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On associe traditionnellement le travail à l’idée de "gagner sa vie".

Mais d’où vient cette


expression courante et que veut-elle réellement dire ? Quels sont les attentes à avoir de sa vie
professionnelle ? "Gagner sa vie " est une variante de "gagner sa croûte " ou de "gagner son
pain " qui renvoie directement au châtiment divin ou dieu dit a Adam de gagner son pain à la
sueur de son front. Celui-ci est depuis toujours le symbole d'un dur labeur. Cette expression
signifie donc que l'on gagne sa vie en travaillant durement. Mais elle a un double sens qui
pose le problème de la valeur même que l'on attribue à la vie.
1) Dignité
En effet le travail définit l'homme comme celui qui refuse le donné extérieur. L’homme à
l'inverse de l'animal, préfère avoir à inventer et a réaliser un monde différent de celui qui lui
est donné. L'homme refuse ainsi également le donné naturel intérieur. En plus de nier le
donné naturel extérieur en travaillant, l'homme se nie lui-même en refusant de s'abandonner
aux besoins naturelles pendant le temps de travail : il s'impose de ne pas boire, manger, ni
dormir ; ce qui lui impose un rythme auquel il obéit hors du temps de travail, premier pas vers
l'autonomie. En effet l'homme se contraint et contraint son environnement en permanence ce
qui lui donne une supériorité sur l'animal. Le travail permet de façonner la nature pour en
faire un monde humain. Le travail est un élément fondamental de la culture. Selon Marx, c'est
par là que l'homme se distingue de l'animal.

1- Travailler pour subvenir à ses besoins


Parler du travail comme étant ce qui permet de gagner sa vie apparaît en premier lieu comme
du bon sens. Nous travaillons pour nous nourrir, pour acheter des vêtements et aussi pour se
soigner. Le travail ici est une activité humaine ayant pour but de répondre à un besoin vital de
l'homme. C’est ce qui nous pousse tous au travail.
1) L'argent
Le travail nous apporte l'argent qui nous nourrit mais pas seulement. Si les horaires de travail
permettent d'aménager du temps pour soi, l'argent ainsi gagné permet ainsi d'assouvir des
désirs nécessaires a l'épanouissement de chacun. Cependant, cet aménagement de temps,
l'accès aux vacances, sont rarement suffisants, la plupart du temps ce sont ceux qui ont un
travail confortable qui y ont le plus accès.
La motivation première à gagner de l’argent serait d'ordre psychologique et pulsionnel. ... Les
richesses accumulées nous permettent de dilater le temps et nous apparaissent – à l'instar d'un
père ou d'un dieu – comme une protection, quand le malheur découle en grande partie de
l'absence de protection
1. le développement de l’industrie et du mercantilisme font que le superflu devient nécessaire.
C’est ce que disait déjà Montesquieu dans L’Esprit des lois au XVIII: « c’est la nature du
commerce de rendre les choses superflues utiles, et les utiles nécessaires », mais on peut
même dire que le superflu finit même par rendre superflu le nécessaire.

2. Les besoins de l’homme correspondent à ce qui lui est utile ( et pas seulement à ce qui lui
est vital) , au sens de l’utile propre, défini par Spinoza, comme ce qui « s’accorde avec notre
nature ». Or nous sommes par nature des êtres pensants, des êtres culturels et des techniciens.
Donc en ce sens, ce que nous appelions désirs pourraient être qualifiés de « besoins
ontologiques » : le désir correspondant à un effort pour combler un manque à être (Platon), à
la recherche d’un absolu pouvant nous combler et nous redonner un sentiment de plénitude
perdue. Absolu que l’on peut placer, au risque d’être « sur la piste du mauvais infini » selon
Hegel ou dans « la bêtise des passions » selon Nietzsche ou encore au pied de l’échelle des
Beautés de Platon, dans l’argent ou les biens matériels que nous permet d’acquérir le travail.
On peut de plus trouver dans le travail, un exercice de la pensée, de l’intelligence qui
correspond à ce qui nous est nécessaire en tant qu’être pensant. Nos besoins vitaux ne sont
que la base de la pyramide de nos besoins selon Maslow : Besoins physiologiques (manger,
boire, dormir, respirer…) Sécurité (du corps, de l’emploi, de la santé, de la propriété…)
Besoins sociaux (amour, amitié, appartenance, intimité) Accomplissement personnel (morale,
créativité, résolution des problèmes…) Estime (confiance, respect des autres et par les autres,
estime personnelle). Et dans le travail, on peut trouver une satisfaction des autres besoins, on
peut penser à l’estime de soi que peut donner la réussite d’un ouvrage, l’exercice d’un talent,
d’un savoir-faire.

3. Et quand cette estime de soi n’est pas possible, parce qu’il y a aliénation du travail, c’est-à-
dire suppression de la dimension d’œuvre et du savoir-faire, il ne reste plus que le labeur. Et
comme l’ouvrier est bien souvent aussi exploité, il peut à peine satisfaire à ses besoins. On
peut ici parler de l’introduction des machines et de l’organisation scientifique du travail. III.
Si on entend par « besoin » ce qui nous manque douloureusement et impérieusement ou ce qui
nous est utile, on peut considérer que nos désirs correspondent à un besoin ontologique. (On
cherche à combler un manque à être dans la reconnaissance et l’existence pour les autres et
devant soi dans la matière à travers nos œuvre s et productions) OU selon la pyramide de
Maslow que s’accomplir, s’estimer, d’appartenance, de sécurité et de survivre sont des
besoins certes différents, hiérarchisés mais tous des besoins, alors on ne travaille que pour
subvenir à nos besoins ( simplement ils ne se réduisent pas aux besoins vitaux) SAUF :

-s’ il y a aliénation, on ne travaille alors que pour survivre (Marx) :

– si comme le soutient Nietzsche dans Le Gai Savoir (I,42), « Chercher un travail pour le
gain, c’est maintenant un souci commun à presque tous les habitants des pays de civilisation ;
le travail leur est un moyen, il a cessé d’être un but en lui-même : aussi sont-ils peu difficiles
dans leur choix pourvu qu’ils aient gros bénéfice. »

– si nous sommes dans une société de travailleurs-consommateurs

2- Travailler peremt de sépanouir et de développe la personne qu’on est d’un point de


vue de conscience et de pensée
1) Mais l’homme se caractérise aussi par sa capacité à raisonner. Il a des aspirations plus
haute que simplement se nourrir. Il pense, invente et travail sur des projets qui peuvent
changer son quotidien. Le travail ici permet à l’homme de mettre en valeur sa pensée et ses
facultés morales, il faut donc voir aussi le travail comme activité développant les facultés
propres à l'homme. Et heureux sera celui qui travail pour nourrir sa famille et qui y trouve un
moyen d’épanouissement personnel et social ! Lorsqu'il y a technique, production d'une
œuvre, le travail permet de s'affirmer comme homme et individu (dialectique du maître et de
l'esclave de Hegel). En travaillant, l'homme se fait homme et s'affirme pour lui et pour les
autres (reconnaissance sociale).
2) Vie sociale
 Bien souvent le travail apporte également une vie sociale, apportant ainsi
communication, échanges et également un statut tout ceci est nécessaire. Être apprécié, envié,
être sympathisant, ou antipathique sont des états qui apportent à tous de la motivation pour
poursuivre sa vie.
 ... l’argent crée un lien extrêmement fort entre les membres d’une même sphère
économique ; précisément parce qu’il ne peut pas être consommé immédiatement, il
renvoie aux autres individus, dont on ne peut obtenir contre lui des biens de
consommation proprement dits." (george simmel)

3) Raison de vivre
Parce-que le travail est une activité qui produit une œuvre qui donne une raison à être réalisé.
Imaginer, raisonner, évoquer se qui est absent et tout relier pour créer s'accordent dans
l'invention d'une forme. concevoir ce qu'on ne voit pas valorise l(homme, ce qui est nécessaire
aux besoins qu'ont les hommes de se différencier de l'animal. un artiste, par exemple, ne peut
s'empêcher d'imaginer et de créer de nouvelles choses. la satisfaction d'un ouvrier maçon, d'un
artisan ou même d'un architecte devant une réalisation crée et/ou réalisée par lui-même est
immense et nécessaire. L’homme veut toujours aller plus loin ce qui lui permet donc de se
développé lui-même
4) Conscience de soi
Le travail permet la conscience de soi, quiet la permet de s'extérioriser. L’homme accède à
lui-même et à la liberté en travaillant. En s'imposant un rythme à lui-même c'est l'homme qui
se libère : la liberté ne se donne pas, elle se prend elle se conquère, en formant la volonté et "
la mystique exige la mécanique " selon Bergson.
5) Un travail parfois agréable
Il faut également choisir son travail pour que celui-ci nous permette de gagner notre vie, faire
un métier qui nous apporte du plaisir devient alors un gain lui-même car il nous apporte un
nouvel horizon, une ouverture d'esprit sur le monde, ou notre société, la création et la
réalisation manuelle est aussi très enrichissante (à creuser, s'efforcer d'aligner le travail sur les
loisirs)

3- Gagner sa vie au sens littérale du mot (ex pays en guerre)


En temps de guerre nous voyons mal les combattants adverse tenter de perdre la vie, sachant
que c’est un enfer sur terre. Malgré que ce soit le cas pour certains cas minoritaire, on
appellerai pas ça une guerre si personne ne se battait pour ne pas mourir

Mais le travail est une activité rémunérée, dont le but premier est de produire une richesse.
L’expression "gagner sa vie" comprise comme "la vie se mérite" met un prix sur la valeur de
celle-ci. Vu en ce sens le travail serait un outil faisant de la vie une simple marchandise. Le
monde du travail contemporain avec son lot de stress, d’objectifs, de dérives et la flexibilité
qu’il impose à l’homme au nom du profit, découle très largement de cette logique. C’est
perdre son temps à essayer de gagner sa vie. Or, la vie n'a pas de prix, c’est un don et elle ne
peut et ne doit pas se comprendre comme une
Conclusion
Le travail a de multiples facettes qui se multiplient encore selon certaines situations. C’est
pourquoi cette question ne comprend pas vraiment de réponse. Le travail apporte forcément
quelque chose dans la vie de tous, mais ces gains ne sont pas équitables. Mais le gain
minimum est déjà tout simplement la survie du corps.
Conclusion : si le travail ne se réduit pas à un gagne-pain, s'il y a en lui technique et œuvre, il
peut être un gain pour l'homme. Mais il faut que le travail reste un travail, un moyen de
gagner sa vie et non une fin en soi et un moyen de pouvoir s'affirmer pour ensuite pouvoir se
réaliser en tant qu'homme et individu. Gagner sa vie, ce n'est pas encore la réussir.

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