Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Rôles principaux
RÉSUMÉ
Un garçon de 16 ans s'immisce dans la maison d'un élève de sa classe et en fait le récit
dans ses rédactions à son professeur de français. Ce dernier, face à cet élève doué et
différent, reprend goût à l'enseignement, mais cette intrusion va déclencher une série
d'événements incontrôlables.
La presse
Germain (Fabrice Luchini), professeur de lettres dans un lycée de banlieue, vient à peine
d’effectuer sa rentrée scolaire que déjà, il déprime, agacé par les idées saugrenues de sa
hiérarchie – retour au port de l’uniforme pour les élèves, pour plus d’équité sociale, correction
des copies en vert, car le rouge est jugé trop anxiogène pour les ados, et autres trouvailles
politiquement correctes – et surtout, effaré par le niveau de plus en plus consternant de ses
lycéens.
Pour se faire une idée de leur niveau avant de les initier aux plaisirs de la littérature, il leur a
demandé de rédiger une rédaction toute simple : raconter leur week-end. Résultat : une
catastrophe. Des feuillets plus affligeants de banalité les uns que les autres, où les jeunes
racontent ce qu’ils ont mangé au dîner ou ce qu’ils ont vu à la télé, sans inspiration, sans envie,
sans entrain. Pour Germain, il s’agit de la “classe la plus nulle de sa vie”, ainsi qu’il la décrit à sa
femme, Jeanne (Kristin Scott-Thomas).
Mais dans cet océan de médiocrité, une copie surnage. « Samedi, je suis allé étudier chez
Raphaël Artol. Je découvrais la maison. Une odeur retint mon attention, l’odeur si singulière des
femmes de la classe moyenne… »
Il s’agit de celle de Claude Garcia (Ernst Umhauer), qui raconte avec une ironie mordante et des
allégories audacieuses son week-end dans la maison d’un copain de classe, Raphaël (Bastien
Ughetto). Il explique sans vergogne qu’il s’est rapproché de ce camarade et lui a proposé de
l’aider en maths uniquement pour avoir l’occasion de pénétrer dans cette maison, sur laquelle il
fantasmait pendant l’été, et observer ses occupants, Rapha et ses parents (Denis Ménochet et
Emmanuelle Seigner). En somme, il apprend à son camarade le théorème de Thalès tout en
cherchant à appliquer celui de Pasolini.
Son but est d’infiltrer cette famille pour mieux la décrire, avec un mélange de fascination et de
mépris.
Il boucle cette rédaction atypique par un énigmatique “à suivre…”.
Le professeur est intrigué. Le style est inhabituel pour un garçon de seize ans. Il y a là un talent
qui ne demande qu’à s’exprimer, et qui pourrait, avec un peu d’encouragements et de conseils
techniques, transformer le jeune homme en un véritable écrivain.
Remotivé, Germain prend Claude sous son aile, lui donne des cours particuliers, en lui
expliquant les règles de base de la construction narrative et les différences entre les différents
Ce qui est certain, c’est que François Ozon, lui, nous manipule, pour notre plus grand bonheur.
Le cinéaste démontre, à l’instar de son jeune héros, un talent certain pour captiver son public,
en construisant un récit malin, riche en bifurcations narratives obéissant au principe romanesque
fondamental énoncé par Germain au milieu du film : le lecteur/spectateur doit sans cesse se
demander “Que va-t-il se passer?”, être tenu en haleine, être curieux de découvrir la suite.
Cela fonctionne parfaitement. Chaque chapitre écrit par le jeune écrivain fait évoluer son histoire
vers d’autres univers littéraires et Ozon accompagne le mouvement. On passe par des phases
de comédie pure, gentiment loufoque (la visite de l’exposition de Jeanne sur le thème “Sexe et
dictature” est un grand moment de comique décalé), par des phases plus dramatiques, plus
romanesques et bien d’autres genres, et la chronique sociale à l’étude de moeurs, de l’érotisme
au thriller…
Comme les personnages, on se retrouve piégé par le récit, piégé dans la maison, de façon
imagée, et incapables d’en sortir jusqu’au dénouement, que beaucoup trouveront d’ailleurs la fin
décevante. Peut-être agacés d’avoir été manipulés. Ou plus sûrement frustrés que celle-ci ne
soit pas conforme à celle qu’ils avaient imaginée, au gré de la découverte des chapitres écrits
par l’adolescent. Qu’elle ne soit pas plus sensationnelle, qu’elle ne satisfasse pas leur côté
voyeuriste, savamment aiguillonné par le cinéaste tout au long du film…
Mais pour autant, le dénouement proposé par Ozon est loin d’être bâclé. Bien au contraire…
Claude termine son récit sur une ultime pirouette qui lui permet de changer de perspective et de
donner beaucoup plus de profondeur à son récit, offrant à son lecteur de nombreux sujets de
réflexion. Le cinéaste procède exactement de la même façon, en désaxant totalement son récit.
Ainsi, il donne à son récit une densité nouvelle et oblige le spectateur à remettre en question
tout ce qu’il vient de voir.
Le principe du “Que va-t-il se passer?” peut alors se substituer à celui du “Et si…”
Et si toute cette histoire n’existait que dans le cerveau perturbé de Germain? Et si le professeur,
complètement perdu au début du film, le jour de la rentrée des classes, avait vraiment sombré
dans la dépression? Et s’il était interné dans une maison de repos, où sa principale activité serait
d’observer l’immeuble/la maison d’en face? Et si son état mental était sérieusement altéré – une
schizophrénie, peut-être, qui justifierait toute cette obsession du double qui transpire tout au
long du film? Et si Claude, donc, n’était qu’une projection mentale de Germain ou une part de sa
personnalité représentant son ambition frustrée de devenir écrivain, ses zones d’ombre, les
aspects refoulés de sa sexualité?
Tordu? Peut être… Mais pas si invraisemblable connaissant le goût de François Ozon pour les
oeuvres psychanalytiques (Sitcom, Swimming pool, Ricky et même Les Amants criminels,
pour son côté conte de fées noir, évoluent dans ce registre-là) et les éléments qui parsèment le
Même si on ne veut pas aller aussi loin dans l’interprétation du film, on ne peut pas ignorer tous
ces éléments, qui n’ont certainement pas été insérés par hasard. Ils nourrissent les possibilités
d’analyse de l’œuvre.
Le thème du double est une évidence. Il illustre potentiellement l’idée d’une schizophrénie,
d’une double personnalité, d’une dualité – aussi bien Claude que Germain sont des personnages
ambigus, ambivalents, qui ne se connaissent d’ailleurs pas forcément bien eux-mêmes – ou
encore d’un miroir.
On peut considérer que les personnages du film se reflètent les uns dans les autres. Ils sont liés
par certaines problématiques communes, se ressemblent d’une certaine façon. Par exemple,
Rapha fils éprouve le même besoin de reconnaissance parentale que Claude. Jeanne éprouve le
même manque affectif qu’Esther, la mère de Raphaël…
L’autre grand thème est celui de la famille. Jeanne et Germain n’ont pas d’enfant, une situation
qui a créé une blessure au sein du couple, qui par ailleurs semble ne tenir qu’à un fil. Ils ne
forment pas une famille et ressemblent plus à deux individualités qui ne restent ensemble que
par habitude ou par confort. Les Artol constituent plus une famille modèle, même si là aussi, des
fissures menacent de faire écrouler le bel édifice. Claude essaie de s’intégrer dans les deux
entités, tout en cherchant à les faire voler en éclat. Il cherche à prendre la place de Rapha fils
auprès des parents de ce dernier, mais il cherche aussi à prendre la place de Rapha père, en
tant qu’amant d’Esther. Et il s’impose aussi auprès de Germain comme un fils de substitution.
Enfin, le thème majeur du film est bien évidemment le thème de l’écriture, de la création
littéraire et, par extension, de la création artistique en général. Le film décortique la création
d’une œuvre littéraire, ses figures de style, sa puissance évocatrice et il interroge sur les
fonctions de la littérature et de l’art, sur leurs connexions avec le monde dans lequel nous
vivons.
On peut en effet voir Dans la maison comme une allégorie de la création cinématographique,
dont les vrais personnages seraient François Ozon et Fabrice Luchini.
Claude, le blondinet, ressemble un peu au cinéaste. Il est son alter ego, en quelque sorte. Un
créateur, un conteur, comme l’était l’héroïne de Angel. C’est lui qui mène le jeu, comme le
metteur en scène mène le film.
Germain, lui, ressemble à Fabrice Luchini. Même amour de la littérature, des textes et des mots,
même enthousiasme à communiquer son savoir, avec parfois une pointe de didactisme, même
phrasé inimitable…
Claude manipule Germain comme Ozon manipule Luchini, le plie à ses désirs et l’emmène dans
son univers, “sa” maison. Mais il se nourrit aussi de l’expérience du professeur, comme le
réalisateur profite de l’expérience de l’acteur. Il est toujours question de la paternité d’une
œuvre. Dans le cas du cinéaste, si elle repose beaucoup sur le scénario et la mise en scène, elle
dépend aussi des acteurs, de l’équipe technique, de tous ceux qui participent à la création du
film – ils sont nombreux, comme dans la mosaïque de lycéens qui ouvre le film. On parle bien
d’une famille cinématographique…
Au cœur de l’œuvre, il y a la relation acteur/réalisateur, mais aussi la relation du spectateur
avec ces deux entités.
L’intrigue du film repose sur le voyeurisme. Celui de Claude vis-à-vis des Artol, celui de Germain
vis-à-vis des personnages inspirés par les Artol, via les textes de Claude. En tant que
spectateurs, nous sommes aussi un peu voyeurs. Nous observons Germain, Claude et les Artol,
via le scénario de François Ozon et sa narration cinématographique, et nous attendons un peu
de spectaculaire, un peu de piment.
Nous pénétrons dans le film en nous identifiant à l’acteur principal, Fabrice Luchini, et de ce fait
nous acceptons de nous laisser manipuler par le cinéaste, qui peut dès lors nous emmener dans
son récit, où bon lui semble… Et c’est ensuite à nous de comprendre l’œuvre en fonction de
notre propre ressenti, de nos émotions, de notre imagination et notre capacité à lire entre les
lignes…
Exposé comme cela, la démonstration a l’air toute simple, évidente, mais il faut pourtant
beaucoup de maturité pour parvenir à une construction narrative aussi aboutie.
Certes, Ozon s’est appuyé sur une pièce de théâtre déjà fort bien construite, “Le garçon du
dernier rang” du dramaturge espagnol Juan Mayorga, qui offrait déjà une bonne part de ces
possibilités d’analyse. Mais il a su la faire sortir du cadre théâtral pour se l’approprier, en faire
une œuvre très personnelle, au confluent de ses autres films, où se retrouvent ses thématiques
principales.
Dans la maison constitue un sommet dans la carrière du cinéaste, qui, avec désormais treize
longs-métrages et plus d’une quinzaine de courts à son actif, est parvenu à maturité de son art.
”Que va-t-il se passer maintenant ?” demanderait Germain. François Ozon va-t-il persévérer
dans cette voie pour nous offrir des œuvres encore plus denses, plus fortes, plus surprenantes
ou bien va-t-il rentrer dans le rang?
A suivre…
• Filmtotaal.nl
In 2003 maakte François Ozon de thriller Swimming Pool, over een Britse schrijfster
die het Franse buitenhuis van haar uitgever leent om inspiratie voor haar nieuwe
verhaal op te doen. De locatie blijkt een uitstekende voedingsbodem voor haar boek,
al helemaal wanneer een jonge vrouw (de dochter van de uitgever) ook plotseling
het huis intrekt. Het leven van de nieuwe huisgenoot biedt prachtig materiaal voor
een verhaal. Steeds onduidelijker wordt vervolgens de scheidslijn tussen fictie en
realiteit. Een fascinerend schouwspel.
Hoewel Ozons nieuwste film gebaseerd is op een Spaans toneelstuk, vertoont hij opvallend veel
gelijkenissen met de succesvolle psychologische thriller van negen jaar geleden. Ook hier zijn de
twee hoofdpersonen een schrijver die zich graag door zijn omgeving laat inspireren en een
buitenstaander die helpt om intrige aan het verhaal toe te voegen. De schrijver is in dit geval
een jongen van zestien en de buitenstaander zijn leraar. En net als in Swimming Pool beginnen
fantasie en werkelijkheid meer door elkaar te lopen naarmate de twee langer met elkaar
omgaan. In het intrigerende Dans la Maison gaat het minder om de onderhuidse spanning, maar
is het met name de creatieve kunstenaarsgeest die centraal staat.
We volgen een docent Frans die gebukt gaat onder inspiratieloze rotzooi. Zelf ambieerde
Germain ooit het schrijversvak, maar slaagde daar net niet in, en moet sindsdien toezien hoe
pupillen essays schrijven over pizza eten en hoe zijn vrouw een lachwekkend pretentieuze
vertoning maakt van haar kunstexpositie. Echte kwaliteit verschijnt dan opeens voor zijn ogen
als hij een werkstuk van een van zijn leerlingen nakijkt. De onopvallende Claude schrijft
bijzonder levendige, haast obsessieve teksten over het gezinsleven van een schoolvriend, en
met name diens knappe moeder. Germain ziet talent en geeft Claude schrijftips en bijlessen.
Maar hoe meer hij hem leert over het interessanter en pakkender maken van zijn verhaal en
personages, hoe curieuzer de zaak wordt. Beschikt Claude over een vitale verbeeldingskracht of
is hij een perverse voyeur?
Ozon speelt in Dans la Maison opnieuw een prikkelend spel met zijn kijkers. Zijn twee
hoofdpersonen hebben een duidelijk sterke liefde voor schrijven, maar ten koste van wat gaat
dat? Is het gezin waar Claude zijn stukjes op baseert slachtoffer van een gluurder die zich in
hun huis opdringt, of verdwalen leraar en leerling samen steeds dieper in een fictiewereld? Ozon
laat het antwoord zo lang mogelijk in het midden. De jonge Ernst Umhauer, die als Claude zowel
een onschuldige als een geslepen indruk weet te maken, is de perfecte vertolker van deze
ambiguïteit.
Misschien is het antwoord op de vraag of we naar waan of werkelijkheid kijken hier niet eens
het belangrijkst. Dans la Maison is vooral een charmant werk over de liefde voor verhalen
vertellen. Over de schoonheid die een creatieve geest kan bieden én over de keerzijde daarvan.
Met dat in het achterhoofd kun je je ook afvragen in hoeverre we hier eigenlijk zelf naar fictie
QUESTIONNAIRE
EXPLOITATION
VOCABULAIRE
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Verbe Substantif
(s’)approcher -
(se) réunir -
accompagner -
apprendre -
- (pers.)
approfondir -
baptiser -
bavarder -
condamner -
décevoir -
décider -
décorer -
5. Lisez ces phrases que vous avez entendues textuellement dans le film. Qui les a
prononcées ?
- « Nous sommes un lycée pilote et ça doit être une fierté. Nous allons allier un renouveau à
la tradition. Dans un lycée où la population est hétérogène socialement l’uniforme est un
symbole audacieux qui mettra tous les apprenants sur un pied d’égalité. » (… )
- « C’est la classe la plus nulle de ma vie. C’est effrayant. Je ne leur ai pas demandé de me
faire un poème en alexandrins, je leur ai demandé de me raconter leur WE pour voir s’ils
sont capables d’écrire deux phrases. Je veux leur transmettre le goût de la littérature mais je
me retrouve face à des portables et des pizzas. » (… )
GRAMMAIRE
• Regardez ces stills et racontez ce que vous voyez. Pouvez-vous également situer
(plus ou moins) l’extrait dans la chronologie du film ?
A.
B.
F.
H.
J.
L.
• Barbara Cartland
Le Chêne et le Roseau