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ÉQUILIBRE HYDRIQUE, ELECTROLYTIQUE, ACIDO-

BASIQUE ET HOMEOSTASIE

INTRODUCTION

Dans l’organisme, l’eau est un constituant essentiel de nos cellules et du milieu


extracellulaire. Elle permet la réalisation des processus métaboliques de
l’organisme, ainsi que de nombreux échanges. L’eau constitue en moyenne
60% du poids corporel d’un être humain vivant. Ce poids varie d’une personne
à l’autre, et l’eau corporelle totale est fonction non seulement de la masse
corporelle et de l’âge, mais aussi du sexe et de la quantité relative de tissu
adipeux.

I. COMPARTIMENTS HYDRIQUES

L’eau constitue 60% en moyenne du poids corporel. Il varie selon l'âge, le sexe,
l’importance du tissu adipeux. Ainsi chez le nourrisson elle représente 65 à 73%
du poids. Ce poids diminue par la suite tout au long de la vie. L’eau ne
constituera que 45% environ du corps d’une personne âgée.

Homme 60%; Femme 50%; Obèse 50%; Maigre 70%

L’eau se répartit dans l’organisme en compartiment :

- Intracellulaire : l’eau à l’intérieur des cellules

- Extracellulaire : l’eau comblant le milieu hors des cellules, comportant :


le milieu intravasculaire (plasma) et

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- le milieu interstitiel (hors des vaisseaux et hors des cellules)

1. Compartiment extracellulaire

- Secteur vasculaire : plasma… 4% du poids corporel

- Secteur interstitiel : 16% : lymphe, Liquide céphalo-rachidien, l’humeur


aqueuse, l’humeur vitrée, les sérosités et les sécrétions gastro-
intestinales…

- La lymphe : 2%, draine une partie du liquide interstitiel par les vaisseaux
lymphatiques vers le secteur vasculaire par le canal thoracique

2. Compartiment intracellulaire

L’eau intracellulaire représente 40% du poids corporel;

Sa composition est un peu hétérogène d’un tissu à l’autre.

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Comprendre l’équilibre

- Etat d’une cellule normale

- La pompe Na.K.ATPase

- Cellule turgescente

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- Défaillance de la pompe

II. EQUILIBRE HYDRIQUE

Pour conserver l’hydratation de l’organisme, l’apport d’eau doit être égal à la


déperdition d’eau. La majeure partie de l’eau corporelle vient des liquides et
des aliments solides ingérés. L’eau produite dans l’organisme par le
métabolisme cellulaire est appelée eau métabolique ou eau d’oxydation.

Chez les personnes en bonne santé, l’osmolarité des liquides de l’organisme se


maintient à l’intérieur de limites très étroites. L’augmentation de l’osmolarité
du plasma déclenche la soif, qui incite à boire de l’eau et la libération de
l’hormone antidiurétique, qui provoque la réabsorption d’eau au niveau des
reins et l’excrétion d’urine concentrée. Inversement, la diminution de
l’osmolarité inhibe à la fois la soif et la libération d’hormone antidiurétique et
entraîne l’excrétion de grandes quantités d’urine diluée.

1. La régulation de l’apport hydrique

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Le mécanisme de la soif est encore mal connu. On pense qu’une augmentation
de l’osmolarité du plasma de l’ordre de 2 à 3% seulement cause l’état de
sécheresse de la cavité orale (Xérostomie) et stimule le centre de la soif localisé
dans l’hypothalamus.

Curieusement, la soif s’étanche presque aussitôt que nous commençons à boire


de l’eau, même si l’eau n’est pas encore absorbée dans le sang. En effet, la soif
s’atténue dès que la muqueuse de la bouche et de la gorge est humectée ; elle
se calme à mesure que les mécanorécepteurs de l’estomac et de l’intestin sont
activés et émettent des signaux de rétro-inhibition vers le centre de la soif.

2. Régulation de la déperdition hydrique

Certaines pertes d’eau sont inévitables. Ces pertes d’eau obligatoires sont une
des raisons pour lesquelles nous ne pouvons survivre longtemps sans boire.
Aussi efficaces soient-ils, les mécanismes rénaux ne peuvent compenser un
apport hydrique nul. Les pertes d’eau obligatoires comprennent la perte d’eau
par les poumons et la peau, les quantités d’eau qui accompagnent les résidus
alimentaires non digérés dans les matières fécales et une déperdition minimale
de 500 mL dans l’urine. Le volume hydrique de l’organisme est étroitement lié
à l’ion sodium, qui agit comme un puissant aimant qui attirerait l’eau.

3. Influence de l’hormone antidiurétique

La quantité d’eau réabsorbée dans les tubules rénaux collecteurs est


proportionnelle à la quantité d’hormone ADH libérée. Quand la concentration
d’hormone antidiurétique est faible, les tubules rénaux collecteurs laissent
passer la majeure partie de l’eau qui leur parvient. Il en résulte que l’urine est
diluée et que le volume des liquides de l’organisme diminue. Quand la
concentration d’ADH est élevée, les tubules rénaux collecteurs réabsorbent
presque toute l’eau filtrée.
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III.EQUILIBRE ELECTROLYTIQUE

Les électrolytes comprennent des sels, des acides et des bases, mais le terme
équilibre électrolytique désigne généralement l’équilibre des ions
inorganiques, issus des sels, dans l’organisme. Les sels sont des facteurs
importants dans la régulation des mouvements hydriques. De plus, ils
fournissent les minéraux essentiels à l’excitabilité, à l’activité sécrétoire et à la
perméabilité membranaire.

1. Rôle des ions sodium dans l’équilibre hydrique et électrolytique

L’ion sodium joue un rôle central dans l’équilibre hydrique et électrolytique en


particuliers dans l’homéostasie en générale. De fait, le maintien de l’équilibre
entre les gains et les pertes d’ions sodium est l’une des principales fonctions
des reins.

2. Régulation de l’équilibre des ions sodium

En dépit de l’importance cruciale des ions sodium, on n’a pas encore trouvé de
récepteurs qui leur soient spécifiquement sensible. La régulation de l’équilibre
de l’eau et des ions sodium est indissociablement liée à la pression artérielle et
au volume sanguin, et elle fait intervenir divers mécanismes nerveux et
hormonaux. Il n’y a pas de taux maximal de réabsorption du sodium, si bien
que presque tous les ions sodium dans le filtrat glomérulaire sont réabsorbés
chez les individus en bonne santé.

L’aldostérone est le principal facteur de la régulation rénale de la concentration


d’ions sodium dans le liquide extracellulaire.

3. Régulation de l’équilibre des ions potassium

L’ion potassium, le principal cation intracellulaire, est nécessaire au


fonctionnement des cellules nerveuses et musculaires ainsi qu’à plusieurs
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activités métaboliques essentielles. Pourtant, il peut être extrêmement nocif.
On évalue à 98% la proportion des ions potassium intracellulaires et à 2%
seulement celle des ions potassium extracellulaires. Parce que cette répartition
inégale des ions de part et d’autre de la membrane plasmique détermine le
potentiel de repos, la moindre variation de la concentration des ions potassium
dans le liquide extracellulaire a de profonds effets sur les neurones et sur les
fibres musculaires.

4. Régulation de l’équilibre des ions calcium et phosphate

Environ 99% du calcium présent dans l’organisme se trouve dans les os, sous
forme de sels de phosphate de calcium, et ce sont ces sels qui confèrent au
squelette sa résistance et rigidité. Le calcium ionique du liquide extracellulaire
est nécessaire à la coagulation, à la perméabilité membranaire et à l’activité
sécrétoire des cellules (exocytose). L’hypocalcémie accroît l’excitabilité et cause
de tétanos et l’hypercalcémie n’est pas moins dangereuse, car elle inhibe les
neurones et les cellules musculaires et peut engendrer des arythmies
cardiaques graves.

5. Régulation des anions

L’ion chlore est le principal anion qui accompagne l’ion sodium dans le liquide
extracellulaire et, comme celui-ci, il concourt au maintien de la pression
osmotique du sang.

IV. EQUILIBRE ACIDO-BASIQUE

Le pH optimal des divers liquides de l’organisme varie, mais de peu. Le pH du


sang artériel est normalement de 7,4 ; celui du sang veineux et du liquide
interstitiel, de 7,35 et celui liquide intracellulaire, de 7 en moyenne. Un pH du
sang artériel supérieur à 7,45 détermine l’alcalose ou alcalémie, tandis qu’un

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pH du sang artériel inférieur à 7,35 détermine l’acidose ou acidémie. Le pH
neutre se situe à 7.

1. Système tampons chimiques

Les acides sont des donneurs de protons (ils libèrent des ions H+). Les acides
forts, qui se dissocient que partiellement, et ils ont donc un effet minime sur le
pH.

Les bases sont des accepteurs de protons (elles captent des ions H+). Les bases
fortes sont celles qui se dissocient facilement dans l’eau et captent rapidement
les ions H+.

Les tampons chimiques sont des systèmes formés de une ou de deux molécules
qui préviennent les variations marquées du pH au moment de l’addition d’un
acide fort ou d’une base forte. Les trois tampons chimiques sont le système
tampons acide carbonique-bicarbonate, le système tampon phosphate
disodique-phosphate mono-sodique et le système tampon protéinate-
protéines.

2. Régulation respiratoire des ions H+

La régulation respiratoire de l’équilibre acidobasique constitue un système


tampon physiologique. Elle agit plus lentement que les tampons chimiques,
mais sa capacité tampon est deux fois plus grande que celle de tous les
tampons chimiques combinés. En effet, la capacité d’amortissement des
systèmes tampons chimiques est limitée quand les variations du pH sont trop
fortes, ils deviennent moins efficaces. Le système respiratoire débarrasse le
sang du CO2 tout en le ravitaillant en O2.

3. Mécanismes rénaux de l’équilibre acidobasique

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Les tampons chimiques se lient temporairement aux acides et aux bases en
excès, mais ils ne peuvent pas les éliminer de l’organisme. Et bien que les
poumons évacuent l’acide carbonique en éliminant le CO2 et l’eau, seuls les
reins peuvent débarrasser l’organisme des acides non volatils ( acide
sulfurique, acide phosphorique, acide urique, acide lactique et corps
cétoniques) et des bases non volatiles (glutamate, aspartate… etc.). Toutefois,
les métabolites acides l’emportent largement sur les métabolites basiques et il
en résulte une acidose appelée acidose métabolique.

V. HOMEOSTASIE (La régulation du milieu intérieur)

La communication entre les différentes parties de l’organisme est essentielle


au maintien de l’homéostasie. Le système nerveux et le système endocrinien
assurent la majorité des communications, respectivement au moyen d’influx
nerveux transmis par les nerfs et d’hormones transportées par le sang.

Quel que soit le facteur contrôlé (appelé variable), tous les mécanismes de
régulation comportent au moins trois éléments interdépendants :

- Le premier, le récepteur, est essentiellement un capteur dont le rôle


consiste à surveiller l’environnement et à réagit aux changements ou
stimulus, en envoyant des informations au second élément qui est le
centre de régulation

- Le centre de régulation qui fixe la valeur de référence (niveau où la


variable doit être maintenue), analyse les données qu’il reçoit et
détermine la réaction appropriée.

- Le troisième élément, l’effecteur, est le moyen grâce auquel le centre de


régulation met en œuvre la réponse au stimulus.

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Les éléments d’un mécanisme de régulation

VI. QUELQUES APPLICATIONS

1- La déshydratation

Plis de déshydrations à rechercher en pinçant doucement la peau,


en relâchant la peau déshydratée garde le pli sur 2 secondes ou
plus.

Causes : Diarrhées, Vomissements, Dièt prolongé…

2- L’hyperhydratation

- Apport excessif en eau « intoxication à l’eau »

- Insuffisance rénal
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- Œdème aigu du poumon…

3- Les Œdèmes

Résultent de l’extravasation d’eau qui s’accumule dans le tissu interstitiel sous


cutané… la peau est alors infiltrée par cette eau. Il peut être localisé ou
généralisé

L’inspection puis la pression « signe du Godet » permet de le reconnaitre. Il


peut être d’origine rénal, nutritionnel, hépatique et cardiaque

Par baisse du taux de protéines • Par Baisse de la natrémie


plasmatiques : baisse de la plasmatique : fuite d’eau des
pression oncotique, mouvement vaisseaus vers le secteur
d’eau hors des vaisseaux interstitiel (sang étant devenu
hypotonique)
Malnutrition, insuffisance • Insuffisance rénaale
hépatique, syndrome néphrotique

• Insuffisance cardiaque
Obstacle à l’écoulement sanguin : • Ascite
entrainant une stase sanguine
• OAP insuffisance cardiaque
Augmentation de la pression • OMI sur obstacle pelvien
hydrostatique avec fuite d’eau vers le
secteur interstitiel (pression (Cancer, grossesse…)
hydrostatique faible)

4- L’ionogramme sanguin et ses troubles

C’est le dosage de la concentration des ions dans le plasma (secteur vasculaire)

- Natrémie (Na+) : 135 à 145 mmol/L

• Hypernatrémie : sup à145 mmol/L

• Hyponatrémie : inf à 130 mmol/L

- Kaliémie (K+) : 3,5 à 5,5 mmol/L

- Calcémie (Ca2+)
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- Magnésémie (Mg2+)

- Phosphorémie (P-)

- Bicarbonates (HCO3-)

CONCLUSION

- La connaissance des compartiments hydriques est essentielle pour tout


acteur des soins.

- Les apports surtout parentéraux ont un impact direct sur la régulation du


volume de ces compartiments.

- Elle est mise à profit dans notre pratique quotidienne (perfusion,


transfusion, boissons….) dans le cadre des soins mais la moindre erreur
peut être fatale pour le patient (OAP en cas de surcharge hydrique ou de
troubles électrolytiques majeurs).

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