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12.01.

2016 Collège des enseignants en Neurologie ­ Cas cliniques ­ réponses

Collège des Enseignants en Neurologie 

Cas cliniques ­ réponses
Cas clinique 1

Item 62 – Troubles de la marche et de l'équilibre, chutes chez le
sujet âgé

A. Marche à petits pas et troubles des réflexes de rétropulsion.

B. Phobie de la chute probable : chutes dont une après laquelle le patient est resté 1 heure au sol,
démarche avec recherche d'appuis.

C.

Apathie.
Origine : lésions frontales.
Pas d'éléments en faveur d'un syndrome dépressif, arrêt du traitement antidépresseur.

D.  On  peut  évoquer  devant  ce  tableau  clinique  un  syndrome  parkinsonien  dégénératif,  un  état
lacunaire  ou  une  hydrocéphalie  à  pression  normale.  L'existence  d'antécédents  de  méningite,  la
présence  d'une  triade  d'Akim  et  Adams  sans  syndrome  akinéto­hypertonique  aux  membres
supérieurs sont en faveur d'une hydrocéphalie à pression normale.

E. Une IRM cérébrale, qui montrera les images caractéristiques de dilatation tétraventriculaire et
de résorption transépendymaire sous la forme d'hypersignaux en T2, alors que l'atrophie corticale
reste modérée.

F. Une ponction lombaire soustractive peut améliorer la marche dans les 48 heures qui suivent et
être un argument supplémentaire pour réaliser une dérivation ventriculopéritonéale.

Cas clinique 2

Item 63 – Confusion et démence chez le sujet âgé
A. Présence d'un syndrome frontal, dont les composantes présentées dans l'énoncé sont :

apragmatisme ;
aboulie ;
désinhibition avec libération intellectuelle ;
euphorie ;
écholalie ;
À noter qu'un syndrome dépressif sous­jacent ne peut être exclu.

B. Il s'agit de signes cognitifs et moteurs :

troubles du jugement (critique d'histoires absurdes) ;
troubles du raisonnement (résolution de problèmes) ;
troubles attentionnels ;
collectionnisme, comportements d'utilisation et d'imitation ;
échopraxie, grasping et sucking (tendance à sucer les objets qui s'approchent de la bouche)
;
persévérations  (trouble  dans  la  répétition  de  séries  gestuelles  ou  graphiques)  et
stéréotypies.

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C. L'imagerie cérébrale est indispensable, au minimum un scanner cérébral injecté, si possible une
IRM  cérébrale.  Les  principales  anomalies  qui  peuvent  être  objectivées  face  à  ce  tableau  clinique
sont :

une  lésion  focale  dans  les  régions  cérébrales  antérieures  (tumorale  plutôt  bénigne  étant
donné l'évolution sur plusieurs mois) ;
une atrophie, notamment frontale et temporale antérieure ;
une dilatation ventriculaire.

D. Il faut pratiquer :

une biologie simple comprenant : NFS, ionogramme, urée­créatinine, glycémie et calcémie
;
un  dosage  de  la  TSH  (présentation  pseudo­démentielle  d'une  encéphalopathie
hypothyroïdienne) ;
une  sérologie  syphilitique  (éliminer  toute  arrière­pensée  de  neurosyphilis  tardive,  encore
appelée « paralysie générale »).

E.  Démence  frontotemporale  :  il  s'agit  de  la  2e  cause  de  démence  dégénérative  en  fréquence
après  la  maladie  d'Alzheimer.  L'âge  de  survenue  est  typiquement  plus  jeune.  Les  troubles
comportementaux  dominent  souvent  les  troubles  de  la  mémoire  au  début  (avec  relative
préservation  du  score  du  Mini  Mental  State).  L'imagerie  cérébrale  peut  montrer  une  atrophie
fronto­temporale  antérieure,  mais  elle  est  souvent  normale  (comme  au  cours  de  la  maladie
d'Alzheimer). Il n'y a pas de traitement spécifique.

Cas clinique 3

Items 65, 66 – Douleurs
A. Il faut définir la séméiologie de la douleur :

constante/intermittente ;
topographie exacte ;
fond douloureux permanent/paroxysmes spontanés et/ou provoqués ;
tonalité de la douleur : brûlure ;
retentissement sur le sommeil et la vie quotidienne (humeur, moral) ;
présence  d'une  allodynie,  d'une  hyperpathie,  d'une  hyperalgésie,  de  paresthésies  ou  de
dysesthésies.
On  recherche  à  l'examen  une  hypoesthésie  cutanée,  une  diminution  du  réflexe  cornéen
avec éventuels troubles trophiques.
On peut conclure qu'il s'agit d'une douleur neuropathique par désafférentation sensitive.

B. On évalue l'intensité des douleurs par des échelles standardisées : échelle visuelle analogique,
échelle verbale simple, échelles comportementales.
De  nombreux  facteurs  sont  susceptibles  d'intervenir  dans  l'expression  de  la  douleur  :  facteurs
thymiques, biographiques, comportementaux, affectifs. Il faut y ajouter la personnalité propre du
patient et la possibilité de bénéfices secondaires potentiels.

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C.  La  physiopathologie  dépend  de  la  théorie  classique  du  gate  control,  assurée  au  niveau  de  la
corne dorsale de la moelle spinale et du noyau sensitif du trijumeau. Les interneurones inhibent la
transmission  des  influx  nociceptifs  vers  les  neurones  convergents  à  l'origine  du  faisceau
spinothalamique  (action  inhibitrice  présynaptique  s'exerçant  directement  sur  les  afférences  qui
alimentent  ces  neurones,  de  telle  sorte  que  les  interneurones  inhibiteurs  régulent  l'accès  des
informations  au  système  nerveux  central).  La  mise  en  jeu  des  fibres  sensitives  de  gros  calibre
augmente  l'activité  des  interneurones,  fermant  ainsi  le  «  portillon  »,  tandis  que  l'activation  des
fibres  sensitives  de  petit  calibre  déprime  le  tonus  inhibiteur,  entraînant  alors  l'ouverture  du  «
portillon  »  et  donc  l'activation  des  neurones  convergents  puis  des  structures  supraspinales
impliquées dans la transmission du message nociceptif.
Chez  le  sujet  sain,  l'effet  de  balance  entre  influences  excitatrices  et  inhibitrices  évite  la
transmission  d'un  message  douloureux  :  la  rupture  de  l'équilibre  peut  être  obtenue  soit  par
hyperactivation des fibres sensitives de petit calibre (douleur par excès de stimulation nociceptive),
soit  comme  dans  le  cas  présenté  par  défaut  d'inhibition  périphérique  ou  centrale  (douleur
neuropathique).

D.  Il  ne  faut  pas  proposer  de  prescription  d'antalgiques  classiques,  mais  préférer  les
anticonvulsivants  ou  antidépresseurs  tricycliques.  Malheureusement,  des  effets  secondaires  sont
fréquents.  Ceux  plus  particulièrement  rencontrés  sont  une  sédation,  des  troubles  cognitifs
(mémoire surtout), des troubles de l'équilibre.

E. On peut proposer une neurostimulation transcutanée à visée antalgique, en cas d'hypoesthésie
partielle.
Il ne faut pas proposer  de  thermocoagulation  percutanée  du  trijumeau,  car  celle­ci  risquerait  de
renforcer la désafférentation.
En cas d'échec, on pourrait discuter une stimulation thalamique stéréotaxique (voire, comme cela
a été proposé plus récemment, une stimulation chronique du cortex moteur).

Cas clinique 4

Item 84 – Infection par l'herpès virus
A.  Le  tableau  est  celui  d'une  méningoencéphalite  herpétique,  qui  doit  être  suspectée
immédiatement  compte  tenu  de  la  gravité  de  l'affection  et  du  bénéfice  potentiel  du  traitement
commencé en urgence.
Les  arguments  en  faveur  sont  :  syndrome  méningé  fébrile  avec  signes  d'encéphalite,  à  savoir
hallucinations  olfactives  (très  évocatrices  d'atteinte  du  lobe  temporal)  et  troubles  du
comportement.

B.  L'examen  est  la  ponction  lombaire.  La  composition  cytochimique  du  LCS  est  presque
constamment anormale :

hyperprotéinorachie modérée (< 1 g/l) ;
hypercytose  à  prédominance  lymphocytaire  (<  150  éléments/mm3),  parfois  faiblement
hémorragique (10 à 1 000 hématies) du fait de la nécrose ;
glycorachie normale ;
recherche  dans  le  LCS  d'une  réplication  virale  par  amplification  génique  ou  PCR  herpès
portant sur le gène de réplication du virus. Le résultat peut être obtenu dans les 24 à 72
premières heures.

C.  Le  scanner  cérébral  est  assez  peu  sensible  et  peut  être  normal  au  stade  de  début.  C'est  un
examen d'orientation dans l'urgence, qui autorise avant tout, face à ce tableau d'encéphalopathie
aiguë, la réalisation de la ponction lombaire. Sa normalité n'élimine pas le diagnostic et ne doit pas
faire différer le traitement.
L'IRM  cérébrale,  en  revanche,  a  une  bonne  sensibilité  même  dans  les  24–48  premières  heures
(intérêt  des  coupes  coronales  T1  avec  injection  de  gadolinium  et  T2  pour  l'étude  des  lobes
temporaux).  Des  hypersignaux  apparaissent  d'abord  dans  le  pôle  temporal  antérieur  et
progressent  vers  le  lobe  temporal  moyen  et  interne  ;  ils  sont  de  topographie  bilatérale  et
asymétrique.  L'injection  de  gadolinium  montre  l'affinité  de  l'HSV  pour  le  cortex  hippocampique,
parahippocampique et insulaire.

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D. Le traitement est l'acyclovir (Zovirax®), à débuter en urgence, c'est­à­dire  sans  attendre  les


résultats de la PCR.
L'acyclovir est prescrit par voie IV : 10 à 15 mg/kg de poids toutes les 8 heures, dilué dans une
perfusion de 250 ml administrée sur 90 minutes, pendant 15 à 21 jours (absence de consensus).
Il faut prendre garde au risque d'insuffisance rénale, dose­dépendante, le plus souvent régressive
à la diminution voire à l'arrêt du traitement.

Cas clinique 5

Item 96 – Méningites infectieuses et méningoencéphalites chez
l'adulte
A.  Le  diagnostic  à  retenir  en  priorité  est  celui  de  méningite  à  Streptococcus  pneumoniae.  Les
arguments en faveur sont :

le syndrome méningé fébrile ;
les  caractéristiques  du  LCS  en  faveur  d'une  méningite  bactérienne  :  hypercytose  de
plusieurs centaines d'éléments polynucléaires, hyperprotéinorachie > 1 g/l, hypoglycorachie
(certaine car comparée à la glycémie), présence dans le LCS de diplocoques à gram positif ;
la notion d'un facteur de risque de méningite à pneumocoque : antécédent de fracture du
rocher avec possible brèche ostéoméningée.

B. Il faut instaurer en urgence un traitement  par  céphalosporine  de  3e  génération  :  céfotaxime


(200 à 300 mg/kg par jour) ou céftriaxone (70 à 100 mg/kg par jour).

C. Dans les 48 premières heures, les éléments de surveillance sont :

la fièvre qui diminue progressivement avec régression du syndrome méningé ;
le pouls et la tension artérielle pour ne pas méconnaître des troubles végétatifs ;
on recherchera  systématiquement  des  signes  neurologiques  de  focalisation  qui  pourraient
faire craindre une complication (abcès, accident vasculaire cérébral…) ;
les  examens  biologiques  standards  sont  contrôlés  pour  confirmer  la  régression  d'un
syndrome inflammatoire (CRP, NFS) ;
en revanche, aucune ponction lombaire de contrôle n'est utile, ni après 36 heures ni en fin
de traitement, sauf en cas d'évolution atypique ou défavorable, ou s'il s'agit d'une  souche
de  Streptococcus  pneumoniae  de  sensibilité  diminuée  aux  bétalactamines  (valeur  de
l'antibiogramme).

D.  Il  faut  réaliser  un  scanner  cérébral  avec  fenêtre  osseuse  en  coupes  coronales  sur  l'étage
antérieur, à la recherche d'une brèche ostéoméningée. Il faut rappeler cependant qu'en dehors de
cette circonstance  d'un  traumatisme  crânien,  l'imagerie  cérébrale  (scanner  et/ou  IRM)  n'est  pas
réalisée devant un tableau de méningite infectieuse. D'autres circonstances  que  le  traumatisme
crânien appellent néanmoins la réalisation d'une telle imagerie :

signes de focalisation (faisant retenir le diagnostic de méningoencéphalite) ;
fièvre  prolongée  après  début  du  traitement  avec  persistance  d'anomalies  à  la  ponction
lombaire ;
méningite récidivante.

Cas clinique 6

Item 125 – Sclérose en plaques
A.  Syndrome  médullaire  (sous­lésionnel)  incluant  un  syndrome  pyramidal,  un  niveau  sensitif  et
des troubles sphinctériens.

B.  Une  IRM  médullaire  avec  injection  de  gadolinium  (T1,  T2,  T1  +  gadolinium)  en  coupes
sagittales et axiales sur la ou les lésion(s).

C. Hypersignal intramédullaire en séquence pondérée T2 (sagittale à gauche et axiale à droite), de
petite taille, à sommet central et base externe.

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D.

IRM cérébrale T1, T2­FLAIR, T1 + gadolinium.
Ponction lombaire avec cytochimie et recherche de bandes oligoclonales.
Potentiels évoqués visuels à la recherche de signes de neuropathie optique infraclinique.
Bilan biologique comprenant NFS, VS, anticorps antinucléaires, anticorps anti­cardiolipides,
enzyme de conversion.
Sérologie de Lyme.
Autres sérologies en fonction du contexte (immunodéprimé, séjour en pays tropicaux…).

E.  Névrite  optique  rétrobulbaire  droite,  notamment  en  raison  de  la  baisse  de  l'acuité  visuelle
progressive  et  douloureuse.  L'ophtalmologiste  peut  ne  rien  voir,  observer  un  discret  œdème
maculaire, des petits signes de périphlébite.

F. Une sclérose en plaques en raison de la dissémination temporelle et spatiale.

G.  Séquence  T2  à  gauche  :  trois  hypersignaux  au  niveau  de  la  protubérance  et  des  lobes
temporaux. Séquence T2­FLAIR au milieu : deux hypersignaux, l'un périventriculaire droit, l'autre
pariétal postérieur droit. Séquence T1 + injection de gadolinium à droite : deux lésions réhaussées
par le contraste, l'une pariétale droite et l'autre du centre oval gauche.

H. ALD 30, arrêt de travail si gêne importante, soutien psychologique, prise en charge en réseau
pour le traitement de fond avec éducation thérapeutique.

Cas clinique 7

Item 133 – Accidents vasculaires cérébraux
A.  Il  s'agit  d'un  accident  vasculaire  cérébral  ischémique,  touchant  le  territoire  sylvien  superficiel
gauche (hémiplégie à prédominance brachiofaciale).

B. Une thrombolyse (ou fibrinolyse) en IV ne peut être proposée car elle n'est autorisée que dans
les  4  heures  et  demie  après  le  début  des  symptômes.  Ici,  le  déficit  a  été  constaté  au  réveil  :
l'heure de début est inconnue, ce qui contre­indique la thrombolyse. En revanche, l'hospitalisation
en unité spécialisée (dite unité neurovasculaire, UNV) est souhaitable car la réduction de la morbi­
mortalité liée aux AVC est prouvée grâce à ce type de structure. Le manque de structures de ce
type en France fait que, malheureusement, une minorité de patients y ont accès actuellement.

C.  Le  bilan  biologique  indispensable  est  limité  :  hémostase  standard  (TP,  TCA),  numération­
plaquettes,  glycémie,  ionogramme  sanguin­urée­créatinine.  Le  dosage  du  cholestérol  et  de  ses
sous­unités  n'a  d'intérêt  qu'ultérieurement,  pour  la  prévention  secondaire.  En  dehors  de  l'ECG,
l'examen  le  plus  urgent  est  l'écho­Doppler  cervical,  du  fait  de  la  fréquence  des  sténoses
athéroscléreuses  et  car  cet  examen  permet  d'apprécier  la  situation  hémodynamique  à  la  phase
précoce  qui  suit  un  AVC  (maintien  d'un  alitement  strict  en  cas  de  sténose  artérielle  avec
retentissement hémodynamique, afin de ne pas risquer d'aggraver le déficit).

D. Les prescriptions thérapeutiques initiales sont :

aspirine  160  à  250  mg  par  jour,  dont  le  bénéfice  à  la  phase  aiguë  des  AVC  est  bien
démontré,  à  la  différence  des  anticoagulants  à  doses  efficaces  (justifiés  uniquement  dans
certains cas particuliers) ;
respect de l'augmentation de la pression artérielle (jusqu'à > 220/120 mmHg) ;
alitement strict avec tête surélevée 30° ;
anticoagulation  (HBPM)  à  doses  préventives  du  fait  du  déficit,  pour  prévenir  les
complications thromboemboliques d'alitement ;
surveillance  pouls/PA  (monitoring  si  possible),  surveillance  de  la  conscience  et  examen
neurologique biquotidien ;
correction d'un trouble électrolytique, d'une hyperglycémie, d'une hyperthermie ;
aspiration si encombrement bronchique, oxygénothérapie ;
kinésithérapie précoce ;
si nécessité d'une perfusion, utiliser du sérum physiologique.

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E. L'intérêt est la distinction entre une cécité monoculaire transitoire et une hémianopsie latérale
homonyme.  S'il  s'agit  d'une  cécité  monoculaire  transitoire,  on  retiendra  le  diagnostic  d'AIT
carotidien  gauche,  donc  dans  le  même  territoire  que  l'infarctus  cérébral  actuel  (possibilité  d'une
lésion  de  l'artère  carotide  gauche).  S'il  s'agit  d'une  hémianopsie  latérale  homonyme,  elle  peut
avoir  concerné  le  territoire  carotidien  droit  ou  celui  de  l'artère  cérébrale  postérieure  droite,
orientant dans tous les cas vers une cause pouvant provoquer des AVC dans des territoires variés
(cardiopathie emboligène notamment).

F.  L'ECG  montre  l'existence  d'une  arythmie  cardiaque  par  fibrillation  atriale  :  il  s'agit  de  la  plus
fréquente  des  cardiopathies  emboligènes.  Elle  justifie  la  mise  en  route  d'une  anticoagulation
efficace en prévention secondaire.

Les  prescriptions  de  sortie,  tenant  compte  de  ces  nouvelles  données  étiologiques,  doivent
comporter :

un antivitamine K ;
une ordonnance pour réaliser des INR réguliers, à maintenir entre 2 à 3 ;
un antiarythmique (à discuter selon la tolérance et les résultats de l'ETT) ;
une statine (à discuter selon LDL­cholestérol) ;
une prescription de kinésithérapie.

Les recommandations sont les suivantes :

carnet d'anticoagulation à porter sur soi ;
autres conseils accompagnant les AVK (alimentation, attention aux autres médicaments…)
;
arrêt du tabac ;
prise régulière de pression artérielle ;
consultations de suivi organisées (généraliste/neurologue) ;
il ne faut pas oublier la dimension sociale de la prise en charge, avec mise à 100 % (AVC
avec handicap persistant) et soutien psychologique, éventuelles aides à domicile.

Cas clinique 8

Item 133 – Accidents vasculaires cérébraux
A.  Crise  épileptique  partielle  (motrice  ou  sensitive).  Les  arguments  en  faveur  sont  :  prodromes,
brutalité de la chute, morsure latérale de la langue, myalgies, confusion au décours de l'épisode.

B.  Ce  patient  présente  un  tableau  de  luxation  antéro­interne  de  la  tête  humérale.  L'examen  à
prescrire est une radiographie de l'épaule gauche de face et de profil.

C.  Le  syndrome  présenté  depuis  10  jours  est  une  hypertension  intracrânienne  (céphalées
d'intensité croissante à prédominance matinale, avec nausées, résistant au traitement antalgique
usuel).  On  cherche  à  l'examen  des  signes  de  focalisation  neurologiques  hémisphériques  et  un
œdème papillaire au fond d'œil.

D. Analyse du scanner cérébral (coupes axiales hémisphériques) :

sur le cliché sans injection (fig. 4A), hématome temporal droit et densité anormale du sinus
longitudinal supérieur ;
sur  le  cliché  injecté  (fig.  4B),  signe  du  delta  (prise  de  contraste  des  parois  du  sinus  avec
défect central lié à la présence d'un thrombus) ;

Analyse de l'IRM cérébrale (fig. 5) : hypersignal dans le sinus longitudinal supérieur et d'un sinus
latéral.
Le diagnostic retenu est donc celui de thrombophlébite cérébrale touchant deux sinus veineux.
Les facteurs qui peuvent avoir favorisé cette affection sont la déshydratation (safari récent, prise
de diurétique) et les soins dentaires récents (inflammation voire infection locale).

E. À l'interrogatoire, il faut rechercher :

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des antécédents personnels pertinents : affection générale, affection ORL ;
des antécédents personnels ou familiaux thrombotiques.
Les examens complémentaires à réaliser sont :
un  examen  ORL  soigneux  et  un  examen  stomatologique  (recherche  d'infection
locorégionale) ;
un bilan biologique : inflammatoire, immunologique ;
un bilan d'hémostase complet  (y  compris  anomalies  des  protéines  C,  S  et  anti­thrombine
III).

Les  autres  examens  à  la  recherche  d'une  affection  générale  dépendront  des  éléments
d'orientation de l'examen clinique.

F. Le patient est mis aux AVK pour 3 à 6 mois, avec INR visé entre 2 et 3. La prescription d'un
antiépileptique  est  indispensable,  au  moins  pour  plusieurs  mois,  du  fait  de  la  crise  épileptique
révélatrice. On prévoit l'éradication de tout foyer infectieux dentaire.
Les autres traitements dépendent de la cause éventuelle (maladie de système, etc.) en sachant
qu'une forte proportion de thrombophlébites cérébrales demeurent de cause inconnue.

Cas clinique 9

Item 133 – Accidents vasculaires cérébraux
A. Il s'agit d'un syndrome de Wallenberg gauche (avec syndrome sensitif alterne). Les arguments
supplémentaires  à  rechercher  sont  l'atteinte  des  dernières  paires  crâniennes  à  gauche  (avec
notamment des troubles de la déglutition) et un signe de Claude Bernard­Horner gauche.

B.  La  lésion  se  situe  au  niveau  du  tronc  cérébral,  plus  précisément  dans  la  fossette  latérale
gauche du bulbe.

C.  Il  s'agit  d'un  AVC  ischémique  dans  le  territoire  vertébrobasilaire  (plus  précisément  dans  le
territoire de l'artère cérébelleuse  inférieure  gauche,  qui  naît  de  la  terminaison  de  la  vertébrale).
Les  arguments  en  faveur  d'un  AVC  ischémique  de  ce  territoire  sont  :  l'installation  soudaine  des
troubles, l'amélioration progressive ultérieure, le fait que le déficit neurologique focal corresponde
à un territoire artériel (vertébrobasilaire).

D. La dissection de l'artère vertébrale gauche est hautement probable. En effet :

la patiente est jeune (la dissection est la première cause d'infarctus cérébral chez le sujet
jeune) ;
il existe un contexte traumatique ;
des signes locaux (cervicalgies) ont été observés ;
des signes neurologiques focaux retardés sont survenus.

E.  L'IRM  cérébrale  est  nécessaire  pour  confirmer  l'infarctus  cérébral  (notamment  séquences  de
diffusion et FLAIR). En général en effet, le scanner cérébral n'est pas assez sensible pour visualiser
un  infarctus  de  petite  taille  de  la  fosse  postérieure.  Pour  confirmer  la  dissection  artérielle,  on
réalisera :

un  écho­Doppler  cervical  :  élargissement  de  la  paroi  de  l'artère  vertébrale  et/ou
visualisation directe de l'hématome ;
une IRM cervicale en coupes axiales, pour visualisation directe de l'hématome ;
éventuellement  une  angio­RM  cervicale,  montrant  une  sténose  irrégulière  ou  une
occlusion,  évoquant  dans  ce  contexte  un  aspect  de  dissection.  Cet  examen  permettra  en
outre  de  dépister  d'autres  dissections  cervicales  associées  (fréquence  des  dissections
multiples) ;
l'angiographie  conventionnelle  n'est  plus  réalisée  aujourd'hui  que  dans  les  cas  douteux.
Lorsqu'elle  est  pratiquée,  elle  cherche  des  signes  de  dysplasie  fibromusculaire  artérielle,
facteur favorisant les dissections.

http://www.cen­neurologie.fr/2eme­cycle/casCliniques/reponses/index.phtml 7/32
12.01.2016 Collège des enseignants en Neurologie ­ Cas cliniques ­ réponses

F. Traitement par anticoagulants oraux pendant quelques mois, le temps de la guérison de la paroi
artérielle. L'INR cible est situé entre 2 et 3 (carnet de surveillance, recommandations habituelles
sous anticoagulants).
Interdiction de toute activité provoquant un effort (sport, etc.) jusqu'à cette guérison, ainsi que la
conduite  automobile.  Éviter  les  mouvements  brusques  cervicaux  (éventuellement,  port  d'un
collier­mousse).
Une fois la guérison constatée, il n'existe pas de contre­indication aux activités antérieures.

Cas clinique 10

Item 187 – Anomalies de la vision d'apparition brutale
A. Quatre diagnostics à évoquer en priorité dans ce contexte :

occlusion de l'artère centrale de la rétine ;
neuropathie optique ischémique antérieure ;
décollement de rétine ;
hémorragie rétinienne ou du vitré.

B. Informations à rechercher à l'interrogatoire :

mouches volantes (décollement rétinien) ;
céphalées (maladie de Horton) ;
manifestations transitoires neurologiques (troubles sensitivomoteurs, troubles du  langage)
en faveur d'AIT.

Informations à rechercher à l'examen clinique :

palpation des artères temporales (Horton) ;
abolition du réflexe photomoteur (occlusion de l'artère centrale de rétine) ;
rythme cardiaque et surtout souffle carotidien gauche (causes d'AVC).

C. Il faut réaliser en urgence :

des examens biologiques simples (VS, numération­plaquettes, TP­TCA) ;
un écho­Doppler cervical et un ECG.

D. Les anomalies au fond d'œil peuvent être variées et orienter le diagnostic de manière décisive :

visualisation du décollement de rétine ou de l'hémorragie (rétine, vitrée) ;
œdème papillaire (neuropathie ischémique) ;
artères  grêles  et  pâleur  rétinienne  sauf  la  macula  qui  prend  un  aspect  «  rouge  cerise  »
(occlusion de l'artère centrale de la rétine).

Cas clinique 11

Item 188 – Céphalée aiguë et chronique
A. Informations à recueillir par l'interrogatoire :

troubles visuels (Horton, glaucome…) ;
rupture de traitement de l'HTA ;
retentissement dans la vie quotidienne des céphalées (sommeil, absentéisme au travail…) ;

Informations à recueillir à l'examen clinique :

chiffres de pression artérielle ;
palpation des artères temporales ;
acuité visuelle.

B. Le diagnostic le plus probable est celui de céphalées psychogènes (dites de tension). En effet,
les arguments en faveur sont :

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les caractéristiques des céphalées : « en casque », chroniques, sans nausées ;
la raideur musculaire de la ceinture scapulaire associée ;
le terrain d'une personne jeune anxieuse, manifestement stressée.

C. Les céphalées psychogènes s'associent volontiers à d'autres types de céphalées, dans le cadre
de ce qu'on résume sous le terme de céphalées chroniques quotidiennes. Ces céphalées associées
sont :

les migraines, comme dans le cas présent. Le terrain anxieux est souvent partagé par ces
deux types de céphalées ;
les  céphalées  par  abus  d'antalgiques,  déclenchées  par  la  prise  immodérée  d'antalgiques
pendant  des  périodes  prolongées.  De  nombreux  médicaments  sont  susceptibles  de
provoquer ces céphalées, en particulier les dérivés de la codéine. Chez un patient souffrant
de céphalées psychogènes (donc quotidiennes), la prévention de ces céphalées passe par un
suivi strict des traitements.

D.  Le  traitement  réputé  le  plus  efficace  en  cas  de  céphalées  psychogènes  est  constitué  des
antidépresseurs tricycliques à petites doses (Laroxyl® par exemple, jusqu'à 50 à 60 mg le soir).
On  peut  y  adjoindre  des  anxiolytiques  à  petites  doses.  Une  psychothérapie  de  soutien  et  des
séances de relaxation sont souvent bénéfiques.
Enfin,  une  kinésithérapie  douce  (massages/physiothérapie)  portant  sur  les  muscles  douloureux
(ceinture scapulaire) soulage souvent les patients.

Cas clinique 12

Item 192 – Déficit neurologique récent
A.

En faveur d'une atteinte médullaire : niveau sensitif en cervical.
En faveur d'une atteinte intracrânienne sous­tentorielle : atteinte d'un ou plusieurs nerfs
crâniens  (syndrome  alterne  si  controlatérale  à  l'hémiparésie)  ou  incoordination
cérébelleuse.
En faveur d'une atteinte  intracrânienne  supra­tentorielle  :  atteinte  faciale  homolatérale  à
l'hémiparésie, trouble du langage, hémianopsie latérale homonyme droite.

B.  Le  scanner  révèle  une  hyperdensité  sanguine  capsulo­lenticulaire  gauche  :  on  retient  le
diagnostic  d'hématome  intraparenchymateux.  La  cause  la  plus  probable  en  est  l'HTA  :  la
localisation de l'hématome est hautement évocatrice.

C.  La  poussée  hypertensive  est  aujourd'hui  traitée  au­delà  de  180  mmHg  de  pression  artérielle
systolique  (la  baisse  systématique  de  la  pression  artérielle  est  en  cours  d’évaluation).  Il  faut
prescrire une surveillance rapprochée de la pression artérielle ou, à défaut, une prise de pression
toutes les 2 heures, pour traiter en cas d'élévation supplémentaire.

D. La patiente peut sortir si les conditions suivantes sont remplies :

réduction nette de l'hématome au scanner ;
environnement familial favorable ;
médecin traitant averti et motivé pour une surveillance régulière ;
kinésithérapie quotidienne à domicile.

Prescriptions :

traitement antihypertenseur (a priori par inhibiteur de l'enzyme de conversion et diurétique
thiazidique) ;
ordonnance de kinésithérapie ;
éventuellement ordonnance infirmière à domicile (toilette, aide au lever) ;
prise en charge à 100 % (AVC invalidant).

Conseils :

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lutte contre facteurs de risque :  arrêt  du  tabagisme  et  revoir  si  le  traitement  diabète  est
adapté ;
hygiène  stricte  du  membre  inférieur  droit  (à  cause  de  la  combinaison  déficit  moteur  +
diabète).

Surveillance à assurer par le médecin traitant :

prise de la pression artérielle au moins tous les 15 jours au début ;
vérifier l'amélioration du déficit sous kinésithérapie ;
surveillance  de  l'état  cutané  du  membre  inférieur  droit  et  vérification  de  l'absence
d'algoneurodystrophie.

Au plan général, guetter  une  éventuelle  dépression,  à  traiter  activement  car  elle  représente  un


frein à la rééducation.

E. Chez cette patiente hypertendue, avec scanner cérébral précoce ne montrant pas de nouvelle
lésion, il faut évoquer en premier lieu un nouvel AVC, cette fois ischémique et a priori  de  petite
taille. Une localisation thalamique est plus particulièrement suspectée.
Les examens à réaliser sont ceux communs à tous les infarctus cérébraux : biologie simple (TP­
TCA,  NFS­plaquettes),  ECG  et  écho­Doppler  cervical  en  urgence,  échocardiographie
transthoracique dans les 48 heures.
Il  s'agit  probablement  d'un  infarctus  lacunaire,  par  définition  de  petite  taille  :  cette  patiente
combine  les  deux  principaux  facteurs  de  risque  de  lipohyalinose  (maladie  des  petites  artères
intracérébrales) : hypertension artérielle et diabète.

Cas clinique 13

Item 199 – État confusionnel et trouble de conscience
A. Il s'agit d'un patient âgé de plus de 50 ans et d'hallucinations visuelles pures et polymorphes
(zoopsies)  sans  idée  d'influence.  On  ne  sait  pas  en  revanche  s'il  existe  ou  non  des  antécédents
psychiatriques  particuliers.  Les  principales  causes  métaboliques  d'agitation  confusionnelle  sont  :
hypoglycémie,  hypo­  et  hypernatrémie,  hypercalcémie,  et  les  principaux  troubles  endocriniens
(dysthyroïdie, hypercortisolisme).

B. Il faut suspecter immédiatement un delirium tremens, qui représente une urgence  médicale.
Les examens à demander rapidement sont : numération­plaquettes,  ionogramme  sanguin­urée­
créatinine,  glycémie,  VS,  ECBU,  hémocultures,  ECG,  toxiques  sanguins  et  urinaires,  alcoolémie,
gaz du sang (recherche d'intoxication au CO). Les premières prescriptions thérapeutiques sont les
suivantes  :  réhydratation  par  glucosé  5  %  en  IV  (au  moins  3  litres  par  jour)  avec
vitaminothérapie  B1  fortes  doses  +  B6  +  PP.  Il  faut  rassurer  le  patient,  le  laisser  en  lumière
tamisée, et prescrire un tranquillisant si besoin en IM (benzodiazépine voire neuroleptique). Une
surveillance rapprochée s'impose.

C. Calcul du score de Glasgow : 2 + 2 + 5 = 9. Il existe des signes déficitaires (de localisation)
neurologiques,  au  décours  d'un  épisode  qui  évoque  très  fortement  une  crise  épileptique  (sans
témoin  dans  sa  phase  initiale).  Ces  signes  doivent  faire  rechercher  une  lésion  hémisphérique
droite par imagerie cérébrale en urgence.

D.

Interprétation  du  cliché  :  hyperdensité  sanguine  extraparenchymateuse  et  biconcave


hémisphérique droite, caractéristique d'un hématome sous­dural récent. Il existe un effet
de  masse  sur  le  système  ventriculaire  homolatéral.  Dans  ce  contexte  de  traumatisme
crânien  récent,  il  faut  obtenir  par  ailleurs  des  clichés  en  fenêtre  osseuse,  à  la  recherche
d'une fracture.
Les deux facteurs sont l'alcoolisme chronique (qui favorise les hématomes intracrâniens) et
la chute récente.
Les  quatre  facteurs  sont  l'alcoolisme  (y  compris  son  sevrage),  les  troubles  métaboliques
(déshydratation),  les  modifications  médicamenteuses  (sevrage  en  benzodiazépines),
l'hématome sous­dural hémisphérique.

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12.01.2016 Collège des enseignants en Neurologie ­ Cas cliniques ­ réponses

Il  faut  assurer  un  transfert  d'urgence  en  service  de  neurochirurgie.  Dans  l'attente  du
transfert,  il  faut  une  surveillance  rapprochée  et  réaliser  le  bilan  préopératoire  (biologie
standard,  groupe,  RIA,  ECG).  En  neurochirurgie,  le  patient  sera  très  vraisemblablement
opéré pour évacuation de l'hématome, compte tenu de l'effet de masse.

E.  Il  s'agit  vraisemblablement  d'un  syndrome  subjectif  des  traumatisés  crâniens  (ou  sinistrose
post­traumatique) : plaintes multiples plus de 6 mois après le traumatisme crânien, dominées par
des céphalées, avec examens clinique et complémentaires normaux.
Le  traitement  de  ce  syndrome  est  difficile  :  il  faut  rassurer,  prescrire  des  antalgiques  usuels
(paracétamol…)  et  des  anxiolytiques  avec  limites  strictes  des  prises  journalières.  Il  faut  refuser
une  invalidité  dans  l'immédiat,  obtenir  une  consultation  psychiatrique  en  cas  de  syndrome
dépressif  associé  et  proposer  une  rééducation  pour  réentraînement  progressif  à  l'effort.  Tous  les
efforts doivent être concentrés sur le maintien d'une bonne insertion sociale et professionnelle.

Cas clinique 14

Item 230 – Comas non traumatiques
A. À l'arrivée du SAMU : score de Glasgow = 2 + 2 + 2 soit 6. Ce score aux urgences est passé à
3  +  4  +  4  =  13.  La  présence  d'une  extension  du  membre  inférieur  gauche  fait  suspecter  une
souffrance de décortication, localisée à l'hémisphère droit, d'autant que le réflexe cutané plantaire
gauche n'était pas en flexion comme à droite.

B. Plusieurs éléments cliniques supplémentaires doivent être recherchés. Les plus importants sont
:

haleine évoquant une intoxication alcoolique ;
auscultation cardiopulmonaire (foyer de crépitants, cardiopathie) ;
recherche d'un astérixis (encéphalopathie hépatique ou respiratoire) ;
recherche  d'une  raideur  méningée  (systématique  devant  tout  coma,  a  fortiori  en  cas  de
fièvre).

C. Pour expliquer une telle différence (score de Glasgow passant de 6 à 13 en quelques dizaines de
minutes), il faut imaginer une cause de coma rapidement réversible. Ceci se rencontre en cas de :

coma toxique ou métabolique (y compris l'hypoglycémie, normalisée par le SAMU) ;
crise épileptique.

Il  est  probable  ici  que  l'hypoglycémie  a  participé  au  coma.  D'autres  causes  toxiques  ou
métaboliques surajoutées sont possibles (hypoxie du fait de l'encombrement, possible alcoolisme
chez  ce  patient  désociabilisé).  Néanmoins,  l'existence  de  signes  de  souffrance  hémisphérique
droite initialement fait évoquer en priorité une lésion cérébrale responsable d'une crise épileptique
sur éventuelle lésion cérébrale droite.

D. Dans ce contexte, vous devez prescrire :

une radiographie pulmonaire au lit (recherche d'une pneumopathie) ;
un  scanner  cérébral  sans  injection,  indispensable  compte  tenu  des  signes  de  souffrance
hémisphérique  droit  observés  par  le  SAMU  (décortication,  asymétrie  des  cutanés
plantaires).

Les  examens  biologiques  à  prescrire  sont  :  numération­plaquettes,  ionogramme  sanguin­urée­


créatinine, glycémie,  VS,  ECBU,  hémocultures,  ECG,  toxiques  sanguins  et  urinaires,  alcoolémie,
gaz du sang avec recherche d'intoxication au CO.

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12.01.2016 Collège des enseignants en Neurologie ­ Cas cliniques ­ réponses

E.  Le  cliché  d'IRM  (séquence  pondérée  en  T1,  avec  injection  de  gadolinium)  montre  une  lésion
corticale arrondie frontale droite, prenant le contraste en périphérie. La découverte de cette lésion
permet  de  retenir  le  diagnostic  de  coma  épileptique.  Un  traitement  antiépileptique  est  prescrit
pour  éviter  de  nouvelles  crises  (par  exemple,  Rivotril®  en  IV  relayé  par  du  Trileptal®  ou  de  la
Dépakine®per os).
Cette lésion évoque soit un abcès cérébral (bactérien ou parasitaire), soit une métastase cérébrale
:

abcès : recherche d'endocardite, de voyage en pays endémique pour la cysticercose, etc. ;
métastases  :  recherche  d'une  lésion  primitive  (pulmonaire  notamment  chez  ce  patient
fumeur).

Cas clinique 15

Item 235 – Épilepsies de l'enfant et de l'adulte
A. Cette fillette présente des absences typiques, c'est­à­dire une rupture du contact à début et fin
brusque,  sans  souvenir.  Les  mouvements  des  mains  ou  de  la  langue  correspondent  à  des
automatismes. Ces absences sont une des formes les plus fréquentes de crises généralisées.
L'épisode de chute avec quelques clonies bilatérales est une crise généralisée tonicoclonique isolée,
avec confusion au décours.
Des crises généralisées de sémiologie différente peuvent se combiner, comme c'est le cas ici.

B. La fréquence des crises impose de débuter  un  traitement,  qui  doit  être  efficace  sur  les  crises
généralisées.  Les  médicaments  de  première  intention  pour  ce  type  de  crises  sont  soit  la
Dépakine® (valproate de sodium), soit le Lamictal® (lamotrigine).
Le Zarontin® est efficace sur les absences mais d'intérêt moindre pour les crises tonico­cloniques.

C.  Les  deux  crises  sont  survenues  dans  des  conditions  bien  particulières  :  dette  en  sommeil
certaine, doute sur une alcoolisation et/ou prise de stupéfiants. Il n'y a donc pas lieu de changer
de  traitement.  La  consultation  est  néanmoins  l'occasion  d'expliquer  les  conséquences  de  sa
maladie épileptique pour sa vie quotidienne :

le  traitement  n'empêche  pas  à  lui  seul  toutes  les  crises  et  une  bonne  hygiène  de  vie  est
indispensable : sommeil régulier et suffisant, interdiction de l'alcool ou de stupéfiants ;
penser  à  l'orientation  professionnelle  future,  car  il  faut  éviter  les  métiers  «  à  risque  »
(engins mécaniques, travail en hauteur, etc.) ;
informer  sur  les  risques  tératogènes  du  traitement  :  une  grossesse  sera  possible  mais
préparée et sous surveillance (cf. réponse E). En attendant, une contraception efficace est
nécessaire (la Dépakine® et le Lamictal® sont compatibles avec la prise de pilule).

Il faut également vérifier que la dose de médicament est adaptée au poids. En cas de doute sur
l'observance, faire pratiquer un dosage du médicament si possible (pour la Dépakine®, pas pour le
Lamictal®).

D. Il faut expliquer à cette jeune fille qu'il ne faut surtout pas passer son permis de conduire en
niant  son  épilepsie.  En  cas  d'accident,  en  effet,  elle  risquerait  de  ne  pas  être  couverte  par  son
assurance.
Pour un épileptique, conduire est possible, à condition d'avoir une maladie bien équilibrée sous un
traitement bien mené. Dans tous les cas, il faut passer devant la commission médicale du permis
de conduire, qui délivre l'autorisation.

E.  Cette  jeune  femme  continue  à  faire  des  crises,  dans  des  circonstances  particulières,  qui
suffisent à affirmer qu'un traitement doit être maintenu, même avec un désir de grossesse. Il faut
par conséquent :

trouver la dose minimale de traitement antiépileptique ;
mettre en route une supplémentation en acide folique plusieurs mois avant la grossesse (à
poursuivre au moins pendant le premier trimestre), pour réduire le risque tératogène ;
prévenir la patiente qu'une surveillance échographique sera organisée afin de détecter une
éventuelle malformation ;

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12.01.2016 Collège des enseignants en Neurologie ­ Cas cliniques ­ réponses

rassurer enfin cette jeune femme sur le risque absolu très faible de malformation (même si
le risque relatif est augmenté).

Cas clinique 16

Item 261 – Maladie de Parkinson
A. Arguments cliniques :

pathologie d'installation progressive ;
existence d'un syndrome parkinsonien avec :
bradykinésie ;
tremblement de repos ;
asymétrie de la symptomatologie parkinsonienne ;
absence de signes atypiques (« drapeaux rouges »).

Origine iatrogène exclue.

B. Traitements préconisés :

monothérapie par agoniste dopaminergique compte tenu du jeune âge du patient (< 65–
70 ans) afin de retarder l'apparition des complications motrices [aucun point pour réponse
« monothérapie par L­dopa ou association d'emblée de L­dopa et agoniste dopaminergique
»] ;
coprescription  par  dompéridone  pour  minimiser  les  effets  secondaires  des  agonistes
dopaminergiques ;
alternative : monothérapie par inhibiteur de la monoamine oxydase B.

Effets secondaires en cas de traitement par agonistes dopaminergiques :

nausées, vomissements, baisse de tension ;
somnolence ;
prise de poids, œdèmes des membres inférieurs ;
troubles du comportement.

C.  Éléments  cliniques  :  il  s'agit  d'une  akinésie  de  fin  de  dose.  Il  existe  plusieurs  options
thérapeutiques :

fractionnement  du  traitement  par  lévodopa  et  augmentation  de  la  posologie  journalière  :
rapprochement des prises avec ajout d'une prise supplémentaire ;
association d'un inhibiteur de la COMT (entacapone) ;
augmentation de la posologie de l'agoniste dopaminergique ;
association d'un inhibiteur de la monoamine oxydase B.

D. Éléments cliniques :

dans le contexte de signes axiaux : stade du déclin de la maladie de Parkinson ;
autres signes axiaux :
dysarthrie ;
troubles de déglutition ;
troubles de la posture (camptocormie, position antéfléchie) ;
troubles de l'équilibre postural avec chutes.

E. Éléments cliniques : délire ou épisode confusionnel induit par traitement dopaminergique.

Hospitalisation.
Examen neurologique : recherche d'un signe de focalisation.
Examen  général  :  recherche  d'une  déshydratation,  d'un  foyer  infectieux,  d'un  fécalome,
d'un globe vésical ou d'un trouble métabolique.
Bilan biologique : NFS, urée, créatinémie, ionogramme, VS, CRP.
TDM si signes de focalisations ou notions de chute(s) récente(s).
Diminution progressive du traitement dopaminergique. Arrêt de l'agoniste dopaminergique.

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Si persistance des troubles malgré la diminution du traitement dopaminergique : instauration d'un
traitement neuroleptique par clozapine nécessitant une surveillance étroite de la  numération  en
raison du risque d'agranulocytose.

Cas clinique 17

Item 262 – Migraine et algies de la face
A.  On  évoque  en  priorité  une  migraine  avec  aura.  Les  arguments  cliniques  en  faveur  sont  :  la
présence d'une marche migraineuse, la présence de phosphènes, la topographie des paresthésies
(chéiro­orales).

B. Les diagnostics différentiels à évoquer sont :

un accident ischémique transitoire, à évoquer sur la brutalité du début des troubles et les
troubles  sensitifs  unilatéraux.  L'extension  «  en  marche  »  des  troubles  et  la  présence  de
phénomènes positifs (phosphènes) vont en fait contre cette hypothèse.
une crise épileptique partielle peut être évoquée du fait de l'extension « en marche », mais
la durée des épisodes est longue.

C.  Il  s'agit  de  migraines  sans  aura.  Les  arguments  en  faveur  sont  le  siège  de  la  céphalée
(hémicrânie),  son  caractère  pulsatile,  les  signes  associés  (vomissements,  photophobie)  et  son
intensité.

D.  On  peut  citer  de  nombreux  antalgiques  non  spécifiques,  à  essayer  en  première  intention  :
aspirine à fortes doses (500 à 1 000 mg), AINS, paracétamol… 

Les médicaments spécifiques de la migraine sont :

les dérivés de l'ergot de seigle ;
les triptans, qui sont souvent prescrits après échec des traitements non spécifiques.

Pour  ces  médicaments  spécifiques,  il  ne  faut  pas  dépasser  la  dose  quotidienne  prescrite  et  en
aucun cas les associer.

E. Il est logique de proposer, étant donné la fréquence actuelle des crises, un traitement de fond
de la migraine. Chaque molécule doit être prescrite en monothérapie, pendant au moins 2 mois à
dose  efficace.  On  privilégiera  les  médicaments  dits  majeurs,  pour  lesquels  des  essais
thérapeutiques méthodologiquement bien menés ont montré l'efficacité.

Enfin,  il  ne  faut  pas  négliger  les  traitements  non  médicamenteux,  tels  que  la  relaxation  et
l'éradication des facteurs favorisants les crises migraineuses, variables d'une personne à l'autre.

Cas clinique 18

Item 301 – Déficit moteur et/ou sensitif des membres
A. La distribution du déficit moteur :

• prédominance du déficit moteur sur les muscles raccourcisseurs aux membres inférieurs
et extenseurs aux membres supérieurs en cas d'atteinte centrale ;
• équivalence du déficit sur les agonistes et antagonistes en cas d'atteinte périphérique.
L'étude des réflexes tendineux : exagérés, polycinétiques et/ou diffusés, augmentation de
la zone réflexogène, en cas d'atteinte centrale ; abolis en cas d'atteinte périphérique.
L'étude  du  tonus  en  cas  d'atteinte  centrale  (spasticité),  hypotonie  en  cas  d'atteinte
périphérique.
Recherche  de  réflexes  pathologiques  :  signe  de  Babinski  aux  membres  inférieurs  ou  de
Hofmann aux membres supérieurs, traduisant une atteinte centrale.
L'étude de la sensibilité thermoalgique, de l'arthokinésie et de la pallesthésie.
Présence  de  troubles  vésicosphinctériens  (dys­synergie  vésicosphinctérienne)  en  cas
d'atteinte médullaire centrale.

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B. Atteinte centrale compte tenu de la vivacité des réflexes, évoquant un syndrome pyramidal.

Atteinte médullaire cervicale probable compte tenu de l'atteinte aux quatre membres.

C. Une IRM médullaire (cervicale) à la recherche d'une lésion expliquant l'atteinte centrale.

D.  Il  s'agit  alors  d'une  atteinte  du  système  nerveux  périphérique.  Devant  le  déficit  moteur  des
quatre membres d'installation aiguë et des réflexes tendineux abolis : syndrome de Guillain­Barré
ou polyradiculonévrite aiguë.

E.

LCS : protéinorachie augmentée sans augmentation de la cellularité.
ENMG : présence de blocs de conduction nerveuse proximaux et/ou distaux.

F.

Hospitalisation, à proximité d'une réanimation.
Mise en condition : pose d'une voie veineuse périphérique, prise des constantes.
Soluté isotonique (type PG5 % ou sérum physiologique) en garde­veine.
Apports oraux possibles après évaluation de l'absence de la déglutition.
Immunoglobulines polyvalentes par voie IV.
HBPM préventive.
Mise en place d'une prise en charge de kinésithérapie.
Surveillance : clinique (essentiellement neurologique, de l'extension du déficit, de la sphère
oropharyngée  et  de  la  respiration  avec  un  comptage  en  expiration)  et  biologique
(ionogramme sanguin et fonction rénale surtout).

Cas clinique 19

Item 265 – Neuropathies périphériques
A. Syndrome du canal carpien bilatéral car topographie du nerf médian avec atteinte sensitive et à
un moindre degré (asymptomatique) motrice.
Électromyogramme.
En cas d'atteinte modérée (sans précision), proposer un traitement par infiltration au poignet de
corticoïdes  avec  surveillance  clinique  et  électrique  à  trois  mois.  Proposer  de  diminuer  dans  la
mesure du possible les traumatismes favorisés par le travail.
En cas d'atteinte motrice confirmée (signes neurogènes) : intervention sur le ligament annulaire
du carpe pour libérer le nerf médian.

B. Polyneuropathie sensitivomotrice à prédominance sensitive.
Existence de manifestations dysautonomiques peu marquées (cf. question E).

Antécédents :

personnel  :  diabète,  alcool,  insuffisance,  rénale,  troubles  endocriniens,  prise  de


médicaments neurotoxiques, infections connues (VIH, VHC) sources de polyneuropathies ;
familiaux : manifestations identiques dans la famille.

Traitement  antalgique  par  antidépresseurs  tricycliques  (valable  aussi  :  antiépileptiques  ou


benzodiazépines).

C. Électromyogramme.
Polyneuropathie  axonale  marquée  par  une  diminution  de  l'amplitude  des  potentiels  moteurs  et
sensitifs des membres inférieurs sans anomalie des vitesses de conduction nerveuse, des latences
distales ou des ondes F. Syndrome du canal carpien bilatéral  avec  anomalies  axonales  des  nerfs
médians.

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D. Recherche de diabète, insuffisance rénale, anomalies hépatiques évocatrices de consommation
alcool,  sérologies  VIH,  hépatite  B  et  C,  recherche  de  dysthyroïdie  (TSH),  dosage  vitamine  B12,
folates,  immunofixation  des  immunoglobulines  avec  dosage  pondéral  des  IgG,  IgA,  IgM,
autoanticorps anti­noyaux.
Dans  un  deuxième  temps,  biopsie  de  glandes  salivaires  à  la  recherche  d'un  syndrome  de
Gougerot­Sjögren ou d'une amylose.
Dans  un  troisième  temps,  biopsie  neuromusculaire  à  discuter  pour  la  recherche  d'amylose  et
recherche d'une mutation du gène de la transthyrétine sans biopsie.

E.  Manifestations  dysautonomiques  à  type  d'hypotension  orthostatique  s'intégrant  dans  une


polyneuropathie dysautonomique.
ECG et mesure de la pression artérielle couché et debout au mieux par un tilt­test.
Ajouter des antiépileptiques au traitement par antidépresseurs.
Les manifestations dysautonomiques dans le cadre d'une neuropathie sensitive familiale, associée
à un canal carpien chez un patient portugais font évoquer le diagnostic de neuropathie amyloïde
(foyer de haute prévalence).

Cas clinique 20

Item 45 – Complications neurologiques de l'alcoolisme
A. Encéphalopathie de Gayet­Wernicke sur :

le terrain : alcoolisme chronique et antécédent de gastrectomie (carence vitaminique) ;
la clinique : syndrome confusionnel, syndrome cérébelleux, paralysie oculomotrice ;
le contexte : perfusion de glucosé seul sans vitamine B à l'entrée.
Hématome sous­dural chronique sur :
le terrain : alcoolisme  chronique,  chutes  passant  inaperçues,  plaie  du  cuir  chevelu,
prise d'AVK.
la clinique : dégradation progressive de la conscience sans signe focal ;

B.

INR, TP, TCA : surdosage aux AVK ?
Ionogramme  sanguin,  urée,  créatinine  :  recherche  de  déshydratation/hyponatrémie
expliquant les troubles de vigilance.
Pyruvicémie (dosage sanguin de la vitamine B1) qui ne doit pas faire différer le traitement.

C. Atrophie cérébelleuse, en lien avec l'éthylisme chronique.

D.  Encéphalopathie  de  Gayet­Wernicke.  Bon  pronostic  si  traitement  rapide  par  vitamine  B1
parentérale. Évolution défavorable possible vers un syndrome de Korsakoff.

E.

État  dépressif  :  dépression  secondaire  à  l'alcoolisme,  dépression  de  sevrage  après  3


semaines de sevrage, dépression tardive (dans le mois qui suit le sevrage).
Troubles anxieux : prédisposant à l'alcoolisme ou favorisés par l'alcool.
Délires  alcooliques  chroniques  :  idées  délirantes  post­oniriques,  hallucinose  des  buveurs,
psychose hallucinatoire chronique, délire paranoïaque des buveurs.
Idées  suicidaires  :  l'alcool  est  désinhibiteur  et  peut  favoriser  les  passages  à  l'acte  ;  le
sevrage peut également être une période de risque suicidaire.
Trouble du caractère : désintérêt pour l'entourage, irritabilité, impulsivité.

Cas clinique 21

Item 62 – Troubles de la marche et de l'équilibre, chutes chez le
sujet âgé
Item 201 – Évaluation de la gravité et recherche des
complications précoces chez un traumatisé craniofacial

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A.

Polyarthrose.
Hypotension orthostatique favorisée par le traitement bêtabloquant et diurétique.
Capacités visuelles limitées.
Risque d'hypoglycémie induite par le traitement antidiabétique.
Risque de complication hémorragique cérébrale chez ce patient sous anticoagulant.

B. Sur le plan neurologique, le patient a un  trouble  de  vigilance,  un  trouble  de  la  posture  et  de
l'équilibre  fragilisant  la  marche,  un  possible  syndrome  pyramidal  de  l'hémicorps  gauche,  sans
signes  cérébelleux,  une  rigidité  oppositionnelle,  à  prédominance  gauche.  L'ensemble  est
compatible avec un syndrome frontal gauche.
L'anomalie pupillaire évoque une atteinte intrinsèque du nerf oculomoteur droit.

C.

Ionogramme sanguin et calcémie : recherche de signes de déshydratation, d'hyponatrémie,
d'hypercalcémie, susceptibles d'entraîner des troubles de vigilance et, par là, des chutes.
Glycémie  à  jeun  et  hémoglobine  glycosylée  :  recherche  d'une  hypoglycémie  pouvant
entraîner  des  malaises,  troubles  de  vigilance  et  chutes  ;  recherche  d'un  déséquilibre  du
diabète pouvant fragiliser ce patient âgé.
NFS : recherche d'une anémie, qui, quelle qu'en soit la cause, peut favoriser une faiblesse
de l'état général, une hypotension et, par là, les chutes.
ECG  :  recherche  d'un  bloc  auriculoventriculaire,  qui  peut  être  favorisé  par  la  prise  du
diltiazem et entraîner une hypotension et des chutes.
Scanner cérébral sans  injection  :  recherche  d'un  hématome  intraparenchymateux  fronto­
préfrontal gauche  et,  surtout,  d'un  hématome  sous­dural  frontal  gauche  chez  ce  patient
qui a fait plusieurs chutes dont certaines traumatisantes.

D. L'hématome sous­dural frontal gauche, favorisé par le traitement anticoagulant et les chutes
répétées  avec  possible  traumatisme  crânien  lors  des  chutes.  Le  tableau  neurologique  est  en
faveur de cette hypothèse, avec syndrome frontal gauche, y compris l'atteinte pupillaire droite qui
peut  traduire  un  effet  de  masse  supratentoriel  gauche  produit  par  l'hématome  sous­dural,  avec
début  d'engagement  temporal  gauche,  refoulant  le  mésencéphale  gauche,  ce  qui  entraîne  une
compression du nerf oculomoteur droit.

E.

Correction des troubles hydroélectrolytiques s'ils existent.
Modification du traitement médicamenteux s'il y a un effet iatrogène : arrêt du propranolol
et/ou  du  furosémide,  réduction  du  diltiazem,  modification  du  traitement  antidiabétique,
réduction du traitement anticoagulant.
Surtout, évacuation chirurgicale de l'hématome sous­dural chronique en urgence, si celui­ci
est  volumineux  et  responsable  d'une  hypertension  intracrânienne  avec  risque
d'engagement temporal  ;  ceci  implique  temporairement  d'annuler  l'effet  anticoagulant  de
l'acénocoumarol par l'administration de vitamine K, de prescrire en postopératoire des doses
modérées d'héparine de bas poids moléculaire pendant plusieurs jours avant de reprendre
ultérieurement le traitement antivitamine K.

Cas clinique 22

Item 63 – Confusion et démence chez le sujet âgé
A. Apragmatisme, clinophilie, insomnie, aboulie, ralentissement psychomoteur, incurie.

B.  Un  syndrome  démentiel  :  âge  du  patient,  absence  d'antécédent  psychiatrique,  diminution  de
l'attention,  troubles  mnésiques,  troubles  du  comportement  (rosiers),  inversion  du  rythme
nycthéméral, incurie.

C.

Scanner  cérébral  sans  et  avec  injection  à  la  recherche  d'une  atrophie  corticale

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12.01.2016 Collège des enseignants en Neurologie ­ Cas cliniques ­ réponses

(argumentant  une  démence  dégénérative),  d'une  tumeur  cérébrale  (volumineux


méningiome, par exemple).
Biologie usuelle (NFS, CRP).
Biologie thyroïdienne (T3, T4, TSH) à la recherche d'une hypothyroïdie.

D'autres examens pourraient être indiqués en fonction des résultats de ceux figurant ci­dessus.

D.

Traitement antidépresseur d'épreuve afin d'essayer de faire la part de ce qui revient à une
possible  dépression  et  ce  qui  relève  de  la  démence.  Traitement  instauré  en  ambulatoire,
après s'être assuré d'un risque suicidaire modéré.
IRS  (inhibiteurs  de  la  recapture  de  la  sérotonine)  ou  Effexor®  à  posologie  suffisante
(réévaluée à 1 mois), pendant au moins 2 mois.
Traitement  sédatif  le  soir  au  coucher  :  hypnotique  (en  évitant  si  possible  les
benzodiazépines car risque de confusion).

E. L'évaluation se fait à 1 mois (avec augmentation de la posologie si besoin) et 2 mois après la
modification du traitement. Les éléments de cette évaluation sont :

l'examen psychiatrique : recherche de la régression des symptômes dépressifs ;
le Mini Mental Status : amélioration du score.

F. Maladie d'Alzheimer en raison de :

l'âge ;
l'absence d'efficacité du traitement antidépresseur ;
l'apraxie de l'habillage ;
la prosopagnosie ;
l'aggravation progressive.

G. À court terme :

mesure de protection des biens ;
traitements sédatifs, en utilisant les doses les plus faibles possible ;
anticholinestérasiques centraux en fonction des scores de MMS ;
aide humaine et technique de maintien à domicile et stimulation intellectuelle.

À moyen terme : évaluer avec la famille les projets possibles (maintien à domicile, placement).

Cas clinique 23

Item 122 – Polyradiculonévrites aiguës
A. Ponction lombaire à la recherche d'une augmentation isolée de la protéinorachie confirmant le
diagnostic probable de polyradiculonévrite aiguë de Guillain­Barré.
Sérologies des principaux virus neurotropes (en particulier VIH).
Bilan biologique standard.
À distance de quelques jours, EMG (car souvent normal initialement) : recherche d'une atteinte
démyélinisante diffuse des nerfs périphériques.

B.  Détresse  respiratoire  par  atteinte  des  muscles  respiratoires,  notamment  du  diaphragme  :
évaluation du temps d'apnée.
Encombrement bronchique par atteinte des muscles expiratoires : évaluation de l'efficacité de  la
toux.
Pneumopathie d'inhalation : évaluation clinique de la déglutition, recherche d'une diplégie faciale
et d'une atteinte des dernières paires crâniennes.
Embolie pulmonaire à partir d'une thrombophlébite des membres inférieurs.
Dysautonomie végétative : surveillance pouls, pression artérielle (scope).
Ce  patient  doit  être  hospitalisé  dans  un  service  de  réanimation  (évolution  très  rapide  faisant
craindre l'atteinte respiratoire imminente).

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C. Atteinte des nerfs qui conduisent l'influx de la moelle spinale aux muscles. Cette atteinte est
peut­être  liée  à  une  réaction  anormale  de  l'organisme  à  une  infection  virale.  Son  type  exact
pourra être précisé par des examens électriques dans un certain temps. Le risque  immédiat  est
que la paralysie atteigne les muscles de la respiration ou de la déglutition. C'est pour cela qu'il doit
être hospitalisé en réanimation. Il est possible qu'il faille le placer sous ventilation artificielle dans
les  prochains  jours.  Un  traitement  va  être  mis  en  place  pour  limiter  l'évolution  naturelle  de  la
maladie mais le déficit va malgré tout sans doute s'aggraver dans les prochaines heures et jours.
Après une phase difficile et éprouvante pour lui, dont on ne peut pas prévoir la durée, la maladie
va régresser et il va probablement en guérir sans séquelles.

D.

Escarres : retournements, matelas adapté, surveillance points d'appui, pas de macération,
alimentation, hydratation.
Ankylose articulaire : mobilisation passive, installation correcte, postures.
Amyotrophie : mobilisation active quand elle sera possible.
Phlébite : contention, HBPM, mobilisation passive ;
Encombrement bronchique : kinésithérapie respiratoire de drainage.
Hypercalciurie et hypercalcémie : surveillance, diurèse suffisante.

E.

Récupération  des  amplitudes  articulaires  de  la  cheville  droite,  maintien  ailleurs  :
mobilisation passive, posture anti­équin.
Amélioration de la force musculaire : travail de renforcement musculaire analytique.
Acquisition  d'un  équilibre  assis,  puis  debout  :  verticalisation  progressive,  travail  selon  les
niveaux d'évolution motrice.
Autonomie  de  déambulation  :  reprise  de  la  marche  dans  les  barres,  déambulation  en
fauteuil en attendant.
Autonomie de manipulation et dans les actes de la vie quotidienne : ergothérapie.

Cas clinique 24

Item 146 – Tumeurs intracrâniennes
A. Syndrome d'hypertension intracrânienne. Car :

céphalées d'aggravation progressive ;
vomissements ;
paralysie du VI gauche (sans valeur localisatrice).

B. En urgence :

hospitalisation ;
fond d'œil : recherche d'œdème papillaire ;
imagerie  cérébrale  :  scanner  cérébral  et/ou  IRM  si  disponible  sans  et  avec  injection  de
gadolinium ;
traitement symptomatique par corticoïdes à fortes doses, Solumédrol® par exemple.

C. Le processus expansif actuel faisant suite au bout de quelques années à des crises d'épilepsie
généralisées inexpliquées suggère l'existence d'une :

tumeur ;
gliale ;
initialement de bas grade ;
et actuellement évolutive.

D. On cherche à :

localiser la tumeur :
intraparenchymateuse ;
probablement frontale ;

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12.01.2016 Collège des enseignants en Neurologie ­ Cas cliniques ­ réponses

droite ;
préciser ses caractéristiques :
hyposignal T1 et hypersignal T2 à l'IRM ;
hypodensité au scanner ;
calcifications ;
mal limitée ;
réhaussement après injection de produit de contraste ;
nécrose ;
effet de masse ;
œdème périlésionnel ;
diagnostiquer des complications :
signes d'engagement temporal ou sous­ falcoriel ;
hémorragie ;
hydrocéphalie.

E.  La  survenue  d'une  première  crise  chez  un  patient  adulte  justifie  la  réalisation  systématique
d'une IRM cérébrale sans et avec injection de gadolinium à la recherche d'un processus expansif.

F. Prise en charge neurochirurgicale.
Nécessité d'obtenir une histologie (certitude diagnostique).
Possibilité  d'action  immédiate  (à  visée  décompressive  :  effet  de  masse,  hypertension
intracrânienne).
Implications pronostiques : la résection radicale améliore durée et qualité de vie.

G. Prise en charge multidisciplinaire.

Traitement symptomatique :
corticoïdes, à la dose minimale efficace ;
antiépileptiques.
Prise en charge psychologique.
Traitement étiologique :
chirurgie : exérèse de la tumeur la plus complète possible, quand c'est possible ;
radiothérapie ;
chimiothérapie.

H. IRM cérébrale :

coupe axiale ;
en séquence T1 ;
avec injection de gadolinium.

Prises de contraste :

péri­ventriculaires ;
au niveau des deux cornes frontales ;
évoquant une méningite tumorale.

Réaliser une ponction lombaire à la recherche de cellules malignes.

Cas clinique 25

Item 188 – Céphalée aiguë et chronique
A. Neuropathie optique ischémique antérieure aiguë gauche. Maladie de Horton très probable sur :

âge (75 ans) ;
céphalées ipsilatérales au trouble visuel ;
fébricule.

B.

Amaurose transitoire précessive.

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12.01.2016 Collège des enseignants en Neurologie ­ Cas cliniques ­ réponses

Altération de l'état général.
Induration ou abolition du pouls de l'artère temporale gauche.
Signe du peigne.
Scapulalgies (polyarthrite pseudo­rhizomélique associée).

C.

CRP, très élevée (> 100).
Angiographie à la fluorescéine : fluorescence papillaire tardive du secteur atteint, défaut de
remplissage choroïdien péri­papillaire.
Biopsie de l'artère temporale  gauche  :  artérite  gigantocellulaire  (granulome  inflammatoire
de la paroi de l'artère avec rupture des lames élastiques et cellules géantes multinucléées).

D.

Corticothérapie immédiate (sans attendre le résultat de la biopsie).
Posologie : 1 mg/kg par jour.
Régime  sans  sel,  supplémentation  potassique,  calcique  et  vitaminique  D,  pansement
gastrique.
Surveillance  de  la  CRP  chaque  semaine  et  diminution  de  la  corticothérapie  dès
normalisation de la CRP.
Traitement par AVK associé (discuté).

Cas clinique 26

Item 201 – Évaluation de la gravité et recherche des
complications précoces chez un traumatisé craniofacial
A.  Signaliser  ou  faire  signaliser  l'accident,  éviter  le  sur­accident.  Ne  pas  mobiliser  le  patient.
Comprimer la plaie du cuir chevelu. Appeler le 15.

B. Rachis complet. Échographie abdominale. Bilan préopératoire (ECG, biologie).

C.  Hématome  extradural  pariétotemporal  droit,  avec  effet  de  masse  majeur  (disparition  du
ventricule  gauche,  déviation  des  structures  médianes).  Transfert  en  neurochirurgie  pour
intervention en très grande urgence.

D. Score de Glasgow = 14 (E4, M6, V4).

Objectifs de rééducation :

prévenir  l'installation  de  complications  orthopédiques  (diminution  des  amplitudes


articulaires),  cutanées  (escarres),  thromboemboliques  (phlébite),  cardiovasculaires
(désadaptation à l'orthostatisme) ;
évaluer les possibilités d'alimentation orale ;
rétablir une communication orale, évaluer l'orientation dans le temps et dans l'espace ;
donner des repères, favoriser la présence de la famille ;
rechercher les causes possibles de douleurs et les traiter ;
obtenir une station assise ;
évaluer les troubles moteurs à droite, assurer une mobilisation passive puis active aidée, si
une motricité apparaît.

E.

Évaluation du langage :
compréhension : possibilités de désignation, exécution d'ordres simples et complexes
;
expression : dénomination, construction de phrases.
Évaluation de l'orientation temporelle et spatiale.
Évaluation de la mémoire à court terme (répétition immédiate de trois mots), à long terme
(répétition des trois mots en fin d'examen).
Évaluation  des  praxies  idéatoires  et  idéomotrice  (réalisation  d'un  geste)  et  constructive

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12.01.2016 Collège des enseignants en Neurologie ­ Cas cliniques ­ réponses

(dessin d'une maison, d'une figure géométrique).
Recherche des éléments d'un syndrome frontal : observation du comportement, recherche
d'un  grasping  ou  de  réflexes  archaïques,  recherche  de  persévérations,  exploration  du
raisonnement  (problème  arithmétique  simple)  et  du  jugement  (critique  d'histoires
absurdes).
Certaines de ces évaluations peuvent être réalisées dans le cadre du test du MMS.

F. Déclenchement d'une procédure de tutelle, qui nécessite la rédaction :

d'un certificat médical ;
d'une demande de la part de la famille.

Cas clinique 27

Item 209 – Malaise, perte de connaissance, crise comitiale chez
l'adulte
A. Syncope vagale en raison de la durée brève (perte de conscience durant 5 minutes et reprise
de  conscience  en  5  minutes  également),  prodromes  riches  et  évocateurs.  La  blessure,  due
simplement à la chute, la perte d'urine, due au fait que la vessie était pleine pendant la perte de
conscience,  les  quelques  clonies  et  la  révulsion  oculaire  (traduisant  une  petite  souffrance
neuronale  diffuse  d'origine  ischémique)  peuvent  s'observer  au  cours  d'une  syncope  par  ailleurs
typique (syncope dite convulsivante).

B. En toute rigueur, pas d'examens complémentaires, car c'est typiquement une syncope vagale.
En pratique, biologie usuelle et ECG parce que le patient est aux urgences.

C.

A : scanner sans injection :

hypodensité frontale gauche interne, sous­corticale, avec en son centre une hyperdensité
spontanée, donc vraisemblablement du sang ;
discret effet de masse sur la corne frontale du ventricule latéral gauche.

B  :  scanner  avec  injection  :  mêmes  constatations,  mais  effet  de  masse  un  peu  plus  net  (ligne
médiane repoussée). Pas de prise de contraste évidente.

D. Une crise épileptique tonicoclonique est survenue pendant le sommeil, d'où :

le sang autour de la bouche (morsure per­critique) ;
l'urine sur les draps ;
le coma post­critique.

La  topographie  frontopolaire  de  la  lésion  explique  que  le  coma  ne  s'accompagne  pas  de  signe
clinique asymétrique et explique le mutisme (signe frontal).
La fièvre est probablement centrale, car elle est différée et la lésion est hémorragique.

E.

Une  hémorragie  cérébrale  intraparenchymateuse  par  malformation  vasculaire  vu  l'âge  du


patient,  mais  pas  d'arguments  radiologiques  sur  ce  scanner  (nécessité  d'une  IRM  plus
sensible pour la rechercher).
Une tumeur ayant saigné ; l'effet de masse et le début épileptique sont en faveur.
Un infarctus hémorragique, d'origine cardiaque, du sujet jeune.
Une phlébite cérébrale, mais qui serait de siège inhabituel et sans signe du delta.

F. Non. L'état clinique actuel est indépendant des syncopes vagales survenues 10 ans plus tôt.

Cas clinique 28

Item 231 – Compression médullaire non traumatique et syndrome

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de la queue de cheval
A. Sondage urinaire. Traitement antalgique (morphinique).

B.  Recherche  d'une  anesthésie  en  selle.  Recherche  d'un  signe  de  Lasègue  et  d'un  signe  de  la
sonnette.

C.  L'association  d'un  syndrome  neurogène  périphérique  (déficit  moteur,  troubles  sensitifs  et
aréflexie  ostéotendineuse  des  deux  membres  inférieurs),  de  lombosciatalgies  et  d'une  rétention
des urines conduit au diagnostic de syndrome de la queue de cheval.

D. IRM médullaire en urgence, dans le but de lever une éventuelle compression de la queue de
cheval.

E.

A  :  la  radiculographie  montre  une  interruption  de  la  colonne  opaque  en  regard  de  l'espace
intervertébral L3­L4.

B  et  C  :  l'IRM  et  le  scanner  montrent  une  volumineuse  hernie  discale,  exclue  dans  le  canal
lombaire.

F. Intervention chirurgicale en urgence.

G. Orthèse anti­steppage.

Cas clinique 29

Item 244 – Hémorragie méningée non traumatique
A. Hémorragie méningée (ou sous­arachnoïdienne).

B. Hyperdensité spontanée des citernes de la base du crâne, des vallées sylviennes évoquant une
hémorragie  méningée  (ou  sous­arachnoïdienne).  Hydrocéphalie  débutante  (et/ou  dilatation  des
cornes ventriculaires temporales).

C.  Artériographie  cérébrale  des  quatre  axes  (ou  angioscanner).  Découverte  d'un  anévrysme
artériel (voire de plusieurs, dont un a saigné). Resaignement de l'anévrysme et/ou hydrocéphalie
aiguë.

D.  Antalgiques  injectables  (paracétamol  IV  1  g/8  heures).  Réévaluation  de  l'EVA  à  2  heures  et
recours au palier 2 (Temgesic® par exemple).

E.  Hospitalisation  en  unité  de  soins  intensifs.  Surveillance  neurologique  (vigilance,  déficit  focal,
pupilles). Prévention  du  spasme  artériel  :  inhibiteur  calcique,  remplissage  vasculaire.  Traitement
de  l'anévrysme  :  par  voie  endovasculaire  (de  préférence)  ou  par  voie  neurochirurgicale  (selon
localisation, taille, etc.). Traitement de l'hydrocéphalie : dérivation ventriculaire externe.

F.  Attaque  de  panique  (crise  d'angoisse).  Au  calme,  dans  une  pièce.  Entretien  de  réassurance.
Benzodiazépine ou Atarax® si l'entretien ne suffit pas.

G. Risque très faible. Si le patient insiste absolument, on propose parfois un angioscanner ou une
angioRM  (à  discuter  en  milieu  spécialisé,  afin  d'expliquer  en  amont  l'ensemble  des  choix
thérapeutiques éventuels — y compris l'abstention — en cas de découverte d'un anévrysme).

Cas clinique 30

Item 279 – Radiculalgies et syndromes canalaires
A. Méningoradiculite dans le cadre d'une maladie de Lyme, car :

syndrome pluriradiculaire (sciatalgies, paralysie faciale périphérique) ;

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fébricule, asthénie, arthralgies et bloc auriculoventriculaire ;
survenue à l'automne.

B.  Démonstration  d'une  méningite  lymphocytaire  (ponction  lombaire).  Sérologie  de  Lyme  (avec
IgM élevées traduisant une infection récente).

C. Antibiothérapie parentérale par ceftriaxone (2 g par jour pendant 15 jours consécutifs).

D. Très bon lorsque le traitement est commencé sans tarder.

Cas clinique 31

Item 304 – Diplopie
A. Ophtalmoplégie douloureuse : douleurs orbitofrontales gauches associées à une paralysie du III
gauche.

B.  Oui  :  IRM  centrée  sur  la  loge  caverneuse,  pour  éliminer  un  anévrysme  carotidien
supraclinoïdien, un méningiome du sinus caverneux ou tout autre processus expansif comprimant
cette région (adénome hypophysaire, métastase).

C.  Complication  du  diabète  (microangiopathie),  car  le  diabète  est  ancien  et  l'IRM  a  écarté  les
principales  autres  causes  d'ophtalmoplégie  douloureuse.  En  outre,  l'absence  de  mydriase  et
l'aréflexie achilléenne (probable polyneuropathie diabétique associée) plaident pour cette étiologie.

D.  Paracétamol  IV  (en  raison  des  vomissements)  :  2  à  6  g  par  jour,  évaluation  régulière  de  la
douleur par EVA et passage aux antalgiques de palier 2, puis 3 (morphiniques) si nécessaire.

E. Évaluation de l'équilibration du diabète : HbA1c. Évaluation du retentissement du diabète : fond
d'œil,  fonction  biologique  rénale  (urée  sanguine,  créatininémie  et  clairance,  protéinurie),
échocardiographie  transthoracique  (fonction  cardiaque),  Doppler  des  membres  inférieurs
(macroangiopathie associée), EMG (polyneuropathie débutante).

Cas clinique 32

Item 326 – Paralysie faciale
A.

Sarcoïdose  :  syndrome  de  Herdfort  (paralysie  faciale  et  parotidite  probable),  adénopathies
hilaires  bilatérales,  méningite  lymphocytaire,  atteinte  du  VIII  et  du  V,  fébricule,
amaigrissement.
Lymphome  ou  carcinomatose  leptoméningée  :  adénopathies  médiastinales,  tuméfaction
sous­angulo­maxillaire,  altération  de  l'état  général,  méningite  lymphocytaire,  atteinte  de
plusieurs nerfs crâniens du même côté (VII, V, VIII) mais pas de cellules anormales dans le
LCS ni d'hypoglycorachie et IRM normale.
Méningite tuberculeuse : pas d'hypoglycorachie, pas de « terrain » favorable.

B.  Cliniquement,  on  cherchera  à  caractériser  la  tuméfaction  de  la  joue  gauche  (parotidite  ?  ).
L'examen ophtalmologique recherchera une uvéite.
Examens complémentaires  :  angiotensine  convertase  dans  le  sang  et  le  LCS  (augmentation  ?),
intradermoréaction  à  la  tuberculine  (négativation  ?),  prolactinémie  (augmentée  ?),  lavage
bronchoalvéolaire (lymphocytose et sous­populations lymphocytaires ?).

C.  Biopsie  des  glandes  salivaires  accessoires  (ou  de  la  tuméfaction  parotidienne).  Granulome
inflammatoire  lymphoplasmohistiocytaire,  avec  cellules  épithélioïdes  et  cellules  géantes
multinucléées, sans nécrose.

D. Corticothérapie per os (1 mg/kg par jour) avec régime peu salé, supplémentation potassique,
calcique et vitaminique D. Adaptation de la posologie en fonction de l'évolution de la clinique et des
données  paracliniques  :  méningite,  adénopathies  hilaires.  Surveillance  osseuse  (risque
d'ostéoporose cortisonée).

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E. A priori bon pronostic, sous réserve d'une bonne réponse initiale à la corticothérapie.

Cas clinique 33

(Sclérose latérale amyotrophique : hors programme officiel)
A.  L'existence  d'un  steppage  évoque  un  déficit  moteur  de  la  loge  antéro­externe,
vraisemblablement d'origine périphérique :

atteinte tronculaire du nerf fibulaire : rechercher un déficit moteur focal intéressant le tibial
antérieur,  les  fibulaires,  l'extenseur  commun  des  orteils  et  l'extenseur  de  l'hallux  ;
rechercher  un  déficit  sensitif  du  dos  du  pied  ;  rechercher  une  circonstance  particulière
ayant pu être associée à une compression du nerf au col de la fibule.
atteinte radiculaire L5 : interroger sur l'existence de douleurs (éventuellement impulsive à
la  toux),  la  nature  exacte  et  la  topographie  des  «  crampes  nocturnes  »  ;  rechercher  une
douleur et/ou une raideur rachidienne ; rechercher un signe de Lasègue.
polyneuropathie  asymétrique  :  rechercher  un  déficit  moteur  controlatéral  et  sur  les  loges
postérieures  ;  rechercher  un  déficit  sensitif  «  en  chaussette  »  ;  rechercher  une  abolition
des réflexes ostéotendineux ; rechercher des roubles cutanés et trophiques, une dépilation.

B. Il s'agit très probablement d'une sclérose  latérale  amyotrophique  (ou  maladie  de  Charcot)  du


fait des arguments suivants :

signes périphériques (amyotrophie, fasciculations) ;
signes pyramidaux (ROT vifs et diffusés, clonus de cheville) ;
sensibilités normales ;
évolution depuis au moins 3 mois.

On  cherche  en  complément  une  amyotrophie  et/ou  des  fasciculations  de  la  langue,  une
modification de la voix, la notion de troubles de la déglutition.

C.

a) Principes guidant la réponse immédiate :

ce  n'est  pas  au  médecin  généraliste  de  donner  un  diagnostic  précis,  en  la  circonstance
(première consultation, diagnostic non confirmé) ;
nécessité  de  consulter  en  neurologie  (et  probablement  de  faire  quelques  examens
complémentaires) ;
éventuellement,  et  en  fonction  du  type  de  relation  déjà  établie  avec  ce  patient,  de  sa
personnalité,  du  délai  de  la  consultation  de  neurologie  (le  plus  bref  possible),  évoquer  «
quelque chose d'assez sérieux ».

b) Principes guidant la dispensation de l'information ultérieurement :

le médecin généraliste et le neurologue tiennent le même discours au même moment ;
le  patient  et  son  épouse  (et,  le  cas  échéant,  leurs  proches)  reçoivent  les  mêmes
informations au même moment (sauf exception) ;
progressivité de l'annonce (en plusieurs temps), mais pas trop tard (pour éviter l'angoisse
du  malade  et  de  sa  femme,  leur  quête  d'un  diagnostic  par  d'autres  moyens,  et  pour  leur
permettre de prendre des décisions…) ; clarté de l'information : donner clairement le nom
de la maladie ;
toujours  laisser  de  l'espoir  (+++)  :  informer  sur  la  possibilité  de  formes  lentes,  les
traitements symptomatiques, aides techniques, etc. ;
insister sur la disponibilité totale des médecins et sur toutes les formes de soutien possibles,
en particulier psychologiques.

D.

Kinésithérapie  :  objectifs  de  prévention  de  l'équin,  mobilisation  passive  en  dorsiflexion  et
postures.
Ergothérapie : bilan des possibilités de préhension, conseils et aides techniques.

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Releveur pour pallier le steppage.

E.

Aides matérielles :

lit médicalisé, matelas adapté ;
lève­personne ;
fauteuil roulant manuel et/ou électrique ;
adaptations dans la salle de bain ;
aides techniques pour la manipulation (si possible) ;
aides techniques pour la communication (désigneur, clavier adapté…).

Aides humaines :

service de soins à domicile ;
aide ménagère ;
soutien associatif ;
soutien psychologique ;
médecin traitant.

Cas clinique 34

Item 261 – Maladie de Parkinson
A. Syndrome parkinsonien d'installation progressive associant : hypokinésie de la main droite avec
micrographie  et  rigidité.  Il  faut  rechercher  une  «  roue  dentée  »  en  faveur  de  l'origine
extrapyramidale de l'hypertonie et également un tremblement de repos intermittent (épreuve de
sensibilisation  au  calcul  mental).  L'absence  de  prise  de  neuroleptiques  va  à  l'encontre  d'une
éventuelle origine iatrogène. Un âge de début à 55 ans est classique.

B.  Les  douleurs  mécaniques  de  l'épaule  ;  ce  sont  des  manifestations  non  motrices  qui  peuvent
s'observer au stade initial de la maladie de Parkinson.

C.  Ces  symptômes,  ou  «  drapeaux  rouges  »,  sont  en  faveur  du  diagnostic  d'autres  syndromes
parkinsonien dégénératifs :

paralysie supranucléaire du regard ;
instabilité posturale précoce avec rétropulsions responsables de chutes ;
syndrome cérébelleux ;
dysautonomie  sévère  et  précoce  (hypotension  orthostatique,  troubles  sphinctériens,
impuissance) ;
syndrome pyramidal ;
démence sévère et précoce ;
hallucinations précoces et spontanées en l'absence de traitement ;
dysarthrie précoce et dysphagie dans le cadre d'un syndrome pseudobulbaire ;
signes corticopariétaux asymétriques : troubles sensitifs et apraxie.

D. On prescrira progressivement un agoniste dopaminergique jusqu'à la dose minimale efficace et
bien  tolérée.  Chez  ce  sujet  jeune  de  moins  de  60  ans,  il  faut  éviter  le  recours  d'emblée  à  une
dopathérapie  pour  éviter  l'apparition  précoce  de  complications  motrices.  Ce  traitement  doit  être
associé à de la dompéridone pour limiter d'éventuels troubles digestifs (nausées). Le patient doit
être  informé  des  principaux  effets  indésirables  :  digestifs,  somnolence,  troubles  psychiques
(hallucinations  ou  troubles  du  comportement),  œdèmes  des  membres  inférieurs.  Il  devra
consulter si ces troubles apparaissent pour une éventuelle adaptation thérapeutique.
Il faut adjoindre à ce traitement médicamenteux un réentraînement à l'effort avec gymnastique
(de manière à favoriser l'adhésion à la kinésithérapie ultérieurement).

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E.  Il  existe  des  fluctuations  motrices  :  akinésie  de  fin  de  dose  (fin  de  matinée),  akinésie
postprandiale, akinésie nocturne.
Physiopathologie de ces fluctuations : avec l'évolution de la maladie il existe une diminution de la
synthèse  de  dopamine  et  une  réduction  des  capacités  de  stockage  au  sein  des  terminaisons
présynaptiques qui engendrent des fluctuations des taux intracérébraux de dopamine.
Il  faut  renforcer  le  traitement  dopaminergique  :  augmentation  des  doses  d'agoniste  ou  de
Modopar®. Celui­ci doit être prescrit avant le repas pour faciliter l'absorption de la L­dopa. On peut
aussi  adjoindre  un  inhibiteur  de  la  COMT  (prescription  du  COMTAN®  ou  du  Stalevo®),  indiqué
pour le contrôle des fluctuations motrices. Le Noctran®, somnifère contenant un neuroleptique,
doit être arrêté.
On recherchera des mouvements involontaires : dyskinésies induites par la L­dopa (mouvements
choériques ou dystoniques).

Cas clinique 35

Item 322 – Mouvements anormaux
A. Elle présente un syndrome parkinsonien akinétorigide et une probable dystonie de la main. Il
faut aussi évoquer un déclin cognitif dans le cadre de la baisse du rendement scolaire.

B.  Une  maladie  de  Huntington  dans  la  forme  akinétorigide  du  sujet  jeune  de  transmission
paternelle.  Il  existe  des  arguments  familiaux  :  le  père  présente  des  mouvements  involontaires
choréiques  et  probablement  des  difficultés  attentionnelles,  la  grand­mère  est  décédée  d'une
démence.  La  transmission  de  cette  pathologie  est  autosomique  dominante.  On  retrouve  dans
cette  famille  les  trois  symptômes  principaux  de  cette  affection  :  troubles  du  comportement,
démence et mouvements choréiques.

C. La confirmation diagnostique nécessite une étude en biologie moléculaire après consentement
éclairé  :  recherche  d'une  expansion  de  triplets  CAG.  Le  gène  anormal  est  situé  au  niveau  du
chromosome 4 (augmentation du nombre de répétitions CAG au sein de ce gène).
L'IRM  encéphalique  peut  objectiver  dans  cette  forme  des  modifications  au  sein  des  noyaux  gris
centraux (atrophie du noyau caudé et hypersignal du putamen).
L'évaluation neuropsychologique confirmera le déclin des fonctions cognitives.

D.  L'évolution  de  cette  maladie  est  péjorative  :  elle  est  progressive  et  inexorable  avec  une
accentuation du handicap moteur et cognitif évoluant vers un état grabataire.

E.  Le  diagnostic  prédictif  est  possible  chez  un  patient  asymptomatique  mais  doit  être  très
rigoureusement  encadré.  Il  doit  être  effectué  dans  un  centre  spécialisé  par  une  équipe
multidisciplinaire selon un protocole bien défini (les règles de ce diagnostic prédictif ont été établies
par le Comité consultatif national d'éthique).
Le généticien expliquera au patient : le mode de transmission et l'anomalie génique (risque d'être
atteint  est  de  50  %  dans  cette  affection  autosomique  dominante),  les  conditions  du  diagnostic
prédictif s'il veut connaître son statut vis­à­vis de la maladie.
Le neurologue lui donnera toutes les informations concernant la maladie et les modes de prise en
charge  ;  il  pourra  l'examiner  pour  s'assurer  qu'il  ne  présente  pas  de  signes  en  faveur  de  la
maladie.
Le psychologue évaluera ses motivations vis­à­vis du « test » génétique et l'accompagnera dans
sa démarche.
Le  test  lui­même  doit  être  réalisé  dans  le  cadre  d'un  protocole  déclaré  au  ministère  et  doit
respecter le droit au secret, le droit du choix de savoir ou non son statut et donc d'abandonner à
tout moment la démarche avec un délai de réflexion de plusieurs mois si nécessaire.

Cas clinique 36

Item 263 – Myasthénie
A. Myasthénie oculaire auto­immune car :

terrain familial : antécédents de dysimmunité ;

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terrain personnel : âge compatible avec un pic d'incidence de la myasthénie auto­immune :
premier  pic  à  la  3e  décennie  (prédominance  féminine),  second  aux  6–7e  décennies
(prédominance masculine) ;
sémiologie : apparition progressive :
début oculaire : 50 % des patients débutent par une atteinte oculaire (ptosis et/ou diplopie)
;
fatigabilité : au cours de la journée (ou à l'effort).

B.

À l'interrogatoire :

fatigabilité  à  l'effort  :  questionner  sur  l'aggravation  du  ptosis  après  un  effort,  en  période
d'infection ;
évaluer l'étendue de l'atteinte (myasthénie oculaire, bulbaire ou généralisée) : difficultés à
la marche prolongée, à la montée des escaliers, au port de charges, aux efforts bras levés ;
rechercher des signes d'atteinte du territoire bulbaire : dysphagie, difficultés de mastication
s'installant au cours du repas, extinction de la voix au cours de la conversation ; rechercher
une atteinte respiratoire : dyspnée d'effort ;
recherche de pathologies auto­immunes associées.

À  l'examen  :  tester  la  fatigabilité  à  l'effort  dans  le  territoire  testé  ou  à  distance  (exemple  de
l'aggravation du ptosis au maintien du Barré).

C.  Test  à  la  néostigmine  (Prostigmine  ®)  ou  à  l'édrophonium  (Tensilon  ®)  :  injection  SC  d'un
anticholinesthérasique  d'action  rapide  et  transitoire.  Ce  test  doit  être  pratiqué  avec  grande
prudence,  en  milieu  hospitalier,  et  précédé  d'une  injection  d'atropine  (risque  d'hypotension
artérielle et de bradycardie). On recherche une amélioration objective des symptômes.

D.  Pathologies  thymiques  associées  :  pratique  systématique  d'un  scanner  médiastinothoracique


(thymome, hyperplasie thymique).
Pathologies  auto­immunes  associées  :  dysthyroïdies  auto­immunes,  anémie  de  Biermer,
pemphigus, polyarthrite rhumatoïde, Gougerot­Sjögren.

E.

EMG avec recherche de bloc neuromusculaire postsynaptique : stimulation répétitive basse
fréquence (2 à 3 Hz) sur au moins deux muscles. Recherche d'un décrément d'au moins 10
% entre la 1re et la 4e ou 5e réponse. Cette technique est plus sensible dans les formes
généralisées  que  dans  les  formes  oculaires  pures.  L'EMG  en  fibre  unique  permet
d'augmenter la sensibilité de l'électrophysiologie.
Dosage  des  anticorps  anti­récepteurs  de  l'acétylcholine  (RAch)  (pour  information  :
retrouvés dans 80 à 85 % des formes généralisées et 50 à 60 % des formes oculaires).
Scanner médiastinothoracique.
Biologie : T3, T4 TSH, anti­thyropéroxydase, anti­TBII, antinucléaires, NFP, VS. Les autres
explorations immunitaires (anti­facteur intrinsèque, etc.) sont fonction des signes d'appel.

Cas clinique 37

Item 265 – Neuropathies périphériques
A. Une polyneuropathie périphérique d'apparition progressive et chronique associant des troubles
sensitifs  d'évolution  progressive  «  en  chaussettes  »  puis  «  en  gants  »  :  caractère  longueur­
dépendant,  symétriques  avec  une  diminution  et  une  abolition  des  réflexes  ostéotendineux  sans
troubles sphinctériens et sans signes d'atteinte neurologique centrale.

B. Les causes sont multifactorielles :

alcool  (stigmates  cliniques)  par  toxicité  directe  ou  indirecte  par  carence  vitaminique
(carence en vitamine B1, B6, PP, folates) ;
probable diabète chez ce patient polyuropolydipsique (par pancréatite chronique calcifiante
chez l'alcoolique chronique, par mécanisme métabolique et ischémique également dans le

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cadre d'une microangiopathie).

L'alcool  et  le  diabète  sont  les  deux  causes  les  plus  fréquentes  de  polyneuropathie  périphérique
dans les pays occidentaux.

Il  faut  également  se  méfier  dans  ce  contexte  d'atteinte  clinique  essentiellement  sensitive  des
causes  paranéoplasiques,  d'autant  plus  que  le  patient  est  fumeur  (syndrome  de  Denny­Brown  :
gangliononeuropathie sensitive).

C. Mal perforant plantaire dans le cadre du diabète par polyneuropathie sensitive et artériopathie.
Les  complications  du  pied  diabétique  sont  infectieuses  :  risques  d'érysipèle,  de  lymphangite,
gangrène, ostéite, etc. pouvant aboutir à la septicémie et nécessiter l'amputation.

D. L'examen clinique doit être complété par la recherche de signes dysautonomiques dans le cadre
d'une neuropathie avec forte composante sensitive :

troubles du rythme cardiaque, hypotension orthostatique ;
anhidrose, sécheresse lacrymale et anomalies pupillaires ;
atonie  œsophagienne,  parésie  gastroduodénale  (donnant  des  hypoglycémies),  diarrhées­
constipation et incontinence anale ;
atonie vésicale, éjaculation rétrograde, impuissance.

Dans le cadre de son diabète, il faut rechercher en outre :

une atteinte cardiaque : signes angineux, d'insuffisance cardiaque, HTA ;
des troubles visuels : rétinopathie ;
des troubles trophiques liés à la neuropathie sensitive mais aussi à la microangiopathie en
général, avec la recherche de maux perforants plantaires.

Dans la mesure où il s'agit d'un fumeur, on recherchera :

des  signes  de  BPCO,  d'insuffisance  respiratoire  chronique  (dyspnée  d'effort,  hippocratisme
digital) ;
une altération de l'état général, des adénopathies.
Enfin, dans ce contexte de prises régulières de boissons alcoolisées :
des signes d'insuffisance hépatocellulaire et de cirrhose.

E. Un électromyogramme (stimulodétection et détection) des quatre membres pour confirmer et
caractériser  la  polyneuropathie.  Dans  les  causes  métaboliques  suspectées  ci­dessus,  la
polyneuropathie  périphérique  est  très  généralement  sensitivomotrice  et  de  mécanisme
prédominant aux membres inférieurs (caractère longueur­dépendant). Dans le cadre d'un Denny­
Brown, il s'agirait d'une neuropathie sensitive pure.
À la recherche des causes de la polyneuropathie, on réalisera les dosages suivants :

vitamines B1, B6, folates, B12, PP, activité transcétolasique ;
glycémie à jeun, HbA1c ;
NFP, VS, CRP, immunoélectrophorèse des protéines ;
urée, créatininémie ;
SGOT, SGPT, TP, γGT, phosphatase alcaline ;
anticorps antineuronaux (si l'EMG montre une neuropathie sensitive pure) ;
une radiographie pulmonaire chez ce fumeur.

Dans  le  cadre  d'éventuelles  complications  du  diabète  :  fond  d'œil,  microalbuminurie,  fonction
rénale, ECG, lipidogramme (surtout pour les triglycérides dans ce contexte).

F. Le diabète est la cause de son canal carpien (pour mémoire, outre les microtraumatismes du
poignet  causés  par  une  profession  exposée,  les  autres  causes  classiques  sont  :  la  goutte,
l'amylose, l'hypothyroïdie, les kystes aux poignets, la grossesse, l'utilisation de contraceptifs oraux,
la  ménopause,  les  rares  tumeurs  des  gaines  tendineuses,  les  fractures  et  dislocation  des
poignets).

G.

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12.01.2016 Collège des enseignants en Neurologie ­ Cas cliniques ­ réponses

Des mesures hygiénodiététiques ; sevrage en alcool, tabac et régime diabétique.
Une supplémentation vitaminique : attention, un surdosage prolongé en vitamine B6 peut
aussi être à l'origine d'une neurotoxicité périphérique.
Une prévention du delirium tremens, avec anxiolyse si nécessaire.
Si le régime diabétique est insuffisant au bon équilibre diabétique : un hypoglycémiant oral.
Un  traitement  antalgique  à  visée  neurologique  :  benzodiazépine  de  type  Rivotril®  si  la
fonction respiratoire le permet ou antiépileptique (Neurontin®, par exemple).
Une  prise  en  charge  du  mal  perforant  plantaire  :  antiseptique,  soins  de  pédicurie  et
surveillance clinique.

Cas clinique 38

Item 125 – Sclérose en plaques
A.  Une  neuropathie  optique  [autres  réponses  acceptées  :  névrite  optique  rétrobulbaire,  névrite
optique]. L'aspect du globe oculaire est normal, parfois la légère pression du globe peut provoquer
une douleur.
Dans ce contexte, le fond d'œil est le plus souvent normal mais il peut montrer un léger œdème
papillaire  (papillite),  au  contraire  une  pâleur  de  la  papille  souvent  dans  le  secteur  temporal  (en
général plus tardive), parfois un aspect de gonflement des parois des veines rétiniennes (aspect de
périphlébites). Ces aspects peuvent être également observés au niveau de l'œil controlatéral. La
pression oculaire sera normale. L'analyse de l'oculomotricité objective un nystagmus.
Examens complémentaires ophtalmologiques :

analyse du champ visuel : typiquement scotome centrocæcal, lorsque la baisse de l'acuité
visuelle est importante ;
potentiels évoqués visuels : augmentation des latences (parfois tracés mal structurés).

B.  La  sclérose  en  plaques,  car  il  existe  des  arguments  cliniques  en  faveur  d'une  atteinte  du
système nerveux central, avec :

dissémination spatiale (névrite optique témoignant d'une lésion du nerf optique, nystagmus
témoignant d'une atteinte des voies vestibulaires, des signes pyramidaux hyper­réflectivité
ostéotendineuse,  signe  de  Babinski,  associés  à  des  troubles  sensitifs,  probablement
secondaire à au moins une lésion médullaire) ;
dissémination temporelle  des  lésions  (au  moins  deux  poussées  :  la  première  il  y  a  un  an
avec atteinte au moins sensitive et urinaire).

C.  IRM  encéphalique  et  médullaire  avec  clichés  sans  puis  après  injection  de  gadolinium.  C'est
l'examen le plus sensible,  il  n'y  a  pas  de  contre­indication  ici  (pacemaker,  objet  métallique  dans
l'encéphale, pas de notion de claustrophobie). On cherche :

sur les séquences pondérées T2 (fast spin echo et FLAIR) : des hypersignaux disséminés en
substance blanche, arrondis ou ovalaires de taille variable avec prédilection dans les régions
périventriculaires, calleuses  et  péricalleuses  ;  les  hypersignaux  à  la  jonction  cortico­sous­
corticale  sont  également  évocateurs  ;  grande  fréquence  également  des  lésions  sous­
tentorielles (pédoncules cérébelleux ou autour de l'aqueduc de Sylvius) ;
sur les séquences pondérées T1 : hyposignaux disséminés en substance blanche pouvant
correspondre  soit  à  des  lésions  récentes  inflammatoires,  soit  à  des  lésions  anciennes
cicatricielles (« trous noirs ») ;
après gadolinium  :  un  éventuel  rehaussement  par  le  gadolinium,  en  particulier  lorsque  le
patient  présente  une  poussée  ;  certaines  lésions  sont  en  effet  rehaussées  par  le
gadolinium, ce qui témoigne d'une activité de la maladie ;
un certain degré d'atrophie cérébrale (mis en évidence en général après plusieurs années
d'évolution) ;
à l'étage médullaire, des éventuels hypersignaux uniques ou multiples, intramédullaires, le
plus souvent cervicodorsaux et postérolatéraux.

D. Ponction lombaire (après vérification du bilan de coagulation) pour analyse du LCS, comprenant
une analyse cytologique et biochimique :

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la  cytologie  peut  être  normale  ou  montrer  une  hypercytose  (5  à  30  éléments  à  majorité
lymphocytaire) ;
l'analyse  biochimique  permet  d'objectiver  dans  de  nombreux  cas  une  discrète
hyperprotéinorachie en rapport avec une hypergammaglobulinorachie ;
l'analyse  électrophorétique  des  immunoglobulines  du  LCS,  comparée  à  celle  faite  dans  le
sérum,  montre  la  présence  de  bandes  surnuméraires  dans  le  LCS  (bandes  oligoclonales).
L'index IgG est élevé, témoignant d'une synthèse intrathécale de ces IgG.

E. Dans l'immédiat, la malade doit être hospitalisée en milieu neurologique. Après ECG, vérification
de  la  NFS,  du  ionogramme  sanguin  et  de  l'absence  d'infection,  on  prescrira  des  bolus  de
méthylprednisolone 3 jours de suite à la dose de 1 g par jour par voie IV dans une  perfusion  de
250  ou  500  ml  de  sérum  glucosé  isotonique  sur  2  à  4  heures.  Le  repos  est  conseillé  durant
quelques jours.

Cas clinique 39

Item 43 – Troubles du sommeil de l'enfant et de l'adulte
A. Une dette de sommeil, une narcolepsie­cataplexie, une hypersomnie, un syndrome d'apnées du
sommeil.

B.  On  évaluera  l'hygiène  veille/sommeil  :  heure  de  coucher,  heure  de  lever,  éveils  nocturnes
(nombre et durée), sieste (nombre, durée, caractère rafraîchissant). On recherchera :

une cataplexie ;
des paralysies du sommeil et des hallucinations (hypnagogiques ou hypnopompiques) ;
en  faveur  d'un  SAS  :  une  ronchopathie,  des  pauses  respiratoires  et  des  céphalées
matinales.

C. Une narcolepsie­cataplexie car il existe une plainte de somnolence, des « chutes inexpliquées »
faisant évoquer des cataplexies, un endormissement en sommeil paradoxal dans les 15 minutes
qui  suivent  l'endormissement  lors  de  la  polysomnographie,  un  sommeil  déstructuré  avec  de
nombreux éveils.

D. Par des tests itératifs de latence d'endormissement : latence moyenne inférieure à 8 minutes
avec au moins deux endormissements en sommeil paradoxal.

E.  On  donnera  des  explications  sur  cette  maladie  avec  des  conseils  d'hygiène  veille/sommeil
(programmation de sieste notamment).
Le  traitement  repose  sur  la  prescription  de  modafinil  (à  titre  d'information  :  2  cp.  par  jour,
posologie  à  réadapter  en  fonction  de  la  symptomatologie).  Cette  affection  est  prise  en  charge  à
100 % (ALD hors liste).
Il  faut  donner  des  explications  sur  le  risque  de  la  conduite  automobile,  le  patient  doit  prendre
contact avec la commission médicale du permis de conduire de sa préfecture qui décidera s'il peut
poursuivre la conduite.

Cas clinique 40

Item 146 – Tumeurs intracrâniennes

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12.01.2016 Collège des enseignants en Neurologie ­ Cas cliniques ­ réponses

A. Il existe une surdité de perception droite et un syndrome vestibulaire périphérique droit ainsi
qu'une atteinte du trijumeau droit.
B.  Une  audiométrie  tonale  pour  confirmer  la  surdité  de  perception  de  type  rétrocochléaire  qui
prédominera sur les fréquences aiguës.
C. Il existe une lésion arrondie, rehaussée par le contraste, centrée sur le conduit auditif interne
qui  comble  le  conduit  auditif  interne  et  bombe  dans  l'angle  pontocérébelleux.  Cette  image  est
typique d'un neurinome acoustique.
D. C'est une tumeur bénigne mais dont l'augmentation progressive de volume risque d'entraîner
une compression du cervelet et du tronc cérébral.
E.  Radiochirurgie  stéréotaxique  (gamma­knife)  ou  exérèse  microchirurgicale  en  collaboration
otoneurochirurgicale. Il existe un risque de paralysie faciale périphérique droite.

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