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p r at i q u e

Vivre autrement - L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France

PRATIQUE

Vivre autrement
L’économie sociale
et solidaire en Ile-de-France
Alternatives Economiques Hors-série Pratique 

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Conception : www.presscode.fr

L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE


EN UN TOUR DE MAIN
Pour consommer et entreprendre autrement en Île-de-France,
trouver les bons contacts, créer votre activité, développer des
partenariats, gagner du temps… L’Atelier est votre outil.
Annuaire, rencontres, guides pratiques, sur internet et dans un espace
d’accueil et d’orientation dédié à l’économie sociale et solidaire.

www.atelier-idf.org

L’Atelier est ouvert du mardi au samedi et jeudi en soirée.


8-10 impasse Boutron - 75010 Paris - Tél. : 01 40 38 40 38
Action financée par la Région Ile-de-France, la Mairie de Paris, la Caisse des Dépôts
et Consignations et l’Etat (DRTEFP)
P R AT I Q U E
Vivre autrement - L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France

P R AT I Q U E

Vivre autrement
L’économie sociale
et solidaire en Ile-de-France
Alternatives Economiques Hors-série Pratique

® Consommer, épargner, entreprendre, travailler, s'engager


® Les bonnes adresses pour acheter responsable
® Les conseils pour créer son entreprise autrement

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Alternatives Economiques
Pratique juin 2008

Fondateur, conseiller de la rédaction :


Denis Clerc
Rédaction : 28, rue du Sentier, 75002 Paris
tél. : 01 44 88 28 90
Vivre autrement
L’économie
redaction@alternatives-economiques.fr
Abonnement : 5 numéros, 32 
Institutions : 39,50 

sociale et solidaire
Directeur de la rédaction :
Philippe Frémeaux
Rédacteur en chef : Guillaume Duval
Secrétaire général de la rédaction :

en Ile-de-France
Daniel Salles
Responsable des Alternatives
Economiques Pratique : Naïri Nahapétian
Coordination de ce numéro :
Pascal Canfin
Ont également participé à ce numéro :
Camille Dorival, Jean-Sébastien Moizan,
Laure Verhaeghe
Secrétariat de rédaction :
Charlotte Chartan, Jérémie Sieffert ■ Consommer, épargner,
Rédactrice graphiste : Julie Brignonen

Service de presse : Véronique Orlandi


entreprendre, travailler, s’engager
Directeur du développement,
partenariats : Pascal Canfin

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Directrice commerciale : Hélène Reithler
Assistante commerciale : Aïssata Seck
Publicité, directeur de clientèle :
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Chef de publicité : Nicolas Chabret pour acheter responsable
Service abonnements :
12, rue du Cap-Vert, 21800 Quétigny
tél. : 03 80 48 10 25 – fax : 03 80 48 10 34
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■ Les conseils pour créer
Couverture : Julie Brignonen son entreprise autrement
Photo : L’Atelier/Séb ! Godefroy
Photogravure-impression :
Maury Imprimeur, zone industrielle,
45330 Malesherbes.
Imprimé sur papier 100 % recyclé
CPPAP 0309 I 84446
ISSN 1291-1704
Dépôt légal à parution
Edité par la Scop-SA Alternatives Economiques
Directeur de la publication :
Philippe Frémeaux
© Alternatives Economiques. Toute reproduction,
même partielle, des textes, infographies et documents
parus dans le présent numéro est soumise à l’autorisation
préalable de l’éditeur. Toute copie destinée à un usage
collectif doit avoir l’accord du Centre français du Ce guide, édité à 150 000 exemplaires, peut être commandé gratuitement
droit de copie (CFC) : 20, rue des Grands-Augustins,
75006 Paris, tél. : 01 44 07 47 70, fax : 01 46 34 67 19. (hors frais d’envoi) auprès de l’Atelier-Centre de ressources régional de
l’économie sociale et solidaire. Il est également téléchargeable sur le site
www.alternatives-economiques.fr
www.atelier-idf.org
Ce numéro ne peut être vendu. Contact : L’Atelier-Centre de ressources régional de l’économie sociale
et solidaire, 8-10 impasse Boutron, 75010 Paris, tél. : 01 40 38 40 38, site :
www.atelier-idf.org, courriel : contact@atelier-idf.org
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Fédération Mutualiste Interdépartementale de la Région Parisienne


Union régionale dite FMP, régie par le Livre II du Code de la Mutualité – N°RNM : 775 662 869
 - Alternatives Economiques - Hors-série pratique n° 34 - juin 2008
Sommaire
Editorial 5
Pour une autre économie 5

Une économie pour vivre autrement en Ile-de-France 6


Economie sociale, économie solidaire. De quoi parle-t-on ? 6
« Une économie alternative et concrète »,  8
entretien avec Jean-Paul Huchon, président du conseil
régional d’Ile-de-France, et Francine Bavay, vice-présidente
du conseil régional en charge de l’économie sociale et solidaire.
« L’Atelier est un trait d’union »,  10
entretien avec Jean-Marc Brûlé, président
de l’Atelier-Centre de ressources régional de l’économie
sociale et solidaire.

Consommer autrement 12
Notre consommation, un projet de société 13
Une alimentation de qualité et de proximité 14
Le commerce équitable 20
S’habiller  23
Se déplacer  26
La santé 29
Le logement 33
La culture et les médias 39
L’éducation populaire 47
Le sport 52
Le tourisme  54
Assurer les personnes et les biens  59
Gérer son argent  60
Les services à la personne 67
Les services aux entreprises et aux collectivités 73

Entreprendre autrement 80
Création, mode d’emploi 81
Bien choisir son statut et ses agréments 81
Se faire accompagner 96
Faire financer son projet 106
Se faire représenter 114
Recruter et manager 117
Se former à l’économie sociale et solidaire 123

Bibliographie 125

Index 127

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 


Mais qu’est-ce qu’ils ont tous
à se retrouver dans une banque
qui n’est pas comme les autres,
qui n’est pas connue partout.
C’est un choix ?
coopérative de Banque Populaire à capital variable, BP 211, 92 Nanterre – RCS Nanterre B349974931.
ByTheWayCteacom – Photo : Olivier Héraut – Crédit Coopératif, SA

Tous concernés, comme notre banquier. L’avenir est aux valeurs qui ont la vie dure, comme le partage,
la solidarité, le sens des responsabilités, le sens de l’engagement. Ce qui explique l’engouement pour la
vie associative, la conscience humanitaire, écologique, le désir de « faire quelque chose ». L’époque est aux
alternatives économiques durables. Ce qui explique l’efficacité des groupements et coopératives, de
« l’entreprendre autrement ». À la croisée des chemins de l’humanisme et de l’efficacité économique, il y
a le Crédit Coopératif, banquier n°1 des finances solidaires. À tous ses clients, associations, entreprises, et
aussi particuliers qui partagent les mêmes valeurs, il prouve chaque jour que l’on peut être à la fois un
banquier à part entière, et un banquier à part. www.credit-cooperatif.coop
Editorial

Pour une autre


économie

L 
’économie sociale et solidaire, qui regroupe
les entreprises dont la finalité n’est pas
d’abord financière (associations, coopéra­tives,
mutuelles et fondations), propose une offre
de biens et de services particulièrement riche
en Ile-de-France. Alimentation, logement, santé, services aux ­personnes,
vacances, culture…, une grande partie de nos choix de consommation
peuvent relever de cette économie plus humaine et plus responsable.
Pourtant, lorsqu’on parle d’économie, ce n’est pas à elle que l’on pense spon-
tanément. C’est pour montrer toute sa richesse et sa diversité ­qu’Alternatives
Economiques a réalisé ce guide régional de l’économie sociale et solidaire en
Ile-de-France, en partenariat avec l’Atelier-Centre de ressources régional de
l’économie sociale et solidaire, le conseil régional et la mairie de Paris.
Dans le premier chapitre, vous trouverez toutes les informations pratiques
pour mieux connaître les biens et les services produits par les entreprises
qui composent l’économie sociale et solidaire. Mais, parce qu’elle est
sociale et solidaire, cette économie ne peut se résumer aux biens qu’elle
vend. Les centres d’optique mutualistes sont ouverts à tous sans distinction
de revenu. Les centres d’hébergement d’urgence, les associations d’édu-
cation populaire ou de services aux personnes handicapées produisent du
lien social et répondent à des besoins ignorés par le marché. C’est la raison
pour laquelle les pouvoirs publics soutiennent leur fonctionnement et leur
développement.
Si l’économie sociale et solidaire vous attire, pourquoi ne pas y travailler
ou monter, avec d’autres, votre entreprise ? Il se crée de plus en plus
­d’entreprises sociales qui cherchent à articuler performance économique
et plus-value sociale et/ou environnementale. Le deuxième chapitre de
ce guide vous aidera à choisir le statut le mieux adapté pour mener à bien
vos projets. Il vous donnera aussi des pistes de financement ainsi que des
adresses utiles pour obtenir tous les conseils nécessaires à la réussite de
votre entreprise.
Consommateurs, épargnants, élus locaux, créateurs d’entreprise…, ce
guide a vocation à vous accompagner dans votre recherche d’une économie
ancrée dans son territoire régional. Une économie qui tient compte des
enjeux sociaux et environnementaux et qui s’intègre dans une logique de
développement durable. ■
Pascal Canfin

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France

Une économie
pour vivre autrement
en Ile-de-France
Les entreprises et les associations de l’économie sociale et solidaire
ont comme point commun de ne pas faire de la recherche du profit
leur but premier. Ce secteur constitue un axe de plus en plus important
de la politique régionale de développement économique.

Economie sociale, économie


solidaire. De quoi parle-t-on ?
– L ’économie sociale est née au XIXe siècle de la volonté de guider la pro-
duction des biens et des services à partir des besoins de tous et non de l’intérêt
de quelques-uns. Il s’agissait également d’appliquer aux activités économiques
les principes démocratiques, comme celui d’« une personne = une voix », lors
des assemblées générales d’actionnaires. Face aux dégâts engendrés par le capi-
talisme et la révolution industrielle au XIXe siècle, des réformateurs sociaux et
des penseurs utopistes cherchent d’autres solutions que la nationalisation des
moyens de production. Ils inventent alors une façon collective de produire
des biens et des services en créant les coopératives, les mutuelles, puis les
associations. L’expression « économie sociale » désigne désormais communé-
ment l’ensemble de ces structures, qui sont particulièrement actives dans la
protection sociale complémentaire, l’assurance, les banques, l’action sociale,
l’éducation populaire, le sport, la culture, l’agriculture…

– L’économie solidaire apparaît quant à elle dans les années 70, dans un


contexte de chômage de masse, de montée des exclusions et de recherche
d’un nouveau mode de développement. Des activités économiques alternatives
voient alors le jour. C’est ainsi qu’apparaissent et se développent notamment
le commerce équitable, l’agriculture biologique et les circuits courts du pro-
ducteur au consommateur, les systèmes d’échange locaux (SEL), les structures
de l’insertion par l’activité économique…

– On parle aujourd’hui d’économie sociale et solidaire pour faire réfé-


rence aux entreprises et aux associations dont la finalité est davantage tour-
née vers la plus-value sociale ou environnementale que vers la recherche
du gain financier. Cette utilité sociale, difficilement évaluable, est au cœur
du projet économique des organisations de l’économie sociale et solidaire.

 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Introduction ◗
Lorsqu’une entreprise d’insertion remet sur pied une personne en difficulté
et la réinsère dans le monde du travail, elle lui apporte un mieux-être, à elle
comme à son entourage, et permet à la collectivité d’économiser des allo-
cations chômage ou des minima sociaux. Lorsqu’un agriculteur bio diffuse
moins de pesticides dans la nature, il contribue à un meilleur environnement
pour tous. Il a donc une utilité sociale, même si celle-ci ne se traduit pas,
pour lui, par un revenu supplémentaire.
L’économie sociale et solidaire se définit par le respect de quelques principes
directeurs, dont :
– la gestion démocratique : les décisions stratégiques se prennent en assemblée
générale selon le principe « une personne = une voix ». Chaque membre a le
même poids, quel que soit son apport en capital (pour une coopérative) ou en
temps (pour une association) ;
– l’utilité collective ou l’utilité sociale du projet : une structure de l’économie
sociale est nécessairement au service d’un projet collectif, et non d’un projet
conduit par une seule personne dans son intérêt propre. Ce collectif peut être
défini par un territoire : les sociétés coopératives d’intérêt collectif (Scic, voir
page 89), par exemple, sont généralement des outils de développement local.

Un emploi sur dix en Ile-de-France


L’économie sociale et solidaire pèse en Ile-de- Répartition par département des emplois
France un emploi sur dix, ce qui place la région de l’économie sociale et solidaire
un peu en dessous de la moyenne nationale (près
de 11 %). 600 000 personnes travaillent dans
Essonne Hauts-
plus de 23 000 entreprises ou associations, aux- de-Seine
quelles s’ajoutent 48 000 associations qui n’ont 8,4
pas de salariés. 6,4
On dénombrait, en 2000, près de 65 000 associa- Yvelines
tions, 2 400 coopératives, et plus de 800 ­mutuelles 8,3
Source : Insee/Cress

de santé et d’assurances. Les associations se trou- Paris


46,0
vent, pour près de la moitié d’entre elles, dans les Seine-et-Marne
7,5
secteurs du sport, de la culture, du social et de
l’éducation. La moitié des coopératives sont des 6,5
agences des réseaux bancaires (voir page 61). 55 % 6,7
des mutuelles se situent dans le champ de la santé, 10,2
Val-de-Marne
les autres dans celui de l’assurance. Val-d'Oise
Près d’une entreprise ou association de l’économie
Seine-Saint-Denis
sociale et solidaire sur deux est située à Paris (voir
graphique ci-contre), soit une concentration dans serrée. Ces chiffres, qui constituent les données
la capitale légèrement plus forte que pour le reste les plus récentes, sont issus d’une étude publiée
de l’économie. en 2004 par l’Insee Ile-de-France en lien avec
Dans l’ensemble, les structures de l’économie la chambre régionale de l’économie sociale et
sociale et solidaire ont une politique salariale solidaire (Cress).
beaucoup moins inégalitaire que le reste des En complément de ces données régionales, cer­taines
entreprises : alors qu’en bas de l’échelle, les collectivités locales ont réalisé des études pour mieux
salaires sont équivalents à ceux que l’on trouve connaître la réalité de l’économie sociale et soli-
dans le secteur privé classique, au niveau de daire sur leur territoire. Ces études peuvent être
l’encadrement, ils sont inférieurs d’environ 10 %, téléchargées su le site Internet de l’Atelier (www.
ce qui traduit une échelle des salaires plus res- atelier-idf.org).

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France


Introduction

Il peut aussi représenter un groupe social : les mutuelles et les banques coopé-
ratives se sont ainsi créées pour répondre aux besoins spécifiques des artisans,
des commerçants, des instituteurs, etc. Il peut également s’agir d’un collectif
de travail : les salariés des sociétés coopératives de production (Scop, voir
page 85) s’unissent pour valoriser ensemble le fruit de leur travail. Ou encore
des associations se constituent pour promouvoir un projet, etc. ;
– la mixité des ressources : les ressources de ce secteur sont soit privées
(coopératives et mutuelles), soit mixtes (associations). Les organismes de
l’économie sociale et solidaire sont indépendants des pouvoirs publics, mais
ils peuvent être reconnus comme interlocuteurs privilégiés dans la mise en
œuvre de politiques d’intérêt général (emploi, santé, développement local,
citoyenneté, solidarité Nord-Sud, etc.) et avoir droit en conséquence à des
subventions, des aides spécifiques à l’emploi ou des avantages fiscaux ;
– la non-lucrativité individuelle : ce principe n’interdit pas de faire des
profits, mais il en empêche l’appropriation individuelle – par des action-
naires, par exemple. Cette règle est absolue dans les associations, où aucun
dividende ne peut être versé aux adhérents. Elle est relative dans les coopé-
ratives, où les salariés peuvent recevoir individuellement jusqu’à la moitié
du bénéfice réalisé.

« Une économie alternative


Région Ile-de-France

et concrète »
Le conseil régional finance les projets et les réseaux de l’économie
Jean-Paul sociale et solidaire à hauteur de près de 14 millions d’euros par an.
Huchon,
président Pourquoi le conseil régional soutient-il l’économie sociale et solidaire ?
du conseil
régional Jean-Paul Huchon : Tout d’abord, c’est un secteur où les besoins sont
d’Ile-de-France. immenses. Aide à la personne, commerce équitable, garde d’enfants, amé-
lioration du logement, gestion des déchets, contrôle de la pollution sont
Région Ile-de-France

autant de filières économiques que nous devons soutenir. Ensuite, c’est un


secteur à fort potentiel, qui crée des emplois et de la richesse pour l’Ile-
de-France. Enfin, il est important de montrer que la valeur humaine peut
aussi primer sur la valeur capital.
La région Ile-de-France croit en l’efficacité de l’économie sociale et solidaire.
Francine
Bavay, Nous voulons que ce secteur se développe et soit encore mieux connu du grand
vice-présidente public ainsi que des porteurs de projets. C’est pourquoi je suis très fier que la
du conseil région soit partenaire de ce guide pratique. Le lecteur y trouvera notamment
régional
d’Ile-de-France tous les outils mis en place ces dernières années, comme le fonds d’investisse-
en charge ment pour financer de nouveaux projets de « start-up solidaires » [voir page 99].
de l’économie
sociale Avec la création récente de l’Atelier-Centre de ressources régional de l’économie
et solidaire. sociale et solidaire, la région réaffirme que ce secteur est une voie de développe-
ment économique à part entière, à la fois alternative et concrète.

 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Introduction ◗
Les entreprises traditionnelles ne répondent-elles pas aussi aux
besoins que vous évoquez ?
J.-P. H. : La maîtrise de l’économie sociale par ses salariés ou ses membres
n’empêche pas l’efficacité économique. Les entreprises sociales et solidaires
sont des entreprises commerciales à part entière. Mais qui se distinguent
par plus d’attention au long terme, plus de considération pour le développe-
ment équitable, plus d’intérêt pour les questions liées à l’environnement…
A l’heure où les exigences de rentabilité à court terme des actionnaires
malmènent durement les solidarités, il est heureux de savoir qu’un secteur
économique démontre que la pérennité des activités économiques doit être
durablement protégée. Une autre forme d’économie est donc possible.

Quelle est la place de l’économie sociale et solidaire dans l’ensemble


de la politique de développement économique du conseil régional
d’Ile-de-France ?
Francine Bavay : En 2008, nous consacrerons 13,7 millions d’euros à
l’économie sociale et solidaire, soit plus du double de l’engagement pris
en 2004, au début de la mandature. Cela représente 14 % du budget de la
région consacré au développement économique, alors que ce secteur pèse
environ 10 % des emplois. Il y a donc bien un engagement fort de la région
pour produire en concertation avec les acteurs du secteur une dynamique
de création d’entreprises sociales et solidaires.

Quelles sont les perspectives de créations d’emplois dans l’économie


sociale et solidaire ?
F. B. : Notre objectif est qu’à terme, 15 % de l’emploi en Ile-de-France relève
de l’économie sociale et solidaire. Ce développement se fera sans doute dans
des filières identifiées comme prioritaires par le conseil régional et les réseaux
d’entreprises du secteur, à savoir les services aux personnes et à l’environne-
ment, le commerce équitable, le tourisme solidaire, l’éducation populaire,
le logement et l’énergie. Nous sommes également très attentifs à ce que les
femmes prennent toute leur place dans la création de ces nouvelles activités.

Quels sont les outils et dispositifs que vous utilisez pour promouvoir
cette économie ?
F. B. : Nous voulons développer à la fois l’offre et la demande. Développer
l’offre passe notamment par un effort particulier en matière de formation
initiale et continue, comme la région le fait déjà dans le domaine sanitaire
et social. Cela passe aussi par des conventions avec les différents réseaux
qui structurent l’économie sociale et solidaire, comme l’union régionale
des entreprises d’insertion, l’association France active ou encore l’union
régionale des Scop. Avec cette dernière, nous avons une convention qui
prévoit la transformation en coopératives de 40 entreprises par an. Nous
aidons ces réseaux pour qu’ils créent la situation de confiance permettant
aux entrepreneurs de se lancer et de faire perdurer leurs entreprises. Pour

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France


Introduction

développer la demande, nous soutenons des manifestations qui permettent


de présenter cette économie au grand public, telles que le Marais solidaire,
dans le 3e arrondissement de Paris, ou le salon international du commerce
équitable, Equitexpo, qui s’est déroulé à l’Ile-Saint-Denis (93).
Propos recueillis par Pascal Canfin

« L’Atelier
est un trait d’union »
Créé en 2007, l’Atelier, ou « Centre de ressources régional de
L’Atelier / Séb ! Godefroy

l’économie sociale et solidaire », est un élément de la politique


de soutien à l’économie sociale et solidaire.

A quoi sert le Centre de ressources sur l’économie sociale et solidaire


que vous présidez ?
Jean-Marc L’Atelier est un outil pivot de la dynamique de développement de cette éco-
Brûlé,
nomie en Ile-de-France. C’est, en quelque sorte, un trait d’union. Entre les
président
de l’Atelier réseaux, d’une part, car ils ne se parlent pas encore suffisamment pour organi-
et de la ser leur offre d’accompagnement et de financement de manière optimale, et,
commission
du développement d’autre part, entre les créateurs d’entreprise et les réseaux. L’Atelier assure une
économique mission de premier accueil de tous les porteurs de projets qui veulent créer
du conseil
régional une activité dans le cadre de l’économie sociale et solidaire. Après un premier
d’Ile-de-France. échange, nous dirigeons la personne vers le réseau spécialisé en fonction de la
nature de son projet.
De plus, l’Atelier fournit des services aux réseaux et aux structures en orga-
nisant des rencontres et en gérant la première base de données commune à
toute l’économie sociale et solidaire régionale.

On parle de plus en plus de commerce équitable, d’entrepreneurs


sociaux, de services à la personne…, et pourtant, la part de ces sec-
teurs dans l’ensemble de l’économie ne progresse pas. Comment
l’expliquez-vous ?
L’économie sociale et solidaire ne suscite pas encore l’enthousiasme. Elle
­manque encore de force de conviction, de capacité d’entraînement. C’est
une des missions de l’Atelier que de générer un sentiment d’appartenance
ancré dans l’action et l’innovation, et pas seulement fondé sur les valeurs.
Cette économie peut se développer sur des filières qui répondent à de nou-
veaux besoins économiques comme les éco-activités (économies d’énergie,
traitement des déchets…). Tout est à créer dans ce domaine, l’économie
sociale et solidaire peut y jouer un rôle majeur. Encore faut-il trouver les
porteurs de projets combatifs et compétents, mais aussi que toutes les
composantes de cette économie avancent ensemble, et que les politiques
publiques suivent.

10 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Introduction ◗
Le conseil régional a-t-il encore des marges de progression dans son
soutien à l’économie sociale et solidaire ?
Le conseil régional a structuré une politique ambitieuse sous l’impulsion
de Francine Bavay. Par exemple, 65 % du budget de l’Atelier provient de
fonds du conseil régional. Mais l’action de la région peut encore progresser.
Notamment en ce qui concerne l’accès à ses marchés publics : les entreprises
de l’économie sociale et solidaire en sont encore trop souvent exclues parce
que la région n’utilise pas assez les clauses disponibles dans les appels d’offre
(voir page 74).

Le fait que les associations reçoivent un soutien public ne ­constitue-


t-il pas une distorsion de concurrence à l’égard du secteur privé clas-
sique ?
La distorsion de concurrence existe, mais en faveur de l’économie de marché
traditionnelle. Les entreprises classiques comptent sur la collectivité pour payer
la facture sociale de leur rentabilité financière et les dégâts environnementaux
de leur activité. A l’inverse, les structures de l’économie sociale et solidaire
intègrent ces coûts dans leur fonctionnement. Ainsi, les entreprises d’insertion
s’occupent des personnes les plus éloignées du marché de l’emploi, celles qui
ont justement été rejetées par les entreprises classiques. Les régies de quartier
travaillent avec les personnes qui habitent souvent les quartiers dits « urbains et
populaires », dont les entreprises ne s’occupent pas. Investir dans l’économie
sociale et solidaire est une bonne opération financière pour la collectivité, car
parallèlement à la production de richesses économiques, elle produit du lien
social et évite ainsi des dépenses de réparation.
Propos recueillis par P. C.

L’Atelier, le Centre de ressources régional de l’économie sociale et solidaire


Vous avez un projet pour entreprendre autre- collectivités territoriales et développer les liens
ment ? L’Atelier vous accueille, dans le 10e ar- avec la recherche.
rondissement de Paris, pour vous orienter et Afin d’être au plus près de vos besoins et de
simplifier vos démarches, mettre à votre dis- vous permettre de pratiquer vos valeurs au
position de la documentation et vous proposer quotidien, cet espace est ouvert à des horaires
des débats et des ateliers pratiques. Véritable adaptés, y compris le jeudi soir et le samedi en
fabrique à projets initiée par le conseil régional journée. L’Atelier est également présent dans
d’Ile-de-France, l’Atelier réunit l’ensemble des chaque département de la région Ile-de-France
acteurs impliqués dans l’économie sociale et à travers ses membres et lors des événements
solidaire (réseaux, collectivités territoriales, qu’il organise.
entreprises et associations) et multiplie les
actions pour faire connaître le secteur, dévelop- Contact : L’Atelier-Centre de ressources régional
per les partenariats, les activités et l’emploi. Ses de l’économie sociale et solidaire, 8-10 impasse
missions : accompagner les porteurs de projets, Boutron, 75010 Paris, tél. : 01 40 38 40 38, site :
appuyer le développement des structures exis- www.atelier-idf.org, courriel : contact@atelier-
tantes, sensibiliser les Franciliens, soutenir les idf.org

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 11


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

L’Atelier / Séb ! Godefroy - Association Dédale et le fil d’Ariane

Consommer autrement

Agriculture biologique, commerce équitable,


finances solidaires, centres mutualistes…,
toutes les alternatives de consommation proposées
par l’économie sociale et solidaire au service
d’un développement durable.

12 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗

Notre consommation,
un projet de société

C  onsommer autrement, c’est faire le choix de biens ou de services pas


seulement en fonction de leur prix, de leur qualité technique ou de leur
marque, mais aussi pour la qualité sociale et environnementale de leur mode
de production. Il s’agit de se transformer en « consom’acteur » qui s’interroge
sur le modèle économique que ses choix de consommation favorisent.
Mais encore faut-il trouver des produits plus « éthiques » et savoir comment
les identifier. Aujourd’hui, des filières comme l’agriculture biologique, le com-
merce équitable ou les finances solidaires disposent de labels garantissant une
plus-value sociale ou environnementale. Mais cela ne concerne qu’un nombre
limité de produits. Aucun label ne permet de dire que tel contrat d’assurance
ou de service à la personne est plus éthique. C’est pourquoi le statut ou la
finalité de l’entreprise qui le produit est un élément important à prendre en
compte au moment de faire des choix de consommation.
Les entreprises de l’économie sociale et solidaire offrent de nombreux biens
et services aux consommateurs, dans les domaines de l’alimentation, du loge-
ment, de la santé, des transports, des services à la personne… Ce chapitre les
présente en mettant en avant leur spécificité sociale ou environnementale.
La plupart s’adressent à tous les consommateurs ; certains sont fournis spé-
cifiquement pour des personnes à faibles ressources, ce qui est, en soi, un
engagement éthique.

Client, sociétaire ou usager ?

Dans l’économie dite traditionnelle ou L’usager est une autre façon de considérer
classique, un client n’a pas d’autres rela- le public. Ainsi, le monde associatif dont
tions à l’entreprise que le fait d’acheter l’activité est la plus proche des services
le bien qu’elle lui propose. Il en va tout publics préfère parler d’« usager » plutôt
autrement dans l’économie sociale et soli- que de client. En effet, ses services sont
daire, où les clients sont souvent conduits parfois gratuits pour la personne qui en
à acquérir une part de ­propriété de l’en- bénéficie et leur coût est pris en charge
treprise dont ils utilisent les services. Tout par la collectivité. Il est ainsi difficile pour
client d’une mutuelle d’assurances est à un centre d’hébergement d’urgence de
la fois assuré (il cotise pour une couver- considérer que la personne en grande
ture de risque) et assureur (il contrôle la difficulté qu’il héberge est un client.
structure qui couvre les risques, car son Un débat anime néanmoins le secteur de
contrat lui donne automatiquement le l’économie sociale et solidaire entre ceux
droit de vote à l’assemblée générale de qui souhaitent mettre l’accent sur l’ori-
la mutuelle). Cette organisation traduit la ginalité de cette relation, qui dépasse
volonté de démocratiser les choix écono- largement celle de clients à fournisseurs
miques et de ne pas laisser les décisions de services, et ceux qui souhaitent valo-
aux mains de quelques-uns, détenteurs riser davantage la nature économique et
des capitaux. commerciale de leur offre.

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 13


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

Une alimentation de qualité


et de proximité

P  ollution des eaux par les nitrates, assèchement des nappes phréa-
tiques lié à l’irrigation massive en été…, le modèle intensif de
production agricole dégrade sérieusement l’environnement. Dès les
années 60, des agriculteurs ont préféré produire avec des rendements
moins élevés, mais sans pesticides ni engrais chimiques, en respectant
le rythme de vie des animaux, etc. Ils suivent les règles de l’agriculture
paysanne et, notamment, celles de l’agriculture biologique. Celle-ci
représente 2 % des surfaces agricoles cultivées en France et 0,8 % de
celles cultivées en Ile-de-France. La région compte 80 exploitations
bio certifiées, soit 1,2 % de l’ensemble des exploitations franciliennes.
Depuis 1996, la surface agricole cultivée en biologique en Ile-de-France
a été multipliée par 12,5.
Près de la moitié des Français consomment au moins occasionnellement
des produits biologiques, et l’Ile-de-France constitue le plus grand bas-
sin de consommation de ces produits, avec 30 % des volumes.

Comment reconnaître un produit bio ?


Le label le plus répandu est le label AB. Il est la propriété du ministère de
l’Agriculture et de la Pêche depuis 1985. Un produit porteur du sigle AB
garantit l’origine biologique d’au moins 95 % des ingrédients qui le com­
posent. Dans la production agricole, les pesticides de synthèse, qui sont à
la fois polluants et peu sélectifs dans leurs attaques, sont remplacés par des
procédés plus respectueux de l’environnement : par exemple, la réintro-
duction d’un insecte prédateur naturel de parasites précis. Pour l’élevage,
le cahier des charges réglemente notamment le traitement vétérinaire afin
d’éviter que le bétail ne soit « dopé » aux antibiotiques.
Deux autres labels permettent de reconnaître des produits biologiques :
Nature & Progrès et Demeter. Ces deux labels historiques, aux cahiers des
charges plus contraignants que celui d’AB, sont surtout présents dans les
circuits de vente spécialisés comme Biocoop.
Cet équilibre va sans doute être profondément modifié, car le Conseil
des ministres européens a adopté en juin 2007 un règlement sur la
production biologique : à compter de 2009, tous les produits bio seront
certifiés par un seul et même label, afin d’harmoniser les critères dans
tous les Etats membres. Ce règlement sera moins contraignant que les
critères français actuels. Par exemple, il autorisera la présence de 0,9 %
d’organismes génétiquement modifiés (OGM) dans les produits bio au
titre de la « contamination accidentelle ». De plus, les Etats membres
qui en feront la demande pourront assouplir certaines règles. Afin de

14 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
zoom Aux Lilas, La Courgette est solidaire
L’Atelier / Séb ! Godefroy

Grâce à La Courgette solidaire, nous avons projet pour 2008 : garnir les paniers de
découvert le panais, le pâtisson et le topi- pain, d’œufs et de volaille.
nambour, que nous n’aurions jamais ache- La Courgette solidaire est l’Amap pilote
tés en grande surface ! » Emmanuelle d’Ile-de-France sur les questions de soli-
Servière et son mari font partie de l’asso- darité. Deux systèmes sont mis en œuvre
ciation pour le maintien d’une agriculture pour élargir l’accès aux paniers bio :
paysanne (Amap) La Courgette solidaire, l’abonnement solidaire, dont la moitié
créée en 2005 sur la commune des Lilas du prix est payé par une subvention de
(93). L’Amap compte aujourd’hui 90 adhé- la ville, et le panier solidaire intermit-
rents de cette ville et des environs, qui tent, dont 4 euros sont pris en charge par
viennent chercher leur panier de fruits et l’association. Les 8 euros restants sont
légumes bio tous les mercredis soir dans payables avec le chèque service aide ali-
un petit local prêté par la mairie. Pour mentaire d’urgence. Grâce à La Courgette
12 euros, ils reçoivent 5 à 7 kg de fruits et solidaire, le réseau Amap d’Ile-de-France
légumes. Basé à Dourdan, dans l’Essonne, est accrédité pour recevoir ces chèques,
le maraîcher Daniel Evain fournit quatre ce qui fait du panier solidaire un système
Amap en Ile-de-France, ce qui lui assure applicable par ­ toutes les Amap de la
des perspectives stables et lui a permis région. Seul bémol : « Aucun abonne-
d’embaucher deux personnes en CDI. ment solidaire n’a pu être mis en place
« 150 personnes sont sur liste d’attente en 2007, et les trois paniers solidaires
pour faire partie de l’Amap ! Nous avons prévus chaque semaine restaient parfois
créé, toujours sur Les Lilas, La Tomate sans acheteur, faute de communication,
solidaire, qui commencera cette année. déplore ­Pascale Solignac. Cette année,
Nous manquons de maraîchers en Ile-de- ces systèmes seront développés en étroite
France pour répondre à la demande crois- relation avec les services sociaux de la ville
sante », explique Pascale Solignac, une pour de meilleurs résultats ! »
des fondatrices de l’Amap. Elle ­souligne Laure Verhaeghe
aussi les avantages du système : « Les
adhérents participent à une économie Contact : La Courgette solidaire, 80bis
parallèle à la grande distribution qui crée rue de Romainville, 93260 Les Lilas,
de l’emploi, développe les terres bio en t é l .  : 0 1  4 8  9 7  2 2  9 7 , s i t e  : w w w.
Ile-de-France, privilégie la proximité et lacourgettesolidaire.asso.fr, courriel : pierre.
leur procure des produits de qualité. » En stoeber@laposte.net

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 15


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

[1] Pour en savoir maintenir les normes françaises, la Fédération nationale d’agriculture


plus sur cette
réglementation : biologique (Fnab) envisage de créer un label privé plus exigeant que le
www.fnab.org, futur règlement européen [1].
rubrique « La
réglementation ». U Pour en savoir plus :

– Sur le label AB et le bio en France : www.agencebio.org


– Nature & Progrès : www.natureetprogres.org
– Demeter : www.bio-dynamie.org

Où trouver des produits agricoles de qualité


près de chez vous ?
Un légume sur trois consommé en France est produit à l’étranger. Dans un
contexte de crise énergétique et de réchauffement climatique, comment
réduire les transports liés à l’alimentation ? Les circuits courts de distribu-
tion de produits alimentaires se caractérisent par la proximité géographique
et humaine entre le producteur et le consommateur : entre les deux, un
nombre limité de kilomètres et d’intermédiaires. Les attentes croisées de
producteurs à la recherche de plus d’autonomie et de valeur ajoutée et
de consommateurs soucieux de la qualité et de la sécurité alimentaire s’y
rencontrent sur fond de lien social retrouvé. Trois sortes de circuits courts
existent : la vente directe au consommateur (vente à la ferme, sur les mar-
chés, associations pour le maintien d’une agriculture paysanne – Amap – et
cueillettes), la vente directe à la distribution (un seul intermédiaire entre le
producteur et le consommateur), la vente sur les marchés de gros (comme
Rungis en Ile-de-France).
U Contact : le Groupement d’agriculture biologique et biodynamique (GAB) est la
référence sur le bio en Ile-de-France. Membre de la Fédération nationale d’agriculture
biologique (Fnab), il regroupe les 80 producteurs franciliens agréés en agriculture biologique
ou en conversion et œuvre pour le développement de l’agriculture biologique.
– GAB Région Ile-de-France : 10 rue des Frères-Lumière, 77100 Meaux, tél. :
01 60 24 71 84, site : www.bioiledefrance.fr

– Les boutiques. Les produits bio sont présents dans tous les supermarchés.
Mais des réseaux spécialisés offrent une gamme beaucoup plus importante et
sont engagés dans une démarche globale. C’est le cas notamment du principal
réseau de distribution spécialisé, Biocoop, constitué en coopérative. Biocoop
compte 232 magasins en Ile-de-France. Vous pouvez en trouver à Avon (77),
à Saint-Germain-en-Laye (78), à ­Montgeron (91), etc. Il y en a par ailleurs
cinq à Paris. Ces magasins proposent 8 000 références, parmi lesquelles des
produits alimentaires équitables. Dans un souci de relocalisation de l’écono-
mie et de respect de l’environnement, Biocoop privilégie des produits locaux
et de saison. Citon aussi la coopérative Les nouveaux Robinson qui a ouvert
des magasins à Montreuil (93), Neuilly-sur-Seine (92) et Boulogne (92).
U Contacts :
– La liste des magasins Biocoop est disponible sur www.biocoop.fr, rubrique « Magasins
Biocoop ».
– Les nouveaux Robinson : site : www.nouveauxrobinson.fr

16 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
– Les marchés. Avec souvent moins de choix que dans les magasins spé-
cialisés, on peut également trouver des produits bio directement auprès
des producteurs. Il existe un marché bio à Paris, le samedi matin, boule-
vard des Batignolles, dans le 17e arrondissement. Le 6e arrondissement
(boulevard Raspail, le dimanche matin) ou encore le 15e arrondissement
(rond-point Saint-Charles, le vendredi matin) accueillent également des
marchés bio. De nombreux agriculteurs biologiques participent aussi à
des marchés traditionnels. Voir le Guide bio, distribué par le Groupement
d’agriculture biologique (GAB) d’Ile-de-France, et sur le site de ce der-
nier, rubrique « Grand public », puis « Où et comment acheter bio ? ».
U Contacts :
– GAB-Région Ile-de-France : 10 rue des Frères-Lumière, 77100 Meaux, tél. :
01 60 24 71 84, site : www.bioiledefrance.fr
– La liste des marchés bio de la région se trouve sur www.planetecologie.org, rubrique
« Au quotidien », puis « Bio : foires et marchés », « Marchés bio » et « Ile-de-France ».

– Les maraîchers d’insertion. Il est également possible de s’approvi-


sionner auprès de maraîchers d’insertion qui produisent des légumes bio.
10 % des 230 maraîchers franciliens sont bio. Le réseau le plus développé
est celui des Jardins de Cocagne, jardins maraîchers biologiques à vocation
d’insertion sociale et professionnelle. Il compte 90 jardins en France, dont
trois se trouvent en Ile-de-France. Les adhérents consommateurs ont un
panier par semaine de fruits et légumes de saison labellisés AB, qu’ils vont
chercher dans les jardins ou dans des points relais. Le prix du panier (pour
quatre personnes) est d’environ 12 euros.

zoom Le pain « Bio d’Ile-de-France »

Un pain bio entièrement fabriqué en été servis avec ce pain en 2007, dont
Ile-de-France ? Le Groupement d’agri- la moitié en restauration scolaire. Il
culture biologique (GAB) d’Ile-de- contribue à l’activité économique de la
France a monté une filière régionale région et limite les pollutions liées aux
pour y parvenir. Depuis 2004, 30 agri- transports, sans compter ses apports
culteurs, 2 meuniers et 12 boulangers, nutritionnels. Pour le reconnaître, rien
tous bio, sont associés pour produire de plus simple ! Il se présente sous la
ce pain semi-complet moulu à la meule forme d’une boule de 400 g dans une
de pierre et élaboré selon une méthode barquette en bois octogonale, symbole
de panification traditionnelle. « Cette des huit départements de la région,
méthode assure au pain de grandes marquée du logo « Bio d’Ile-de-France »
qualités nutritionnelles et gustatives, qui garantit son origine 100 % biologi-
explique Bastien Fitoussi, responsa- que et régionale. Son prix varie entre
ble de la filière au GAB. La farine de 5,50 et 6 euros le kilo en boulangerie.
meule procure plus de vitamines et de L. V.
minéraux que la farine blanche. » En
2007, 61 tonnes ont été produites et Contact : GAB-Région Ile-de-France,
distribuées dans des boulangeries et tél. : 01 60 24 71 84, courriel : pain@
des magasins bio, des cantines scolai- bioiledefrance.fr La liste des points de vente
res et des restaurants d’entreprises en est disponible sur www.bioiledefrance.fr/pro,
Ile-de-France. 2 millions de repas ont rubrique « Pain “Bio d’Ile-de-France” ».

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 17


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

U Contacts :
– Jardins de Cocagne, antenne de Paris : 21 rue du Val-de-Grâce, 75005 Paris,
tél. : 01 43 26 37 84.
– Le jardin maraîcher : 72 rue Désiré-Clément, BP 308, 78703 Conflans-Sainte-Honorine,
tél. : 01 39 72 96 69, courriel : acr.accueil@wanadoo.fr Ce maraîcher exploite un deuxième
site à Cergy-Pontoise.
– Les potagers de Marcoussis : chemin de la Ronce, 91460 Marcoussis, tél. : 01 64 49 52 80,
courriel : les.potagers.de.marcoussis@wanadoo.fr Il possède un point de dépôt à Paris, dans
le 11e arrondissement.
– Plaine de vie, chantier d’insertion de maraîchage dans le Val-d’Oise : 42 rue du Chemin-
Vert, 95460 Ezanville, tél. : 01 39 35 27 36, courriel : plainedevie@wanadoo.fr
– Pour en savoir plus sur les Jardins de Cocagne : www.reseaucocagne.asso.fr et sur les
jardins d’insertion franciliens en général : www.fnarsidf.asso.fr

– Les Amap, ou « associations pour le maintien d’une agriculture paysanne »,


réunissent chacune un groupe de 20 à 100 consommateurs qui contractualisent
avec un agriculteur, souvent bio et situé en zone périurbaine, la vente directe
d’une production financée à l’avance par leur souscription. Le prix et les
modalités de distribution sont discutés entre les consommateurs et le
producteur. Le plus souvent, la distribution a lieu chaque semaine et comporte
de quoi constituer des paniers de légumes ou de fruits de saison. Créé en 2001
en Provence, le réseau est aujourd’hui constitué de presque 300 Amap en
France, dont une soixantaine en Ile-de-France. Elles sont une vingtaine à Paris,
deux à Vanves (92), une à Montreuil (93), à Cesson (77), à Dourdan (91)…
U Contact : réseau des Amap en Ile-de-France, tél. : 01 45 23 42 19, site : www.amap-idf.org

– Le réseau Alterconsos regroupe près de 500 familles franciliennes


dans le cadre d’un circuit court avec 22 producteurs normands. Réparties en
15 ­groupes, elles reçoivent une livraison mensuelle dont elles ont au préalable

Les coopératives agricoles

Nées à la fin du XIXe siècle, les coo- et les fournisseurs. Elle n’est donc pas
pératives agricoles constituent une délocalisable et garantit à ses membres
forme d’organisation très répandue un débouché à leur production. Ces coo-
dans le monde rural. En Ile-de-France, pératives ont été un des éléments de la
elles sont regroupées au sein de la modernisation de l’agriculture française,
Fédération régionale des coopératives mais aussi de la diffusion d’un modèle
agricoles (FRCA) d’Ile-de-France, qui de production intensif dont on recon-
représente 4 000 agriculteurs adhé- naît maintenant les limites en termes
rents et 450 salariés permanents, pour environnementaux. Pour survivre face
un chiffre d’affaires annuel de 460 mil- à la concurrence des grands groupes de
lions d’euros. Leur principe repose sur l’agroalimentaire, elles sont entrées dans
l’association volontaire d’agriculteurs une phase de concentration ; une tren-
qui se regroupent pour commercialiser taine de coopératives géantes assurent
ensemble leur production ou acquérir aujourd’hui 80 % du chiffre d’affaires
ensemble du matériel (dans les coopé- total des coopératives.
ratives d’utilisation de matériel agri-
cole, ou Cuma). Contact : FRCA Ile-de-France, 42 rue du
La coopérative appartient aux agricul- Louvre, 75001 Paris, tél. : 06 07 51 27 63,
teurs qui en sont à la fois les ­actionnaires courriel : fsfrca@hotmail.fr

18 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
défini le contenu (viande, produits laitiers, légumes…). Tous les produits sont
issus de l’agriculture biologique.
U Contact : pour faire partie d’un groupe ou monter le vôtre, voir le site des Alterconsos du

Val de Bièvre : www.alterconsos.fr, courriel : contact@alterconsos.net

– Les Paniers du Val de Loire proposent une livraison hebdomadaire de


fruits et légumes dans 40 points de dépôt en Ile-de-France. L’association

Comment allier cohésion sociale et consommation responsable


Entretien avec Muriel Rochut, d’Iris Ile- Quand cette initiative a-t-elle com-
de-France, initiative connue également sous mencé en Ile-de-France ?
le nom de « Territoires respon­sables » qui En 2006, quatre territoires ont été choi-
cherche à démocratiser l’accès à l’alimen- sis en Europe : la province autonome de
tation de qualité pour les plus modestes Trento en Italie, la région de ­Timisoara
et fait le lien entre les structures de l’éco- en Roumanie, la ville de Mulhouse et
nomie sociale et solidaire qui travaillent la région Ile-de-France. Dans cette der-
sur l’insertion et celles qui développent nière, en janvier 2007, a été créée, avec
notamment les circuits courts. le soutien du conseil régional, l’initiative
Territoires responsables, une déclinai-
Quel est l’objectif de l’initiative Terri- son régionale de l’Inter-réseau euro-
toires responsables, dont le Conseil de péen des initiatives éthiques et solidai-
l’Europe est à l’origine ? res (Iris). Depuis, nous avons recensé
La philosophie de cette initiative est de une trentaine d’expériences innovantes
relier deux problématiques qui ne se qui relient consommation responsable
­croisent pas souvent : la cohésion sociale, et lutte contre la pauvreté, comme les
et notamment la lutte contre la pauvreté, boutiques Alter Mundi (voir page 23)
et la consommation responsable. Nous ou encore l’Amap (voir page 18) de
sommes convaincus que la consomma- Montreuil, Les Pirates de Moyembrie,
tion responsable peut être un outil de dont les paniers de fruits et légumes
cohésion sociale, et pas simplement une sont cultivés par des salariés d’un chan-
mode pour des consommateurs aisés. tier d’insertion qui travaille notamment
C’est pourquoi nous faisons travailler avec des prisonniers en fin de peine.
ensemble des réseaux européens spé- Notre objectif est maintenant de mieux
cialisés dans le commerce équitable, les faire connaître ces initiatives afin de les
finances solidaires, les circuits courts, ou démultiplier.
encore les entreprises d’insertion, afin de Par ailleurs, en avril 2008, nous avons
développer des expériences nouvelles commencé à expérimenter, toujours
de lutte contre l’exclusion et la pauvreté. dans le 14 e arrondissement de Paris,
Par exemple, nous envisageons de créer la méthode des « indicateurs de bien-
dans le 14e arrondissement, à l’endroit être » mise au point par le Conseil de
où le périphérique sera couvert, un res- l’Europe. Nous avons réuni des habitants
taurant associatif à vocation d’insertion par groupe de 10 pour leur permettre
qui servira majoritairement des produits d’exprimer leurs besoins et leur vision
bio, équitables ou cultivés localement, idéale de la ville, à la fois pour eux et
et ce à des prix abordables. Il s’agira pour la collectivité.
d’un projet intercommunal porté par les Propos recueillis par P. C.
acteurs de trois villes : Vanves, Paris et
Malakoff. Ce sera à la fois un moyen de Contact : Iris Ile-de-France, 9 place Marcel-
créer du lien entre des clients urbains et Paul, 75014 Paris, tél. : 09 54 64 81 30,
des producteurs ruraux, et de donner du site : www.iris-network.eu, courriel :
travail à des personnes en difficulté. contact-idf@iris-network.eu

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 19


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

regroupe des fermes familiales, cinq structures d’insertion professionnelle, un


établissement et service d’aide par le travail (Esat, anciennement CAT) et un
lycée horticole de la région Centre. L’abonnement est annuel.
U Contact : Val Bio Centre, Les Paniers du Val de Loire, 7 rue de la Vacquerie, 41000 Blois,
tél. : 02 47 30 10 50, site : www.lespaniersduvaldeloire.fr, courriel : lespaniersduvaldeloire@
wanadoo.fr

Une alimentation de qualité pour tous


3,6 millions de personnes en France ont 7 euros par jour pour se nourrir et
se vêtir. Partant de ce constat, l’Association nationale de développement
des épiceries solidaires (Andes) développe sur tout le territoire français des
épiceries solidaires, où les produits sont vendus pour 20 % environ de leur
prix classique, en s’approvisionnant notamment sur des stocks d’invendus.
Ces épiceries permettent à des personnes exclues des circuits de vente
traditionnels d’accéder à des denrées de qualité et de pouvoir choisir leur
nourriture. L’accès à une épicerie solidaire se fait par l’intermédiaire des
services sociaux et des associations partenaires du réseau, en fonction du
revenu et de la situation familiale. Les épiceries organisent des activités
diverses, de l’atelier de cuisine à l’atelier parents-enfants, et chaque usager
des épiceries solidaires doit définir, avec un membre de la structure, un
projet destiné à améliorer sa vie quotidienne. Une épicerie accueille en
moyenne 100 foyers par an. Elle est pour eux un lieu d’accueil et d’écoute,
un outil de réinsertion sociale et professionnelle.
L’Ile-de-France compte 64 épiceries solidaires membres de l’Andes, pré-
sentes sur tous les départements. Par exemple, l’épicerie Coup de pouce,
à La Ferté-sous-Jouarre, fait partie des cinq épiceries solidaires présentes
en Seine-et-Marne.
U Contact : pour trouver toutes les épiceries solidaires de la région : www.epiceries-
solidaires.org, rubrique « Le réseau ».

Le commerce équitable
L  e commerce équitable est né à la fin des années 50. Initié au
Nord par des organisations non gouvernementales, il garantit au
consommateur que les producteurs sont rémunérés selon un prix juste
et stable, fixé en fonction des coûts réels de production et non unique-
ment par les marchés mondiaux. Il assure un partenariat commercial
dans la durée, évite la multiplication des intermédiaires, et permet aux
producteurs, organisés collectivement, de bénéficier de prix rémunéra-
teurs et de développer des projets économiques et sociaux au bénéfice
de la communauté. Enfin, il garantit que l’achat du produit profite à des
producteurs marginalisés et qu’il les aide à acquérir leur indépendance
économique.­

20 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
La notoriété du commerce équitable croît d’année en année : le nombre total
de foyers qui consomment des produits de commerce équitable en France
a augmenté de 1,6 million entre 2005 et 2007, selon les enquêtes de TNS
Worldpanel. Dans le monde, le commerce équitable offre des revenus à plus
d’un million de producteurs du Sud.
U Contact : Plate-forme pour le commerce équitable (PFCE), 61 rue de la Chapelle,

75018 Paris, tél. : 01 42 09 05 53, site : www.commercequitable.org, courriel : plate-


forme@commercequitable.org

Comment reconnaître un produit


issu du commerce équitable ?
Aujourd’hui, il n’existe pas pour le commerce équitable de label public offi-
ciel, comme le label AB pour les produits biologiques. Toutefois, un certain
nombre de garanties privées permettent de reconnaître les produits issus du
commerce équitable.
Max Havelaar est le label le plus connu et le plus répandu, notamment dans la
grande distribution. L’association Max Havelaar est née en Hollande en 1988.
Max Havelaar France labellise depuis 1992 des filières de produits alimentaires
équitables (café, banane, jus d’orange, thé, sucre de canne, miel, riz, mangue,
cacao, ananas…), mais aussi de coton transformé en linge pour la maison et
des cosmétiques.
Plusieurs marques et enseignes membres de la PFCE proposent des produits
qui peuvent porter le logo de la Plate-forme. Cela signifie que l’association ou
l’entreprise qui commercialise le produit a fait l’objet d’une évaluation interne
sur la base de la charte de la PFCE. Celle-ci comporte des engagements impé-
ratifs, dont une juste rémunération des producteurs.
On trouve également d’autres labels généralistes, moins répandus, comme Bio
équitable, ESR ou celui de l’ONG Oxfam. Ils sont présents dans les boutiques
du réseau Artisans du monde et apportent des garanties équivalentes à celles
de Max Havelaar.
UPour en savoir plus : www.maxhavelaarfrance.org, www.bioequitable.typepad.com,
www.ecocert.fr

Les boutiques de commerce équitable


près de chez vous
Des produits du commerce équitable sont présents dans presque toutes les
­grandes surfaces (hors discounters, comme ED ou Leader Price par exemple) via
les marques propres des distributeurs ou des marques spécifiques, comme Alter
Eco ou Ethiquable (première coopérative de production spécialisée dans le com-
merce équitable en termes de chiffre d’affaires). 80 % des produits alimentaires
issus du commerce équitable sont distribués en grandes et moyennes surfaces.
Mais les réseaux spécialisés proposent beaucoup plus de choix (une gamme
plus complète de produits alimentaires, du textile, de l’artisanat, des jouets…)

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 21


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

et ils s’intègrent dans une démarche globale de commerce équitable, à la diffé-


rence des grands distributeurs aux pratiques commerciales souvent abusives.
L’Ile-de-France compte 59 boutiques de commerce équitable, dont 23 appar-
tiennent au réseau Artisans du monde. Ce réseau dispose d’un catalogue de
plus de 1 000 produits d’artisanat (décoration, habillement, vaisselle, jouets…)
et de 120 produits alimentaires provenant de leur centrale d’importation Soli-
dar’Monde, située à Vitry-sur-Seine. Ses boutiques sont tenues essentiellement
par des bénévoles, qui ne se contentent pas de vendre des produits mais mènent
aussi des actions de sensibilisation (voir page 118). De son côté, le réseau de
franchises Alter Mundi dispose de trois magasins et d’un bar-restaurant à Paris,
ainsi que d’une boutique à Fontainebleau (77). Enfin, la société coopérative
Andines importe des produits du commerce équitable depuis 1987. Elle tra-
vaille avec 250 groupes de producteurs de 20 pays et dont les produits sont
revendus à plus de 450 magasins ou collectivités situés dans toute la France.
Certaines boutiques se trouvent dans des quartiers populaires et associent
solidarité internationale et solidarité locale. C’est le cas notamment de Terroirs
du monde (voir zoom ci-dessous), implantée dans le quartier des Larris à Fon-
tenay-sous-Bois (94), et d’Eki, située à Stains (93). D’autres boutiques sont
organisées en Scic (voir page 89), comme La Câpre, à Clos-Fontaine (77).

zoom Terroirs du monde

Il ne restait plus qu’une pharmacie, un tabac et A part la pharmacie, Terroirs du monde est
une supérette dans le centre commercial des aujourd’hui la boutique la plus ancienne du
Larris de Fontenay-sous-Bois [94] quand nous centre commercial, les autres changeant de
y avons ouvert notre boutique de commerce propriétaires très régulièrement. La clé de
équitable en 2004. Nous avons voulu revitaliser cette longévité ? L’organisation par Terroirs du
cet espace déserté, explique Nathalie Gautrais, monde du collectif Equitess, qui regroupe sept
responsable de l’association Terroirs du monde, associations de Fontenay-sous-Bois et dont
créée en 2003 par des habitants du quartier le but est de les faire connaître, ainsi que de
des Larris. Nous étions les premiers à implanter mutualiser les animations et les savoir-faire. Le
une boutique de commerce équitable dans un collectif compte un grand nombre d’activités
quartier populaire en Ile-de-France ! Et l’associa- qui profitent les unes aux autres : soutien sco-
tion tourne bien, preuve que l’achat équitable laire, restauration, création/mode… « Le res-
n’est pas réservé aux classes aisées. » Terroirs taurant de l’association Montevideo a ouvert
du monde vend des produits alimentaires et le 26 novembre dans le centre commercial. Les
de l’artisanat issus du commerce équitable et spécialités sud-américaines qu’il propose attirent
de trois établissements et services d’aide par le une clientèle qui vient voir ici ce que nous
travail. « Nos produits de la gamme Ethiquable vendons, et inversement », explique Natha-
sont moins chers qu’au magasin Auchan de lie Gautrais. Terroirs du monde, Niaso Event,
­Fontenay-sous-Bois, ce qui nous assure une Kaloumbo et Nuevo Concepto Latino, toutes
clientèle fidèle. Nous baissons nos marges sur membres du collectif, ouvriront une deuxième
certains produits de l’artisanat pour les rendre boutique d’artisanat équitable dans le centre
accessibles au plus grand nombre. Notre action commercial au premier trimestre 2008. L. V.
est plus tournée vers le social que vers le pro-
fit. » L’association, qui compte une vingtaine de Contact : Terroirs du monde, Centre commercial
bénévoles et deux salariés en emploi tremplin, des Larris, 94120 Fontenay-sous-Bois, tél. :
est également un lieu d’accueil, où l’on vient 01 49 74 97 81, courriel : terroirsdumonde@
poser des questions et discuter. gmail.com

22 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
Pour trouver les boutiques et restaurants proposant des produits du commerce
équitable les plus proches de chez vous, rendez-vous sur www.equitecho.org
et www.lemarchecitoyen.net, qui proposent des moteurs de recherche par
thème et par ville.
U Contacts :
– Alter Eco : 36 bd de la Bastille, 75012 Paris, tél. : 01 47 42 32 20, site : www.altereco.
com, courriel : nordsud@altereco.com
– Alter Mundi boutique : 41 rue du Chemin-Vert, 75011 Paris, tél. : 01 40 21 08 91, site :
www.altermundi.com, courriel : info@altermundi.com
– Andines : 6 rue Arnold-Géraux, 93450 L’Ile-Saint-Denis, tél. : 01 48 20 48 60, site :
www.andines.com, courriel : andines@nnx.com
– La Câpre : 2 rue des Ménards, 77370 Clos-Fontaine, tél. : 01 64 01 24 49, courriel :
lacapre@wanadoo.fr
– Eki : 28 av. Paul-Vaillant-Couturier, 93240 Stains, tél. : 01 58 34 33 89, site : www.
eki-table.org
– Ethiquable : 6 rue Sadi-Carnot, 93170 Bagnolet, tél. : 01 49 88 80 50, site :
www.ethiquable.com
– Fédération Artisans du monde : 53 bd de Strasbourg, 75010 Paris, tél. : 01 56 03 93 50,
site : www.artisansdumonde.org, courriel : info@artisansdumonde.org

S’habiller

D  es chaussures fabriquées par des enfants au Bangladesh, des usines


qui brûlent avec leurs salariés en Inde…, l’industrie textile a très
largement délocalisé sa production dans des conditions sociales parfois peu
reluisantes. De plus, nos vêtements ont un impact sur l’environnement.
Ainsi, la culture du coton consomme un quart de l’ensemble des pesticides
utilisés dans le monde, alors qu’elle ne représente que 3 % de la surface
cultivée. C’est pourquoi des marques alternatives ont été lancées par des
entrepreneurs soucieux de limiter leur impact environnemental (coton bio,
absence d’encres chimiques…) et de garantir le respect des exigences de
santé et de sécurité au travail. En quelques années, près de 40 marques fran-
çaises, dont 16 situées en Ile-de-France, sont apparues sur le marché, sans
compter les marques traditionnelles qui intègrent dans leur gamme quelques
modèles équitables ou bio. Style « ethnique », tee-shirts « tendance » ou vête-
ments pour bébés…, il y en a pour tous les goûts.

Qu’est-ce qu’un vêtement « propre » ?


Quelques notions pour faire la différence entre vêtements bio, écologiques,
équitables et recyclés.
– Vêtement bio : la matière première doit être produite sans pesticides ni
engrais chimiques, en limitant la consommation d’eau et d’énergie. Le coton
est le seul textile qui dispose d’un cahier des charges bio officiel. Certains
fabricants utilisent le lin, le chanvre, la laine, le caoutchouc produit de manière

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 23


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

écologique, mais sans pouvoir apposer le logo « bio » car il n’existe pas de cahier
des charges officiel pour ses matières.
– Vêtement écologique : en plus de la garantie d’une matière première
bio, le vêtement doit se plier à un ensemble de contraintes à chaque étape de
sa fabrication (filage, tissage, teinture, confection, finition), telles que l’usage
de teintures naturelles, l’absence ou la restriction des produits chimiques, ou
encore la limitation de l’impact environnemental lié au transport.
– Vêtement équitable : à partir d’une matière première cultivée par des
petits producteurs, le vêtement est fabriqué par des groupements d’artisans
bénéficiant d’un partenariat durable avec la marque. Les rémunérations à
chaque étape assurent un niveau de vie décent aux producteurs. Il faut noter
que la conversion au coton bio est souvent difficile pour ces derniers, car les
rendements sont plus faibles et leur exploitation n’est reconnue bio qu’au
bout de trois ans. En préfinançant les récoltes, les opérateurs du commerce
équitable permettent aux producteurs de passer le cap.
– Vêtement recyclé : des créateurs réutilisent des matériaux comme le
verre, des emballages en plastique recyclable ou encore de vieux tissus pour
réaliser de nouveaux vêtements ou accessoires de mode. Ils économisent ainsi
des matières premières naturelles.

Les labels pour reconnaître un vêtement bio


et équitable
Pour juger de la qualité écologique et équitable d’un vêtement, il faut s’inté-
resser à l’ensemble de la filière de fabrication, et pas seulement à la matière
première utilisée. Un certain nombre de labels et de certifications apportent
leur lot de garanties en fonction du niveau de performance sociale et environ-
nementale visé. Les labels répertoriés ci-dessous sont ceux que vous pourrez
trouver sur des produits commercialisés en France ou sur Internet. Ils sont
classés par ordre décroissant d’exigence écologique et sociale :

La mode éthique a son rendez-vous

Avec l’ambition de faire de cédés de fabrication. Tous les styles s’y


Paris la capitale de la mode retrouvent : prêt-à-porter, streetwear,
éthique, l’Ethical Fashion vêtements pour enfants, etc.
Show rassemble depuis L’édition 2007 de l’Ethical Fashion Show
quatre ans des créateurs du monde présentait plus de 90 créateurs venus
entier qui s’engagent à respecter une du monde entier, contre 20 pour la pre-
charte de bonne conduite défendant de mière édition en 2004, et a accueilli plus
bonnes conditions de travail, le respect de 4 500 personnes.
des savoir-faire traditionnels, la protec-
tion de l’environnement, etc. Contact : Ethical Fashion Show, 4 rue
Défilés, tables rondes, rencontres, Trousseau, 75011 Paris, tél. : 01 43 48 94 68,
remise de prix, showrooms…, sur cinq site : www.ethicalfashionshow.com, courriel :
jours, la mode éthique dévoile ses pro- contact@ethicalfashionshow.com

24 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
– Label EKO – Skal : pour en savoir plus, voir www.controlunion.com
– Label Max Havelaar : pour en savoir plus, voir www.maxhavelaarfrance.
org
– Label BioRe® : pour en savoir plus, voir www.remei.ch/fr/biore.html
– Label IMO
– Label Textile biologique – Ecocert : pour en savoir plus, voir www.
ecocert.com
– Le label Œko tex standard (ou Confiance textile) 100 ou 100 + :
pour en savoir plus, voir www.oeko-tex.com
– Ecolabel européen textile : pour en savoir plus, voir www.eco-label.
com/french

Les marques
Vêtements « ethniques », streetwear ou plus classiques, la mode équitable
et bio a multiplié son offre ces dernières années. A vous de choisir parmi
un grand nombre de marques dont les points de vente sont mentionnés sur
leur site Internet respectif. Toutes sont présentées avec leur style et leur
plus-value éthique sur le site www.atelier-idf.org Vous pouvez également
les trouver dans les magasins spécialisés en produits équitables et/ou éco-
logiques comme les boutiques du réseau Artisans du monde (voir page 23)

Donner ses vêtements pour créer des emplois


Avez-vous déjà pensé à donner les vête- isolants thermiques et acoustiques pour le
ments que vous ne mettez plus ? Le bâtiment, 15 % sont détruits.
Relais, groupement de quinze structures L. V.
à vocation d’insertion en France, met à
votre disposition plus de 1 000 conte- Contacts :
neurs en Ile-de-France pour récupérer ces – Le Relais nord-est de l’Ile-de-France, pour
vêtements qui traînent au fond de vos la Seine-et-Marne, l’Essonne, la Seine-Saint-
placards. Il est également possible de les Denis, le Val-de-Marne et le Val-d’Oise :
donner grâce au ramassage en porte-à- 29 rue de la Terrière, 02200 Soissons, tél. :
porte, ou par un don direct au Relais le 03 23 53 43 72, courriel : lerelaisneif@le-
plus proche de chez vous. Trois structures relais.net
couvrent la totalité de la région : le Relais – Le Relais Val de Seine, pour les
nord-est de l’Ile-de-France, le Relais 75 et Yvelines, les Hauts-de-Seine et le Val-
le Relais Val de Seine. Ils emploient près d’Oise : ZAC des Cettons, rue Panhard-
de 100 ­personnes dans la collecte, le tri, L e v a s s o r, 7 8 5 7 0  C h a n t e l o u p - l e s -
le recyclage et la vente des 600 tonnes de Vignes, tél. : 01 39 74 85 85, courriel :
vêtements récupérées chaque mois dans lerelaisvaldeseine@wanadoo.fr
la région. Chômeurs de longue durée, per- – Le Relais 75, pour Paris et la proche
sonnes non qualifiées ou connaissant de banlieue : 28 av. Edouard-Vaillant,
graves difficultés sociales, ils ont retrouvé 93500 Pantin, tél. : 01 41 71 04 39,
un emploi stable grâce à l’activité des courriel : accueil75@le-relais.net
Relais. Les plus beaux vêtements sont – Retrouvez les adresses des points de
revendus dans l’une des six boutiques collecte sur le site www.lerelais.org, dans
Relais de la région. 45 % des vêtements la rubrique du Relais correspondant à votre
sont recyclés en chiffons d’essuyage et en département.

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 25


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

ou les Biocoop (voir page 16). A titre d’exemples, voici quatre marques


créées par des entrepreneurs franciliens :
– Altheane propose de la lingerie de nuit pour les femmes et des vêtements
pour enfants, le tout équitable. Cette marque permet à la fondation Théa,
créée en 1987 à Manille, aux Philippines, d’employer plus de 100 femmes
issues de milieux défavorisés. Site : www.altheane.com
– Bébés en vadrouille est à la fois une marque et une boutique parisienne
qui propose tout l’univers du bébé en équitable et/ou bio. Les vêtements et
accessoires sont réalisés par des artisans du Laos, du Pérou, du Guatemala
et du Togo. Boutique : 47 bd Henri-IV, 75004 Paris, site : www.bbenv.com
– Numanu label of love ! travaille avec huit organisations de producteurs
et des ateliers de confection en Inde et au Cambodge qui utilisent du coton
biologique. Vente exclusive dans la boutique au 8 rue de Turenne, 75004 Paris.
Site : www.numanu.com
– Nu propose une collection streetwear, avec notamment des jeans et des
tee-shirts en coton labellisés Max Havelaar (voir page 21). Site : www.
nu-jeans.com

Se déplacer

A  irparif, qui mesure la qualité de l’air en Ile-de-France, souligne que le


transport routier est responsable du tiers des émissions de particules
fines nocives pour la santé et de CO2 de la région. Le Conseil régional
et le syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif) ont engagé un plan de
modernisation des transports en commun visant à mieux desservir la grande
couronne, améliorer la régularité des trains, optimiser la tarification, renou-
veller le matériel roulant et mieux prendre en compte les nouveaux modes
de transport. Par ailleurs, de nombreuses initiatives de l’économie sociale et
solidaire proposent des solutions pour se déplacer autrement.

Partager sa voiture
Pour partager sa voiture, il existe l’autopartage ou le covoiturage. Deux sys­
tèmes différents et complémentaires.

– L’autopartage correspond à l’utilisation successive d’une même


voiture par différents usagers inscrits auprès d’un opérateur qui gère
une flotte de véhi­cules disponibles 24 heures sur 24 en « libre-service ».
Une voiture d’autopartage remplace entre cinq et huit véhicules privés.
Un label « Autopartage, label Paris », attribué par la ville de Paris, existe
depuis février 2007. Il garantit le respect par les trois opérateurs qui
l’ont reçu d’un certain nombre de critères, dont un taux d’émission de
CO2 inférieur à 140 g/km pour les véhicules.

26 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
U Contacts :
– Caisse commune : tél. : 01 43 55 15 95, site : www.caisse-commune.com
– Pour en savoir plus sur l’autopartage : le site de la mairie de Paris, www.paris.fr, rubrique
« Déplacements », puis « Voitures et deux roues motorisés ».

– Le covoiturage est un mode de déplacement où plusieurs personnes uti­


lisent une seule voiture pour faire le même trajet ou presque. Les avantages
sont économiques (partage des frais), environnementaux (réduction du trafic
et de la pollution), sociaux et solidaires (rencontres, entraide). En France,
plusieurs sites de covoiturage existent, gratuits pour la plupart. En faveur de
la mobilité durable, le réseau associatif Fondaterra a mis en place le système
de covoiturage gratuit « T.écovoiturage », disponible pour plus de 350 000 étu-
diants d’Ile-de-France et accessible par Internet ou par téléphone mobile. Ce
service s’inscrit dans un projet global, la Plate-forme francilienne de la mobi-
lité durable inter-campus, qui concernera à terme toutes les universités de la
région. Au programme : parcs à vélos, autopartage et stage d’éco-conduite.
U Contacts :
– 123 en voiture : www.123envoiture.com
– Voitures & Co : www.voitureandco.com
– Covoiturage : www.covoiturage.fr
– Radio France bleu Ile-de-France : www.radiofrance.fr/chaines/france-bleu, dans la
rubrique « Covoiturage ».
– T.écovoiturage : http://covoiturage-campus.com
Deux sites proposent des services de covoiturage propres au Val-de-Marne :
– Covoiturage94 : www.covoiturage94.fr
– Covoiturage Ador94 : www.covoiturage.ador94.com, s’adresse à ceux qui travaillent sur
le pôle Orly-Rungis.

A bicyclette
La petite reine gagne du terrain en Ile-de-France : + 40 % pour les déplace-
ments à vélo dans Paris depuis 2001, + 50 % de pistes cyclables dans la région
en dix ans… Selon l’association Mieux se déplacer à bicyclette (MDB), le vélo
représente 3 % des déplacements. Entre 300 mètres et 6 kilomètres de trajet,
il est le mode de transport le plus rapide en ville.
Et si vous voulez promouvoir le vélo en ville, rejoignez la Vélorution de
Paris ! Cette association, dont le modèle se développe dans toutes les
grandes villes de France, organise des manifestations mensuelles. Du
militant endurci au cycliste ponctuel mais convaincu, les vélorutionnaires
réclament des mesures concrètes, telles qu’une augmentation du nombre
de pistes cyclables.
Pour acheter ou louer un vélo à Paris, voire réparer le vôtre, l’association Cyclo-
Pouce vous propose ses services. Elle a conçu des remorques à trois roues, trac-
tée par un vélo classique, pour que les personnes à mobilité réduite puissent
également visiter la capitale à vélo, et propose des promenades à thèmes pour
des groupes ou des particuliers.
U Contacts :
– Cyclo-Pouce : 38bis quai de la Marne, 75019 Paris, tél. : 01 42 41 76 98, site : http://

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 27


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

premiumwanadoo.com/cyclo.pouce, courriel : cyclo.pouce@wanadoo.fr


– Mieux se déplacer à bicyclette : 32 rue Raymond-Losserand, 75014 Paris, tél. :
01 43 20 26 02, site : www.mdb-idf.org, courriel : courrier@mdb-idf.org
– Fédération française des usagers de la bicyclette (Fubicy) : regroupe 140 associations
de cyclistes urbains. Retrouvez-les dans la rubrique « Liens », sur www.fubicy.org
– Vélorution : 20 rue Edouard-Pailleron, 75019 Paris, tél. : 01 53 72 89 10, site : www.
velorution.org
U Cartes :

– Toutes les pistes cyclables de la région, avec les parcs à vélos pour se garer, les points de
location et de réparation, sont visualisables sur www.iaurif.org, rubrique « Cartes interactives
de la région ».
– Les itinéraires cyclables de Paris, à télécharger sur le site de la ville de Paris, www.paris.
fr, rubrique « Déplacements », puis « Vélo et circulations douces » et « Pistes cyclables et
aménagements vélo ».
– Carte IGN : 100 circuits en Ile-de-France, avec trois niveaux de difficulté, disponibles dans
les points de vente IGN ou sur www.ign.fr Prix : 7,95 euros.

L’accès aux transports pour les plus démunis


et les personnes à mobilité réduite
De nombreuses associations ont pour mission de faciliter le déplacement des
personnes à mobilité réduite. La Scop (voir page 85) AS Transport minibus
propose un service de transport pour tout déplacement dans les Yvelines et la
région parisienne. Ses véhicules sont adaptés pour l’accueil et la sécurité de ses
clients, et les chauffeurs ont reçu une formation aux premiers secours. Dans
le Val-de-Marne, l’association Vilcena compte 20 véhicules qui permettent à
plus de 1 250 personnes âgées et/ou à mobilité réduite de se déplacer quoti-
diennement. Apar Location est quant à elle une agence de location de voitures
adaptées à la conduite et aux transports pour les personnes en situation de
handicap dans le département de l’Essonne.
Le syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif) et le Conseil régional d’Ile-
de-France financent un dispositif de transport spécialisé de personnes handi-
capées appelé PAM. Le dispositif de réservation et de gestion pour assurer un
service de transport porte à porte est confiée au département. Après PAM
75 en 2003, PAM 94 en 2005, PAM 78 en 2006, PAM 93 en 2007et PAM 77
courant 2008, le réseau s’agrandit et achèvera bientôt son déploiement en Ile-
de-France. PAM 91 et PAM 92 devraient être mis en service courant 2008.
Pour les personnes en situation de difficulté financière, des associations ­proposent
également des facilités de déplacement. Ainsi, sur la communauté d’aggloméra-
tion Melun Val de Seine, l’association d’aide à la mobilité pour l’emploi en Seine-
et-Marne (AAME 77) met des véhicules à disposition des demandeurs d’emploi
pour qu’ils se rendent, par exemple, sur le lieu de leur formation.
Pour les jeunes et les bénéficiaires des minima sociaux, entre autres, Promotion
d’initiatives jeunes pour l’emploi (Pije) prépare au permis de conduire pour
180 euros, au brevet de sécurité routière (gratuit) et assure un service de trans-
port solidaire en Seine-et-Marne pour le coût d’un déplacement en autobus.
Par ailleurs, depuis le 31 mars 2007, les bénéficiaires du RMI et les membres
de leur famille peuvent emprunter gratuitement les transports en commun en

28 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
Ile-de-France après en avoir fait la demande auprès du conseil régional. Les
bénéficiaires des autres minima sociaux ont droit à une réduction de 75 % sur
la carte orange.
U Contacts :
– AAME 77 : 1 quai Victor-Hugo, 77140 Nemours, tél. : 01 60 55 02 09, courriel :
aame77@wanadoo.fr
– Apar Location : 315 square des Champs-Elysées, 91026 Evry Cedex, tél. : 01 60 87 01 82,
site : www.apar-location.fr, courriel : contact@apar-location.fr
– AS Transport minibus : 14 rue de Montfort, 78310 Maurepas, tél. : 01 30 51 03 62, site :
www.astminibus.fr, courriel : assthanges@wanadoo.fr
– Promotion d’initiatives jeunes pour l’emploi (Pije) : C/o Association départementale de
sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence 77, 55 rue Sermonoise, 77380 Combs-la-Ville,
tél. : 01 60 60 24 36, courriel : adsea77.pije@wanadoo.fr
– Vilcena : 6 av. Pierre-Brossolette, 94300 Vincennes, tél. : 01 41 74 08 03, site : www.
vilcena.com, courriel : info@vilcena.com
– Région Ile-de-France : www.iledefrance.fr, rubrique « Transports », puis « Des transports
accessibles à tous ». Voir notamment le dispositif PAM qui permet aux personnes handicapées
de bénéficier, sur réservation, d’un service de transport de porte à porte.

La santé

D  es mutuelles au Samu social, en passant par le planning familial…, les


structures de l’économie sociale et solidaire sont fortement présentes
dans le secteur de la santé, en termes de prévention et d’accès aux soins.

Les mutuelles de santé


Premier mouvement social par son ancienneté, les mutuelles de santé
­trouvent leur origine dans les sociétés de secours mutuel nées dès le
XIV e siècle. En 1848, 2 000 sociétés regroupaient en France 1,6 million de
personnes. Elles prenaient notamment en charge les obsèques et les maladies
des ouvriers, et menaient aussi des luttes revendicatives. A partir de la fin de
la Première Guerre mondiale, l’Etat développera un système de protection
sociale obligatoire qui modifiera le rôle des mutuelles. Lors de la création de
la Sécurité sociale, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, elles trouveront,
après avoir craint de disparaître, une place complémentaire à la protection
sociale obligatoire.
Aujourd’hui, 38 millions de personnes sont protégées par une mutuelle de
santé. Ce chiffre est donné par la Mutualité française, qui regroupe la quasi-
totalité de ces mutuelles dont l’objet est de couvrir les personnes en cas de
maladie ou d’accident, en prenant en charge le ticket modérateur, c’est-à-dire
la partie des dépenses de soins non remboursée par la Sécurité sociale.
Organismes à but non lucratif, les mutuelles interviennent comme premiers
financeurs, après l’assurance maladie, des dépenses de santé. Elles prennent
ainsi en charge 12 % des frais liés aux soins hors hôpitaux, ainsi qu’à l’achat
de médicaments, lunettes, etc.

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 29


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

Leur rôle est déterminant dans l’accès aux soins, notamment lorsque les
niveaux de remboursement de la Sécurité sociale sont faibles, comme pour
l’optique ou les soins dentaires, voire inexistants, comme dans le domaine
de la chirurgie dentaire. Et même si elles sont critiques vis-à-vis des dépas-
sements d’honoraires des professionnels de santé, les mutuelles les prennent
parfois en compte à la demande de leurs adhérents. En ­proposant le meilleur
rapport qualité-prix possible et en menant une politique de prévention très
active, elles contribuent aussi à la maîtrise des dépenses de santé.
Elles sont en concurrence avec les assureurs commerciaux, mais s’en distin-
guent notamment par leur volonté de ne pas sélectionner leurs adhérents
uniquement en fonction de leur état de santé. Et la Mutualité française a fait,
à de nombreuses reprises, des propositions afin d’assurer à tous un accès aux
soins équitable.
En pratique, les mutuelles de santé sont spécialisées par métier (par ­exemple,
la mutuelle nationale des sapeurs-pompiers), par tranche d’âge (comme la
mutuelle des étudiants, dont le siège social est à Ivry-sur-Seine, dans le Val-
de-Marne), par statut (on dénombre une trentaine de mutuelles différentes
pour les agents de la fonction publique) ou sont généralistes, comme Releya.
Leur liste est disponible sur le site www.mutualite.fr, rubrique « Trouver une
mutuelle ». Pour y adhérer, deux voies sont possibles : par voie collective,
en passant par son entreprise (le contrat est parfois obligatoire), ou de façon
individuelle, pour les retraités, les demandeurs d’emploi, les salariés d’une
entreprise sans contrat collectif, etc.
Les mutuelles de santé, ce sont également 2 000 services de soins et d’accompa-
gnement en France, dont plus de 90 en Ile-de-France. Le groupe FMP Mutua-
lité francilienne, créé en 1903, rassemble 230 mutuelles de santé, réparties sur
les huit départements de la région. Il couvre plus de 4 millions de Franciliens et
constitue le premier organisme social du secteur privé de la région.
En Ile-de-France, un grand nombre de ces services de soins sont gérés par
l’union régionale : des cabinets médicaux, des centres d’optique et d’audio-
prothèse, ou de santé dentaire… Ces établissements sont conventionnés
et ne pratiquent donc pas de dépassements d’honoraires. Ouverts à tout le
monde et pas seulement aux adhérents mutualistes, ils ne sélectionnent pas
leurs clients en refusant, par exemple, les bénéficiaires de la couverture mala-
die universelle (CMU). La liste de ces services est disponible directement

Les centres de planning familial

Portés par le Mouvement français pour préservatifs. Ces services sont gratuits
le planning familial, les centres de plan- pour les mineurs et personnes non cou-
ning familial régionaux sont des associa- vertes par l’assurance maladie.
tions qui informent sur la contraception,
orientent vers les médecins, pratiquent Contact : retrouvez toutes les coordonnées
des tests de grossesse, assurent un suivi des centres de planning familial sur le
avant et après un avortement, donnent site www.planning-familial.org, tél. :
la pilule du lendemain, distribuent des 01 47 00 18 66.

30 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
sur www.mutualite.fr, rubrique « Trouver un service de santé ».
U Contacts :

– Fédération nationale de la Mutualité française : 255 rue de Vaugirard,


75015 Paris, tél. : 01 40 43 30 30, site : www.mutualite.fr, courriel : webmail@
mutualite.fr
– Groupe FMP Mutualité francilienne : 24 rue Saint-Victor, 75005 Paris, tél. :
01 40 46 11 11, site : www.fmp.fr, courriel : fmpcomm@fmp.fr

Les services de santé aux plus démunis

– Pour les personnes sans domicile fixe. Les établissements de santé


traditionnels, comme les hôpitaux, sont centrés sur les soins médicaux
lourds. Pour les maladies bénignes des sans-abri, des structures se sont
développées dans la région à l’initiative du Samu social de Paris : les ­centres
d’hébergement d’urgence avec soins infirmiers et les lits dits « halte soins
santé ». Ces derniers sont des hébergements d’urgence ouverts aux per-
sonnes sans domicile fixe qui ont besoin d’une prise en charge sanitaire et
sociale. Ils assurent des soins médicaux, un service d’hébergement et de
restauration, un accompagnement social. Au nombre de quatre à Paris et
de trois dans les autres départements d’Ile-de-France, les lits halte soins
santé disposent d’un personnel médical et paramédical pour accompagner
et soigner jusqu’à 225 personnes. Pour un signalement ou une demande
d’hébergement, il faut composer le 115, numéro gratuit.
Pour les pathologies nécessitant un hébergement de plus longue durée, il
existe neuf appartements de coordination thérapeutiques (ACT) à Paris
et quinze dans le reste de la région. Gérés par des associations, ils peuvent
accueillir jusqu’à 360 personnes en situation de précarité sociale atteintes
d’un cancer et d’autres maladies sévères comme la sclérose en plaques.
L’état de santé des personnes accueillies ne requiert pas d’hospitalisation,
mais des soins et un suivi médical quotidiens assurés par l’équipe de
l’ACT. Un suivi psychologique et social est également dispensé (écoute,
démarches administratives, aide à l’insertion sociale…).
A noter également que le foyer post-hospitalier Les Maraîchers, situé à
Paris, propose un hébergement pour les personnes sans domicile fixe qui
sortent d’une hospitalisation, qui sont autonomes dans leur traitement
médical mais dont l’état de santé nécessite un repos et ne permet pas
d’entrer en centre d’hébergement d’urgence.

Quelques dispositifs publics

Les conseils généraux proposent de de la CMU complémentaire et de l’Aide


nombreuses offres de soins gratuites, du médicale de l’Etat (AME). Pour en savoir
dépistage à la vaccination, en passant par plus : www.cmu.fr ou contactez votre
les centres de protection maternelle et caisse d’assurance maladie (trouvez la
infantile. Par ailleurs, plus de 5,5 millions caisse d’assurance maladie la plus proche
de personnes bénéficient en France de la de chez vous sur le site www.ameli.fr,
couverture maladie universelle (CMU), rubrique « Votre caisse »).

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 31


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

L’association SOS Habitat et soins, membre du Groupe SOS (voir


page 73), gère des lits halte soins santé et quatre ACT dans la région.
Elle a publié le guide Précarité/Cancer, qui recense toutes les structures
d’hébergement franciliennes mentionnées ci-dessus.
U Contacts :

– Samu social de Paris : 35 av. Courteline, 75012 Paris, tél. : 01 41 74 84 59, site :


www.samusocial-75.fr Pour rejoindre le Samu social : benevolat@samusocial-75.fr
– Pour trouver les antennes du Samu social dans la région Ile-de-France : www.
samusocial-75.fr, rubrique « Qui sommes-nous ? », puis « En France et à l’étranger »
et « Samu social en France ».
– SOS Habitat et soins : 379 av. du Président-Wilson, 93210 La Plaine-Saint-Denis,
tél. : 01 55 87 55 55, site : www.groupe-sos.org, courriel : soshets@groupe-sos.org
Retrouvez le guide en téléchargement dans la rubrique « Guide cancer/Précarité »
pour avoir toutes les coordonnées des structures.

– Les centres de santé. Anciennement appelés dispensaires, les centres


de santé accueillent, à côté d’une population sans problème financier, les per­
sonnes issues de milieux modestes ou défavorisés. Ils procurent des soins, mais
n’assurent pas d’hébergement. L’Ile-de-France en compte plus de 300, gérés
par des collectivités, des associations, des congrégations. La moitié d’entre eux
se trouvent à Paris et en Seine-Saint-Denis. Les consultations y sont souvent
sans rendez-vous et sont dispensées par plus de 1 000 médecins généralistes et
4 000 spécialistes (soins dentaires, gynécologiques, dermatologiques…).
U Contact : pour avoir les coordonnées du centre de santé le plus proche de chez
vous, adressez-vous au service Etudes et statistiques de la direction régionale des
affaires sanitaires et sociales d’Ile-de-France, 58-62 rue de la Mouzaïa, 75019 Paris,
tél. : 01 44 84 22 22, site : http://ile-de-france.sante.gouv.fr
Médecins du Monde Paris - Centre d’Accueil de Soins et d’Orientation, 62 bis avenue
Parmentier - 75011 Paris - Tél : 01 43 14 81 81 - Fax : 01 47 00 75 53

– Aides et soins aux usagers de drogues. L’association SOS Drogue inter-


national, membre du Groupe SOS (voir page 73), est la première association
française de lutte contre les toxicomanies et d’aide aux usagers de drogues.
Créée en 1984, elle est présente dans quatre régions et compte 13 structures
en Ile-de-France, du point écoute (entretien anonyme et gratuit) au centre
d’accueil et de soins spécialisés (hébergement et soins). Ces structures sont
également ouvertes aux proches des personnes atteintes de toxicomanie. Le
Centre 110 Les Halles, anonyme et gratuit, s’adresse spécifiquement aux
personnes toxicomanes en situation de précarité : restauration, écoute, consul-

Le Centre régional d’information et de prévention sur le sida

Le Centre régional d’information et de drogues, les dépendances, le mal-être et


prévention sur le sida (Crips) est une mine les conduites à risque.
d’informations, destinées aux jeunes fran-
ciliens, sur le sida, les hépatites, l’édu- Contact : Crips Ile-de-France, Tour
cation à la vie affective et sexuelle, les M o n t p a r n a s s e , 7 5 0 1 5  Pa r i s , t é l .  :
infections sexuellement transmissibles, les 01 56 80 33 33, site : www.lecrips-idf.net

32 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
tations médicales et accès aux traitements de substitution sont proposés.
U Contacts :

– SOS Drogue international : 379 av. du Président-Wilson, 93210 La Plaine-Saint-


Denis, tél. : 01 55 87 55 55, site : www.groupe-sos.org, courriel : sosdi@groupe-sos.
org Pour retrouver la liste et les coordonnées des structures de l’association, voir sur
le site, rubrique « Nos associations », puis « SOS Drogue international ».
– Centre 110 Les Halles : 110 rue Saint-Denis, 75002 Paris, tél. : 01 55 34 76 20,
courriel : 110leshalles@groupe-sos.org

Le logement
C  onstruction de HLM, réhabilitation d’habitations, accueil en loge-
ment d’insertion… L’économie sociale et solidaire offre de nombreux
services aux personnes à faibles revenus pour mieux se loger.

Les coopératives de HLM et les associations

Les coopératives de HLM


Sur les 158 organismes HLM d’Ile-de-France, 24 sont des sociétés coopéra-
tives. Regroupées au sein de la Fédération nationale des sociétés coopératives
de HLM, elles construisent des logements essentiellement mis à la vente,
mais aussi à la location. Pour acquérir un logement dans ce cadre, il faut avoir
des ressources annuelles inférieures aux plafonds des prêts locatifs intermé­
diaires (PLI). Par exemple, celles d’une famille de quatre personnes doivent
être inférieures à 63 517 euros en Ile-de-France et à 91 229 euros à Paris et
dans les communes limitrophes (voir toutes les données à la rubrique « Pla-
fonds », sur le site www.hlm.coop). Une des particularités des coopératives de
HLM est l’accompagnement qu’elles proposent tout au long de l’accession à la
propriété. Ainsi, lors de divorces, tous les membres des familles sont assurés
d’être relogés.
U Contact : Fédération nationale des sociétés coopératives de HLM, site : www.hlm.coop,
rubrique « L’annuaire » pour trouver les sociétés coopératives de HLM d’Ile-de-France.

Les associations
– Emmaüs France est un vaste réseau de structures actives en matière
d’insertion, d’action sociale et de logement. En Ile-de-France, SOS Familles
soutient des familles en difficulté, souvent surendettées, notamment en faci-
litant les négociations avec les propriétaires. L’association Emmaüs propose
un accompagnement social lié au logement, mais aussi de l’hébergement dans
des logements d’insertion (en attente d’un logement définitif), des résidences
sociales (pour personnes non autonomes) et des centres d’hébergement et de
réinsertion sociale (avec un suivi social rapproché).
U Contacts :
– Fédération SOS Familles : 1 passage Saint-Sébastien, 75011 Paris, tél. : 01 43 38 67 92,

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 33


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

courriel : fdsosfamilles.emmausfrance@wanadoo.fr, site : www.emmaus-france.org, rubrique


« Contacts ».
– Association Emmaüs : 32 rue des Bourdonnais, 75001 Paris, tél. : 01 44 82 77 20, site :
www.emmaus.asso.fr, courriel : contact@emmaus.asso.fr

– Habitat et Humanisme achète et rénove des logements pour des per-


sonnes en difficulté. Les familles logées sont accompagnées par un bénévole.
Son antenne francilienne organise le logement de 341 familles sur la région.
Par exemple, la résidence Saint-Joseph à Versailles (78) compte 22 logements
pour personnes isolées, 17 studios pour étudiants boursiers et 3 logements
pour familles en difficulté.
U Contact : Habitat et Humanisme, 46-48 rue de Lagny, 93100 Montreuil, tél. :
01 55 86 86 86, site : www.habitat-humanisme.org, courriel : ile-de-france@habitat-
humanisme.org

zoom Loca’rythm, une agence immobilière pas comme les autres

Une fois la location trouvée, l’association assure un


suivi qui permet d’anticiper les impayés, de régler
les éventuels différends entre propriétaires et loca-
taires afin d’éviter les expulsions. « Les bailleurs
savent que les ménages que nous leur proposons
sont suivis, ce qui permet d’accélérer les dos-
siers », ­explique Cathie Cousin, chargée de mis-
sion au sein de l’association. Sur les 58 ­ménages
reçus en 2007, 36 ont pu être relogés.
Loca’rythm travaille avec les bailleurs sociaux et
gère aussi en propre 87 logements sur le secteur
L’Atelier / Séb ! Godefroy

de la vallée de Montmorency, dans le Val-d’Oise,


contre 96 en 2006. « Nous avons du mal à trou-
ver de nouveaux propriétaires : il existe un contrat
avec l’Etat qui accorde des réductions d’impôts
pour les travaux dans des logements destinés à
Loca’rythm est une agence immobilière asso- la location sociale. Quand ce contrat prend fin,
ciative à vocation sociale créée en 1995. La ils récupèrent souvent leur bien pour le louer au
différence avec une agence classique ? Elle prix du marché. » Pour un même deux-pièces, le
s’adresse à une population qui ne parvient pas loyer social s’élève à 290 euros, contre 560 euros
à trouver de logement du fait de ses faibles au prix du marché. Loca’rythm ne ­manque pour-
revenus, travaille avec elle sur la recherche tant pas d’arguments pour convaincre : « Les
d’une location puis sur son maintien dans le propriétaires qui veulent faire des travaux béné-
logement loué. Sont concernées les personnes ficient toujours d’aides de l’Agence nationale pour
déjà suivies par un service social partenaire l’amélioration de l’habitat. Nous proposons éga-
de l’association, accueillies dans un ­ centre lement une assurance sur les dégradations et sur
­d ’hébergement d’urgence ou en résidence les impayés, ainsi qu’un suivi social important. »
sociale, en situation d’habitat indigne, précaire Loca’rythm cherche des propriétaires d’appar-
ou en surpeuplement. Les personnes retenues tements à loyer modéré dans le Val-d’Oise qui
par Loca’rythm doivent participer à une forma- acceptent d’en confier la gestion. L. V.
tion de 30 ­heures réparties sur deux mois, dans
le cadre de l’« Atelier recherche logement ». Contact : Loca’rythm, 7 rue du Château-de-la-
Objectifs : connaître les droits et devoirs du Chasse, 95390 Saint-Prix, tél. : 01 39 59 87 94,
locataire et du bailleur et monter un dossier site : www.cpcvidf.asso.fr/page/loca_rythm.html,
pour trouver un logement. courriel : locarythm@fr.oleane.com

34 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
– Le mouvement Pact Arim pour l’amélioration de l’habitat propose
des logements à loyer modéré. En 2006, l’Union régionale Pact Ile-de-
France a permis l’adaptation de 14 529 logements à des personnes âgées
ou handicapées, elle a assuré la gestion de 838 logements et a aidé près de
3 500 ménages dans leurs démarches administratives. L’Ile-de-France compte
dix agences Pact Arim.
U Contact : Union régionale Pact Ile-de-France, 14 av. Ledru-Rollin, 75012 Paris, tél. :
01 40 01 06 72, site : www.urpactarim-idf.org, courriel : urpact.idf@noos.fr
– L’Union nationale pour l’habitat des jeunes (ex-UFJT) regroupe
70 structures et services en Ile-de-France, dont 64 foyers qui offrent 8 000 pla-
ces destinées aux 16-30 ans, travailleurs, étudiants ou chômeurs. Elle mène
également des actions en faveur de l’insertion, de la sécurité routière…
U Contact : Union régionale Ile-de-France, 10-18 rue des Terres-au-Curé, 75013 Paris,
tél. : 01 42 16 86 66, site : www.ufjtidf.org, courriel : ufjtidf@ufjtidf.org

– Habitats solidaires achète, réhabilite, rénove et gère des logements en


Ile-de-France. Cette société coopérative d’intérêt collectif (Scic, voir page 89)
a pour objectif d’améliorer les conditions d’insertion dans et par l’habitat pour
les personnes et les familles exclues de l’accès au logement pour des raisons
économiques et sociales. Elle a par exemple réalisé un centre maternel à
Bobigny (93) qui comprend 25 places de crèche et un espace d’accueil pour
femmes isolées avec enfants.
U Contact : Habitats solidaires, 20 rue Clovis-Hugues, 75019 Paris, tél. : 01 45 80 57 16,
courriel : contact@habitats-solidaires.fr

– Le Programme autoproduction et développement social (Pades),


créé en 1996, gère notamment aux Mureaux (78) 30 chantiers d’autoré-
habilitation du logement, dans le quartier de Vigne blanche, et un jardin
de développement social dans le quartier des Musiciens. Le jardin compte
40 parcelles individuelles, une parcelle pédagogique et une autre d’insertion.
Un animateur et un travailleur social ont animé des ateliers d’apprentissage
technique et des réunions thématiques (apprendre à entretenir son domicile,
développer les liens sociaux dans le quartier) pour mener à bien ces deux
projets. Aujourd’hui, le Pades réalise en partenariat avec le conseil régional
un recensement de toutes les activités d’autoproduction en Ile-de-France
afin d’accompagner et de soutenir de nouveaux projets.
UContact : Pades, 1 rue du Pré-Saint-Gervais, 93500 Pantin, tél. : 01 57 42 50 53, site :
www.padesautoproduction.org, courriel : pades@orange.fr

Les hébergements d’urgence


Les hébergements d’urgence s’adressent à deux publics, les femmes en
difficulté, notamment victimes de violences conjugales, et les personnes
sans abri. Pour une ou quelques nuits, elles y trouvent un lit, un repas, un
accompagnement. Le centre fixe la durée maximale de l’hébergement qui

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 35


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

est gratuit, même si une participation symbolique peut être demandée pour
les services supplémentaires (laverie, etc.). Ces structures ont vocation à
orienter les personnes qu’elles accueillent vers des solutions d’hébergement
de plus long terme, mais remplissent difficilement cette fonction en raison de
la crise du logement en Ile-de-France.
Entre 1999 et 2006, 3 300 places en hébergement d’urgence ont été créées
dans la région pour les sans-abri, et plus de 1 000 pour les femmes en dif-
ficulté. Le Samu social de Paris (voir page 32) et la Croix-Rouge assurent
dans la région la gestion d’une grande partie des centres d’hébergement
d’urgence existants.
Des structures de l’économie sociale et solidaire regroupées au sein
de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion
­sociale (Fnars) gèrent par ailleurs des centres d’hébergement et de réin-
sertion sociale (CHRS) financés par l’aide sociale de l’Etat. Au nombre
de 140 en Ile-de-France, ils ont vocation à accueillir les personnes et les
familles qui connaissent de graves difficultés (économiques, familiales,
de logement, de santé…) dans une optique de réinsertion. Cette mission
passe d’abord par un hébergement d’une durée plus longue que dans les
centres d’hébergement d’urgence, ainsi que par un suivi social, par un
accompagnement vers un logement autonome, par des actions concernant
la formation professionnelle et l’emploi, ce que ne proposent pas les centres
d’hébergement d’urgence.
U Contacts :
– Les coordonnées des centres de la Croix-Rouge sont sur le site www.croix-rouge.fr,
rubrique « Annuaire et contacts », recherche par département.
– Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars) Ile-
de-France, pour connaître les centres sociaux, les lieux d’hébergement, etc., sur la région :
Maison des associations de solidarités, 10-18 rue des Terres-au-Curé, 75013 Paris, tél. :
01 43 15 80 10, site : www.fnarsidf.asso.fr, courriel : fnarsidf@wanadoo.fr

Des aides publiques pour une maison écologique

Pour équiper une maison avec du maté- viduel, d’un système solaire combiné ou
riel écologique, une aide de l’Etat est dis- d’une pompe à chaleur géothermale sont
ponible sous la forme, pour les ­personnes également aidés par le Conseil Régio-
imposables, d’un crédit d’impôt sur le nal. Par ailleurs, toutes les banques ont
revenu, ou, pour les personnes non impo- aujourd’hui l’obligation de proposer des
sables, de remboursement. Ces aides prêts finançant des travaux d’économie
vont de 15 % à 50 % du prix du maté- d’énergie, tels que l’isolation des combles
riel installé. Pour les équipements solai- ou l’acquisition d’une pompe à chaleur.
res, le conseil régional subventionne en L’Ademe a établi un classement de ces
complément le coût de la main-d’œuvre écoprêts sur le site www.testepourvous.
des installations de particuliers à hau- com (rubrique « Crédit »).
teur de 50 % du montant hors taxes,
avec un plafond de 900 euros pour les Pour en savoir plus : pour les aides
capteurs thermiques et de 1 500 euros régionales, voir sur le site de la région : www.
pour les capteurs photovoltaïques. Les iledefrance.fr, rubrique « Environnement »
installations de chauffe-eau solaire indi- puis « Développer les énergies nouvelles ».

36 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
– Pour la liste des CHRS d’Ile-de-France, consulter le fichier national des établissements
sanitaires et sociaux sur http://finess.sante.gouv.fr, rubrique « Recherche libre » et choisir
« CHRS » dans les « Catégories » d’établissements.

Réduire sa consommation d’énergie à domicile


Une partie de l’énergie que nous consommons l’est de manière totalement
inutile. Par exemple, laisser son ordinateur en veille ou son chargeur de
téléphone portable branché nécessite autant d’électricité qu’un réfrigéra-
teur sur une année. Pour vous aider à réduire votre consommation d’énergie
à la maison, des entreprises de l’économie sociale et solidaire proposent
de nouveaux services. Ainsi, la Scic Pôle énergies renouvelables environ-
nement (Peren) a développé un centre de conseils pour réaliser les projets

zoom Des énergies renouvelables pour les particuliers

sérieux et expérimentés. Le client reste libre


de contacter une entreprise extérieure à la
coopérative. « Notre but est de voir les gens
s’équiper : quelle que soit l’entreprise choisie,
nous remboursons les 150 euros si les travaux
sont réalisés. Ecosève touche un pourcentage
L’Atelier / Séb ! Godefroy

de la facture finale si l’entreprise sélectionnée


appartient à la Scic. Notre projet s’est bâti
autour d’une éthique commerciale reconnue et
appuyée par le territoire : la région, le départe-
ment et la communauté de communes de Marne
Vous habitez en Seine-et-Marne et vous souhaitez et Chantereine ont participé financièrement au
installer un panneau solaire, mais vous ne savez développement de Peren », indique Vincent
pas vers qui vous tourner ? Ecosève, enseigne de Gastaud, le fondateur de la Scic. ­Ecosève pro-
la Scic Pôle énergies renouvelables environne- pose également un centre de documentation en
ment (Peren), a été créée en octobre 2007 pour libre accès. Pour les entreprises associées, cette
lever ce frein au développement des énergies coopérative assure une vitrine commerciale,
renouvelables. Son objectif : servir d’intermé- un travail d’information et de présélection des
diaire entre la demande et l’offre en énergies projets qu’elles n’ont ni le temps ni les moyens
renouvelables et en écoconstruction. de mettre en place.
Dans l’espace d’accueil situé dans le centre Aujourd’hui, deux pompes à chaleur ont été
commercial de Chelles (Seine-et-Marne), votre installées et douze dossiers sont à l’étude.
projet est d’abord analysé gratuitement par les « Nous avons une quinzaine de visiteurs par
deux salariés de l’espace info-énergie financé jour. La Scic Peren est conçue pour être fran-
par l’Agence de l’environnement et de la maî- chisable, à terme il faudrait que les 11,5 mil-
trise de l’énergie (Ademe), indépendamment de lions de Franciliens puissent accéder facilement
toute logique commerciale. Si vous le souhaitez, aux technologies vertes ! Nous pensons dupli-
l’expert d’Ecosève se déplace ensuite chez vous quer le concept de Peren sur la ville nouvelle
pour 150 euros : il étudie la faisabilité concrète de Sénart », explique Vincent Gastaud.
du projet, son amortissement, le coût et les L. V.
bénéfices des travaux… Il transmet ces données
aux 30 entreprises associées d’Ecosève, qui Contact : Ecosève, centre commercial Chelles 2,
restent en concurrence entre elles pour établir av. du Gendarme-Castermant, 77500 Chelles, tél. :
les devis. Industriels, fabricants et artisans, ils 01 60 20 24 31, site : http://peren.coop, courriel :
sont tous reconnus comme des professionnels contact@ecoseve.com

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 37


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

d’énergie renouvelable des particuliers (voir zoom ci-dessous). Dans le bâti-


ment, des entreprises d’insertion proposent aux particuliers des solutions
d’écoconstruction (isolation, matériaux naturels, énergies renouvelables),
c’est le cas de l’association Apij Bat, à Saint-Denis (93). La coopérative
d’activités et d’emploi (voir page 104) Alter Bâtir regroupe quant à elle
depuis 2007 des entrepreneurs spécialisés dans l’écoconstruction.
La Scic Enercoop vous permet de son côté d’être livré en électricité
exclusivement issue d’énergies renouvelables (soleil, vent, biomasse…).
Seul fournisseur d’électricité sous forme de société coopérative, Enercoop
s’adresse aux particuliers, aux professionnels et aux collectivités locales
partout en France. Depuis l’ouverture du marché de l’électricité à la
concurrence en 2004, la Scic fournit plus de 1 500 consommateurs. Sur son
site, vous trouverez notamment des conseils pour maîtriser votre dépense
énergétique ou pour devenir votre propre producteur d’électricité.
Enfin, de nombreuses associations proposent de l’éducation à l’environne-
ment et mettent en place des actions de sensibilisation à destination du
grand public. Par exemple, l’association Nature et Société, à Créteil (94),
organise entre autres des croisières pédagogiques sur la Seine et la Marne
autour du thème de l’eau.

Comment reconnaître les écoproduits ?

Un écoproduit est un bien dont la fabrication second label qui distingue les produits issus de
a un impact moindre sur l’environnement que forêts gérées durablement est le PEFC (acro-
celui de ses concurrents traditionnels grâce aux nyme anglais pour Conseil paneuropéen de
matières premières utilisées (absence de produits certification forestière). 85 400 hectares sont
dérivés du pétrole, par exemple), au processus labellisés PEFC en Ile-de-France, soit plus de
de production plus économe en ressources ou à 34 % de la forêt régionale.
la plus grande capacité du produit à être recyclé Les entreprises et associations de l’économie
ou biodégradé dans l’environnement. Pour les sociale et solidaire sont également impliquées
reconnaître, il existe de nombreux écolabels, dans le développement des écoproduits au
dont les plus répandus sont le label NF-Envi- travers des magasins qui les distribuent comme
ronnement et l’Ecolabel européen. On retrouve le réseau Biocoop (voir page 16).
ces certifications officielles sur des produits
aussi variés que les enveloppes pos­tales, les sacs Pour en savoir plus :
plastique, les composteurs de jardin, les filtres à – www.ecologie.gouv.fr/ecolabels : pour la liste
café ou les peintures murales. des produits et des fabricants qui bénéficient des
D’autres labels privés, souvent initiés par des deux écolabels officiels.
ONG, comme le label Haute qualité environne- – « Acheter et consommer mieux » : guide
mentale (HQE) pour le bâtiment (voir page 75) pratique de l’Ademe accessible sur www.ademe.
ou le label Forest Stewardship Council (FSC) fr/particuliers, rubrique « Agir », puis « Je
pour le bois, apportent des garanties sur des consomme ».
filières spécifiques. Le label FSC a été créé en – www.greenpeace.fr/foretsanciennes/bois.
1993 par des entreprises forestières et des php3 : pour trouver tous les points de vente de bois
ONG environnementales. Il certifie les forêts FSC en France (sélection par départements).
gérées de manière durable (respect de l’envi- – www.pefc-france.org : vous y trouverez des
ronnement, de la biodiversité, des droits des informations sur la forêt en Ile-de-France dans
populations locales…) et des entreprises de l’espace destiné aux professionnels, rubrique « En
transformation qui utilisent du bois FSC. Le direct des régions », puis « Ile-de-France ».

38 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
U Contacts :
– Alter Bâtir : 16 rue d’Alsace-Lorraine, 75019 Paris, tél. : 01 42 01 89 59, site : http://
alterbatir.blogspot.com, courriel : alterbatir@gmail.com
– Apij Bat : 7 place Youri-Gagarine, 93200 Saint-Denis, tél. : 01 48 29 73 70, courriel :
apij1@apijbat.com
– Enercoop : 11 rue des Réglises, 75020 Paris, tél. : 0811 093 099, site : www.enercoop.fr,
courriel : info@enercoop.fr
– Nature et Société : Base régionale de plein air et de loisirs de Créteil, rue Jean-Gabin,
94000 Créteil, tél. : 01 48 98 98 03, site : www.natsoc.asso.fr, courriel : info@natsoc.asso.fr
U Pour aller plus loin :

– En Ile-de-France, 29 espaces info-énergie mis en place par l’Agence de l’environnement


et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et les collectivités locales vous permettent d’accéder
à toutes les informations utiles pour engager des démarches d’économie d’énergie. Leurs
coordonnées sont disponibles sur le site http://ile-de-france.ademe.fr, rubrique « Espaces
info-énergie ».

La culture et les médias

G  estion d’équipements, production d’artistes, organisation de festivals,


animation d’une radio ou d’une télé…, l’économie sociale et solidaire
est très présente dans le secteur culturel, notamment sous la forme associa-
tive. Un phénomène logique car la culture repose sur l’initiative individuelle
ou collective, tout en étant une activité très largement non lucrative. Dans
un univers culturel qui tend à se rapprocher de la logique marchande, la
présence forte de l’économie sociale et solidaire est garante du respect de
valeurs comme la démocratisation de la culture ou le lien entre insertion
professionnelle et activité artistique.
C’est pour affirmer ces valeurs que l’Union fédérale d’intervention des struc­
tures culturelles (Ufisc) a publié un manifeste pour une autre économie de l’art
et de la culture. Dans ce manifeste, les 1 500 structures de développement
artistique et culturel regroupées au sein des onze fédérations de production
et de diffusion de spectacles qui composent l’Ufisc s’engagent à défendre une
gestion désintéressée et indépendante, un fonctionnement coopératif dans et
entre les structures, mais aussi à combattre la prédominance des logiques de
marché dans l’attribution des ressources dédiées à l’art et à la culture. Face
au risque d’homogénéisation, elles s’engagent également à créer des lieux
propices pour une offre culturelle et artistique diversifiée, dans le respect des
différentes formes d’expression.
U Contacts :
– Ufisc : 221 rue de Belleville, 75019 Paris, site : www.ufisc.org, courriel : ufisc.coordination@
gmail.com Le manifeste est en ligne sur le site.
– L’Association régionale d’information et d’action musicale (Ariam) en Ile-de-France :
9 rue La Bruyère, 75009 Paris, tél. : 01 42 85 45 28, site : www.ariam-idf.com Cette
association fait le lien entre professionnels et amateurs de musique. La rubrique « Annuaire »
de son site permet de trouver toutes les structures musicales de la région.
– La Coordination des fédérations et associations de culture et de communication
d’Ile-de-France (Cofacrif), site : www.cofacrif.asso.fr, et la Coordination des associations

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 39


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

de développement économique culturel et social en Ile-de-France (Cadecsif), site :


www.cadecsif.asso.fr Leurs sites permettent d’accéder à ceux de fédérations d’associations
culturelles.

La musique
Les festivals
L’Ile-de-France offre toute l’année une vaste palette de festivals. La fédération
France festivals en dénombre 13 dans la région, pour 88 sur tout le territoire.
Elle en donne la liste sur son site. Parmi eux, le Festival de Saint-Denis (93),
du 29 mai au 27 juin 2008, celui du Vexin, entre mai et juillet 2008, ou encore
celui d’Ile-de-France dont l’association est portée depuis trente ans par le conseil
régional. Le festival d’Ile-de-France se déroule chaque année aux mois de sep-
tembre et d’octobre et propose une grande variété de concerts dans des lieux du
patrimoine francilien, souvent inaccessibles en dehors de cet événement.
Solidays, organisé par l’association Solidarité sida, a lieu tous les ans sur
l’hippodrome de Longchamp. Il a trois vocations : sensibiliser les jeunes sur
les risques du sida, aider les malades du sida et leur famille et dénoncer les
injustices dans l’accès aux traitements. Le festival soutient plus de 120 asso-
ciations à travers le monde.
De nombreux festivals sont portés par des associations. A titre d’exemple, le
festival Ta parole, de Montreuil, organisé par l’association Bolondokhaza, a lieu
tous les ans et réunit des artistes de la scène indépendante. L’association diffuse
des chansons produites par ces artistes et elle organise des repas-chansons une
fois par mois.
U Contacts :
– Fédération France festivals : Hôtel de Massa, 38 rue du Faubourg Saint-Jacques,
75014 Paris, tél. : 01 56 81 01 05, site : www.francefestivals.com, courriel : contact@
francefestivals.com
– Festival d’Ile-de-France : www.festival-ile-de-france.com
– Solidays : Solidarité sida, 16bis av. Parmentier, 75011 Paris, tél. : 01 53 10 22 22, site :
www.solidays.org, courriel : info@solidarité-sida.org
– Association Bolondokhaza : 56 rue de la Réunion, 75020 Paris, tél. : 01 40 09 28 45,
site : www.festivaltaparole.org, courriel : taparole@free.fr

Les équipements
Voici une liste des acteurs de l’économie sociale et solidaire qui développent
et promeuvent une autre économie de la musique.

– Atla : école de musiques actuelles, cette société coopérative d’intérêt col-


lectif (Scic) est la première coopérative culturelle de Paris. Dans un espace
de 1 500 m2, elle propose formations professionnelles, stages, cours à la carte,
éveil musical pour les petits et cours de musique pour les plus grands, des
soirées et des concerts…
U Contact : Atla, 12 villa de Guelma, 75018 Paris, tél. : 01 44 92 96 36, site : www.atla.fr,
courriel : johanne@atla.fr

40 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
– La Bellevilloise : première coopérative parisienne, fondée en 1877, 
La Bellevilloise est aujourd’hui un lieu d’activités artistiques et événemen-
tielles. Sur trois étages, cet espace propose des concerts, spectacles, festivals,
projections… et un café-restaurant.
U Contact : La Bellevilloise, 19-21 rue Boyer, 75020 Paris, tél. : 01 53 27 35 77, site : www.
labellevilloise.com, courriel : infos@labellevilloise.com

– FairPlayList : association qui diffuse des compilations musicales pour faire


connaître les musiciens de la scène parisienne originaires de différents conti-

zoom De rue et de cirque

projet pour 2008, la journée « Destina-


tion inconnue » emmènera son public
dans la grande couronne, autour d’une
réflexion sur le rapport Paris-périphérie
et urbain-rural.
De rue et de cirque ne s’insère pas dans
une logique événementielle de festival,
sur des temps courts et définis, mais pré-
fère un temps de programmation large.
« En 2007, nous avons passé quatre
semaines dans le quartier Edgar-Quinet,
dans le 14 e arrondissement de Paris,
avec du théâtre invisible, des représen-
tations… Grâce à cette inscription dans
le temps, le public se familiarise avec
l’art de rue et se l’approprie. »
Subventionnée à 90 % par la mai-
rie de Paris et la région, la Scic compte
De rue et de cirque

aujourd’hui 13 compagnies et 17 ­artistes,


avec lesquels elle fixe la programmation.
Elle se charge de la communication vers
le public et organise tous les ans un « Vil-
Vous êtes tombé nez à nez avec des lage de cirque » qui regroupe des troupes
hommes-singes en cage devant la gare de cirque contemporain. Dans la forme,
Montparnasse l’année dernière ? C’était cette activité est plus classique, avec des
de l’art de rue, programmé par la société représentations programmées, payantes
coopérative d’intérêt collectif (Scic) De et sous chapiteau. Seule structure per-
rue et de cirque, qui valorise depuis manente de diffusion des arts de rue et
2005 les arts de la rue et le cirque de cirque contemporain en Ile-de-France,
contemporain en Ile-de-France. son action est reconnue : la mairie de Paris
Les arts de rue n’entrent pas dans les met aujourd’hui à sa disposition l’ancienne
lieux dédiés au spectacle : à côté des gare Masséna, dans le 13e ­arrondissement,
théâtres officiels et des scènes tradi- qui servira de laboratoire et d’espace de
tionnelles, ils préfèrent l’espace public, travail pour les troupes et les artistes
couvert ou ouvert. « En mai 2008, nous de la coopérative. L. V.
avons convié le public dans l’enceinte de
l’hôpital Sainte-Anne autour du thème Contact : De rue et de cirque, 211 av. Jean-
de l’autre et de la différence », explique Jaurès, 75019 Paris, tél. : 01 46 22 10 43,
Rémy Bovis, gérant de la Scic. Autre site : www.2r2c.coop

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 41


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

nents. Elle imagine des critères de commerce équitable pour la filière musicale
comme des pochettes de CD en matériaux recyclés et recyclables, une juste
rémunération des artistes… Musique, équité et écologie se retrouvent dans sa
première compilation, Le son de Ménilmontant.
U Contact : FairPlayList, 17 rue Moret, 75011 Paris, tél. : 01 43 38 72 52, site : www.
fairplaylist.org

– Mains d’œuvres : cette association concentre dans une ancienne usine


19 studios de musique, une salle d’exposition, une salle de concert, un
restaurant, un studio de danse, un gymnase, des salles de conférences et
de réunion… Musique, arts visuels et numériques, danse, théâtre, elle
accompagne des artistes « émergents » et propose des actions citoyennes
reliant l’art à la société.
U Contact : Mains d’œuvres, 1 rue Charles-Garnier, 93400 Saint-Ouen, tél. :
01 40 11 25 25, site : www.mainsdoeuvres.org

– Le Plan : salle de concerts à la programmation variée (rock, pop, jazz, reg-
gae…), restaurant de cuisine familiale et traditionnelle, cette association est
aussi une entreprise d’insertion par l’activité économique.
U Contact : Le Plan, 1 rue Rory-Gallagher, 91130 Ris-Orangis, tél. : 01 69 02 09 19,
site : www.leplan.com, courriel : infos@leplan.com

Les équipements pour les arts vivants


et les arts plastiques

– L’Abricadabra : sur la péniche Antipode arrimée sur le Bassin de la


Villette, dans le 19e arrondissement de Paris, la compagnie de théâtre Abri-
cadabra, sous statut associatif, vous propose des spectacles pour enfants et
adultes, des concerts, des cours de théâtre, une buvette avec des produits
issus du commerce équitable. Vous pouvez également louer la péniche,
équipée son et lumière, avec bar et terrasse.
U Contact : Compagnie Abricadabra Théâtre, 69 quai de la Seine, 75019 Paris, tél. :
01 40 03 03 84, site : http://abricadabra.nerim.net, courriel : abricadabra@nerim.net

– Actes if : cette association est un réseau solidaire de 19 lieux culturels


franciliens allant du café littéraire (le Bouquin affamé, à Clichy) à l’équipe-
ment culturel flottant (Petit bain, à Paris), en passant par le théâtre (L’Atelier
du plateau, à Paris).
U Contact : Réseau Actes if, 25bis rue de Romainville, 75019 Paris, tél. : 01 44 53 00 44,
site : www.actesif.com, courriel : info@actesif.com

– L’Atelier en commun : cette association est un centre de pratiques artis­


tiques indépendant pour les arts plastiques et les arts vivants. Un maximum de
100 artistes peut travailler sur les 1 500 m² en autogestion. Il suffit de prendre

42 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
un ticket d’entrée pour la journée, le mois, etc.
U Contact : L’Atelier en commun, 100 rue de Charenton, 75012 Paris, tél. : 01 46 28 80 94,

site : http://atelierencommun.free.fr

– Un sourire de toi et j’quitte ma mère : plate-forme d’échanges qui


assure la promotion des artistes par l’organisation d’expositions et de rencon-
tres. Depuis 1992, cette association propose des formations pour les artistes
et met à leur disposition des outils d’information et de communication.
U Contact : Un sourire de toi et j’quitte ma mère, 4 rue du Buisson-Saint-Louis,
75010 Paris, tél. : 01 42 08 20 01, site : www.unsouriredetoi.com

Le cinéma

– L’Agence du court métrage : association créée en 1983 par un groupe de


professionnels du cinéma, elle a pour objet la promotion du court métrage en
France. Intermédiaire entre ceux qui font ces films et ceux qui les montrent,
elle permet à tout court métrage d’être proposé et éventuellement programmé
en salles. Elle comprend aussi un pôle « éducation » qui propose des ateliers de
programmation pour des enfants âgés de 8 ans et plus, dans le cadre scolaire
ou non, et des formations pour enseignants et animateurs.
U Contact : Agence du court métrage, 2 rue de Tocqueville, 75017 Paris,
tél. : 01 44 69 26 60, site : www.agencecm.com, courriel : info@agencecm.com

– L’Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (Acid) : créée


en 1992 en réaction à l’uniformisation de la diffusion cinématographique, elle
est composée de cinéastes qui soutiennent les films d’autres cinéastes, français
ou étrangers. Plus de 340 films, avec ou sans distributeur, ont ainsi bénéficié
de l’appui de l’association. Celle-ci se charge d’assurer leur promotion auprès
de 150 salles indépendantes, d’y animer des débats sur les films, etc.
U Contact : Acid, 14 rue Alexandre-Parodi, 75010 Paris, tél. : 01 44 89 99 48, site : www.
lacid.org, courriel : acid@lacid.org

– L’Association française des cinémas d’art et d’essai (Afcae) : réseau


de plus de 1 000 cinémas en France, cette association défend depuis 1955 le
pluralisme et l’indépendance du cinéma. Elle mène une politique de soutien
aux films d’auteurs en permettant leur diffusion et développe des actions de
formation auprès du public. Elle organise tous les ans à Cannes les rencontres
Art et essai, qui réunissent 400 exploitants autour de neuf films sélectionnés,
afin de favoriser leur sortie en salles.
U Contact : Afcae, 12 rue Vauvenargues, 75018 Paris, tél. : 01 56 33 13 20, site : www.
art-et-essai.org, courriel : afcae@art-et-essai.org Retrouvez tous les cinémas d’art et d’essai
sur le site, dans la rubrique « Les salles ».

– L’Oroleis : cette association se donne pour mission de permettre et de


développer la pratique des techniques de l’audiovisuel et de la communica-

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 43


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

tion. Elle produit des documentaires à vocation pédagogique, mis à disposition


d’associations, par exemple dans le cadre de campagnes de sensibilisation. Elle
réunit un millier de jeunes tous les ans lors de son concours vidéo « Regards
jeunes sur la cité ». Elle propose aussi des ateliers vidéo et des formations à
l’audiovisuel à destination des associations.
U Contact : Oroleis de Paris, 23 rue Dagorno, 75012 Paris, tél. : 01 53 02 98 00,
site : www.oroleis-paris.org, courriel : oroleis@oroleis-paris.org

– Périphérie : centre de création cinématographique en Seine-Saint-Denis,


cette association soutient les réalisateurs, notamment de documentaires, en
leur fournissant une aide technique, mais aussi une résidence pendant le
montage et la post-production. Elle organise chaque année des Rencontres
du cinéma documentaire et anime un pôle d’éducation à l’image (interven-
tions dans les établissements scolaires et stages de formation).
U Contact : Périphérie, 87bis rue de Paris, 93100 Montreuil, tél. : 01 41 50 01 93,
site : www.peripherie.asso.fr, courriel : contact@peripherie.asso.fr

– Le Festival international du film court de Paris : porté par l’asso-


ciation Paris tout court, il réunit chaque année depuis cinq ans des courts
­métrages dans une programmation internationale. Autour d’invités, de ren­
contres, d’avant-premières, l’édition 2007 s’est déroulée sur huit jours dans
quatre salles parisiennes avec plus de 200 courts métrages programmés.
UContact : Paris tout court, 19 rue Moret, 75011 Paris, tél. : 01 43 38 38 84, site : www.
paristoutcourt.org, courriel : info@paristoutcourt.org

– Le Festival international de films de femmes de Créteil et du Val-


de-Marne : créé il y a trente ans, il propose chaque année plus de 50 films
inédits produits par des femmes du monde entier, et organise des compéti-
tions, des débats, des expositions…
U Contact : Festival international de films de femmes, Maison des Arts, place Salvador-
Allende, 94000 Créteil, tél. : 01 49 80 38 98, site : www.filmsdefemmes.com, courriel :
filmsfemmes@wanadoo.fr

Les cafés associatifs et cafés débats


Au printemps 2008, les cafés associatifs de Paris se sont dotés d’une fédéra-
tion pour assurer leur pérennité et développer de nouveaux lieux. Les cafés
associatifs associent les habitants de leur quartier à leurs projets et couplent
activités de loisir et lien social. Le café associatif de la Commune libre d’Aligre
(12e), le Barbizon (13e), le Cafézoïde (19e), le Moulin à Café (14e) et le Petit
Ney (18e) figurent parmi les premiers adhérents.

U Contacts :
Le Barbizon- Les Amis de Tolbiac,141 rue de Tolbiac 75013 Paris
Le Cafézoïde, 92bis quai de la Loire 75019 Paris

44 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
La Commune, le café associatif de la Commune Libre d’Aligre, 3 rue d’Aligre 75012 Paris
Le Moulin à Café, association café associatif Pernety, 8 rue Léonie 75014 Paris
Le Petit Ney, 10 avenue de la Porte Montmartre, 75018 Paris

L’accès à la culture pour tous


La maîtrise de la lecture et de l’écriture est essentielle pour accéder à la
culture. L’illettrisme, qui concerne les personnes ayant été scolarisées mais
qui ne maîtrisent pas les connaissances de base, touche 460 000 personnes en
Ile-de-France. L’association Ici et là et l’Association de lutte contre l’illettrisme
et l’analphabétisme (Alcia) sont les deux centres de ressources qui regroupent
les structures franciliennes de lutte contre l’illettrisme. Par exemple, le réseau
Retravailler propose sur toute la région des formations aux savoirs fondamen-
taux tels que « Communiquer en français » et « Optimiser sa communication
écrite et/ou orale ».
U Contacts :
– Alcia compte deux antennes : 18 rue Saint-Liesne, 77000 Melun et rue Charpy, 94000 Créteil,
tél. : 01 64 52 05 03 ; site : www.alcia.eu, courriel : contact@alcia.eu L’association prend
également en charge le numéro indigo d’Illettrisme info service, à destination des personnes
directement ou indirectement concernées par ce problème : 0820 33 34 35.
– Ici et là : Immeuble Le Mazière, rue René-Cassin, 91000 Evry, tél. : 01 69 36 00 60,
courriel : asso.icietla@wanadoo.fr
– Retravailler Ile-de-France : 34 rue Balard, 75015 Paris, tél. : 01 45 58 23 09, site national :
www.retravailler.org, courriel : region.iledefrance@retravailler.org
– Agence nationale de lutte contre l’illettrisme : vous trouverez sur le site Internet de
l’Agence, www.anlci.fr, les organismes et les formations de la région, rubrique « En région »,
puis « Annuaire des services ».

Par ailleurs, des associations concilient aide sociale et diffusion culturelle :

– Accès culture : association qui œuvre depuis 1990 pour une culture
accessible aux personnes handicapées. Par différentes méthodes, dont le
surtitrage individuel, l’audiodescription, le langage des signes, elle permet aux
non-voyants et aux malentendants d’accéder aux pièces et opéras joués dans
huit établissements parisiens partenaires.
UContact : Accès culture, 16 rue Beautreillis, 75004 Paris, tél. : 01 53 65 30 74, site :
www.accesculture.org

– Fédération nationale des associations de bibliothèques en éta-


blissements hospitaliers et à domicile (Fnabeh) : grâce à des bénévoles,
elle permet à des personnes malades d’accéder aux livres. Pour les adresses
dans les différentes villes qui disposent d’une association, contacter la Fnabeh
à Paris au 01 43 45 44 39 ou aller sur le site www.fnabeh.org, rubrique « Liste
des associations ».

– Fédurok : cette fédération du secteur des musiques actuelles mène


une politique de développement culturel en milieu carcéral. Dans le
cadre de la Fête de la musique 2007, elle a organisé une programma-

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 45


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

tion musicale dans quinze établissements pénitentiaires, dont quatre


en Ile-de-France.
U Contact : Fédurok, 11 rue des Olivettes, 44000 Nantes, tél. : 02 40 48 08 85, site :
http://fsj.la-fedurok.org, courriel : info@la-fedurok.org

– Le Plus petit cirque du monde est une école des arts du cirque située
dans le quartier des Blagis, à Bagneux (92), depuis 1992. Association ouverte
à tous, elle intervient plus spécifiquement auprès de jeunes issus de familles
défavorisées pour retrouver et développer un esprit de collaboration, de créa-
tion, de respect autour des nombreux ateliers proposés.
U Contact : Le Plus petit cirque du monde, Centre régional des arts du cirque, 7 rue

Edouard-Branly, 92220 Bagneux, tél. : 01 46 64 93 62, site : www.petitcirque.org, courriel :


info@petitcirque.org

Les médias associatifs


Les radios associatives
L’Ile-de-France compte une vingtaine de radios associatives membres
de la Fédération des radios associatives d’Ile-de-France. Ainsi, Aligre
FM 93.1, créée en 1981, structure sa programmation autour de trois
grands axes : société (éducation, santé, environnement, économie, etc.),
culture (littérature, arts, spectacles…) et musique (tous les genres,
avant-garde et créations). Elle émet à Paris et dans une périphérie de
70 kilomètres autour de la capitale. Autre exemple, celui de Fréquence
Paris plurielle, radio généraliste, créée en 1992, qui diffuse 24 heures
sur 24 sur la bande FM 106.3. Elle compte une centaine d’émissions
politiques, sociales, culturelles et musicales et des programmes bilingues
pour 14 communautés.
U Contacts :
– Fédération des radios associatives d’Ile-de-France : 27bis rue du Progrès,
93100 Montreuil, tél. : 01 48 18 00 18, site : www.fradif.org
– Aligre FM 93.1 : 42 rue de Montreuil, 75011 Paris, tél. : 01 40 24 28 28, site :
http://aligrefm.free.fr/Aligre/index.php, courriel : aligre@aligrefm.org
– Fréquence Paris plurielle : 45 rue d’Aubervilliers, 75018 Paris, tél. : 01 40 05 06 01,
site : www.rfpp.net, courriel : contact@rfpp.net

Les télévisions associatives


Télé Bocal est une chaîne de télévision régionale associative née en 1995.
Elle se définit comme une télévision de proximité originale, engagée dans
les mouvements sociaux et militants. Elle va partager son canal de diffusion
avec les chaînes Demain TV, BDM TV et Cinaps TV. Citons également
Métazone TV, télévision associative parisienne, Riv’Nord, média local
participatif de Saint-Denis (93), Vidéo sur Marne, qui diffuse tous les
trimestres dans des lieux publics de Champigny-sur-Marne (94) une revue
audiovisuelle indépendante, et Vidéon, association qui produit des films et
des émissions télévisuelles de proximité à Evry (94).

46 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗

U Contacts :
– Télé bocal : 12 villa Riberolle, 75020 Paris, tél. : 01 43 48 02 08, site : www.telebocal.org,
courriel : contact@telebocal.com
– Métazone TV : site : www.metazonetv.org
– Riv’Nord : site : http://rivnord.viabloga.com
– Vidéo sur Marne : site : http://videosurmarne.automasites.net
– Vidéon : site : www.videontv.org

L’accès au numérique
Avec le développement d’Internet et des nouvelles technologies, une nouvelle
fracture sociale a vu le jour : celle du numérique. De nombreux publics n’ont
pas accès à une connexion Internet, ce qui les éloigne de tout un éventail de
services et d’informations proposés en ligne et introduit une nouvelle inégalité
dans le savoir.
De nombreuses associations proposent grâce à des animateurs bénévoles
un accès libre à Internet, des cours d’initiation et/ou de perfectionnement
au traitement de texte, à la navigation sur le Web, à la création de sites.
C’est le cas, par exemple, de l’association Rencontres informatiques
d’Orgerus (78) ou du Club informatique et multimédia d’Epinay-sur-
Orge (91). Certaines associations sont également des relais de politiques
publiques destinées à lutter contre la fracture numérique. Elles sont alors
labellisées Cyberbases (par la Caisse des dépôts et consignations) ou
Espaces culture multimédia (par le ministère de la Culture et de la Com-
munication). Il existe 45 cyberbases et 10 espaces culture multimédia en
Ile-de-France, comme Le Cube, porté par l’association ART3000 (92).
Cet espace de 700 m2 entièrement dédié au numérique est ouvert à tous
les publics. Vous y trouverez, entre autres, un espace de huit ordinateurs
en accès libre (gratuit avec l’adhésion ou forfait journée de 3 euros). Ini-
tiation, rendez-vous personnalisés, conseils y sont également proposés.
U Pour retrouver l’ensemble des 433 espaces publics numériques dans la région :
– L’Agence régionale des technologies et de la société de l’information (Artesi) Ile-de-
France est l’association qui promeut le développement des technologies de l’information et
de la communication (TIC) sur le territoire francilien. Elle a réalisé une carte interactive qui
recense tous les espaces publics numériques (EPN) de la région, avec leurs coordonnées.
Vous pouvez la retrouver sur le site www.artesi.artesi-idf.com, rubrique « Observatoire »,
puis « Cartographie des espaces publics numériques en Ile-de-France ». Coordonnées : Artesi
Ile-de-France, 55 rue Brillat-Savarin, 75013 Paris, tél. : 01 53 85 92 20.
– Rencontres informatiques d’Orgerus : place des Halles, 78910 Orgerus,
tél. : 01 34 87 20 31, site : http://rio.orgerus.org
– Club informatique et multimédia : rue de Bellevue, 91360 Epinay-sur-Orge, site : www.
cime91.asso.fr
– Le Cube : 20 cours Saint-Vincent, 92130 Issy-les-Moulineaux, tél. : 01 58 88 30 00, site :
www.lesiteducube.com, courriel : contact@art3000.com
– Bellinux : www.bellinux.org, une association qui promeut notamment les logiciels libres.

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 47


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

L’éducation populaire

C  omme tous les mouvements de l’économie sociale, les associations d’édu-


cation populaire sont nées au XIXe siècle. Leur conviction commune :
il n’y a pas de progrès possible sans éducation au sens large. Leurs actions
concernent donc les enfants, en complément de l’enseignement délivré dans le
système scolaire, aussi bien que les adultes, dans un souci de démocratisation
des savoirs et de la connaissance. Par l’éducation populaire, c’est l’apprentissage
de la citoyenneté qui est visé via l’intégration à un groupe, l’écoute et la prise
de parole. Si certaines associations oublient parfois leur objectif premier d’édu-
cation citoyenne, les valeurs clés demeurent : formation tout au long de la vie,
participation, émancipation des personnes, et, plus largement, la transformation
sociale. L’éducation populaire n’est pas un secteur d’activité, mais une démar-
che. Vous trouverez ci-dessous certaines fédérations régionales de mouvements
généralistes, ruraux, de jeunesse ou encore en lien avec l’Education nationale ;
des associations d’éducation populaires sont également présentes ailleurs dans
ce guide. Ainsi de l’Union française des centres de vacances (voir page 59),

zoom Apprendre à la ferme pédagogique d’Ecancourt

découvrent la traite des vaches, la tonte des


moutons, la fabrication du pain et du fromage…
Cette ferme de sept hectares dispose égale-
ment d’un gîte de groupes qui reçoit des classes
­entières pour une semaine en pension complète
afin de construire de vrais projets pédagogiques.
« Avec notre rayonnement sur toute l’Ile-de-
L’Atelier / Séb ! Godefroy

France, nous sommes complets presque six mois


à l’avance ! », se félicite ­Benjamin Canon, direc-
teur de l’association.
Visiter la ferme n’est pas réservé aux seuls
Vos enfants n’ont jamais vu de cochon « pour enfants : en accès libre, elle est devenue un
de vrai » ? Henriette se fera un plaisir de leur lieu de rendez-vous pour les promeneurs qui
montrer son groin rose et ses grandes oreilles s’y ­attardent avant de se balader dans la forêt
tombantes. La mascotte de la ferme pédago­ de l’Hautil située à proximité. Animations,
gique d’Ecancourt (95) partage la vedette avec hébergements et vente des produits de la ferme
un cheval de trait, un âne, une vache, des ­permettent à l’association d’employer douze per-
­c hèvres, des moutons, des poules… Depuis sonnes, dont cinq animateurs. Aujourd’hui par-
bientôt trente ans, l’association Ville-Campagne tenaire du parc naturel régional du Vexin pour
Cergy-Vexin crée un lien entre les ruraux et les mettre en place des jardins pédagogiques dans
citadins franciliens au travers de l’éducation à quatre écoles, l’association diversifie son acti-
l’environnement et au monde agricole qu’elle vité : interventions à l’extérieur, animations pour
propose dans sa ferme pédagogique. En 2007, adultes, formation d’animateurs… L. V.
elle a accueilli 20 000 enfants, de la maternelle
au primaire, pour des demi-journées d’animation Contact : Ville-Campagne Cergy-Vexin, Ferme
autour du milieu agricole, de l’environnement et d’Ecancourt, cour Murier, 95280 Jouy-le-Moutier,
du développement durable. Le plus souvent à tél. : 01 34 21 17 91, site : www.villecampagne.org,
l’initiative de leur instituteur, les petits citadins courriel : contact@villecampagne.org

48 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
dans les domaines du tourisme et de la formation, ou de l’Union nationale pour
l’habitat des jeunes (voir page 35), dans le domaine du logement.

Les mouvements généralistes


– La Ligue de l’enseignement, créée en 1866, s’inscrit dans le
mouvement d’éducation populaire. En Ile-de-France, elle regroupe
à elle seule 2 500 associations, qui comptent 60 000 adhérents. Elle
comprend, entre autres, l’Union sportive de l’enseignement du premier
degré (Usep), qui représente la moitié de ses associations affiliées, et
l’Union française des œuvres laïques d’éducation physique (Ufolep).
Ses activités sont multiples, du sport à l’accompagnement scolaire, en
passant par la culture, la défense des droits des citoyens… La fédération
du Val-de-Marne est la plus importante au niveau national en nombre de
salariés (2 700 en 2007) et d’activité économique (90 millions d’euros
de chiffre d’affaires en 2007). Les coordonnées des associations locales
sont disponibles auprès des huit fédérations départementales et de la
délégation régionale.
U Contact : Ligue de l’enseignement région Ile-de-France, 3 rue Récamier, 75007 Paris,
tél. : 01 43 58 97 31, courriel : amonteiro@laligue.org, site national : www.laligue.org,
rubrique « Coordonnées » pour trouver les fédérations départementales.

– Les maisons des jeunes et de la culture (MJC) proposent des activités


culturelles et sportives aux jeunes dans une logique d’approfondissement du
lien social. On en dénombre 119 en Ile-de-France, réparties sur les huit dépar-
tements de la région. Elles sont regroupées au sein de la fédération régionale
des maisons des jeunes et de la culture d’Ile-de-France. Vous trouverez sur son
site Web toutes les MJC de la région dans la rubrique « Annuaire des MJC ».
U Contact : Fédération régionale des MJC d’Ile-de-France, 54 bd des Batignolles,
75017 Paris, tél. : 01 43 87 66 83, site : www.mjc-idf.asso.fr, courriel : webmaster@mjc-idf.
asso.fr, site national : www.ffmjc.org

– Les 171 centres sociaux et socioculturels d’Ile-de-France sont des lieux


d’accueil ouverts à tous et agréés par les caisses d’allocations familiales (CAF). Ils
proposent une aide aux familles (groupes de parole, jeux de société, aide sociale),
aux jeunes et aux personnes âgées, ainsi que des animations de quartier.
U Contact : Fédération des centres sociaux et socioculturels de France, 10 rue Montcalm,
BP 379, 75869 Paris Cedex 18, tél. : 0825 826 244, site national : www.centres-sociaux.
asso.fr Pour retrouver tous les centres de la région : rubrique « Notre réseau », puis « Les
fédérations locales ».

– La fédération régionale Léo Lagrange compte 55 structures en Ile-de-


France. Elle mène une action éducative et d’insertion pour tous les publics, qui
passe par l’animation et la formation, grâce à ses neuf instituts de formation.
U Contact : Etablissement régional Léo Lagrange Ile-de-France, 153 av. Jean-Lolive,

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 49


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

93695 Pantin Cedex, tél. : 01 48 10 65 64, site national : www.leolagrange-fnll.org, rubrique


« Associations », puis « Annuaire géographique ».

L’éducation populaire en milieu rural


– Le Mouvement des foyers ruraux est axé sur la valorisation des
territoires. Cela passe par la mise en place d’expositions, la protection de
l’environnement, la mise en valeur du patrimoine local, la gestion de struc-
tures d’hébergement touristique, etc., qui peuvent donner lieu à la création
d’activités d’insertion pour personnes en difficulté (voir page 90). Le mou-
vement compte trois fédérations départementales en Ile-de-France, dans les
Yvelines, le Val-d’Oise et en Seine-et-Marne, où la fédération compte plus de
50 foyers ruraux regroupant des activités sportives et socioculturelles.
U Contact : Fédération des foyers ruraux d’Ile-de-France, Urif Ile-de-France, 18 rue

Pasteur, 77370 Nangis, tél. : 01 64 08 03 34, courriel : fdfr77@free.fr, site national : www.


mouvement-rural.org, rubrique « Sur le terrain ».

– Le Mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC), anciennement


JAC (pour Jeunesse agricole catholique), a été créé en 1929. C’est l’un des
deux mouvements chrétiens (avec les Scouts) de l’éducation populaire. Il pro-
pose des actions dans les domaines de l’éducation (formations, débats locaux),
de l’emploi (ateliers itinérants en milieu rural) et de l’agriculture (aides et
réunions de jeunes et futurs agriculteurs). Coordonnées des 20 équipes locales
auprès de la délégation régionale.
U Contact : MRJC, Maison de la zone verte, 4 rue de l’Eglise, 91150 Châlo-Saint-Mars,

tél. : 01 64 95 40 71, site national : www.mrjc.org, rubrique « Qui sommes-nous ? », puis


« Contacts ».

Les mouvements de jeunesse


– Jeunesse au plein air (JPA) : réseau laïque qui gère de nombreux centres
de vacances. La fédération s’adresse aussi aux enseignants pour que son action
se fasse en complémentarité de l’éducation scolaire.
U Contact : JPA, 21 rue d’Artois, 75008 Paris, tél. : 01 44 95 81 20, site : www.jpa.asso.fr,
courriel : lajpa@jpa.asso.fr

L’éducation à la solidarité internationale

Commerce équitable, solidarité internationale, regroupe dans la région six centres de docu-
développement durable, droits de l’homme… mentation et dix relais qui vous proposent des
Si ces mots restent pour vous des concepts informations, des animations et des formations
flous, l’éducation au développement et à la sur ces thèmes.
solidarité internationale est là pour les clari-
fier ! Inscrite au programme de l’enseignement Contact : Ritimo, 21ter rue Voltaire, 75011 Paris,
scolaire depuis 1981, elle vise à mieux faire courriel : contact@ritimo.org, site : www.ritimo.
connaître les mécanismes qui génèrent les org Pour retrouver les coordonnées des centres de
inégalités dans le monde et les alternatives documentation et des relais régionaux, voir rubrique
pour y remédier. Le réseau associatif Ritimo « Ritimo dans votre région ».

50 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗

– Les éclaireuses et éclaireurs de France (EEDF) : mouvement de


scoutisme laïque qui propose des activités de groupes aux 6-25 ans pour leur
donner le sens de la collectivité et des responsabilités. Il compte cinq groupes
locaux en Ile-de-France, dont les coordonnées se trouvent sur le site national,
www.eedf.asso.fr, rubrique « Coordonnées ».
U Contact : siège national d’EEDF, 12 place Georges-Pompidou, 93160 Noisy-le-Grand,
tél. : 01 48 15 17 66.

– Les éclaireuses et éclaireurs unionistes de France : ce mouvement pro-


testant de scoutisme est ouvert à tous, de 8 à 19 ans. L’Ile-de-France compte
une trentaine de groupes, encadrés par des responsables bénévoles.
U Contact : retrouver leurs coordonnées sur le site www.eeudf.org, rubrique « Trouver un
groupe local près de chez vous ».

– Les éclaireuses et éclaireurs israélites de France : ce mouvement


israélite du scoutisme français est ouvert aux jeunes de 8 à 17 ans. Encadrés par
des animateurs bénévoles, ils participent aux veillées et aux camps organisés
autour d’activités ludiques et formatrices.
U Contact : pour retrouver les coordonnées des 25 groupes locaux en Ile-de-France, www.
eeif.org, rubrique « Les groupes locaux ».

– Les Scouts et guides de France veulent développer chez les jeunes le sens
de l’initiative et du partage, à travers des activités de groupes pour les 6-21 ans,
dans le respect des valeurs chrétiennes.
UContact : pour retrouver les coordonnées de l’équipe la plus proche de chez vous sur le site
national, www.scoutsetguides.fr, rubrique « Contacts ».
– Les Scouts musulmans de France s’adressent à des jeunes musulmans de
8 à 21 ans pour des activités de plein air et l’apprentissage de la vie en groupe.
U Contact : Scouts musulmans de France, 12 place Georges-Pompidou, 93160 Noisy-
le-Grand, tél. : 01 45 92 95 86, site : www.scouts-mf.org, courriel : smf.cn@wanadoo.fr

Les Juniors associations, un outil démocratique et citoyen

Elaborées en 1998 pour créer un espace de en transformant leur Junior association en


citoyenneté adapté aux mineurs, les Juniors association loi 1901 ; d’autres aident de plus
associations réunissent des jeunes de 13 à jeunes à ­reprendre le flambeau. Au total, plus
17 ans qui ont un projet et l’envie d’agir de 550 Juniors associations sont actuellement
ensemble. Une fois leur projet validé par en activité dans toute la France, dont une
le réseau national des Juniors associations, cinquantaine en Ile-de-France.
constitué par des réseaux d’éducation popu-
laire, les jeunes sont aidés par des accom- Contact : Réseau national des Juniors
pagnateurs pour le mener de bout en bout : associations, 3 rue Récamier, 75007 Paris, tél. :
élaboration, gestion comptable, actions, 01 43 58 98 70, site : www.juniorassociation.
appels à des financeurs… Devenus majeurs, org, courriel : contact@juniorassociation.org Pour
les jeunes prennent souvent le goût de l’en- trouver le contact de votre département, voir sur le
gagement : certains continuent leur action site, rubrique « Les relais départementaux ».

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 51


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

Les mouvements en lien avec l’Education nationale

– L’Association régionale des œuvres éducatives et de vacances de


l’Education nationale (Aroeven) propose des séjours de vacances et de
loisirs éducatifs. Elle intervient aussi dans le milieu scolaire pour l’amélioration
des conditions de vie des élèves et la mise en place d’animations culturelles, la
formation des enseignants et l’organisation de voyages scolaires. Elle compte
trois structures en Ile-de-France.
U Contacts : 16bis av. Marc-Sangnier, 75014 Paris, tél. : 01 45 39 25 35, courriel :
aroeven75@hotmail.com ; 6 rue Paul-Demange, 92360 Meudon, tél. : 01 45 07 98 10,
site : www.ac-versailles.fr/aroeven, courriel : aroeven@ac-versailles.fr ; à Créteil : courriel :
contact@foeven.asso.fr Site national : www.vacances-aroeven.fr

– L’Office central de la coopération à l’école (OCCE) est un réseau de soli-


darité pédagogique qui fédère 50 000 coopératives scolaires et foyers coopératifs
en France. Ils accueillent 4 millions d’enfants, de la maternelle au post-bac.
U Contact : OCCE, 101bis rue du Ranelagh, 75016 Paris, tél. : 01 44 14 93 30, site : www.
occe.coop/federation/index.htm, courriel : federation@occe.coop

– Les Pupilles de l’enseignement public (PEP), fondées en 1915 pour


venir en aide aux orphelins de la guerre, s’occupent aujourd’hui des enfants en
difficulté via l’accompagnement scolaire, l’organisation de vacances, etc. Les
contacts avec la cinquantaine d’établissements en région se font par le biais des
huit associations départementales.
U Contact : Union régionale des PEP Ile-de-France, Ecole Pasteur, rue du Général-de-Gaulle,

77010 Melun, tél. : 01 64 52 74 60, site national : www.lespep.org, courriel : lespep77@


lespep.org

Le sport
Q  ue serait le sport sans l’économie sociale et solidaire ? Derrière la
vitrine du sport professionnel, qui a quitté ces dernières années
le statut associatif, l’intégralité du sport amateur relève de l’économie
sociale et solidaire. En Ile-de-France, il représente plus de 7 000 asso-
ciations, soit 11 % des associations. 2,2 millions de Franciliens sont
licenciés dans une association ou un club sportif, soit près de 20 % de
la population d’Ile-de-France. La région compte 85 ligues sportives,
avec une offre aussi variée qu’originale : la course d’orientation, le
parachutisme et le football américain côtoient le tennis, la natation, le
basket-ball… Ces ligues ­fédèrent plus de 1 000 clubs régionaux orga-
nisés sous forme associative.
U Contact : Comité régional olympique et sportif (Cros) Ile-de-France, 86 av. Lénine,
94250 Gentilly, tél. : 01 49 85 84 90, site : www.infosports.org, courriel : crosif@infosports.
org La rubrique « Ligues » du site Internet offre une vue d’ensemble de toutes les activités
sportives en Ile-de-France.

52 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
Le sport à l’école
L’Union sportive de l’enseignement du premier degré (Usep) est une fédé-
ration sportive scolaire qui regroupe 856 000 adhérents sur l’ensemble de la
France. Présente dans les huit départements de la région, son action touche
exclusivement les enfants à l’école primaire. Par la pratique sportive, elle a pour
ambition de former des sportifs capables de participer à la vie de la cité.

zoom « Soyez sport » au Tennis club des Mureaux


L’Atelier / Séb ! Godefroy

Accompagnement scolaire et cours de et techniques des activités physiques


tennis : une recette efficace pour inté- et sportives (Staps) et salariée par
grer 18 jeunes des Mureaux (78) en la Ligue de tennis des Yvelines, elle
difficulté scolaire et issus de familles donne les cours de tennis et assure le
défavorisées. En décembre 2006, le suivi scolaire des 18 jeunes. La mai-
président du ­Tennis club des Mureaux, rie des Mureaux a mis un minibus à
Ronan Lelandais, se rapproche de la disposition du club pour aller cher-
Fédération française de tennis avec une cher les élèves à la sortie du collège
idée en tête : il veut allier ce sport à Paul-Verlaine et de l’école primaire
du suivi scolaire pour sortir des jeu- Jules-Ferry. Après un an de fonction-
nes de l’échec scolaire et du désœu- nement, Anne-Aurélie Taisne fait le
vrement. Heureuse coïncidence : le bilan : « Les enseignants ont remarqué
Comité national olympique et sportif de nets progrès au niveau scolaire. Les
français (CNOSF) développait alors le jeunes issus de familles étrangères ont
programme national « Soyez sport », toujours des lacunes en français, mais
en réponse aux émeutes de 2005 dans ils ont trouvé un rythme de travail.
les banlieues. Un soutien financier et Au niveau social, le comportement
humain est accordé à des projets sportifs des jeunes s’est vraiment amélioré.
pérennes qui s’appuient sur les valeurs Les parents apprécient notre action,
sociales et éducatives du sport pour sérieuse et rigoureuse. »
aider à l’insertion des jeunes de quar- L. V.
tiers défavorisés. Le club des Mureaux
fait partie des 61 clubs labellisés « Soyez Contacts : Tennis club des Mureaux, tél. :
sport » d’Ile-de-France. 01 34 74 08 25, site : http://les-mureaux-
Dans le cadre de ce programme natio- tennis.fr
nal, l’Etat a attribué 350 000 euros Pour connaître les autres initiatives « Soyez
d’aides financières et 330 postes, dont sport » en Ile-de-France : Coordination
celui d’Anne-Aurélie Taisne pour le club nationale du sport, tél. : 01 40 78 29 97,
des Mureaux. Diplômée en ­ sciences courriel : emiliegiret@cnosf.org

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 53


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

U Contacts : retrouver les contacts départementaux sur le site national de l’Usep, www.usep.
org, rubrique « Nous contacter ».

Sport et citoyenneté
L’Union française des œuvres laïques d’éducation physique (Ufolep) considère
le sport comme un acte citoyen et éducatif qui favorise l’insertion et recrée du
lien social. En Ile-de-France, l’Ufolep regroupe une centaine d’associations pour
35 000 licenciés, propose des formations professionnelles et met en place des
actions en direction d’un public défavorisé. Par exemple, une formation aux
premiers secours a été dispensée à des femmes en situation de grande précarité
dans les Yvelines dans le cadre d’un programme pour le retour à l’emploi.
U Contact : Ufolep Ile-de-France, 3 rue Récamier, 75341 Paris Cedex 07,
tél. : 01 43 58 97 71, site national : www.ufolep.org Pour trouver votre délégué
départemental, voir sur le site, rubrique « Espace délégations », puis « Départements ».

Sport et handicap
Pour les personnes handicapées, 120 associations et clubs de sport accueillent
3 000 licenciés en Ile-de-France.
Les parcs naturels régionaux

La France compte 45 parcs naturels pour développer sur leur territoire des
régionaux (PNR), soit initiatives de l’économie sociale et
12 % de la superficie du solidaire.
pays, dont 4 se ­trouvent Les parcs délivrent également leur
en Ile-de-France. Créés à ­marque à des produits locaux fabriqués
l’initiative de la région, dans le respect de l’environnement.
les parcs naturels régionaux du Vexin La liste des produits et des services se
(Val-d’Oise et Yvelines), du Gâtinais trouve sur le site de chaque parc et sur
français (Essonne et Seine-et-Marne), celui de la Fédération nationale des
d’Oise-Pays de France (Val-d’Oise et PNR, www.parcs-naturels-regionaux.
Oise) et de la Haute vallée de Che- tm.fr, rubrique « Découvrir les produits
vreuse (Yvelines) seront vraisemblable- du terroir ».
ment rejoints par un cinquième parc,
celui de la Brie et des deux Morins, Contacts :
aujourd’hui à l’étude. Les parcs ont – PNR du Gâtinais français : tél. :
pour objectifs de protéger leur patri- 01 64 98 73 93, site : www.parc-gatinais-
moine naturel et culturel, de veiller francais.fr
à la cohérence de l’aménagement du – PNR d’Oise-Pays de France : tél. :
territoire qui les compose, de contri- 03 44 63 65 65, site : www.parc-oise-
buer à son développement social, éco- paysdefrance.fr
nomique et culturel, et d’accueillir – PNR du Vexin : tél. : 01 34 48 66 10,
et d’informer le public. A ce titre, ils site : www.pnr-vexin-francais.fr
accueillent régulièrement des clas- – PNR de la Haute vallée de Chevreuse :
ses vertes organisées par des réseaux tél. : 01 30 52 09 09, site : www.parc-
d’éducation populaire (voir page 48) naturel-chevreuse.fr
et la Fédération nationale des PNR tra- – Fédération française des parcs naturels
vaille en partenariat avec des réseaux régionaux : tél. : 01 44 90 86 20, site :
comme celui des Scop (voir page 85) www.parcs-naturels-regionaux.tm.fr

54 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
U Contacts :
– Fédération française Handisport, Comité régional Ile-de-France : 44 rue Louis-Lumière,
75020 Paris, tél. : 01 40 31 45 07, site : www.handisport-iledefrance.org
– Fédération sportive des sourds de France : 84 rue de Turenne, 75003 Paris,
tél. : 01 42 72 30 75.
– Fédération française du sport adapté : 9 rue Jean-Daudin, 75015 Paris,
tél. : 01 42 73 90 00, site : www.ffsa.asso.fr

Le tourisme
L  ’Ile-de-France est la première destination touristique du pays et le
tourisme représente 10 % du produit intérieur brut (PIB) régional.
Les réseaux de l’économie sociale et solidaire sont présents sur ce sec-
teur, avec une offre touristique large et originale : auberges de jeunesse,
fermes bio, campings adaptés aux personnes handicapées…

Visiter l’Ile-de-France autrement

En ville
L’Ile-de-France possède 16 des 25 sites culturels les plus fréquentés en France,
dont 15 à Paris. Tour Eiffel, Notre-Dame, musée du Louvre… Vous voulez voir
autre chose ? Des associations d’habitants vous proposent de découvrir leur
ville, leur quartier, leurs bonnes adresses autrement, à pied, à vélo, en roller.
U Contacts :
– Ça se visite : pour découvrir à pied Belleville, Ménilmontant, le canal Saint-Martin, etc.
1 rue Robert-Houdin, 75011 Paris, tél. : 01 48 06 27 41, site : www.ca-se-visite.fr, courriel :
info@ca-se-visite.fr
– Paris rando vélo : pour des balades à vélo le vendredi soir. Site : www.parisrandovelo.com,
courriel : contact@parisrandovelo.com
– Paris Go : pour des visites de Paris en groupe et à pied, chaleureuses et conviviales.
Tél. : 01 53 30 74 40, site : www.parisgo.fr, courriel : contact@parisgo.fr
– Rando Paris : visites de Paris à pied organisées par le comité départemental de la Fédération
française de randonnée. 35 rue Piat, 75020 Paris, tél. : 01 46 36 95 70, site : www.rando-
paris.org, courriel : randopaname@wanadoo.fr
– Parisien d’un jour, parisien toujours : propose la découverte d’un quartier, d’une
bonne adresse avec des bénévoles… 37 rue Robert-et-Sonia-Delaunay, 75011 Paris,
tél. : 06 80 53 91 69, site : www.parisgreeter.org
– Escapade nature : pour des balades originales à vélo, à Paris et en Ile-de-France.
Site : http://escapadenature.free.fr, courriel : balade@escapade-nature.org
– La Fédération régionale des randonnées pédestres regroupe 320 associations
franciliennes et huit délégations départementales qui proposent de nombreuses
randonnées pour découvrir la région. 67 rue Vergniaud, Boîte n° 2, Hall I, 75013 Paris, tél. :
01 48 01 81 51, site : http://ffrandonnee-idf.fr (vous y retrouverez les coordonnées des
délégations départementales), courriel : contact@ffrandonnee-idf.fr

A la campagne
Séjourner à la campagne avec le souci de réduire son impact sur l’envi-

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 55


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

ronnement est l’objectif du touriste vert. Il existe plusieurs labels cor-


respondant à des réseaux. Le label Bienvenue à la ferme, développé par
les chambres d’agriculture, est affiché par cinq exploitations de Seine-et-
Marne, proposant des formules qui vont de la gastronomie à l’hébergement,
en passant par les activités de loisirs. Le label Accueil paysan est celui
d’une fédération qui regroupe 700 adhérents en France, mais aucun ne se
trouve en Ile-de-France. Tout en continuant leur activité agricole, souvent
bio, ils accueillent toute l’année des touristes en gîte, en camping ou pour
partager un repas.
Le parc naturel régional du Vexin compte six gîtes Panda, des lieux d’ac-
cueil membres du réseau Gîtes de France labellisés par le Fonds mondial
pour la nature (WWF) pour leur souci de faire connaître leur environne-
ment naturel aux visiteurs. Par ailleurs, deux hôtels (Le Méridien à Paris
et le Radisson à Boulogne-Billancourt) et trois campings (deux en Seine-
et-Marne et un dans l’Essonne), possèdent le label Clef verte, qui garantit
une gestion plus économe des ressources naturelles.
Enfin, le label Pavillon bleu a été attribué à une base de loisirs à Souppes-
sur-Loing (77) en 2007 ; il distingue des communes et des ports de plaisance
menant une politique en faveur de l’environnement.
U La liste complète des adresses est disponible sur les sites des différents réseaux :
– Accueil paysan : www.accueil-paysan.com, rubrique « Trouver un lieu d’accueil ».
– Bienvenue à la ferme : www.bienvenue-a-la-ferme.com, rubrique « Découvrir nos sites
relais régionaux ».
– Clef verte : www.laclefverte.org, rubrique « Touristes ».
– Gîtes Panda : www.wwf.fr, rubrique « Séjours gîtes Panda ».

Visiter le monde autrement


Depuis une dizaine d’années, des associations développent une autre forme
de tourisme : le tourisme solidaire ou équitable. Il s’agit de voyages en petits
groupes dans des pays du Sud, essentiellement en Afrique, selon trois grands
principes : l’offre touristique est conçue avec les populations locales, l’argent
reste au maximum dans le pays d’accueil, et une partie des bénéfices réalisés
par l’association est reversée aux villages pour financer des projets de dévelop-
pement de type puits, dispensaires, etc.
Ce tourisme est encore embryonnaire : 6 000 Français sont partis dans
ce cadre en 2007. Il existe plusieurs associations spécialisées dans le tou-
risme solidaire en Ile-de-France, dont les principales sont regroupées au
sein de l’Association pour le tourisme équitable et solidaire (Ates), créée
notamment à l’initiative de l’Union nationale des associations de tourisme
et de plein air (Unat). L’Ates compte vingt associations de voyages, dont
quatre sont situées en Ile-de-France. Vous trouverez la liste complète de
ces associations et de nombreuses informations sur le site de l’Ates : www.
tourismesolidaire.org
U Contacts :
– Taddart : 79 rue Rébeval, 75019 Paris, tél. : 01 42 02 79 85, site : www.taddart.com

56 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
– Association Djibouti espace nomade : 25 av. du Château, 94300 Vincennes,
tél. : 01 48 51 71 56, courriel : aden@club-internet.fr
– Ecotours : 33 rue Etienne-Chevalier, 95100 Argenteuil, tél. : 01 39 61 23 00, site : www.
ecotours.fr, courriel : contact@ecotours.fr
– Voyages développement solidarité : 106 rue du Bac, 75007 Paris, tél. : 01 45 49 74 47,
site : www.vds.asso.fr, courriel : vdsvoyage@yahoo.fr
– Voir aussi les propositions de vacances solidaires sur le site www.echoway.org, ainsi que
sur www.actualitesolidarite.com, rubrique « Pensez aux achats solidaires ».

Le tourisme à vocation sociale


Le tourisme social
Né avec les congés payés en 1936, le tourisme social a pour but de démo-
cratiser l’accès aux vacances. Des associations se sont alors constituées
pour monter des centres de vacances ou des maisons familiales, souvent en
partenariat avec les collectivités locales. Ces acteurs associatifs sont notam-
ment regroupés en France au sein de l’Union nationale des associations de
tourisme et de plein air (Unat), et au niveau international dans le cadre du
Bureau international du tourisme social. Soumis à une forte concurrence
des opérateurs à but lucratif, les réseaux du tourisme social tentent de
conserver leur spécificité : ainsi, les prix pratiqués varient en fonction du
revenu pour permettre à chacun de partir en vacances et assurer des formes
de mixité sociale.
L’Ile-de-France compte 36 équipements de tourisme social et familial et

zoom Treize voyages


Treize voyages est une association de tou- même si le cœur de métier de l’association
risme spécialisée dans les séjours pour per- est le handicap psychique et mental.
sonnes handicapées psychiques et men­tales. Treize voyages est une entreprise d’insertion :
Que la demande vienne d’un particulier, elle forme huit salariés en équivalent temps
d’un hôpital ou d’un foyer d’hébergement plein victimes d’exclusion sociale et profes-
spécialisé, Treize voyages conçoit et réa- sionnelle. « L’activité commerciale participe
lise des vacances adaptées aux handicaps et à la reconstruction de la personne, ce qui
aux moyens de ses clients. Cette association est indispensable pour une réinsertion socio-
sélectionne des prestataires chez qui ses professionnelle réussie », analyse Eve Tiszai.
clients peuvent se rendre seuls ou avec leurs En 2007, 1 000 personnes ont bénéficié des
propres accompagnateurs. Les prestataires services de l’association.
ne sont pas spécialisés dans l’accueil de per- Une boutique a été ouverte à Paris en 2005 :
sonnes handicapées : « Nous ne voulons pas « Nous voulions que les personnes handica-
envoyer nos clients dans des ghettos pour pées aient elles aussi leur agence pour intégrer
personnes handicapées, mais leur offrir une le handicap dans la vie de la cité », explique
ouverture et favoriser leur intégration par le Eve Tiszai. Pour un voyage accompagné d’une
tourisme », explique Eve Tiszai, directrice de semaine en groupe, il faut compter autour de
l’association. Treize voyages propose éga- 700 euros. L. V.
lement des séjours d’un week-end à deux
semaines avec un accompagnateur profes- Contact : Treize voyages (siège) : tél. :
sionnel issu du secteur médicosocial. Les 01 46 86 44 45, site : http://treizevoyages.org ;
personnes souffrant d’un handicap physique boutique : 180 rue du Faubourg Saint-Antoine,
peuvent aussi s’adresser à Treize voyages, 75012 Paris, tél. : 01 44 64 02 65.

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 57


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

59 associations membres de l’Unat qui proposent des centres d’accueil


pour les jeunes, des excursions et des visites de la capitale et de la région,
des centres de vacances pour enfants et adolescents en France et à l’étran-
ger, des villages de vacances pour les familles, des voyages et des séjours
pour les personnes handicapées. La liste de ces associations est disponible
sur le site Internet de l’Unat d’Ile-de-France.
Si le tourisme social ne dispose pas de label officiel, il s’est doté d’agré-
ments, comme le classement « Loisirs de France » pour les villages de
vacances. Il est donc souhaitable de passer par des associations membres
de réseaux comme l’Unat. Les opérateurs les plus connus sont Relaisoleil,
ValVVF, Renouveau vacances, VTF, Vacanciel, LVT, l’UCPA ou encore la
Fédération unie des auberges de jeunesse.
U Contact : Unat Ile-de-France, 8 rue César-Franck, 75015 Paris, tél. : 01 42 73 38 14,
site : www.unat-idf.asso.fr, courriel : idf@unat.asso.fr

Le tourisme pour personnes handicapées


180 000 personnes sont concernées par une situation de handicap en Ile-
de-France. 16 associations de tourisme s’adressant aux personnes dans une
telle situation sont membres de l’Unat Ile-de-France. Vous en trouverez la
liste sur son site, rubrique « Les associations de l’Unat Ile-de-France », puis
« Les associations par secteurs d’activités ». Le label Tourisme et handicaps,
décerné par l’association du même nom, garantit pour les touristes un
accueil adapté à leur handicap, qu’il soit moteur, mental, auditif ou visuel.
Fin 2007, 191 sites de la région étaient labellisés. Leur liste est disponible
sur le site du comité régional du tourisme Ile-de-France, rubrique « Infor-
mations personnes handicapées ».
L’association Mobile en ville a quant à elle pour vocation de rendre la ville
accessible aux personnes à mobilité réduite, et à tous ceux qui se déplacent en
rollers, en patinette… Elle a cartographié les rues de Paris et d’autres munici-
palités de la région avec un code couleurs qui donne leur niveau d’accessibilité.
L’association propose aussi des balades dont le parcours est pensé pour les
personnes à mobilité réduite.
Membre de l’Unat, l’association Art, culture, tourisme internationaux des
sourds (Actis) veut, de son côté, rendre accessible le domaine de la culture
aux personnes malentendantes. L’art et le tourisme sont ses deux domaines
d’activité : elle permet à des artistes sourds d’exposer leurs œuvres et organise
des voyages adaptés aux personnes sourdes et malentendantes. Elle propose
également une large gamme de formations, d’aides et d’informations.
Enfin, l’Union française des centres de vacances et de loisirs (UFCV) propose
des séjours de vacances pour les 4-17 ans, y compris pour ceux souffrant de
handicaps.
U Contacts :
– Unat Ile-de-France : 8 rue César-Franck, 75015 Paris, tél. : 01 42 73 38 14, site : www.
unat-idf.asso.fr, courriel : idf@unat.asso.fr
– Tourisme et handicaps : 43 rue Marx-Dormoy, 75018 Paris, tél. : 01 44 11 10 41,
site : www.tourisme-handicaps.org, courriel : tourisme.handicaps@club-internet.fr Voir, sur

58 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
le site, la rubrique « Référencement des sites labellisés ».
– Comité régional du tourisme Ile-de-France : 11 rue du Faubourg Poissonnière,
75009 Paris, tél. : 01 73 00 77 00, site : www.pidf.com
– Actis : 77 rue Dunois, 75013 Paris, tél. : 01 45 86 31 75, site : www.actis-paris.fr, courriel :
actis-voyages@wanadoo.fr
– Mobile en ville : 1 rue de l’Internationale, BP 59, 91002 Evry Cedex, tél. : 06 82 91 72 16,
site : www.mobile-en-ville.asso.fr, courriel : mev@mobile-en-ville.asso.fr
– UFCV Ile-de-France : 10 quai de la Charente, 75019 Paris, tél. : 01 44 72 14 14,
site national : www.ufcv.fr, rubrique « Ma région ».

Les vacances pour tous


Chaque année, un Français sur trois ne part pas en vacances : certaines asso-
ciations proposent des vacances pour les personnes qui n’ont financièrement
pas les moyens de partir.
Pour le Secours populaire français, l’accès aux vacances, à la culture, aux
sports et aux loisirs est un besoin essentiel qui permet aux personnes et
aux familles défavorisées de sortir de l’exclusion. A travers de nombreuses
actions et propositions, il élargit l’accès aux vacances : accueil dans des
familles, des centres aérés ou de vacances, propositions de bourses et de
partenariats… Enfants, adultes, personnes âgées et handicapées, tout le
monde peut en bénéficier. Chaque année après le 15 août, la Journée des
oubliés des vacances permet d’offrir une journée de vacances aux enfants
qui ne sont pas partis pendant l’été. En 2006, près de 330 000 enfants en
ont bénéficié grâce aux dons et aux bénévoles, dont 3 000 petits Franci-
liens. Le Secours populaire a une fédération dans chaque département
d’Ile-de-France, vous trouverez leur liste sur son site, rubrique « Où nous
trouver ? ».
U Contacts :
– Secours populaire français : 9-11 rue Froissart, 75140 Paris Cedex 03,
tél. : 01 44 78 21 00, site : www.secourspopulaire.fr, courriel : info@secourspopulaire.fr
Autres associations qui proposent des vacances :
– Secours catholique : 106 rue du Bac, 75007 Paris, tél. : 01 45 49 73 00, site : www.
secours-catholique.asso.fr, courriel : info@secours-catholique.org Pour trouver votre
délégation départementale, voir sur le site, rubrique « Nous contacter ».
– Vacances ouvertes : 1 rue de Metz, 75010 Paris, tél. : 01 56 03 92 92, site : www.
vacances-ouvertes.asso.fr, courriel : bienvenue@vacances-ouvertes.asso.fr
– ATD Quart Monde : 33 rue Bergère, 75009 Paris, tél. : 01 42 46 81 95, site : www.atd-
quartmonde.asso.fr
– Vacances et familles : 7 place Franz-Liszt, 75010 Paris, tél. : 01 42 85 39 52, site : www.
vacancesetfamilles.asso.fr, courriel : fede@vacancesetfamilles.asso.fr

Assurer les personnes


et les biens 

L  es plus anciennes mutuelles d’assurances se sont constituées dans


les années 30 à l’initiative de groupes socioprofessionnels, tels que

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 59


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

les instituteurs dans le cas de la Maif, qui souhaitaient garantir collec-


tivement leurs risques individuels et répondre à de nouveaux besoins,
comme l’assurance de leur véhicule.

– La Macif : avec plus de 4,7 millions de sociétaires (clients),


8 000 salariés et 4,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2007,
la Macif est un poids lourd dans le monde de l’assurance. Créée en
1960 par un groupe de commerçants et de dirigeants de petites et
moyennes entreprises, rejoints ensuite par les syndicats de salariés et
par des représentants des coopératives, des mutuelles de santé et des
associations, la Macif est aujourd’hui le premier assureur automobile
français. Au-delà de l’assurance des biens, elle a développé des produits
d’­assurance-vie, via sa filiale Mutavie, et de santé et de prévoyance
(Macif Mutualité), ainsi que des offres de gestion de l’épargne (Macif
Gestion) et de crédit aux particuliers, pour acquérir une automobile
ou financer des travaux à son domicile, par exemple. Elle est également
fortement impliquée dans la gestion de l’épargne salariale des comités
d’entreprise, à qui elle propose des fonds éthiques. A noter : elle a
développé un site Internet en langue des signes pour les personnes
malentendantes, www.macifsourds.com
La Macif est organisée en onze régions autonomes : Paris, les ­Yvelines,
les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne sont
regroupés dans la région Macif Ile-de-France, l’Essonne et la Seine-
et-Marne dans la région Macif Gâtinais-Champagne, et le Val-d’Oise
dans la région Macif Val de Seine-Picardie. La liste des 95 agences
d’Ile-de-France est accessible via le site www.macif.fr (rubrique « Votre
région »).
U Contacts :
– Macif Ile-de-France : tél. : 01 55 56 57 58.
– Macif Gâtinais-Champagne : tél. : 0820 800 600.
– Macif Val de Seine-Picardie : tél. : 0820 060 061.

– La Maif : au début des années 30, une poignée d’instituteurs de Niort qui
accèdent à l’automobile jugent exorbitants les tarifs pratiqués par les assureurs.
Ils lancent un appel à leurs collègues et, trois ans plus tard, en 1934, créent
la Maaif, qui devient Maif en 1969. L’histoire de cette mutuelle reflète la
capacité des membres d’un groupe social à s’organiser pour produire le service
dont ils ont besoin, en l’occurrence l’assurance des risques liés à l’automobile.
Aujourd’hui, la Maif est ouverte à tout le monde. Elle compte environ 2,6 mil-
lions de sociétaires, dont près de 700 000 non liés à l’Education nationale via
sa filiale Filia Maif. Elle a diversifié ses produits et propose de l’assurance-vie,
de l’assurance-décès, des crédits pour acquérir une automobile… Originalité
pour le client, des entretiens individuels sont menés avec les nouveaux adhé-
rents qui le désirent afin de souligner les valeurs de solidarité et de respect de
la personne. Malgré sa taille, la Maif a conservé un fonctionnement mutualiste

60 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
démocratique, dans lequel 750 sociétaires élus par tous les sociétaires parti-
cipent à l’assemblée générale et se prononcent sur la politique menée par le
conseil d’administration.
U Contacts : les adresses des délégations départementales sont accessibles depuis le site de
la Maif, www.maif.fr, rubrique « Contactez-nous ».

– La Matmut : avec près de 2,7 millions de sociétaires en France et


4 500 salariés, la Mutuelle des travailleurs mutualistes, plus connue sous le
nom de Matmut, est la troisième grande mutuelle d’assurances. Créée en
1961 à Rouen par des responsables mutualistes engagés dans le domaine de
la santé, elle assure les biens (automobiles, habitations…) et les personnes
(responsabilité civile…), propose des produits d’épargne et des produits de
type prévoyance, assurance dépendance, etc. en partenariat avec la Mutualité
française (voir page 31). La Matmut compte 110 bureaux en Ile-de-France,
dont la liste est disponible sur www.matmut.fr

Gérer son argent

L  es banques coopératives gèrent 40 % de l’argent placé par les Français.


Leur capital est détenu par les sociétaires, c’est-à-dire leurs clients. En
ce qui concerne les services classiques, leurs prestations sont similaires à
celles des autres banques. Dans la gestion des fonds et les règles d’attribu-
tion des prêts, il y a peu de différences car elles sont soumises aux mêmes
règles. De plus, les clients des banques coopératives attendent d’elles les
mêmes prestations que celles des autres banques. Pour autant, ces banques

Le microcrédit social

Jusqu’à récemment, le microcrédit était réservé durée maximale de 36 mois et d’un montant
au financement de projets professionnels, et variant de 300 euros à 3 000 euros. Ils béné-
notamment à la création de très petites entre- ficient d’une garantie publique à 50 % assurée
prises. Depuis 2005, le microcrédit social per- par le Fonds de cohésion sociale.
met à des personnes exclues de l’accès au crédit Si le microcrédit social peut rendre service à
bancaire d’emprunter pour acquérir un appareil court terme, il ne peut être une solution suf-
électroménager, acheter un véhicule afin de fisante pour les 5 millions de personnes qui
se rendre sur son lieu de travail, suivre une souffrent de l’exclusion bancaire. Cette exclu-
formation, etc. sion doit être limitée par la reconnaissance
Une personne qui souhaite avoir accès à un effective d’un droit à ouvrir un compte, comme
microcrédit social doit impérativement s’adres- le demandent notamment les organisations
ser à une association qui va l’aider à monter un de consommateurs et les ONG qui suivent ces
dossier et veillera à prévenir les situations de personnes au quotidien.
surendettement. Les prêts sont ensuite attri-
bués par les banques partenaires du Fonds de Pour tout savoir sur le Fonds de cohésion sociale et
cohésion sociale, fonds d’Etat géré par la Caisse connaître les réseaux d’accompagnement : numéro
des dépôts et consignations. Ils sont d’une national d’information : 02 38 79 97 37.

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 61


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

ont des spécificités. Le Crédit coopératif, le Crédit mutuel et la Caisse


d’épargne sont sans doute les banques les plus engagées dans le soutien à
l’économie sociale et solidaire. Le Crédit coopératif et la société financière
qui lui est adossée, la NEF, sont les banques pionnières dans le champ des
placements éthiques et des finances solidaires. Au final, même si leurs
choix de gestion échappent de moins en moins aux marchés financiers, les
banques coopératives restent ancrées dans leur territoire de par leur organi-
sation en caisses locales ou régionales. Si vous devenez client d’une banque
coopérative, vous serez sociétaire de la caisse de votre territoire.

Les grandes banques coopératives


– Les Banques populaires : créées en 1878, elles ont adopté le statut
coopératif en 1917. Elles comptent 7 millions de clients en France et ­restent
encore aujourd’hui le premier réseau de soutien à la création de petites
entreprises et d’entreprises artisanales. 20 Banques populaires régionales ou
interrégionales sont réunies au sein de la Fédération nationale des Banques
populaires. En Ile-de-France, deux Banques populaires régionales se partagent
le territoire.
U Contacts :
– Banque populaire Rives de Paris : 76-78 av. de France, 75204 Paris Cedex 13, tél. :
0826 828 828, site : www.rivesparis.banquepopulaire.fr Liste des agences disponible sur
le site.
– Banque populaire Bred, Bred direct courrier, 94018 Créteil Cedex, tél. : 0892 892 211,
site : www.bred.fr Liste des agences disponible sur le site.

– La Caisse d’épargne : créées en 1818, les caisses locales d’épargne ont
été organisées sous forme coopérative depuis la réforme de 1999. Aujourd’hui,
les 440 sociétés locales d’épargne possèdent 28 Caisses d’épargne de niveau
régional ou infrarégional, qui détiennent elles-mêmes la Caisse nationale de
Caisses d’épargne (CNCE).
En Ile-de-France, le réseau compte 3,7 millions de clients pour un total de
26 millions en France. Le groupe figure parmi les trois premiers acteurs sur
plusieurs marchés, dont celui de l’épargne, du crédit aux particuliers et de
l’immobilier. Les Caisses d’épargne ont opéré en 2006 un rapprochement
avec les Banques populaires pour créer Natixis, banque de financement et
d’investissement cotée en Bourse.
U Contacts :
– Caisse d’épargne Ile-de-France : 19 rue du Louvre, CS 60012, 75036 Paris Cedex 01,
tél. : 01 40 41 30 31.
– Site national : www.caisse-epargne.fr (toutes les agences à la rubrique « Agences »).

– Le Crédit agricole : la première caisse locale du Crédit agricole a vu le jour


en 1885. Sa spécificité était de faire une avance sur récoltes aux agriculteurs
pour leur permettre d’investir. En 1920, les caisses locales se sont réunies sous
la Caisse nationale du Crédit agricole. On en compte aujourd’hui plus de 2 573

62 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
qui détiennent l’essentiel du capital de 39 caisses régionales. Ces dernières sont
des banques coopératives. L’unité du groupe est garantie par Crédit agricole
SA, coté en Bourse depuis 2001. Le Crédit agricole est aujourd’hui le premier
groupe bancaire français et l’un des premiers en Europe.
Le Crédit agricole Ile-de-France couvre, avec 42 caisses locales pour
plus de 1,5 million de clients, tous les départements de la région à
l’exception de la Seine-et-Marne, qui dépend de l’agence régionale Crédit
agricole Brie-Picardie.
U Contacts :
– Crédit agricole Ile-de-France : 26 quai de la Rapée, 75012 Paris, tél. : 01 44 73 22 22,
site : www.paris-enligne.credit-agricole.fr
– Crédit agricole Brie-Picardie : 500 rue Saint-Fuscien, 80095 Amiens Cedex 3,
tél. : 03 22 53 33 33, site : www.briepicardie-enligne.credit-agricole.fr

– Le Crédit coopératif est l’héritier d’une banque que des coopérateurs
ont créée à Paris au XIXe siècle pour leurs propres entreprises. Banque coopé­
rative aujourd’hui membre du groupe Banque populaire, le Crédit coopératif
compte 279 000 clients, dont des entreprises de l’économie sociale (asso-
ciations, entreprises d’insertion et coopératives) de tous les secteurs, ainsi
que les particuliers qui en sont proches. C’est un pionnier des placements
éthiques et solidaires (voir pages 64 et 65). Il dispose de 15 agences en Ile-
de-France, réparties sur les 8 départements de la région.
U Contact : www.credit-cooperatif.coop (toutes les agences à la rubrique « Nos
agences »).
– Le Crédit mutuel est le fruit d’une histoire qui a débuté en Allema-
gne, au XIXe siècle, avec le mouvement de Friedrich Wilhelm Raiffeisen
qui voulait sortir la paysannerie des pratiques usuraires de l’époque.
Aujourd’hui, le Crédit mutuel est organisé en 1 940 caisses locales, fédé-
rées dans 18 groupes régionaux, eux-mêmes réunis au sein d’une Caisse
centrale du Crédit mutuel. Les caisses locales sont des coopératives qui
rassemblent les clients sociétaires de la banque. Le Crédit mutuel compte
aujourd’hui près de 14,5 millions de clients, après le rachat du CIC en
1998. Il est la deuxième banque de détail en France. Le Crédit mutuel
Ile-de-France fait partie du Groupe Crédit mutuel Centre Est Europe, qui
compte 3 300 caisses et agences, pour 7,7 millions de clients.
U Contacts :
– Crédit mutuel Ile-de-France : 1 rue de la Tour-des-Dames, 75009 Paris, tél. :
01 55 31 70 70, toutes les agences sur : www.creditmutuel.fr/cmidf/fr/
– Site national : www.creditmutuel.com, toutes les agences à la rubrique « Nos
implantations ».

L’épargne solidaire et les placements éthiques


Depuis le début des années 80, des pratiques qui permettent de donner
du sens à son épargne se sont développées. Il s’agit des finances solidaires

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 63


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

et des placements éthiques, qui, contrairement à ce que l’on pourrait


penser, ne sont pas réservés aux gros épargnants. Afin de sensibiliser le
grand public à ces pratiques, la troisième Semaine de l’épargne solidaire
en Ile-de-France se déroulera du 18 au 25 octobre 2008. Organisée par
l’association Finansol en partenariat avec le conseil régional, elle a été
l’occasion de débats, de visites d’entreprises et d’une campagne de com-
munication à destination du grand public.
U Plus de détails sur : www.finansol.org/EspaceEvenements/DetailIDF.asp

L’épargne solidaire
Les produits financiers solidaires se distinguent des produits bancaires
classiques par la destination finale de l’argent placé : l’épargne sert à sou-
tenir des projets d’entreprises à forte plus-value sociale ou environnemen-
tale, comme dans l’insertion des personnes en difficulté ou le commerce
équitable. Par exemple, si vous souhaitez permettre aux plus démunis de
créer leur entreprise grâce à votre épargne, vous pouvez soutenir finan-
cièrement l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie, voir
page 111) en ouvrant notamment un livret bancaire Cod’Adie, géré par le
Crédit coopératif. Avec ce livret, vous choisissez le pourcentage du don,
de 50 % à 100 % de vos intérêts annuels.
Il existe deux grands types de produits financiers solidaires : les produits de
partage, où l’épargnant donne au moins 25 % des intérêts perçus, et les pro-
duits d’investissements solidaires, où une partie du capital de l’épargnant
est mise à disposition de réseaux qui aident les entreprises solidaires. Fin
2006, plus de 270 000 personnes ont choisi d’épargner de façon solidaire
en France, pour 1,27 milliard d’euros au total.

– Comment reconnaître un produit financier solidaire ? Le label


Finansol est attribué aux produits qui consacrent soit entre 5 % et 10 % de
l’épargne collectée à des activités solidaires, soit au moins 25 % des revenus
de cette épargne. Il faut par ailleurs que les souscripteurs soient clairement
informés de l’utilisation des fonds. 59 produits bancaires disposent de ce
label créé en 1997.

– Où trouver des produits financiers solidaires ? Le montant total


collecté représentait plus de 1 milliard d’euros fin 2006. Les épargnants
souscrivent ces produits financiers directement auprès de leur banque ou
d’organismes spécialisés. Les salariés peuvent également passer par les fonds
d’épargne salariale solidaires, gérés au niveau de leur entreprise. Il existe ­quatre
fonds d’épargne salariale solidaires labellisés Finansol, dont deux proposés
respectivement par Macif gestion et par le Crédit agricole.
U Pour en savoir plus :

– www.finansol.org : la liste des produits financiers solidaires est disponible à la rubrique


« Devenez épargnant solidaire ».
– Habitat et Humanisme : site : www.habitat-humanisme.org, rubrique « Epargne
solidaire ».

64 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
Les placements éthiques
Autre dispositif pour donner du sens à son argent : les placements éthiques.
16,6 milliards d’euros ont été placés en 2006 dans des entreprises cotées en
Bourse par des sociétés de gestion qui veulent respecter des principes sociaux
et environnementaux dans leurs choix d’investissements. Ces dernières s’inter­
disent d’acheter des actions d’entreprises de secteurs tels que l’armement et
privilégient les investissements dans celles qui ont les meilleures pratiques
sociales ou environnementales (pas de recours au travail des enfants, réhabili-
tation des sols pollués, etc.). Toutes les banques proposent à leurs clients des
placements de ce type.
U Pour en savoir plus : la liste intégrale des placements éthiques est disponible sur
www.novethic.fr, le site du centre de ressources spécialisé dans l’investissement socialement
responsable.

– Les comptes-chèques solidaires de la NEF. Ceux qui ne possèdent pas


d’épargne peuvent tout de même donner du sens à leur compte courant. Le
fait de souscrire, par exemple, un compte-chèques à la NEF, société coopéra-
tive de finances solidaires indépendante mais techniquement adossée au Crédit
coopératif, permet à cette structure d’augmenter ses prêts, qui ne financent
que des entreprises dans le champ du développement durable. La NEF propose
un plan d’épargne accessible à tous qui permet de soutenir des initiatives de
solidarité internationale. Les souscripteurs peuvent faire don de 25 % à 100 %
de leurs intérêts à trois associations qui interviennent dans les pays du Sud.
U Contact : pour l’épargne et le prêt aux particuliers, s’adresser au siège social de la NEF :

114 bd du 11-Novembre-1918, 69626 Villeurbanne Cedex, tél. : 0811 90 11 90, site : www.


lanef.com, courriel : lanef@lanef.com

– La carte et le livret Agir du Crédit coopératif. Si vous souscrivez une


carte Agir au Crédit coopératif, 3 euros seront versés à une ONG partenaire
que vous aurez choisie. Celle-ci recevra également, à chacun de vos retraits dans
un distributeur, 6 centimes d’euro. Le livret Agir fonctionne quant à lui comme
un livret traditionnel, rémunéré en 2008 à 4,5 %. La moitié des intérêts annuels
sont reversés à une association humanitaire que vous choisissez parmi une liste
de bénéficiaires. Vos dons font l’objet d’une réduction d’impôts qui est égale
actuellement à 60 % de leur montant.
U Contact : sur le site du Crédit coopératif, www.credit-cooperatif.coop, rubrique « Les

produits solidaires du Crédit coopératif ».

– Les Cigales. Il est également possible de devenir directement actionnaire


d’entreprises solidaires sans passer par un produit bancaire en rejoignant
un club d’investisseurs pour une gestion alternative et locale de l’épargne
soli­daire (Cigales). Ces associations rassemblent des particuliers qui mutua-
lisent leur épargne afin d’investir dans des entreprises locales ou de soutenir
financièrement une association. 25 % du montant de cet investissement est
déductible des impôts et, en cas de faillite de l’entreprise, il est possible

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 65


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

de déduire 100 % des pertes de votre revenu imposable. L’Ile-de-France


est le berceau des Cigales. Les treize cigales de la région se sont regroupés
dans l’Association territoriale des Cigales d’Ile-de-France. Le collectif des
Fourmis prêteuses, à Villejuif (94), le Pied à l’étrier, à Paris (75), ou encore
Finances démentes, à Mantes-la-Ville (78), font notamment partie de cette
association territoriale.
U Contact : Association territoriale des Cigales d’Ile-de-France, 61 rue Victor-Hugo,
93500 Pantin, tél. : 01 41 71 00 92, site : www.cigales-idf.asso.fr (liste de toutes les Cigales
de la région disponible sur le site).

Les monnaies alternatives


Les systèmes d’échange locaux (SEL)
Les systèmes d’échange locaux (SEL) sont des associations au sein desquelles
les adhérents échangent des biens et des services, non en euros, mais en une
unité de compte choisie par le groupe et qui ne possède aucune valeur en
dehors du SEL. L’objectif est de permettre l’accès, de façon égalitaire, aux
services échangés et de retisser du lien social. On en compte près de 250 en
France, dont 34 en Ile-de-France, présents dans tous les départements de
la région. Exemple : les adhérents du SEL de Paname (15e arrondissement)
s’échangent des « panames » (unité de compte de l’association) contre des
services. Les adhérents sont tenus au courant des services proposés par les
autres grâce à un bulletin mensuel et au site Internet du SEL.
Les réseaux d’échanges réciproques de savoirs (RERS) sont des associations de
particuliers qui souhaitent apprendre et faire apprendre. Contrairement aux
SEL, ils ne s’organisent pas autour d’une unité de compte, tout rapport d’argent
ou de service étant exclu. Pour en faire partie, il faut avoir une demande et une
offre de savoir. Les échanges se font entre individus ou en groupe, sur la base de
la réciprocité ouverte : l’offre et la demande de savoir peuvent être décalées dans
le temps et se faire avec des personnes différentes. On compte aujourd’hui plus
de 600 réseaux, dont 50 en Ile-de-France. Ainsi, à Fontainebleau (77), le RERS
Trocsavoirs fête sa première année d’existence, avec de nombreux échanges en
cours : flûte, informatique, anglais, réparation de vélos…
U Contacts :
– Pour les SEL : www.selidaire.org, rubrique « Annuaire » ; et le site de la Coordination SEL
d’Ile-de-France : http://intersel.apinc.org
– Pour les RERS : www.mirers.org, rubrique « RERS région Ile-de-France ».

Le sol, nouvelle monnaie solidaire


Bientôt une nouvelle monnaie dans votre portefeuille ? Depuis un an, la région
Ile-de-France expérimente le sol, qui se présente sous la forme d’une carte élec-
tronique semblable aux cartes de fidélité. Imaginée par la Macif, la Maif, le Cré-
dit coopératif, le groupe Chèque déjeuner et soutenue par l’Union européenne
à travers le projet Equal, cette monnaie valorise la consommation responsable
et l’engagement associatif. Faire ses achats dans une boutique de commerce

66 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
équitable, demander les services d’une structure de l’économie sociale et soli-
daire, s’engager comme bénévole ou être membre d’une association peut vous
rapporter des sols. 18 entreprises en Ile-de-France font partie du réseau Sol, et
un marché de Noël « Sol » a été organisé en décembre 2007 par le conseil régio-
nal. L’Ile-de-France est l’une des cinq régions d’expérimentation de ce dispositif,
avec le Nord-Pas-de-Calais, l’Alsace, Rhône-Alpes et la Bretagne.
Les sols se déclinent sous trois formes : le « sol coopération », qui s’acquiert lors
d’achats dans des structures de l’économie sociale et solidaire, il vaut 10 cen-
times d’euro ; le « sol affecté », qui est destiné aux populations bénéficiaires
des aides sociales, il est distribué par les collectivités territoriales ; et le « sol
engagement », qui récompense l’engagement associatif et se situe en dehors
des circuits marchands. Un millier de cartes sont aujourd’hui en circulation
dans les cinq régions.
U Contacts :
– www.sol-reseau.coop : pour trouver les boutiques d’Ile-de-France qui acceptent le sol,
voir la rubrique « Le sol en région Ile-de-France ».
– www.lemarchecitoyen.net : le Marché citoyen, partenaire du sol, recense aussi les
commerçants « solistes ».
– Le collectif Richesse, pour un changement de la représentation de la richesse, donne des
informations sur le sol sur le site www.caracoleando.org
– Coordination régionale Ile-de-France pour le sol : courriel : ile-de-france@sol.
ouvaton.org

Les services à la personne

P  etits travaux d’entretien, préparation des repas à domicile, accom-


pagnement pour une visite chez le médecin, ménage, garde
d’enfants à domicile…, les services à la personne sont en plein déve-
loppement. Ils emploient déjà 1,8 million de salariés en France. L’Ile-de-
France concentre 15 % de l’offre nationale, avec plus de 900 structures
disposant d’un agrément simple (ménage, jardinage, bricolage, soutien
scolaire…) et autant disposant de l’agrément qualité (services auprès

Les enseignes nationales membres de l’économie sociale

U Fourmi verte (Familles rurales, MSA, rural [ADMR], AG2R, Crédit mutuel) :
Groupama) : tél. : 0811 88 66 44, site tél. : 0810 20 50 08.
national : www.fourmi-verte.fr U Séréna (Groupe Caisse d’épargne, Maif,

U France domicile (Mutualité française, Macif, Mutuelle générale de l’Education


Union nationale de l’aide, des soins nationale [MGEN]) : cette enseigne dis-
et des services aux domiciles [UNA], pose de quatre numéros dédiés, pour les
Union nationale des centres commu- clients de chacune des quatre structures
naux d’action sociale [Unccas]) : tél. : fondatrices : Macif (tél. : 0820 300 155),
0826 27 15 15, site national : www. Maif (tél. : 0810 699 780), MGEN
francedomicile.fr (tél. : 0820 219 219) ou Groupe Caisse
U Personia (Aide à domicile en milieu d’­épargne (tél. : 0825 303 000).

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 67


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

L’Atelier / Séb ! Godefroy zoom Trouver des « Services à domicile »

Pas le temps de jardiner, de bricoler aux demandes de ses 400 clients. Après


ni de faire le ménage ? Besoin d’une avoir rencontré l’intervenant pour faire
initiation à l’informatique ou de soutien connaissance, fixer le détail et le volume
scolaire pour vos enfants ? Services à horaire des travaux, le client remplit une
domicile propose une large gamme de fiche qualité à chaque passage pour éva-
services à la personne pour 20 euros de luer le travail fourni et permettre un suivi
l’heure environ, déductibles à 50 % des des prestations. « Notre indice de satis-
impôts et payables en chèque emploi faction pour 2007 s’élève à 18/20, ce qui
service universel. Cette société coo- récompense et valide notre démarche »,
pérative d’intérêt collectif (Scic, voir se félicite Jean-Paul Penel qui, avant de
page 89) couvre le secteur ­ compris monter Services à domicile, était au chô-
entre les vallées de la Seine et de mage et cherchait une bonne idée pour
­l’Yerres, dans l’Essonne. rebondir. La continuité du service est
Née en 2004, Services à domicile assurée : si l’intervenant habituel d’un
compte aujourd’hui 40 intervenants client ne peut pas venir, il sera remplacé
qualifiés dans un des services pro­ par un autre salarié de la Scic. Malgré
posés, contribuant ainsi à développer une concurrence grandissante, Services
l’emploi local. Elle accorde beaucoup à domicile enregistre une croissance de
d’importance à améliorer les qualifi- plus de 10 % de son chiffre d’affaires
cations de ses salariés via l’accès à la grâce au bouche à oreille, à la publi-
formation continue : « Nous faisons cité locale et à son ancienneté. « Nous
passer le permis de conduire et un CAP ­s ommes sur un secteur porteur, non
hygiène et entretien des locaux à nos délocalisable et appuyé par les pouvoirs
intervenants qui en ont besoin. Nous publics. Nos gages de compétence, de
voulons qu’ils se sentent bien dans leur confiance et de proximité plaisent et
travail et qu’ils apportent satisfaction nous ­permettent d’avancer », conclut le
aux clients », explique Jean-Paul Penel, directeur de la Scic.
directeur de la Scic. L. V.
Satisfaire est le leitmotiv de Services
à domicile, qui a investi à hauteur de Contact : Scic Val d’Yerres Val de
100 000 euros dans le matériel néces- Seine Services à domicile, 3 résidence
saire (tondeuse, taille-haie, matériel d’en- Le Vieillet, 91480 Quincy-sous-Sénart,
tretien domestique…) pour répondre tél. : 01 69 39 26 53, site : www.vysc.net

68 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
de publics plus vulné­rables, enfants de moins de 3 ans, personnes âgées
dépendantes et personnes handicapées).
L’économie sociale et solidaire est le premier réseau en matière de services à
la personne. Plus de 600 structures franciliennes sont des associations, soit un
tiers des prestataires référencés par l’Agence nationale des services à la per-
sonne (ANSP) en 2007 pour la région. Parmi les associations, les associations
intermédiaires (voir page 91) sont des structures d’insertion par l’activité
économique dont le service aux particuliers constitue le cœur de métier,
notamment dans le bricolage, le jardinage, l’entretien des espaces verts, le
ménage et la blanchisserie.
Depuis 2006, des enseignes nationales, composées entre autres d’associations
spécialisées, de mutuelles et de banques coopératives, proposent une presta-
tion complète qui va de la recherche de la personne qui interviendra chez le
particulier à l’envoi des justificatifs permettant à ce dernier de bénéficier des
exonérations fiscales, en passant par le paiement du salaire, etc.
Les prix varient d’une enseigne à l’autre et, bien sûr, d’une prestation à l’autre.
A titre d’exemple, pour l’enseigne Fourmi verte, il faut compter entre 4 euros
pour la livraison d’un repas et 30 euros de l’heure pour une assistance infor-
matique après réduction d’impôts (prix à titre indicatif, devis gratuit après
paiement de l’abonnement annuel de 10 euros).
En Ile-de-France, Domiance est la première Scop (voir page 85) spécialisée
dans les services à la personne. Elle a ouvert ses portes en juillet 2007 dans
le 13e arrondissement de Paris et propose trois types de services : maison
(ménage, jardinage…), enfance (gardes, soutien scolaire…) et informatique
(assistance, dépannage…).
U Pour en savoir plus :

– Agence nationale des services à la personne (ANSP) : 3 square Desaix, 75015 Paris,


tél. : 01 44 49 84 60, site : www.servicesalapersonne.gouv.fr L’ANSP a par ailleurs lancé en
mars 2007 le « 32 11 », numéro de renseignement sur les services à la personne (0,12 euro
la minute).
– La charte des entreprises de l’économie sociale et solidaire de services à la personne
est consultable sur le site du Ceges, www.ceges.org, rubrique « Ceges », puis « Documents »,

Le chèque emploi service universel (Cesu)

Le chèque emploi service univer- dans ce cas de Cesu préfinancés, dont


sel (Cesu) est disponible depuis le Chèque domicile, filiale de la coopé-
1er janvier 2006 pour payer l’ensemble rative Chèque déjeuner, est un des six
des services à la personne, à domicile émetteurs.
comme à l’extérieur (crèches ou gar- Le Cesu permet de payer directement l’as-
deries d’entreprise…). Il remplace les sociation qui va mettre à disposition une
anciens chèques emploi service (CES) personne pour intervenir à domicile. Il est
et titres emploi service (TES). Les Cesu assorti d’aides fiscales, puisqu’il permet
sont disponibles dans la quasi-totalité de continuer à bénéficier d’une réduction
des réseaux bancaires ou directement d’impôts de 50 % des sommes engagées.
auprès des entreprises si, via leur comité
d’entreprise par exemple, ces dernières Pour en savoir plus : www.services
y contribuent financièrement. On parle alapersonne.gouv.fr

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 69


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

puis « Charte de l’économie sociale ».


– Domiance : tél. : 01 40 87 87 61, site : www.domiance.fr

Les services aux enfants


Les crèches parentales ou collectives
Vous cherchez une structure souple pour la garde de vos enfants ? Les crè-
ches parentales sont faites pour vous : ces associations accueillent entre 15
et 20 enfants de moins de 4 ans dans un lieu animé par leurs parents et des
éducateurs diplômés. Au nombre de 180 en Ile-de-France, elles sont créées et
gérées bénévolement par les parents, en collaboration avec des professionnels
de la petite enfance, garants de la qualité de l’accueil. Adaptables et souples
dans leurs horaires et leurs tarifs, fixés par l’association de parents, les crèches
parentales sont rassemblées au sein de l’Association des crèches parentales
d’Ile-de-France. A titre d’exemple, la crèche Flocon papillon, située à Arpajon
(91), a été créée en 1990. Elle accueille de 7 h 30 à 19 h 00 11 enfants, dont
les parents sont tenus d’assurer 3 heures de permanence dans la semaine. Six
professionnels y assurent les activités de jeux et d’éveil.
Les crèches collectives associatives ne sont quant à elles pas gérées par les
parents, mais par une puéricultrice diplômée. Elles accueillent de façon régu-
lière les enfants âgés de moins de 3 ans.
U Contact : Association des crèches parentales d’Ile-de-France (Acepprif), 120 rue des
Grands-Champs, 75020 Paris, tél. : 01 40 09 50 55, site : www.acepprif.org, courriel :
acepprif@wanadoo.fr Pour trouver la liste des crèches parentales et des crèches collectives
associatives proches de chez vous, voir sur le site, rubrique « Mode de garde associatif »,
puis « Recherche d’un mode de garde ».

Les cours particuliers


Aider les enfants en difficulté à faire leurs devoirs est un service assuré
traditionnellement dans un esprit d’éducation populaire par des associa-
tions de quartier autonomes ou rattachées à une maison des jeunes et de la
­culture (MJC), à la Ligue de l’enseignement ou encore aux Pupilles de l’en-
seignement public (voir, respectivement, pages 49 et 52). Ces prestations sont
bénévoles et gratuites (ou quasi) pour les bénéficiaires et s’adressent, de fait, à
des élèves en difficulté d’adaptation dans le système scolaire.
En complément de ce travail associatif, le groupe Chèque déjeuner, la Macif,
la Mutualité française et la Matmut ont créé en 2003 Domicours, entreprise
spécialisée dans le soutien scolaire à domicile. Contrairement à ses concurrents
privés, Domicours salarie les professeurs et l’utilisateur n’est pas l’employeur
de l’enseignant, ce qui simplifie la gestion pour le client.
U Contact : Domicours délégation Ile-de-France, 1 allée des Pierres-Mayettes, Parc des

Barbaniers, 92230 Gennevilliers, tél. : 0811 915 915, site national : www.domicours.fr

Les services aux personnes âgées


16 % des Franciliens ont au moins 60 ans. Si l’Ile-de-France est la région la
plus jeune de France, ce chiffre est en constante progression en raison de l’al-

70 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
longement de l’espérance de vie. L’arrivée à un grand âge de générations plus
nombreuses se traduit également par l’augmentation du nombre de personnes
âgées dépendantes. Selon une publication de l’Observatoire régional de la
santé réalisée en 2003, la population des plus de 60 ans devrait augmenter de
60 % d’ici à 2030 en Ile-de-France, pour atteindre 2,8 millions de personnes.
Le nombre de personnes âgées dépendantes s’élèvera alors à entre 133 000 et
169 000 personnes, contre 118 000 en 2000.
Pour répondre à ces nouveaux besoins et couvrir le risque de dépendance,
l’économie sociale et solidaire gère des établissements d’accueil des ­personnes
âgées et des structures d’aide à domicile, qui permettent aux personnes dépen-
dantes de rester chez elles.
Par ailleurs, pour assurer le lien social auprès des personnes âgées, le béné-
volat demeure indispensable. Il permet de signaler les personnes isolées ou
dépendantes, notamment en milieu rural. Des bénévoles sont aussi requis
pour alimenter les réseaux d’écoute téléphonique de SOS amitié ou d’Allô
maltraitance des personnes âgées (Alma).
U Contacts :
– Alma : antenne de Paris, BP 40340, 75723 Paris Cedex 15, tél. : 01 42 50 11 25,
courriel : almaparis@wanadoo.fr ; numéro national : 0892 68 01 18, site national :
www.alma-france.org

– SOS amitié (siège) : 11 rue des Immeubles-Industriels, 75011 Paris, tél. : 01 40 09 15 22,


site : www.sos-amitie.com
Il existe cinq postes d’écoute dans la région :
Paris Boulogne, BP 100, 92105 Boulogne-Billancourt Cedex, tél. : 01 46 21 31 31.
Paris Concorde, tél. : 01 42 96 26 26.
Paris Est, BP 111, 93172 Bagnolet Cedex, tél. : 01 43 60 31 31.
Paris Evry, BP 809, 91001 Evry Cedex, tél. : 01 60 78 16 16.
Paris anglophone, BP 43, 92101 Boulogne Cedex, tél. : 01 46 21 46 46.

– L’Aide à domicile en milieu rural (ADMR), créée en 1945, regroupe


37 associations en Ile-de-France. Ce réseau régional assure des services d’aide
et de maintien à domicile classiques (ménage, courses, transport…). Il compte
également dans la région 10 services de soins infirmiers à domicile (SSIAD)
pour personnes âgées et handicapées, dont un service de 100 lits à Paris.
D’autre part, si les services aux personnes âgées représentent l’activité prin-
cipale du réseau, l’ADMR s’adresse aussi aux personnes handicapées. Ainsi,
dans le Val-de-Marne, 108 personnes handicapées ont reçu en 2005 de l’aide
à domicile grâce à elle. Les structures de l’ADMR se caractérisent également
par la présence d’un réseau régional de 1 350 salariés et de 200 bénévoles actifs
qui accompagnent les personnes âgées aidées, mais aussi animent et gèrent
chaque association locale.
U Contact : ADMR, site : www.admr.org, pour les adresses des structures membres, voir
rubrique « Où trouver l’ADMR ? ».

– La Mutualité française (voir page 31) possède des maisons de retraite


et propose des services de soins à domicile. Le groupe FMP gère des aides

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 71


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

à domicile auprès des personnes âgées. La liste des établissements (mai-


sons et résidences de retraite, centres de gériatrie, établissements de soins
spécialisés, services de soins infirmiers à domicile et de prévention…) est
disponible sur www.mutualite.com, rubrique « Trouver un service de santé
mutualiste ».

– L’Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domi­


ciles (UNA, ex-Unassad) regroupe 201 structures en Ile-de-France. Il s’agit
pour la plupart d’associations, mais on y trouve également des structures
­publiques territoriales (centres communaux ou intercommunaux d’action
sociale, services municipaux), des organismes ­mutualistes, des fondations, etc.
Par exemple, les centres communaux d’action ­sociale (CCAS) de Fontaine-
bleau, en Seine-et-Marne, ou de Vernouillet, dans les Yvelines, sont membres
de l’UNA. Tous les départements d’Ile-de-France, à l’exception de la Seine-
Saint-Denis et du Val-d’Oise, disposent d’une union départementale qui donne
tous les renseignements nécessaires sur les structures adhérentes.
U Contact : UNA, fédération régionale, 28 place Saint-Georges, 75009 Paris,
tél. : 01 49 27 98 78, site national : www.una.fr, courriel : contact@una-iledefrance.org
Pour retrouver les coordonnées de tous les services de l’UNA, voir sur le site, rubrique « Où
nous trouver ? », puis « Région Ile-de-France ».

Quelques grandes associations caritatives et humanitaires


Les personnes en difficulté ont besoin de tés, dont 17 se trouvent en Ile-de-France.
services spécifiques que l’économie tradi- Ces communautés sont des lieux de
tionnelle ne fournit pas car ils ne sont pas vie et de travail pour les personnes en
rentables. Les organisations de l’économie situation de précarité.
sociale et solidaire apportent des réponses
à la fois profession­nelles et humaines aux Contacts :
situations les plus ­difficiles. De nombreuses – Emmaüs : tél. : 01 46 07 51 51, site :
associations caritatives s’occupent depuis www.emmaus-france.org Pour trouver toutes
longtemps des personnes les plus dému- les structures et les communautés d’Emmaüs
nies en leur proposant des repas, de l’aide dans la région, voir sur le site, à la rubrique
au désendettement, un accès aux soins, « Contacts ».
des cours d’alphabétisation et de remise – Restos du cœur : tél. (siège national) :
à niveau, des solutions de logement et de 01 53 32 23 23, site : www.restosducoeur.
réinsertion par l’activité économique, etc. org Pour toutes les adresses, voir sur
Les grandes associations, tels que le Secours le site, à la rubrique « Les associations
populaire ou Emmaüs, ont des relais dans départementales ».
chaque département francilien. –  S e c o u r s c a t h o l i q u e  : tél. (siège
Emmaüs est constitué de trois branches national) : 01 45 49 73 00, site : www.
complémentaires : la branche action secours-catholique.asso.fr Pour toutes
sociale et logement, qui gère par ­exemple les adresses, voir sur le site, à la rubrique
des logements locatifs ; la branche écono- « Nous contacter », puis « Contacter votre
mie solidaire et insertion, qui propose des délégation ».
emplois en insertion dans les communau- – Secours populaire : tél. (siège national) :
tés d’Emmaüs ou les entreprises Le Relais 01 44 78 21 00, site : www.secourspopulaire.
(voir page 25) ; et la branche communau- fr Pour trouver une adresse, voir sur le site, à
taire représentée par les 115 communau- la rubrique « Fédérations ».

72 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
Les services aux personnes handicapées

La très grande majorité des places d’accueil pour les enfants et les adultes
handicapés est proposée par trois types de structures membres de l’économie
sociale et solidaire : les associations constituées par les familles des personnes
en situation de handicap (comme les UDAPEI) ; les centres d’accueil gérés
par les sociétés mutalistes (comme la Mutualité française).
Pour avoir accès à l’ensemble des contacts régionaux concernant le handicap,
la porte d’entrée est le Centre régional pour l’enfance et l’adolescence inadap-
tée d’Ile-de-France (Creai). Son site Internet dispose d’une base de données
qui permet de trouver tous les établissements spécialisés pour les enfants,
les adolescents et les adultes handicapés. On y trouve également la liste des
équipes de prévention ou des foyers d’accueil pour les mères enfants et pour
les adolescents en difficulté. L’ORS (observatoire régionale de la santé d’Ile-
de-France) a également édité un guide recensant toutes les structures.

U Contacts :
– Délégation Ancreai d’Ile-de-France : 5 rue Las-Cases, 75007 Paris, tél. : 01 45 51 66 10,
site : www.creai-idf.org, courriel : creai@creai-idf.org
– L’Union régionale interfédérale des organismes privés sanitaires et sociaux (Uriopss)
Ile-de-France propose, plus largement, des informations sur l’ensemble des associations
et des établissements du secteur sanitaire, social et médicosocial de la région : Maison des
associations de solidarité, 16 rue des Terres-au-Curé, 75013 Paris, tél. : 01 44 93 27 00, site :
www.uriopss-idf.asso.fr, courriel : accueil@uriopss-idf.asso.fr
– L’ORS 21/23 rue Miollis, 75015 Paris, tél. : 01 44 42 64 70

Du chauffeur au service de réception avec le Groupe SOS


Qui peut vous proposer un service complet Celui-ci peut recevoir jusqu’à 1 500 invi-
pour vos manifestations événementielles, tés et fait travailler une vingtaine de per-
de la voiture avec chauffeur à la salle de sonnes en insertion pour les nombreux
réception, en passant par le buffet ? Les services assurés, du vestiaire au parking.
entreprises d’insertion du Groupe SOS L’Usine peut également faire venir du
assurent des services pour les entreprises mobilier issu du commerce équitable pour
et les collectivités locales, qui présentent vos réceptions, par le biais de l’entreprise
tous une forte plus-value sociale et/ou d’insertion Fairplace, également membre
environnementale. Les voitures du ser- du Groupe SOS. Fairplace est une galerie
vice de location Alterauto sont dotées commerciale de 500 m2 dédiée aux pro-
d’un moteur hybride (électricité/essence) fessionnels qui expose une large gamme
et sont conduites par des personnes en de meubles et d’objets de décoration issus
contrat d’insertion. Le service Té-Traiteur du commerce équitable. L. V.
éthique propose une restauration bio et
équitable pour vos réceptions et peut pré- Contact : Groupe SOS, 379 av. du Président-
parer les buffets des manifestations évé- Wilson, 93210 La Plaine-Saint-Denis, tél. :
nementielles organisées au sein de l’Usine, 01 55 87 55 55, site : www.groupe-sos.org,
l’espace de réception du Groupe SOS. rubrique « Nos entreprises d’insertion ».

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 73


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

Les services aux entreprises


et aux collectivités

L  es entreprises et les associations de l’économie sociale et solidaire


ne proposent pas seulement des prestations aux particuliers, elles
­s’adressent également aux entreprises et aux collectivités.

Les services aux entreprises


Vous avez besoin de conseils pour bien gérer la fin de vie de votre parc
d’appareils électriques et électroniques ? Adressez-vous à l’association
Elen, spécialisée dans la collecte et la valorisation de ces équipements.
Vous organisez une réception pour les 20 ans de votre entreprise ? L’asso-
ciation La Table de Cana, qui fédère, en Ile-de-France, deux entreprises
d’insertion à Antony et Gennevilliers (92), peut en assurer la partie
traiteur. Vous avez besoin d’une voiture de location avec chauffeur lors-
que le PDG de votre groupe vient en déplacement dans la région ? Le
groupe SOS est le prestataire qu’il vous faut (voir encadré page 73). Les
entreprises de l’économie sociale et solidaire ­vendent des prestations
aux PME locales, mais aussi aux grands groupes, comme France Telecom
qui travaille par exemple avec la Scop Acome, spécialisée entre autres

Les clauses d’insertion dans les marchés publics


Le code des marchés publics, qui de L’insertion peut être également un critère
manière générale n’accorde aucun privi- d’attribution du marché (article 53 du
lège aux associations, permet aux collec- code des marchés publics). Il s’agit alors
tivités qui le souhaitent de mettre dans pour la collectivité de choisir directement
leurs marchés des clauses favorables aux une des trois formules mentionnées ci-
structures d’insertion. En effet, bien que dessus. Mais la démarche est plus com-
situées dans le secteur concurrentiel, ces pliquée, et il faut veiller au respect de
dernières ont du mal à avoir accès à la trois principes : établir un lien entre l’in-
commande publique si le critère du prix sertion et l’objet du marché, être précis
n’est pas contrebalancé par des exi­gences sur les exigences d’insertion attendues
d’insertion de publics en difficulté. des entreprises et accorder une pondé-
L’article 14 permet d’obliger une entre- ration raisonnable du critère social par
prise qui gagne un marché public à rapport aux autres critères de choix.
faire le choix entre trois formules : Enfin, avec l’article 30, une collectivité
­l’embauche directe d’une personne peut acheter des prestations d’insertion,
en insertion, la sous-traitance ou co- qui reposent sur un support d’activité,
traitance avec une entreprise d’inser- comme le nettoyage et l’entretien des
tion, ou encore la mise à disposition espaces verts, la collecte des déchets ou
d’un salarié en insertion par une asso- des travaux dans le bâtiment (plomberie,
ciation intermédiaire (AI), une entreprise menuiserie, etc.). Le but poursuivi par la
de travail temporaire d’insertion (ETTI) collectivité est alors moins le service
ou un groupement d’employeurs pour rendu que l’insertion professionnelle en
l’insertion et la qualification (Geiq). elle-même.

74 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
dans les réseaux de télécommunication (câbles à fibres optiques, de
raccordement…).
U Contacts :
– Association Elen : 11-17 rue de l’Amiral-Hamelin, 75783 Paris Cedex 16, tél. :
01 45 05 70 71, site : www.elen.fr
– La Table de Cana : 5bis rue Maurice-Ravel, 92168 Antony Cedex, tél. : 01 55 59 53 41,
site : www.tabledecana.com, courriel : contact@table-de-cana.fr
– Acome : 52 rue du Montparnasse, 75014 Paris, tél. : 01 42 79 14 00, site : www.acome.
fr, courriel : scom@acome.fr

Les services aux collectivités


Au travers de leurs marchés publics, de délégation de service public, ou
simplement de subventions, les collectivités locales ont recours à de nom-
breux prestataires privés pour mener à bien leurs politiques. Petite enfance,
gestion des déchets, restauration collective, bâtiment…, les structures de
l’économie sociale et solidaire offrent des prestations et remportent des
marchés. Mais encore faut-il qu’elles puissent y répondre. C’est l’enjeu,
par exemple, de l’introduction de clauses d’insertion (voir encadré page ci-
contre), de l’utilisation de l’article 28 du code des marchés publics qui faci-
lite l’accès des PME aux marchés d’un montant inférieur à 206 000 euros,
ou encore de ce qu’on appelle « l’allotissement » des marchés, c’est-à-dire
le fait que la collectivité scinde son marché en plusieurs lots pour éviter
que seules les très grandes entreprises capables de répondre à l’intégralité
de la prestation puissent remporter l’appel d’offre.

Construire en Haute qualité environnementale


L’association Haute Le conseil général de Seine-et-Marne
qualité environnemen­ s’inscrit dans cette démarche : ainsi, à
tale (HQE), qui a été Chessy, un collège pouvant accueillir
créée en 1996, gère 600 élèves et répondant aux normes
un label attribué aux bâtiments qui HQE a été achevé en juillet 2007.
­respectent une série de critères (éco-
nomie de chauffage, recherche de la Pour en savoir plus : l’Agence régionale
lumière naturelle, réduction des pollu- de l’environnement et des nouvelles
tions…) pour diminuer leur impact éco- énergies (Arene) Ile-de-France, financée
logique. A la demande des collectivités par le conseil régional, sensibilise aux
territoriales, il existe également une pratiques du développement durable en
certification HQE, délivrée depuis 2005 Ile-de-France. Principal portail régional
par l’Association française de normali- sur les questions environnementales, cet
sation (Afnor). En Ile-de-France, dans organisme aide aussi à l’expérimentation
le secteur tertiaire par exemple, le pôle de nouvelles pratiques dans des domaines
administratif des Mureaux, dans les aussi divers que la mobilité, l’énergie,
Yvelines, a été certifié « NF bâtiment la construction… L’Arene conseille
tertiaire démarche HQE » en 2005. les collectivités locales et les maîtres
Les conseils généraux, compétents en d’ouvrage de la région en matière de
matière de rénovation et de construc- construction HQE.
tion des collèges, peuvent exiger que U Contact : Arene Ile-de-France,

les constructions ou rénovations de ces 94bis av. de Suffren, 75015 Paris, tél. :


établissements soient réalisées en HQE. 01 53 85 61 75, site : www.areneidf.org

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 75


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

Il n’existe pas de lieu unique pour connaître la liste des entreprises et


des associations susceptibles de répondre aux appels d’offre. Il faut
passer par les réseaux organisés par type de statut, par exemple l’Union
régionale des Scop ou l’Union régionale des entreprises d’insertion. Cette
dernière a réalisé à la demande du département de Paris une présenta-
tion des structures d’insertion à destination des acheteurs publics et des
entreprises susceptibles d’avoir recours à de la sous-traitance d’insertion.
Ce document est téléchargeable sur www.paris.fr, rubrique « Achats et
marchés publics ».

La construction
Les collectivités construisent beaucoup : des établissements scolaires, des
crèches, des bibliothèques…, et bien sûr des logements par l’intermédiaire
de bailleurs sociaux tels que les offices HML. C’est le secteur d’activité où
l’on trouve le plus grand nombre de coopératives et où les ­collectivités font
le plus appel aux entreprises d’insertion via l’introduction de clauses d’inser-
tion dans les marchés publics. Ainsi, en Seine-Saint-Denis, le département,
l’ANPE et l’Etat ont mis en place en février 2008 le dispositif « Réussir
l’emploi dans les projets de renouvellement urbain ». Il doit faciliter le res-
pect des clauses d’insertion par les collectivités dans le cadre de leurs plans
de rénovation urbaine. Les collectivités sont invitées à créer des postes de
chargés de mission, financés à hauteur de 15 000 euros par le conseil général.
Ceux-ci ­servent d’interfaces entre les entreprises qui réalisent les marchés
publics et les structures d’insertion par l’activité économique (voir page 90).
Quatre collectivités, dont Plaine Commune et Sevran, ont embauché des
chargés de mission dont les postes seront prochainement cofinancés par
le conseil général. Le département attend de ce dispositif la création de
2 200 emplois.
Dès janvier 2009, la Région Ile-de-France renforcera, en partenariat avec les
PLIE (Plans locaux pour l’insertion et l’emploi), l’insertion des clauses socia-

Unir ses forces pour accéder aux marchés publics


L’initiative Ruche, pour « Régie urbaine du Femmes actives et Té-Traiteur éthique,
cadre de vie, de l’habitat et de l’environ- ont décroché les marchés « Buffet »
nement », rassemble 16 struc­tures d’in- et « Cocktail » de Plaine Commune.
sertion par l’activité ­économique (SIAE) « Même si nos prestations sont plus
présentes sur la communauté d’agglomé- onéreuses que celles d’entreprises “nor-
ration de Plaine Commune. Sa mission : males”, nous apportons une plus-value
leur permettre d’accéder aux marchés sociale ou environnementale qui nous
publics et privés. « Ruche assure aux permet d’être compétitifs », affirme
SIAE une meilleure visibilité grâce à un Michaël Pozo.
guide qui décrit leurs prestations. Un site L. V.
Internet est en projet et nous organisons
des formations pour apprendre à remplir Contact : Réalise (le réseau associatif qui
les appels d’offre », explique Michaël porte le projet Ruche), 5 rue Jean-Jaurès,
Pozo, chargé du projet. Deux entreprises 93200 Saint-Denis, tél. : 01 48 21 27 40,
d’insertion dans la restauration, la Scop courriel : realisemail@hotmail.fr

76 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
les dans les opérations de construction et de rénovation des établissements
sociaux, médicaux-sociaux et sanitaires qu’elle finance.
En savoir plus : www.iledefrance.fr

La restauration collective
Les collectivités utilisent les services de traiteurs pour leurs réceptions,
buffets… Plaine Commune a ainsi choisi les entreprises d’insertion Té-
Traiteur éthique (voir encadré page 73) et Femmes actives pour répondre
à ses besoins. Les collectivités passent également des appels d’offre pour
alimenter les cantines scolaires. Des producteurs bio d’Ile-de-France
peuvent y répondre, même si la plupart des marchés sont monopolisés
par quelques très grandes entreprises privées. Ainsi, le pain « Bio d’Ile-de-
France » (voir page 17) a été distribué en 2006 dans cinq lycées et deux
collèges de Seine-et-Marne.

zoom Espaces conjugue insertion et environnement


Comment entretenir les berges de monuments nationaux…), de l’Agence
la Seine en associant les sans domi- de l’eau Seine-Normandie… Les pro-
cile fixe qui s’y sont installés ? Née jets de chantier sont coconstruits par
en 1994 de cette double préoccupa- Espaces et les financeurs concernés en
tion, l’asso­ciation Espaces compte fonction des objectifs et des contraintes
aujourd’hui 100 salariés en insertion de chacun. « Notre avantage est d’être
sur 13 chantiers, une équipe perma- très malléables, nous nous adaptons
nente de 45 personnes et 400 adhé- en permanence aux demandes de nos
rents. Son action se concentre sur le interlocuteurs pour obtenir et entre-
Val de Seine, à cheval sur Paris et les tenir les partenariats », estime Yann
Hauts-de-Seine : nettoyage et gestion ­Fradin. Dans une logique de coopé-
écologique des berges, entretien et ration quotidienne, des échanges de
aménagement des sites, éducation du savoirs se créent entre les partenaires
public à ­l’environnement… L’association et l’association : la collectivité locale
travaille en partenariat avec 12 com- apporte des conseils quant à l’organi-
munes : « Nous ne répondons que sation et au management des chantiers,
très exceptionnellement aux marchés Espaces fournit une expertise dans les
publics. Nos chantiers s’inscrivent dans domaines de l’insertion et de l’environ-
le long terme par le biais de conventions nement. « Nous ne sommes pas moins
d’objectifs sur trois à cinq ans passées chers qu’une entreprise “normale”,
avec les communes », explique Yann mais nous créons de l’emploi et pro-
Fradin, directeur général ­ d’Espaces. posons des services complets, allant
Boulogne-Billancourt, Sèvres, Meudon du nettoyage à l’insertion, en passant
et Issy-les-Moulineaux, villes parte- par l’information des habitants. Nous
naires de l’association dès ses débuts, sommes les seuls à fonctionner en par-
sont les plus importantes en nombre de tenariats sur ces domaines d’interven-
chantiers et en financements. Au-delà tion », souligne le directeur général de
des contrats aidés (26 %), l’association l’association. L. V.
fonctionne pour 70 % sur les subven-
tions des ­communes, du conseil régio- Contact : Association Espaces, 45bis route
nal et du conseil général des Hauts-de- d e s G a r d e s , 9 2 1 9 0  M e u d o n , t é l .  :
Seine, des gestionnaires de domaines 01 55 64 13 40, site : www.association-
dans lesquels elle intervient (SNCF, espaces.org, courriel : espaces@association-
Port autonome de Paris, Centre des espaces.org

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 77


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre I

◗ Consommer
autrement

U Contacts :
– Femmes actives : 59 bd Jules-Guesde, 93200 Saint-Denis, tél. : 01 42 43 29 99,
site : www.femmes-actives.org, courriel : femmes-actives@wanadoo.fr
– Té-traiteur éthique : 379 av. du Président-Wilson, 93210 La Plaine-Saint-Denis, tél. :
01 55 87 55 25, site : www.groupe-sos.org (rubrique « Nos entreprises d’insertion), courriel :
info@traiteur-ethique.com
– Pain « Bio d’Ile-de-France » : GAB, tél. : 01 60 24 71 84, courriel : pain@bioiledefrance.fr

La gestion des déchets et l’entretien d’espaces verts


Les ateliers et les chantiers d’insertion (voir page 94) œuvrent parti-
culièrement dans le domaine des prestations d’entretien des locaux ou
de nettoyage des berges de cours d’eau. C’est le cas, par exemple, de
l’association Espaces (voir zoom ci-dessous).

La communication
Une dizaine de sociétés coopératives (voir page 85) proposent des services
d’imprimerie et d’édition en Ile-de-France, comme Expressions 2 à Paris,
coopérative née en 1994 du regroupement de trois petites imprimeries.
L’offre de ces Scop est large, de la carte de visite à l’édition, en passant
par le calendrier et la brochure. Un certain nombre d’entre elles ont reçu
le label Imprim’vert, décerné aux imprimeries qui respectent trois critères
de protection de l’environnement : bonne gestion des déchets dangereux,
exclusion des produits toxiques et stockage sûr des liquides dangereux. A
noter également, trois entreprises d’insertion (voir page 92) assurent des
services d’imprimerie, de presse et d’édition dans la région.

Communiquer éthique
Alternacom et Presscode sont deux de services : publication de périodiques,
entreprises d’insertion dans le secteur réalisation de sites Internet, création de
de la communication au service des pro- supports commerciaux… Elle favorise
fessionnels et des collectivités. Alterna- les imprimeurs labellisés Imprim’vert
com est spécialisée dans l’organisation (voir page 77). Ces deux structures
d’événements (congrès, séminaires, sont membres du Groupe SOS, leur
relations publiques…), qu’elle imagine, actionnariat est entièrement associa-
crée et gère. Forte de sa connaissance tif et leurs bénéfices sont réinvestis
des secteurs de l’économie sociale et dans le développement de nouvelles
solidaire et du développement durable, activités créatrices d’emplois au sein
cette agence peut vous conseiller dans du groupe.
votre « stratégie de communication L. V.
­éthique ». Elle propose une offre inté-
grée pour vos manifestations événe- Contacts :
mentielles de la salle de réception à – Alternacom : 379 av. du Président-
l’offre de restauration (l’Usine et Té- Wilson, 93210 La Plaine-Saint-Denis,
Traiteur éthique, voir page 73), en pas- tél. : 01 55 87 55 43, site : www.alterna-
sant par la création graphique, l’édition, com, courriel : info@alterna-com.com
le multimédia et les relations presse. – Presscode : 70 bd Anatole-France, 93200
Pour ces prestations, elle fait appel à La Plaine-Saint-Denis, tél. : 04 96 11 05 80,
une structure spécialisée : Presscode. s i t e  : w w w. p r e s s c o d e . f r, c o u r r i e l  :
Cette agence propose une vaste gamme administration@presscode.fr

78 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Consommer
autrement ◗
Par ailleurs, quatre agences de conseil en communication et de publicité
ont le statut de Scop (voir page 85) en Ile-de-France, dont Oonops,
située à Paris. Agence de conseil et de production multimédia, Oonops
compte huit salariés-associés spécialisés dans la conception et la réalisa-
tion de sites Internet. Ils ont notamment réalisé le site de Domiance (voir
page 67) et de Veolia environnement.
U Contacts :
– Retrouvez les autres coopératives sur le site www.scop-idf.coop, rubrique « L’annuaire
régional des Scop » et les entreprises d’insertion sur le site www.cnei.org, rubrique
« Entreprises d’insertion », puis « Annuaire ».
– Expressions 2 : 10bis rue Bisson, 75020 Paris, tél. : 01 43 58 26 26, site : www.
expressions2.com, courriel : ed@expressions2.com
– Oonops : 31 rue Chanzy, 75011 Paris, tél. : 01 46 59 41 51, site : www.oonops.com,
courriel : info@oonops.com
­

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 79


Si j’étais
banquier J’inventerais
l’Epargne Solidaire
Envie de partager vos intérêts avec ceux qui en ont le plus besoin et de soutenir des causes humanitaires ?
Au Crédit Mutuel, on peut désormais épargner solidaire et préparer ses projets tout en aidant les plus
défavorisés, grâce au Livret d’Epargne pour les Autres. Fonctionnant comme un livret d’épargne
ordinaire, il offre un rendement de 3,50 % bruts(1) et vous permet de reverser vos intérêts à une ou plusieurs
associations à vocation humanitaire.
En plus, les intérêts versés aux associations ouvrent droit à la réduction d’impôt de 66 % ou 75 % pour « dons
aux œuvres ».

INTÉRÊTS
PARTAGÉS
(1) Option possible pour le prélèvement libératoire. Nouveauté 2008 : les intérêts reversés à une association bénéficient d’un prélè-
vement libératoire au taux de 16 % au lieu de 29 % AVEC LES
Annonceur : Caisse Fédérale du Crédit Mutuel Centre Est Europe SA, 34 rue du Wacken, Strasbourg - RCS Strasbourg B 588 505
354 pour compte des Caisses de Crédit Mutuel de son ressort (Alsace, Lorraine, Franche-Comté, Bourgogne, Champagne, Ile-de- ASSOCIATIONS
France, Rhône-Alpes)..

Plaine Commune
soutient le développement Plus de
de l’Économie
Sociale et Solidaire 300 emplois
dans l’insertion par l’activité
économique, le commerce
équitable, les services
à la personne,
Conception : www.gayacom.fr - © Getty

les métiers d’art…

Un territoire de développement
de l’Économie Sociale et Solidaire
en Ile-de-France
Contacts : J.Hardy, M.Villain,
Tél. : 01 55 93 63 21 / 63 32
marianne.villain@plainecommune.com.fr
jacques.hardy@plainecommune.com.fr
www.plainecommune.fr

Avec le concours de la Région Ile-de-France


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre II

Entreprendre
autrement
L’Atelier / Séb ! Godefroy - Entreprise Dupleks

Des conseils pratiques pour créer une association


ou une entreprise, bien choisir son statut
et bénéficier au mieux des réseaux de financement
et d’accompagnement qui soutiennent les
entrepreneurs de l’économie sociale et solidaire.

80 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Entreprendre
autrement ◗

Création, mode d’emploi

S  candales financiers, fermetures d’entreprises rentables, mais pas assez


au regard des exigences des actionnaires, irresponsabilité sociale et envi-
ronnementale…, quelque chose ne tourne pas rond dans le monde de l’en-
treprise capitaliste. Pourtant, le désir d’entreprendre des Français est élevé :
2007 a été une année record pour les créations d’entreprises, au nombre de
321 000, soit 13 % de plus qu’en 2006. En Ile-de-France, 75 000 entreprises
(créées ou reprises) ont vu le jour en 2007, soit 23 % du total national.
Ne plus avoir de patron, faire fortune et se réaliser, voilà les principales motiva-
tions des chefs d’entreprise, des porteurs et porteuses de projets. Mais un ­nombre
croissant d’entre eux se définissent comme des « entrepreneurs sociaux ». Leur
volonté ? Mettre leurs compétences professionnelles au service d’un projet en
cohérence avec leurs valeurs. Démontrer que l’on peut développer une activité
économique à la fois rentable et utile socialement. Concilier économie, social et
protection de l’environnement dans une logique de développement durable.
Quand on veut entreprendre autrement, vaut-il mieux, en fonction de son
projet, créer une association, une entreprise d’insertion, une mutuelle ou une
coopérative ? A-t-on droit aux mêmes aides que lorsqu’on crée une entreprise
traditionnelle ? Vous trouverez dans ce chapitre des informations pratiques
pour mieux connaître les statuts, les réseaux de financement et d’accompa-
gnement et les spécificités de l’entrepreneuriat social.

Bien choisir son statut


et ses agréments

A  ssociation, entreprise d’insertion, coopérative de production, société


coopérative d’intérêt collectif, mutuelle…, le choix du statut pour
entreprendre est loin d’être anodin. Par ailleurs, des agréments publics sont
parfois nécessaires pour pouvoir monter une entreprise sociale, notamment
dans le champ de l’insertion. Quelques conseils.

Les associations
Les associations recouvrent une réalité foisonnante, depuis les petites associa-
tions de loisirs qui peuvent réunir une dizaine de personnes, jusqu’aux grandes
organisations dans le secteur sanitaire et social comme l’Aide familiale à domi-
cile (Afad, en Essonne), qui compte plus de 200 salariés en Ile-de-France. De
nombreuses associations ont développé des services qui leur fournissent des
ressources financières, tout en restant – c’est leur vocation – à but non lucratif.
Elles s’engagent alors dans une véritable démarche entrepreneuriale et créent

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 81


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre II

◗ Entreprendre
autrement

des emplois. Elles peuvent même réaliser des bénéfices, ce qui est tout à fait
légal, mais elles ne peuvent pas les redistribuer à leurs adhérents.
Même si le statut associatif est le plus répandu dans l’économie sociale, seule
une minorité d’associations emploient des salariés. Selon une étude réalisée
en novembre 2007 par le ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports,
16 % seulement des associations françaises ont recours à l’emploi salarié, de
façon régulière ou pas. La région compte plus de 64 000 associations, qui
regroupaient près de 216 600 postes en 2004, soit près de 6 % des emplois
en Ile-de-France. Au niveau national, ce sont 1,9 million de salariés qui tra-
vaillent dans le monde associatif, soit 1,05 million en équivalent temps plein.
La place des associations dans l’économie nationale ne cesse de croître : leur
poids économique a augmenté de 2,5 % par an entre 1999 et 2005, soit une
progression plus rapide que celle du PIB. Dans un contexte où les subventions
publiques ont tendance à diminuer, de plus en plus d’associations cherchent à
vendre des biens ou des services sur le marché.
U Pour en savoir plus sur la vie associative en France et dans la région, voir les travaux de
la Fonda, qui regroupe des personnes impliquées à titre professionnel dans la vie associative.
Ils sont disponibles sur le site de la Fonda : www.fonda.asso.fr

Les grands principes


Le texte juridique de référence sur les associations est la loi du 1er juillet 1901.
Une association est un regroupement volontaire d’au moins deux personnes
physiques ou morales. La loi de 1901 laisse aux créateurs et membres d’une
association la liberté de s’organiser et de modifier le mode d’organisation et de
fonctionnement de la structure (vote des statuts en assemblée générale),
de choisir son but (à l’exception des motifs illicites bien sûr !), d’employer
des salariés, de la déclarer ou pas à la préfecture, etc. L’intérêt de la déclara-
tion est d’obtenir le statut de personne morale, ce qui donne la possibilité,
par exemple, de recevoir des subventions. Une association se définit par son
caractère non lucratif : elle peut faire des bénéfices, mais ces derniers doivent
être réinvestis dans le développement de l’activité associative.

Les points d’appui à la vie associative

Porteur d’un projet associatif ou res- fessionnels et sont destinées à améliorer


ponsable d’une association, vous l’administration ainsi que la gestion des
avez besoin de conseils sur les plans associations et de leurs projets. En 2006,
juri­diques, financiers, administratifs, 3 500 associations et porteurs de projets
sociaux, etc. ? Les points d’appui à la ont bénéficié de cet accompagnement.
vie associative, au nombre de douze en Laure Verhaeghe
Ile-de-France, sont des structures d’ac-
cueil qui apportent une aide gratuite aux Contact : Le Soutien aux associations
associations. Réponses à des questions en région Ile-de-France (Sarif) regroupe,
ponctuelles, orientation vers des disposi- depuis 2001, les points d’appui franciliens,
tifs et des circuits de financement, mise site : www.sarif.fr, rubrique « Contacts »
en relation avec des partenaires…, les pour retrouver les coordonnées des points
interventions sont réalisées par des pro- d’appui de la région.

82 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Entreprendre
autrement ◗
U Pour retrouver toutes les informations et les actualités liées au statut associatif : www.
associations.gouv.fr et www.associationmodeemploi.fr

Bien rédiger ses statuts


La rédaction des statuts associatifs est libre. Mais elle peut être détermi-
nante pour l’avenir. Ainsi, il est indispensable de poser dès le départ les
« questions qui fâchent », sur les finances ou la répartition du pouvoir. Par
exemple, les statuts peuvent prévoir, ou non, des conditions à l’adhésion,
la limitation des mandats… Par ailleurs, si le porteur de projets veut vivre
de son activité associative tout en conservant une gestion désintéressée, il
ne devra être ni président ni membre du bureau. Tout au plus pourra-t-il
être administrateur, puisqu’un quart des membres du conseil d’adminis-
tration peuvent être salariés. Dès lors, le conseil sera obligé de nommer un
président, un secrétaire et un trésorier qui détiendront le pouvoir. Autre
précaution : il est important de définir dans les statuts un objet social suffi-
samment large pour permettre à l’activité de l’association d’évoluer tout en
restant en phase avec le projet initial. Si l’association envisage de produire
et de vendre des biens et des services, elle doit le prévoir explicitement
dans ses statuts.

Connaître son régime fiscal


La question du régime fiscal se pose très tôt, dès la première facture émise :
faut-il facturer la TVA ou non ? Malheureusement, il n’y a pas de réponse
­simple… et il faut y penser avant ! La non-lucrativité d’une association se
définit tout d’abord par sa gestion désintéressée. Ainsi, pour que l’associa-
tion puisse éventuellement bénéficier d’une fiscalité allégée, les dirigeants

A Paris, la Maison des associations de solidarité

Dans le 13e arrondissement, la Maison La maison des associations de solida-


des associations de solidarité rassemble, rité propose un espace « hôtel d’as-
sur 4 500 m2, les principales fédérations sociations » (postes de travail équi-
d’associations du secteur sanitaire et pés loués aux petites associations), un
social d’Ile-de-France et propose des espace de services (conseils dispensés
espaces de services pour les associations dans de multiples domaines par des
de la région. Six fédérations sont regrou- professionnels), cinq salles de réunion
pées à ce jour dans cet espace : l’union et un espace événementiel pouvant
régionale interfédérale des organismes accueillir jusqu’à 2 500 personnes.
privés sanitaires et sociaux (Uriopss) Objectif de cette maison inaugurée
Ile-de-France, la Fédération nationale en février 2007 : développer le monde
des associations d’accueil et de réin- associatif sanitaire et social autour
sertion sociale (Fnars) Ile-de-France, d’une synergie régionale.
l’union régionale des foyers de jeunes
travailleurs (URFJT), le service social Contact : Maison des associations de
d’aide aux émigrants, la Fédération des solidarité, 10-18 rue des Terres-au-Curé,
réseaux de santé des soins palliatifs 75013 Paris, tél. : 01 76 70 26 70, site :
d’Ile-de-France et l’association Aurore www.mas-paris.fr, courriel : sevestre@mas-
(services d’insertion). paris.fr

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 83


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre II

◗ Entreprendre
autrement

associatifs doivent être bénévoles ou ne pas percevoir une rémunération


supérieure aux trois quarts du Smic sur l’année. Si ce critère est respecté,
l’administration utilise la règle dite « des quatre P » (produit, prix, public,
publicité) pour exonérer l’association des impôts commerciaux :
– le produit est « d’utilité sociale s’il tend à satisfaire un besoin qui n’est pas
pris en compte par le marché ou qui l’est de façon peu satisfaisante faute d’être
rentable » (instruction fiscale du 15 septembre 1998) ;
– le public visé doit être doté de ressources modestes ou posséder des carac-
téristiques qui n’en font pas des clients intéressants pour les structures mar-
chandes (éloignement géographique, handicaps, etc.) ;
– le prix pratiqué doit faciliter l’accès au public. Ainsi, en cas de prestation
de nature similaire à celles du secteur privé, le prix doit être nettement
inférieur ;
– la publicité ne doit pas être confondue avec les opérations de communi-
cation, ouvertes à toute association. Elle a pour objectif spécifique de faire
connaître l’activité de l’association, et non de conquérir des parts de marché.
Au total, une association n’est pas imposée (impôt sur les sociétés, TVA et
taxe professionnelle) si sa gestion est désintéressée, si elle exerce son activité
sans concurrence directe pour le secteur lucratif ou si elle le fait dans des
conditions différentes de celles des entreprises.
Si l’association possède une activité non marchande et une activité mar-
chande, il est possible que seule cette dernière soit imposée. Pour cela, il faut
que les activités soient dissociables et que le non-marchand demeure prépon-
dérant. L’association peut également filialiser son activité marchande.

zoom Quand des associations mettent leurs moyens en commun

est en insertion, et autant de bénévoles. Asso-


ciations, coopératives, entreprises d’insertion
mettent en commun des salles de réunion,
une cantine d’insertion, leur communication
et des formations, ce dont elles ne pourraient
bénéficier chacune de leur côté. Au-delà,
la mutualisation fonctionne aussi pour les
L’Atelier / Séb ! Godefroy

réponses aux appels d’offre : Halage et Ini-


tiatives environnement, association d’éducation
à l’environnement, répondent en commun à
l’appel à projet de Plaine Commune pour
En 2001, l’association Halage, entreprise d’in- valoriser la biodiversité des berges de Seine.
sertion dans le domaine de l’environnement, « Séparément, nous ne pouvions y répondre
décide de créer un pôle d’économie sociale et alors qu’aujourd’hui, Halage assure la partie
solidaire sur la communauté d’agglomération entretien et Initiatives environnement la par-
de Plaine Commune. Elle achète un bâtiment tie animation », explique Yann Geindreau,
sur l’Ile-Saint-Denis, dont elle partage les directeur de Halage. L. V.
locaux avec sept autres structures qui lui
paient un loyer inférieur au prix du marché. Contact : Le Phares, 6 rue Arnold-Géraux,
Le Phares, un hôtel d’activités solidaires, est 9 3 4 5 0  l ’ I l e - S a i n t - D e n i s , t é l . ( H a l a g e )  :
créé : il regroupe 150 salariés, dont la moitié 01 48 13 04 31, courriel : halage@wanadoo.fr

84 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Entreprendre
autrement ◗
Les associations dont la gestion est désintéressée mais qui ne répondent pas
aux autres critères de non-lucrativité bénéficient d’une exonération d’impôts
commerciaux lorsque leurs recettes lucratives encaissées au cours de l’année
civile ne dépassent pas 60 000 euros.
A savoir également : toute association peut bénéficier d’une exonération
d’impôts commerciaux sur les six premières manifestations qu’elle organise
chaque année (fêtes, concours, etc.) à condition que cela ait un caractère
exceptionnel.
U Pour en savoir plus : chaque centre des impôts possède un « correspondant associations »
qui, sur demande, envoie un questionnaire permettant de statuer sur la situation fiscale de
l’association. La liste des correspondants associations est disponible sur le site www.impot.
gouv.fr, rubrique « Contacts », puis « Professionnels : vos correspondants spécialisés »
(choisissez votre département et la mention « Correspondants associations » dans le menu
déroulant). Les sites des préfectures de département sont des ressources utiles pour trouver
les contacts nécessaires à la déclaration de votre association ou si vous souhaitez organiser
une manifestation sportive, par exemple.

Les coopératives

Une coopérative est un groupement qui rend service à ses membres. Ainsi,
les coopératives agricoles offrent des débouchés aux exploitations qui en
font partie, les banques coopératives (voir page 61) offrent des services
financiers à leurs clients, qui sont également des sociétaires, etc. Dans le cas
des banques coopératives, être sociétaire signifie détenir une part du capital
sous forme de part sociale (non cotée en Bourse), qui reçoit un intérêt
fixé par le conseil d’administration (CA), dont les membres sont élus lors
de l’assemblée générale à laquelle les sociétaires participent. Enfin, il est
possible de participer à la gestion de certains magasins en tant que consom-
mateur. C’est le cas, par exemple, de certains Biocoop (voir page 16).

Les sociétés coopératives de production (Scop)


Les Scop sont présentes dans tous les secteurs économiques. Aujourd’hui,
les deux tiers des créations de Scop sont réalisées dans les services : cette
tendance reflète la pertinence du statut coopératif pour des activités éco-
nomiques requérant peu de capital et beaucoup de matière grise (conseil,
formation, communication, etc.). Environ 1 700 entreprises sont organisées
sous cette forme en France. Elles emploient plus de 36 300 salariés, pour
un chiffre d’affaires global de 3,1 milliards d’euros. L’Ile-de-France compte
281 Scop en 2007, elles regroupent près de 10 000 salariés pour plus de
820 millions d’euros de chiffre d’affaires. Lorsque vous créez une Scop ou
une société coopérative d’intérêt collectif (Scic, voir page 89), vous pouvez
bénéficier d’une aide de 5 000 euros financée par la région Ile-de-France
et attribuée par l’union régionale des Scop. Dans le cas d’une transmission,
le montant peut s’élever à 10 000 euros. Cette subvention a concerné une
quarantaine de coopératives et plus de 150 emplois depuis 2005, dans des
secteurs aussi variés que le bâtiment, la presse et le conseil en entreprise.

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 85


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre II

◗ Entreprendre
autrement

– L’entreprise appartient à ses salariés. Dans une Scop, les salariés pos-
sèdent au moins 51 % du capital, mais tous les salariés n’y sont pas nécessaire-
ment associés. En pratique, 45 % des bénéfices sont transformés en « réserves
impartageables », propriété de l’entreprise et non des associés, et affectés aux
investissements et au développement. 10 % des bénéfices sont versés sous
forme de dividendes aux associés et le reste est transformé en participation
versée à tous les salariés (associés ou pas).

– La gestion est démocratique. Les salariés-associés, appelés « coopéra-


teurs », élisent leur gérant (dans une SARL) ou leur conseil d’administration
(dans une SA) en assemblée générale et selon le principe « une personne = une
voix », quel que soit le capital détenu par chacun d’entre eux. Au quotidien,
comme dans toutes les entreprises, les décisions opérationnelles sont confiées
à un comité de direction.

– Les actionnaires ne peuvent pas faire de plus-value. La valeur des


parts sociales d’une coopérative est figée à sa valeur d’acquisition. Aucune plus-
value n’est possible lors du remboursement des parts quand le salarié quitte
l’entreprise. En revanche, si la coopérative fait faillite, la part sociale n’a plus
de valeur, comme c’est le cas pour toutes les entreprises.

zoom Efficace et équitable : le groupe Chèque déjeuner

Quand la Scop Chèque déjeuner voit le jour par un parrain qui lui transmet les valeurs de
en 1964, ses fondateurs, des militants syndi- l’entreprise… 35 filiales gra­vitent autour de la
calistes, voulaient répondre aux évolutions des maison mère Chèque déjeuner, seule à possé-
modes de travail, et plus spécifiquement à la der le statut de Scop. Ces filiales structurent le
nécessité de se nourrir rapidement et correc- groupe en trois pôles : le pôle « titres France »
tement le midi, tout en créant une entreprise (Chèque déjeuner, Chèque Cadhoc, Chèque
égalitaire. Aujourd’hui, avec 1 455 salariés pré- Domicile Cesu…), le pôle « titres », avec une
sents dans dix pays, 16 millions d’utilisateurs présence dans neuf pays, et le pôle « services »,
et un chiffre d’affaires global de 187 millions qui propose des prestations de services aux
d’euros, le pari de la coopérative a été gagné. entreprises, aux collectivités et aux particuliers
« La forme coopérative n’a jamais été aussi avec Domicours, par exemple. Toutes sont des
actuelle, explique Jean-Philippe Poulnot, direc- entreprises classiques, mais elles profitent
teur de la recherche et du développement du des avancées sociales du groupe.
groupe. Nous poursuivons les mêmes objectifs Numéro 3 mondial des émetteurs de titres,
d’efficacité économique qu’une entreprise et deuxième en France, derrière Accor, le
normale, mais avec le souci permanent d’être groupe s’est implanté en Espagne, en Italie et
égalitaire et équitable. Ce qui constitue une dans six pays d’Europe centrale et orientale.
vraie réponse aux préoccupations des salariés Depuis la fin 2007, le Maroc bénéficie aussi
d’aujourd’hui. » des chèques déjeuner et des chèques Cadhoc.
Illustrations : 45 % des profits réalisés sont Par le biais de sa fondation, le groupe soutient
redistribués de façon égalitaire aux 312 socié- notamment la création d’une cinquantaine de
taires et l’échelle des salaires est comprise entre structures par an. L. V.
un et cinq. Par ailleurs, le budget de formation
est quatre fois supérieur à l’obligation légale, Contact : Chèque déjeuner, 1 allée des Pierres-
la parité est réelle à tous les niveaux hiérarchi- Mayettes, BP 34, 92234 Gennevilliers Cedex, tél. :
ques, chaque nouveau salarié est accompagné 01 41 85 05 05, site : www.cheque-dejeuner.com

86 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Entreprendre
autrement ◗
– La fiscalité est plutôt avantageuse. Les Scop sont exonérées de taxe
professionnelle pour encourager l’entrepreneuriat des salariés et favoriser le
fonctionnement démocratique et participatif de ce type d’entreprises. Elles
bénéficient d’une assiette réduite concernant l’impôt sur les sociétés. Mais de
ce fait, quand une Scop cherche à s’implanter dans une commune, les collec-
tivités locales peuvent parfois se montrer réticentes en raison du manque à
gagner fiscal, malgré les procédures de compensation prévues à cet effet.

– Le statut du dirigeant est intéressant. Le gérant de Scop, rémunéré


au titre de son contrat de travail, de son mandat social, ou des deux, relève du
régime général de la Sécurité sociale. A ce titre, il bénéficie de la même pro-
tection sociale que l’ensemble des salariés, notamment en termes d’assurance
chômage. C’est le seul statut juridique qui apporte cette protection.

U Contact : Union régionale des Scop Ile-de-France, Haute-Normandie, Centre-


Orléanais et DOM-TOM, 100 rue Martre, 92110 Clichy-la-Garenne, tél. : 01 40 87 87 00,
site : www.societe-cooperative.coop, courriel : urparis@scop.coop Pour la liste complète des
Scic et Scop d’Ile-de-France, voir sur le site, rubrique « Annuaire ». Les unions régionales des
Scop sont incontournables : des chargés de mission y accompagnent les projets, animent des
formations, fournissent tous les conseils juridiques nécessaires et permettent d’avoir accès
à des outils financiers spécifiques développés par le réseau coopératif Scop Entreprises au
niveau national (voir www.scop.coop).

Transmettre son entreprise ou son association en Scop


En Ile-de-France, les chefs d’entreprise de 55 ans et plus sont à la tête de
215 000 sociétés qui représentent un million d’emplois. Ce qui laisse présager
de nombreuses transmissions dans les années à venir. Etape délicate, voire
fatale dans 20 % des cas, la transmission demande entre six et dix-huit mois
de préparation.
A qui vendre ? Le futur retraité peut céder sa structure à un membre de
sa famille, à un tiers extérieur, mais aussi à ses salariés, notamment dans le
cadre coopératif.
L’union régionale des Scop d’Ile-de-France propose des matinées d’infor-
mation et dispose de chargés de mission spécialisés dans la transmission
ou la réanimation d’entreprises en Scop. Ils accompagnent les salariés
dans le diagnostic du projet de reprise, l’étude de faisabilité économique
et financière, la recherche de financements, la rédaction des statuts et les

Des coopératives de commerçants

Un quart du commerce de détail fran- commerçants pour bénéficier de services


çais est assuré par des coopératives de communs, d’une plate-forme d’achat
commerçants. C’est le cas, par exemple, unique, etc.
des centres Leclerc, des magasins Systè-
me U, des opticiens Krys, des hôtels Best Contact : Fédération des enseignes du
Western… Les gérants des magasins commerce associé, site : www.commerce-
s’associent au sein de la coopérative de associe.fr

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 87


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre II

◗ Entreprendre
autrement

formalités juridiques. Ils disposent aussi d’outils financiers qui viennent


en complément de l’apport des salariés dont les capitaux sont souvent
faibles. Enfin, l’union régionale dispense des formations pour les salariés
qui arrivent dans l’univers coopératif.
A savoir, les associations peuvent également être transformées en Scop : quand
l’activité économique devient importante notamment, le statut de Scop per-
met de conserver les fonds propres de l’association dans la nouvelle structure
juridique. La Scop assure la continuité de la structure associative. Fin 2007,
l’union régionale des Scop a assuré la plus grosse transformation de ce type
jamais réalisée en France. Après un an de travail, l’association d’insertion TPC,
qui emploie 187 personnes dans le flaconnage pour la parfumerie de luxe, s’est
transformée en Scop pour poursuivre son développement économique.

zoom Coopérer pour assurer l’avenir


L’Atelier / Séb ! Godefroy

A 21 ans, j’ai revendu ma guitare et mon période de transition, pendant laquelle nous
ampli pour monter mon imprimerie avec devons tous changer notre culture d’entre-
800 francs ! Aujourd’hui, celle-ci compte prise, notre fonctionnement. Amélioration
22 salariés. Je pars à la retraite en sep­ de la communication interne, formations,
tembre 2009, mais je n’avais pas envie de la animations autour de ce nouveau statut
vendre à des repreneurs qui pouvaient démé- sont nécessaires pour que tout se déroule
nager ou licencier des salariés qui travaillent bien », estime Gérard Agon. Au plus tard
avec moi depuis parfois plus de quinze ans », début 2009, l’ensemble du personnel pourra
explique Gérard Agon, directeur de l’impri- devenir sociétaire.
merie Impressions digitales, située à Mon- L’union régionale des Scop a conseillé ce chef
treuil (93). D’où le choix de la transmission d’entreprise sur les plans juridique, social et
en Scop en décembre 2007. organisationnel, elle a assuré une réunion
L’entreprise restera ainsi dans les mains de d’informations à destination des salariés en
ceux qui la font tourner. Pour Gérard Agon, amont et en aval de la transformation.
c’est cela « l’économie durable » : la Scop L. V.
permet d’éviter les délocalisations et les
fermetures d’entreprises, de sécuriser l’outil Contact : Impressions digitales, 216 rue de
de travail et l’emploi. Aujourd’hui, seuls 5 Rosny, 93100 Montreuil, tél. : 01 49 88 45 70,
des 22 salariés sont sociétaires : « Il faut une site : www.impressionsdigitales.fr

88 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Entreprendre
autrement ◗
U Pour en savoir plus : pour télécharger le guide de la transmission en Scop, aller sur le
site www.societe-cooperative.coop, rubrique « Créations et reprises en Scop ».

Les sociétés coopératives d’intérêt collectif (Scic)


Diffuser les arts de la rue et du cirque comme De rue et de cirque (voir page 41),
fournir de l’électricité « verte » comme Enercoop (voir zoom ci-dessous), ou
encore accompagner et héberger les créateurs d’activités sur son territoire,
­vendre des produits du commerce équitable, offrir des services à la personne…,
voici quelques-uns des projets portés par les treize Scic d’Ile-de-France.
Dernière-née dans la famille de l’économie sociale, la Scic est une société
(SA ou SARL) dont les salariés sont associés. Selon la loi de 2001 qui l’a
instituée, son objet est « la production ou la fourniture de biens et de ser-
vices d’intérêt collectif qui présentent un caractère d’utilité sociale ». Son
originalité est de rassembler en tant qu’actionnaires de la même structure
les salariés, les bénéficiaires de l’activité (clients, fournisseurs, usagers, etc.)
et une troisième catégorie, comme des bénévoles, des collectivités locales,
des riverains ou des financeurs.
Aucune de ces parties prenantes ne peut avoir la majorité toute seule. Une
règle qui oblige au partage du pouvoir. Ce statut est idéal pour réaliser des par-
tenariats entre acteurs publics et privés autour de projets à la fois marchands
et d’intérêt général. Son utilité sociale est reconnue par un agrément pour cinq
ans délivré par le préfet du département du siège social de la Scic.

zoom La Scic Enercoop, premier fournisseur d’électricité verte

Fondée en 2005, la Scic Enercoop est le Chez Enercoop, ils déterminent l’avenir de la
seul fournisseur d’énergie 100 % renouve- coopérative », précise Stéphanie Lacomblez.
lable sur le marché français. Enercoop ne Pour le consommateur qui bascule d’EDF à
produit pas elle-même l’électricité qu’elle Enercoop, la facture est de 30 % plus éle-
revend mais rassemble 10 producteurs qui vée qu’avec les tarifs réglementés, soit en
lui fournissent l’énergie éolienne, photo- moyenne 10 euros de plus par mois. « Mais
voltaïque et hydraulique nécessaire à ses pour que la facture reste identique, nous
1 540 clients. « Nous garantissons l’équi- apportons des conseils en maîtrise de l’éner-
valence entre l’électricité consommée par gie. Nos clients sont aussi motivés par la
nos clients, particuliers et professionnels, démarche militante et le statut coopératif de
et celle que nos producteurs injectent sur l’entreprise. »
le réseau », explique Stéphanie Lacomblez, Deuxième fournisseur alternatif d’électricité
chargée de communication à Enercoop. en France derrière Poweo, Enercoop ne dégage
Enercoop a utilisé le statut Scic pour asso- pas encore de bénéfices et compte atteindre
cier des partenaires très divers comme l’équilibre en 2009, avec 10 000 clients. Ses
Greenpeace, la coopérative Biocoop, la société bénéfices seront alors réinvestis, afin de pro-
coopérative de finances solidaires NEF, les mouvoir les énergies renouvelables, dans
Amis de la Terre et le Comité de liaison éner- de nouveaux projets de petite et moyenne
gies renouvelables (Cler), membres fonda- productions d’électricité verte. L. V.
teurs, mais aussi les particuliers producteurs
d’énergie et les clients qui veulent devenir Contact : Enercoop, 11 rue des Réglises,
sociétaires. « Nous voulons que les citoyens 75020 Paris, tél. : 0811 093 099, site : www.
se réapproprient les questions énergétiques. enercoop.fr, courriel : info@enercoop.fr

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 89


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre II

◗ Entreprendre
autrement

Par ailleurs, les Scic bénéficient d’avantages fiscaux : les sommes affectées aux
réserves impartageables, pour financer le développement de l’entreprise, ne
sont pas assujetties à l’impôt sur les sociétés.
U Pour en savoir plus : l’Agence de valorisation des initiatives socio-économiques (Avise)
peut fournir une première information au créateur de Scic ou au responsable d’association qui
envisage une transformation en Scic. Ensuite, comme pour les coopératives de production,
c’est l’union régionale des Scop qui assure l’accompagnement des créateurs. Chaque Scic
peut d’ailleurs choisir de devenir membre du réseau Scop entreprises et bénéficier ainsi des
outils financiers du réseau. Voir le site national de référence : www.scic.coop
– Contact : Avise, 167 rue du Chevaleret, 75013 Paris, tél. : 01 53 25 02 25, site : www.
avise.org

Les mutuelles
On ne crée pas une mutuelle d’assurances et de santé tous les jours. Si vous
avez des idées, mieux vaut se rapprocher des grandes mutuelles, car celles qui
naissent aujourd’hui s’adossent généralement aux structures existantes, comme
la Macif, la Maif et la Matmut (voir pages 60 et 61).

L’insertion par l’activité économique


L’insertion par l’activité économique (IAE) a pour finalité de permettre
aux personnes les plus exclues du marché du travail (allocataires du RMI,
chômeurs de longue durée…) de retrouver un emploi grâce à un parcours

La Mutuelle des motards : la dernière-née

La dernière mutuelle créée, celle des sont la cheville ouvrière de la nouvelle


motards, date de 1983. A la fin des mutuelle. Le nombre de ses sociétaires
années 70, les motards usagers de la stagne autour de 40 000. Au début des
route éprouvent le besoin de se réunir années 90, la mutuelle professionnalise
pour défendre leurs intérêts. Ils fondent son offre en améliorant la connaissance
la Fédération française des motards en des risques et la qualité des contrats. Elle
­colère (FFMC) pour s’opposer à un projet assure ainsi sa pérennité économique et
de vignette moto. Après avoir obtenu compte aujourd’hui 200 000 sociétaires.
gain de cause, ils réfléchissent aux diffé- Chaque année, la mutuelle organise des
rents pro­blèmes qu’ils rencontrent, dont assemblées régionales qui permettent
leur difficulté à se faire assurer. L’idée de aux sociétaires d’élire leurs représen-
créer une mutuelle va alors germer et, tants à l’assemblée générale (un délé-
en 1983, 40 000 souscripteurs au niveau gué pour 1 000 sociétaires). 58 assem-
national réunissent plus de 10 millions de blées régionales seront organisées en
francs (1,5 million d’euros) pour disposer 2008. Jean-Sébastien Moizan
du fonds d’établissement de la mutuelle.
Le Groupement des entreprises mutuelles Contacts : la Mutuelle des motards
d’assurances (Gema) lui apporte son soutien compte deux bureaux à Paris et deux
et invite des mutuelles plus expérimentées délégations en Ile-de-France, une à
(Macif, Maif) à s’engager dans le projet. Epone (78) et l’autre à Montreuil (93). Leurs
Les premières années sont difficiles finan- coordonnées sont disponibles sur www.
cièrement. Sans salariés, les bénévoles amdm.fr, rubrique « Contactez-nous ».

90 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Entreprendre
autrement ◗
d’insertion adapté. On compte plus de 350 structures d’insertion par
l’activité écono­mique (SIAE) en Ile-de-France. Les principaux secteurs
d’activité dans lesquels elles sont présentes sont le bâtiment, les services à
domicile et aux entreprises, l’environnement (entretien d’espaces verts), la
récupération et le recyclage. 36 240 salariés en insertion étaient employés
en 2002 (derniers chiffres connus), pour plus de 1 160 équivalents temps
plein en encadrement.
Ces structures ne peuvent fonctionner que grâce à des entrepreneurs sociaux
qui décident de monter une entreprise ou une association dont la vocation
est autant économique que sociale. Ainsi, l’Atrium, à Sarcelles (95), est une
association qui propose aux entreprises, aux collectivités et aux particuliers
une gamme de services en bâtiment et espaces verts.
Les structures d’insertion bénéficient de financements de l’Etat, afin de
compenser le surcoût de l’encadrement des salariés en insertion et leur
productivité parfois moindre, ainsi que les dépenses liées à leur accompa-
gnement social et professionnel. Ces financements sont la reconnaissance
du service d’intérêt général rendu à la collectivité. Pour en bénéficier, les
SIAE doivent être conventionnées par l’Etat. La convention, d’une durée
maximale de trois ans, détermine les conditions et les modalités de l’aide
financière, qui varie selon les structures d’insertion. Certaines conventions
peuvent répondre mieux que d’autres au projet d’insertion, selon la nature
de l’activité envisagée ou le nombre souhaité de salariés en insertion.
La demande de conventionnement est faite auprès de la direction départe-
mentale du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle (DDTEFP).
Pour bien choisir votre conventionnement, vous pouvez vous adresser aux têtes
de réseaux spécialisés (voir page 102) ou directement à votre DDTEFP. De
même, les personnes embauchées en insertion doivent au préalable avoir reçu
un agrément de l’ANPE qui ouvre à l’employeur le droit aux exonérations et
aux financements prévus par le contrat de travail. Il permet également d’orien-
ter vers les SIAE les personnes qui en ont le plus besoin.
Pour mener à bien sa mission sociale, le projet économique de la structure
d’insertion doit être très solide, car les contraintes sont plus fortes qu’ailleurs.
Il faut, par exemple, un encadrant pour trois salariés en insertion dans des
métiers comme la restauration et le BTP. Et les aides publiques ne couvrent
pas la totalité de ce surcoût. Mais le jeu en vaut la chandelle : à la fin du contrat
d’insertion, en Ile-de-France, 40 % des salariés trouvent un emploi dans une
entreprise classique ou suivent une formation qualifiante.
Pour créer une structure d’insertion, il faut choisir entre plusieurs agréments
selon la nature de l’activité ou le type de public en insertion.

Les associations intermédiaires (AI)


Créées en 1987, les associations intermédiaires emploient des personnes
en insertion pour effectuer des services de proximité (garde d’enfants,
entretien, petits travaux, etc.) auprès de particuliers (50 % du chiffre
d’affaires), de collectivités (30 %) et d’entreprises (20 %). Et ceci sur un

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 91


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre II

◗ Entreprendre
autrement

territoire défini par une convention signée avec l’Etat et pour des activités
qui ne doivent pas être déjà assurées localement par le secteur privé ou par
les collectivités publiques. Les AI sont exonérées des cotisations patronales
d’assurances sociales et d’allocations familiales dans la limite de 750 heures
rémunérées par an et par salarié. Au niveau national, leur nombre est passé
de 1 200 à 750 depuis cinq ans, en raison notamment du développement de
nouvelles structures concurrentes de services à la personne. L’Ile-de-France
compte 87 associations intermédiaires, fédérées au sein de l’association
régionale pour le développement de l’insertion par l’économique (Ardie)
et du Coorace. L’association Ardeur (92) compte, par exemple, plus de
500 salariés en insertion qui travaillent dans le secteur des services à la
personne et aux entreprises.
U Contacts :
Ardie, 1 cité Paradis, 75010 Paris, tél. : 01 48 24 00 98, site : http://ardie-idf.org, courriel :
ardie.idf@tiscali.fr
Coorace, 17 rue Froment, 75011 Paris, tél. : 01 49 23 70 50, site : www.coorace.org,
courriel : courrier@coorace.org

Les entreprises d’insertion (EI)


Les entreprises d’insertion ne sont pas toujours des entreprises, elles peuvent
aussi être des associations. Toutes s’inscrivent dans des marchés concur-
rentiels et sont spécialisées dans un secteur professionnel particulier. Les
activités économiques sont variées : BTP, environnement et espaces verts,
­récupération-recyclage, nettoyage, restauration, déchets électroniques, etc.
Les EI sont conventionnées par l’Etat et bénéficient d’un financement de
9 681 euros par poste d’insertion à temps plein. Les 143 entreprises d’inser-
tion de la région emploient plus de 3 200 personnes en insertion et 727 enca-
drants en équivalent temps plein. 37 % des salariés en insertion ont trouvé un
CDD de plus de six mois ou un CDI après être passés par une EI.
U Contact : l’union régionale des entreprises d’insertion (Urei) d’Ile-de-France regroupe
les entreprises d’insertion et les entreprises de travail temporaire d’insertion : 12 rue de la Lune,
75002 Paris, tél. : 01 42 36 02 35, site : www.urei-idf.org, courriel : contact@urei-idf.org

Les entreprises de travail temporaire d’insertion (ETTI)


Les 15 entreprises de travail temporaire d’insertion de la région ont employé
en 2006 plus de 2 100 personnes en insertion et 36 équivalents temps plein en
personnel encadrant. A la différence des associations intermédiaires, qui sont
orientées sur les services aux personnes, les ETTI proposent des prestations sur
des marchés concurrentiels à destination des sociétés traditionnelles, comme
des missions de manutention industrielle ou dans le BTP. Elles permettent aux
personnes en insertion de côtoyer directement la vie en entreprise. Les ETTI
peuvent bénéficier d’une aide forfaitaire de l’Etat pour les postes des encadrants
à hauteur de 51 000 euros, soit un poste d’accompagnement pour 12 postes
d’insertion (en équivalent temps plein). 58 % des salariés en insertion dans une
ETTI ont trouvé un CDD ou un CDI à la fin de leur contrat d’insertion.

92 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Entreprendre
autrement ◗
U Contact : l’union régionale des entreprises d’insertion (Urei) d’Ile-de-France regroupe
les entreprises d’insertion et les entreprises de travail temporaire d’insertion : 12 rue de la Lune,
75002 Paris, tél. : 01 42 36 02 35, site : www.urei-idf.org, courriel : contact@urei-idf.org

Les régies de quartier


Les régies de quartier sont des associations loi 1901 dont les salariés
sont les habitants du quartier d’implantation. Elles sont dirigées par un
conseil ­d’administration organisé en trois collèges représentant les habi-
tants, la ­collectivité et les bailleurs sociaux. Concrètement, les régies
contractualisent des marchés avec, entre autres, les municipalités et les
offices HLM pour que leurs salariés entretiennent, nettoient, rénovent,
aménagent et développent des services de proximité pour améliorer leur
cadre de vie. En Ile-de-France, on dénombre 29 régies de quartier label-
lisées par le Comité national de liaison des régies de quartier (CNLRQ),
qui représentent 1 100 emplois salariés en 2007, et 4 sont en cours de
labellisation. En France, il en existe 130, pour un effectif de près de
8 000 salariés par an.
U Contact : Comité national de liaison des régies de quartier, 54 av. Philippe-

zoom L’insertion par l’informatique chez Actif-DPS

sont des salariés d’IBM à la retraite. L’atelier


de rénovation, situé à Lisses (91), a accueilli au
total près de 180 personnes en insertion. « Le
prix des matériels neufs ne cesse de baisser et
nos prix de vente d’occasion doivent suivre.
Nous avons dû nous diversifier en développant
l’année dernière une branche de services à la
personne, secteur également propice à l’inser-
tion par l’activité économique. Deux salariés
en insertion s’en occupent aujourd’hui et nous
allons continuer à recruter », explique Alain
L’Atelier / Séb ! Godefroy

Lot, directeur général de la société.


Actif-DPS s’adresse aussi aux jeunes en diffi-
culté scolaire envoyés par les missions locales
de la région. Elle embauche 20 jeunes par an
Récupérer gratuitement des ordinateurs trop en contrat de professionnalisation sur deux ans,
vieux pour les besoins de grandes entrepri- ce qui leur permet de décrocher un diplôme
ses mais performants pour des écoles, des universitaire de « technicien en assistance
associations, des particuliers. Les rénover et bureautique et réseaux » (niveau bac +1). Pour
assurer un an de garantie à la revente. Tous les ce cursus en alternance, Actif-DPS a noué des
ans depuis 1995, l’entreprise d’insertion Actif- accords avec l’IUT de Paris 5, IBM, Areva et la
DPS assure une deuxième vie à 2 000 ordi- Banque de France, qui accueillent tous les ans
nateurs et les revend à un prix inférieur de les 20 jeunes de la promotion. 90 % d’entre
moitié au prix du neuf. Grâce à cette activité, eux trouvent un emploi dans l’informatique
cette entreprise a créé 14 emplois en insertion, après la formation. L. V.
avec des contrats de deux ans. Les anciens
chômeurs ou RMIstes dirigés vers Actif-DPS Contact : Actif-DPS, 86 rue Paul-Vaillant-
par les ANPE de ­l’Essonne bénéficient d’une Couturier, BP 38, 92234 Gennevilliers Cedex,
formation assurée par une quinzaine d’enca- tél. : 01 49 05 52 50, site : www.actifdps.com,
drants, salariés et bénévoles, dont certains courriel : actifdps@wanadoo.fr

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 93


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre II

◗ Entreprendre
autrement

Auguste, 75011 Paris, tél. : 01 48 05 67 58, site : www.cnlrq.org, courriel : accueil@


cnlrq.org

Les chantiers d’insertion


Les chantiers d’insertion sont portés par des associations comme Horizon, à
Meaux (77), qui met en place un chantier de bûcheronnage et d’entretien
­d’espaces naturels dans le parc du Pâtis. Parmi leurs domaines d’activité : res-
tauration de patrimoine, petit entretien à domicile, collecte et tri de vêtements
usagés… Les biens et les services qu’ils produisent peuvent être commercialisés.
Les recettes générées ne peuvent dépasser 30 % du budget global de la structure.
Dans le parcours d’insertion qui conduit des situations d’exclusion vers l’emploi,
les chantiers d’insertion sont la première étape. Ils accompagnent des personnes
obligatoirement inscrites à l’ANPE et bénéficiaires des minima sociaux.
La Fnars Ile-de-France (voir page 102) rassemble 45 ateliers et chantiers d’in-
sertion dans les secteurs du maraîchage, du recyclage, de l’informatique, etc.
Elle vient de publier un guide destiné aux associations et porteurs de projets
souhaitant créer ou développer un chantier d’insertion (téléchargeable sur
www.fnarsidf.asso.fr). Par ailleurs, Chantier-école Ile-de-France, délégation
régionale de la Fédération chantier-école, regroupe 27 associations qui assurent
des chantiers de formation et d’insertion. Elle appuie la création de chantiers
d’insertion, anime un observatoire régional des chantiers, organise des journées
de formation… Elle recense en 2007 environ 90 associations qui mettent en
œuvre près de 195 chantiers d’insertion en Ile-de-France. Ces derniers regroupent
3 150 salariés en insertion pour 750 salariés d’encadrement. Selon l’observatoire,
41 % des personnes reçues en 2007 dans ces chantiers ont trouvé un emploi à la
sortie, dont 21 % en CDI ou en CDD de plus de six mois. Un tiers des ­personnes
restent à la recherche d’un emploi et 10 % poursuivent une formation.
U Contacts :
– Chantier-école Ile-de-France : 61 rue de la Chapelle, Hall 4, 75018 Paris, tél. : 01 49 29 02 61,
site : www.chantierecole.org, courriel : contact.iledefrance@chantierecole.org
– Fnars Ile-de-France : 10-18 rue des Terres-au-Curé, 75013 Paris, tél. : 01 43 15 80 10, site :

Grandes entreprises et insertion

Quelques grandes entreprises s’impli- Cette implication fait débat chez les
quent directement dans l’insertion par acteurs de l’insertion. Pour certains, elle
l’activité économique (IAE), sous des peut constituer une opportunité supplé-
formes variées : prise de participation au mentaire de débouchés pour les ­personnes
capital de structures de l’IAE, présence en parcours d’insertion, susceptibles de
au conseil d’administration, création de trouver un emploi dans le groupe auquel
structures propres, etc. appartient la structure d’insertion. Pour
En 2002, Sita, entité du groupe Suez, d’autres, les structures adossées à un grand
a ainsi créé une entreprise de travail groupe font subir une forme de concur-
temporaire d’insertion (ETTI), Sita rence déloyale aux structures ­d’insertion
rebond, filiale du groupe à 100 %. De indépendantes qui ne ­disposent pas des
même, Adecco détient des parts dans le mêmes moyens financiers, techniques et
capital de huit ETTI, qui représentaient humains. D’autres soupçonnent aussi ces
4 500 salariés en parcours d’insertion et entreprises de s’impliquer dans l’insertion
120 salariés permanents en 2006. avant tout pour des questions d’image.

94 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Entreprendre
autrement ◗
www.fnarsidf.asso.fr, courriel : fnarsidf.iaef@wanadoo.fr

Les groupements d’employeurs pour l’insertion


et la qualification (Geiq)
Les groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification regroupent
des employeurs, du même secteur d’activité ou non, organisés en associa-
tion loi 1901. Ce partenariat leur permet de faire travailler du personnel en
insertion, salarié par le groupement, qu’ils ne pourraient embaucher seuls.
Pour le public concerné par le Geiq – jeunes sans qualifications, allocataires
du RMI, etc. –, c’est l’occasion d’avoir un emploi stable auprès d’un seul
employeur avec des missions dans différentes entreprises. L’objectif est qu’à
terme, ces salariés soient embauchés dans une entreprise, membre du Geiq
ou non. L’Ile-de-France compte deux groupements, tous deux dans le secteur
du BTP : le Geiq Artisanat du bâtiment (75), qui regroupe six entreprises, et
le Geiq Vinci Ile-de-France (93), qui regroupe sept entreprises.
U Contact : Comité national de coordination et d’évaluation des Geiq (CNCE-Geiq),
5 rue d’Alsace, 75010 Paris, tél. : 01 46 07 33 33, site : www.geiq.net, courriel : cncegeiq@
geiq.net Pour trouver les coordonnées des Geiq de la région, voir sur le site, rubrique « Les
Geiq en France ».

Des entreprises au service des personnes handicapées

Les entreprises et les collectivités comp- mentaux ou l’APEDV pour les enfants
tant plus de 20 salariés ont l’obligation déficients visuels.
d’embaucher 6 % de personnes en situa-
tion de handicap, sous peine de payer une Contacts :
amende soit à l’Agefiph (pour le privé) soit – Réseau Gesat : 89 rue Veuve-Lacroix,
au Fiphh (pour le public). 92000 Nanterre, tél. : 01 46 49 53 15,
Mais deux formes d’entreprises ont site : www.reseau-gesat.com, rubrique
pour mission de n’embaucher que des « Rechercher un établissement », pour la liste
personnes handicapées (hors enca- des Esat et EA d’Ile-de-France.
drants) pour faciliter leur insertion pro- – Union régionale des associations de
fessionnelle. Il s’agit des entreprises parents et amis de personnes handicapées
adaptées (EA) et des établissements mentales Ile-de-France (Urapei) : 29 rue
et services d’aide par le travail (Esat), Edmond-Dubuis, 92000 Nanterre, tél. :
comme l’Esat La Vie en herbes, qui pro- 01 47 25 25 12, courriel : urapei-idf@
duit des plantes médicinales et aroma- wanadoo.fr
tiques biologiques à Marcoussis (91), – Association des parents d’enfants
ou l’Esat Elisa à Combs-la-Ville (77), qui déficients visuels (APEDV) : 17 rue Lepic,
gère un restaurant ouvert le midi aux 75018 Paris, tél. : 01 42 55 06 24, site :
entreprises comme aux particuliers. Le http://apedv.free.fr
réseau Gesat rassemble la grande majo- – Union nationale des entreprises
rité de ces entreprises. On compte une adaptées : 16 rue Martel, 75010 Paris, tél. :
quarantaine d’entreprises adaptées et 01 43 22 04 42, site national : www.unea.fr,
plus de 180 Esat en Ile-de-France. Elles courriel : info@unea.fr
sont souvent créées par des réseaux Pour trouver votre Maison Départementale
associatifs spécialisés dans le handicap, des Personnes Handicapées (MDPH) www.
comme l’Urapei pour les handicapés handicap.gouv.fr

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 95


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre II

◗ Entreprendre
autrement

Se faire accompagner

L  e taux de réussite des projets qui bénéficient d’un accompagnement


est nettement plus élevé que les autres. Des réseaux assurent en même
temps une prestation d’accompagnement et de financement. Ils sont classés
en fonction de leur intérêt au fur et à mesure du développement d’un projet.
Bénéficier d’un regard extérieur avant la création ou après quelques années
d’activité ne coûte pas forcément cher, et peut même être gratuit.
On distingue l’accompagnement par des consultants, dont l’intervention est
totalement ou partiellement prise en charge par des fonds publics, comme dans
le cadre des dispositifs locaux d’accompagnement (DLA) pour les associations
par exemple, de l’accompagnement assuré par les fédérations associatives.
­Celles-ci apportent une expérience et une connaissance du secteur qui com-
plète tout à fait l’accompagnement par un consultant.

Créer son activité


Plusieurs réseaux accompagnent les créateurs d’entreprise ou d’association
en les aidant à rédiger leur plan d’affaires, à rechercher des financements, à
monter des dossiers de subvention…
Il s’agit notamment des points d’appui à la vie associative (voir page 82) et des
boutiques de gestion. Les boutiques de gestion conseillent les créateurs et les
repreneurs d’activité dans toutes les étapes de leur projet individuel ou collec-
tif : formalisation du projet, étude de marché, étude financière, rédaction du
plan d’affaires, recherche de financements, de locaux, etc. Les prestations sont
gratuites pour les demandeurs d’emploi. Les boutiques de gestion comptent
49 points d’accueil en Ile-de-France, dont vous trouverez les coordonnées sur
le site du réseau national, rubrique « Implantations ». De leur côté, les grou-
pements de créateurs accompagnent en priorité des jeunes de 16 à 25 ans en
leur proposant une formation validée par un diplôme universitaire.
U Contacts :
– Boutique de gestion Parif (pour les départements 75, 77, 91, 92, 93 et 95) : 18 rue du
Faubourg-du-Temple, 75011 Paris, tél. : 01 43 55 09 48, site : www.boutiques-de-gestion.com
– Boutique de gestion Adil (pour les départements 75, 78 et 94) : 23-27 rue Dareau,
75004 Paris, tél. : 01 45 80 51 55, site : www.adil-boutiquedegestion.eu

Créarîf : une convention d’affaires pour les porteurs de projets

Depuis 2003, le conseil régional sou- conseil personnalisé. Sur une journée, les
tient une convention d’affaires à desti- porteurs de projets sont mis en relation
nation des porteurs de projets appelée avec des partenaires techniques et finan-
« Créarîf ». Si votre projet correspond ciers ciblés afin de constituer un réseau
aux critères de cette convention – créa- d’aides logistiques et financières.
tion d’emplois stables, démocratie et soli-
darité, ancrage territorial –, vous pouvez Pour en savoir plus : www.atelier-idf.org,
bénéficier gratuitement d’un diagnostic- rubrique « Créarîf ».

96 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Entreprendre
autrement ◗
– Boutique de gestion Athéna (pour le 78) : 56 rue Nationale, 78200 Mantes-la-Jolie,
tél. : 01 34 79 93 70, site : www.boutiques-de-gestion.com
– Groupements de créateurs Ile-de-France : Immeuble Le Sextant, 462 rue Benjamin-
Delessert, 77550 Moissy-Cramayel, tél. : 01 64 13 40 18, site : www.angc.fr

Entreprendre autrement au féminin


Selon une étude commandée par le conseil régional en 2006, l’absence de
discrimination entre les hommes et les femmes n’est pas pour demain,
même dans l’économie sociale et solidaire ! « Dans les coopératives, les
femmes n’accèdent pas aux mêmes postes de responsabilité que les hommes »,
confirme Madeleine Hersent, coprésidente du Mouvement pour l’économie
solidaire et fondatrice de l’Agence pour le développement de l’économie
locale (Adel), bureau d’études qui accompagne les projets des entrepre­neuses
dans l’économie sociale et solidaire. « Vis-à-vis des banques, le déficit de
crédibilité inhérent au statut de femme se creuse encore quand elles présentent
des projets d’économie sociale et solidaire », ajoute-t-elle.
En Ile-de-France, assurer son propre emploi constitue une motivation déci-
sive pour plus de la moitié des femmes qui entreprennent. En raison d’un
moindre apport personnel, les femmes créent des structures plus petites
et moins pérennes que les hommes. Les responsabilités familiales condi-
tionnent le lancement de l’entreprise qui se fait avant d’avoir des enfants
ou une fois qu’ils sont assez grands pour se débrouiller seuls. Les femmes
optent plus souvent pour le statut associatif, mieux connu et maîtrisé, et
entreprennent collectivement « pour compenser leurs fragilités indivi­duelles
et sociales, telles que de faibles qualifications et ressources financières,
explique Madeleine Hersent. Elles s’orientent le plus souvent vers le sec-
teur des services de proximité, comme l’association Vie enfance espoir, à
Grigny [91], portée par une dizaine de femmes qui assurent entre autres un
stand d’information sur le sida et aident les familles du quartier dans leurs
démarches administratives. » Problème : « Il est très difficile de trouver des
financements pour des formations collectives. Les logiques individualistes
qui s’imposent dans les dispositifs publics de soutien ne permettent pas de
répondre aux besoins spécifiques des femmes », déplore-t-elle.
Quatre dispositifs de soutien spécifique aux femmes existent pourtant :
l’Aide à la reprise d’activités des femmes (Araf), les clubs locaux d’épargne
pour les femmes qui entreprennent (voir page 108), le Fonds de garantie à
l’initiative des femmes de France active (voir page 106) et les centres dépar-
tementaux d’information sur les droits des femmes (CIDF).
U Contacts :
– Pour retrouver les onze CIDF de la région : voir le site www.infofemmes.com, rubrique
« Nous contacter ».
– Pour demander l’Araf, s’adresser à l’ANPE la plus proche de chez soi.
– Association Paris pionnières (qui accompagne les créatrices d’entreprises de services pour
les particuliers et les entreprises) : 12 rue d’Uzès, 75002 Paris, tél. : 01 44 88 57 70, site :
www.parispionnieres.org, courriel : contact@parispionnieres.org
– Agence pour le développement de l’économie locale (Adel) : 113 rue de Charenton,
75012 Paris, tél. : 01 40 04 91 05, site : www.adel.asso.fr, courriel : adel1@wanadoo.fr

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 97


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre II

◗ Entreprendre
autrement

Qu’est-ce qu’une entreprise sociale ?


On parle de plus en plus d’« entrepreneurs sociaux » et d’« entreprise
sociale ». Cette dernière ne se définit pas par ses statuts – il n’existe pas de
définition de l’entreprise sociale dans le système juridique français – mais

Les dispositifs des collectivités territoriales


Les villes, les structures inter- logie de projets, comptabilité de Reuilly, 181 av. Daumesnil,
communales, les départements associative…). Une soixantaine 75012 Paris, tél. : 01 55 78 29 30,
et les régions disposent toutes d’associations en sont membres courriel : cap.info@paris.fr Pour
d’aides pour accompagner les aujourd’hui. plus d’informations sur le CAP
entreprises en création ou en Dans le même esprit, le conseil et sur toutes les aides de la ville
développement. Les structures général de Seine-Saint-Denis de Paris : www.paris.fr, rubrique
de l’économie sociale et solidaire a mis en place Via le monde, « Citoyenneté et vie associative »,
peuvent accéder aux dispositifs un centre de ressources des- puis « Vie associative ».
généralistes (aides à la forma- tiné aux projets de solidarité
tion, au conseil, à l’investisse- internationale. Depuis 2005, ce Les aides du conseil régional
ment…) proposés notamment dispositif a soutenu financière- En plus des aides économi-
par le conseil régional. Mais elles ment près de 200 projets portés ques traditionnelles, le conseil
ont également droit à des aides par des associations, comme régional d’Ile-de-France pro-
spécifiques en fonction de leur la construction d’un foyer pose des aides financières pour
statut ou des secteurs dans les- de ­ jeunes au Sénégal, projet contribuer au développement
quels elles interviennent. monté par dix jeunes de Noisy- de l’économie sociale et soli-
Pour les associations, au niveau le-Grand (93). daire, notamment dans les
municipal, les maisons des asso- A Paris, le Carrefour des asso- services aux personnes et à
ciations sont des espaces de sou- ciations parisiennes (CAP), l’environnement, le commerce
tien et de conseil qui mettent à anciennement Espace associatif équi­table, le logement, l’édu-
disposition de leurs membres parisien, est le lieu de ressour- cation populaire… Voici ­celles
des locaux et du matériel tech- ces et de rencontres destiné aux qui s’­adressent directement aux
nique. La maison des associa- quelque 30 000 associations de entrepreneurs sociaux :
tions du 20e arrondissement de la capitale et à tous les porteurs – Le soutien aux expérimenta-
Paris regroupe, par exemple, de projets associatifs. Des pro- tions s’adresse aux porteurs de
230 associations auxquelles fessionnels du secteur répon- projets innovants, reproduc-
elle propose notamment des dent aux demandes d’informa- tibles sur le territoire régional
journées de conseil en fiscalité, tions et de formations, dans des et apportant une solution aux
droit, relations humaines… ­domaines tels que la comptabi- défis de la région (environ-
Toujours pour les associations, lité, les financements ou l’orga- nement, chômage…). Il peut
au niveau départemental, le nisation d’une structure associa- atteindre 40 000 euros par an.
conseil général du Val-de-Marne tive. 3 200 associations utilisent – Le soutien à des actions régio-
a mis en place en octobre 2006 régulièrement ce service. nales de sensibilisation sur
un centre de ressources bap- U Contacts : l’économie sociale et solidaire :
tisé « Proj’aide », à Créteil. Il – Proj’aide : 27 rue Olof-Palme, une subvention d’un montant
accompagne et conseille les 94000 Créteil, tél. : 01 49 56 85 37, maximal de 200 000 euros pour
porteurs de projets associatifs site : http://projaide.cg94.fr, les structures qui proposent une
en proposant, par exemple, des courriel : projaide@cg94.fr communication grand public.
entretiens individuels avec –  V i a l e m o n d e  : H a l l – Le soutien dans le cadre des
des spécialistes dans les D i d e r o t , 2 b i s  r u e P a b l o - appels à projets thématiques
­d omaines comptables et juri- Picasso, 93000 Bobigny, tél. : de la région, d’un montant de
diques, encou­rage le béné- 01 41 60 89 17, site : www. 25 000 euros annuels maxi-
volat par le biais de son point vialemonde93.net, courriel : mum, appuie les structures
info-bénévolat, propose des vialemonde@cg93.fr qui créent de nouvelles acti-
formations aux dirigeants béné- – Carrefour des associations vités d’utilité sociale ou qui
voles d’associations (méthodo- parisiennes : ancienne gare ­développent un modèle qui a

98 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Entreprendre
autrement ◗
par son activité. L’Organisation de coopération et de développement
économiques (OCDE) la définit comme « toute activité privée, d’intérêt
général, organisée à partir d’une démarche entrepreneuriale et n’ayant pas
comme raison principale la maximisation des profits, mais la satisfaction
de certains objectifs économiques et sociaux, ainsi que la capacité de mettre

fait ses preuves. ciations qui ont des projets – Cap entreprises : ce pro-
– Un soutien exceptionnel régio- de coopération dans des pays gramme s’adresse à tous les
nal, d’un montant maximal de en voie de développement ou dirigeants et futurs dirigeants
25 000 euros, peut être alloué émergents. 32 associations d’Ile-de-France. Première étape :
aux structures qui connaissent ont été aidées en 2007 par ce se rapprocher d’un des 60 cen-
une difficulté passagère. fonds de soutien aux projets tres de diagnostic qui sélection-
U Contact pour ces quatre aides : de coopération et de solidarité nent les candidats. Pour les por-
Conseil régional d’Ile-de-France, internationale doté de plus de teurs de projets, des formations
tél. : 01 53 85 67 14. Présentation 400 000 euros. individuelles ou collectives sont
des aides à télécharger sur www. U Les documents nécessaires pour dispensées. 75 % des coûts de
iledefrance.fr, rubrique « Economie, bénéficier de ce soutien financier formation sont pris en charge
emploi, recherche », puis « Priorité sont téléchargeables sur le site par la région. Si vous dirigez une
au développement économique » de la région, www.iledefrance.fr, structure créée il y a moins de
et « Promouvoir l’économie sociale rubrique « International », puis 4 ans et qui rencontre des dif-
et solidaire ». « Rayonnement et solidarité à ficultés, vous pouvez bénéficier
l’échelle internationale », courriel : de six jours de formation (pris en
– L’aide régionale aux struc­ fondsdesoutienpcsi@iledefrance.fr charge par la région à hauteur
tures d’insertion par l’écono- de 175 euros par jour) et de trois
mique (Arsie) : les bénéficiaires – Le fonds régional d’investisse- jours de conseil (pris en charge à
potentiels sont toutes les struc- ment solidaire : les entreprises et hauteur de 650 euros par jour).
tures d’insertion (voir page 91), les porteurs de projets de l’éco- Le centre de diagnostic assure
mais aussi les PME qui créent des nomie sociale et solidaire peuvent ensuite un suivi de la structure
emplois pour les personnes en aujourd’hui bénéficier de ce nou- pendant deux ans.
grande difficulté. L’aide au démar- vel outil financier mis en place par U Contact : Conseil régional d’Ile-

rage de nouvelles ­ structures la région pour des interventions de-France, Unité développement,
peut atteindre 30 000 euros. allant jusqu’à 60 000 euros. En Direction du développement
Les subventions concernent se portant garants des investis- économique et de l’emploi,
aussi l’embauche d’encadrants, sements de la Société d’inves- 35 bd des Invalides, 75007 Paris,
­l’accompagnement par un expert tissement France active (Sifa), la tél. : 01 53 85 53 85, site : www.
et l’aide à l’investissement. A région et le Fonds de cohésion iledefrance.fr Pour télécharger le
noter : la Région rénove actuelle- sociale permettent de mobiliser dossier Cap entreprises, voir sur le
ment, en co-construction avec les 4 millions d’euros pour les pro- site, rubrique « Economie, emploi,
acteurs, sa stratégie régionale en jets franciliens d’économie sociale recherche », puis « Priorité au
matière d’insertion par l’activité et solidaire. L’instruction de ces développement économique »
économique. projets est assurée par les fonds et « Soutenir les entreprises
U Pour en savoir plus : Conseil territoriaux de France active. franciliennes ».
r é g i o n a l d ’ I l e - d e - Fr a n c e , De plus, à terme, les entreprises
Unité développement, Service pourront être directement finan- – D’autres dispositifs sont propo-
filières, mutations économiques cées par la région, via une prise sés par le conseil régional pour
et solidarités, tour Maine- de participation au capital qui sera certains secteurs et territoires.
Montparnasse, 75015 Paris, tél. : réalisée par un fonds d’investisse- U Contact : Conseil régional

01 53 85 67 14. ment en cours de création. d’Ile-de-France, Service filières,


U Contact : Conseil régional d’Ile- mutations économiques
– Une aide pour les projets de de-France, 33 rue Barbet-de-Jouy, et solidarités, tour Maine-
coopération internationale : 75007 Paris, tél. : 01 53 85 53 85, Montparnasse, 75015 Paris, tél. :
cette aide s’adresse aux asso- site : www.iledefrance.fr 01 53 85 67 14.

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 99


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre II

◗ Entreprendre
autrement

en place, par la production de biens ou de services, des solutions innovantes


aux problèmes d’exclusion et de chômage ». Une vision très proche de ce
qu’est l’économie sociale et solidaire.
L’association internationale Ashoka soutient les projets d’entrepreneurs sociaux
dans le monde depuis 1980, et en France depuis 2006. Pour être sélectionné, le
projet doit apporter une solution novatrice facilement reproductible à un pro-
blème de société (chômage, environnement…). Elle a déjà soutenu neuf entre-
preneurs français qui ont reçu une bourse leur permettant de se salarier pendant
trois ans. Par exemple, l’association Jeunes entrepreneurs de France (JEF), créée
en 2002 par Abdellah Aboulharjan et sélectionnée en 2006 par Ashoka France,
développe l’envie et la capacité d’entre­prendre chez les jeunes des quartiers
sensibles. Elle compte quatre antennes en France, dont trois dans la région Ile-
de-France. Ashoka et JEF vont bientôt travailler dans un même lieu, entièrement
consacré à l’entrepreneuriat social, baptisé la « Ruche » et situé à Paris. Dès
janvier 2009, ce bâtiment éco-conçu de 1 400 m2 accueillera les entrepreneurs
sociaux et les organisations de l’économie sociale qui recherchent un lieu de
travail, permanent ou ponctuel. Equipements numériques, espaces individuels
et collectifs, salles de réunion et de repos, bibliothèque et autres services seront
disponibles pour des locations mensuelles variant de 210 à 396 euros.
U Contacts :
– Ashoka France : site : www.ashoka.asso.fr, courriel : france@ashoka.org
– La Ruche : site : www.la-ruche.net, courriel : bienvenue@la-ruche.net
– Jeunes entrepreneurs de France : 4 place de Valois, 75008 Paris, tél. : 09 52 82 75 01,
site : www.j-e-f.fr, courriel : contact@j-e-f.fr

Les réseaux thématiques


Vous pouvez également être accompagnés par des réseaux plus ciblés. C’est bien
entendu le cas des réseaux liés à des statuts spécifiques comme l’union régionale
des Scop (voir page 87) ou encore l’union régionale des entreprises d’insertion
(voir page 92). Mais aussi des associations spécialisées comme l’Urapei, pour les
personnes souffrant de handicaps mentaux, ou l’APEDV pour les enfants défi-
cients visuels (voir page 95). Vous trouverez ci-dessous quelques exemples dans
les domaines de l’environnement, du commerce équitable, de la lutte contre les
exclusions, du secteur sanitaire et social, et de l’éducation populaire.

Environnement
– Le Réseau économie sociale et environnement en Ile-de-
­France (RESE) regroupe, depuis 1998, les structures de l’économie sociale
exerçant dans la région une activité dans le domaine de l’environnement. Initié
par l’agence régionale de l’énergie et de l’environnement (Arene) en collabo-
ration avec la direction régionale de l’environnement (Diren), le RESE est un
lieu de ressources, d’échanges, de mise en commun d’outils techniques et de
promotion pour ses 118 adhérents.
U Contact : Arene, site : www.areneidf.org, rubrique « Economie-emploi », section « Réseau
économie sociale et environnement ».

100 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Entreprendre
autrement ◗
– Le réseau Territoires environnement emploi (TEE) en Ile-de-
France, créé en 1999 à l’initiative des ministères de l’Emploi et de l’Environ-
nement, est un lieu de ressources au service des métiers de l’environnement
et du développement durable. Il œuvre à la promotion des métiers et des
formations dans le domaine de l’environnement et a mis en place un observa-
toire régional des offres d’emploi dans ce secteur.
U Contact : réseau TEE Ile-de-France, 48 rue d’Hauteville, 75010 Paris, tél. : 01 42 46 45 26,
site : www.tee-idf.net, courriel : info@tee-idf.net

Commerce équitable
– L’association Minga, créée en 1999, regroupe une centaine de structures qui
participent à la construction et au développement de l’équité dans les échanges
commerciaux. 26 d’entre elles sont établies en Ile-de-France, comme l’agence
de voyages solidaires Taddart (voir page 56) et l’importateur de produits issus
du commerce équitable Andines. Située à Saint-Denis, Minga soutient la mise
en place de nouvelles filières de commerce équitable, anime un centre de res-
sources, propose une formation à la création d’entreprise en partenariat avec
l’organisme de formation Quatre mâts développement, etc.
U Contact : Minga, 1 quai du Square, 93200 Saint-Denis, tél. : 01 48 09 92 53, site : www.
minga.net Pour plus d’informations sur la formation, voir sur le site, rubrique « Activités ».

– La Plate-forme pour le commerce équitable (PFCE) est un collectif


créé en 1997 qui réunit aujourd’hui 35 entreprises et associations de commerce
équitable – importateurs, associations de labellisation, points de vente spécialisés,
opérateurs de tourisme… – autour d’une charte qu’elles ont elles-mêmes définie.
Cette charte liste les principes à respecter : refus de l’esclavage et du travail des
enfants, juste rémunération et relations commerciales durables pour les produc-
teurs… Parmi les missions de cette association : la défense et la promotion du
commerce équitable en France par des actions de sensibilisation et du lobbying,
les études et la recherche via son centre de ressources et son observatoire.
U Contact : Plate-forme pour le commerce équitable, 61 rue de la Chapelle, boîte n°4,

Une étude sur le commerce équitable en Ile-de-France

Si vous voulez entreprendre dans le commerce l’organisation d’ateliers sur la communication,


équitable, vous pouvez accéder gratuitement à les relations avec les collectivités locales, le travail
une analyse de la situation du commerce équi­ avec les fournisseurs, etc.
table en Ile-de-France [1], utile pour vos études de
marché. Elle a été réalisée par le Picri-commerce U Contact : Picri, c/o Plate-forme pour le commerce

équitable, partenariat créé en 2007 par le conseil équitable, 61 rue de la Chapelle, 75018 Paris, tél. :
régional et qui réunit des chercheurs et des pro- 01 42 09 05 73, site : www.picri-commerce-
fessionnels du secteur. Objectif : promouvoir le equitable.fr, courriel : emilie@picri-commerce-
commerce équitable en Ile-de-France. En 2008, equitable.fr
le Picri animera la publication d’un annuaire des
acteurs franciliens du commerce équitable, l’iden- [1] L’étude Le commerce équitable en Ile-de-France :
acteurs et mise en réseau, la liste de ces acteurs et les
tification des structures d’aide aux porteurs de comptes-rendus des actions sont en ligne sur le site
projets (réalisée par l’Atelier, voir page 11) et du Picri.

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 101


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre II

◗ Entreprendre
autrement

75018 Paris, tél. : 01 42 09 05 53, site : www.commercequitable.org, courriel : plate-


forme@commercequitable.org

La lutte contre les exclusions


Les six têtes de réseaux des SIAE de la région sont le chantier-école Ile-de-
France (voir page 94), la Fédération des comités et organismes d’aide aux
chômeurs par l’emploi (Coorace), le Comité national de liaison des régies
de quartier (CNLRQ, voir page 93), la Fédération nationale des associations
d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars), l’association régionale pour le déve-
loppement par l’économique (Ardie, voir page 92) et l’union régionale des
entreprises d’insertion (Urei, voir page page 92).

– La Fnars est une fédération qui regroupe des organismes et associations
autonomes qui ont en commun de lutter contre l’exclusion par l’hébergement
et le logement. Structures locales ou associations nationales, les adhérents
sont représentés par la Fnars auprès des pouvoirs publics. La Fnars publie des
études, forme et conseille ses adhérents, apporte une assistance technique et
favorise les transferts de savoir-faire.
U  Contact : Fnars Ile-de-France, 10-18 rue des Terres-au-Curé, 75013 Paris, tél. :
01 43 15 80 10, site : www.fnarsidf.asso.fr, courriel : fnarsidf.iaef@wanadoo.fr

– La fédération Coorace agit pour l’intégration par l’emploi et rassemble


33 structures d’insertion par l’activité économique d’Ile-de-France. La fédé-
ration accompagne ses adhérents dans leurs démarches de certification et
développe à leur égard des services et des accompagnements spécifiques.
U Contact : Coorace, 17 rue Froment, 75011 Paris, tél. : 01 49 23 70 50, site : www.
coorace.org, courriel : courrier@coorace.org

Le secteur sanitaire et social


– L’Uriopss Ile-de-France regroupe plus de 800 organismes sans but lucratif,
engagés dans la solidarité en matière de santé, d’action médicosociale et sociale.
Elle représente, informe, conseille et forme ses adhérents.
U Contact : Uriopss Ile-de-France, 16 rue des Terres-au-Curé, 75013 Paris, tél. :
01 44 93 27 00, site : www.uriopss-idf.asso.fr, courriel : accueil@uriopss-idf.asso.fr

L’éducation populaire
– L’association régionale pour le développement de la vie associa­
tive (Ardeva), fondée en 1990, regroupe 29 associations et fédérations asso-
ciatives, soit plus de 3 000 associations qui mutualisent leurs expériences et
échangent leurs pratiques. Cette structure, présente au conseil économique et
social régional et à la chambre régionale de l’économie ­sociale et solidaire (Cress),
réalise des études, des colloques et des rencontres comme celle qui a eu lieu en
décembre 2007, au centre Georges-Pompidou, autour du thème de l’éducation
populaire et de la culture.
U  Contact : Ardeva, 40bis rue du Faubourg Poissonnière, 75010 Paris, tél. : 01 45 65 23 33,
site : www.ardeva.org, courriel : ardeva@ardeva.org

102 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Un autre regard
sur l’actualité
Un instrument
de citoyenneté

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L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre II

◗ Entreprendre
autrement

Tester son activité

Les couveuses
Les couveuses permettent aux porteurs de projets de tester en grandeur nature
leur activité. Elles s’adressent aux porteurs de projets avancés, non immatriculés,
à qui elles proposent un suivi individuel régulier, des formations et des ren­contres
professionnelles. Chaque année, 60 % des entrepreneurs à l’essai créent leur
entreprise, 20 % retrouvent un emploi. Première couveuse de France par sa taille
et le volume du chiffre d’affaires facturé par les « couvés », le Groupement des
entrepreneurs accompagnés individuellement (Geai) anime en Ile-de-France
13 couveuses généralistes et 3 couveuses spécialisées dédiées, respectivement,
aux structures d’insertion par l’activité économique, aux initiatives durables,
­éthiques, équitables et solidaires, et aux métiers de la création. D’autres
­couveuses ont un rayonnement départemental comme Afile 77 à Melun (77)
et Rives de Seine à Argenteuil (95).
U Contacts : les coordonnées des couveuses d’Ile-de-France sont accessibles depuis le site
de l’Union des couveuses : www.uniondescouveuses.com

Les coopératives d’activités et d’emploi


Une coopérative d’activités et d’emploi (CAE) accueille des entrepreneurs
individuels en leur offrant un statut de salarié, un encadrement et un échange
avec d’autres porteurs de projets. Cette dimension collective distingue les CAE
des sociétés de portage et des couveuses. L’Ile-de-France compte onze CAE,
dont sept généralistes et quatre thématiques, spécialisées dans le bâtiment,
les nouvelles technologies ou les services. La plus importante d’entre elles est
la Scop Coopaname, qui regroupe cinq coopératives généralistes et plus de
300 entrepreneurs à Paris, Aubervilliers, Nanterre et Créteil. La CAE Port
parallèle (75) est spécialisée dans les nouvelles technologies de l’information
et de la communication et regroupe une cinquantaine d’entrepreneurs. Idees
est quant à elle tournée vers la mode éthique et le commerce équitable. Les
CAE sont regroupées dans le réseau Coopérer pour entreprendre.
U Contacts :
– Coopérer pour entreprendre : 37 rue Jean-Leclaire, 75017 Paris, tél. : 01 42 63 47 71,
site : www.cooperer.coop, courriel : info@cooperer.coop Pour les coordonnées des CAE, voir
sur le site, rubrique « Retrouvez les CAE en région ».
– Coopaname : 40-44 rue Saint-Blaise, 75020 Paris, tél. : 01 43 71 82 69, site : www.
coopaname.coop, courriel : coopaname@wanadoo.fr

Développer son activité

Les dispositifs locaux d’accompagnement


Dans chaque département d’Ile-de-France depuis 2003, les dispositifs locaux
d’accompagnement (DLA) proposent aux associations employeuses, Scic,
Scop et structures de l’insertion par l’activité économique des diagnostics les
aidant à identifier leurs besoins. Objectif : leur permettre de pérenniser et de

104 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Entreprendre
autrement ◗
développer leurs emplois et leur activité. Concrètement, la structure intéressée
doit prendre contact avec le DLA de son département qui établit un diagnostic.
Celui-ci peut être suivi d’un plan d’accompagnement. Il peut ainsi prévoir de
mettre en place une comptabilité analytique, préconiser un rapprochement
avec d’autres membres du réseau ou redéfinir une stratégie de diversification
des activités. Pour cela, la structure bénéficiera du travail d’un consultant dont
la mission, d’une durée de quelques jours, est financée par le DLA.
Les DLA sont coordonnés au niveau régional par le centre régional de
­ressources et d’animation (C2RA), porté par l’Atelier (voir page 11). Le C2RA
assure également le lien avec le niveau national et avec l’ensemble des acteurs
locaux, notamment les réseaux associatifs. Financé par l’Etat, la Caisse des
dépôts et le Fonds social européen, les conseils généraux et les collectivités
locales, ce dispositif est coordonné au niveau national par l’Agence de valori-
sation des initiatives socio-économiques (Avise).

zoom Une coopérative pour les artistes

le cadre de ce métier pour que leur démarche


artistique soit viable. Une plasticienne attachée
de presse, un informaticien musicien, une char-
gée de gestion qui veut vivre de sa mo­saïque…,
autant d’activités qui se ­complètent et s’en-
richissent. Subventionnée à hauteur de 90 %
en 2007, par la mairie de Paris et la région
Ile-de-France notamment, Clara est liée à ses
artistes par une convention de partenariat.
L’Atelier / Séb ! Godefroy

« Tout se passe comme si chaque artiste avait


sa propre entreprise dans notre entreprise, et
nous les accompagnons pour qu’ils deviennent
de vrais professionnels dans leur domaine. Par
Depuis janvier 2007, 20 artistes franciliens ont ­exemple, une formation interne à la comptabi-
choisi d’être entrepreneurs-salariés au sein de lité est en développement », explique Myriam
la coopérative d’activités et d’emploi Coopé- Faivre. Aujourd’hui, douze entrepreneurs sont
rative de liaison des activités et des ressources salariés et huit en phase d’accompagnement,
artistiques (Clara), à Paris. Fondée par Myriam étape préalable au contrat de travail qui passe
Faivre, consultante à l’école de musiques actuel- par des rendez-vous individuels (construction
les Atla (voir page 40), la coopérative se pré- du projet, développement marketing, mana-
sente comme une solution alternative au statut gement…) et des ateliers collectifs. Pour les
d’intermittent pour les artistes qui cumulent appels d’offre, les artistes peuvent créer des
les activités et ­veulent développer un projet. ­équipes et y répondre via la structure juridique
« Pour accéder au ­statut d’intermittent, 51 % de Clara. Par l’intégration dans un réseau d’artis-
du revenu mensuel doit être issu de l’inter- tes aux activités simi­laires ou complémentaires,
mittence, du spectacle vivant. Les artistes qui l’entrepreneur­-­salarié n’est plus seul face à son
cumulent un CDD ou un CDI avec leur activité projet, il acquiert un savoir-faire et un recul qui
artistique peuvent rarement savoir s’ils béné- le rendent plus autonome. Il est libre de rester
ficieront de ce statut. Entrer chez Clara, c’est dans la coopérative ou d’en sortir une fois son
avoir un seul statut, le CDI, pour de multiples projet parvenu à maturité. L. V.
activités, artistiques ou non », explique Myriam
Faivre. Beaucoup d’artistes ont un métier ali- Contact : Clara, 11 rue André-Antoine,
mentaire. Clara cherche à réunir leur talent 75018 Paris, tél. : 01 44 92 96 36, courriel :
artistique et les compétences acquises dans myriam@atla.fr

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 105


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre II

◗ Entreprendre
autrement

U  Contact : L’Atelier-Centre de ressources régional de l’économie sociale et solidaire,


8-10 impasse Boutron, 75010 Paris, tél. : 01 40 38 40 38, site : www.atelier-idf.org, courriel :
contact@atelier-idf.org Pour plus d’informations et retrouver les coordonnées des DLA de la
région, voir sur le site, rubrique « C2RA ».

Les pépinières d’entreprises


A la différence des couveuses, qui accueillent les porteurs de projets au moment
de leur lancement, les pépinières hébergent des entreprises déjà créées. Leur
principale caractéristique est l’offre de locaux et de services communs (secréta-
riat, courrier, reprographie, Internet haut débit). Cet hébergement se présente
sous forme d’un bail précaire de 23 mois renouvelable. ­L’entrepreneur bénéficie
aussi de conseils, de formations et d’échanges avec d’autres porteurs de projets.
L’Ile-de-France compte 52 pépinières d’entreprises.
U  Contact : toutes les adresses sont sur le site du réseau des pépinières d’entreprises d’Ile-

de-France : www.p3mil.com, rubrique « Les pépinières ».

Faire financer son projet

E  ntreprendre autrement, c’est d’abord entreprendre. Ce qui nécessite


des financements et un accompagnement professionnel pour mettre
toutes les chances de son côté. Mais l’originalité de ce type de projets
risque de désorienter des sociétés de capital-risque classiques ou des ban-
quiers qui connaissent mal des filières comme le commerce équitable ou
l’insertion par l’activité économique. C’est pourquoi, même si les outils de
financement standards ne sont pas fermés aux entrepreneurs sociaux, des
organismes spécifiques se sont créés pour répondre à leur besoins.

Le capital-risque solidaire
Il s’agit d’organismes qui apportent des fonds propres à une structure tout en
restant minoritaires au capital. Les interventions peuvent aller de quelques
milliers d’euros à 450 000 euros pour les très gros projets.

– L’association France active compte sept fonds territoriaux en Ile-de-


France, regroupés dans la coordination régionale Ile-de-France active : Paris

Le contrat d’apport associatif

Outil proposé par les sept fonds territo- 5 000 et 30 000 euros. Il a pour objectif
riaux de France active en Ile-de-France, le de renforcer les ressources permanentes
contrat d’apport associatif avec droit de des associations et de faciliter leur accès à
reprise est une avance remboursable à l’emprunt bancaire. 48 associations fran-
taux zéro sur cinq ans (dont deux ans dif- ciliennes en ont bénéficié en 2007, pour
férés) dont le montant est compris entre un montant total de 700 000 euros.

106 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Entreprendre
autrement ◗
initiatives entreprises, Afile 77, Essonne active, Hauts-de-Seine initiatives,
Garances (93), Val-de-Marne actif et Prisme 95. Ils ont été créés pour
­répondre à trois objectifs : aider les structures à élaborer un modèle écono­
mique fiable, contribuer à les financer et développer des partenariats bancaires
pour des projets d’utilité sociale créateurs d’emplois.
Vous trouverez la fiche descriptive de chaque fonds sur le site de France active,
rubrique « Nos fonds territoriaux ».
U  Contact : Ile-de-France active, 27 rue des Clos, 78120 Sonchamp, tél. : 01 69 13 07 29,
site : www.franceactive.org, courriel : cecile.simon@iledefranceactive.fr

– Les Cigales, ou « clubs d’investisseurs locaux pour une gestion


alternative et locale de l’épargne solidaire », rassemblent chacun une
dizaine de personnes qui mutualisent une partie de leur épargne afin d’investir
dans des projets locaux d’économie sociale et solidaire. On en compte seize en
Ile-de-France, dont un en cours de création : le Cigales Duroc, à Paris.

zoom Petit bain ou comment financer son projet

Pour trouver des financements, il faut cou- bain, aujourd’hui association, devient une
per son projet en tranches afin de s’adapter Scic. Enfin, lauréate de Créarîf (voir page 96)
aux logiques des différents financeurs. C’est en 2006, la structure a reçu une somme de
une sorte d’opération de saucissonnage ! », 5 000 euros.
explique Fabrice Boy, responsable du volet Mais l’argumentaire à déployer pour
insertion de Petit bain. Petit bain est un ­convaincre les financeurs varie. « Pour rete-
projet d’équipement culturel et artistique nir l’attention des fondations et du mécénat
(salle de concert, deux studios de création, d’entreprises, dont nous espérons un apport
un centre de ressources), mais aussi d’inser- de 250 000 euros, nous mettons en avant le
tion par l’activité économique, avec comme projet d’insertion. En revanche, auprès des
objectif d’employer 11 équivalents temps collectivités, c’est l’aspect culturel qui recueille
pleins en contrat d’insertion pour le restau- le plus de soutiens », explique Fabrice Boy.
rant, le vestiaire, la billetterie… Originalité : Ces dernières ont appliqué leur grille aux
cet équipement culturel, dont le coût global seules dépenses liées à la culture. « Le budget
s’élève à 1,7 million d’euros, flottera sur la du restaurant n’a pas été inclus dans le calcul
Seine dans le 13e arrondissement de Paris au des subventions, alors qu’il apportera l’argent
printemps 2009. et le public nécessaires au développement du
En tant qu’association porteuse d’un projet volet culturel », déplore Ricardo Esteban, chef
culturel, Petit bain peut bénéficier de finan- de projets. Le statut juridique conditionne
cements publics. Ainsi, la mairie de Paris, le aussi les aides disponibles : si Petit bain reste
conseil régional et l’Etat apportent respecti- une association, cinq emplois tremplins lui
vement 25 %, 30 % et 20 % du montant total seront attribués. En revanche, si le statut de
des équipements culturels. En tant que struc- Scic est adopté, comme le souhaite l’équipe
ture de l’économie sociale et solidaire, Petit du projet, le conseil régional n’apportera plus
bain peut également avoir des financements qu’un seul emploi aidé. Au final, Petit bain
privés complémentaires. L’emprunt bancaire compte atteindre l’équilibre budgétaire en
de 500 000 euros, souscrit auprès du Cré- huit à dix ans.
dit coopératif et de la HSBC, est garanti par L. V.
France active. Par ailleurs, la structure peut
bénéficier de l’Arsie (voir page 99) à hauteur Contact : Petit bain, 23 rue Olivier-Métra,
de 15 000 euros et l’union régionale des Scop 75020 Paris, tél. : 01 43 49 67 12, site : www.
apportera un soutien de 5 000 euros si Petit petitbain.org, courriel : info@petitbain.org

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 107


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre II

◗ Entreprendre
autrement

En 2006, huit Cigales franciliens ont financé sept projets pour un total


de 26 000 euros. Les clubs prennent des participations minoritaires pour
une durée de cinq ans. L’investissement moyen s’élève à 2 000 euros, mais
plusieurs Cigales peuvent investir dans le même projet afin d’augmenter
le montant de la participation. Les Cigales d’Ile-de-France se sont regrou-
pés dans une association territoriale, pionnière dans la réalisation d’une
bourse aux projets qui facilite la mise en relation entre les clubs et les
entreprises.
U  Contact : Association territoriale des Cigales d’Ile-de-France, 61 rue Victor-Hugo,
93500 Pantin, tél. : 01 41 71 00 92, site : www.cigales-idf.asso.fr

– Garrigue est une société coopérative de capital-risque solidaire natio-


nale créée en 1985 pour prendre des participations minoritaires dans des
sociétés à forte plus-value sociale. La quarantaine d’entreprises soutenues
en France se situe majoritairement dans des secteurs comme le commerce
équitable, les énergies renouvelables, l’agriculture biologique, etc. Le mon-
tant des interventions varie de 8 000 à 30 000 euros en fonds propres ou en
compte courant d’associé, pour une durée de cinq à dix ans. Ces soutiens
sont obligatoirement associés à des apports des Cigales. Garrigue aide une
vingtaine de structures en Ile-de-France, dans les domaines des produits
bio, du commerce équitable, de l’environnement et de l’énergie, du déve-
loppement local et de la lutte contre l’exclusion. La société coopérative bio
Les nouveaux Robinson bénéficie de ce soutien : elle compte aujourd’hui
trois magasins (à Boulogne, Neuilly et Montreuil) qui référencent plus de
7 000 produits bio et attirent quotidiennement 1 200 clients.
U Contact : Garrigue, 61 rue Victor-Hugo, 93500 Pantin, tél. : 01 48 44 74 03, site : www.
garrigue.net, courriel : contact@garrigue.net

– Les clubs locaux d’épargne pour les femmes qui entrepren­


nent (Clefe) consistent à réunir des épargnants autour d’un projet de création
d’entreprise mené par une femme. On en compte deux en Ile-de-France.
L’épargne est collectée en moyenne au cours d’une année et la cotisation varie
de 15 à 140 euros mensuels. Elle a pour but de provoquer un effet de levier afin
d’accéder, ensuite, aux prêts bancaires. Une fois l’entreprise financée, celle-ci
doit rembourser le Clefe. Entre 2006 et 2007, les deux Clefe de la région ont
soutenu quatre entreprises, pour un montant total de 115 000 euros.
U Contact : Association Racines (qui a créé les Clefe), 8 rue des Mariniers, 75014 Paris,
tél. : 01 45 43 19 99, site : www.racines-clefe.com, courriel : racines.association@wanadoo.fr

– Esfin-Ides est un groupe spécialisé dans le financement des PME, des


entreprises de l’économie sociale et des entreprises à forte responsabilité
sociale et environnementale. Il comporte plusieurs structures, dont :
U l’Institut de développement de l’économie sociale (Ides), créé en 1983

afin de financer les entreprises du secteur sous forme de capital-risque


­développement. Il apporte des fonds propres, surtout dans des opérations de

108 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Entreprendre
autrement ◗
développement ou de reprise d’entreprise. Depuis sa création, il est ­intervenu
en fonds propres dans 342 entreprises (coopératives et leurs filiales), pour
un montant de 47,2 millions d’euros. En 2006, 30 entreprises ont été ainsi
soutenues.
U Fontanot participations, créé en février 2000. Il s’agit d’un fonds commun

de placement à risque (FCPR) géré par Esfin gestion. Dédié exclusivement aux


PME, il a pour vocation de prendre des participations au capital d’entreprises
en phase de développement ou de transmission. Le montant de l’intervention
est très ouvert, généralement supérieur à 200 000 euros, et sa durée est de
cinq à sept ans.
U Esfin participations s’adresse à des PME dont « le comportement éthique

est un des caractères fondateurs ». Les interventions en fonds propres (sous


la forme d’actions et d’obligations convertibles) varient de 150 000 à
450 000 euros, pour une durée définie en fonction de la stratégie de
l’entreprise.
U  Contact : Esfin-Ides, 2 place des Vosges, immeuble La-Fayette, 92400 Courbevoie,
tél. : 01 55 23 07 05 (Esfin) et 01 55 23 07 02 (Ides), site : www.esfin-ides.com, courriels :
esfin-gestion@esfin-ides.com et ides@esfin-ides.com

Les prêts bancaires


Les banques demeurent les partenaires incontournables des créateurs d’en-
treprise ou d’association. Aucun tour de table ne se constitue sans emprunt
bancaire. Elles sont toutes susceptibles de financer des entreprises sociales,
mais l’expérience des porteurs de projets montre que certaines d’entre elles
sont plus accueillantes que d’autres à l’égard de ceux qui veulent entreprendre
autrement.

–­ La Nouvelle économie fraternelle (NEF) est une société coopérative


financière créée en 1988. Elle est spécialisée dans le financement
d’entreprises ou d’associations portant des projets respectueux de
l’environnement, de la personne et générateurs de développement local
(tourisme solidaire, commerce équitable, etc.). Elle attribue une centaine
de prêts par an, pour un montant minimum de 10 000 euros. Il s’agit de
prêts à moyen terme (de deux à sept ans) ou à long terme (douze ans)
pour financer, par exemple, une acquisition immobilière ou un fonds de
commerce. Les taux d’intérêt ont tendance à être légèrement supérieurs
au marché, mais la NEF reste néanmoins un des premiers banquiers à
contacter lorsqu’on porte un projet d’entreprise sociale.
A savoir : la NEF a mis en place un système de cautions solidaires qui per-
met au créateur de ne pas prendre 100 % du risque à sa charge, mais de le
partager avec des personnes de son entourage qui s’engagent à couvrir de
1 000 à 5 000 euros en cas de défaillance de l’entreprise.
U  Contact : La NEF – Délégation de Paris, pour les prêts professionnels et associatifs :
35 rue de Lyon, 75012 Paris, tél. : 01 44 87 00 04, courriel : delegation.paris@lanef.com

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 109


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre II

◗ Entreprendre
autrement

– Le Crédit coopératif est une des banques les plus engagées dans l’éco-
nomie sociale et solidaire. Il est membre depuis juin 2003 du réseau des
Banques populaires.
Le Crédit coopératif se présente comme la banque des associations. Il a, de fait,
développé des outils de financement ou de garantie spécifiques au monde asso-
ciatif : le dispositif relatif à la loi Dailly (voir encadré ci-dessous), par exemple ; le
Fonds de garantie mutuelle des organismes sanitaires et sociaux, qui facilite l’ac-
cès au crédit des associations du secteur sanitaire et social ; le Fonds de garantie
mutuelle du tourisme-loisirs, en faveur des associations de tourisme social, etc.
Par ailleurs, le Crédit coopératif est particulièrement engagé aux côtés des
différentes formes de coopératives (de commerçants, d’artisans…), et notam-
ment des Scop et des Scic, via de nombreux partenariats avec le réseau national
Scop Entreprises. Il est la banque de 80 % des Scop françaises. Pour bénéficier
des outils financiers du mouvement Scop, il est d’ailleurs conseillé aux por-
teurs de projets de demander leurs prêts au Crédit coopératif. Il dispose de
15 agences en Ile-de-France réparties sur les 8 départements.
U Contact : www.credit-cooperatif.coop Pour les coordonnées des agences, voir la rubrique
« Nos agences ».

– La Caisse d’épargne. Depuis 1999, les Caisses d’épargne financent des


projets d’utilité sociale à travers le dispositif des Projets d’économie locale et
sociale (PELS) Ecureuil et solidarité. La Caisse d’épargne est très présente

Gérer sa trésorerie

En moyenne, environ 35 % des recettes ciers. Malheureusement, peu de banques


des associations proviennent de leur acti- jouent le jeu, faute de bien connaître le
vité (cotisations, prestations de services monde associatif. Le Crédit coopératif et
comme l’organisation d’une fête locale, la Caisse d’épargne, eux, sont habitués à
etc.). Les 65 % restants viennent essen- utiliser ce type d’outil financier.
tiellement des subventions publiques et – le préfinancement des subven-
du mécénat privé. Les subventions de tions : si l’association ne possède pas
l’Etat ou des collectivités territoriales la lettre d’accord, elle peut utiliser les
­arrivent souvent bien après l’engagement services d’un organisme peu connu du
de la dépense par l’association. Pour évi- grand public, Sogama-Crédit associa-
ter de graves ­problèmes de trésorerie, tif. Cette entreprise s’appuie sur un
deux options sont possibles : fonds de garantie doté par la Caisse des
– le « Dailly sur subventions » : ce dis- dépôts et consignations. Le montant du
positif permet à une association qui s’est préfinancement peut aller de 10 000
vu attribuer une subvention mais qui ne à 130 000 euros pour une durée de
l’a pas encore touchée, de demander deux à douze mois par découvert ban-
une avance à sa banque. Sur la base de caire autorisé. La garantie que propose
la délibération attestant de l’accord de la Sogama-Crédit associatif est plafonnée
collectivité qui subventionne, l’associa- à 60 % du découvert autorisé.
tion peut demander à son banquier une
« cession Dailly ». La banque devient Contact : Sogama-Crédit associatif,
alors propriétaire de la créance de l’as- 75 rue Saint-Lazare, 75009 Paris, tél. :
sociation et avance le montant de la 01 42 80 42 24, site : www.sogama.fr,
subvention, moyennant des frais finan- courriel : sogama@noos.fr

110 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Entreprendre
autrement ◗
auprès des associations. Elle leur propose notamment un portail d’informa-
tion : www.associatis.com (l’accès aux données est gratuit mais nécessite un
enregistrement préalable).
U  Contacts :
– Site national : www.caisse-epargne.fr, toutes les adresses des agences sont à la rubrique
« Agences ».
– Pour des renseignements sur les PELS : www.groupe.caisse-epargne.com, rubrique « Un
groupe engagé », puis « Intérêt général » et« PELS ».

– Le Crédit mutuel est également présent auprès des associations et dispose


d’une offre spécifique pour la gestion des comptes et le placement des excé-
dents éventuels appelée « Eurocompte association ». Il est aussi très présent
à l’international via le Centre international du Crédit mutuel (CICM), dont
la vocation est d’aider au développement des banques mutualistes dans les
pays du Sud. Il est ainsi très actif, par exemple, au Mali, au Cameroun et au
Sénégal, où le CICM finance des projets de microcrédit, en particulier 
au profit des agriculteurs.
U  Contact : Crédit mutuel Ile-de-France, 1 rue de la Tour-des-Dames, 75009 Paris, tél. :

01 55 31 70 70, toutes les adresses des agences sont sur : www.creditmutuel.fr/cmidf/fr,


rubrique « Trouver une agence » ; site national : www.creditmutuel.com

Le microcrédit et les prêts d’honneur


– L’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) est le
principal réseau de microcrédit professionnel en France. Elle aide les personnes
exclues du marché du travail à se réinsérer en créant leur entreprise : 95 % des
porteurs de projets sont des demandeurs d’emploi, dont 60 % sont allocataires
de minima sociaux. Elle prête exclusivement aux personnes qui n’ont pas accès
au crédit bancaire classique et ne finance pas les projets d’association. Son outil
d’intervention est un prêt dont le montant est de 3 000 euros en moyenne.
Il est accordé au porteur (et non à l’entreprise) pour une durée de deux ans,
avec un taux d’intérêts de 5 % environ. Le créateur d’entreprise doit apporter
en caution 50 % du montant du prêt. L’Adie, très présente dans les quartiers
sensibles d’Ile-de-France, a octroyé 1 335 prêts dans la région en 2007. Le
conseil régional accorde une prime à la création et à l’embauche pour les créa-
teurs demandeurs d’emploi accompagnés et financés par l’Adie. Les activités
de commerce représentent plus de la moitié des prêts et celles de services à
la personne près d’un tiers. Il existe neuf antennes en Ile-de-France, présentes
dans tous les départements à l’exception des Hauts-de-Seine.
U  Contacts :
– Adie, délégation Ile-de-France : 81bis rue Julien-Lacroix, 75020 Paris. Pour les créateurs,
un numéro vert gratuit : 0800 800 566, courriel : idf@adie.org Pour les coordonnées des
neuf antennes de la région, voir sur le site www.adie.org, rubrique « Qui sommes-nous ? »,
puis « Où nous trouver ? »
– Un annuaire des entrepreneurs financés par l’Adie est disponible sur le site www.
annuairentrepreneurs-adieidf.org

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 111


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre II

◗ Entreprendre
autrement

– Les plates-formes d’initiatives locales (PFIL) travaillent sur une zone


géographique déterminée. Le porteur de projet doit donc s’adresser à celle
qui couvre l’agglomération ou le département d’implantation de sa future
entreprise. Les PFIL proposent plusieurs prestations : l’accompagnement
(diagnostic général du projet, étude de marché, plan de financement, etc.) ;
le prêt d’honneur (à taux zéro et sans garantie), qui vient renforcer les fonds
propres, d’un montant moyen de 7 300 euros, remboursable trois ans après
son déclenchement ; le parrainage par un chef d’entreprise expérimenté. Le
réseau assure aussi un suivi de l’entreprise pendant cinq ans.
France initiative est un réseau national qui fédère 242 PFIL, dont 19 se
­trouvent en Ile-de-France, comme Scientipôle initiative en Essonne, et Melun
Val de Seine initiatives en Seine-et-Marne. En 2006, France initiative a financé
en Ile-de-France les projets de création ou de reprise d’entreprise de 788 per-
sonnes, dont 70 % étaient d’anciens demandeurs d’emploi. Au total, plus
de 1 400 emplois ont été créés ou consolidés grâce aux 7,9 millions d’euros
engagés en 2006 par France initiative dans la région.
U  Contact : France initiative, 55 rue des Francs-Bourgeois, 75181 Paris Cedex 04,
tél. : 01 40 64 10 20, site : www.france-initiative.fr, courriel : info@france-initiative.fr
Pour retrouver les coordonnées des 19 plates-formes franciliennes, voir sur le site, rubrique
« A qui s’adresser ? ».

Les fondations de l’économie sociale

Il existe 2 000 fondations en France, dont certaines relèvent d’entreprises de


l’économie sociale. Le mécénat a le vent en poupe et les fondations d’entre-
prises deviennent une source de financement de plus en plus importante pour
les porteurs de projets. Depuis une loi de 2003, l’entreprise mécène peut en
effet déduire de son impôt sur les sociétés 60 % de la valeur de son don, dans
la limite de 0,5 % de son chiffre d’affaires.

– La fondation Crédit coopératif, créée en 1983, décerne chaque année les


Prix et Trophée de l’initiative en économie sociale. Ils sont ouverts aux associa-
tions, aux coopératives, aux mutuelles, aux comités d’entreprise, etc. La fonda-
tion reçoit chaque année près de 500 dossiers, elle en a récompensé 36 en 2007.
Pour le concours 2008, la date limite de dépôt des dossiers était en mars.
U Contact : Fondation Crédit coopératif, 33 rue des Trois-Fontanot, BP 211, 92002 Nanterre
Cedex, tél. : 01 47 24 88 36, site : www.credit-cooperatif.coop (rubrique « Fondation Crédit
coopératif »), courriel : fondation@fondation.credit-cooperatif.coop

– La fondation groupe Chèque déjeuner soutient les entreprises et les


associations en création ou en développement, notamment dans les domaines
des emplois de proximité et de la lutte contre l’illettrisme et pour l’accès à
la culture. Elle soutient particulièrement les structures de l’économie sociale.
Elle a financé plus de 50 projets en 2007, pour des montants compris entre
2 250 et 7 000 euros.

112 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Entreprendre
autrement ◗
U  Contact : Fondation groupe Chèque déjeuner, 1 allée des Pierres-Mayettes, Parc des
Barbanniers, 92230 Gennevilliers, tél. : 01 41 85 06 06, site : www.fondationgroupecheqdej.
com, courriel : fondation@groupechequedejeuner.com

– La fondation Macif privilégie les projets économiques qui s’inscrivent


dans une démarche d’économie sociale et récompense chaque année
150 projets. Elle intervient au moment du montage du projet et l’ac-
compagne dans son développement. Lorsque les projets ont une portée
locale, les demandes doivent être adressées à la délégation régionale de la
fondation.
U Contacts :
– Fondation Macif Ile-de-France (pour les départements 75, 78, 92, 93 et 94) : 64 rue
René-Boulanger, 75010 Paris, tél. : 01 55 45 35 35, site : www.fondation-macif.org, courriel :
jpgrisval@macif.fr
– Pour le 91 et le 77 : délégation Gâtinais-Champagne, 106 rue de France,
77300 Fontainebleau, tél. : 01 60 72 47 18, courriel : elevy@macif.fr
– Pour le 95 : délégation Val-de-Seine-Picardie, 9 rue des Domeliers, BP 20351,
60203 Compiègne, tél. : 03 44 40 75 25, courriel : epitkevicht@macif.fr

– La fondation Caisse d’épargne pour la solidarité soutient depuis


2003, sous l’égide de la Fondation de France, des projets d’associations des-
tinés à lutter contre la dépendance des personnes âgées ou handicapées et
contre l’illettrisme, à favoriser l’insertion par l’emploi et à permettre à chacun
de satisfaire ses besoins fondamentaux (se loger, se nourrir, se vêtir…). Elle
organise chaque année un appel à projets.
U  Contact : Fondation Caisse d’épargne pour la solidarité, 9 av. René-Coty, 75014 Paris,
site : www.caisse-epargne.fr (rubrique « Notre groupe », puis « Un groupe engagé »),
courriel : communication@fondation.caisse-epargne.fr

Le mécénat de compétences

Concept récent en France, le mécénat toriales, elle propose à leurs salariés


de compétences consiste en un trans- des missions bénévoles de 15 jours au
fert gratuit de compétences réalisé par sein de projets de développement déjà
des salariés d’une entreprise au profit en place dans les pays du Sud. SFR,
d’un projet d’intérêt général. Concrè- l’Ademe et Vivendi sont parte­naires de
tement, les salariés volon­taires conti- cette association.
nuent d’être rémunérés par l’entreprise
mécène, mais sont mis à disposition Contacts :
d’une association. Peu d’entreprises le – www.entreprise-citoyenne.com : voir,
font encore de façon structurée, mais pour de nombreux exemples, la rubrique
beaucoup sont ­ ouvertes à son prin- « Mécénat de compétences ».
cipe : un tiers des entreprises mécènes –  w w w. k o e o . n e t  : c e s i t e e s t u n
pratiquent le mécénat de compéten- intermédiaire entre les associations et les
ces, selon Admical. Aux entrepreneurs entreprises. Son objectif est de favoriser le
sociaux de le proposer ! L’Association mécénat de compétences.
française des volontaires du pro- – L’Association française des volontaires
grès (AFVP) développe ce procédé : du progrès : www.afvp.org, rubrique « Partir
dans le cadre de partenariats avec des avec l’AFVP », puis section « Mécénat de
entreprises et des collectivités terri- compétences ».

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 113


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre II

◗ Entreprendre
autrement

U Pour en savoir plus sur les autres fondations :

– Fondation de France : 40 av. Hoche, 75008 Paris, tél. : 01 44 21 31 00, site : www.fdf.


org et www.enviedagir.fr, courriel : fondation@fdf.org
– Association pour le développement du mécénat industriel et commercial (Admical) :
16 rue Girardon, 75018 Paris, tél. : 01 42 55 20 01, site : www.admical.org
– Institut du mécénat de solidarité : 84 rue d’Amsterdam, 75009 Paris, tél. : 01 43 87 52 52,
site : www.imsentreprendre.com, courriel : associations@imsentreprendre.com

Se faire représenter
Les principaux réseaux représentatifs
de l’économie sociale et solidaire en Ile-de-France

La chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress) est


l’instance représentative de l’ensemble des secteurs de l’économie sociale et solidaire en
Ile-de-France. A sa création, en 1969, elle ne regroupait que les coopératives, puis son
champ de représentation s’est progressivement étendu aux mutuelles et associations. Plus
récemment, l’économie solidaire, les fondations et les employeurs de l’économie sociale
et solidaire sont venus la rejoindre. Le conseil d’administration de la Cress Ile-de-France
regroupe aujourd’hui 32 membres repartis en 9 collèges. On y trouve les coopératives, les
mutuelles de santé, les mutuelles d’assurance, les associations réunies dans la Conférence
Permanente des Coordinations Associatives (voir page 116), les fondations de l’économie
sociale, les structures membres du CCOMCEN ( Complémentaires de l’Education
Nationales), les coopératives agricoles, les syndicats d’employeurs de l’économie sociale
(voir page 117), et l’économie solidaire représentée par l’ACPES (voir ci-dessous).

La Cress est l’interlocuteur privilégié des pouvoirs publics, et notamment du conseil


régional et des services déconcentrés de l’Etat, pour toutes les politiques publiques
relatives à l’économie sociale et solidaire. Elle vient notamment de signer un Contrat
régional d’engagement professionnel avec le conseil régional pour améliorer la formation
et la professionnalisation des acteurs de l’économie sociale et solidaire en Ile-de-France. A
côté de ce rôle «politique», elle accompagne des projets de création ou de développement
de structures, notamment dans le secteur des services à la personne.

La Cress est actuellement présidée par Jean-Louis Girodot (voir entretien ci-contre), qui
est également président du Crédit mutuel d’Ile-de-France. Elle ne dispose pas d’antennes
locales ou départementales.
U Contact : Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire d’Ile-de-France, 24 rue

Saint-Victor, 75250 Paris Cedex 05, tél. : 01 40 46 12 37, site : www.economie-sociale.


coop/cres-ile-de-france, courriel : economiesociale@free.fr

– Acteurs et collectifs pour l’économie solidaire (ACPES) est un réseau


qui existe depuis 2001 et qui regroupe une trentaine d’adhérents appartenant
à l’économie solidaire. De la télévision locale Vidéon à l’association de réinser-
tion professionnelle Ancre, le but est de créer un réseau de diffusion d’idées
et d’expériences. L’ACPES fonctionne via les contributions volontaires de ses
adhérents. Membre du Mouvement pour l’économie solidaire, de la Confé-

114 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Entreprendre
autrement ◗
« Des entreprises au service des femmes et des hommes »

Entretien avec Jean- Nous avons également un rôle de coor-


Louis Girodot, vice- dination entre les différentes familles
président du conseil de l’économie sociale et solidaire que
économique et social sont les associations, les mutuelles et les
régional, président de coopératives. Dans ce cadre, nous tra-
la chambre régionale vaillons à renforcer la visibilité et la lisi-
de l’économie sociale bilité de l’économie sociale et solidaire
et solidaire d’Ile-de- en tant qu’employeur ; nous espérons
France (Cress). d’ailleurs que les élections prud’­homales
D.R.

de décembre 2008 confirmeront et
Que signifie pour vous ­« entre­prendre amplifieront le succès rencontré en 2002
autrement » ? par les listes des employeurs de l’écono-
« Entreprendre autrement », c’est mie sociale.
concevoir l’économie avec une finalité Enfin, en partenariat avec le Centre
sociale et humaine. Mais c’est aussi des jeunes dirigeants et des acteurs de
agir. Il y a aujourd’hui trois façons d’en- l’économie sociale (CJDES) par exem-
treprendre : dans le secteur public, dans ple, nous organisons des formations
le secteur privé capitaliste et dans l’éco- auprès des nouveaux salariés ou élus
nomie sociale et solidaire. Cette der- qui arrivent dans nos structures pour
nière intervient dans tous les domaines, leur transmettre les valeurs de l’écono-
de l’agriculture à la culture, en passant mie sociale et solidaire.
par le logement, les services sanitaires
et sociaux, les banques, l’assurance, La Cress est-elle l’équivalent pour
etc. Notre façon d’entreprendre est au l’économie sociale et solidaire des
service des femmes et des hommes, et chambres de commerce et d’indus­
non des détenteurs de capitaux. Elle trie (CCI) pour leurs secteurs ?
est fondée sur l’initiative, la solidarité Aujourd’hui, la Cress ne perçoit pas de
et la responsabilité collective. Et elle cotisations versées obligatoirement par
fonctionne. les entreprises, comme c’est le cas pour
les chambres consulaires telles que les
Que fait la Cress pour développer CCI, les chambres de métiers ou celles
cette économie ? d’agriculture. Les entreprises de l’écono-
La Cress est là pour faire connaître cette mie sociale et solidaire cotisent parfois à
forme d’entrepreneuriat au travers de ces chambres consulaires, et il serait plus
rencontres, de réunions d’information, logique que ces cotisations servent à
de colloques, de formations et d’opé- développer cette autre économie, via un
rations de communication. Elle parti- financement de la Cress. Cela ­implique
cipe activement à développer l’activité une réforme législative que nous appe-
et l’emploi dans l’économie sociale et lons de nos vœux et qui est soutenue
solidaire en Ile-de-France à travers son par un certain ­nombre de respon­sables
implantation dans l’Atelier [voir page au sein du conseil régional. Cette
11], dont elle porte l’un des trois collè- réforme nous donnerait une audience
ges du conseil d’administration. Elle est encore plus forte. Mais déjà aujourd’hui,
également là pour représenter l’écono- la Cress est présente, comme les autres
mie sociale et solidaire dans la société chambres, dans les lieux où se discutent
civile. Par exemple, plusieurs adminis- les politiques publiques régionales.
trateurs de la Cress siègent au conseil Nous sommes désormais incontour-
économique et social régional et peu- nables et il faut compter sur l’écono-
vent ainsi intervenir sur tous les thèmes mie sociale et solidaire dans la région
qui concernent les Franciliens tels que Capitale.
les transports, le logement, l’Europe… Propos recueillis par Pascal Canfin

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 115


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre II

◗ Entreprendre
autrement

rence permanente des coordinations associatives en région Ile-de-France et de


la Cress, il représente ses membres auprès des pouvoirs publics et organise des
manifestations de promotion de l’économie solidaire. Il propose également des
formations intitulées « 24 heures pour l’économie solidaire » pour tous ceux
qui veulent en savoir plus sur ce secteur.
U Contact : ACPES, 4 rue de Valois, 75001 Paris, site : http://acpes.net

– Le Collectif pour l’économie solidaire en Ile-de-France (Cesif) existe


depuis septembre 2006. Créé à l’initiative du Mouvement de l’économie
solidaire, il regroupe une vingtaine d’adhérents franciliens, comme Minga
(voir page 101) ou la régie de quartier du 3e arrondissement de Paris, ayant
des domaines de compétences très divers, allant de la culture à l’accompagne-
ment aux chômeurs. Ce collectif représente ses membres auprès des pouvoirs
publics, et organise des rencontres et des formations pour promouvoir les
valeurs et les pratiques de l’économie solidaire. Comme l’ACPES, le Cesif a
pour seule ressource financière les contributions de ses adhérents. Le conseil
d’administration du Cesif est ouvert à toutes les personnes qui souhaitent
s’informer sur l’économie solidaire et rencontrer les membres du collectif.
U Contact : Collectif pour l’économie solidaire en Ile-de-France, 61 rue Victor-Hugo,

93500 Pantin, site : www.cesif-solidaire.org, courriel : info@cesif-solidaire.org

– Le Centre des jeunes dirigeants et des acteurs de l’économie


sociale (CJDES) existe depuis 1985. Ce réseau national possède une
antenne régionale en Ile-de-France qui regroupe une centaine de ­personnes
adhérant à titre personnel. Les membres du CJDES appartiennent à
l’économie sociale et solidaire comme à l’économie classique, dans une
volonté de favoriser le dialogue et la réflexion entre ces deux composantes
de l’économie. Le CJDES Ile-de-France organise tous les mois les « jeudis
solidaires », qui rassemblent 50 à 100 personnes autour de la présentation
d’une structure de l’économie sociale.
UContact : CJDES Ile-de-France, 24 rue du Rocher, 75008 Paris, tél. : 01 55 87 55 54, site :
www.cjdes.org, courriel : iledefrance@cjdes.org

– La Conférence permanente des coordinations associatives


de la région Ile-de-France (CPCARIF), créée en 1999, est une émanation
de la Conférence permanente des coordinations associatives (CPCA) natio-
nale. Elle n’offre pas de services directs aux associations et aux porteurs de
projets, mais elle a un rôle de représentation auprès des pouvoirs publics et de
concertation entre ses neuf coordinations associatives régionales adhérentes :
l’Unat Ile-de-France (voir page 57), l’Uriopss (voir page 102), l’Ardeva (voir
page 102), la Cadecsif (voir page 39), la Cofacrif (voir page 39), l’ACPES (voir
page 114), la Fonda (voir page 82), le Crosif (voir page 52) et la Ligue de l’en-
seignement région Ile-de-France (voir page 49). Elle organise des événements
publics pour promouvoir les associations.
Depuis le 1er janvier 2008, la CPCARIF instruit, avec le conseil régional, les

116 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Entreprendre
autrement ◗
dossiers déposés par les associations franciliennes pour obtenir des subventions
du fonds régional de développement de la vie associative, doté de 450 000 euros
en 2008, et, avec la direction régionale de la jeunesse et des sports, les dossiers
déposés pour le Fonds de développement de la vie associative. Ces deux fonds à
destination des associations ont pour but de financer la formation des dirigeants
associatifs bénévoles, ainsi que des expérimentations et des investissements en
matière de communication et de professionnalisation des associations.
U  Contact : CPCARIF, c/o Ardeva, 40bis rue du Faubourg Poissonnière, 75010 Paris, tél. :
01 45 65 59 80, site : http://iledefrance.cpca.asso.fr, courriel : idf@cpca.asso.fr

Les syndicats d’employeurs


Lors des dernières élections prud’homales de décembre 2002, les
employeurs de l’économie sociale et solidaire, jusqu’alors représentés par
le Medef, se sont organisés en trois syndicats nationaux : l’Union des fédé-
rations et syndicats nationaux d’employeurs sans but lucratif du secteur
sanitaire, médico-social et social (Unifed), l’Union de syndicats et de grou-
pements d’employeurs représentatifs dans l’économie sociale (Usgeres) et
le Groupement des entreprises mutuelles d’assurances (Gema). Ces trois
syndicats, regroupés au sein de l’Association des employeurs de l’économie
sociale (AEES), représenteront leurs listes pour les élections prud’homales
de décembre 2008.
L’Usgeres regroupe des entreprises de tous les secteurs et métiers de l’écono-
mie sociale et solidaire, tels que l’aide à domicile, le sport ou le tourisme. Dans
ses rangs, elle compte aussi bien des grandes entreprises (comme la mutuelle
de santé MGEN) que des très petites. L’Unifed comprend exclusivement des
syndicats d’employeurs de la branche sanitaire et médico-sociale tels que la
Fédération des établissements hospitaliers et d’assistance privée ou la Fédéra-
tion des centres de lutte contre le cancer.
U  Contacts :
– Unifed Délégation régionale : Fondation Grancher, 119 rue de Lille, 75007 Paris,
tél. : 01 40 62 78 30, site : www.unifed.fr, courriel : cmesnier@fondationgrancher.org
– Usgeres : Centre Daumesnil, 4 place Félix-Eboué, 75583 Paris Cedex 12,
tél. : 01 43 41 71 72, site : www.usgeres.fr, courriel : usgeres@usgeres.fr
– Gema : 9 rue Saint-Pétersbourg, 75008 Paris, tél. : 01 53 04 16 00, site : www.gema.fr

Recruter et manager
D  ans l’économie sociale et solidaire, la gestion des ressources humai-
nes comporte certaines spécificités, liées par exemple au rôle
important des bénévoles dans les associations et les mutuelles, ou au fait
que, dans les Scop, les salariés, quelle que soit leur position hiérarchique
dans ­l’entreprise, pèsent un poids égal au moment de voter en assemblée
générale.

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 117


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre II

◗ Entreprendre
autrement

Les bénévoles
L’économie sociale et solidaire, ce sont des salariés, des créateurs d’entreprise,
des clients, mais aussi des bénévoles. Selon France bénévolat [1], organisme
public chargé de la promotion du bénévolat, 11 millions de Français sont actifs
dans des associations, dont 5 millions peuvent être considérés comme des
bénévoles réguliers. Un Francilien sur deux adhère à une ou plusieurs associa-
tions. Lionel Prouteau, chercheur au laboratoire d’économie de l’université de
Nantes, a observé que la propension à faire du bénévolat croît avec le niveau
de formation, du moins jusqu’à bac + 2, et que les comportements se trans-
mettent d’une génération à l’autre : il est plus fréquent de devenir bénévole
lorsque ses parents ou grands-parents l’ont été.
Bien sûr, les associations constituent le cœur de l’engagement bénévole.
Mais on peut également être bénévole dans une coopérative ou une
mutuelle. Plusieurs milliers de sociétaires (voir page 13) s’engagent ainsi
[1] Pour en savoir
plus : www. dans leur banque coopérative ou leur mutuelle d’assurances ou de santé
francebenevolat. comme administrateurs aux niveaux local, régional ou national. Leur mis-
org et www.
associations.gouv. sion est de défendre les intérêts de l’ensemble des sociétaires, mais aussi
fr, rubrique  
« Les associations de promouvoir les valeurs de l’économie sociale à l’intérieur de l’entreprise
hier et et dans la société en général.
aujourd’hui »,
section « Le poids L’engagement bénévole nécessite tout autant un état d’esprit que des
économique   compé­tences techniques. Car les activités sont de plus en plus réalisées
et social  
des associations ». par des professionnels, y compris dans des secteurs où la place opérationnelle

zoom Etre bénévole chez Artisans du monde

5 000 bénévoles pour 125 salariés : Artisans est très professionnalisante. De la formation


du monde, premier réseau français de com- d’accueil dispensée aux nouveaux bénévoles
merce équitable, repose essentiellement sur aux formations sur le marketing, la communi-
l’engagement de ses adhérents. Chaque béné- cation, la gestion, etc., les cycles sont décen-
vole est membre d’une des 160 associations tralisés au maximum pour être accessibles
locales agréées par la fédération nationale. au plus grand nombre. Quand il arrive chez
« Nous fonctionnons en association pour que Artisans du monde, le bénévole y trouve une
la propriété et la gestion des boutiques soient activité valorisante qui lui permet de mobiliser
collectives. Nous faisons du commerce équi­ et d’acquérir de ­nombreuses compétences.
table dans une structure d’économie sociale », Certaines boutiques ne ­ tournent qu’avec
explique Claude Chausson, responsable du sec- des bénévoles, d’autres ont créé des emplois
teur « Appui à la vie associative locale et régio- salariés. « Les deux statuts sont complémen-
nale » à la fédération Artisans du monde. taires : les emplois créés le sont grâce à l’exis-
Les bénévoles assurent les tâches liées à la tence des bénévoles, qui en retour bénéficient
vente des produits (gestion, vente, mise en de l’appui technique et de l’accompagnement
rayonnage…), animent localement les cam- des salariés. Artisans du monde ne pourrait
pagnes militantes que la fédération soutient pas fonctionner sans l’un de ces deux sta-
et met en œuvre des actions d’éducation et de tuts », estime Claude Chausson.
sensibilisation (intervention dans les écoles, L. V.
travail pédagogique…). « Grâce aux forma-
tions dispensées en interne, de plus en plus Contact : Fédération Artisans du monde, 53 bd
de bénévoles prennent en charge ce volet de de Strasbourg, 75010 Paris, tél. : 01 56 03 93 50,
notre action », constate Claude Chausson. site www.artisansdumonde.org, courriel : info@
L’approche bénévole chez Artisans du monde artisansdumonde.org

118 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Entreprendre
autrement ◗
des bénévoles était autrefois importante, comme auprès des personnes les
plus démunies, ou handicapées… De nouvelles formes de cohabitation
entre salariés et bénévoles sont donc à réinventer en permanence. Ce qui
pose de nouveaux défis aux managers, qui ne peuvent, pour encadrer les
bénévoles, avoir recours aux méthodes traditionnelles applicables aux
salariés (incitations, sanctions…).

La validation des acquis par l’expérience (VAE)


pour les bénévoles
Depuis 2002, il est possible de faire reconnaître son expérience bénévole au
même titre que son expérience professionnelle. Les compétences et les savoirs
peuvent être validés par la délivrance totale ou partielle d’un diplôme. Une
personne qui effectue une activité bénévole dans une association depuis au
moins trois ans peut entamer une démarche de VAE en s’adressant à un des
cinq centres interinstitutionnels de bilan de compétences (CIBC) franciliens.
Il l’orientera vers un diplôme et un certificateur. D’une durée de 14 à 15 mois
en moyenne, le coût total d’une VAE est estimé à 600 euros environ (en
fonction du diplôme envisagé). Certaines aides existent pour les salariés via
leur employeur ou l’organisme paritaire collecteur agréé gestionnaire du congé
individuel de formation (Opacif) ; les demandeurs d’emploi doivent s’adresser
à l’ANPE, qui peut délivrer des chèques VAE financés par le conseil régional.
En Ile-de-France, le pôle d’information-conseil VAE, financé par le conseil
régional, oriente et informe le grand public depuis 2002. Il se compose d’une
cellule régionale et de dix antennes locales présentes sur tous les départements.
Les services de ces antennes locales sont gratuits, personnalisés et confidentiels.
Depuis 2003, ils ont informé plus de 40 000 personnes.
U  Contacts :
– Toutes les coordonnées des CIBC sur www.cibc.net, rubrique « Notre réseau ».
– Toutes les coordonnées des antennes locales d’information-conseil VAE sur www.
infovae-idf.com, rubrique « Antennes info conseil en VAE ».

Le volontariat associatif
Ni bénévole ni salarié, le volontaire associatif est une personne de plus de
16 ans qui se consacre 26 heures par semaine à un projet d’intérêt général
dans une association pour une période déterminée. D’une durée maximale de
deux ans, la mission doit être utile à l’association mais ne doit pas remplacer

Automne 2008 : le forum de l’emploi dans l’économie sociale et solidaire

Organisé depuis 2006 par l’Association pour Conférences sur l’emploi, espace dédié à la
faciliter l’insertion des jeunes diplômés (Afij), création d’entreprise, rencontre d’entrepre-
le CJDES (voir page 116) et le Groupe SOS neurs sociaux, tout est réuni pour entreprendre
(voir page 73), ce forum rassemble sur deux et travailler dans le secteur. Inscription en ligne
jours une cinquantaine ­d’exposants-recruteurs gratuite mais obligatoire.
de l’économie sociale et solidaire. En 2007,
ils proposaient plus de 2 000 offres d’emploi. Contact : www.lemploi-autrement.org/national

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 119


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre II

◗ Entreprendre
autrement

un emploi salarié. Ce statut, institué en 2006, prévoit que le volontaire reçoive


une indemnité pouvant aller jusqu’à 627 euros par mois, une formation de
préparation à la mission et une couverture vieillesse et maladie. Pour pouvoir
accueillir des volontaires, une association doit avoir un agrément pour quatre
ans renouvelable délivré par le préfet du département. Une fédération ou
une union d’associations doit s’adresser à la direction départementale de la
jeunesse et des sports.
U  Pour en savoir plus : informations pratiques et dossier de demande d’agrément à
télécharger sur www.volontariat.gouv.fr

Embaucher des salariés


C’est le droit commun du travail qui s’applique dans l’économie sociale et
solidaire. Cependant, certaines structures comme les associations, les Scic
et celles qui disposent d’un agrément d’insertion par l’activité économique
peuvent bénéficier de contrats de travail particuliers.

– Les emplois tremplins sont accessibles à toutes les structures de l’économie


sociale et solidaire. Ce dispositif financé par la région leur permet de recevoir
une aide pour des contrats à durée indéterminée. Peuvent être recrutés des
jeunes sans emploi âgés de 16 à 26 ans compris, des demandeurs d’emploi
de 45 ans et plus, des personnes handicapées, des bénéficiaires des minima
sociaux, etc. L’aide à la rémunération peut atteindre 15 000 euros par an
pendant six ans, l’aide à la formation, 1 500 euros par salarié. Cette aide est
cumulable avec celles des départements et des collectivités locales, mais 10 %
au moins du salaire doivent rester à la charge de l’employeur.
U  Pour plus d’informations : http://emplois-tremplins.iledefrance.fr, tél. : 0810 18 18 18.

Les associations
Les associations ont accès à tous les types de contrats de travail qui relèvent
du secteur privé. Mais elles utilisent aussi des aides à l’emploi lorsqu’elles
contribuent aux politiques publiques de l’emploi en accueillant des personnes
en difficulté d’insertion professionnelle (chômeurs de longue durée, allocataires
de minima sociaux…). A savoir : de nouvelles réformes pourraient prochaine-

Un site Web pour les offres d’emploi de l’économie sociale et solidaire

Vous souhaitez trouver un emploi dans le ture (association, coopérative…), niveau de


secteur de l’économie sociale et solidaire ? diplôme exigé, nature et durée du contrat,
Le site de l’Atelier (voir page 11), réalisé description du poste, salaire… Pour pouvoir
en partenariat avec l’association Ressour- postuler aux offres, il faut devenir adhérent,
ces solidaires, recense exclusivement des pour trente euros par an. Le bulletin d’adhé-
offres d’emploi dans ce secteur. Ressources sion est téléchargeable sur le site.
solidaires a été créée en 2002, son site
propose une recherche par département Contacts : www.atelier-idf.org et www.
et des offres détaillées : statut de la struc- ressources-solidaires.org

120 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Entreprendre
autrement ◗
ment modifier les types de contrats actuellement existants.

– Le contrat d’accompagnement dans l’emploi (CAE) s’adresse exclusive-


ment aux employeurs du secteur non marchand. C’est un CDD de droit privé
de 6 mois minimum renouvelable deux fois, dans la limite d’une durée totale de
24 mois. La durée hebdomadaire du travail est d’au minimum 20 heures. Les
CAE peuvent faire l’objet d’une prise en charge à hauteur de 95 % du Smic.

– Le contrat d’avenir (CA) est notamment destiné aux bénéficiaires du RMI


et de l’allocation spécifique de solidarité (ASS). Il s’agit d’un CDD de deux
ans, renouvelable pour un an (pour trois ans pour les plus de 50 ans). La
durée du travail hebdomadaire est fixée à 26 heures en moyenne annuelle.
La première année, l’aide financière est de 75 % de la différence entre le
montant payé par l’employeur et le minimum social que recevait l’allocataire.

Manager autrement

On ne dirige pas une entreprise de l’économie nelles. De ce fait, plus on monte dans l’échelle
sociale et solidaire comme une entreprise hiérarchique, moins les salaires correspondent à
classique. Tout d’abord, l’exigence de péda- ce que l’on pourrait gagner à l’extérieur. Ce qui
gogie et de management participatif y est oblige parfois à renoncer à des recrutements de
plus élevée qu’ailleurs. En coopérative, par personnes très qualifiées ou expérimentées au
exemple, les salariés sont également associés profit de cadres qui acceptent de faire une croix
au capital. Ils ont donc au minimum un droit sur leurs prétentions salariales.
d’accès aux informations lors des assemblées S’ajoutent à cela des spécificités managériales
générales, et, le plus souvent, l’exercice de selon les types de statuts. Ainsi, dans le secteur
leurs responsabilités d’associés nécessite qu’ils de l’insertion, le manager ne maîtrise pas le
aient une bonne connaissance de la situation nombre de personnes qu’il peut embaucher.
de l’entreprise. Manager une Scop veut-il dire C’est la direction départementale du travail et
pour autant être en assemblée générale per- de l’emploi (DDTE) qui va lui attribuer un volume
manente ? « En coopérative, l’encadrement de postes en fonction de ses propres budgets,
n’est pas affaibli, car la direction est validée et non en fonction de la réalité de l’activité de
et légitimée par l’ensemble des associés », l’entreprise. Autre particularité, en association,
explique Jean-Philippe Poulnot, responsable du la fonction de direction est partagée entre un
développement du groupe Chèque déjeuner. président bénévole et un directeur salarié. Le
Par ailleurs, les salariés de l’économie sociale et président fixe les grandes orientations, le direc-
solidaire sont rarement là par hasard. Ils sont à la teur manage l’équipe salariée. Cette répartition
fois employés sur un poste régi par un contrat de engendre des risques : le président peut devenir
travail et militants au service d’un projet. Cette un super technicien et interférer dans les déci-
situation permet aux salariés de donner du sens à sions opérationnelles ; à l’inverse, le directeur,
leur activité, mais elle peut également compliquer disposant de plus de temps et d’informations
leur rapport avec la hiérarchie, puisque chacun se que le président, peut limiter les pouvoirs du
sent dépositaire du projet de la structure. Résul- conseil d’administration à une chambre d’en-
tat : les dirigeants ont souvent recours au « mana- registrement.
gement par le projet » plutôt qu’à la contrainte Autant d’enjeux qui demandent une sensibilité
ou à l’incitation financière pour motiver leurs particulière. Il est bon d’en avoir conscience
équipes. L’incitation financière est de toute façon avant de créer son entreprise sociale ou de se
limitée pour plusieurs raisons. D’une part, l’écart présenter à un poste à responsabilité dans une
de rémunération entre les hauts et les bas salaires structure de l’économie sociale et solidaire.
est plus faible que dans les entreprises tradition- P. C.

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 121


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre II

◗ Entreprendre
autrement

Puis de 50 % les deuxième et troisième années.

– Le contrat insertion-revenu minimum d’activité (CI-RMA) est des-


tiné aux bénéficiaires de minima sociaux. Il peut prendre la forme d’un CDD,
d’un CDI ou d’un contrat de travail temporaire.
A noter également, les associations à but non lucratif employant au plus trois
salariés peuvent utiliser le chèque-emploi associatif, à condition d’obtenir
l’accord du salarié. Il se substitue au bulletin de paye et simplifie les modalités
de déclaration et de paiement des cotisations Urssaf, d’assurance chômage, de
retraite complémentaire et de prévoyance.

Les structures d’insertion


Dans les entreprises d’insertion, les salariés en insertion sont recrutés sur un
contrat de travail à durée déterminée renouvelable deux fois dans la limite
maximale de 24 mois, appelé contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI).
Ces embauches doivent être agréées par l’ANPE. Chaque poste de travail
pourvu dans le cadre de ces contrats ouvre droit à une aide forfaitaire annuelle
de l’Etat de 9 681 euros. Outre ces CDDI, les entreprises d’insertion peuvent
avoir recours à des contrats aidés de droit commun. Les postes de directeurs
et d’encadrants d’insertion sont des contrats classiques. Dans les associations

122 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


!VECLESOUTIENDELAR£GION )LE DE &RANCE!CTIVEESTMEMBREDUR£SEAU&RANCE!CTIVE
Entreprendre
autrement ◗
intermédiaires, les salariés sont embauchés sur des contrats à durée déterminée
dits « contrats d’usage », conclus pour la durée de la mission à réaliser. Ces
contrats peuvent s’enchaîner sans limitation de durée.

U  Pour en savoir plus :

– Toutes les formes de contrats sont détaillées dans des fiches pratiques sur le site du
ministère de l’Emploi, www.travail-solidarite.gouv.fr, rubrique « Informations pratiques »,
puis « Droit du travail » et « Contrats de travail ».
– Chèque-emploi associatif : site : www.cea.urssaf.fr, tél. : 0800 1901 00.

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 123


L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre II

◗ Entreprendre
autrement

Se former à l’économie
sociale et solidaire

L  es structures de l’économie sociale et solidaire, comme celles de


l’économie classique, recrutent en fonction des compétences les
mieux adaptées à leurs besoins. Les formations généralistes sont donc
des voies possibles pour accéder à un emploi dans ce secteur, d’autant
plus que l’économie sociale et solidaire couvre tous les domaines de
la vie économique. Mais il existe aussi des formations spécialisées,
de plus en plus nombreuses, qui dispensent des connaissances et
des savoir-faire plus spécifiques à l’économie sociale et solidaire.
Spécialisées ou non, les formations universitaires complétent des expé-
riences de terrain, comme un engagement bénévole, qui permettent de
se familiariser à la réalité de ce secteur.
En Ile-de-France, une vingtaine de formations spécialisées en économie
sociale et solidaire ou intégrant cette thématique dans leurs program-
mes sont proposées par des universités, des écoles de commerce, etc.,
en formation initiale ou continue, du post-bac au master. De plus, la
plupart des fédérations et réseaux proposent des formations spécifiques
dans leur domaine d’activité. La liste des formations est disponible sur
le site www.atelier-idf.org

zoom Un entrepreneur formé à l’économie sociale et solidaire

Guillaume Hermitte sort retour en France, il décide de monter une


diplômé de l’Essec en filière avec des petits producteurs biologiques
octobre 2006 et ouvre de cacao du Venezuela. Dans le cadre de sa
15 jours après sa choco- SARL Choc’ethic chocolat Paris, il travaille
laterie équitable Puerto aujourd’hui avec trois producteurs et pro-
Cacao. Il a suivi pendant pose à ses clients une boutique de chocolats
deux ans la chaire Entre- équitables, un salon de thé, des soirées de
Puerto Cacao

preneuriat social de l’Essec débats autour d’une dégustation des pro-


qui lui a permis de béné- duits… Puerto Cacao est aussi une entreprise
ficier d’un soutien pédagogique et financier d’insertion qui emploie deux salariés en inser-
pour monter son entreprise. « Pendant les tion et travaille en partenariat avec la Table de
18 mois de travail qui ont précédé l’ouverture Cana, premier réseau national d’entreprises
de la boutique, j’avais des rendez-vous tous d’insertion de traiteurs et organisateurs de
les quinze jours avec des professeurs pour la réceptions. Puerto Cacao a aujourd’hui une
recherche de financements solidaires, pour année et demie d’existence et connaît des
le marketing… Sans cet appui, mon projet « débuts prometteurs ».
ne se serait pas réalisé aussi rapidement », L. V.
estime-t-il. Un stage est obligatoire pendant
les deux ans du cursus. Guillaume Hermitte Contact : Puerto Cacao, 53 rue de Tocqueville,
part alors au Mexique, où il découvre un 75017 Paris, tél. : 01 42 67 28 51, site : www.
concept de chocolaterie équitable. A son choc-ethic.fr, courriel : contact@puerto-cacao.fr

124 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


www.caissedesdepots.fr

La Caisse des Dépôts


et l’économie sociale et solidaire
en Ile-de-France

La Caisse des Dépôts en Ile-de-France, aux côtés


des collectivités et des acteurs franciliens, s’engage
pour le financement de l’économie sociale et
solidaire et des très petites entreprises.
Elle abonde des fonds de prêts d’honneur pour finan-
cer la création, le développement et la transmission
des très petites entreprises.
La Caisse des Dépôts contribue au développement
des structures d’utilité sociale par la dotation de
fonds d’aide au conseil (les Dispositifs locaux d’ac-
compagnement). Elle permet leur financement via les
Fonds territoriaux de France Active.
Elle s’implique dans le développement de la collecte
de l’épargne éthique et solidaire et dans celui d’outils
financiers répondant aux nouveaux besoins des
structures de l’économie sociale et solidaire en Ile-
de-France.
Elle gère également le Fonds de cohésion sociale qui
garantit les micro-crédits bancaires accordés aux
personnes en difficulté.

Direction régionale Ile-de-France


254, boulevard Saint Germain 75007 Paris
01 49 55 68 00
L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France

Livres, revues et sites


Internet pour aller plus loin
Les guides pratiques • Les chantiers de l’économie sociale et
• « L’économie sociale de A à Z », Alter- solidaire, par Alain Amintas, Annie Gouzien
natives Economiques Pratique n° 22, jan- et Pascal Perrot (dir.), éd. Presses universi-
vier 2006, 9,50 euros. taires de Rennes, 2005, 20 euros.
• « L’insertion au service de l’emploi », • Economie sociale et solidaire. S’asso­
Alternatives Economiques Pratique n° 30, cier pour entreprendre autrement, par
septembre 2007, 9,50 euros. Danièle Demoustier, éd. Syros, 2003,
• « La consommation citoyenne », Alter- 14 euros.
natives Economiques Pratique n° 26, 2e éd.,
novembre 2006, 9,50 euros. Les sites
• « Le tourisme autrement », Alternatives • www.alternatives-economiques.fr/com
Economiques Pratique n° 33, mars 2008, ment-entreprendre-autrement_fr_pub_
9,50 euros. 350.html : en accès libre, l’intégralité du
> Tous les sommaires de ces numéros et les guide n° 14 « Entreprendre autrement »
bons de commande sont en ligne sur www. d’Alternatives Economiques Pratique entière-
alternatives-economiques.fr/pratiques ment mis à jour.
• www.associationmodeemploi.fr : un
• « Commerce bio et équitable : enjeux et site de référence pour les bénévoles et les
dérives », Politis, hors-série n° 47, mai-juin salariés du monde associatif.
2008, 4,50 euros. • www.pme.gouv.fr et www.travail.gouv.
• « Vivre autrement », Politis, hors-série fr : les sites du ministère des Petites et
n° 46, septembre 2007, 4,50 euros. Moyennes Entreprises (PME) et du minis-
• « L’empreinte bio », Politis, hors-série tère de l’Emploi sont deux sources intéres-
n° 45, mai-juin 2007, 4,50 euros santes pour connaître tous les dispositifs
• « Education populaire : un bel avenir ? », publics d’aide à la création d’entreprise.
Politis, hors-série n° 44, septembre 2006, • www.ademe.fr : le site de l’Agence de l’en-
4,50 euros. vironnement et de la maîtrise de l’énergie.
• Guide de l’entrepreneur social, Avise, • www.finansol.org : le portail des finances
juin 2004, 23 euros. Sommaire et com- solidaires.
mande en ligne sur www.avise.org • www.atelier-idf.org : l’économie sociale
et solidaire francilienne à travers son actua-
Les ouvrages de réflexion lité, son annuaire et ses images.
sur l’économie sociale et solidaire • www.lemarchecitoyen.net : un portail sur
•  L’économie sociale. Une alternative au l’offre équitable, bio et solidaire organisée
capitalisme, par Thierry Jeantet, éd. Econo- par région.
mica, 2008, 14 euros.
• Comprendre l’économie sociale. Fonde­ La boîte à idées de l’écocitoyen
ments et enjeux, par Jean-François Dra- en Ile-de-France
peri, éd. Dunod, 2007, 25 euros. Bouger, habiter, travailler, manger,
• L’audace des entrepreneurs sociaux. ­prendre soin de soi, sortir/se détendre :
Concilier efficacité économique et innova­ en six thèmes généraux, ce guide vous
tion sociale, par Virginie Seghers et Sylvain propose une multitude de bonnes idées
Allemand, éd. Autrement, 2007, 20 euros. et de bonnes adresses pour vivre en
• Les dynamiques de l’économie sociale parfait écocitoyen en Ile-de-France.
et solidaire, par Jean-Noël Chopart, Guy
• Par Hélène Binet et Emmanuelle Vibert, Dakota
Neyret et Daniel Rault (dir.), coll. Recherche, éditions, 2007. 12,90 euros en librairie.
éd. La Découverte, 2006, 28,50 euros.

126 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


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L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France

Index
Accès à la culture ������������������������������������������ 44 Cofacrif����������������������������������������������������������� 39
Achats publics ����������������������������������������������� 74 Collectif Richesse ������������������������������������������ 66
Actes if����������������������������������������������������������� 42 Collectivités territoriales�����11, 66, 75, 98, 110, 113
Actis �������������������������������������������������������������� 58 Commerce équitable ����� 20, 101, 106, 118, 123
Accueil paysan ���������������������������������������������� 55 Conseil régional d’Ile-de-France���� 8, 10, 19, 26,
ACPES����������������������������������������������������������� 114 ����������������������������������������������������������� 36, 40, 98
Ademe ����������������������������������������������� 36, 37, 38 Conseil de l’Europe ��������������������������������������� 19
Adie ������������������������������������������������������� 63, 111 Consommation citoyenne ����������������������������� 13
Afcae ������������������������������������������������������������� 43 Contrats aidés ��������������������������������������������� 120
Agriculture biologique ����������������������������������� 14 Coopératives agricoles ���������������������������������� 18
Amap ������������������������������������������������������ 15, 18 Coopératives d’activités et d’emploi ������������ 104
ANPE ����������������������������������������������������� 76, 122 Coopératives de commerçants ���������������������� 87
APEDV ���������������������������������������������������������� 95 Coopératives de HLM ������������������������������������ 33
Ardeva ��������������������������������������������������������� 102 Coopératives scolaires ���������������������������������� 51
Ardie ������������������������������������������������������������� 92 Coopérer pour entreprendre ������������������������ 104
Arene ���������������������������������������������������� 75, 100 Coorace �������������������������������������������������������� 102
Artisans du monde �������������������������������� 22, 118 Cours particuliers ������������������������������������������ 70
Arts plastiques ���������������������������������������������� 42 Covoiturage ��������������������������������������������������� 27
Arts vivants ��������������������������������������������������� 42 Couverture maladie universelle ��������������������� 31
Ashoka France ��������������������������������������������� 100 Couveuses �������������������������������������������������� 104
Associations �������������������������������������������������� 81 CPCARIF ����������������������������������������������������� 116
Associations intermédiaires �������������������������� 91 Crèches ��������������������������������������������������������� 69
Ateliers et chantiers d’insertion ��������������� 77, 94 Crédit agricole ����������������������������������������������� 62
Atelier-Centre de ressources régional Crédit coopératif ��������������������������� 62, 110, 112
de l’économie sociale et solidaire ������� 8, 10, 11, Crédit mutuel ���������������������������������������� 63, 111
������������������������������������� 101, 105, 115, 120, 123 Cress ��������������������������������������������������� 114, 115
Autopartage �������������������������������������������������� 26 Cros �������������������������������������������������������������� 52
Avise ����������������������������������������������������� 90, 105 Culture ���������������������������������������������������������� 39
Banques coopératives ����������������������������������� 60 Demeter �������������������������������������������������������� 14
Banques populaires ��������������������������������������� 61 Démocratie ������������������������������������������������������ 7
Bénévolat ���������������������������������������������������� 117 Dispositif local d’accompagnement (DLA)���� 104
Bicyclette�������������������������������������������������������� 27 Eclaireurs de France �������������������������������������� 50
Bienvenue à la ferme��������������������������������������� 55 Eclaireurs israélites ��������������������������������������� 50
Bilan de compétences ��������������������������������� 119 Eclaireurs unionistes ������������������������������������� 50
Biocoop ��������������������������������������������������������� 16 Economie sociale et solidaire ��������� 6, 8, 10, 13,
Boutiques de gestion ������������������������������������ 96 ������������������������������������������������������� 39, 107, 115
BTP ��������������������������������������������������������������� 75 Economies d’énergie ������������������������������������� 36
C2RA ����������������������������������������������������������� 105 Ecoproduits ��������������������������������������������������� 38
Cadecsif���������������������������������������������������������� 39 Education populaire ������������������������������ 47, 102
Caisse d’épargne ��������������������������� 62, 110, 113 Emmaüs �������������������������������������������������� 33, 72
Caisse des dépôts et consignations��������� 61, 96 Emploi ��������������������������������� 7, 9, 117, 119, 122
Capital-risque ���������������������������������������������� 106 Emplois tremplins����������������������������������������� 120
Centres d’hébergement d’urgence ���������� 31, 35 Entreprises adaptées ������������������������������������� 95
Centres d’hébergement Entreprises de travail
et de réinsertion sociale �������������������������������� 36 temporaire d’insertion ����������������������������������� 92
Centres de santé ������������������������������������������� 32 Entreprises d’insertion ���������������������������������� 92
Centres sociaux et socioculturels ������������������ 48 Entreprise sociale ������������������������������������������ 98
Cesif�������������������������������������������������������������� 116 Environnement ��������������������� 14, 23, 26, 36, 48,
Chantiers-Ecoles Ile-de-France ��������������������� 94 ��������������������������������������������� 55, 75, 77, 89, 100
Charte des entreprises Epargne solidaire ������������������������������������������ 63
de l’économie sociale et solidaire ������������������ 69 Epiceries solidaires ��������������������������������������� 20
Chèque déjeuner ����������������������������������� 86, 112 Esat����������������������������������������������������������� 20, 95
Chèque emploi associatif ���������������������������� 122 Espaces info-énergie ������������������������������������� 38
Chèque emploi service universel�������������������� 69 Esfin-Ides ���������������������������������������������������� 108
Centres d’information Femmes �������������������������������������������������������� 98
sur le droit des femmes (CIDF) ��������������������� 97 Festivals �������������������������������������������������� 39, 44
Cigales �������������������������������������������������� 65, 107 Finansol �������������������������������������������������� 63, 64
Cinéma ���������������������������������������������������������� 43 Fiscalité ��������������������������������������������������� 83, 87
CJDES ��������������������������������������������������������� 116 Fnars Ile-de-France�������������������������� 36, 94, 102
Clauses d’insertion ���������������������������������������� 74 Fonda�������������������������������������������������������������� 82

128 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008


Fondations �������������������������������������������������� 112 Placements éthiques ������������������������������������� 64
Formation ���������������������������������������������������� 123 Planning familial ������������������������������������������� 30
Fracture numérique ��������������������������������������� 46 Plate-forme pour le commerce équitable ����� 21, 101
France active ����������������������������������������� 99, 106 Points d’appui à la vie associative������������������� 82
France initiative ������������������������������������������� 112 Prud’hommes ��������������������������������������������� 115
Forum de l’emploi ��������������������������������������� 119 Publicité �������������������������������������������������������� 78
Foyers ruraux ������������������������������������������������ 49 Radios associatives ��������������������������������������� 45
GAB Ile-de-France ����������������������������������� 16, 17 Régies de quartier ����������������������������������������� 93
Geiq �������������������������������������������������������������� 95 RESE ����������������������������������������������������������� 100
Gema ���������������������������������������������������������� 117 RERS ������������������������������������������������������������ 66
Gesat ������������������������������������������������������������� 95 Restauration collective ���������������������������������� 76
Groupements de créateurs������������������������������ 96 Restos du cœur ��������������������������������������������� 72
Habitat et Humanisme ����������������������������������� 33 Ritimo ����������������������������������������������������������� 50
Habitats solidaires ����������������������������������������� 35 Salaires ����������������������������������������������������������� 7
Handicap ������������������������������� 52, 57, 58, 72, 95 Samu social �������������������������������������������������� 31
Haute qualité environnementale �������������������� 75 Santé ������������������������������������������������������������� 29
Humanitaire �������������������������������������������������� 72 Scic ��������������������������������������������������������������� 89
Ile-de-France active ������������������������������������� 106 Scop �������������������������������������������������������� 85, 87
Illettrisme ������������������������������������������������������ 44 Scouts et guides de France ��������������������������� 50
Imprimerie ���������������������������������������������� 77, 88 Scouts musulmans ��������������������������������������� 51
Insertion par l’activité Secours catholique ��������������������������������� 59, 72
économique (IAE) ��������������������������� 76, 90, 122 Secours populaire ����������������������������������� 58, 72
Jardins de Cocagne ��������������������������������������� 17 SEL ��������������������������������������������������������������� 65
Jeunes entrepreneurs de France ����������������� 100 Services à la personne ���������������������� 67, 68, 69
Jeunesse au plein air ������������������������������������� 50 Sociétaire ������������������������������������������������������ 13
Juniors associations ������������������������������������� 51 Sol ���������������������������������������������������������������� 66
Labels ������������������������������������������ 14, 21, 24, 38 Solidarité internationale �������������������������������� 50
Léo Lagrange ������������������������������������������������ 49 Sport ������������������������������������������������������������� 52
Les nouveaux Robinson�������������������������� 16, 108 Stif������������������������������������������������������������������ 26
Ligue de l’enseignement ������������������������������� 47 Télévisions associatives �������������������������������� 46
Logement ������������������������������������������������������ 33 Territoires environnement emploi ��������������� 101
Macif ����������������������������������������������������� 59, 113 Tourisme ������������������������������������������������������� 54
Maif ��������������������������������������������������������������� 60 Tourisme social ��������������������������������������������� 56
Maison des associations de solidarit������������ 83 Tourisme solidaire ����������������������������������������� 56
Maraîchers d’insertion ���������������������������������� 17 Tourisme vert ������������������������������������������������ 55
Marchés bio �������������������������������������������������� 17 Tourisme pour personnes handicapées ��������� 57
Marchés publics���������������������� 11, 74, 75, 76, 77 Transmission d’entreprise ����������������������������� 87
Matmut ��������������������������������������������������������� 60 UFCV ������������������������������������������������������������� 58
Max Havelaar ������������������������������������������������ 21 Ufisc �������������������������������������������������������������� 39
Mécénat ������������������������������������������������������ 113 Ufolep ����������������������������������������������������������� 52
Microcrédit professionnel ��������������������������� 111 UNA��������������������������������������������������������������� 71
Microcrédit social ����������������������������������������� 61 Unat��������������������������������������������������������������� 57
Minga������������������������������������������������������������ 101 Unifed���������������������������������������������������������� 117
Mode éthique ���������������������������� 23, 24, 25, 104 Union nationale pour l’habitat des jeunes ����� 35
MJC �������������������������������������������������������������� 48 UrScop������������������������ 9, 75, 85, 87, 88, 90, 107
MRJC ������������������������������������������������������������ 49 Urapeda��������������������������������������������������������� 72
Musique �������������������������������������������������������� 39 Urapei������������������������������������������������������������ 95
Mutualité française ���������������������������������� 29, 71 Urei���������������������������������������������������������������� 92
Mutuelles d’assurances ��������������������� 13, 59, 90 Uriopss�������������������������������������������������� 73, 102
Mutuelles de santé ���������������������������������� 29, 90 Usager ���������������������������������������������������������� 13
Nature & Progrès ������������������������������������������ 14 Usep �������������������������������������������������������������� 52
Nature et société ������������������������������������������� 38 Usgeres�������������������������������������������������������� 117
NEF ������������������������������������������������������� 64, 109 Utilité sociale���������������������������������������������� 7, 89
OGM �������������������������������������������������������������� 14 Vacances ������������������������������������������������������� 58
Pact Arim ������������������������������������������������������ 34 Validation des acquis
Pades ������������������������������������������������������������ 35 par l’expérience (VAE)���������������������������������� 119
Parcs naturels régionaux ������������������������������ 54 Vélo ��������������������������������������������������������������� 27
Pépinières d’entreprises ������������������������������ 106 Vêtements ����������������������������������������������������� 23
Personnes âgées ������������������������������������������� 70 Volontariat �������������������������������������������������� 119

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 129


Annon Press Eco Soc 2008 24/04/08 11:29 Page 1

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