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ETUDE DE TEXTE
Grammaire de texte.
Style.
EXRAIT 1 Dès notre arrivée nous grimpâmes sur une vaste estrade couverte de nattes. Après avoir payé
Le passé simple : action achevée
soixante-quinze centimes à la caissière nous commençâmes notre déshabillage dans un tumulte de voix aiguës,
un va-et-vient continu de femmes à moitié habillées, déballant de leurs énormes baluchons des caftans et des
Mots en italique : origine arabe, indice d’une culture
mansourias, des chemises et des pantalons, des haïks à glands de soie d'une éblouissante blancheur. Toutes ces
Enumération d’action + gradation des caractérisants
femmes parlaient fort, gesticulaient avec passion, poussaient des hurlements inexplicables et injustifiés. Je
retirai mes vêtements et je restai tout bête, les mains sur le ventre, devant ma mère lancée dans une explication
Imparfaits descriptifs
avec une amie de rencontre. Il y avait bien d'autres enfants, mais ils paraissaient à leur aise, couraient entre les
Une énumération
cuisses humides, les mamelles pendantes, les montagnes de baluchons, fiers de montrer leurs ventres
Sentiment de solitude
ballonnés(…). Moi, je me sentais plus seul que jamais. J'étais de plus en plus persuadé que c'était bel et bien
Métaphore à effet hyperbolique
l'Enfer. Dans les salles chaudes, l'atmosphère de vapeur, les personnages de cauchemar qui s'y agitaient, la
Sensation de chaleur et sentiment de peur
température, finirent par m'anéantir. Je m'assis dans un coin, tremblant de fièvre et de peur. Je me demandais
Phrase interrogative indirecte
ce que pouvaient bien faire toutes ces femmes qui tournoyaient partout, couraient dans tous les sens,
traînant de grands seaux de bois débordants d'eau bouillante qui m'éclaboussait au passage. Ne venaient-elles
Heureusement pour moi, ces séances de bain étaient assez rares. Ma mère ne voulait point
Imparfait du commentaire
s'embarrasser de l'enfant empoté et maladroit que j'étais. Pendant son absence, j'étais livré à mes timides
fantaisies. Je courais pieds nus dans le derb, imitant le pas cadencé des chevaux, je hennissais fièrement,
Une métaphore
envoyais des ruades. Parfois, je vidais simplement ma Boîte à Merveilles par terre et j'inventoriais mes trésors.
Sens visuel, olfactif, gustatif, tactile, auditif
Un simple bouton de porcelaine me mettait les sens en extase.
EXRAIT 6 Ma mère oublia que Rahma n'était qu'une pouilleuse, une mendiante d’entre les
Tout (sans « e » = adv.= entièrement/totalement
Ces mots font partie du registre
mendiantes. Tout émue, elle se précipita au premier étage en criant : sarcastique.
Phrases exclamatives+répétition + terme affectif+ l’hyperbole =
exprimer l’émotion forte et sincère de L. Zoubda L Zoubida les a prononcés à l’encontre
- Ma sœur ! Ma pauvre sœur ! Que t'est-il arrivé ? de sa voisine Rahma lors de la dispute
au patio à cause de la lessive.
- Nous pouvons peut-être te venir-en aide. Cesse de pleurer, tu nous déchires le cœur.
Pourquoi Rahma a tardé à informer les femmes ? Elle pleurait.
Toutes les femmes entourèrent Rahma la malheureuse. Elle réussit enfin à les renseigner : Zineb
Pourquoi Rahma est-elle malheureuse ? Elle a perdu sa fille dans la foule
avait disparu, perdue dans la foule. En vain, sa mère avait essayé de la retrouver dans les petites rues
Gradation
latérales, Zineb s'était volatilisée, le sol l'avait engloutie et il n'en restait pas la moindre trace.
Discours indirect libre : ce sont les explications De Rahma sans verbe introducteur.
La nouvelle de cette disparition se propagea instantanément dans le quartier. Des femmes inconnues
traversèrent les terrasses pour venir prendre part à la douleur de Rahma et l'exhorter à la patience. Tout
le monde se mit à pleurer bruyamment. Chacune des assistantes gémissait, se lamentait, se rappelait
Champ lexical de la
les moments particulièrement pénibles de sa vie, s'attendrissait sur son propre sort. souffrance
Je m'étais mêlé au groupe des pleureuses et j'éclatai en sanglots. Personne ne s'occupait de moi. Je n'aimais
Sentiments de l’enfant à l’égard de Zineb.
pas Zineb, sa disparition me réjouissait plutôt, je pleurais pour bien d'autres raisons. D'abord, je
pleurais pour faire comme tout le monde, il me semblait que la bienséance l'exigeait; je pleurais aussi
parce que ma mère pleurait et parce que Rahma, qui m'avait fait cadeau d'un beau cabochon de verre,
A quoi renvoie ce pronom ? à « la raison »
avait du chagrin ; mais la raison profonde peut-être, c'était celle que je donnai à ma mère lorsqu'elle
« Les unes » avec……., « les autres » avec…
s'arrêta, épuisée. Toutes les femmes s'arrêtèrent, s'essuyèrent le visage, qui avec un mouchoir, qui avec le
bas de sa chemise. Je continuais à pousser des cris prolongés. Elles essayèrent de me consoler.
Type de texte dominant : explicatif. Justification : la phrase « pour bien d’autres raisons » puis les connecteurs
de cause et d’addition. « D’abord , aussi parce que et parce que , mais la raison la plus profonde c’était …»
Ce dialogue est comique car fondé sur un quiproquo : le malentendu entre l’enfant
Ma mère me dit : et la mère. (Elle croit qu’il a de la peine pour Zineb alors que lui il pleure de faim.
- Arrête ! Sidi Mohammed, on retrouvera Zineb, arrête ! Tu vas te faire mal aux yeux avec toutes ces larmes.
Indice ethnographique :
Ma mère me saisit par le poignet et m'entraîna, courroucée. (…) indice d’une culture.
Mon père arriva, comme de coutume, après la prière de l'Aacha. Le repas se déroula simplement, mais à
Une hyperbole.
l'heure du thé, maman parla des événements de la journée. Elle commença :
Exagération de la peine.
- Cette pauvre Rahma a passé une journée dans les affres de l'angoisse. Nous avons toutes été
bouleversées.
Que révèle cette manière de répondre sur le personnage de la mère ? Cette femme a
l’habitude du papotage. En plus elle aime raconter en mettant en scène les moindres
Ma mère reprit : détails de l’histoire.
- Tu connais Allal le fournier qui demeure à Kalklyine ? Si, si, tu dois le connaître. Il est marié à Khadija, la
sœur de notre voisine Rahma. Il y a un an, ils sont venus passer une semaine ici chez leurs parents ; ce sont
des gens honnêtes, pieux et bien élevés. Mariés depuis trois ans ils désiraient vivement avoir un enfant. La
pauvre Khadija a consulté les guérisseurs, les fqihs, les sorciers et les chouafas sans résultat. Il y a un an,
ils sont allés en pèlerinage à Sidi Ali Bou Serghine. Khadija se baigna dans la source, promit au saint de
J’alertai ma mère, demandai secours à Fatma Bziouya, à Rahma et même à mon ennemie Zineb, la
propriétaire de ce démon quadrupède. Tout le monde se précipita sur la terrasse mais le chat, ne sachant pas
pourquoi on le poursuivait, s’usait les griffes à grimper le long d’un mur d’une hauteur vertigineuse.
« Furieux, je suffoquai, ma rage » :
progression du sentiment de colère.
J’étais furieux contre le chat. Les femmes essayèrent de me consoler.
« Suffoquais » et « ma rage se
Indice d’énonciation du discours ancré dans la situation. déchaina » = hyperboles.
me voler mon plus beau bijou. Je suffoquais de colère et d’indignation. Ma rage se déchaîna ; je me
Lui= renvoie à Zineb
précipitai sur Zineb. Je lui enfonçai les ongles dans les joues, lui arrachai les cheveux par touffes, lui
envoyai de formidables coups de pieds dans le ventre. Elle se défendit, la brute, avec violence, me tira
Impf. Description : tache pénible des femmes.
les oreilles, me renversa par terre, me marcha sur la poitrine. Les femmes criaient, essayaient de nous
Champ lexical de la
violence.
séparer et recevaient des coups de poing et des coups de tête des deux adversaires
Enfin ma mère réussit à me maîtriser. Elle m’amena dans la chambre, me plongea la tête dans un seau
L’énumération des verbes d’action au passé simple reflète la colère de la mère et l’effort fourni pour maitriser l’enfant
d’eau, m’essuya le visage avec un torchon et m’intima l’ordre de me coucher.
- Que deviennent tes études ? Je t’ai connu bébé, te voilà maintenant un savant !
« Ne…que » = négation restrictive= diminutive. Le barbier est un personnage bavard.
- Je ne suis qu’un mendiant de la science, dit enfin Sidi Ahmed.
Il plaça cette phrase par surprise. Si Abderrahman suçait l’embouchure d’une de ses ventouses. Il ajouta, profitant
- Depuis quand, répartit le coiffeur, les jeunes gens ont-ils leur mot à dire quand il s’agit de ces graves problèmes ?
Ils = les jeunes
Ils ont parfois de l’instruction, mais une instruction glanée dans les livres et sur les lèvres de leurs maîtres. Il leur
Concession + opposition : certes les jeunes ont parfois de l’instruction, mais il leur manque de l’expérience
manque l’expérience des gens murs, des points de comparaison, la connaissance des hommes. Se marier ne consiste
pas à passer de charmantes soirées avec une jeune et jolie femme, se marier veut dire créer de nouveaux liens de
parenté avec une autre famille, avoir de beaux enfants capables de vous venir en aide dans notre vieillesse. J’ai une fille
Partagez vous cette idée du mariage ?
en âge d’être mariée. Mon futur gendre sera un peu mon fils, moi qui ai toujours désiré un fils. Si Abderrahman
retira les ventouses, alla les vider derrière un rideau. Sur la nuque du client paraissaient deux boursouflures
Tout en m’enveloppant dans une large serviette rayée rouge et jaune, il continuait en ces termes :
chants, ses lamentations, ses disputes et ses cris d’enfants, la rue avec ses places qu’ombragent la vigne et le platane,
la rue qui rêve, qui chante et qui boude ... Tonalité lyrique car l’énonciateur emploi les figure de : La répétition
l’énumération. Effet : chanter la beauté de la rue , décrire sa vivacité et son
dynamisme
KHELIFI AHMED
EXRAIT 7 La voix insistait : - Réveille-toi, il est trois heures du matin. Je t’ai préparé ton beau gilet, ta
La voix de la mère. Métonymie. Indice temporel d’énonciation
chemise neuve et ta sacoche. Tu n’as pas encore vu ta belle sacoche brodée. Ouvre les yeux! Réveille-toi
Transformation au discours indirect : Sa mère lui demanda de se préparer pour fêter Champ lexical des
donc !... habits traditionnels
Achoura au msid avec ses camarades.
- Prépare-toi pour fêter l’Achoura au Msid avec tes camarades. Du courage! Du courage!
Ce fut dans un état de somnambule que je me lavai les yeux, me rinçai la bouche, me rafraîchis les membres.
Je retrouvai ma lucidité lorsque ma mère me passa, à même la peau, ma chemise neuve, craquante
d’apprêt. Elle me grattait horriblement. A chaque mouvement, je remplissais la pièce d’un bruit de papier
Temps de récit : passé simple pour actions brèves et terminées+ imparfait pour décrire
froissé. Je mis mon gilet rouge aux dessins compliqués et bien en relief. Ma sacoche en bandoulière, je
Modalité appréciative valorisante. Une personnification
complétai cet ensemble très élégant par la djellaba blanche qui dormait au fond du coffre de ma mère. Elle
Me voilà devenu un autre homme ! J’étais complètement réveillé. J’avais hâte de partir à l’école. Les
Type de phrase : exclamative. Sentiment exprimé : la fierté.
vêtements, les chaussures, tout était neuf. Plein de dignité et d’assurance, je précédai mon père dans l’escalier.
La lumière brillait à toutes les fenêtres de la maison. Hommes et femmes commençaient l’année dans
l’activité. Ceux qui restaient au lit un matin comme celui-ci se sentiraient, durant douze mois, indolents,
L’appel d’un mendiant nous arrivait de la rue. J’entendais le bruit de sa canne. C’était sûrement un aveugle.
Je perdais mes babouches tous les trois pas. Mes parents voyaient grand. Ni les vêtements, ni les chaussures
Imparfait qui marque la répétition
Deuxième sentiment après celui de la fierté.
n’étaient à ma taille. Mais j’étais heureux.
Une fois dans la rue, mon père me glissa dans la main une pièce de cinq francs et me mit entre les bras le
Les passants que nous rencontrions me souriaient avec bienveillance. Les boutiques étaient ouvertes, les
rues éclairées. Je faisais de terribles efforts pour retenir mes babouches. De loin, j’aperçus les fenêtres à
Je faillis lâcher mon cierge d’enthousiasme. Des grappes de lumière pendaient et transformaient cette
Métaphores
façade habituellement triste et poussiéreuse en un décor de féerie. Les lampes à huile, diversement colorées,
Réactions reflétant l’enthousiasme de l’enfant.
scintillaient et par leur seule présence créaient un climat raffiné de fête et de joie. Personnification
Champ lexical de la lumière
Je hâtai le pas. Les voix des élèves montaient claires dans la fraîcheur du matin. Elles rivalisaient de gaîté
avec les dizaines de petites flammes qui dansaient dans leur bain d’huile et d’eau teintée des couleurs de
l’arc-en-ciel. Cette impression de fête fabuleuse s’accentua lorsque je poussai la porte du Msid.
Je n’étais plus le prince unique au gilet de drap amarante, je devenais un membre d’une congrégation de
Périphrase qui renvoie aux condisciples
jeunes seigneurs, tous richement vêtus, chantant sous la direction d’un roi de légende, des cantiques
Mon père m’abandonna au milieu de mes condisciples. Je remis solennellement mon cierge d’une livre et
ma pièce de cinq francs. Les enfants se serrèrent pour me laisser une place.
La tonalité lyrique est dominante dans cet extrait : champ lexical de la fête et du
bonheur + les figures de la métaphore de la personnification et des périphrases.
Un moment gravé dans la mémoire de l’enfant car l’école, lieu de peine et d’ennui , se
métamorphose en un lieu féérique qui rappelle celui de la boite à merveilles
Une hyperbole
EXTRAIT8 Enfin, la voix de mon père troua les ténèbres. Je me mis sur mon séant. Ma mère, abîmée dans
sa douleur, continuait à pousser d’imperceptibles soupirs. Les marches résonnaient de plus en plus
distinctement sous les pas de mon père. La porte de la chambre s’ouvrit, sa silhouette se détacha en noir
Pourquoi la mère et l’enfant n’ont-ils pas rallumé la lumière ? Suite à la bagarre du père
épais, sur le gris du mur. avec le dellal, ils manifestaient leur inquiétude pour ce qui aurait pu lui arriver.
Où le père était-il ? Le père était au souk des bijoux pour régler son différend avec le dellal.
- j’attendais ton retour.
Une hyperbole
La lampe allumée, ma mère releva la tête. Son visage ruisselait encore de larmes.
Le père parle du dellal, le courtier qu’il a soupçonné d’avoir voulu lui jouer un tour.
Mon père s’en aperçut.
- Pourquoi tant de larmes? Nous n’avons Dieu merci, aucun sujet de tristesse. J’ai dû vous abandonner
seules pour corriger ce mécréant qui essayait de nous jouer quelque tour de sa façon. Tout est maintenant
Ma mère se leva, prit les bijoux sans les regarder, ouvrit son coffre et les jeta dedans avec humeur.
Succession rapide d’actions brèves et terminées. Effet : traduire la colère de la mère (avec humeur)
- Tu verras bien: ce que je te dis est la vérité. Je ne suis peut-être pas intelligente, je ne suis qu’une faible
femme, mais mon cœur ne ment pas quand il me renseigne sur quelqu’un ou sur quelque chose. Ces
Cette femme porte-t-elle un jugement favorable ou défavorable sur elle même ? Elle s’auto dévalorise.
bracelets ne m’apportent aucune joie. Maintenant, je vais m’occuper du dîner.
Indices du discours : « maintenant+ je + le présent »
Nous touchâmes à peine à ce dîner plutôt improvisé. Nous nous mîmes au lit. Je me souviendrai toujours de
Ce malaise est dû à l’insolation que
cette nuit hantée de cauchemars. […] l’enfant a attrapée au souk des bijoux.
- Non! affirma mon père, il n’a pas de fièvre. Il a dû simplement avoir un cauchemar.
- Je te dis qu’il est malade. Avec toutes ces émotions d’hier soir et l’agitation du souk des bijoux où tu as
A qui renvoie ce pronom ? À l’enfant.
cru nécessaire de l’entraîner, cela ne m’étonne pas qu’il soit tombé malade.
- Cet enfant n’a rien, proclama mon père. Un peu de fatigue sans doute. Qu’il n’aille pas à l’école.
- Mon Dieu! Punis-moi, je suis la principale fautive, mais ne me frappe pas dans mon enfant. Homme, je te dis
Reprise de « ces bracelets »
que je ne veux en aucune façon garder ces bracelets. Avec ces bijoux, le malheur entre dans cette maison.
- Va, répondit ma mère, tu es un homme, il est naturel que tu aies un cœur de pierre.
Partagez-vous le point de vue de L .Zoubida sur les hommes ? Certes les hommes sont réputés pour leur dureté et leur
courage. En revanche ils sont également naturellement sensibles. Donc comme les femmes ils peuvent pleurer en cas
de douleur ou de malheur. A.KHELIFI
EXTRAIT 9 Après déjeuner, nous reçûmes la visite de Lalla Aïcha. Il y avait longtemps que nous n’avions
« Celles »= des nouvelles Connecteurs chronologiques Plus que parfait= action antérieure
pas eu de ses nouvelles ni de celles de son mari Sidi Larbi le babouchier. Ma mère se hâta de préparer le
thé. Elle entreprit ensuite de faire le récit de ses malheurs à sa vieille amie. Elle raconta dans les détails notre
Quel drame ? La bagarre avec le dellal à cause des bracelets.
équipée au souk des bijoux, l’affreux drame qui se déroula à propos des bracelets, s’interrompit pour
pleurer un moment, reprit son histoire entrecoupée de soupirs, d’invocations. Elle prophétisa avec lyrisme,
annonça des catastrophes qui ne manqueraient pas de frapper notre foyer si mon père ne se décidait pas à
Modalité appréciative dévalorisante.
Une énumération. Pour manifester sa
vendre les bracelets de mauvais augure, cause occulte de notre ruine.
peine, et sa compassion
Lalla Aicha, par politesse, approuvait, soupirait, dodelinait de la tête, se donnait de légères tapes sur la joue.
Une hyperbole
- Mais toi ? Tu ne me dis rien sur ta maison. Comment vas-tu ? Comment va ton mari ?
Lalla Aicha, pour toute réponse, enfouit son visage dans ses mains et éclata en sanglots. Un torrent de larmes
coula au travers de ses doigts. Son corps fut secoué de violents spasmes. La douleur l’étranglait par
moments. Ma mère lui entoura les épaules de ses deux bras et se mit à sangloter avec elle. Lalla Aicha
- Zoubida, je n’ai plus personne au monde, tu es mon amie, tu es ma seule famille. Le fils du péché pour qui
De s’est-elle dépouillée ? Elle a vendu ses bijoux et les meubles de la maison pour sauver son mari de la faillite.
je me suis dépouillée, m’a abandonnée pour prendre une seconde femme, la fille d’Abderrahman le coiffeur.
- Allah! Allah! cria ma mère, ô ma sœur, ma pauvre sœur, mon Dieu, quelle douleur !
Les deux femmes, de nouveau dans les bras l’une de l’autre, se mirent à sangloter.
La tonalité dominante dans le texte ? Pathétique champ lexical de la peine et des lamentations.
Chacune des deux amies raconte ses malheurs. Quelle est la cause du malheur de chacune d’elles ?
Ma mère disposa la petite table basse pour le dîner. Ce fut, je crois, le dîner le plus triste de leur vie.
Présent d’énonciation pour le commentaire
De mon lit, j’apercevais le plat de faïence brune. Je n’arrivai pas à identifier la nourriture qui s’y trouvait.
L’enfant était malade depuis l’équipée du souk des bijoux
Je savais qu’il y avait une sauce au safran, des légumes et de la viande. L’odeur du safran me donnait
des nausées. Mon père et ma mère, chacun abîmé dans ses pensées, ne mangeaient pas, ne parlaient pas.
Le chat de Zineb surgit de l’invisible, s’avança à pas feutrés de la table, regarda les formes immobiles des
Le père et la mère Une personnification
deux convives et miaula d’étonnement. Il miaula timidement, d’une voix plaintive, serrant sa queue entre ses
Réaction s traduisant la peur éprouvée par chat Une comparaison
pattes de derrière et rentrant son cou dans ses épaules. Son miaulement s’étouffa dans l’atmosphère comme
dans un tampon de coton. La frayeur s’empara de lui. Il écarquilla ses yeux jaunes, rabattit ses oreilles en
Mes parents n’avaient pas remué le petit doigt, n’avaient pas ouvert la bouche. Une angoisse de fin du
monde s’appesantit sur toutes choses. Je fondis en sanglots. Mon père se secoua de sa torpeur et me
Transformation au discours indirect : Mon père me demanda où j’avais mal. Tout hoquetant je
demanda: répondis que je n’avais pas mal, mais que je voulais savoir pourquoi ils ne se parlaient pas.
-Où as-tu mal, mon enfant ? Tout hoquetant, je lui répondis: L’angoisse/ la panique de l’enfant
La peur du chat décrite au début du texte reflète celle de l’enfant. Le chat cracha un horrible juron et partit
mais l’enfant éclata en sanglot dans son lit.
Le point de vue narratif interne, réponse à la question de qui raconte et qui voit ce qui est raconté.
Le narrateur adulte raconte mais c’est l’enfant narrateur personnage qui voit et ressent. Justification :
l’emploi du pronom « je » + verbes et noms de perception : «j’apercevais je savais l’odeur »
Ma mère se réveilla à son tour, prit la table et se dirigea vers sa cuisine. Elle revint, les mains chargées du
plateau et des verres pour le thé. Elle trouva mon père debout, se préparant déjà pour dormir.
- Telle n’est pas ma pensée. Je veux simplement te dire qu’à partir de demain, il nous sera difficile d’avoir du
Ma mère devint toute pâle. J’ouvris grands mes yeux pour ne rien perdre de la scène. Elle posa le plateau,
Mon père resta silencieux, les paupières baissées. Brusquement, un claquement sonore me fit sursauter
dans mon lit, me tira un gémissement de douleur. Ma mère s’était appliqué sur les joues ses deux mains
Une hyperbole pour exagérer le sentiment du désespoir.
avec la force du désespoir. Elle s’assit à même le sol, s’acharna sur son visage, se griffa, se tira les
cheveux sans proférer une parole. Mon père se précipita pour lui retenir les mains. Ils luttèrent un bon
- 0 femme! Ne crains-tu plus la colère de Dieu? dit doucement mon père. Aie confiance en sa miséricorde.
Dieu ne nous abandonnera pas. Ce qui nous arrive, arrive tous les jours à des milliers de musulmans. Le
croyant est souvent éprouvé. J’ai perdu dans la cohue des enchères aux haïks tout notre maigre capital.
Que pensez-vous de la réaction du père ? D’une part le père, homme croyant, a gardé son calme, d’autre part
il a essayé de rassurer sa femme. J’ai bien apprécié son attitude , car face aux revers de la vie il convient de
garder sa lucidité pour pouvoir bien réfléchir et trouver la solution.
EXRAIT 11 Indices que le père allait à la campagne pour travailler
Indices temporels du récit.
comme moissonneur.
Mon père nous quitta le surlendemain à l’aube. Il partit, avec pour tout bagage, une sacoche de berger, en
palmier nain, dont il avait fait l’acquisition la veille, une faucille neuve et un sac en toile, avec une fermeture à
« l’ » renvoie à « un sac en toile »
coulisse. Ma mère l’avait confectionné dans un morceau de haïk de coton et l’avait bourré de provisions olives
Une longue énumération qui souligne la bienveillance de la femme à l’égard de son mari.
noires, figues sèches, farine grillée et sucrée, deux pains parfumés à l’anis et dix qarchalas. Nous appelons ainsi des
« Nous »renvoie à la famille, aux habitants du quartier, aux marocains de l’époque.
petits pains ronds sucrés, parfumés à l’anis et à la fleur d’oranger et décorés de grains de sésame.
Réactions physiques qui montrent une femme abattue et anéantie.
Discours narrativisé.
J’étais réveillé quand mon père partit. Ma mère lui fit quelques recommandations et resta, après son départ,
prostrée sur son lit, le visage caché dans ses deux mains. J’eus la sensation que nous étions abandonnés, que nous
Tout le monde dans le quartier devait être au courant de nos ennuis matériels et du départ de mon père. Ils
Consécutifs à la perte du capital.
manifesteraient à notre égard une pitié ostentatoire plus humiliante que le pire mépris. Mon père parti, nous restions
Le père, dans une famille comme la nôtre, représente une protection occulte. Point n’est besoin qu’il soit riche,
Présent avec valeur de commentaire
son prestige moral donne force, équilibre, assurance et respectabilité. Enumération pour souligner la
grande valeur du père dans la
famille traditionnelle.
Comment trouvez-vous la réaction de la mère suite au voyage du père ? Si cette femme est restée prostrée
après le départ de son mari c’est parce quelle sent qu’elle ne peut pas vivre sans lui. Je pense qu’elle
exagère et se fait beaucoup de mal. D’abord une femme ne doit pas se sentir exister que pour faire le
bonheur de son mari. Ensuite elle doit apprendre à vivre de manière indépendante, surtout que la
séparation est souvent une fatalité qu’il faut savoir gérer.
L’enfant a-t-il raison de craindre d’être humilité après le départ du père ? Cet enfant n’a pas raison de
craindre d’être humilié à cause de l’absence de son père. Au contraire il doit se sentir fier d’être l’enfant d’un
père responsable. En plus on n’est pas seulement respecté parce qu’on est le fils de quelqu’un, mais parce
qu’on a une bonne conduite et qu’on croit à de bonnes valeurs.
Modalisation : imparfait du commentaire.
Valeur de l’imparfait : l’habitude (chaque soir)
Mon père venait le soir seulement à la maison, mais il semblait que toute la journée se passait en préparatifs
« le » renvoie au père
pour le recevoir. Je comprenais ce qui tourmentait ma mère, ce matin, dans la lumière du jour à peine naissant.
Elle se rendait compte dans le tréfonds de son cœur que ses préparatifs seraient vains.
Cette phrase est la traduction de la pensée de la mère. Ce serait la raison de ses tourments.
Personne le soir ne pousserait plus notre porte, n’apporterait de l’extérieur la suave odeur du travail, ne
Pour ma mère et pour moi, mon père représentait la force, l’aventure, la sécurité, la paix. Il n’avait jamais
quitté sa maison; les circonstances qui l’obligeaient ainsi à le faire prenaient dans notre imagination une figure
Quelles circonstances avait obligé le père à quitter la maison ?
Synonyme : ignoble, affreuse
hideuse. C’est la perte de son capital. Il a dû quitter la maison pour aller
travailler à la moisson aux environs de Fès.
La maison se réveillait peu à peu, saluait le soleil et ses bruits familiers. Je me sentais mieux ce matin.
L’imparfait descriptif. Indice du rétablissement de l’enfant après l’insolation au souk des bijoux
Je m’assis dans mon lit. Ma tête ne pesait rien sur mes épaules, mes bras n’étaient agités d’aucune fièvre.
Maman, dis-je, est-ce que c’est long un mois? Discours indirect : je demandai à maman si un mois était long.
Ma mère se secoua de sa torpeur, regarda à droite, puis à gauche, comme pour reconnaître l’endroit où elle se
Le père dans la société traditionnelle servait de lien entre sa famille et la vie
exubérante de la vie. Est-ce que le père a le même rôle dans notre société actuelle ?
trouvait et me fixa avec des yeux étonnés. .
Puisque la femme et les enfants restaient la plupart du temps enfermés à la maison,
il était normal que le père joue ce rôle de lien avec la vie .Mais dans notre société
moderne la femme travaille à l’extérieur elle aussi. Elle n’a donc plus besoin d’un
- As-tu parlé, Sidi Mohammed? intermédiaire ente elle et la vie sociale. En plus cette ouverture est aujourd’hui
facilitée par la multiplication des moyens d’information.
- Un mois dure un mois, mon fils, mais pour nous, le mois à venir sera une éternité.
Indice de récit
EXRAIT 2 Le lendemain de notre sortie avec Lalla Aicha, ma mère me fît part de son intention de me garder à
Indice de situation de passage
la maison durant toute l'absence de mon père. Elle invoqua deux solides raisons : la première, je n'étais plus qu'un paquet
Une métaphore pour souligner la maladie et fragilité de l’enfant
d'os et mon teint rappelait l'écorce de grenade; la seconde, ma mère se sentait de plus en plus seule, ma présence lui faisait
Autant pour se distraire que pour attendrir les saints de la ville sur notre sort, ma mère décida de m'emmener
visite particulier : le lundi pour Sidi Ahmed ben Yahïa, le mardi pour Sidi Ali Diab, le mercredi pour Sidi Ali
Boughaleb, etc. Tout cela, je le savais, tout le monde le savait. Nous trouvions simple, naturel, harmonieux, parfaitement
Les personnages portent un jugement favorable sur les saints
sage ce que nos ancêtres avaient établi. Personne ne se serait avisé d'en rire. Les jours avaient un sens. Pour moi, ils
possédaient même une couleur. Le lundi s'associait dans mon imagination au gris clair, le mardi, au gris foncé, un peu
Une comparaison
fumeux, le mercredi brillait d'un éclat doré comme un soir d'automne, le jeudi froid et bleu contrastait avec le jaune
rutilant du vendredi, la pâleur du samedi annonçait le vert triomphant du dimanche. Je n'avais jamais entretenu personne
La découverte de la couleur des jours
de ces découvertes. Si j'avais été femme, si j'avais été riche, j'aurais porté chaque jour une robe de la couleur qui
Si + Plus que parfait + conditionnel passé= exprimer l’irréel dans le passé.
convenait. Ma vie en aurait été plus belle, plus équilibrée, plus heureuse. Mais je n'étais pas femme et nous n'étions guère
Indice pour situation de passage
riches, surtout depuis le départ de mon père. Ma mère faisait une cuisine maigre, mêlait de la farine d'orge au pain de
- Malheur! Malheur! Etre abandonnée de son mari et vivre avec un fils affublé d'une
Partie 1. Le titre à partir du champ lexical dominant : « La bonne nouvelle du retour du père »
tête de mule est un si triste sort qu'on n'oserait pas le souhaiter à son ennemi. (...) Dieu!
Écoute mes pleurs! Exauce mes prières.
Zineb, partie faire une commission, revint tout essoufflée. Tout le monde l'entendit
crier de la ruelle.
- Mère Zoubida! Mère Zoubida! Je t'apporte une bonne nouvelle, une bonne nouvelle !
Ma mère s'arrêta de vitupérer contre moi. Zineb, suffoquée par l'émotion se planta au milieu du patio,
tenta sans y parvenir d'expliquer ce dont il s'agissait. Personne ne comprit le motif de son excitation. Les
femmes avaient abandonné leur ouvrage. Elles regardaient qui par une lucarne, qui par une fenêtre, Zineb
gesticuler au milieu de la cour. Je quittai ma cachette. Zineb s'immobilisa épuisée. Toutes les femmes se
mirent à l'interroger.
- J'ai vu Ba Abdeslem, non loin du marchand de farine, près de la mosquée du bigaradier. Il tient deux
poulets à la main. ( ...)
-Si ce que raconte Zineb est vrai, nous en sommes toutes très heureuses et nous souhaitons au Maâlem
Abdeslem bon retour.
Ma mère ne disait rien. Elle me rejoignit dans notre chambre et restait au milieu de la pièce les bras
Partie 2 (Voir champ lexical dominant) « L’ accueil du père »
ballants. Elle avait quitté la terre, elle nageait dans la joie au point de perdre l'usage de sa langue.
Je me précipitai vers l'escalier. Je ne savais pas au juste où je me dirigeais. J'avais parcouru une dizaine de
marches lorsque la voix de mon père monta du rez-de-chaussée.
-N'y a-t-il personne, puis-je passer ? Champ lexical de la réaction des personnages
Le timbre n'en avait pas changé.
- Passe, Maâlem Abdeslem. Aujourd'hui est un jour béni. Dieu t'a rendu aux tiens, qu'il en soit loué,
répondit Kanza la voyante.
Je rebroussai chemin. Je voulais le voir entrer dans la chambre. L'escalier me paraissait un lieu sombre, il
n'était nullement indiqué pour revoir mon père au retour d'un aussi long voyage. Ma mère n'avait pas
bougé. Elle me parut un peu souffrante. Moi-même, je ne me sentais plus très bien. Mon front se couvrit
de gouttelettes froides et mes mains tremblaient légèrement. Le pas pesant de mon père résonnait
toujours dans l'escalier. Une ombre obscurcit la porte de notre chambre. Mon père entra.
AHMED KHELIFI
Répétition +exclamation pour exprimer la colère et le malheur Vitupérer contre moi : m’injurier, me gronder.
de la mère.
- Malheur! Malheur! Etre abandonnée de son mari et vivre avec un fils affublé d'une tête de mule est un si triste sort
Indice de situation de passage
qu'on n'oserait pas le souhaiter à son ennemi. (...) Dieu! Écoute mes pleurs! Exauce mes prières.
Car la mère va recevoir la bonne nouvelle qui mettra fin à ses malheurs Participes passés exprimant l’émotion
et l’excitation de Zineb.
La porte du ciel devait être grande ouverte.
Une enfant de 7ans, fille des voisins du 1er
étage.
Zineb, partie faire une commission, revint tout essoufflée. Tout le monde l'entendit crier de la ruelle.
Répétition traduisant la
- Mère Zoubida! Mère Zoubida! Je t'apporte une bonne nouvelle, une bonne nouvelle ! joie de Zineb
Ma mère s'arrêta de vitupérer contre moi. Zineb, suffoquée par l'émotion se planta au milieu du patio, tenta sans y
Comment Zineb paraissait-elle ? Utilisez les p. passés dérivés des deux noms. Elle paraissait émue et excitée.
parvenir d'expliquer ce dont il s'agissait. Personne ne comprit le motif de son excitation. Les femmes avaient
Les voisine de Dar Chouafa De quelles femmes il s’agit ?
abandonné leur ouvrage. Elles regardaient qui par une lucarne, qui par une fenêtre, Zineb gesticuler au milieu de la
Ces pronoms renvoient aux « femmes ». « qui ….qui… » = « les unes…. , les autres…. »
cour. Je quittai ma cachette. Zineb s'immobilisa épuisée. Toutes les femmes se mirent à l'interroger.
L’enfant s’est caché non par peur de sa mère mais par peur de la punition du fqih qui a envoyé un élève le chercher à la maison.
- J'ai vu Ba Abdeslem, non loin du marchand de farine, près de la mosquée du bigaradier. Il tient deux poulets à la main.
[ ...]
-Si ce que raconte Zineb est vrai, nous en sommes toutes très heureuses et nous souhaitons au Maâlem Abdeslem bon
retour.
Qui est Kanza ? Que pensez-vous de sa réaction? Kanza est une voyante. Elle est la principale locataire. Elle
habite au rez-de -chaussée. Sa réaction prouve que ces voisins vivaient en bonne entente comme une famille.
A. KHELIFI
Ma mère ne disait rien. Elle me rejoignit dans notre chambre et restait au milieu de la pièce les bras
ballants. Elle avait quitté la terre, elle nageait dans la joie au point de perdre l'usage de sa langue.
Deux hyperboles. Effet recherché : dire que la mère était fort émue et hyper heureuse. Elle est restée sans voix.
Je me précipitai vers l'escalier. Je ne savais pas au juste où je me dirigeais. J'avais parcouru une dizaine de
Le timbre n'en avait pas changé. Indices du discours : impératif présent, passé composé, à ta famille
pronom personnel, adverbe de temps.
- Passe, Maâlem Abdeslem. Aujourd'hui est un jour béni. Dieu t'a rendu aux tiens, qu'il en soit loué, répondit
Ces mots se rapportent aux sens : auditif : « la voix, le timbre, résonnait » visuel : « voir, revoir,
Kanza la voyante. une ombre obscurcit ». Tactile : « gouttelettes froides »
Je rebroussai chemin. Je voulais le voir entrer dans la chambre. L'escalier me paraissait un lieu sombre, il
n'était nullement indiqué pour revoir mon père au retour d'un aussi long voyage. Ma mère n'avait pas bougé.
Elle me parut un peu souffrante. Moi-même, je ne me sentais plus très bien. Mon front se couvrit de
gouttelettes froides et mes mains tremblaient légèrement. Le pas pesant de mon père résonnait toujours dans
La mère souffrait-elle réellement ? Non, elle était heureuse. Elle « parait » souffrante. Par sa réaction, elle
voulait peut être montrer à son mari qu’elle avait souffert en son absence. Qu’est ce qui montre que l’enfant
n’allait pas très bien ? Son front se couvrait de sueur froide et ses mains tremblaient. Pourquoi l’enfant ne se
sentait-il pas très bien ? Peut-être qu’il avait encore un peu de fièvre suite à sa maladie, peut-être aussi qu’il
était très ému de revoir son père après un mois d’absence.
AHMED KHELIFI
EXRAIT 12 Le père est revenu de quel voyage ? Un
Ce qui montre que le père avait passé un assez
voyage aux environs de Fès au mois
long séjour à la campagne.
Mon père entra. d’avril pour travailler à la moisson.
- Le salut sur vous.
- Sur toi le salut, murmura ma mère. As-tu fait bon voyage ?
- Louange à Dieu, je n'ai eu aucun ennui, mais je suis un peu fatigué ... Sidi Mohammed, viens que je te regarde de plus près.
Je m'approchai de mon père. Il se débarrassa des deux poulets. Il les posa à même le sol. Ils avaient les pattes liées par un
« les et ils » renvoient aux poules
brin de palmier. Ils se mirent à battre des ailes, à pousser des gloussements de terreur. Mon père m'intimidait. Je le trouvais
changé. Son visage avait pris une couleur terre cuite qui me déconcertait. Sa djellaba sentait la terre, la sueur et le crottin .
Sentiments de l’enfant à l’égard du père à son retour. Peur et trouble/incertitude.
Lorsqu'il passa ses mains sous mes aisselles et me souleva à la hauteur de son turban, je repris entièrement confiance et
Comparaison. Effet : la mère telle une enfant innocente exprimait sa joie et son désir d’affection.
j'éclatai de rire. Ma mère sortit de sa torpeur. Elle rit comme une petite fille, s'empara des poulets pour les emporter à la
cuisine, revint aider mon père à vider son capuchon qui contenait des œufs, sortit d'un sac de doum un pot de beurre, une
Une hyperbole. Effet : montrer l’énergie débordante de la mère par opposition à sa première réaction de torpeur.
bouteille d'huile, un paquet d'olives, un morceau de galette paysanne en grosse semoule. Prise d'une fièvre d'activité, elle
Champs lexical des produits du terroir.
rangeait nos richesses, soufflait sur le feu, allait, venait d'un pas pressé sans s'arrêter de parler, de poser des questions, de
Métonymie car remplace les provisions Oxymore. Effet : souligner Une énumération de verbes d’actions. Effet :
la réaction bizarre de la décrire l’excitation de la mère due à sa joie.
me gourmander gentiment.
mère.
Installé sur les genoux de mon père, je lui racontais les événements qui avaient meublé notre vie pendant son absence. Je
Exemple de trois événements : La visite du voyant aveugle. L’arrivée du messager. La visite de L.Aicha
les racontais à ma façon, sans ordre, sans cette obéissance aveugle à la stricte vérité des faits qui rend les récits des grandes
personnes dépourvus de saveur et de poésie. Je sautais d'une scène à une autre, je déformais les détails, j'en inventais au
besoin. À chaque instant, ma mère essayait de rectifier ce que j'avançais; mon père la priait de nous laisser en paix.
Les voisines faisaient à haute voix des vœux pour que notre bonheur soit durable et notre santé prospère.
Que pensez-vous de la réaction des voisines ? Elles font preuve de bon voisinage : elles sont conviviales et solidaires.
Des you-you éclatèrent sur la terrasse. Des femmes venues des maisons mitoyennes manifestaient ainsi, bruyamment, la
part qu'elles prenaient à notre joie. Ma mère ne cessait de remercier les unes et les autres.
Selon le narrateur, qu’est-ce qui caractérise un bon récit ? C’est raconter avec poésie sans ordre et sans obéissance
aveugle à la stricte vérité des faits. NB. On pourrait appliquer cette même définition au roman autobiographique « La
Boite à merveilles »