par les
charges sont suffisamment faibles.
 Pour les collisions, il y a plus d’espace dans un plasma.
 Enfin, pour l’amortissement, on réduit le temps d’étude au temps caractéristique du
rayonnement (10−14s) qui est très faible à celui de l’amortissement .
⃗ ‖ devant ‖𝐸⃗ ‖
On néglige également ‖𝑣 ∧ 𝐵

En effet, on a vu que dans le vide ‖𝐸⃗ ‖ = 𝑐‖𝐵


⃗‖

⃗ ‖ ≪ ‖𝐸⃗ ‖
Mais, on suppose que ‖𝑣‖ ≪ 𝑐 ⇒ ‖𝑣 ∧ 𝐵
Ainsi, le bilan des forces se réduit à la force électrique :
𝐹 = 𝑞𝐸⃗
Equation de mouvement des électrons
On a : 𝑚𝑎 = 𝑞𝐸⃗
Dans le régime des oscillations forcées :
⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑣
𝑚 = 𝑞𝐸⃗ (𝐼𝐼. 71)
𝑑𝑡
⃗⃗⃗ 𝑟 −𝜔𝑡)
En prenant : 𝐸⃗ = 𝐸⃗0 𝑒 𝑖(𝑘.

On obtient :
−𝑖 𝑚𝜔𝑣 = −𝑒 𝐸⃗ (𝐼𝐼. 72)

La vitesse des électrons lorsqu’ils sont soumis à un champ électrique 𝐸⃗ est :

𝑒
𝑣𝑒 = −𝑖
⃗⃗⃗ 𝐸⃗ (𝐼𝐼. 73)
𝑚𝜔

De la même manière, la vitesse des ions vaut :

𝑒
⃗⃗𝑣⃗𝑖 = 𝑖 𝐸⃗
𝑚𝜔

18
Chapitre II Propagation des ondes électromagnétiques dans les milieux isotropes

En comparant les deux vitesses, on a :

𝑣𝑖 𝑚
= ≪1 (𝐼𝐼. 74)
𝑣𝑒 𝑀

On peut, donc, négliger le mouvement des ions devant celui des électrons.

b. Conductivité du milieu

La densité de courant électrique est :

𝑗 = 𝑛𝑒 (−𝑒)𝑣
⃗⃗⃗𝑒 + 𝑛𝑖 (+𝑒)𝑣
⃗⃗⃗𝑖 ≈ −𝑒𝑛𝑒 ⃗⃗⃗
𝑣𝑒 (𝐼𝐼. 75)

On suppose que 𝑛𝑒 (densité des électrons) correspond quasiment à celui de l’équilibre 𝑛.

𝑛 𝑒2
𝑗≈𝑖 𝐸⃗ (𝐼𝐼. 76)
𝑚𝜔

La loi d’Ohm locale permet de déterminer la valeur de la conductivité électrique :

𝑛 𝑒2
𝜎=𝑖 (𝐼𝐼. 77)
𝑚𝜔

La conductivité électrique 𝜎 est donc imaginaire.

𝜋
Par conséquent, 𝑗 et 𝐸⃗ sont déphasés de 2 , ils sont donc orthogonaux .

La puissance moyenne rayonnée est nulle :

1
𝑃= 𝑅𝑒(𝑗. ⃗⃗⃗⃗
𝐸∗ ) = 0
2

Il n’y a donc pas de perte d’énergie.

La dissipation d’énergie dans un conducteur est causée par la partie réelle de la conductivité.

Remarque

Si on ajoute un terme de frottement, on aboutit aux équations obtenues dans l’étude d’un
conducteur. Sans refaire les calculs, la conductivité électrique est donnée par :

𝜎0
𝜎=
1 − 𝑖𝜔𝜏

Deux cas limites se présentent :

- La conductivité est imaginaire, 𝜎 𝜖 𝑖𝑅 , c’est le cas du plasma.

19
Chapitre II Propagation des ondes électromagnétiques dans les milieux isotropes

- 𝜏 très petit, il y a de nombreuses collisions dans un conducteur, la conductivité est réelle,


𝜎 = 𝜎0 𝜖 𝑅 (cas de bons conducteurs)

II.4.2. Dispersion et absorption dans un plasma

Soit une onde électromagnétique qui se propage dans un plasma.

𝜌
𝑑𝑖𝑣 𝐸⃗ = =0
𝜀0

𝜕𝐵
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐸⃗ = −
𝑟𝑜𝑡
𝜕𝑡 (𝐼𝐼. 78)

𝑑𝑖𝑣 𝐵 = 0
𝜕𝐸⃗
⃗ = 𝜇0 𝑗 − 𝜇0 𝜀
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐵
𝑟𝑜𝑡
{ 𝜕𝑡

Pour une OPPH en notation complexe: 𝐸⃗ = ⃗⃗⃗⃗ ⃗ . 𝑟 − 𝜔𝑡))


𝐸0 𝑒𝑥𝑝 (𝑖(𝑘

Les équations de Maxwell s’écrivent comme suit :

⃗ . 𝐸⃗ = 0
𝑖𝑘
⃗ ∧ 𝐸⃗ = +𝑖 𝜔𝐵
𝑖𝑘 ⃗
⃗ .𝐵
𝑖𝑘 ⃗ =0 (𝐼𝐼. 79)
𝜔
𝑖 ⃗ ∧𝐵
𝑘 ⃗ = (𝜇0 𝜎 + 𝑖 ) 𝐸⃗
{ 𝑐2

𝑘⃗ ∧ (𝑘
⃗ ∧ 𝐸⃗ ) = (𝑘
⃗ . 𝐸⃗ )𝑘
⃗ − 𝑘2𝐸 = 𝜔 𝑖 𝑘
⃗ ∧𝐵

Cependant, la relation de dispersion dans un plasma s’exprime par :

𝜔 2
𝑘 2 = ( ) + 𝑖𝜔𝜇0 𝜎 (𝐼𝐼. 80)
𝑐

𝑘 est complexe, il a une partie réelle et une partie imaginaire. Il peut donc se mettre sous la
forme suivante :

⃗ = ⃗⃗⃗
𝑘 ⃗⃗⃗⃗′′
𝑘′ + 𝑖𝑘 (𝐼𝐼. 81)

En l’injectant dans la forme de l’onde de l’OPPH

𝐸⃗ = ⃗⃗⃗⃗
𝐸0 exp(−𝑘 ⃗⃗⃗ . 𝑟 − 𝜔𝑡))
⃗⃗⃗⃗′′ . 𝑟) 𝑒𝑥𝑝 (𝑖 (𝑘′

Cette expression comporte deux termes distincts :

- ⃗⃗⃗ . 𝑟 − 𝜔𝑡))
Un terme de propagation 𝑒𝑥𝑝 (𝑖 (𝑘′

20
Chapitre II Propagation des ondes électromagnétiques dans les milieux isotropes

- ⃗⃗⃗⃗′′ . 𝑟) qui indique une atténuation de l’onde.


Un terme d’absorption exp(−𝑘

⃗ est imaginaire pur, l’onde ne peut pas se propager et est rapidement atténuée.
Si 𝑘

II.4.3. Réflexion d’une onde plane dans un plasma

La conductivité électrique dépend de la pulsation , on a :

𝑛 𝑒2
𝜎(𝜔) = 𝑖 (𝐼𝐼. 82)
𝑚𝜔

En la remplaçant dans la relation de dispersion (𝐼𝐼. 80):

𝜔 2 𝜇02 𝑛𝑒 2
𝑘2 = ( ) −
𝑐 𝑚

On déduit,

𝜔2 − 𝜔𝑝2
𝑘2 = (𝐼𝐼. 83)
𝑐2

Avec 𝜔𝑝 est la pulsation plasma, donnée par :

𝑛𝑒 2
𝜔𝑝 = √
𝑚𝜀0

On distingue deux régimes :

- 𝜔 > 𝜔𝑝 , 𝑘 2 > 0 donc le nombre d’onde est réel (𝑘𝜖 𝑅)


Il y aura propagation de l’onde sans atténuation aux hautes fréquences. Le plasma agit vis-à–
vis des ondes électromagnétiques comme un filtre passe-haut de pulsation de coupure 𝜔𝑝 .

- 𝜔 < 𝜔𝑝 , 𝑘 2 > 0, donc est un imaginaire pur (𝑘𝜖 𝑖𝑅) ; 𝑘 = 𝑖𝑘′′ :

Dans ce cas, le champ électrique s’écrit : 𝐸⃗ = ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗′′ . 𝑟) 𝑒𝑥𝑝(−𝑖𝜔𝑡)


𝐸0 exp(−𝑘

Il n’y a pas donc de propagation, les ondes sont stationnaires et dites évanescentes (évolution
exponentielle de l’amplitude selon la direction de l’onde.

On remarque également que la conductivité est imaginaire, donc il n’y a pas d’absorption.

L’onde incidente est intégralement réfléchie par le plasma.

Exemple

21
Chapitre II Propagation des ondes électromagnétiques dans les milieux isotropes

L’ionosphère est un plasma froid dilué, dont la densité particulaire des électrons 1011 /𝑚3 est
de l’ordre de 1010 /𝑚3 à 1012 /𝑚3. La fréquence plasma de l’ordre de 𝑓𝑝 = 107 𝐻𝑧

- Pour 𝑓 = 105 < 𝑓𝑝 , l’ionosphère joue le rôle de réflecteur : ce qui explique la première
liaison radio transatlantique réalisée par Macroni en 1901.ainsi les ondes radio en
modulation d’amplitude peuvent atteindre des points très éloignés sur le globe.
- Pour 𝑓 = 108 > 𝑓𝑝 , l’ionosphère est « transparente ». ces fréquences sont utilisées pour
communiquer avec les satellites.

Spectre des ondes électromagnétique

22

Vous aimerez peut-être aussi