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L'équilibre hydrique, électrolytique et acido-basique

I. Les liquides organiques


1) Le poids hydrique de l'organisme
Représente ≈ 40 L d'eau, c'est à dire, pour un adulte, 50 % du poids
du corps. Ce poids hydrique reste toujours le même, mais son
pourcentage du poids du corps varie en fonction de l'âge de la vie :
bébé 73 % et personne âgée 45 % (car ossature de plus en lourde).

2) Les compartiments hydriques


Les 2/3 du volume appartiennent aux compartiments intracellulaire
(≈ 25 L d'eau dans le cytosol pour un adulte). Le tiers du volume
restant est dans le compartiment extra-cellulaire. Dans ce
compartiment on trouve le milieu intravasculaire (plasma ≈ 3 L), le
liquide interstitiel, la lymphe et le liquide céphalo-rachidien (≈ 12 L).

3) La composition des liquides organiques


Composés d'électrolytes (éléments ionisables) :
− Des sels inorganiques
− Des acides gras
− Certaines protéines
Et de substances non-électrolytiques :
− Sucre
− Lipide
− Urée
− Créatinine
Le milieu extra-cellulaire est riche en sodium et en chlore alors que
le milieu intracellulaire est riche en potassium et un phosphore.

4) Echanges entre ces 2 compartiments


Les échanges entre le plasma et le liquide interstitiel sont dus à la
pression hydrostatique (graduant de pression) et les échanges entre le
liquide interstitiel et le plasma sont dus à la pression osmotique
(graduant de concentration en soluté). Les modifications du travail
cellulaire sont rapidement compensées par les échanges entre ces 2
compartiments. C'est l'homéostasie.

II. L'équilibre hydrique


Pour conserver notre hydratation, les pertes en eau doivent être égales
aux gains.
• L'apport hydrique, pour un adulte de poids moyen doit être de
≈2,5 L par jour. Cette apport se retrouve sous 3 formes :
liquides ingérés (60 %), l'eau contenue dans les aliments (30
%) et l'eau produite par le métabolisme.
• La déperdition hydrique emprunte plusieurs voies :
évaporation par les poumons dans l'air expiré (28 %), la
transpiration (8 %), les matières fécales (4 %) et par les reins
dans l'urine (60 %). Certaines pertes en eau sont inévitables,
comme celles citées ci-dessus. En plus de ces pertes
obligatoires, l'alimentation et l'ingestion d'eau vont influés sur
la concentration et le volume de l'urine. Il faut 30 min aux
reins pour évacuer un excès d'eau et la diurèse est maximum
1h après l'ingestion d'eau et elle est minimum 3h plus tard.
1) Régulation de l'apport et de la déperdition hydrique
L'augmentation de la concentration du plasma en soluté déclenche
la sensation de soif et la libération de l'hormone antidiurétique (ADH),
ce qui a pour conséquence la réabsorption de l'eau par les reins =
urine concentrée. Alors qu'à l'inverse, la diminution de la concentration
de soluté dans le plasma inhibe la soif, stoppe la sécrétion d'ADH, ce
qui entraîne l'excrétion d'eau par les reins, donc l'émission d'une
grande quantité d'urine = urine diluée.

2) Les déséquilibres hydriques


a) La déshydratation
Les causes : hémorragies, brûlures graves, vomissements,
diarrhées, diabète et l'utilisation excessive de diurétique.
Les signes : aspect cotonneux de la muqueuse buccale, sensation
de soif, sécheresse et rougeur de la peau, fièvre et confusion
mentale, délire.
Cette perte se fait au détriment du liquide extra-cellulaire, dans
un premier temps, et ce sont les cellules qui vont perdre leur
eau pour conserver la même osmolarité au liquide interstitiel,
dans un deuxième temps.
b) L'hydratation hypotonique
Les causes : une insuffisance rénale ou l'absorption excessive
d'une grande quantité d'eau.
Les signes : une hyponatrémie (concentration trop basse de
sodium dans le sang). Cette dilution exagérée de sodium dans le
liquide interstitiel va, par osmose, faire pénétrer l'eau dans les
cellules, qui vont gonfler. Il est urgent de procéder à l'injection
d'une solution saline hypertonique (très concentrée) afin
d'extraire l'eau des cellules, et inverser ainsi le gradient
osmotique, sous peine de nausées, vomissements, crampes
musculaires, œdème cérébrale, désorientation, convulsions,
coma, mort.
c) L'œdème
C'est une accumulation atypique de liquide dans l'espace
interstitiel.
Les causes : augmentation de la pression hydrostatique, de la
perméabilité capillaire (réactions inflammatoires), insuffisance de
retour de liquide dans la circulation sanguine (maladies
hépatiques) ou l'obstruction des canaux lymphatiques par une
tumeur ou par une radiothérapies curatives.
Les troubles causés par l'œdème : l'hypoxie (manque d'oxygène),
baisse du volume circulant (diminution de la pression artérielle).

III. L'équilibre électrolytique


Il désigne généralement l'équilibre des ions inorganiques dans
l'organisme et on va s'intéresser principalement à 4 d'entre eux :
sodium, calcium, potassium, magnésium.
Les apports en sels minéraux se font par l'eau et l'alimentation, alors
que les pertes se font par le biais de la transpiration, la matière fécale
et l'urine.

1) Le rôle des ions sodium dans cet équilibre


L'équilibration entre gains et pertes de sodium est la principale
fonction des reins. Le sodium représente 90 à 95 % des solutés
présents dans l'espace extra-cellulaire. C'est le seul ion à exercer
une pression osmotique notable. Il ne traverse pas facilement la
membrane cellulaire et sa concentration dans le liquide extra-
cellulaire reste stable grâce à de constants et rapides réajustements
du volume d'eau.
La concentration plasmatique de sodium (située entre 135 et 145
mmol/L) se répercute sur le volume d'eau plasmatique et la
pression artérielle, mais aussi sue le volume hydrique des autres
compartiments.
Ex : sécrétion gastrique, intestinale, pancréatique, la bile et
la salive représentent ≈ 8 L par jour de liquide salé
déverser dans le tube digestif et presque complètement
réabsorbé.

2) Régulation de l'équilibre en Na+


Liée à la pression artérielle, au volume sanguin, et fait intervenir
différents mécanismes nerveux et hormonaux.
a) L'effet régulateur de l'aldostérone
Une baisse de la concentration plasmatique de sodium et une
augmentation de la concentration de potassium dans le sang
entraîne une stimulation de la glande cortico-surrénale, et
provoque ainsi la libération d'aldostérone dans le sang. Ce qui
entraîne une augmentation de la réabsorption du sodium et une
évacuation du potassium et un retour à une concentration de
sodium et de potassium normale.
b) Les barorécepteurs du système cardio-vasculaire
Quand la pression artérielle augmente, les barorécepteurs
cardiaques informent l'hypothalamus qui envoie aux reins un
ordre chimique dont la conséquence est d'augmenter le débit de
filtration de l'eau et du sodium, et ainsi, l'urèse augmente, le
volume circulant diminue et la pression artérielle baisse.
c) L'hormone antidiurétique (ADH)
Les osmorécepteurs de l'hypothalamus analysent la
concentration des solutés du liquide extra-cellulaire. Si la
concentration en sodium est élevée, cela implique que le volume
circulant a baissé. Ces récepteurs stimulent la neurohypophyse
qui déclenche la sécrétion de l'ADH. Le rein réagit en réabsorbant
presque toute l'eau qui lui parvient. Donc, les urines vont être
très concentrées mais le volume circulant augmente et la
concentration de sodium diminue.
d) Le facteur natiurétique auriculaire
C'est une hormone libérées par certaines cellules des oreillettes
quand une augmentation de la pression artérielle les étire. Cette
hormone va inhiber tous les phénomènes qui favorisent la
vasoconstriction (artère qui diminue son volume) ainsi que la
rétention de l'eau et du sodium. Ceux-ci vont être éliminés en
grande quantité, et , le volume circulant diminuant, la pression
artérielle baisse. Si la pression artérielle diminue, les cellules des
oreillettes ne sont plus étirées et la sécrétion de l'hormone
s'arrête.
e) Influence d'autres hormones
• Une des hormones sexuelles féminines : les œstrogènes. Car
la structure chimique est presque identique à celle de
l'aldostérone. en grande quantité, elle favorise la rétention
d'eau et de sodium.
• Les glucocorticoïdes (CORTISOL) : en concentration élevée
favorisent la rétention et peuvent provoquer des œdèmes.

3) La régulation de l'équilibre en potassium


C'est la cation intracellulaire le plus important. Il est nécessaire
au fonctionnement des cellules nerveuses, musculaires ainsi qu'à la
synthèse des protéines. En surdosage, il est très toxique.
Une augmentation de la concentration de potassium dans le
compartiment extra-cellulaire va induire une excitabilité des
cellules musculaires = contraction.
Par contre, la baisse de la concentration de potassium dans le milieu
extra-cellulaire va entraîner une baisse de l'excitabilité et va donc
provoquer une paralysie.
L'acidose (entrée des ions hydrogène dans la cellule) va provoqué la
sortie des ions potassium. Le potassium est donc étroitement lié
aux variation de pH des liquides organiques.
a) La teneur en K+ des tubules rénaux
Un régime riche en potassium va augmenter la concentration en
potassium dans le liquide extra-cellulaire et va amener les cellule
rénale à sécréter du potassium afin de favoriser l'élimination de
ces ions, et inversement.
b) L'aldostérone
Le rein sécrète un ion potassium à chaque fois qu'il réabsorbe un
ion sodium. La moindre augmentation de la concentration de
potassium dans le liquide extra-cellulaire, stimule la libération
d'aldostérone, laquelle va stimuler la réabsorption du sodium et
donc l'élimination du potassium. L'hyperkaliémie est foudroyante
et mortelle et inversement, une tumeur de la glande cortico-
surrénale provoquant la libération de quantité importante
d'aldostérone va provoquer une hypokaliémie pouvant aller
jusqu'à la paralysie.
c) Le pH extra-cellulaire
Quand le pH sanguin baisse (acidose), la sécrétion des ions
hydrogènes s'accélère et celle des ions potassium ralentie.

4) La régulation de l'ion Ca2+


99 % du calcium de l'organisme est dans les os et donne à l'os sa
rigidité. Le calcium extra-cellulaire sert à la coagulation, à la
perméabilité membranaire, à l'activité sécrétoire des cellules et
enfin, il est nécessaire à l'excitabilité musculaire. Une hypocalcémie
va augmenter l'excitabilité et va provoquer le tétanos, alors que
l'hypercalcémie va baisser l'excitabilité et peut engendrer des
arythmies cardiaques graves.
C'est l'ion le plus précisément dosé de l'organisme et il l'est par 2
hormones :
a) La parathormone (PTH)
Une hypocalcémie provoque la stimulation des glandes
parathyroïdes qui libèrent du PTH dans le sang. Ce PTH agit sur
les os en augmentant l'activité des osthéoclastes et en libérant
du calcium, sur les intestins en réabsorbant le calcium
alimentaire et sur les reins en activant la synthèse de vitamine D
et en augmentant la réabsorption du calcium. Le fait que la
concentration de calcium dans le sang augmente provoque
l'inhibition de la libération de PTH.
b) La calcitonine
Antagoniste de la PTH, c'est à dire qu'un taux élevé de calcium va
stimuler la thyroïde, va produire la calcitonine et ainsi inhiber la
libération de calcium par les os et la réabsorption du calcium au
niveau de l'intestin et des reins.

5) Régulation de l'équilibre en ion magnésium


Il active les enzymes nécessaires au métabolisme des sucres et
des protéines.
50 % du magnésium est dans le squelette et les 50 % restant sont
dans le cœur, les muscles et le foie. Il est probable que
l'augmentation de la concentration d'aldostérone dans le sang
favorise l'excrétion de magnésium par le rein.

6) Régulation de l'équilibre des anions


L'ion chlorure accompagne les mouvements de l'ion sodium. La
plupart des autres anions, comme les sulfates (SO42-) et les nitrates
(NO3-), ont un taux maximum de réabsorption prédéfini. Quand la
concentration des ces ions est trop importante, l'excès est éliminé
par le rein dans les urines.

IV. L'équilibre acido-basique


1) Définitions
Acide : substance qui libère les ions hydrogène. Les acides sont des
donneurs de protons.
Base : substance qui accepte les protons, donc les ions hydrogènes.
Les hydroxyles deviennent des ions hydroxyles.
Ex : NaOH (soude) et HCl (acide chlorhydrique)
HCl + NaOH → NaCl + H2O
Donc : acide + base → sel + eau
C'est la neutralisation car l'acidité de la solution finale est moindre
que l'acide de départ.
Le pH : concentration acide-base, c'est à dire que plus la
concentration en ion hydrogène est élevé, plus la solution est acide.
A l'inverse, plus la concentration en ions hydroxyles est élevée, plus
la solution est basique (ou alcaline).
L'échelle de pH va de 0 à 14 : quand le pH d'une solution est 0, elle
ne contient que des ions hydrogènes. Et quand le pH d'une solution
est 14, elle ne contient que des ions hydroxyles.

2) Les tampons
L'équilibre acido-basique de l'organisme est réglé par les reins ,
les poumons et par des substances chimiques protéiques appelées
tampons. Dès que le pH d'une solution monte, les tampons libèrent
des ions hydrogènes qui se lient aux éléments de la solution pour
les neutraliser, et ainsi le pH redescend.
Ex : pH du sang artériel = 7,4
du sang veineux et du liquide interstitiel = 7,35
du cytosol = 7
Si le pH du sang artériel > 7,45 = alcalose.
Si le pH du sang artériel < 7,35 = acidose.
Les principales sources d'acides de l'organisme sont :
− Dans l'alimentation (acide citrique dans les fruits et acide
acétique dans le vinaigre).
− La dégradation du glucose = acide lactique.
− La dégradation incomplète des graisses qui donne des
corps cétoniques.
− La dégradation des protéines : acides phosphoriques.

3) La régulation respiratoire du pH
Les système respiratoire débarrasse la sang du gaz carbonique
tout en le rechargeant en dioxygène. Le dioxydes de carbone de lie
à l'hémoglobine des globules rouges et il est convertit en ions
bicarbonates
Ex : CO2 + H2O → H2CO3 (acide carbonique) → H+ + HCO3-
L'augmentation d'une des substances entraîne la réaction chimiques
dans l'autre sens. Cette régulation agit plus lentement que les
tampons chimiques. La rétention de CO2 cause l'acidose respiratoire
alors que l'hyperventilation peut provoquer l'alcalose respiratoire.
4) Les mécanismes rénaux
Si le poumon se charge d'éliminer l'acide carbonique, seuls les
reins peuvent éliminer les autres acides : acide phosphorique : les
corps cétoniques et l'acide urique.
L'acidose résultant de l'accumulation des ces acides est l'acidose
métabolique. Et de même, le défaut d'acide réalisera l'alcalose
métabolique.

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