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a) Entre le verbe et les pronoms conjoints qui le suivent et qui forment avec lui un seul groupe phonétique.
1° Pronom personnel conjoint sujet, ainsi que ce et on :
Dit-il. Dit-on. Est-ce vrai ? Peut-être irai-je le voir.
S’il y a un t final analogique (§ 796, e, N. B.) , il se place lui-même entre traits d’union : Répliqua-t-il. Chante-t-elle ? Peut-être va-t-on le
voir. Vainc-t-il ? Convainc-t-elle ? — S’il faut aller à la ligne à cet endroit, il convient de respecter la syllabe et de couper ira- / t-il .
2° Pronom personnel conjoint complément d’un impératif non négatif :
Crois-moi. Dites-lui de venir me voir. Prends-le avec précaution. Prends-en deux. Soyez-en sûr. Allons-y. — De même avec plusieurs
pronoms : Dites-le-moi. Allez-vous-en. — Rends-nous-les (Hugo, Lég., LII). [Cf. § 681, b, 1°.] — Tiens-le-toi pour dit (Gide, Faux-monn., p.
463).
Lorsque l’impératif est suivi d’un infinitif, il faut prendre garde au fait que le pronom peut être rattaché à l’infinitif, ce que l’on voit en
comparant avec le tour non impératif :
Il le fait passer avant lui → Fais- le passer avant toi . — Laissons- nous rêver . — Mais : Laissons nous guider .
Il me le fait lire → Fais- le-moi lire . — Mais : Il vient me le raconter → Viens | me le raconter .
Mais cela n’a rien de contraignant (« une fois sur deux », pour le Trésor , art. gris ) : Selon que les nuages étaient blanc gris o u blanc
blanc (Giraudoux, Siegfried et le Limousin, L. P., p. 151) . — Jument bai brun (Ac. 1932, art. bai ). — Chevaux bai châtain (Ac. 2001, ib. ) —
Cheveux châtain roux (Petit Rob., art. auburn ). — Yeux bleu vert (Rob., art. bleu ). — Carreaux vert jaune (Pieyre de Mandiargues, Marge, p.
211). — De couleur violet pourpre (Grand Lar. langue, art. violine ).
Dans les autres adjectifs de couleur composés, rouge vif, bleu nuit, gris de lin , etc., le trait d’union est superflu. Pourtant, l’Ac. 1932-1935
écrit étoffe gris-de-lin art. gris , mais ruban gris de lin art. lin ; étoffe gris de lin (2000, ib. ).
d) On trouve aussi le trait d’union à la place de et ou d’une préposition. R3
Il explora en 1887-1889 la boucle du Niger (Barthes, dans Tel quel, automne 1971, p. 89) [= pendant les années allant de 1887 à 1889] .
— En particulier, au lieu de par ou de la barre oblique : À huit cents kilomètres-heure et à trois mille cinq cent trente tours-minute , je perds
mon altitude (S. Exup., Pilote de guerre, p. 107). — Les voitures passent à près de cent kilomètres-heure (Duhamel, Problèmes de civilisation,
p. 173). — Il aborda le sol à une vitesse de 14 mètres-secondes [sic ] (Kessel, Mermoz, p. 229). — Cet usage est critiqué par l’Association
française de normalisation (dans le Journal officiel de la République fr., 10 oct. 1951). Mais les écrits non techniques sont peu sensibles à cette
critique.
D’une manière générale, dans les constructions nom + nom complément juxtaposé, il y a beaucoup d’hésitation et aussi d’arbitraire : cf. §
179, c .
A
Colette , Képi, p. 73 ; Beauvoir , Belles images, I ; Vailland, Beau Masque, I, 1 ; Cayrol, Froid du soleil, p. 123 ; Sabatier, Trois sucettes à la
menthe, p. 9 ; J. Roy, Saison des za, p. 107.
R1
Autre cas : Jusqu’à dix-onze heures (Willy et Colette) = jusqu’à dix ou onze heures ; mais le trait d’union n’est pas la seule présentation de
ces formules : cf. § 602, b .
R2
Les ex. de Cl. Simon et de Gide ne respectent pas l’invariabilité qui est de règle dans ce cas : cf. § 555, a, 1°.
R3
Dans cet emploi, le trait d’union est aujourd’hui concurrencé par la barre oblique (§ 136) .