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Etude du comportement vibratoire couplé des groupes motopompes

avec leur radier

Les centrales électriques sont équipées de système de sûreté permettant d’apporter de grande
quantité d’eau dans les zones nécessitant un refroidissement constant en cas d’accident
majeur. Ces systèmes de pompage sont testés régulièrement et doivent respecter des critères
vibratoires très stricts.

Dans certaines configurations géométriques très particulières, un phénomène de couplage


entre le moteur et la dalle peut faire apparaître des niveaux vibratoires élevés alors que pris
indépendamment, la dalle et le moteur sont parfaitement dimensionnés.

L’objet de ce devoir est de vérifier le bon dimensionnement de chaque système indépendant et


de comprendre le fonctionnement du système couplé.
Introduction : Etude de la sollicitation - le rotor

Dans cette partie, on s'intéresse à l'étude de la sollicitation créant les vibrations dans le
système. On étudie donc le rotor du moteur.

Celui-ci est modélisé par une poutre continue verticale, de section circulaire de rayon R, en
appuis simples à ses extrémités. Cette poutre est en rotation autour de la verticale. On note Ω
sa vitesse de rotation, supposée constante.


L
y

x
O

Le rotor possède un défaut d’équilibrage qui est modélisé par une masse ponctuelle M
positionnée à une altitude z = 2L/3 et à une distance d = R de l’axe de rotation.

En se plaçant dans un référentiel tournant, exprimer les réactions aux appuis en


fonction de M, R et Ω.

Seule la réaction suivant l'axe x située au sommet du rotor sollicite le moteur en flexion.

En limitant notre étude au plan (xOz), exprimer le moment excitateur créé par les
réactions des supports en pied de moteur My(t) en fonction de L, M, R et Ω.
Partie I : Etude du moteur

Dans cette partie, nous allons analyser le comportement dynamique du moteur. Celui-ci est
décomposé en 3 parties :

- Le rotor étudié dans la partie précédente est considéré comme extérieur au système
d’étude,

- Le stator concentrant une grande partie de la masse du système,

- La fixation composée d’une plaque support, de la ‘jupe’ du moteur et de différents


raidisseurs.

Stator

Système de
fixation
z
y

Afin de déterminer la réponse dynamique du système nous étudierons chaque partie


indépendamment, puis nous regarderons le comportement d’ensemble. On limitera notre
étude au comportement dans le plan (xOz).

1. Etude du stator du moteur

1.1. Hypothèses simplificatrices

Le stator du moteur est constitué :

- Du bobinage du moteur qui est modélisé par un tronçon du tube de rayon


interne R = 0,5m , d’épaisseur e = 5mm et de longueur L1 = 1,5m . La densité du
bobinage est ρ cuivre = 8960 Kg .m −3 . L’extrémité inférieure du tube est située à
L0 = 0,5m au-dessus du système de fixation. On suppose que le bobinage n’augmente
pas la rigidité de la structure support et qu’il intervient uniquement par sa masse.

- Du support du bobinage, de masse négligeable, qui est modélisé par une poutre de
longueur L = L0 + L1 = 2m , et de module de flexion EI = 9,91.10 6 Nm 2 .
On décide de modéliser le stator par une poutre encastrée au niveau de la fixation du moteur.

L1

L0

Préciser les caractéristiques de cette poutre.


En utilisant une déformée polynômiale, calculer la pulsation propre de la poutre.

1.2. Modèle de basculement

On propose d’étudier le basculement du moteur à l’aide d’un modèle simplifié à 1DDL en


rotation.

Ce modèle équivalent est caractérisé par son moment d’inertie I 1 par rapport au point de
fixation du moteur sur la dalle et une raideur en rotation k1 . On définit l’inertie efficace
associée à une déformée dans un champ d’accélération par la formule suivante :

2
L 
∫ m( z )Ψ ( z )r (z )dz 
I eff = O L 

∫ m(z )[Ψ (z )] dz
2

Où Ψ ( z ) est la déformée supposée de la poutre, r ( z ) est le champ d’accélération créé par une
accélération angulaire unitaire imposée à la base du moteur et m( z ) est la masse linéique de la
poutre.

Déterminer l’inertie équivalente du modèle 1DDL.


En déduire la raideur en rotation k1 .
2. Etude de la fixation du moteur

Le système de fixation du moteur comporte une dalle cylindrique de rayon 0.5m et de 30mm
d’épaisseur en acier ( ρ acier = 7800 Kg .m −3 ) supposée parfaitement indéformable sur laquelle
repose le moteur. Cette dalle s’appuie sur une jupe de fixation fixée rigidement au plancher en
béton. La jupe de fixation est modélisée par une raideur linéique k l s’appuyant sur la
périphérie de la dalle cylindrique.

On souhaite modéliser le comportement en rotation autour de l’axe y de la dalle à l’aide d’un


modèle simplifié d’oscillateur à 1DDL en rotation du système de fixation. On négligera le
phénomène de couplage entre la rotation et la translation verticale de la dalle.

Déterminer I 2 l’inertie au centre de gravité de la plaque pour une rotation d’axe y.


Déterminer k 2 la raideur en rotation de la jupe.

Les géométries des jupes de fixation ayant évolué au fil des générations de centrales, les
raideurs linéiques équivalentes sont plus élevées pour les centrales les plus récentes. Nous
considérerons 3 valeurs représentant la grande majorité des centrales existantes :
560kN .m −2 840kN .m −2 1040kN .m −2

Calculer pour ces trois valeurs les fréquences propres de l’oscillateur représentant la
jupe de fixation.

3. Etude du système complet

On considère maintenant l’ensemble du moteur représenté par ses deux oscillateurs


équivalents.

( I 1 , k1 )

(I 2 , k 2 )
Ecrire la matrice de raideur et de masse du système à 2DDL.
Ecrire l’équation d’équilibre dynamique du système.
Déterminer les fréquences propres du moteur.
Partie II : Oscillation d'une dalle rectangulaire
Dans cette partie, nous étudions le comportement vibratoire du plancher supportant le moteur
étudié aux parties précédentes.

On étudie donc les oscillations d'une dalle rectangulaire en appuis simples sur ses bords
(déplacements bloqués, rotations libres), en se ramenant à l'étude d'un oscillateur à 1 degré de
liberté.

Les caractéristiques de la dalle sont : dimension a*b, épaisseur h, module d'Young E,


coefficient de Poisson v et masse volumique ρ.

z
y

b M Z(t)

f(x,y,t)
O x
a

1. Prologue

On note par f(x,y,t) le déplacement transversal, suivant l'axe (Oz), de tout point M(x,y) de la
surface neutre de la dalle. Soient W(x,y) et Z(t), deux fonctions telles que :

f(x,y,t) = W(x,y) Z(t)

Selon vous, que représentent W(x,y) et Z(t) ?


Quelles sont les conditions que doivent satisfaire les fonctions W ?

2. Théorie des plaques minces

On note le tenseur symétrique des courbures par χ = − grad (grad ( f ) )


 M xx M xy 
On note le tenseur symétrique des moments de flexion par M =  
 M xy M yy 
La loi de comportement permettant de relier ces deux tenseurs est :

(
M = D (1 − v )χ + vtr( χ )1 ) avec D=
(
Eh 3
12 1 − v 2 )
Quelle est l'unité de D ? Quel est son sens physique ?
Calculer M en fonction des dérivées partielles de W(x,y) et de Z(t).
Soit une vitesse virtuelle fˆ ( x, y ) = W ( x, y ) Zˆ , et χˆ ( x, y) le tenseur de courbure associé.

Calculer la puissance virtuelle des efforts intérieurs Pi


Calculer la puissance virtuelle des quantités d'accélérations A

Soit k* la raideur généralisée, et m* la masse généralisée.

En déduire que k* et m* peuvent se mettre sous la forme :

  ∂ 2W 
2
 ∂ 2W 
2
 ∂ 2W 
2
 ∂ 2W ∂ 2W  ∂ 2W  2  
k * = D ∫∫   2  + 2  +  2  + 2v 2 −    dS
  ∂x  ∂x∂y   ∂y   ∂x∂y   
 ∂x ∂y
2
S
  
m* = ρh ∫∫ W 2 dS
S

3. Etude de l'oscillateur à 1 ddl en régime libre

Pour le choix de W, on se restreint à l'ensemble des fonctions W qui peuvent se mettre sous la
forme W ( x, y ) = ϕ ( x)ψ ( y )

On s'intéresse au premier mode de la dalle comportant un ventre dans les deux directions.

3.1. Solution polynomiale

Proposer un W1(x,y) en utilisant seulement un polynôme du deuxième degré dans


chaque direction (attention à la norme utilisée).
Calculer k1* et m1*. En déduire la valeur de la fréquence propre f1.

3.2. Solution trigonométrique

Proposer un W2(x,y) en utilisant seulement une fonction trigonométrique dans chaque


direction (attention à la norme utilisée).
Calculer k2* et m2*. En déduire la valeur de la fréquence propre f2.

3.3. Application numérique

M = 5% de la masse du rotor (ρr = 7800 kg.m-3), L = 2m, R = 16cm et Ω = 1500 tr/min.


E = 40GPa, v = 0.2, h = 0.3m, a = 6.5m, b = 6.6m et ρ = 2300kg/m3

Comparer avec la valeur théorique exacte : f = 27Hz


Conclure sur le choix des fonctions testées
Partie III : Etude du couplage dalle-moteur
Dans cette partie, on étudie l’influence du couplage dalle-moteur sur le comportement
vibratoire. En se servant des résultats des parties précédentes, on peut modéliser le système
{Moteur + dalle} de manière simplifiée par un système à 2DDLs.

Etablir les équations matricielles du système.

On pose f 1 = f 2 = 28Hz les fréquences propres des oscillateurs harmoniques et


M 1 = 74000 Kg et M 2 = 3700 Kg les masses correspondant respectivement à la dalle et au
moteur.

M2
En utilisant = ε << 1 , déterminer les fréquences et les modes propres du système
M1
couplé.

On attribue un amortissement modal ξ = 1% à chacun des modes.

Tracer la fonction de transfert.

La géométrie du système nous permet de poser :


F (t ) = F0 (t )r f où F0 (t ) est la force excitatrice créée par le déséquilibrage du rotor calculé
dans la partie I et r f = 0.4 est un coefficient de forme.

Calculer l’amplitude de la réponse.


En déduire l’influence du couplage dalle/moteur sur la réponse dynamique du système.
Proposer des solutions permettant de limiter ou de faire disparaître ce phénomène.

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