FACULTÉ DE MÉDECINE
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Le sommaire
Introduction
1. Aides optiques
2. Appareils de diagnostique utilisant la transmission lumineuse
a. Les caméras intrabuccales conventionnelles
b. Camera Kavo : DIAGNOcam
c. Transillumination par fibre optique
3. Appareils de diagnostique utilisant la fluorescence
3.1. Systèmes de fluorescence uniquement
→ Fluorescence laser infrarouge : DIAGNOdent
3.2. Combinaison de caméra et système de fluorescence
a. Fluorescence du type QLF
b. Caméras LED intra-orales à fluorescence
III/Les nouvelle approches du diagnostic pulpaire
Conclusion
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Introduction
Le diagnostic en Odontologie Conservatrice Endodontie est l’un des éléments principaux parmi les
tâches quotidiennes de tout médecin dentiste.
Le diagnostic précoce des lésions dentaires revêt une importance capitale, puisqu’il permet, le cas
échéant, de procéder en un temps opportun à l’instauration des mesures de prophylaxie adéquates.
Aujourd’hui, il est du devoir du thérapeute d’identifier le 1/5 des lésions qui constitue la base de
l’iceberg et qui représentent les lésions infra-cliniques ne pouvant pas être diagnostiquées par les
examens traditionnels, pour ce faire, des nouveaux outils d’aide au diagnostic lui sont proposés.
Un diagnostic réalisé de façon classique est un examen qui ne permet pas la détection des lésions à
un stade subclinique mais il risquera de négliger des lésions initiales pour ne retenir que des lésions
dentinaires visibles. Il existe donc un réel besoin de nouveaux outils de diagnostic pour détecter les
lésions à leurs stades les plus précoces et améliorer sensiblement le diagnostic des lésions initiales.
Ces outils de détection précoce de la carie devraient être objectifs, quantitatifs, sensibles, d'un
maniement aisé en clinique et d'un coût abordable.
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1. Aides optiques :
L’examen visuel devrait être aujourd'hui systématiquement réalisé avec une aide visuelle. Les
progrès de l'optique mettent désormais à la portée des cliniciens des matériels performants et
conçus pour l'usage spécifique du chirurgien dentiste.
Le choix des aides visuelles directes, loupes et/ou microscopes, doit prendre en considération le
confort du praticien :
L'inconvénient de ces systèmes est leur encombrement, le poids et la chaleur pouvant occasionner
des maux de tête.
Remarque : l'utilisation des aides visuelles nécessite un apprentissage car le risque de faux positifs
est augmenté.
Les structures dentaires sont éclairées par la caméra, les zones qui entravent le transport de la
lumière (lésions carieuses) sont représentées comme zones de couleur sombre.
Cette lumière est filtrée et contient la fluorescence jaune-vert des dents normales ainsi que la
fluorescence rouge des métabolites bactériens.
La caméra est appliquée sur la dent, les images sont enregistrées dans un logiciel spécifique en
fonction des valeurs de caries.
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Un nouveau système développé récemment par Kavo est également basé sur le niveau élevé de
transillumination et une longueur d’onde proche de l’infrarouge. Seulement, peu de recherches ont
été effectuées pour l’instant et le système semble plus adapté au diagnostic des lésions carieuses
proximales avec des résultats prometteurs.
DIAGNOcam est placé directement sur la dent, la lumière est envoyée sur la surface dentaire et
l’image est récupérée par le logiciel. Les images sont enregistrées directement et la prise de vidéo est
possible.
L'illumination est délivrée via les fibres d’une source lumineuse halogène placée au niveau de la
surface dentaire.
La lumière est transmise dans la dent et lorsqu’un changement de structure intervient sur le chemin
lumineux comme dans le cas d’une carie, cela provoque une diffraction de la lumière qui apparaît
comme une ombre dans l’émail ou la dentine.
Le FOTI est utilisé sur toutes les surfaces de la dent et permet la détection des lésions dentinaires,
mais il est peu fiable pour les caries amélaires.
La transillumination par fibre optique a été associée à une caméra CCD (charge coupled device) et à
un dispositif d’acquisition d’images numériques, permettant ainsi un archivage des données et un
suivi dans le temps.
La caméra CCD et la fibre optique sont directement associées dans la pièce à main.
Le DIFOTI émet une lumière blanche, qui est émise à travers la dent puis est captée par la caméra
CCD, les images acquises par la caméra sont envoyées à l’ordinateur qui va analyser celles-ci grâce à
un algorithme spécifique. Cet algorithme va ainsi permettre de diagnostiquer et de localiser la lésion
carieuse. Le système va créer instantanément une image numérique en haute définition de la surface
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analysée. Le praticien va pouvoir étudier les images via l’écran informatique du dispositif et ainsi
rechercher les variations de contraste.
Des études ont révélé la supériorité de la DIFOTI par rapport à la radiographie pour la détection des
caries débutantes, aussi bien au niveau des faces proximales, occlusales ou lisses.
Le phénomène de fluorescence lumineuse (FL, light fluorescence) intervient au niveau de tous les
matériaux naturels, dont la dent. La FL résulte de l'absorption d'une lumière à haute énergie
pénétrant un objet et secondairement émise à plus basse énergie, au sein de sa structure. La dent
présente une fluorescence naturelle ou autofluorescence.
• À la composante organique plutôt qu'à la part minérale et peut indirectement résulter des
protéines adsorbées par l'émail.
• Des modifications morphologiques des tissus.
• Des métabolites dérivés des bactéries présentes dans le tissu carié.
• Le tartre, la plaque, certaines colorations externes ainsi que les résines composites et les
particules résiduelles des pâtes prophylactiques.
Il s'agit donc de facteurs de confusion pour l'interprétation diagnostique. La différence entre les
degrés de fluorescence radiante des tissus dentaires sains ou déminéralisés peut être utilisée pour
détecter et mesurer les caries de l'émail et de la dentine
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également permettre au praticien d'évaluer les résultats des actions préventives (reminéralisation
des sites cariés) en effectuant des mesures à quelques mois d'intervalle.
Pour obtenir des mesures plus fiables, il faut positionner l'embout du DIAGNOdent sur des surfaces
parfaitement nettoyées et séchées mais non déshydratées.
Pour la détection des caries proximales, la présence d'une restauration adjacente peut perturber la
mesure.
Le DIAGNOdent pen nouvelle présentation de ce système dont la fiabilité et les performances sont
analogues au précédent. Il est caractérisé par :
La technique QLF (quantitative light fluorescence, fluorescence lumineuse quantitative) utilise, sous
la forme d'une petite caméra intrabuccale, des systèmes émetteurs de lumière diffuse produite soit
par laser argon dans la région des bleu-vert, soit par arc xénon dans la région des bleus. La lumière
est transportée par des câbles à conducteurs liquides ; les dents testées captent le rayonnement, qui
est restitué après filtrage à 370 nm, de façon à éliminer le bleu et ne donner que des images vertes et
rouges. Ces images sont enregistrées par une caméra vidéo, analysées par un logiciel et restituées
pour observation sur un moniteur.
Avec ce procédé :
• La déminéralisation de l'émail est objectivable sous la forme de taches sombres contrastant avec
la couleur verte de l'émail sain.
• Le procédé détecte les caries initiales de l'émail à une profondeur de 500 μm.
• La détection des lésions initiales des surfaces lisses ou des faces occlusales.
• Il est proposé pour la détection des caries autour des verrous orthodontiques et le suivi des
processus de déminéralisation/reminéralisation.
b. Caméras LED intra-orales à fluorescence
Dérivées des systèmes QLF et du DIAGNOdent les nouvelles caméras intra-orales LED utilisant la
fluorescence représentent la dernière innovation parmi les systèmes optiques d'aide à la détection
des caries et de la plaque dentaire. Ces systèmes optiques illuminent la dent et restituent en retour
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des images de fluorescence analysées par un logiciel de traitement d'image. Le principe est
d'observer les variations d'auto-fluorescence des zones amélo-dentinaires cariées par rapport aux
zones saines de la même dent.
La caméra Vista Proof, équipée d'une LED émettant une lumière intense bleu violet (405 nm) :
Deux techniques sont actuellement utilisables en clinique, la fluxmétrie laser Doppler et l’oxymétrie
pulsée :
Le faisceau laser incident hélium-néon émet un faisceau monochromatique (rouge) avec une
longueur d’onde allant de 600nm à 800nm à la surface de la dent, transmis à travers l’émail jusqu’à
la pulpe.
Ce faisceau est diffusé aux cellules sanguines et aux tissus statiques du tissu pulpaire. La fréquence
change quand le rayon laser passe à travers des cellules sanguines en mouvement mais reste la
même quand le rayon passe à travers des tissus statiques. Elle permet de diagnostiquer à un stade
précoce la nécrose pulpaire.
Mais, c’est une technique perfectible qui requiert un long temps d’enregistrement, jusqu’à une heure
et au coût prohibitif.
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• Pose d’un champ opératoire permettant d’isoler la dent de la salive et d’éviter la diffusion de
la lumière vers les autres tissus.
• Fixation de la sonde à l’aide d’un porte-sonde collé au centre de la face vestibulaire de la
dent, au niveau des pointes des papilles gingivales, à l’aide d’un Ciment Verre Ionomére, afin
d’assurer la stabilité du positionnement de la sonde.
• L’appareil est mis en route et les résultats sont lus entre 1 minute 30 secondes et 1h selon les
études, avec une moyenne de 15 minutes /dent.
• Les données s’affichent sur un écran, peuvent être traitées et enregistrées par un ordinateur
pour une analyse plus approfondie et un archivage.
→ Elle est un bon moyen de suivre l’évolution pulpaire des dents traumatisées,
→ C’est une méthode fiable pour déterminer la vitalité d’une dent dont le plexus nerveux est lésé
ou en état de sidération mais qui a conservé son flux sanguin fonctionnel.
→ Elle est indolore et sa nature non invasive aide à promouvoir la coopération du jeune patient.
→ Son efficacité est également reconnue sur les dents à apex immature.
Cependant, l’utilisation du laser doppler en odontologie est freinée par plusieurs paramètres :
Elle utilise un émetteur composé de 2 diodes qui émettent des lumières à 660nm (rouge) et 900-
940nm (infrarouge), ainsi qu’un photorécepteur et un microprocesseur qui mesurent les taux de
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lumière absorbée. L’ordinateur calcule ensuite le taux de saturation du sang en oxygène grâce à des
courbes d’absorption pré-enregistrées.
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IV/ Intérêt de l’image tridimensionnel en oce : Cone Beam
L'objectif était de pallier les limitations des imageries dont le principal inconvénient est le manque de
précision.
Actuellement, parmi les procédés d'imagerie tridimensionnelle, un outil dit "révolutionnaire" s'est
développé en représentant une alternative aux scanners conventionnels pour de multiples situations
cliniques : il s'agit de la Tomographie Volumique à Faisceau Conique (TVFC) ou Cone Beam Computed
Tomography (CBCT).
Ce dernier a été à l'origine consacré au domaine de l'implantologie mais ses indications se sont de
plus en plus élargies pour assurer une prise en charge multidisciplinaire.
Cette technique s'est imposée depuis des années dans le monde de l'imagerie odontologique, dédiée
particulièrement à la sphère oro-faciale renforçant ainsi les techniques de l'imagerie sectionnelle et
permettant l'accès à la troisième dimension(3D) qui nous manque avec les images 2D.
Ces derniers-nés de l'imagerie permettent de réaliser une acquisition numérisée complète ou limitée
des maxillaires et d'offrir une variété de reconstructions planes ou courbes en orientations coronale,
sagittale, oblique, panoramique ainsi que des reconstructions tridimensionnelles permettant en une
seule résolution de balayer l'ensemble du volume à radiographier, tout en étant économe en dose
d'irradiation, ce qui en fait le principal avantage par rapport au scanner.
Principe de fonctionnement
Le CBCT repose sur un générateur qui émet un faisceau ouvert et atténué de rayons X de forme
conique et de largeur constante traversant le volume anatomique à explorer.
Ce système va effectuer une rotation unique de 180 à 360 degrés autour de la tête du patient
permettant le balayage de l'ensemble du volume de la zone concernée ainsi plusieurs centaines
d’analyses (prises de vues, clichés ou projections) sont réalisées dans les différents plans de l’espace,
suivi par l'acquisition des données brutes dans les différents plans de l'espace.
Par la suite, ces données numériques seront transmises à un ordinateur pour une reconstruction
volumique de l'objet.
Indication
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→ Quand les informations fournies par la clinique et la radiologie 2D ne suffisent pas à établir un
diagnostic précis.
→ Pour la recherche et la localisation d’un canal radiculaire supplémentaire.
→ Pour un bilan péri-apical ou pré-chirurgical particulièrement dans la région maxillaire postérieure
ou dans la région du foramen mentonnier.
→ Dans les cas de traumatismes alvéolo-dentaires.
→ Pour le bilan d’une pathologie radiculaire, type de fracture, résorption interne et externe, péri-
apicale ou latéro-radiculaire.
Conclusion :
Le développement de techniques de détection des lésions dentaires est devenu une préoccupation
majeure.
L’ensemble des études montre l’efficacité des différents outils s’ils sont utilisés à bon escient, avec
des valeurs de sensibilité et de spécificité qui permettent d’éviter des sur-traitements. Afin
d'améliorer le diagnostic, il est possible d’associer plusieurs de ces techniques.
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