SYNDROME DE FACHODA
Le rôle de l’État français dans le génocide rwandais et la
déstabilisation politique de la région
Étienne Rusamira
Observatoire de l’Afrique centrale (Obsac), Montréal
D epuis bientôt cinq décennies, la région des Grands Lacs fait face à des conflits
armés (guerres civiles et interethniques) très meurtriers qui entraînent des
mouvements 1 de réfugiés et de déplacés internes.
Et comme ce fut le cas dans beaucoup de pays africains, le partage de la région des
Grands Lacs se fait dans la douleur pour un grand nombre de groupes ethniques
dont les membres se voient répartis dans plusieurs nouveaux États, avec deux
conséquences majeures : 1) certaines populations frontalières sont souvent l’objet
de discriminations (ou exclusions) qui débouchent le plus souvent sur des conflits
armés, massacres ou génocide; et 2) les conflits armés (guerres civiles et
interethniques) dans un pays débordent facilement chez le(s) voisin(s).
La fin des années 50 et le début des années 60 sont marqués par le mouvement
irréversible des indépendances des colonies africaines. Mais, malheureusement, cet
Au cours de la guerre froide, les deux blocs se livrent une lutte sans merci par
l’entremise des nouveaux dirigeants africains pour le contrôle de certains pays
qualifiés de stratégiques ; ces dirigeants étant souvent réduits au rôle de
marionnettes des blocs de l’Ouest et de l’Est. C’est ainsi que, par exemple, depuis
les années 60, la République démocratique du Congo et Mobutu étaient pour les
Américains la plaque tournante de l’endiguement de l’expansion du communisme
en Afrique centrale et dans la région des Grands Lacs, et ce, jusqu’à la chute du
mur de Berlin en 1989. Profitant de ce contexte international et de sa position
géostratégique clé (Franz Fanon avait qualifié le Congo de la « gâchette » du
continent), le Zaïre de Mobutu va contribuer à la déstabilisation d’un certain
nombre de ses voisins (cas de l’Angola, en soutenant militairement la rébellion
UNITA de Jonas Savimbi).
Par ailleurs, les colonisateurs belges, après avoir compris qu’ils perdaient les
combats, s’étaient mis à diviser ethniquement les populations (en 1959
interviennent, au Rwanda, les premiers massacres en grande échelle des Tutsi,
suivis du renversement de la monarchie tutsie par les Hutu) avant leur départ ou à
fomenter, juste après la déclaration d’indépendance, des mouvements de sécession
(cas du Katanga en RDC). Ce qui précipita ces pays dans un cercle vicieux de
guerres civiles (ou interethniques) qui continuent à faire des ravages jusqu’à nos
jours sur le plan humain (tueries, massacres ou génocide) et socio-économique
(destruction des infrastructures et pillages des ressources naturelles). De même, les
nouveaux régimes dans les deux pays vont continuer, pendant plusieurs décennies
à gouverner sous le modèle néocolonial, avec la pratique bien connue de diviser
pour régner et en pillant les ressources économiques de leurs pays à des fins
d’enrichissement personnel (cas spécifique de la RDC).
Dès 1959, le Rwanda est le premier pays à donner le ton à la suite de ce qu’on
qualifie alors de « révolution sociale » qui, avec la complicité du pouvoir colonial
belge, permet à la majorité hutue de renverser la monarchie coutumière tutsie. Ce
changement de régime est très meurtrier et déstabilisant pour la composante tutsie
de la population rwandaise : plusieurs milliers de personnes sont massacrées par
leurs congénères hutus, et la majorité des survivants prend le chemin de l’exil vers
les pays voisins. Au Congo, en juillet 1960, quelques jours à peine après l’accession
à l’indépendance, on est confronté à des tentatives de sécession au Katanga et au
Kasaï. L’intervention des troupes onusiennes ne parvient pas à rétablir la paix.
Accusé par les États-Unis et la Belgique d’amener le Congo dans le camp des
Soviétiques, le Premier ministre, Patrice Emery Lumumba, est destitué et ensuite
assassiné en 1961. Trois ans plus tard, le gouvernement congolais de l’époque doit
combattre contre la rébellion armée muleliste 3 pro-Lumumba. En novembre 1965,
Mobutu prend le pouvoir et instaure un régime féroce sous l’égide du parti
unique, le Mouvement populaire pour la révolution (MPR).
À partir d’avril 1998, des différences de vue se manifestent entre Kabila et ses
anciens parrains, le Rwandais Paul Kagame et l’Ougandais Yoweri Museveni. Le
Rusamira — Géopolitique des Grands Lacs africains et syndrome de Fachoda 5
Les accords de paix de Lusaka, signés par les belligérants (congolais et leurs alliés
respectifs étrangers) en juillet 1999, ne seront pas suffisants pour ramener la paix
en RDC. Le dialogue intercongolais organisé à Sun City (Afrique du Sud) pendant
plus de deux mois va non plus connaître un succès. Il a fallu la pression de la
communauté internationale et surtout le forcing de la co-médiation sud-africaine et
onusienne pour, d’abord, ramener les acteurs congolais à table de négociations et,
ensuite, leur imposer la signature de l’Accord global et inclusif (événement que j’ai
couvert pour le compte de l’Obsac) en décembre 2002, à Pretoria. La mise en place
des institutions de transition interviendra à partir de fin juin 2003, et la tenue des
élections en juillet 2006 ; le second tour de la présidentielle a eu lieu en novembre
2006. Ces élections, loin d’apporter une solution à la crise politique que traverse le
Congo, vont plutôt déboucher sur un clivage profond entre l’est et l’ouest: le
premier votait en bloc pour Joseph Kabila, tandis que le second soutenait
massivement Jean-Pierre Bemba.
Depuis les années 60, la politique congolaise ne se détermine plus à Bruxelles, mais
plutôt à Washington, étant donné le rôle joué par ce pays pendant la période de la
guerre froide. Et au cours de la deuxième moitié des années 70, la France a fait
aussi son entrée dans les affaires congolaises, au détriment toujours de la Belgique.
À vrai dire, après la Zaïrianisation (ou nationalisation) en 1974 des biens (petites et
moyennes entreprises) appartenant aux étrangers (principalement les Belges), les
relations entre Kinshasa et Bruxelles deviennent tendues, et Mobutu, en grand
stratège, doit se trouver un autre pays ami (la France) et faisant contrepoids
politique à la Belgique. C’est donc dans ce contexte que la France fait son entrée
dans les affaires politiques congolaises. Il faut bien reconnaître que Mobutu avait
bien joué son jeu car :
en 1977 et 1978, les interventions militaires françaises lors des deux guerres du
Shaba (Katanga) vont sauver le régime Mobutu face aux ex-gendarmes
katangais soutenus par l’Angola ;
Et durant les deux guerres (1996-1997 et 1998-2003) en RDC, Paris a pris fait et
cause pour les autorités de Kinshasa. On ne le dira jamais assez, les conflits armés
qui secouent la RDC depuis 1996 sont de deux dimensions interne et régionale. La
Rusamira — Géopolitique des Grands Lacs africains et syndrome de Fachoda 7
La France, qui se targue d’être une terre de liberté ou défenseur des droits de
l’Homme, l’ancienne histoire de la Révolution française oblige, est pleinement
impliquée dans ces conflits dont le point commun est la discrimination envers les
minorités ethniques visibles en RDC (Banyarwanda et Banyamulenge) et au
Rwanda (Tutsi). Au-delà des intérêts économiques (mines, bâtiments et travaux
publics, pétrole, électricité, assurances, transport, etc.) qui sont réels, c’est la
dimension linguistique 12 (soutien aux pays francophones) qui explique mieux son
implication dans ces conflits armés, et ce, au détriment des droits élémentaires des
ces groupes ethniques opprimés par les régimes amis de la France.
Alliés dans cette lutte contre le communisme, la France et les États-Unis se sont
cependant opposés sur un autre terrain : celui de la langue 13 . Pour Paris, il fallait à
tout prix éviter que la RDC ne tombe politiquement et culturellement dans le camp
anglophone ou américain.
Ainsi, toutes ses anciennes colonies africaines, sans oublier celles de la Belgique,
sont devenues ce que l’on a souvent appelé la chasse gardée ou le pré carré
français en Afrique. Dans ce contexte, la RDC 17 , deuxième pays francophone en
termes de taille de la population après la France, bénéficie de ce fait même d’une
attention particulière de la part de Paris. Il faut aussi dire que la France a, par le
passé, déjà utilisé la RDC dans sa lutte contre l’envahissement du Tchad par la
Libye en 1984 : des troupes congolaises étaient déployées à N’Djamena.
Le général Dallaire donne des détails en ce qui concerne la visite que lui a rendu
l’Envoyé de Paris, le très médiatique Bernard Kouchner, en date du 17 juin 1994 et
en rapport avec ladite opération turquoise. En résumé, voici l’essentiel du message
de Kouchner transmis à son hôte:
Je dis à Kouchner que je n’arrivais pas à croire à l’effronterie des Français. D’après
moi, ils se servent du prétexte humanitaire pour intervenir au Rwanda, permettant à
l’AGR de maintenir une bande de territoire du pays et un peu de légitimité face à
une défaite certaine. Si la France et ses alliés avaient vraiment voulu faire cesser le
génocide, éviter que mes observateurs militaires ne se fassent tuer et appuyer les
objectifs de la mission des Nations unies – comme la France l’avait voté à deux
reprises au Conseil de sécurité – ils auraient plutôt renforcé la MINUAR.
La défaite du régime Habyarimana face au FPR fut un grand échec qui est mal
digéré jusqu’à présent dans les différents cercles du pouvoir français, et ce, pour
deux principales raisons : il s’agit d’abord d’une défaite militaire (au vu des
moyens humains et matériels investis pour combattre le FPR), et ensuite d’une
perte d’un pays francophone aux mains des dirigeants rwandais anglophones. Les
mauvaises relations diplomatiques qui existent toujours entre Paris et Kigali
s’expliquent en grande partie par ces deux éléments. Un nouveau seuil de
détérioration des relations entre les deux capitales était franchi avec la rupture 20
des relations diplomatiques entre les deux pays le 24 novembre 2006, suite aux
deux actes posés par le juge français Jean-Louis Bruguière :
10 EUROSTUDIA 3:2
Il est important de rappeler ici que les accusations formulées par ce juge français
contre ces personnalités reposent sur des « informations » récoltées auprès de deux
sources : des opposants au régime de Kigali (cas du lieutenant Ruzibiza recruté à
Kampala par les services de renseignement français et ensuite installé en
Norvège) ; et des génocidaires en procès ou déjà condamnés au siège du Tribunal
Pénal International pour Rwanda (TPIR) à Arusha en Tanzanie. Le juge Bruguière
n’a jamais conduit une enquête rogatoire au Rwanda, ni même visité les lieux de
l’accident de l’avion de l’ancien président Habyarimana.
Rappelons aussi que le TPIR vient, par le canal de son porte-parole, de rejeter toute
éventuelle saisine par le juge Bruguière en affirmant que son mandat ne couvrait
pas les actes liés à l’attentat contre l’avion de l’ancien président Habyarimana.
L’Église catholique de Bukavu est réputée pour son extrémisme envers les
Banyamulenge, les Tutsi congolais et le Rwanda. Dès le début de la première
guerre en septembre 1996, elle s’est farouchement opposée à l’AFDL en utilisant
notamment sa branche politique connue sous le nom de la Société civile du Sud-
Kivu.
Et depuis, Paris entretient de très bons rapports avec cette dernière et l’a souvent
utilisée souvent pour combattre le RCD 25 avant (août 1998 à juin 2003) et pendant
la période de transition (juillet 2003 à décembre 2006). Des informations obtenues à
12 EUROSTUDIA 3:2
Bukavu font état, par exemple, des moyens financiers et de communication mis à
la disposition des membres de cette société civile pour mener la campagne contre
l’ancien commandant de région militaire adjoint issu du RCD, Jules Mutebutsi, lors
des affrontements avec ses deux chefs hiérarchiques successifs au cours du premier
semestre 2004. De même, au niveau de Kinshasa, l’ambassade française, en étroite
collaboration avec les services de renseignement congolais, sous le contrôle du
parti du président Kabila, a, maintes fois, utilisé certains éléments 26 (qui œuvraient
au sein des institutions de la transition) de la société civile du Sud-Kivu pour
mener une campagne contre le RCD en l’accusant d’être le seul responsable du
blocage qui était observé dans la mise en application de l’Accord global et inclusif.
Faut-il rappeler que ce dernier est intervenu en décembre 2002 après l’échec de
l’Accord entre le PPRD 27 et le MLC 28 et visant à isoler politiquement le RCD et
l’UDPS 29 , et qui était bien l’œuvre de la France et de la Belgique (notamment
l’ancien ministre des affaires étrangères, Louis Michel) ? Les diplomates de ces
deux pays avaient, après l’échec des négociations de Sun City (Afrique du Sud) en
avril 2002, parrainé les négociations et la signature de cet Accord (dans une
chambre de l’hôtel « Les Cascades ») entre le MLC et le Gouvernement Kabila et
qui faisait de Jean-Pierre Bemba Gombo le Premier ministre de la Transition. Il a
fallu la ténacité et la persévérance du président sud-africain, Thabo Mbeki, et du
facilitateur, Sir Ketumule Masure, bien appuyés politiquement et
diplomatiquement par les Etats-Unis, pour mettre en échec ce plan franco-belge et
de faire revenir les acteurs congolais à la table des négociations dont le résultat sera
la signature en date du 17 décembre 2002 de l’Accord global et inclusif à Pretoria
(Afrique du Sud).
Pour bien mener sa « politique » dans la région des Grands Lacs africains, Paris
opère sur plusieurs fronts :
pour la réforme du secteur de la sécurité. Ces experts, envoyés par les États
membres de l’UE et dont le chef de mission est un général français, occupent des
positions clés auprès du cabinet du ministre de la défense, de l’état-major général,
de l’état-major des forces terrestres, de la Commission nationale du désarmement,
de la démobilisation et de l’insertion (Conader) et du Comité opérationnel conjoint.
e) des sources concordantes font toujours état d’appui continu (logistique militaire
et moyens financiers) aux groupes armés rwandais opérant sur le territoire
congolais (dans les deux Kivu) de la part de différents services de renseignement
français : à titre d’exemple, durant la seconde guerre (1998-2003), la DGSE
fournissait des armes aux Interahamwe et ex-FAR à partir du territoire tanzanien,
via le lac Tanganyika. En plus, la MONUC n’a aucun mandat de s’attaquer à ces
combattants hutus rwandais.
(Joseph Kabila et son parti) déjà choisi par les Occidentaux. C’est d’ailleurs suite
aux protestations contre l’élection frauduleuse au poste du gouverneur d’un
membre du parti présidentiel dans la province du Bas-Congo que l’armée est
intervenue brutalement en tuant 134 32 personnes parmi les manifestants au début
du mois de février 2007 ;
g) après ces élections gagnées par Joseph Kabila, mais au vu du fort rejet de ce
dernier par la population de l’ouest du Congo et notamment celle de la capitale
Kinshasa, Paris a tenté vainement 33 à plusieurs occasions de convaincre Jean-Pierre
Bemba et son parti (MLC) de rejoindre le gouvernement du premier ministre
Antoine Gizenga. En fait, à la suite des dernières élections présidentielles, le pays
s’est retrouvé divisé en deux : Joseph Kabila étant élu majoritairement dans l’est,
tandis que Jean-Pierre Bemba gagnait largement dans l’ouest. Et face à cette
nouvelle donne politique inquiétante, Paris estimait donc que l’intégration de Jean-
Pierre Bemba au sein du nouveau gouvernement serait un élément stabilisateur
pour le régime de Joseph Kabila, qui est très contesté dans l’ouest du pays en
général et en particulier dans la grande métropole congolaise Kinshasa ;
h) rappelons enfin que la France a toujours soutenu en RDC, tout comme ce fut le
cas au Rwanda entre 1990 et 1994, les régimes qui oppriment les droits
élémentaires des minorités ethniques. Or, dans les deux pays, cette politique a
conduit aux conflits armés et aussi au génocide rwandais en 1994. Soulignons aussi
que la France demeure jusqu’à ce jour le seul pays au monde où les anciens
dignitaires du régime rwandais (de feu président Habyarimana) responsable du
génocide de 1994 peuvent vivre en liberté sans être inquiétés par la justice
internationale, notamment le Tribunal international sur le Rwanda (TPIR) et qui
est basé à Arusha, Tanzanie.
En ce qui concerne l’Angola et le Zimbabwe, on peut retenir le fait que les intérêts
mafieux de la classe politique corrompue de ces deux pays expliquent en grande
partie leur implication dans le conflit congolais, et aussi la manipulation de
certains dirigeants congolais. Mais un élément historique important peut être
ajouté pour le cas de l’Angola : ce pays a été pendant plusieurs décennies (de 1975
jusqu’en 1996) victime des ingérences du régime Mobutu. En termes clairs, Mobutu
a soutenu politiquement et militairement l’UNITA de Jonas Savimbi contre le
MPLA pendant toute cette période. Au vu de ce passé récent fortement chargé, il
ne serait donc pas dans l’intérêt de l’Angola de favoriser l’émergence d’un
nouveau régime fort en RDC, d’où son soutien politique et militaire au régime très
faible de Joseph Kabila. Il est important de préciser ici que ce soutien de Luanda
vient d’être chèrement payé par la RDC, avec ce que l’on peut qualifier de « vente »
d’une partie du territoire de Kahemba, province du Bandundu, à l’Angola. En
effet, ce que l’on appelle maintenant « l’affaire Kahemba » est une occupation
illégale de 13 villages congolais dans ce territoire par l’armée angolaise au courant
du premier semestre de 2007, suivie de l’expulsion de la population congolaise qui
y habitait depuis la nuit de temps. Le pouvoir de Joseph Kabila, complètement
dépendant du parrain angolais, a approuvé cette occupation mais une commission
Rusamira — Géopolitique des Grands Lacs africains et syndrome de Fachoda 17
parlementaire 37 dépêchée sur place ainsi que la population locale contredisent les
thèses soutenues par les gouvernements de Luanda et de Kinshasa.
Troisièmement, l’Afrique du Sud est perçue dans certains milieux comme un pays
beaucoup plus intéressé à faire du business 38 qu’au règlement réel des conflits
armés en RDC. L’autre exemple qui est souvent cité est celui de l’implantation de
la compagnie de télécommunication Vodacom 39 à travers le Congo, avant même la
mise en place des institutions de transition et la réunification politique et
administrative du pays. Les mauvaises langues ne manquaient pas de dire que
l’Afrique du Sud cherchait avant tout à récupérer l’argent dépensé lors des
sessions du dialogue intercongolais organisées à Sun City (mars-avril 2002) et à
Pretoria (décembre 2002). La récusation de la médiation sud-africaine par les Forces
nouvelles dans le conflit ivoirien est aussi un autre exemple de cette perception qui
commence à se généraliser dans d’autres régions du continent africain. D’ailleurs
l’Union africaine (UA), sous la pression des chefs d’État de la Communauté des
États de l’Afrique de l’Ouest (CÉDEAO), a dû «décharger» officiellement le
président sud-africain, Thabo Mbeki, du rôle de médiateur dans la crise ivoirienne.
6. CONCLUSION
Notes
1 Étienne Rusamira, « Les mouvements de réfugiés en Afrique centrale et dans la région des Grands
Lacs : causes profondes et impacts dans les principaux pays d’origine », Migrations Société, vol. 14,
no 83, septembre-octobre 2002, pp. 41-62.
2 Étienne Rusamira/Robert Hazel,, “Dynamique des conflits dans la région des Grands Lacs
africains. Interférences entre la RDC et ses voisins”, L’Observatoire de l’Afrique centrale, n° 8, février
2001, pp. 19-25.
3 L’adjectif « muleliste » vient de Pierre Mulele, l’un des anciens ministres du Premier ministre
congolais Patrice Lumumba. Après l’assassinat de ce dernier, en 1961, Pierre Mulele sera à la base
de la formation d’un mouvement rebelle qui portera le nom de Rébellion muleliste.
4 Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda.
5 Ce pacte de paix signé le 4 août 1993 entre le président rwandais Juvénal Habyarimana, qui
venait d’en voter une autre pour les expulser vers le Burundi et le Rwanda.
10 Ex-FAR : ex-Forces armées rwandaises qui se font appeler actuellement les FDLR.
11 Gabriel Périès/David Servenay, Une guerre noire : enquête sur les origines du génocide rwandais
2005, p. 120.
13 Jessica Esther, « La géopolitique des Grands Lacs : du coq à... l’aigle », LETTRE OUVERTE, no. 31,
janvier-février 1998.
14 Ibid.
15 Voir l’agenda et les conclusions du dernier sommet de la Francophonie tenu à Ouagadougou et
http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/czaire.htm
18 Une campagne de l’Association Survie (2004) : Les dictateurs amis de la France!
19 Romeo Dallaire, J’ai serré la main du diable: la faillite de l’humanité au Rwanda, Montréal : Éditions
Complexes, 2006.
24 Cette arrestation a été faite en octobre 1997 et ces informations furent obtenues auprès des
Sud-Kivu et issus de la Société civile, et aussi « proches » des services de renseignement congolais, a
séjourné à Paris. Le voyage était organisé et payé par l’ambassade française de Kinshasa. De même,
les différentes rencontres tenues à Paris furent organisées par certains officiels de la direction
Afrique du Quai d’Orsay.
27 PPRD : Parti du peuple pour la reconstruction et le développement.
28 MLC : Mouvement de libération du Congo.
29 UDPS : Union pour la démocratie et le progrès social.
30 Fabien Terpan, « Le Conseil affaires générales et relations extérieures (Cagre) au premier
semestre 2005 », Défense nationale, octobre 2005, pp. 114-122. EUSec (European Security) est un projet
de l’Union européenne dans le cadre de la réforme du secteur de la sécurité en RDC. La France était
aussi impliquée dans un autre projet de ce genre nommé EUPI (European Police Integrated).
31 À l’époque des faits énumérés, c’est M. Georges Serre (ambassadeur de la France en RDC) qui
avait initié et supervisé l’exécution des opérations. Il a été remplacé en août 2006 et aussitôt muté
au Cameroun.
32 Voir Mediacongo.net du 8 février 2007 : « Événements de la province du Kongo Central », Bilan
34 Voir : http://www.dfid.gov.uk/countries/africa/rwanda.asp
35 Voir le mémorandum d’entente : http://www.dfid.gov.uk/pubs/files/rwanda-mou-2006.pdf
36 Patrick Girard, « Le retour du syndrome de Fachoda », op. cit.
37 Voir le rapport Kahemba sur le siteweb de Soft : http://www.lesoftonline.net/phil.php?id=1059
38 Cas de Grande commission mixte (coopération bilatérale) RDC-RSA dans laquelle les deux pays
ont signé 30 accords dans plusieurs domaines dont notamment le transport, l’énergie, les
hydrocarbures, la sécurité, la fonction publique, etc.
39 Cette compagnie de téléphonie mobile a commencé à opérer sur toute l’étendue de la RDC
quelques mois après la signature de l’Accord global inclusif en décembre 2002 à Pretoria, mais bien
avant la mise en place des institutions de la transition à partir de juillet 2003.