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Ahmed Cherkaoui : le succès grandissant de l’art

contemporain marocain
Le 20 juin 2019, par Philippe Dufour

Une vacation rémoise d’une opulente diversité voyait l’art du Maroc récompensé à
travers une œuvre d’Ahmed Cherkaoui, que talonnaient une peinture de Georges Des
vallières ou encore une Fiat d’avant-guerre.

Ahmed Cherkaoui (1934-1967), Sans titre, 1966, huile sur toile, 65 x 81 cm.

Disparu précocement à l’âge de 33 ans, Ahmed Cherkaoui ne cesse de voir sa côté


grimper, recherché tout particulièrement par les collectionneurs de son pays natal
(voir Gazette n° 23, page 193). Tel était encore le cas avec l’huile sur toile portant la
mention Sans titre, datée de 1966, et culminant à 337 120 €. Une abstraction aux traits
vigoureux, où s’affirme résolument l’influence de la calligraphie arabe, étudiée dans sa
jeunesse, avant de découvrir l’abstraction occidentale lors de séjours en Europe, de
Paris à Varsovie. Plus figuratif, mais non moins émouvant, un Projet d’affiche pour
l’ossuaire de Douaumont de 1921 portait la signature de Georges Des Vallières. On y
retrouvait la figure souffrante d’un Poilu étreint par un Christ en croix, une composition
récurrente dans le travail de l’artiste, après le cataclysme de la Guerre 14-18 où il
devait perdre son fils Daniel. L’huile sur papier, annotée «Souvenez-vous de
Douaumont, donnez pour l’ossuaire des martyrs de 1916», est bien répertoriée dans
le catalogue raisonné de l’artiste, réalisé sous la direction de Catherine Ambroselli de
Bayser (Somogy éditions d’art, 2015, tome III, pages 430-431). Elle changeait de
mains pour 8 428 €. Une autre peinture évoquait la Normandie, celle exécutée par
Léon Lemaître en 1894, et représentant Le Gros Horloge à Rouen, apprécié à hauteur
de 6 020 €.

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