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Université de Pau et des Pays de l’Adour

UFR : Lettres, Langues, Sciences Humaines et Sports


MASTER 1 RECHERCHE
« CULTURE, ARTS, SOCIÉTÉ »

Les institutions archéologiques


postcoloniales de l’Algérie

Jamaludin SHABLE
2014/2015
Sous la direction de M. François Quantin
Remerciements
Je tiens à remercier dans un premier temps, toute l’équipe pédagogique de l’université de
Pau et des Pays de l’Adour responsable de la formation de master 1 recherche « culture,
arts, société », parcours archéologie.

Je remercie également Monsieur François QUANTIN et François RÉCHIN pour l’aide et


les conseils précieux apportés durant toute la durée de cette formation.

Je tiens à remercier tout particulièrement et à témoigner toute ma reconnaissance aux


personnes suivantes, pour l’intérêt et l’expérience enrichissante apportée à ce travail de
recherche:

- M. Abderrahmane KHELIFA, professeur émérite archéologue spécialiste de


l’époque musulmane au CNRPAH ;
- Mme Amina-Aïcha MALEK, chargée de recherche, CNRS ;
- Mme Nacéra BENSEDDIK, professeur et historienne du Maghreb antique.

Enfin, je tiens à exprimer toute ma gratitude à Marie-Josée KANDOU, Olivier TARIS,


ainsi que Monsieur Mohamad Homayoun ASSIR, pour leur infatigable soutien et leurs
nombreuses relectures et corrections tout au long de la rédaction de ce mémoire.
Résumé : l’Algérie est un pays très riche en sites archéologiques couvrant
différentes périodes allant de la Préhistoire jusqu'à l’époque contemporaine.
Les nombreux changements qui ont eu lieu dans le domaine archéologique de
l’Algérie postcoloniale apportent une dimension nouvelle à l’archéologie. Les
instituts organisant ce travail de recherche, issus de l’époque coloniale,
doivent désormais faire face à de nombreux obstacles pour pouvoir agir de
façon optimum. Ce mémoire est l’occasion de voir comment les instituts
archéologiques de l’Algérie sont organisés et des moyens dont ils disposent
pour faire avancer la science de l’archéologie.

MotsClés : institution archéologique, Algérie, Alger, postcolonial, patrimoine


archéologique, missions archéologiques, sites archéologiques, romain,
CNRAPH, CNRA, CNRS, INRAP.
Sommaire
Introduction ....................................................................................................................................... 1
I. Petite histoire de l’archéologie et du patrimoine archéologique en Algérie............................... 4
A. Situation du patrimoine archéologique de l’Algérie avant la colonisation ............................ 5
B. Situation du patrimoine archéologique de l’Algérie pendant la colonisation ........................ 6
a. Les institutions patrimoniales de l’Algérie durant la période coloniale ............................. 8
b. Les découvertes archéologiques les plus importantes durant la période coloniale ............ 9
C. Situation du patrimoine archéologique de l’Algérie post indépendance .............................. 13
a. Législation patrimoniale postindépendance de l’Algérie ................................................. 14
b. Les faits archéologiques post indépendances les plus importants .................................... 15
II. Instituts d’archéologie actuels .............................................................................................. 16
A. Centre National de Recherches Préhistoriques, Anthropologiques et Historiques(CNRPAH)
19
a. Présentation ...................................................................................................................... 19
b. Activités et missions archéologiques ............................................................................... 20
c. Projets actuels................................................................................................................... 24
B. Institut d’Archéologie de l’université de Bouzaréah, ou Alger 2 (‫ )ﻣﻌﮭﺪ اﻵﺛﺎر‬...................... 25
a. Présentation ...................................................................................................................... 26
b. Activités et missions archéologiques ............................................................................... 27
c. Projets actuels................................................................................................................... 30
C. Centre National de Recherche en Archéologie (CNRA) (‫ )اﻟﻤﺮﮐﺰ اﻟﻮطﻨﯽ ﻟﻠﺒﺤﺚ ﻓﯽ ﻋﻠﻢ اﻵﺛﺎر‬.... 31
a. Présentation ...................................................................................................................... 31
b. Activités et missions archéologiques ............................................................................... 33
c. Projets actuels................................................................................................................... 37
III. Coopérations archéologiques étrangères en Algérie post-coloniale .................................... 37
A. Coopérations européennes.................................................................................................... 38
a. Coopération italienne ....................................................................................................... 40
b. Coopération allemande..................................................................................................... 43
c. Coopération anglaise ........................................................................................................ 44
B. Coopération française ........................................................................................................... 45
a. Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS).................................................... 47
b. Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP) .......................... 49
Conclusion ........................................................................................................................................ 54
Bibliographie .................................................................................................................................... 56
ANNEXES .......................................................................................................................................... 68
 Abréviations ......................................................................................................................... 68
 Déclaration d’Alger sur l’amitié et la coopération entre la France et l’Algérie ................... 72
 Accord et coopération scientifique entre l’université du 08 Mai 45-Guelma, l’université
d’Abou Bekr Belquaid et CNRAPH ............................................................................................ 76
 Législation ............................................................................................................................ 81
 Bilan de la recherche archéologique musulmane en Algérie (1962- 2004) ......................... 91
 Discours prononcé par Madame la Ministre de la Communication et de la Culture.......... 106
 Photos ................................................................................................................................. 111
Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

Introduction
Le fait archéologique et la valorisation du patrimoine d’un pays représentent le reflet
de son niveau culturel. Le fait que l'archéologie soit liée à l'interprétation des vestiges
servant à reconstruire toutes les dimensions de la vie sociale, politique, militaire et
culturelle d’une époque donnée, permet aux chercheurs de mener leurs
enquêtes scientifiques. En effet, les vestiges des sites archéologiques sont autant de
laboratoires d'informations et les témoins silencieux pour ceux qui veulent regrouper des
informations sur la vie ancienne afin de reconstruire la vie future. Le patrimoine est « une
source décohésion pour des communautés par l’accélération des changements » (sur le
site de l’UNESCO). En outre, le patrimoine culturel est l’indice principal pour chaque
société permettant de cristalliser son identité nationale : « une ville sans mémoire est une
ville sans personnalité » (Benyelles 2007, sur le site de la Tribune). De la même manière,
ce même patrimoine représente également la « gloire » d’une nation, et de ce fait doit être
protégé. La préservation de ce patrimoine est un processus qui nécessite un cadre
intellectuel et une méthode scientifique. Certes, ces cadres et méthodes scientifiques,
lorsqu’ils sont bien organisés, sont considérés par la société comme des institutions de
recherche fiables et de valeur : « les instituts de recherche sont des acteurs fondamentaux
de la sauvegarde du patrimoine culturel» (sur le site de l’UNESCO), particulièrement dans
le domaine de l’archéologie. Grâce à ces institutions, les chercheurs sont capables
d’analyser tous les éléments du passé et d’élaborer un futur plausible. Aussi, ce sujet de
recherche porte sur les institutions archéologiques algériennes et suggère une
problématique qui peut être formulée comme ceci :

« Comment peut-on percevoir les activités et les missions principales des institutions
archéologiques, liées à la situation postcoloniale de l’Algérie ? Autrement dit, quelles sont
les activités et les missions des institutions archéologiques de l’Algérie postcoloniale ? » Il
s’agit de comprendre comment et pourquoi les choix importants sont fait en archéologie.

L’enquête sur les instituts archéologiques postcoloniaux de l’Algérie et les nouveaux


changements qui ont eu lieu dans ce domaine après son indépendance est un sujet
intéressant et novateur. En effet, jusqu’à présent, peu de recherches ont été faites sur les
fonctions essentielles des instituts archéologiques de l’Algérie postcoloniale. De plus, il est
difficile de trouver une littérature scientifique regroupant toutes les informations de façon
exhaustive et spécifique. Les faits archéologiques de ce pays ont une histoire plus ancienne
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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

commençant dès la conquête française. Cette recherche porte sur l'acquisition des éléments
qui nous donnent accès aux renseignements relatifs aux activités des archéologues et sur la
position de la science archéologique au Maghreb, spécifiquement en Algérie. En outre,
celle-ci va nous permettre de connaître les renseignements institutionnels archéologiques
anciens et actuels de ce pays. Enfin, il nous permettra également d’augmenter nos
connaissances sur les aspects fondamentaux de ces organisations patrimoniales
archéologiques.

D’un point de vue méthodologique, cette recherche est informative et


bibliographique. Pour réaliser celle-ci, je vais élaborer dans un premier temps, une étude
systématique afin d’aborder la littérature de ce sujet. Ensuite, je traiterai les sources écrites,
tels que des ouvrages archéologiques, les revues des centres de recherche ayant été
publiées en France et en Algérie, les rapports des opérations archéologiques récentes, les
comptes-rendus des colloques et conférences à l'échelle nationale et internationale à
propos de l'Algérie, les articles des savants reconnus, et les résultats d’études actuelles.

Après une étude approfondie de ces sources, je vais citer des témoins sur lesquels je
travaille, qui sont des éléments indirects utilisés par des enquêteurs pendant leurs travaux,
comme des fouilles expérimentales à différents niveaux de profondeur servant à
déterminer les sites archéologiques, l’utilisation de cartes archéologiques et de photos
spatiales, aériennes. En outre, j’ai effectué un croisement de ces données afin de
déterminer des réponses logiques et scientifiques pour les questions posées, appuyées par
une argumentation.

Dans un premier temps, je m’exprimerai de façon succincte sur la situation


patrimoniale archéologique de trois périodes différentes, avant la colonisation, pendant et
après la colonisation jusqu’à la fondation des institutions actuelles.

Dans la deuxième partie de ce mémoire, je décrirai les institutions archéologiques


actuelles qui existent en Algérie afin de présenter chacune avec leurs historiques, leurs
modes de fonctionnement, leurs missions, leurs diagnostics sur les différents sites
archéologiques et les détails de leurs opérations.

La dernière partie de ce travail va porter sur la relation institutionnelle existant entre


la coopération académique et les échanges d’expériences de ces institutions avec les autres

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

centres de recherche étrangers, tels que la France, l’Italie, la Grande-Bretagne, etc. Enfin,
j’aborderai les résultats attendus dans cette recherche.

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

I. Petite histoire de l’archéologie et du patrimoine archéologique en Algérie

Pour bien étudier les institutions archéologiques de l’Algérie après son indépendance,
il est souhaitable de traiter tout d’abord la notion de patrimoine et son importance dans la
société humaine. Le sens de patrimoine culturel est très large. Celui-ci existe toujours et
partout. Il n’existe aucune société n’ayant aucune valeur culturelle, ni dans le passé, ni
dans le présent. En effet, une société peut ne produire aucun bien « matériel » mais
disposer d’un patrimoine culturel. Cependant, ces valeurs, du point de vue de chaque
communauté, sont différentes. Selon la définition des savants et des scientifiques, ce terme
vient du mot « patrimonium : de pater qui signifie père en latin », en effet, c’est le
« synonyme de transmission » (Basilico 2005, 3), qui concerne dans son ensemble toutes
ces catégories « culturelles » et « naturelles ». De fait, le patrimoine culturel auparavant,
«ne recouvrait que deux catégories de documents, ceux relatifs aux monuments et ceux aux
sites historiques et archéologiques » (El-Ouhed2006, sur le site de la Nouvelle
République). Néanmoins, aujourd’hui, ce terme s’applique pour l’héritage culturel matériel
comme, des « mobiliers, des immobiliers, etc. » (sur le site de l’UNESCO). De plus, le
« patrimoine culturel prend aujourd'hui une toute autre dimension. Il n’est plus un secteur
marginal, mais il est au cœur des développements sociétaux, non seulement dans ses
dimensions culturelles, mais aussi économiques et politiques » (Basilico 2005,1).
L’archéologie est une science qui interprète toutes les dimensions de la vie passée de la
société humaine dans des époques variées. Ainsi nous pouvons dire que l’archéologie est
une sorte de science du patrimoine culturel focalisée sur le passé. Cependant, le patrimoine
est penché sur tous les aspects de la vie du passé et présent (Betrouni 2004,15).

D’un point de vue sémantique, le terme de « patrimoine archéologique », s’applique


pour tous les vestiges, les artefacts et les données trouvés dans les sites archéologiques
après les fouilles systématiques, qui peuvent représenter diverses dimensions sociales,
politiques, culturelles, artistiques, religieuses, militaires, etc. ; et de vie des générations
passées, de la préhistoire jusqu'à nos jours, tel que les bâtis, les mobiliers, les objets, les
monuments, etc. (Conseil de l’Europe, 2002). Selon l’article L510-1, du « Livre V
archéologie, code du patrimoine », le patrimoine archéologique est « tous les vestiges et
autres traces de l’existence de l’humanité, dont la sauvegarde et l’étude, notamment par
des fouilles ou des découvertes, permettant de retracer le développement de l’histoire de
l’humanité et de sa relation avec l’environnement naturel » (Idem, 2002). En effet,
l’interprétation de la plupart des organisations culturelles pour le patrimoine sont

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

quasiment similaires. Par exemple, le patrimoine pour le « comité international pour la


Gestion du Patrimoine Archéologique dans sa IXe Assemblée Générale de l’ICOMOS à
Lausanne en 1990 », est : « la partie de notre patrimoine matériel pour laquelle les
méthodes de l’archéologie fournissent les connaissances de base. Il englobe toutes les
traces de l’existence humaine et concerne les lieux où se sont exercées les activités
humaines quelles qu’elles soient, les structures et les vestiges abandonnés de toutes sortes,
en surface, en sous-sol ou sous les eaux, ainsi que le matériel qui leur est associé »
(ICOMOS 1990, Charte International pour la Gestion du Patrimoine Archéologique).

Cette partie de notre recherche est consacrée exactement sur l’illustration et la


situation patrimoniale archéologique de l’Algérie. Bien qu’une enquête exhaustive sur ce
sujet n’est pas chose aisée, tandis que nous voulons bien comprendre les instituions qui se
consacrent à l’étude archéologique d’un pays, il est plus que nécessaire de traiter tout
d’abord sa situation précédente pour bien étudier le présent. Pour cela, nous nous sommes
penchés chronologiquement sur l’histoire du patrimoine archéologique en Algérie de
manière très brève. Se rajoute ensuite l’importance des découvertes archéologiques de ce
pays, tel que : les fouilles archéologiques, les politiques patrimoniaux, les nouveaux
changements dans différentes dimensions législatives, la protection des vestiges, etc., ce
sur trois époques différentes. En premier lieu, juste avant la colonisation, en deuxième lieu,
pendant la colonisation, enfin, après son indépendance jusqu’au développement du
domaine archéologique, et les réflexions du gouvernement sur les fondations des
institutions archéologiques.

A. Situation du patrimoine archéologique de l’Algérie avant la colonisation

L’Algérie comme les autres pays avec une longue histoire, dispose d’un patrimoine
archéologique riche. En effet, l’histoire algérienne s’étale sur des centaines d’années avant
et après Jésus-Christ, tel que la civilisation de Berbère à « Tassili », la civilisation de
Carthage, la civilisation Romaine à « Timgad, Tapissa et Djemila », puis la civilisation
Musulmane sur « tout le territoire à Mansoura et Tlemcen» (Widmann 1976, 23). Alors
que cette partie nous permettra de connaître l’état général du patrimoine archéologique
algérien au début du XIXe siècle, les sources restent, cependant, très limitées et les
informations concernant des travaux archéologiques en Algérie ne sont pas tangibles. Ce
point s’explique par le fait qu’aux XVIIIe et XIXe siècles, la plupart des activités
archéologiques se sont consacrées à Rome, la Grèce, l’Égypte, la Jordanie, etc. (Daux

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

1982, 27). Par ailleurs, les nouveaux mouvements scientifiques, l’exploration nouvelle
patrimoniale et les découvertes archéologiques en Algérie ont donc commencé pendant la
colonisation de l’Afrique de Nord. Nous savons qu’au début, l’accumulation des vestiges
archéologiques ont été protégés soit par plaisir soit pour la « transmission pour les
générations » ultérieures. Aussi, les conservateurs les considéraient comme des « aspects
romantiques et artistiques ». Rarement on trouvait des savants qui ont pu travailler sur des
patrimoines archéologiques ou des monuments historiques, particulièrement en Algérie.
Par exemple, les travaux sur la « période antique comme, Pline, Strabon, Iben Hawkel, El-
Bakri, etc.» (Guiri Fatiha 2011, 20). Par ailleurs, il y a bien eu des voyageurs qui ont été
orientés par les patrimoines archéologiques, tels que, « Dr Shaw, Anglais, dans son voyage
en Barbarie au XVIIIe avait pu copier quelques inscriptions ou dessiner quelques
monuments ». La société algérienne est cependant restée neutre vis-à-vis de son patrimoine
riche. En effet, celle-ci n’a ni essayé de s’intéresser aux vestiges archéologiques, ni voulu
les détruire. La science archéologie n’avait pas évolué (Jacques 1956,4). Néanmoins, il y a
eu des amateurs parmi des citoyens riches, qui ont su préserver des artefacts de l’art
mineur indigène d’Algérie tel que des tapis de Kalaa, même si « la marque de ces tapis ont
été connus en Europe » (M. Jean Mirante Cahiers du centenaire de l’Algérie, 38) ; et
surtout, ce qui a été important à cette époque, comme les monuments patrimoines
historiques de la civilisation musulmane, notamment les monuments de la Turquie
ottomane, comme les châteaux, les mosquées, les mausolées, les écoles etc. D’après le
professeur Nabila OULEBSIR, « le mot patrimoine désignait à cette époque des édifices
comme les monuments, les œuvres d’art, les objets de l’industrie humaine, le folklore »
(Oulebsir 2004, 13). De même, les grandes villes ont été considérées comme les centres du
patrimoine national, les institutions pour l’éducation et le carrefour pour la diffusion des
sciences (Iben-Omer 2008, 121). Puis, les valeurs historiques et patriotiques de ces
patrimoines ont été changées. En effet, la plupart des monuments tels que les châteaux
célèbres, sont devenus des écoles ou des établissements administratifs (Khiarh 2010,
rapportage).

B. Situation du patrimoine archéologique de l’Algérie pendant la colonisation

Dans cette partie de ce mémoire, j’exposerai de manière brève et chronologique, les


états patrimoniaux de l’Algérie dès la conquête française en 1830 jusqu’à l’indépendance
en 1962. Bien évidemment, la recherche profonde d’un siècle et trois décades dans une
petite portion de recherche n’est pas logique. Mais j’essayerai d’y relever les points les

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plus importants. Il est évident que la période coloniale de l’Algérie a eu beaucoup d’acquis
dans différents domaines de la vie sociale, politique, culturelle, notamment dans le
domaine de l’archéologie. Comme j’ai mentionné ci-dessus, la plupart des innovations
faites, l’essor des sciences, les grandes découvertes archéologiques, ont été mis en place à
cette époque. Ainsi, le fait archéologique a pu jouer un rôle essentiel de mise en lumière
dans toutes ses sections historiques, de l’antiquité jusqu’à aujourd’hui. De ce fait, on peut
dire que cette époque a ouvert la porte à des nouvelles études pour l’histoire algérienne.
Parallèlement, de nombreux sites archéologiques et monuments historiques ont été
conservés. En effet, c’était l’époque des transferts des expériences patrimoniales vers
l’Algérie, telle que « l’instrumentalisation du fait archéologique », technique des fouilles
et le cadrage législatif patrimonial, etc. (Ournac 2011, 35).

Nous voyons que ces mesures culturelles ont été conduites pour institutionnaliser les
centres patrimoniaux archéologiques dans ce pays, d’abord par l’armée, ensuite par les
institutions civiles, comme les musées et les bibliothèques (Lami 2015-2016, 12). En outre,
cette activité est liée à la conquête française dès les années 1830. De ce fait, « le
patrimoine de l’Algérie est le résultat d’une élaboration savante ou d’une volonté militaire,
est passée par de multiples tâtonnements mais par la formulation de divers projets
concernant le rôle à donner aux monuments présents sur le sol de ce territoire » (Oulebsir
1994, 58). Par exemple, en 1839, le travail du maréchal Soult qui avait organisé la
« commission d’exploration scientifique de l’Algérie, intégrée au Comité des travaux
historiques et scientifique du Ministère de l’Instruction Publique et placée sous le
patronage de l’Académie des inscriptions et Belles-Lettres, Officiers et savants y siègent
ensemble et conjuguent leurs recherches sur le terrain » (Ève 2007, mis en ligne sur le site
de CNRS). Ensuite, pendant des années 1840-1880, « elle lance alors une opération
d’exploration scientifique dont des archéologues et des architectes, des artistes. Ont étudié,
écrit, et dessiné le patrimoine algérien dès 1840. L’exploration scientifique coïncide avec
la période de l’expansion des nouvelles méthodes historiques en France ; et l’évolution de
certaines sciences et pratiques comme l’archéologie, ce qui enrichit énormément
l’opération » (Guiri Fatiha 2011, 80).

Ces processus d’évolution patrimoniale (du fait archéologique) et l’exploration


scientifique jusqu’en 1962 ont permis aux savants de développer lentement ce domaine
dans ce pays, de sorte qu’ils ont touché l’intérêt des scientifiques à la science
archéologique. C’est ainsi que des archéologues célèbres de différentes périodes et nations

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

ont émergé, tel qu'Émile Masqueray, historien de l’Afrique romaine, Georges un historien
et archéologue de l’époque musulmane, dirigeant et fondateur d’un Institut d’études
orientales (Meynier & Khalfoune 2012, 285). Selon l’étude et certains ouvrages, nous
voyons que, dans cette période, la science archéologique est devenue plus riche. Aussi, il y
a eu des initiatives d’archéologues audacieux qui ont permis l’inauguration de nouveaux
chantiers archéologiques en différents sites et diverses années, ces travaux ont été soutenus
par l’armée française. Ainsi, les activités archéologiques ont pu continuer pendant les deux
guerres mondiales. Par exemple, en 1939-1942 : M. Quérard en tant que chef de chantier, a
effectué des excavations dans le site de Djemila, sur « le terrain Lamai sis à 500 mètres
environ à l’Est des murs, une église chrétienne, dont dépendait un cimetière » (Carcopino
1942, 342). Le travail de M. Quérard pendant la guerre atteste de la tendance pour le fait
archéologique avec beaucoup d’importance.

Pour ne pas s’éloigner du discours essentiel, il faut souligner que, nous voulons
traiter ici de l’importance des travaux d’archéologie qui ont été effectués pendant cette
époque, précisément sur les premières institutions patrimoniales qui ont été fondées par les
savants, ainsi que les grandes découvertes archéologiques en trois départements du nord,
dont celui d’Alger, d'Oran et de Constantine de façon détaillé et chronologique.

a. Les institutions patrimoniales de l’Algérie durant la période coloniale

Les idées de la création des institutions patrimoniales en Algérie sont issues des
efforts de certaines autorités françaises dans le but de préserver les monuments historiques
et de réaliser le fait archéologique, tel que l’excavation dans différents site selon les
modèles des institutions françaises. Finalement, selon la « loi du 20 décembre 1879 le
gouverneur de l’Algérie, monsieur Albert Grévy, a fondé la première institution
scientifique et artistique » (Oulebsir 2004,16). Toutefois, il y a eu des instituts pour le
patrimoine qui ont été considérées comme les premiers centres de protection des vestiges
archéologiques (Izza Née 2011, 89). La liste ci-dessous nous montre chronologiquement
les noms et les dates de fondation de certaines institutions qui ont été créées en Algérie
pendant la colonisation française :

1. le Musées bibliothèque d’Alger (1838) ;


2. le Musées d’archéologie à Constantin (1853) ;
3. l’inspection générale des monuments historiques et le musée archéologique de
l’Algérie (1854) ;

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

4. l’École supérieure des lettres d’Alger (1879) ;


5. le musée de Zabana (1879) ;
6. l’École des beaux-arts (1881) ;
7. le musée des beaux-arts d’Alger (1930) (Lami 2015-2016, 13) ;
8. le Laboratoire d’Anthropologie et d’Archéologie Préhistoriques (1949) ;
9. le Centre de Recherches Anthropologiques, Préhistoriques et Ethnographiques
(1956) (Khelfaoui 2001, 8).

b. Les découvertes archéologiques les plus importantes durant la période


coloniale

Nous voyons qu’à cette époque les savants et les archéologues ont découvert les plus
importants sites archéologiques pendant différentes périodes de la Préhistoire, jusqu’à
l’époque contemporaine. Ces sites archéologiques sont donc des héritages précieux des
civilisations anciennes qui transmettent des messages mêlés aux expériences pour les
générations suivantes. Étant donné l’abondance des acquis archéologiques durant cette
époque, nous ne pouvons pas tous les approcher. Cependant, on peut aborder certains
d’entre eux qui sont célèbres avec la valeur de patrimoine mondiale et elles ont été
enregistrées sur la liste du patrimoine universel de l’UNESCO. D’ailleurs, pendant la
colonisation française de l’Algérie, la plupart des travaux archéologiques ont été penchés
sur l’époque romaine et musulmane notamment sur les grands sites au Nord de l’Algérie,
tels que : Cherchell, Tapissa, Timgad, Annaba, Djemila, etc.

1. Les découvertes archéologiques à Tipasa


Tipasa est une ancienne ville de l’époque punique, romaine puis chrétienne, situé
dans le département de l’Alger actuel, à 68 Km à l’ouest de la ville d’Alger.
« C’est un bien en série composé de trois sites : deux parcs archéologiques
localisés à proximité de l’agglomération urbain actuelle et le mausolée royal de
Maurétanie » (sur le site de l’UNESCO). En effet, les activités archéologiques
basiques sont été menées dès 1881. Ensuite, ces sites ont été exhumés par les
inspecteurs et les archéologues, tels que S. Gsell et J. Heurgonsur différentes
années. Leurs travaux ont été consacrés à « l’église de l’évoque Alexandre, la
basilique des saint Salsa » (Gsell 1894, 229), ainsi qu’au cimetière « païen »
(Jacques, 1930, 184). Chacun de son coté, a trouvé des vestiges archéologiques
importants de l’époque punique et romaine. D’ailleurs, il existe encore des ruines

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

d’édifices anciens. Par exemple, monsieur Gsell nous décrit celle de Ziama dans
son ouvrage célèbre « Les Monuments Antiques de l’Algérie » : « Il est bâti en
blocage, avec deux parements en pierres de petit appareil, d’une taille régulière
et d’une construction soignée… » (Gsell 1901, 90).
2. Les découvertes archéologiques à Cherchell
Une ville phénicienne gréco-romaine, située à 100 Km vers l’ouest de la ville
d’Alger. En effet, à l’époque, c’était l’ancienne capitale de la Mauritanie qui
s’appelait « Césarée ». Cette ville possède une série d’édifices tels que : « les
riches maisons, décorées de mosaïques somptueuses, les nécropoles ont livré
plusieurs tombeaux de l’Antiquité tardive et certain nombre d’inscription pour
cette période… » (Nöel 1988, 254), les « grands thermes, le théâtre et subsistent
de colonnes » qui attestent de la romanité de cette ville. D’ailleurs, la plupart des
découvertes archéologiques faites pendant l’époque coloniale ont été portées sur
l’époque romaine, particulièrement « l’architecture hellénistique ». Toutefois, à
partir de 1886-1889, il y a eu des fouilles sur les sites archéologiques de
l’époque musulmane qui ont été effectuées par M. Waille, qui ont permis de
découvrir des vestiges (Gsell, 1901, 212). En outre, la fouille qu’il met en place
en 1876 dans la « nécropole de l’oued Rassoul », ont permis d’explorer des
inscriptions des « communautés chrétiennes » (Leveau 1978, 90). La dernière
initiative des archéologues à Cherchell, en 1952, est un programme de recherche
sous-marine opérée avec la coopération du « Capitaine DE TONNAC» (Leschi
1953, 252-268).
3. Les découvertes archéologiques à Timgad
Le théâtre, le forum, l’arc de Trajan, la bibliothèque, le temple et le baptistère, la
nécropole de différentes croyances et rites païens, ainsi que le bassin, sont tous
des ruines d’une ville militaire romaine construite par l’empereur Trajan en 100
p.C. (Courtois 1951, 1). Ce site est situé à 480 Km, au sud-est de la capitale
algérienne. Actuellement, il existe la ville de Wilaya de Batna. Le site est connu
depuis longtemps, mais à l’époque de la colonisation de 1881 jusqu'à
l’indépendance, des archéologues ont exploré diverses parties historiques pour
les artefacts (sur le site de l’UNESCO). Le fait archéologique du service des
monuments historiques d’Algérie et antiquité a été consacré sur des
« inscriptions » de vestiges romains, des « monuments tels que villas » et des
« nécropoles ». Parmi ces grands acquis, la découverte de la cité antique a été le

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

plus attirant (René. 1891, 212). Ensuite le « plan de la ville a été étudié par Ch.
Saumagne ». Les travaux basiques à Timgad ont été mis en œuvre par deux
archéologues célèbres : le monsieur C. Godet père et son fils R. Godet, jusqu’aux
années 1955. Effectivement, leurs diagnostiques archéologiques représentent la
dernière enquête sur le terrain. En revanche, nous voyons qu’il y a eu d’autres
archéologues qui ont fait des fouilles sur ce site historique, par exemple : les
efforts systématiques de monsieur Ch. Courtois (Lassus 1956, 15).
4. Les découvertes archéologiques à Tébessa
La « Théveste » antique et la Tébessa d’aujourd’hui, est une ville romaine fondée
par « Héraclès ou par Tibère » (Mourad, 2009, sur le site d’ASSOTEBESSA),
située près de la frontière de la Tunisie, une province de l’Algérie et capitale du
Tébessa actuel. La plupart des acquis archéologiques ont été consacrés à
l’époque romaine. Pourtant, le site représente diverses périodes préhistoriques et
historiques, jusqu’à l’époque de l’islam. Des inscriptions de différentes époques
notables peuvent être citées : le rempart byzantin, des grottes, les autels
d’offrandes, des nécropoles chrétiennes et païennes, des thermes, des piscines,
des salles pavées de mosaïques et bien d’autres ruines romaines de l’époque
tardive. Ceux-ci sont les acquis des archéologues durant la colonisation de
l’Algérie (De Roch, 1952, 19). D’ailleurs, les excavations archéologiques
commencèrent dès 1859 par le capitaine Mollen, tel que la fouille de
l’amphithéâtre, qui aboutit à la découverte de « fragments de sculptures et
d’inscriptions ». Néanmoins, les diagnostiques archéologiques et les fouilles
essentielles ont été lancées par monsieur S. De Roch dès les années 1945, dont
nous pouvons trouver les résultats dans leurs différentes publications (Leglay
1954, 183-208).
5. Les découvertes archéologiques à Annaba
Appelée Hippone à l’époque phénicienne et Annaba de nos jours, il s’agit d’une
ville juxtaposée à la mer méditerranée, au nord de l’Afrique, dotée d’une grande
population algérienne et située à environ 152 Km au nord-est de Constantine. À
la fin du XIXe siècle, les monuments historiques de cette région ont été étudiés
par monsieur S. Gsell. Ainsi, en exhumant ces sites archéologiques, il a trouvé
des vestiges phéniciens et chrétiens, tels que « le mur énorme formé en pierre de
plus d’un mètre de largeur et de hauteur, également, d’un hospice et de la
basilique de Saint-Augustin » (Gsell 1901, 55). De plus, les efforts intenses de M.

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

Erawan Merc, directeur des excavations archéologiques en différents sites


d’Annaba, s’étalant sur presque trois décades dès 1947, aboutissaient à de
grandes découvertes archéologiques du IVe siècle extrêmement importantes pour
l’archéologie de l’Algérie coloniale. Parmi celles-ci, nous pouvons mentionner
certaines d’entre elles acquis de trois sites : « des mosaïques avec des symboles
chrétiens, des médaillons, des inscriptions métriques et acrostiches, une dizaine
de colonnes une belle tête en marbre de l’empereur Vespasien, etc. » (Leschi
1949, 154-160).
6. Les découvertes archéologiques de Djemila
Une belle ville antique de l’époque romaine qui s’appelait Cuicul, « située au
nord-est de la province actuel de Sétif ». En effet, ce site est connu par ses
anciens édifices dès « le règne de Nerva, 96-98 de notre ère » dont les ruines
existent encore, tels que « le forum, les remparts, l’arc de Caracalla, le marché
et la basilique civile, la cathédrale, l’église, etc. » (sur le site de l’UNESCO). De
plus, ces monuments sont des témoins évidents de la romanité de ce site
montagneux. Les travaux sur les monuments historiques à Djemila ont débuté en
1839, par exemple, l’intérêt du duc d’Orléans à l’arc de triomphe, qu’il voulut
« le transporter à Paris ». Cependant, sa mort mit un terme au projet. Ensuite,
nous voyons la tentation d’une autre autorité algérienne, le maréchal Valée, qui a
essayé de conserver ce monument. Ce cas illustre les tentatives de mesures
d’exodes du fait archéologique de Djemila (Leschi 1949, 24). D’ailleurs, les
travaux de monsieur Gsell sur les monuments historiques de Djemila sont tout
aussi remarquables. En effet, il a étudié attentivement chaque reste historique en
détail (Gsell 1901, 245). Selon les différentes revues africaines qui ont été
publiées à la moitié du XIXe siècle, les rapports des fouilles de Mlle Allais,
directrice des fouilles de différents sites archéologiques de Djemila, sous la
surveillance de l’inspection générale des monuments historiques les plus
importants, montrent qu’il y a eu beaucoup d’acquis archéologiques découvert
pendant les excavations systématiques. Ainsi, nous pouvons citer certaines
d’entre elles comme par exemple : « les mosaïques, la découverte d’une grande
piscine décorée de pilastres et de colonnes aux bases très ornées, la découverte
d’un petit trésor d’argenterie, composé d’une grande cuillère d’argent et de huit
petites cuillères ornées de motifs chrétiens, de nouvelles inscriptions et des

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

pièces de monnaie, une jolie tête de jeune femme en marbre, un petit temple
assez bien conservé… etc. »

La législation du patrimoine est un autre élément important de l’époque coloniale


algérienne. Car la loi permettait à des archéologues d’organiser et de bien gérer leurs
travaux sur le terrain dans différents sites. Nous voyons que les lois patrimoniales ont été
créées premièrement en France par « le ministre de l’intérieur français, monsieur François
Guizot ». Conformément à cette loi, ils ont structuré « une inspection générale des
monuments historiques ». L’Algérie qui était une colonie de la France, toutes les
règlementations françaises ont été mises en place sur le territoire algérien. Ces lois ont été
changées peu à peu. En 1872, une loi fut promulguée qui permettait de fonder un
établissement scientifique et de recherche patrimoniale, comme des institutions et des
écoles artistiques telles que mentionnées ci-dessus. Ce processus de changements a
toujours eu cours jusqu’à l’année 1913. En effet, le fait archéologique dépendait alors de la
« Direction de l’Antérieur et des Beaux-arts» (Boutemedjet 2010-2011, 61). Ensuite, la loi
du « 14 septembre 1925 et du 2 mai 1930 » qui ont été consacrées au patrimoine algérien,
modifiée par les décrets du « 3 mars 1938 et 14 juin 1947 », concernant « les
règlementations des excavations sur les sites archéologique et les protections des
monuments historiques ». Enfin, les modifications législatives jusqu’à l’indépendance de
l’Algérie ont facilité les recherches scientifiques pour les savants et les archéologues
(Imene 2014, 85-89).

C. Situation du patrimoine archéologique de l’Algérie post indépendance

Le début de l’indépendance de l’Algérie étant lié au conflit, les faits culturels et


patrimoniaux furent relégués à un second plan (Kessab 2013, sur le site d’El-Watan).
Toutefois, les activités culturelles et patrimoniales demeurèrent remarquables. En effet,
cette partie du mémoire porte sur la situation générale du patrimoine archéologique
postindépendance jusqu’à l’institutionnalisation de ce domaine en Algérie, tels que la
création de nouveaux musées pour chaque site archéologique. L’exploration de nouveaux
sites de différentes époques, particulièrement de la période romaine qui alimentaient
toujours les rêves des enquêteurs européens ; puis leurs intérêts sur l’époque musulmane,
notamment, la période ottomane. Parmi ces inspecteurs, certains d’entre eux dont les plus
célèbres, tel que monsieur Gaspary et Stéphane Gsell, relancèrent des fouilles
archéologiques sur les grands sites. Par exemple, la mise en œuvre des sondages sur le

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

« forum de Cherchell en 1963-1964, par S. Tourence », afin d’obtenir des renseignements


concernant une « petite église chrétienne » (Benseddik 1988, 1) ou le travail de monsieur
Berthier sur le terrain à Taddis, qui a abouti à la découverte de la nécropole oriental. De
plus, les fouilles archéologiques qui ont été effectuées pendant des années 1965 et 1966 à
Tébessa par M. Sérée de Roch avec la « coopération de membre de l’Ecole française de
Rome » distingua la continuité de la recherche sur les sites anciens (Fevrier 1967, 91). Par
ailleurs, à l’époque, il y a eu trois types d’activités archéologiques, qui ont été opérées de
différentes façon et organisation tels que « la recherche programmée par le Service des
Antiquité, la recherche archéologique dans le cadre d’accords bilatéraux et des fouilles
des sauvetages, à la suite de découvertes fortuites » (Bouchenaki 1980, 15).

a. Législation patrimoniale postindépendance de l’Algérie

L’autre aspect important de cette époque est la réforme législative pour les affaires
patrimoniales en 1962, puis en 1967 et la création d’un ministère sous le nom de la culture
en 1970 sur les différentes ordonnances du 20 décembre. Le décret « n° 67-281 qui
concerne la protection des sites et des monuments historiques et naturels », et le décret « n°
70-53 du 21 juin » exclusivement pour le fait culturel géré par des organisations
gouvernementales indépendantes, comme : « l’art, les musées de fait archéologique, des
bibliothèques, etc. » (Boutemedjet 2010-2011, 20). Auparavant, tous les travaux
patrimoniaux étaient gérés par le ministère de l’éducation nationale « sous-direction des
Arts et Musées sous la responsabilité de monsieur Baghli » (Fevrier1967, 92) ou du
Service des Antiquités une agence dépendant de la sous-direction des Beaux-arts. En effet,
ces mesures ont été exécutées pour centraliser le fait archéologique sous l’ombre d’un
parasol, sauf l’activité archéologique de la recherche préhistorique (Bouchenaki, 1980, 9),
ces législations étaient donc sous l’influence de la législation française. D’ailleurs, le fait
archéologique a pu intégrer les établissements de recherche et éducatifs. Effectivement,
l’estimation de cadres patrimoniaux a abouti à développer des techniques de fouilles et
l’instrumentalisation du fait archéologique, tel que la conservation, la restauration et la
protection des sites archéologiques et des monuments historiques (Aribi 2007, sur le site
de Tabbourt). Par exemple, « la protection des sites archéologiques afin d'éviter toute
destruction ou pillage. Les sites les plus importants de l'époque antique, tels Hippone
(Annaba), Khamissa, Announa, Madaure, Tébessa, Timgad, Lámbese, Zana, Djemila, Sétif,
Tigzirt, Tipasa, Cherchell et Betthioua ont été placés sous la surveillance de gardiens
permanents. Les mausolées de l'époque numide, le Medracen, El-Khroub, le Mausolée

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

Royal de Maurétanie, et Siga, ont bénéficié également d'une protection et d'un


gardiennage. » (Bouchenaki 1980, 9). À partir de 17 mai 1981, il y a eu une autre loi qui a
permis à des archéologues cadrés et expérimentés universitaire ou scientifique d’explorer
les sites archéologiques. Ensuite, « en 1987, une direction du Patrimoine fut créée et met
en place une direction des musées, de l’archéologie, monuments et sites historiques, et
propose la gestion des circonscriptions archéologiques » (Izza-Née. 2011, 95).

b. Les faits archéologiques post indépendances les plus importants

Les activités archéologiques en Algérie postindépendance sont nombreuses dont


voici quelques exemples :

1. la protection des sites archéologiques de la destruction ou du risque de pillage,


tels qu’Annaba, Khamisa, Timgad, Tébessa, Tipasa, Cherchell, etc. ;
2. la collaboration archéologique entre les organisations patrimoniales nationales et
internationales. Par exemple, le Service des Antiquités a effectué des études de
« sauvegarde des patrimoines archéologiques sous la direction des Monuments
Historiques » (Bouchenaki 1980, 10) ;
3. La mise en place des sondages stratigraphiques dans différents sites
archéologiques, tels que les fouilles de 1970 à « Siga-Takembrit (à l’embouchure
de la Tafna) » (Idem 1980,23) ;
4. l’essor d’une « nouvelle classification des musées, comme le musée central de
l’armée et le musée du moujahid etc. » (Izza-Née 2011, 95) ;
5. la création de nouvelles organisations archéologiques, comme « l’Agence
nationale d’archéologie et de la protection des monuments historiques » fondée
en 1978 (Idem 2011, 96) ;
6. le développement du fait archéologique vers les circonscriptions, par exemple, il
« existe 15 circonscriptions, sur tout le territoire national, chacune d’elle
comprend en principe 4 sections : musées, sites archéologiques, monuments
historiques et administration et finances» (Rasoul 2012, 31) ;
7. la récupération des artefacts volés. Par exemple, « quelque 22535 pièces
archéologiques relevant du patrimoine culturel national ont été récupérées
durant la dernière décennie, indique un décompte officiel établi par le
commandement de la Gendarmerie nationale. Issues d’un nombre important de
sites antiques à travers le pays, cette impressionnante quantité d’objets

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

historiques a donné lieu à un trafic représentant 372 affaires de pillage et de


contrebande dans lesquelles sont impliquées 450 personnes qui ont été arrêtées»
(Gaidi 2015, sur le site d’El-Watan), seulement, « durant l’année 2006, l’Algérie
a pu récupérer 1127 pièces archéologique de différents sites, tels que des
artefacts de Constantine, Oran, etc. » (Tilioua 2007, sur le site de Tabbourt) ;
8. de nouvelles explorations archéologiques sur plus de 500 sites, sur l’ensemble du
territoire algérien, par différents chercheurs via plusieurs missions
archéologiques (Husain 2011, sur le site d’El-Ettehad). Parmi ces sites, depuis
2005, 144 sont des nouveaux sites de l’époque de l’antiquité (Gaidi 2015, sur le
site d’El-Watan) ;
9. l’organisation de colloques et séminaires archéologiques à l’échelle nationale et
internationale sur différents sujets anciens ou actuels liés au fait archéologique,
tels que l’atelier du 26 au 30 novembre 2004 à Alger, à propos de l’archéologie
préventive, organisé par UNESCO ;
10. le programme de patrimonialisation des sites archéologiques et des monuments
historiques à l’échelle nationale et internationale ;
11. la mise en œuvre des projets de classification des sites et des monuments
historiques et de patrimoine immatériel sur la liste de l’UNESCO. Par exemple,
« depuis 2008, l’Ahellil, le costume nuptial de Tlemcen, l’Imzad et le Rakb de
Ouled sidi Cheikh » (Bouchakour 2014, sur le site d’El-Watan).

II. Instituts d’archéologie actuels

Avant de commencer l’analyse autour des instituts actuels de l’Algérie, il convient


de regrouper les informations sur la notion d’institution et sa fonction dans la société.
Cependant, il s’agit peut-être, ici, d’un autre sujet de recherche scientifique, car, la
discussion autour de ce concept, sa fonction, sa forme et sa diversité dans la société, est un
grand débat parmi les scientifiques, tel que Adam Smith et ses confrères.

En effet, ce terme vient du « verbe latin d’instituo, qui signifie établir, ériger comme
principe, organiser quelque chose qui existe. Cette acception ancienne désigne un
processus de mise en place et d’organisation des structures. » (Idir 2013, 81). Selon le
dictionnaire Larousse, le mot institution s’applique à « la norme ou pratique socialement

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

sanctionnée, qui a valeur officielle, légale ; organisme visant à les maintenir 1 ». D’un
point de vue terminologique, la notion d’institution est large et pluridisciplinaire. Chaque
scientifique, tels que les historiens, les anthropologues, les sociologues, les philosophes,
les théologiens, les juristes, etc., donnent une définition différente à ce mot. Par ailleurs, ce
terme, pourrait avoir un sens « actif, comme l’acte d’établir ou de fonder » et un sens
« passif, comme la chose établie ». Selon certains savants, il s’agit de la base des activités
mises en place dans le but spécifique de la gestion du public et du privé, ou combinaison
des deux secteurs. Autrement dit, l’institution est le centre des activités économiques,
sociales, militaires, politiques, etc. Selon son sens spécifique, le terme « s’est appliqué à la
formation de l’homme par l’instruction, l’éducation puis très concrètement, à tout
établissement voué à ces tâches» (Barbotin 1970, 23). En outre, l’institution peut définir
comme « des convictions, des normes, des lois, des coutumes, etc. ». En revanche,
considérant le point de vue de John Roger, l’institution est comme « l’action collective qui
restreint, libère et étend l’action individuelle» (Idir 2013, 82). Une autre définition de
Douglas North résume toutes les notions d’institution que nous avons exprimée ci-dessus
est la suivante : l’institution est « le résultat d’un effort intentionnel des hommes pour
maîtriser leur environnement et le rendre plus prévisible » (Idem 2013, 83).

L’institut est l’infrastructure stable (parfois faible) d’un pays pouvant jouer le rôle
essentiel pour le développement d’une société dans les dimensions sociales, politiques,
économiques. Cette structure multiforme peut s’adapter avec les configurations publiques
autant que privés, « formelle et informelle ». Néanmoins, chacune de ces formes doit se
baser sur quelques éléments tels que les « normes, règles, valeurs, ainsi que la
constitution », également, sa capacité d’organisation et administrative est capable de
répondre aux besoins de la société (Idem 2013, 83). D’ailleurs, ces organisations sont
flexibles ou envisagent le changement sous les conditions de « la rivalité concurrentielle,
le changement technologique et l’évolution de l’environnement institutionnel » (Coris et al.
2009, 5). Un autre facteur d’efficacité de l’institution qui a joué un rôle très important dans
la société, est expliqué par Thorstien Veblen, auteur de la « Valorisation du patrimoine,
tourisme et développement territorial en Algérie : cas des régions de Bejaïa en Kabylie et
Djanet dans le Tassili n’Ajjer », cité par Sofiane Idir dans sa thèse. En effet, le savant
précise que « les institutions elles-mêmes ne sont pas seulement le résultat d’un processus
sélectif et adaptatif, qui façonne les types prédominants d’attitude et d’aptitude spirituelle,

1. Bernanos, George. (1888-Neuilly-sur-Seine 1948). La réforme des institutions vient trop tard, lorsque le cur des peuples est brisé. Les
Grands Cimetière sous la lune, Plon.

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

elles sont en même temps des méthodes particulières de vie et de relations humaines, et à
ce titre elles sont à leur tour de puissants facteurs de sélection. En sorte que les
institutions, quand elles changent, favorisent une nouvelle sélection des individus doués du
tempérament le plus approprié ; elles aident le tempérament et les habitudes à se plier au
milieu transformé, grâce à la formation d’institutions nouvelles » (Idir 2013, 87).

Quand l’institut est-il construit ? Répondre à cette question, ne nécessite pas une
grande réflexion. Il est évident que lorsque les unités de culture d’une société se
développent, effectivement leurs activités augmentent de même. Puis, logiquement, il
convient de créer des lois et des règles pour organiser ces activités. De même, il est utile de
disposer des locaux et des établissements administratifs, pour les gérer et les pratiquer.
Pour ce faire, après l’indépendance, la croissance des travaux archéologiques et la
considération du gouvernement algérien pour la valeur de son patrimoine, ont exigé la
fondation des institutions scientifiques archéologiques dans le cadre universitaire ou les
centre de recherche. Certes, ces structures demeurent sous la direction du ministère de la
Culture et de l’Information et du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
Scientifique. En revanche, « le fonctionnement de ces institutions ou organisations sont
différents ». Ainsi, « chaque organisme suit ses logiques propres ». Par ailleurs, ces
instituts ont été créés selon le modèle des institutions françaises. En outre, « les projets des
organisations sont menés par une coopération entre professionnels, amenant une réalité
de la pratique au service d’un objectif unique » (Ournac 2013, 40).

En un mot, nous pouvons dire que les activités archéologiques en Algérie ont été
centralisées, et tous les travaux des centres archéologiques ou des archéologues sont sous
contrôle de l’état. Pour plus de commodité et une meilleure approche du fait archéologique
et à la démarche administrative, l’état a construit des institutions. Toutefois, il existait
auparavant des organisations patrimoniales qui sont fréquemment mentionnées. Il
conviendra néanmoins de traiter ici, les institutions actuelles, de les présenter chacune de
manière chronologique, leurs historiques, leurs fonctionnements, leurs missions et de leurs
acquis archéologiques, enfin, leurs projets actuels. Selon les sources des écrits et
informations de Nacéra Benseddik, actuel professeur de l’université d’Alger, il existe trois
institutions de recherche qui ont consacré leur travail pour le fait archéologique : le Centre
National de Recherches Préhistorique, Anthropologique et Historique (CNRPAH), « ‫اﻟﻤﺮﮐﺰ‬
‫ ﻋﻠﻢ اﻻﻧﺴﺎن و اﻟﺘﺎرﯾﺦ‬،‫ﻓﯽ ﻋﺼﻮر ﻣﺎ ﻗﺒﻞ اﻟﺘﺎرﯾﺦ‬ ‫ » اﻟﻮطﻨﯽ ﻟﻠﺒﺤﻮث‬l’Institut d’Archéologie de

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

l’Université d’Alger 2 ) « ‫ » ﻣﻌﮭﺪ اﻵﺛﺎر‬et le Centre National de Recherche en Archéologie


(CNRA) « ‫» اﻟﻤﺮﮐﺰ اﻟﻮطﻨﯽ ﻟﻠﺒﺤﺚ ﻓﯽ ﻋﻠﻢ اﻵﺛﺎر‬.

A. Centre National de Recherches Préhistoriques, Anthropologiques et


Historiques (CNRPAH)

Cet établissement scientifique de recherche a changé sa forme plusieurs fois depuis


sa création. Tout d’abord, il s’agissait d’un laboratoire d’Anthropologie et d’Archéologie
Préhistorique (Ève 2007, sur le site de CNRS). En1956, il s’appelait le Centre Algérien de
Recherches Anthropologiques, Préhistoriques et Ethnographiques (CARAPE), sous la
direction du ministère de « l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique»
(Bouchenaki, 1980, 9). Puis, en 1964, sous la forme de « CRAPE » sans la mention de
l’adjectif « Algérien ». Ensuite, en 1974, la mention d’ethnographie a été retirée par « une
déclaration du ministère de l’Enseignement Supérieur » (Chachoua 2009, 2). À partir de
1984, il est combiné avec le « Centre National d’Étude Historique ». Enfin, en 2003, il a
été nommé « CNRPAH » (sur le site de CNRPAH). M. Lionel BALOUT en a été le
premier directeur (Souville 1993, 14). De plus, en 1969, ce centre a été géré par des
« chercheurs préhistoriens étrangers », puis retourne « sous la direction de l’écrivain
algérien Mouloud Mammeri ». À partir de 1977, le CRAPE « disposait de 22 chercheurs,
dont 6 préhistoriens, 15 anthropologues et une ethno-cinéaste ; 3 administratifs, 17
employés dans le soutien technique » (Khelfaoui 2001, 6).

a. Présentation

L’institut est situé à Alger, capitale de l’Algérie, sous la direction du ministère de la


culture et de l’information. Le professeur Slimane HACHI est le directeur actuel de cet
établissement scientifique. L’institut dispose de plusieurs laboratoires, dont ceux « de
typologies préhistoriques, de paléontologie, d’analyses sédimentologiques,
paléontologiques et anthropologiques, de photographie spécialisée, d’une photothèque,
d’une vidéothèque, de bibliothèques de préhistoire et d’anthropologie socioculturelle et
historique, ainsi que le laboratoire audio-visuel » (sur le site de CNRPAH). En outre, ce
centre possède deux branches, une à Aïn M’lila et l’autre à Tiaret (Valerian 2015 sur le site
de Ménestrel), avec leurs équipes de chercheurs organisés en petits centres d’enquêtes
locales de catégorie 2. Ceux-ci permettent à ces chercheurs de mettre en place leurs
activités dans différentes dimensions culturelles, notamment des fouilles archéologiques
sur divers sites préhistoriques. Par ailleurs, le fonctionnement du centre, les conditions

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

d’admission des membres scientifiques ou administratifs, ainsi que tous les détails sur
l’établissement et ses employés, sont fixés par la loi. Pour cela, « l’article n° 01 d’arrêté
du 22 décembre 1999, et l’application des dispositions de l’article n° 20 du décret exécutif
n° 99-256 du 16 novembre 1999 » détermine les « modalités de création d’organisation et
le fonctionnement de l’établissement public ». Pour bien comprendre les aspects présentés
ci-dessus, il est important d’aborder de façon brève, les piliers essentiels du centre selon
les deux points suivants :

1. le conseil scientifique : selon la loi, ce conseil comprend 13 membres


scientifiques. Un responsable tel que le président « chargé de recherche », un
« secrétaire général, comme l’attaché de recherche », un « directeur de centre
chargé de recherche comme le membre », deux « chargés d’études aux
universités » et trois personnes chargées « d’études à l’étranger » (sur le site du
ministère de la Culture algérienne) ;
2. le conseil administratif : selon la loi, la hiérarchie administrative dans le centre
est visible, car, le CNRAPH est « administré par un conseil d’orientation, dirigé
par un directeur », puis un directeur adjoint ainsi que les autres employés
organisant les finances, les ressources humaines, etc.

b. Activités et missions archéologiques

Ce centre est actif dans trois domaines particulièrement importants pour la société
algérienne : « l’anthropologie, la Préhistoire, et l’Histoire » qui peuvent jouer les rôles
essentiels dans toutes les dimensions de la vie, notamment pour l’identité nationale et pour
le développement économique et politique du pays. L’enquête sur la « culture et
les interactions de l’homme avec ses milieux, de la préhistoire à nos jours, d’une manière
interdisciplinaire » (sur le site de CNRPAH) est une autre cible de cet établissement
scientifique. Effectivement, au travers de ces trois sciences interdépendantes et aux liens
inséparables, il est possible d’aborder ces interactions. Néanmoins, ce qui est important
pour la recherche actuelle, ce sont les activités archéologiques et les travaux sur le terrain,
du début des investigations jusqu'à l’analyse des vestiges dans le laboratoire. Ensuite la
préparation des rapports de travaux dans des publications telles que des revues à l’échelle
nationale et internationale. Par ailleurs, les travaux du centre sont nombreux dès sa
création. Les éléments suivants en précisent les activités :

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

1. l’organisation de colloques et de séminaires sur plusieurs aspects culturels. Par


exemple, le colloque du 4 juillet 2009, « l’anthropologie africaine », a été
consacré à un hommage aux anthropologues connus d’Afrique, tel que Mouloud
Mammeri. Le colloque de « culture immatérielle en Afrique ; méthodologie et
épistémologie et identité et développement », qui a rassemblé les savants, les
cadres académiques et les chercheurs autour d’une table ronde (Chachoua 2009,
2). Le séminaire du 3 juillet 2012 sur la thématique historique intitulée « Algérie,
50 ans après : libérer l’histoire » (Bouba 2012, 1) et les journées d’études sur les
« vertébrés de Sidi Saïd (Tipasa) résultats des premières campagnes de fouilles
en peuplement et environnement naturel en 1996 » (Yasmina 2003, 20) ;
2. la publication scientifique dans trois domaines : anthropologie, Préhistoire, et
Histoire. Par exemple, la revue annuelle « Lybica » présentant des articles
préhistoriques et anthropologiques en deux langues, française et arabe, dont le
premier volume est sorti en janvier 1953 avec 12 articles et 237 pages,
concernant divers sujets sur les notes et mémoires de la Préhistoire du Maghreb.
Il paraît jusqu’à l’année 1998 après 35 volumes environ. « Majallat Et-Tarikh »,
un autre périodique qui a été consacré aux publications historiques, également en
deux langues, arabe et française. Selon le catalogue des publications du
CNRPAH de 1953 à 2014, il y a 25 numéros. Le n° 1 regroupe 9 articles et 59
pages sur différents sujets, commençant « le discours du Présentant Houari
BOUMEDIENE, prononcé le 8 mai 1974 » et le dernier publié en 1989. « El-
Ensan » est encore une autre revue du Centre pour les travaux de Préhistoire et
d’Anthropologie culturelle et ethnographique. Cette revue analytique paraît pour
la première fois en 1983, toujours en français et en arabe, contenant 16 articles
sur 126 pages. Il recense les travaux de plus de 43 mémoires, anciens et
nouveaux, sur différents sujets, et représente un autre grand acquis scientifique
de cet établissement de recherche. De plus, les thèses et les travaux de chercheurs,
les collections de colloques et séminaires, les recueils et les documents ont ainsi
leurs publications mises en place par le Centre (Catalogues des Publications,
1953-2014) ;
3. des nouvelles publications scientifiques périodiques dans divers domaines sous
forme papier et numérique. Par exemple, le premier responsable du CNRPAH, a
annoncé que « la politique éditoriale est ambitieuse et toutes nos publications
seront sur notre site ». Il a ajouté que la publication de « la revue Libyca

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

reparaitra durant le 1er semestre 2010, sous une nouvelle forme et aura, au
début, une régularité annuelle avant de devenir semestrielle », expliquant
l’activité de son centre pendant l’année 2010 sur la mise en place des
documentaires sur « la fouille du site Tipasa pour les bijoux des Ath Yenni ». Ce
dernier présente, de plus, « la réalisation des enregistrements vocaux du
patrimoine littéraire des XVII1e, XVIIIe, XIXe et XXe siècles », le rangement les
travaux des scientifiques dans le cadre de collections thématiques (documentaires
par Reda Cadi, 2010) ;
4. La mise en évidence, pour le public, du fait culturel, tel que la participation des
membres du centre dans différentes émissions télévisuelles et sur d’autres médias
de masse ou la participation aux programmes de tables rondes. Par exemple, celle
de Guelma, du 29 et 30 novembre 2008, avec notamment le directeur du
CNRPAH, Professeur HACHI et celui du CNRS Professeur BRAEMER,
concernant « l’Inventaire Archéologique, Méthodes et Résultats : Confrontation
des Expériences dans l’Espace Méditerranéen » (table ronde 2008 : université du
08 Mai 45-Guelma), ou la participation de Mme Soheil Merzoug et Latifa Sari
sur une table ronde « pour parler de la période préhistorique de la région de
Tiaret » ( Fawzi 2011, sur le site d’El-Watan);
5. La création des branches à l’échelle de provinces, tels que « des laboratoires, des
équipes de recherche, et des musées », c’est en cas de nécessité. Par exemple, le
directeur du CNRAPH a déclaré en 2011 sur la « Liberté », un journal quotidien
de l’Algérie, que « son centre va ouvrir, dès le premier trimestre 2012, une
annexe à Tlemcen, au niveau du centre d’études andalouses, qui se trouve à
proximité du Palais de la Culture » (Abdelmajid 2011, 12) ;
6. La collection, l’enregistrement et la préservation du patrimoine culturel
immatériel (PCI). Par exemple, « la mission d’élaborer des bibliographies
concernant chaque segment du PCI, définir les outils méthodologiques adéquats
et d’encadre les opérations de collecte » et la validation des « listing des wilayas
et procède à leur enregistrement2 » (Rapport périodique n° 00755/ Algérie 2011,
9) ;

2. Rapport périodique nº00755/ Algérie, Rapport sur la mise en œuvre de la Convention et sur l’état des éléments qui ont été inscrits sur
la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité [en ligne], Comité intergouvernemental de sauvegarde du
patrimoine culturel immatériel, sixième session, Bali, Indonésie, novembre 2011, 19 p., disponible sur :
http://admin.culture.gouv.fr/admin/content/edit/86559/2/fre-FR (consulté le 28 octobre 2013).

22
Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

7. L’analyse des donnés anthropologiques et archéologiques dans des laboratoires,


telle que l’analyse des données de grottes du Néolithique du nord de l’Algérie ;
8. La coopération scientifique et les échanges des expériences avec d’autres
institutions à l’échelle nationale et internationale. Par exemple, le 29 novembre
2008 le directeur du CNRPAH a signé un contrat d’échanges scientifiques avec
les universités du 08 Mai 45-Guelma et Abou Bekr Belkaid Tlemcen ; et dans la
même année, le directeur général du CNRS, M. Arnold MIGUS, donne
l’autorisation à Mme Marie-Françoise COUREL, directrice du « département
scientifique Sciences humaines et sociales » du CNRS, de signer un programme
de coopération scientifique et culturel entre le CNRPAH et le CNRS (décret
n° 080023DAJ du 03-03-2008). Ce programme portait « sur les peintures et
gravures rupestres du Tassili, des Ajjer, de l’Ahaggar et de l’Atlas saharien »
(sur le site de CNRS) ;
9. Les missions des fouilles archéologiques sur différents sites préhistoriques 3
(Bibliothèque National d’Algérie 2003, sur le site de MCC). En effet, les
opérations archéologiques sont nombreuses, parmi lesquelles : « en 1969, une
équipe d’archéologues français associés au CNRPAH, a réalisé une opération
archéologique pendant huit jours, sur le site archéologique du Tizi-Ouzou »
(Euzennat et Hallier 1999, 236) ; l’excavation archéologique à Gueldaman
Akbou, d’une région de Tellien (nord de l’Algérie) en 2010, 2011 et 2013, qui a
abouti à la découverte de nombreux vestiges de grottes de la période Néolithique
(Kherbouche et al. 2013, résumé), comme « les petites dents, les graines, les
restes osseux de micromammifères, des charbons de bois, des petits éclats de
taille, des esquilles osseuses, des tessons de céramique, de l’industrie lithique
comprenant plusieurs outils, des éléments de parures en coquillages, des
aiguilles en os, des pointes de flèche en silex, du matériel de broyage ainsi que
de l’outillage domestique, etc.» (Alilat 2011, sur le site d’El-Watan) ; les fouilles
archéologiques pluridisciplinaires sur le site de Medjez II, sous la direction de
Mme Souhila Merzoug. Il est notable que cette opération archéologique a eu
beaucoup de succès dans le domaine de l’archéologie algérien, particulièrement
pour sa période préhistorique. Selon la directrice d’excavation, les vestiges

3. Discours prononcé par madame la Ministre de la communication et de la culture lors des assises du patrimoine culturel. « Algérie :
orientations gouvernementales pour le patrimoine 29/12/ 2003. Définition de la stratégie de prise en charge du patrimoine culturel à la
faveur du dispositif réglementaire pris en application de la loi n°98-04 portant protection du patrimoine culturel. Assises du patrimoine
culturel- 29 décembre 2003- Bibliothèque National d’Algérie. Parue sur le site : http://www.mcc.gov.dz/Discours/29_12_2003.htm

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

suivants ont été découverts : « des pierres figures, une industrie lithique et
osseuse, des restes de faune, des restes humains, des plaquettes gravées, des
restes de graines et une découverte clé : de véritables sols d’occupation avec des
structures anthropiques qui indiquent que, contrairement à ce que l’on croyait
jusque-là, ces population avaient des habitats structurés, des restes humains
dont une mandibule caractéristique de type Mechta qui nous rappelle, ainsi que
des pièces techniques qui nous permettent de comprendre les populations ibéro-
maurusiennes comment l’homme fabriquait ses outils » (Idem 2014, sur le site
d’El-Watan). Une autre opération archéologique récente, dont la mise en place
par l’équipe du CNRAPH avec les équipes espagnoles en 2014, sous la direction
de M. Mohamed Sahnouni, est situé sur le site de « l’homme primitif de
Tighennif, dans la commune éponyme à environ 20 Km de Mascara, sur une
superficie de 35 hectares », l’analyse de vestiges tels que « des ossements des
animaux et des objets en pierre », a illustré la vie de l’homme primitif, il y a 700
000 ans (Ghania-Lassal 2014, sur le site d’El-Watan). Les fouilles
archéologiques sur le site préhistorique de Tiaret par une équipe d’archéologues
annexe au CNRAPH. Le résultat de cette mission est particulièrement importante
pour la période préhistorique de l’Algérie, car les « traces de l’homme du
quaternaire et de l’homo-sapiens remontent à 8000 ans avant Jésus-Christ »
(Fawzi 2011, sur le site d’El-Watan).

c. Projets actuels

Le CNRAPH est toujours actif sur les recherches scientifiques dans différents
aspects sociaux, politiques et culturels de l’Algérie, ainsi que dans le monde arabe, plus
particulièrement sur le patrimoine matériel, tels que les faits archéologiques et immatériels,
ou encore l’ethnomusicologie. L’ampleur de cette institution de recherche avec ses
expériences scientifiques, théoriques et pratiques, est d’autant plus tangible qu’elle est
capable de projeter des programmes scientifiques et culturels. Alors que ces travaux sont
variés, les points ci-dessous précisent les projets les plus importants :

1. l’organisation de colloques et séminaires sur le patrimoine archéologique.


Comme celui du 17-18 novembre 2015 aura lieu à Guelma pour la préservation
et la restauration du « vieux bâti-occupation humaine de l’Afrique du Nord, de la
Préhistoire à la fin de l’Antiquité ». En effet, ce colloque évoquera le patrimoine

24
Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

archéologique du pays, unique et peu connu pour sa grande majorité, autant des
Algériens que des étrangers. Il était cité en exemple la ville numide de Calama,
sur le site de l’actuelle Guelma, à l’est de l’Algérie, qui compte notamment des
vestiges allant du site de Khanguet el Hadjar, de la période néolithique, avec de
nombreux bas-reliefs et des gravures sur pierre, jusqu’aux plus modernes, en
passant par les périodes « libyques, puniques, romaines ou byzantines ». La
conférence est pressentie comme prépondérante afin de pouvoir, remédier à une
problématique complexe et cruciale. Car en effet, si le séminaire a pu mettre en
évidence un « état préoccupant » de plusieurs sites archéologiques, et ainsi
alerter le gouvernement de l’Algérie, elle a notamment permis d’exposer le
problème d’un « manque cruel d’artisans qualifiés », dont les nombreux dégâts
occasionnés sont conséquents, par exemple sur le site de l’Arc de Caracalla,
Tébessa (Colloque du 17-18 novembre 2015 à Guelma) ;
2. l’organisation d’une manifestation de deux jours, le 15 juin 2015 à Tiaret, autour
de « la vie et de l’œuvre de Jacques Berque ».

B. Institut d’Archéologie de l’université de Bouzaréah, ou Alger 2 (‫)ﻣﻌﮭﺪ اﻵﺛﺎر‬

L’institut archéologique de catégorie 3 est public comme les autres établissements


scientifiques, tels que réglementés par une série de décrets et de législations qui spécifient
leurs fonctions dans la société. Le décret « n° 75/91 du 1975 » a été consacré pour la
fondation d’instituts sous l’égide des sciences humaines, puis au « mois de septembre 1984,
selon l’arrêt n° 84/209 », le centre de recherche et d’éducation, avec son « autonomie
morale et financière », a été dirigé par l’université d’Alger, puis dans les faits, par le
département d’histoire de la faculté de sciences humaines et sociales. En effet, les
universités sont « régies administrativement par le ministère de l’Enseignement Supérieur
et de la Recherche Scientifique ». Ensuite, « le décret exécutif n° 03/279 du 23 août 2003
fixant les règles particulières de l’organisation et du fonctionnement des instituts de cette
Université » (sur le site de l’université d’Alger 2). Enfin, « à la dernière division du 22
octobre 2009 l’institut s’est fait annexer par l’université de Bouzaréah, ou l’université
d’Alger 2 Abou El-Kacem Saad Allah » (sur le site de l’institut d’archéologie).

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

a. Présentation

L’institut d’archéologie situé à Sidi Bennour Malema à Alger. Ce centre de


recherche scientifique dispense un enseignement supérieur couvrant plusieurs spécialités
de l’archéologie au travers d’un ensemble de cours théoriques et pratiques. Il s’y distingue
deux degrés dans le cursus : un parcours progressif adapté à la réforme LMD (Licence,
Master, Doctorat), puis une formation postdoctorale. Ces derniers visent à entraîner
l’étudiant à la méthode scientifique en archéologie, ainsi qu’à la méthodologie idoine. Les
spécialités enseignées recouvrent plusieurs domaines, dont « archéologie préhistorique,
archéologie antique, archéologie islamique, maintenance et restauration ». L’institut
compte 849 étudiants, 653 en licence, et 196 en master. Concernant les études supérieures,
il faut souligner qu’il y a 16 étudiants au niveau du magister, 249 étudiants au niveau du
doctorat (Documentaire, sur le site de l’institut d’archéologie).

Un regard bref porté sur la structure générale de l’institut nous permet de dire que
celui-ci possède deux sections, dont le fonctionnement et l’organisation sont réglementés :
d’abord la section scientifique et pédagogique, puis la section administrative, chacune
ayant un fonctionnement différent, gérée par un responsable général appelé le directeur
d’institut. Actuellement, celui-ci est le Dr. Abdel Karim AZOUG (Sur le site officiel
d’institut). L’institut est organisé de la façon suivante :

1. une section scientifique et pédagogique : ce centre dispose de 76 enseignants


parmi lesquels, 7 professeurs, 14 conférenciers et 4 assistants assurant le travail
pédagogique. Les classes de cours, les salles de séminaires et ateliers, ainsi que
l’amphithéâtre dédié aux conférences sont équipés des technologies audio-
visuelles les plus modernes. De plus, l'institut compte un laboratoire pédagogique
situé à Sidi Abdallah, centre de l'institut, puis encore trois autres laboratoires à
l'université de Bouzaréah s'occupant des fouilles archéologiques. Ceux-ci
organisent la formation continue et gèrent les différents objets exhumés lors des
travaux de fouilles archéologiques (Goutail 2015, entretien). En outre, il existe
une bibliothèque destinée aux chercheurs et aux étudiants ;
2. une section administrative et finances. Dans le centre, la hiérarchie
administrative est bien observée. En effet, le corpus général administratif de
l’institut est composé d’un directeur à sa tête, d’un président du conseil
scientifique qui organise les faits académiques, d’un directeur adjoint chargé

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

d’études assistant le directeur, enfin le directeur adjoint post-gradué collabore


avec le directeur sur les études supérieures au niveau des doctorats et post-
doctorats. Finalement, un collaborateur du directeur dirige l’administratif et les
finances (sur le site de l’institut d’archéologie). D’un point de vue économique,
l’institut est financé entièrement par le gouvernement, mais dispose d’une pleine
autonomie quant à la gestion de ses projets. En revanche, les travaux pratiques et
les fouilles archéologiques peuvent pâtir d’un manque de soutien financier.
D’après le professeur actuel de l’institut d’archéologie, Yasmina Chaïde Saoudi,
il arrive souvent que, concernant les projets des excavations organisés par
l’institut, « ce sont les enseignants qui s’arrangent en engageant leurs frais de
mission (2500 DA/jour) et bien-sûr tout le matériel est fourni par l’institut, ainsi
que les moyens de transport » (Quahib 2015, sur le site d’El-Watan).
b. Activités et missions archéologiques

L’institut met en place de nombreuses activités et des innovations scientifiques dans


différentes dimensions culturelles du patrimoine matériel et immatériel. En effet, l’institut
s’occupe généralement de deux éléments essentiels, offrir différentes formations en
archéologie pour entraîner les étudiants et les archéologues comme des cadres
expérimentés avec un haut niveau d’études dans le domaine patrimonial, particulièrement,
en archéologie. Le second est la recherche scientifique dans ce domaine par les chercheurs,
tels que les enseignants et les étudiants des différents niveaux, via les fouilles
archéologiques et les publications académiques sur différents périodes de l’Algérie de la
Préhistoire jusqu’à nos jours. Ceci constitue l’expérience et l’occasion de transmettre le
savoir culturel vers le public. Les éléments suivants précisent les activités de l’institut ainsi
que leurs missions archéologiques sur différents sites, effectuées par ces mêmes
chercheurs et étudiants. Ces activités sont organisées de la façon suivante :

1. l'université Alger 2 forme près de 150 archéologues également répartis sur 4


spécialités : « archéologie préhistorique, archéologie antique, archéologie
islamique et la conservation et la restauration des biens culturels » ;
2. l’institut organise des « stages pratiques » pour les étudiants, stages permettant
d'appréhender les « techniques de prospection archéologiques et de fouilles, des
relevés archéologiques, des techniques de conservation et de restauration », ce
au cœur même des monuments historiques, par exemple, 14 chantiers de fouilles
sur le plan national. Ces travaux s'inscrivent dans des projets déjà existants dont

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

les résultats significatifs apportent une contribution certaine dans plusieurs


domaines dont « la céramique, la numismatique, la connaissance des nécropoles
et autres vestiges» (Goutail 2015, entretien) ;
3. l’édition d’une revue annuelle sous le titre « Archéologie » en arabe et d’autres
langues étrangères telles que française, sous la direction du Dr. A. AZOUG, et
éditée parle Dr. Mohammed El-Bachir CHENITI, comptant 15 membres de la
commission de lecteurs. Ce périodique se focalise sur la transmission du travail
de recherche sur le patrimoine. Par exemple, le n° 11 de 2014 inclue 23 articles
répartis sur 295 pages en arabe avec différent sujets historiques, archéologie de
l’antiquité et l’archéologie de l’époque musulmane. Par ailleurs, ce magasine
regroupe 6 articles sur 65 pages en français sur différents sujets archéologiques et
méthodologiques de l’Algérie (Chiniti 2014, 7) ;
4. l'institut dirige deux laboratoires de recherche : un spécialisé sur la civilisation du
Maghreb allant de la période Médiévale à Ottomane, un deuxième orienté vers
l’archéologie et l’archéométrie, et sont accessibles aux étudiants post-gradués.
Ces laboratoires assurent l'élaboration de colloques, de séminaires et de tables
rondes à l’échelle nationale et internationale autour de différents sujets
méthodologiques et scientifiques liés au patrimoine. Par exemple, le colloque
international du 2-3 juin 2009 de la « célébration du centenaire de l’université
d’Alger », intitulé « l’archéologie et le patrimoine dans le cursus universitaire ».
Ce colloque a été organisé à l’occasion de ce mémorial, en hommage au célèbre
scientifique du XIXe siècle, Nicolas Auguste Pomel, spécialiste de la Préhistoire,
notamment pour « sa contribution au développement de la Préhistoire
algérienne » (Chaid 2010, résumé) ; ou encore un cycle de conférences à
l’échelle nationale, à l’occasion du mois du patrimoine, allant du 18 avril au 18
mai 2015, qui portait le titre « Patrimoine et territoire », faisant écho au
patrimoine particulièrement riche de l'Algérie, « l'un des plus riches de la
Méditerranée », illustré par les « 7 sites classés au patrimoine de l'humanité »
que compte son sol. Cette célébration est notamment l’occasion, pour le
département d’archéologie de l’université d’Alger 2, de viser à promouvoir le
patrimoine culturel et à y sensibiliser le public, particulièrement en lui donnant
un rôle « dans la relance économique grâce, entre autre, au tourisme culturel »
(Goutail 2015, entretien) ;

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

5. la collaboration scientifique avec d’autres institutions archéologiques ou centres


du patrimoine à l’échelle nationale et internationale. Par exemple, le 10 février
2014, le directeur du centre a accueilli le directeur du Musée National Maritime
pour signer un traité de coopération scientifique. S’ajoutent des conventions
internationales avec certains instituts étrangers existants, tels que « des
universités espagnoles, françaises, italiennes et arabes » (Idem 2015, entretien) ;
6. les nombreuses missions archéologiques pour la recherche scientifique ou pour la
pratique des étudiants sont un autre élément essentiel pour l’institut. Les fouilles
archéologiques pluridisciplinaires sous la direction des archéologues de l’institut
de l’université d’Alger 2 avec la collaboration du ministère de la Culture, dont
celles ayant eu lieu en mai 2014 sur le site du Mlakou, dans la wilaya Bejaïa. Le
résultat de cette excavation est la découverte des ruines de l’ancienne ville de
Petra et d’autres vestiges du IVe siècle. En effet, cet acquis archéologique a mis
en évidence un pan de l’histoire de l’Algérie antique (Hamadache 2014, sur le
site d’El-Watan). Les fouilles de M. Bouyahiaoui Azzedine, « professeur
d’archéologie islamique et chercheur à l’institut d’archéologie », étalées sur une
dizaine d’années sur le « Fort de l’Émir Abdelkader, installé jadis dans la ville
de Taza, situé à 85 Km de la wilaya de Tissemsilt », c’est afin de se renseigner
sur le système de construction du fort, à l’époque de la résistance face à la
colonisation française et l’intérêt de l’Émir pour le fort (Fodil 2014, sur le site
d’El-Watan). Les acquis archéologiques sont remarquables, tels que « des pièces
et objets de valeur dont des chefs-d’œuvre remontant à l’époque de l’État
almohade, notamment une pièce de monnaie et deux lampes en porcelaine des
XIIe et XIIIe siècles » (Bounabi 2014, sur le site de Tribune). Un autre exemple
est illustré par les fouilles archéologiques programmées sous la direction de M.
Bourahli Brahim, professeur et directeur de recherche entouré de ses équipes
d’étudiants à « Madure ou Madaura », l’ancienne ville « berbère, romaine,
vandale puis byzantine qui fut fondée en 75 p.C., située à 50 Km de Thagaste
dans la wilaya de Souk-Ahras ». D’un point de vue comparatif, sa recherche était
consacrée sur le savoir du « mystère de l’architecture de la ville » comparé à
d’autres villes antiques de l’Algérie. Les conséquences de leurs recherches ont
mis en lumière la chronologie de la ville, en expliquant que « Maudaure étant
installée entre deux grandes villes, une au nord appelée « Thubursicum
numidarum » Khmissa, occupée par les sédentaires, et l’autres au sud qui

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

appartenait « au nomades et aux semi-nomades, qui est devenue un carrefour, un


lieu d’échanges entre plusieurs communautés » (Fodil 2014, sur le site de
djazairess). Une fouille récente, au mois de novembre 2014 a été effectuée par
l’équipe d’enseignants de l’institut avec ses étudiants, sous la direction du
ministère de la Culture sur « l’Oppidum theudense », un site archéologique
antique de l’époque romaine, situé dans la wilaya Bascara, l’ancienneVescera.
En effet, ce site possède un grand centre défensif et d’autres ruines de
constructions, telles que les thermes, les colonnes de maisons, des bassins,
etc. Selon l’actualité du journal Liberté-Algérie du 4 octobre 2005, il y a eu des
fouilles archéologiques sous la direction de l’institut sur le site paléochrétien
Sidi-Abdallah situé à « 40 Km au sud-ouest d’Alger ». En effet, ces excavations
ont abouties sur une série de ruines composant des « pans de murs de l’époque
romaine »et « une ferme de la fin de l’époque romaine datant du IVe ou Ve
siècles p.C. », ensuite, « une nécropole du IVe siècle et le dépôt de lampes à huile
dans certaine tombes communes païennes ».
c. Projets actuels

L’institut, en sus d’activités scientifiques, éducatives et pédagogiques, tels que les


recherches scientifiques des enseignants et des étudiants, prévoit de créer de nouvelles
spécialités ainsi que de proposer un rapprochement avec le ministère de la Culture, celui
du Tourisme et de l'Artisanat, le ministère des Moudjahidine, ou encore celui de la
Formation professionnelle. Le centre souhaite initier des « rencontres avec des
scientifiques » pour réunir « les différents acteurs du patrimoine ». Cependant, face à un
territoire aussi riche en vestiges dispersés sur un des « plus grands pays d'Afrique en terme
de superficie », l'institut doit former plus de chercheurs afin de pouvoir gérer un tel
patrimoine. Selon l’expression de M. Azzoug, son directeur « l’Institut d’archéologie
prend en charge scientifiquement et financièrement 14 fouilles archéologiques au niveau
national, avec l’implication des étudiants de l’institut. Ces fouilles entrent dans le cadre
de projets de recherches inscrits à l’institut ». Ainsi, il va agrandir le nombre des fouilles
archéologiques qui permettra un accroissement des recherches scientifiques, matière
essentielle pour « des mémoires et des thèses » (Goutail 2015, entretien). D’ailleurs, cet
institut travaille sur la publication des enseignants et des chercheurs, tels que les résultats
d’enquêtes, les ouvrages, les articles, les manuels, dans différents domaines d’archéologie.

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

Par exemple, la commission scientifique de la revue détermine la date pour ceux qui
souhaitent y publier leurs travaux.

C. Centre National de Recherche en Archéologie (CNRA) ‫)اﻟﻤﺮﮐﺰ اﻟﻮطﻨﯽ ﻟﻠﺒﺤﺚ ﻓﯽ‬


(‫ﻋﻠﻢ اﻵﺛﺎر‬

La richesse des civilisations anciennes en Algérie, ainsi qu’une difficulté d’accès aux
travaux archéologiques par les autorités algériennes, ont décidé le ministère de la Culture
et de l’Information à construire une deuxième institution de recherche archéologique,
pouvant répondre d’abord à une nécessité d’une vie culturelle, puis pouvant apporter une
analyse optimum sur les périodes historiques et préciser le domaine de chaque organisation
patrimoniale ce afin de faciliter le travail des chercheurs et leur répartition.

À cette époque, les départements de l’archéologie se retrouvaient sous l’égide de la


direction des Musées, de l’Archéologie et des Monuments et Sites Historiques. L’institut
est renommé Direction du Patrimoine Culturel menant par le « décret n° 87-10 du 6
janvier 1987 », à la mise en place de l’Agence Nationale d’Archéologie et de Protection
des Sites et Monuments Historiques (ANAPSMH), de l’Office du Parc National du Tassili
et enfin, de l’Atelier de Restauration de la Vallée du M’zab, afin de rapprocher les instituts
des sites archéologiques. De nos jours, d’autres instituts ont été créés, comme le Centre
National de Recherche Archéologique (CNRA), cependant, ceux-ci éprouvent une certaine
difficulté à mener à bien son travail de recherche, ralenti par une administration trop lourde
(Khalifa 2004, 2). Enfin, le 22 décembre 2005 selon « le décret exécutif n° 05-491, le
Centre National de Recherche en Archéologie est défini comme un établissement public, à
caractère scientifique et technologique sous la tutelle du ministère de la culture ».
D’ailleurs, « l’inauguration officielle du centre a eu lieu le 14 février 2009 par la ministre
de la culture de cette époque, Mme Khalida Toumi » (sur le site de CNRA).

a. Présentation

L’établissement central du CNRA est situé au n° 3 de la rue Mohamed Bouras, dans


le monument historique « Dar el Hamra4 » à Alger. En effet, ce centre a été officialisé
dans ce bâtiment par « l’arrêté ministériel n° 132 daté du 8 août 2007 ». Ses quatre
divisions scientifiques sont : « l’archéologie historique, la production et culture matérielle,
la cartographie archéologique, l’archéologie et l’environnement » (Valerian 2015, sur le

4
.La Maison Rouge.

31
Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

site de Ménestrel). Chacune est sous l’égide du ministère de la Culture, dirigé par un
directeur, archéologue de formation, monsieur Farid IGHILAHRIZ. Cet établissement
archéologique, avec ses cadres scientifiques expérimentés, est « chargé de développer la
méthodologie, les techniques des fouilles et les nouvelles technologies dans le domaine
d’archéologie au nord de l’Afrique et le Maghreb arabe, notamment pour l’Algérie ».
Effectivement, avec ses compétences scientifiques et techniques, l’institution peut
représenter efficacement les civilisations anciennes, telles que « libyque, punique et
romaine, chrétienne et musulmane ». La fonction des établissements publics, ainsi que les
qualifications des scientifiques, des responsables et de tous les membres des instituts en
Algérie sont régis par la loi. Ainsi, il convient de se pencher sur le corpus général du centre
selon les deux axes suivants : « le Conseil Scientifique » et « le Conseil Administratif ».
Cependant, avant d’expliquer ces points en détail, il est nécessaire de souligner que dans le
cas du CNRA, la hiérarchie de ses membres met en évidence le caractère et les
compétences de chacun. Par exemple, le directeur général dirige le centre en tant que
premier responsable de l’établissement. Ensuite, le directeur adjoint qui assiste le directeur
général est à la deuxième position dans le centre.

1. Le conseil scientifique (CS) est composé d’un président, poste auquel les
chercheurs postulent après avoir répondu aux conditions fixées par le« règlement
intérieur du CS ». Par exemple, la première « session ordinaire du CS du 14
février 2009 porté sur l’élection du président du CS, l’adoption du règlement
intérieur du CS, l’adoption des divisions, axes et thèmes de recherche du
centre ». En outre, l’étape suivante pour l’admission des membres scientifiques
s’effectue selon « la session ordinaire du 18 mai 2009 » comme expliqué par la
presse, soit « l’adoption de l’ordre du jour et la discussion des points inscrits,
puis l’acceptation des dossiers de candidature des chercheurs, vient ensuite la
mise en place d’une série d’examens tels que, le projet de recherche, synthèse,
etc. » Selon les informations standards du site officiel du CNRA, en 2008 les
membres du conseil ont été répartis selon deux catégories : « 7 chargés de
recherche » et « les attachés de recherche comptant 5 chercheurs en Algérie et 4
à l’étranger » ;
2. le Conseil d’Administration est composé de trois départements différents. Le
premier est le « Département des Finances, de la Comptabilité et des Moyens
Généraux (DFCMG) ». Celui-ci s’occupe des affaires liées aux finances, la

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

comptabilité et les moyens généraux, par exemple, l’organisation des budgets


annuels du centre, les salaires des membres, etc. Le second est « le Département
des Ressources Humaines, de la Formation et des Relations Extérieurs
(DRHFRE) » dont la fonction est consacrée« au service du personnel et des
affaires sociales », « le service de la formation, du perfectionnement et du
recyclage », et « le service des relations extérieurs et de la coopération ». Par
exemple, l’édification et la mise en place des plans annuels de gestion des
ressources humaines, ainsi que le rangement des projets communaux avec les
autres organisations nationales et internationales, etc. Le dernier département
est celui « du soutien et du développement de la recherche (DSDR) » qui se
penche généralement sur les trois aspects suivants : « le service de la gestion et
du traitement des données et d’images et des réseaux », « le service de la
documentation audiovisuelle, les archives et la bibliothèque » et « le service des
équipements scientifiques » (sur le site de CNRA).

b. Activités et missions archéologiques

Ce centre de recherche est le plus actif et ses chercheurs et scientifiques travaillent


sur différents domaines d’archéologie. D’un point de vue méthodologique, leurs travaux
portent sur toutes les dimensions des périodes historiques du Maghreb et sur
« l’interaction entre les hommes et leurs milieux », de l’antiquité jusqu’à nos jours, par
exemple, les enquêtes scientifiques et chroniques sur l’époque « libyque, punique, romaine,
etc. » Certes, ces recherches ont toujours été liées avec des méthodes et des « techniques
en matière d’archéologiques, pour élaborer des cartographies et atlas archéologiques
nécessaires à la planification et à la détermination des priorités en matière
d’aménagement et de mise en valeur du patrimoine national, etc. » D’ailleurs, le
développement de la science d’archéologie est un autre objectif pour le centre. Comme
mentionné précédemment, ce développement est mis en place dans quatre divisions :
« archéologie historique, productions et culture matérielle, cartographie archéologique,
archéologie et de l’environnement » (Idem). Afin d’accéder aux renseignements sur les
activités et les missions archéologiques du CNRA effectuées par ses chercheurs et
archéologues, il est possible d’aborder chacune de manière concise :

1. l’organisation des séminaires, des ateliers pédagogiques, des colloques


méthodologiques et des conférences scientifiques sur différents sujets liés à

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

l’archéologie. Par exemple, la « journée d’étude du 2 novembre 2009, avec la


coopération du CNRS-ENS dans la wilaya de Batna », pour « les résultats des
opérations archéologiques sur le site du Tazoult-Lambèse » en trois sessions de
fouilles, allant de 2006 à 2009. En effet, la présence de spécialistes « algériens et
français » sur différents domaines dans ce colloque, montre la valeur historique
de ce site archéologique (Idem). Le séminaire intitulé « les mercredis du CNRA »
a été organisé par le centre au mois de mars 2012, avec de nombreux
intervenants algériens et étrangers qui a « permis aux professionnels de prendre
connaissance des plus récents développements dans les domaines de la
recherche en archéologie » (Hammoudi 2012, sur le site du Midi Algérie). Le
centre a organisé beaucoup d’ateliers autour des techniques de fouilles et de
l’utilisation des outils en archéologie, parmi lesquels il est possible de citer celui
du mois de mars 2013 : « quelques outils et méthodes pratiques à l’usage des
archéologues d’aujourd’hui » ; l’atelier de février 2013 sur « l’usage de la
photogrammétrie en archéologie » ; l’atelier en décembre 2012 sous le titre de
« techniques de relevé de terrain pour l’archéologie et SIG » ; un autre, nommé
« relevé numérique par laserrogramétrie pour la restitution du patrimoine
architectural », est un atelier pédagogique mis en place par le CNRA, etc.;
2. la mise en œuvre des projets de recherche et la publication des résultats des
fouilles. Par exemple, le projet de recherche du site archéologique de « Tazoult-
Lambèse » par des équipes composées de membres du CNRA et d’étrangers qui
dura environ 5 ans, et la publication des résultats en 2010. Ensuite, le projet de
recherche coopératif d’un mois en 2009, sur le site archéologique de « la place
du Martyre » (sur le site de CNRA), suivis de la publication « d’ouvrages
collectifs sur l’Algérie antique et médiévale » qui est « constituée de
contributions scientifiques, d’archéologues, d’historiens et de passionnés de ces
disciplines » (Ainouch 2015, sur le site de Reporter) ;
3. la réalisation d’un « fond documentaire, d’une banque de données et de cartes
archéologiques ». Par exemple, la préparation, entre 2003 et 2010, de la carte
archéologique des différents sites de « l’Est algérien » par monsieur M. Medad
Kamel, membre du CNRA. En effet, ses travaux ont été consacrés sur « la
prospection et la documentation archéologique et topographie dans différentes
zones », tels que « Oued Djenan, Cap Segleb, Zitouna, Cheffia, Bouteldja, etc. »
Le résultat de ces missions « ont permis la découverte de 1277 pièces

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

archéologiques au niveau de 383 sites » (Medad 2011, sur le site du Financier).


Par ailleurs, la documentation et la préparation de la base de données de « plus de
3500 sites archéologiques sahariens ont été localisés, balisés et mis hors de
danger dans les régions de Reggane et de Tadmait (Adrar) » par le centre en
2015 (APS 2015, sur le site de l’Algérie Presse Service) ;
4. la réalisation de programmes éducatifs dans les établissements scientifiques dans
le domaine archéologique. Par exemple, la pratique des étudiants dans les sites
archéologiques sous l’égide du CNRA ;
5. la mise en évidence, pour le public, des actualités archéologiques, la participation
des membres sur différents programmes patrimoniaux. Par exemple, la
contribution du CNRA sur l’organisation d’une table ronde mise en place le 2-4
juin 2015 à Lambèse-Tazoult, sous le titre de « les architectures en terre du
Maghreb ». La perspective de cette table ronde et séminaire a porté sur deux
points essentiels, l’un est sur « la fouille et étude des structures en terre » et la
deuxième sur la « conservation-restauration et valorisation des vestiges en cours
de fouille et des sites déjà exhumés » ;
6. la coopération scientifique et les échanges des expériences avec d’autres
institutions à l’échelle nationale et internationale. Par exemple, les fouilles
coopératives du CNRA avec des archéologues d’organisation françaises CNRS,
dans plusieurs sites archéologiques en Algérie, tel que sur le site de « Lambaesis
à Tzoult (Batna) » (Idem 2015, sur le site de l’Algérie Presse Service) ;
7. la réalisation de missions archéologiques d’urgences pour la sauvegarde des sites
et des monuments sur la base d’archéologie préventive, ainsi que les autres
opérations sur différents site archéologiques. Cependant, les fouilles
archéologiques du centre étant nombreuses, il convient de n’en mentionner que
quelques-unes. Les sondages sur le terrain pendant le mois de 2011, de trois
sites archéologiques de l’époque de l’antiquité à « Constantine et sa périphérie »,
ce d’une manière pluridisciplinaire, dans le but de les sauvegarder, comme celui
de « la cité des frères Menai à El-Khroub » qui disposait« des fragments de
mosaïques » ; le site de « Ali Mendjeli » qui possédait une nécropole, et le
dernier qui « se trouve sur l’esplanade Si El-Houès, une placette adjacente au
palais Ahmed Bey » (Larbes 2010, sur le site du Maghreb). L’excavation
archéologique de décembre 2014 sur le chantier de Tin Hinan, situé à « Abalessa,
à 80 Km de Tamanrasset ». En effet, cette fouille s’est concentrée sur

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

l’exhumation « d’un tombeau du IVe siècle », qui a abouti par la découverte


d’une série de vestiges importants tels que « des fragments d’os, de bois, de
poteries et d’œufs d’autruche ». Après l’examination des vestiges, les
archéologues terminaient sur la « structure originale du tombeau qui porte aussi
sur certains pierres des gravures d’animaux et des inscriptions en tifinagh »
(Aouali 2015, sur le site du Soir de l’Algérie). Les diagnostics archéologiques
qui ont été effectués par l’équipe du CNRA sur le site « d’Advillam Servilianam,
à l’entrée de Guelaat Bou Sbaa, commune située à 12 Km au nord du Chef-lieu
de la wilaya de Guelma », ont conduit à la découverte de « cinquante deux
tombes de différent types et d’époques ». Chaque tombe « indiquait une période
bien définie dans les pratiques funéraires », alors que les acquis archéologiques
de ces fouilles tels « qu’un ossarium, un coffre de pierre destiné à recevoir les
cendres du mort, fut utilisé entre le Ier et le IIIe siècle p.C. », qui vérifient les
idées de la romanisation de ce lieu (Dadci 2015, sur le site d’El-Watan). Les
fouilles archéologiques programmées et très importantes, effectuées par les
chercheurs du centre dans la wilaya de Tlemcen sur le « Palais royal d’El-
Mechouar », qui présente différentes cultures de l’époque musulmane, telles que
« almoravide, almohade, zianide, ottomane, etc. » L’objective était, « la
réhabilitions du palais royal selon les résultats de la fouille archéologique et des
documents graphiques ». En effet, cette opération archéologique a été couronnée
par de grands succès. En premier lieu, les chercheurs ont trouvé nombre
d’artefacts en or, tels que « des pierres tombales musulmanes, passages
souterrains, espaces d’eau, pièces de céramique, un zellige (mosaïque arabe) et
un mobilier archéologique assez conséquent sur la connaissance de la période
des Zianides ». Dès, ils étaient en mesure de rétablir le palais (Couri 2010, sur le
site du Maghreb). Le dernier exemple de la recherche archéologique des experts
du CNRA sur le terrain, Yemouna Badji et Ilyès Arfi, concerne le site de
« Collo » situé à Skikda, afin de réhabiliter la mosquée de « Sidi Ali El-Kébir ».
De surcroît, la fouille a permis de dégager « un temple dédié à Neptune ». D’un
point de vue archéologique, cette découverte est très importante, puisqu’elle
illustre l’occupation du site par les Romains à l’époque de l’Antiquité (Chekrit
2011, sur le site de la Tribune).

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

c. Projets actuels

Le centre national de recherche en archéologie est engagé sur différents projets de


développement dans le domaine de l’archéologie, tels que des recherches scientifiques, des
fouilles sur de nouveaux chantiers archéologiques, l’analyse de données archéologiques
acquises par les fouilles, des restaurations et réhabilitons de sites archéologiques,
l’organisation de colloques et de séminaires, etc. Par exemple, le travail sur le site
archéologique de Siga « où se trouve le tombeau royal de Syphax de l’époque numide,
situé dans la commune d’Oulhaça, à une trentaine de kilomètre du chef-lieu de la wilaya
Aïn Témouchent » (APS 2015, sur le site de l’Algérie Presse Service).

III. Coopérations archéologiques étrangères en Algérie post-coloniale

La coopération archéologique est un autre pilier de la recherche actuelle. En effet,


cette partie porte sur la coopération archéologique, des échanges scientifiques et des
expériences entre des institutions de recherche algériennes et d’autres institutions
étrangères dans le domaine archéologique. Cependant, les travaux archéologiques
postcoloniaux par des étrangers sont nombreux. Il est inutile de tous les traiter. En
revanche, j’aborderai uniquement la coopération patrimoine Euro-algérienne, telle qu’avec
la France, l’Italie, l’Allemagne et l’Angleterre d’une manière générale. L’orientation des
Européens sur l’échange patrimoine archéologique de l’Algérie est assurément due à leur
histoire partagée ou commune de l’époque romaine, ou les liens étroits des cultures euro-
algériennes en faveur de la sauvegarde d’un héritage patrimonial mondial en danger. La
déclaration de l’ancien ministre de l’Algérie précisait que « L’Algérie, qui a souscrit au
programme d’appui pour la valorisation du patrimoine culturel considère cette œuvre
euro-méditerranéenne fondée sur la dimension patrimoine culturel et sur la définition d’un
espace commun de paix et de stabilité comme le retour ou plutôt le recours à la
Méditerranée, comme un acte de (ré)appropriation de l’Histoire et de réhabilitation de la
mémoire des peuples et civilisations des deux rives nord et sud de la Méditerranée »
(Toumi 2014, sur le site du ministère de la Culture algérienne).

Des journées d’études qui ont été lancées en décembre 2014 à Paris au Musée du
Louvre, intitulées « Relectures postcoloniales des échanges artistiques et culturelles entre
Europe et Maghreb », se sont penchées sur la relation culturelle et artistique entre les deux
pays européens méditerranéens France, Italie et le Maghreb, particulièrement l’Algérie. En
effet, ce colloque nous montre l’intérêt de ces pays sur différents aspects du passé, du

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

présent et du futur. De plus, un autre axe de réflexion porte sur la proximité de ces peuples
afin de rétablir profondément leurs « héritages communs », « l’histoire partagée » et la
fondation d’établissements tels que « les Institutions culturelles : des Musées, des Archives,
des Galeries, etc. » Ceux-ci peuvent bien représenter leurs patrimoines et leurs vestiges
historiques, archéologiques, anthropologiques et artistiques, dont l’objectif est d’embellir
les liens entre ces pays. Pour cela, la France et l’Italie parmi les pays Européens peuvent
jouer un rôle actif à cet égard. De ce fait, la spécificité des monuments historiques et
archéologiques du Maghreb tels « qu’architectes de bâti » (Colloque, 2014 sur le site du
Calenda), ainsi que « l’invention et usages des patrimoines », sont influencés par ces deux
pays européens. En effet, les structures de constructions patrimoniales de ces pays peuvent
donc être comme « le transfert de modèle d’une métropole vers des périphéries »
(colloque 2014, sur le site du INHA).

A. Coopérations européennes

Pour approcher la relation culturelle entre ces pays, il est possible de mettre en
évidence de façon transitoire, la politique patrimoniale européenne et algérienne. Selon le
rapport de la coopération EU-Algérie de 2014, la politique européenne autour du
patrimoine algérien est : « le patrimoine en tant que tel n’était pas prioritaire dans les
politiques de l’État, ceci expliquant le besoin aujourd’hui d’importants investissements
physiques et humains sur l’ensemble du territoire, afin de pouvoir engager une véritable
politique de protection et de valorisation ». Néanmoins, en 1998, puis en 2003, l’Etat
algérien a éprouvé le besoin de les engager dans le cadre législatif de « la loi 98-04 », afin
de décentraliser ces faits vers des secteurs locaux, cela n’a pas été suffisant. De plus,
« l’Algérie doit relever le défi d’inventorier, cataloguer, classer, puis gérer et valoriser ses
patrimoines immobiliers, mobiliers et immatériels considérables en nombre et typologie et
ce, sur un vaste territoire ». En outre, l’UE souhaite que le patrimoine culturel trouve sa
place dans « le développement économique et humain de ce pays à travers la stratégie
sectorielle et nationale en contribuant de manière significative aux actions prioritaires de
son identification et de sa connaissance (inventaire), de sa protection (outils de protection)
et de sa mise en valeur (outils de gestion et programmes pilotes) par un soutien en outils
méthodologiques, en équipements et en formations, au niveau central et local dans une
logique intersectorielle».

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

Selon la déclaration du directeur du Patrimoine Culturel du ministère de la culture


algérienne, Mourad BETROUNI, à l’occasion d’un atelier en novembre 2014 mis en place
sous l’égide de l’UNESCO, qui était consacré à l’archéologie préventive du Maghreb, la
politique patrimoniale culturelle a particulièrement été illustrée. En effet, le professeur
déclare que l’Etat algérien, dans le cadre d’une coopération, peut « réitérer et réaffirmer
l’attitude de l’Algérie vis-à-vis de son patrimoine archéologique, une attitude qui consiste,
dans le cadre d’une stratégie cohérente, à affronter un terrain ou plutôt à ouvrir de
nouveaux chantiers aux multiples implications, tant nationales qu’internationales ».
D’ailleurs, l’Algérie veut « reformuler ou redéfinir » ses panoramas culturels, pour son
autonomie patrimoniale nationale et dérivés, tels que les sites archéologiques « adaptées
aux nouvelles exigences culturelles nationales et aux mutations politiques et socio-
économiques produites aux échelles nationales et internationales ». Ainsi, la « loi n° 98-
04 du 15 juin 1998 » a ouvert une nouvelle voie pour le patrimoine culturel qui est
particulièrement associé à une « demande sociale en matière d’histoire, d’art,
d’architecture, d’urbanisation et des exigences économiques nouvelles » (Betrouni, 2014,
15). En effet, cette loi permettait de mettre en valeur des patrimoines existants et de
« réhabiliter, restaurer, intégrer et socialiser la mémoire ». Il a affirmé également, que les
échanges scientifiques entre ces pays, peut faciliter la méthodologie d’une enquête
moderne dans le domaine du patrimoine et la manière de l’exploitation des sites
archéologiques. Un autre élément très important pour la politique patrimoniale algérienne
est le « développement des faits archéologiques, l’industrie des matériaux et ses valeurs
dans la société qui peut aboutir à de nouvelles inventions technologiques et découvertes de
sites archéologiques ». Enfin, il est possible de dire que l’Etat algérien, par sa politique
culturelle, veut maîtriser le domaine de l’archéologie qui est important pour son identité
nationale autant que pour la croissance économique. Ceci s’explique par le fait que
« l’industrie des matériaux orientée vers des applications archéologiques, pourrait
conduire à la création de laboratoires et d’industries spécialisées dans le domaine de la
restauration notamment et pour lesquels le secteur de la culture serait nécessairement
l’initiateur » (Martin 2014, 172).

La multiplicité des sources écrites et les publications des faits archéologiques, tels
que les documentations, les comptes-rendus, les rapports de fouilles, etc., permettent de
réaliser que la coopération institutionnelle archéologique entre la France et Algérie par
rapport à d’autre pays européens soit plus tangible, voire plus cohérente. Ensuite, les

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

coopérations entre l’Algérie, l’Italie et les autre pays, peuvent venir dans un deuxième
temps. Pour cela, il est nécessaire de traiter ces coopérations en détail.

a. Coopération italienne

Cela fait plus de 50 ans que les deux pays méditerranéens, l’Italie et l’Algérie, ont
développé des relations amicales dans différentes dimensions de la vie sociale, politique,
économique et culturelle, particulièrement sur les échanges archéologiques et scientifiques.
Il est possible de regarder cette relation sur un plan théorique et pratique, relation existant
entre les deux pays voisins depuis l’Antiquité jusqu'à nos jours. Par exemple, la présence
de sites archéologiques romains sur les deux pays est un bon témoignage qui atteste d’une
histoire commune très profonde. Par ailleurs, le renouvellement d’accords entre ces pays
renforce les liens entretenus, tel que le « décret présidentiel n° 04-166 du 8 juin 2004,
portant sur la ratification du traité d’amitié, de bon voisinage et coopération entre la
République algérienne démocratique et populaire et la République italienne, signé à Alger
le 27 janvier 2003 » ( Convention et accords internationaux- lois et décrets 2014, 10).

En effet, les faits archéologiques italiens en Algérie débutent dès la période post-
coloniale, soit après 1962. À cette époque, l’Italie était déterminée pour la première fois,
de développer des activités patrimoniales sur le territoire algérien dans le cadre de
coopérations bilatérales. Par exemple, la collaboration dans le domaine de « la recherche
et la conservation de quelques sites archéologiques » tels que, en 1968, la première équipe
italienne sous la direction d’un scientifique, le professeur Sabatino MOSCATI, spécialiste
des Phéniciens. Certes, cette équipe a été accompagnée par d’autres experts, tels que les
Professeurs Francesco GABRIELI et Antonello CERRATO. Alors que, les échanges ne
portent pas exclusivement sur les missions archéologiques en Algérie, toutefois, « l’accord
de 1967 » a été une première étape pour les collaborations institutionnelles italo-
algériennes. En effet, les étudiants et les chercheurs algériens pouvaient trouver une voie
pour les études supérieures dans le domaine de l’archéologie au sein des Universités
italiennes. D’ailleurs, ces échanges scientifiques ont été l’occasion de fouilles sur les sites
archéologiques italiens. Par exemple, la participation des étudiants algériens sur le site de
« Sardaigne à Fluminimaggiore et San Antioco, en 1969-1971 » (Bouchenaki 2011, 69-71).
En somme, il est possible de dire que l’intérêt de la coopération culturelle italo-algérienne
s’est concentré sur des échanges avec des « musées, activités de restauration et missions
archéologiques » (Sur le site d’Institut culturel Italien d’Alger). Par exemple, le soutien

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

financier de l’Ambassadeur italien à Alger pour une opération de « réhabilitation et de


restauration du Bastion 23, dernier vestige presque en ruine de la basse Casbah d’Alger »
en 1988 (Bouchenaki 1980, 79). Les éléments suivants montrent un résumé des missions
bilatérales entre l’Italie et l’Algérie sur différents faits archéologiques :

1. de très importantes missions archéologiques durant trois sessions de 1972 à 1974,


suivis par l’équipe algéro-italienne sur « le site d’une ferme antique, au nord, en
bordure de la route nationale n° II conduisant de Tipasa à Cherchell ». D’un
point de vue archéologique, ces missions coopératives ont été associées à deux
aspects intéressants. D’abord, les transferts d’expérience en méthodologie de
recherche archéologique sur l’époque de l’Antiquité. Ensuite, l’illustration sur
l’histoire des habitants anciens, le mode d’occupation du site et leurs travaux
essentiels de 30 à 70 p.C. Par exemple, les fouilles « montraient l’existence d’un
habitat rural, et par conséquent d’une certaine activité agricole, durant la
période marquant le passage du royaume de Maurétanie sous l’administration
romaine, après l’annexion de 40 p.C. » (Bouchenaki 1980, 20) ;
2. un accord en 2004 entre le Ministère de la Culture algérienne et l’Italie pour la
préservation, la restauration et « la mise en valeur » des sites archéologique de
l’époque romaine à Timgad, tels que « le théâtre, l’arc de Trajan, etc. ». Ainsi
que l’accord sur la « création d’un centre de restauration et un plan de formation
destiné aux restaurateurs ». En effet, c’était l’occasion pour les deux pays
d’aborder la coopération pour des faits archéologiques, qui constituent leur
histoire commune. Pour cela, ce projet bilatéral a été signé avec l’Italie, pour
que puisse se produire un transfert d’expériences « en matière de préservation et
de restauration » aux archéologues algériens (Idjer 2014, sur le site d’Info Soir) ;
3. une coopération des échanges scientifiques sur les sciences archéologiques entre
les Universités de Tébessa (Algérie), Torente (Italie) et le Ministère de la Culture
algérienne. Cet accord a été mis en place en 2009 par un colloque international,
sur lequel de nombreux savants de différents pays européens et africains ont
participés. Ces échanges ont été l’occasion de mettre en œuvre un accord
bilatéral sur la « mission de formation et d’informations sur les sites historiques,
ainsi que la création d’un département mixte » pour la recherche archéologique
sur les « sites disparus, dans la région de Bir El-Ater » (Hafid 2009, sur le site de
la Liberté) ;

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

4. la mise en place d’un projet en commun sur « la restauration de la mosaïque


exposée au musée régional de Sétif », et un entraînement de 6 mois en 2008 des
cadres algériens dans cette matière. Ce programme a été réalisé par l’entreprise
Eni Production, le département d’archéologie de l’Université de Rome, ce après
la démarche officielle d’un accord bilatéral qui eut lieu à Alger entre l’Italie et le
Ministère de la Culture algérienne. En effet, ce projet, était « le premier d’un
grand nombre d’actes faisant partie d’un projet convenu entre ces pays, qui a été
consacré à la promotion et à la protection du patrimoine culturel commun aux
deux pays » (M.B 2008, sur le site d’El-Watan) ;
5. la mise en œuvre d’une exposition coopérative culturelle entre le musée national
des antiquités d’Alger et l’Algérie en 2011, pour des objets archéologiques de
l’époque phénicienne « au palais de la culture Moufdi Zakaria, à Kouba », qui a
porté le titre « les Phéniciens en Algérie. Les voies du commerce entre la
Méditerranée de l’Afrique noire ». Cette exposition, a disposé d’objets et de
matériaux archéologiques « du XVIIe siècle a.C. », tels que « des mosaïques, des
statuettes en terre cuite et en bronze, etc. », acquis par des archéologues lors de
diverses fouilles des différents sites. En ce qui concerne, la mise en place d’une
journée d’étude sur la même thématique à Rome (Italie) sur laquelle les
chercheurs ont présenté la civilisation ancienne de l’Algérie à destination de la
société italienne. Effectivement, cet échange archéologique a pu jouer un rôle
essentiel sur les relations culturelles entre ces deux pays (Chabani 2011, sur le
site d’El-Watan) ;
6. une mission coopérative en 2012 entre le CNRA et le laboratoire de recherche
archéologique de l’Université de Trento, concernant la création « de cartes
archéologiques numériques », et la méthodologie de l’utilisation de nouvelles
technologies en archéologie. En effet, ce projet permet aux archéologues
algériens un « recensement, de façon raisonnée, de tous les témoignages du
passé, qu’ils soient archéologiques, architecturaux ou historiques, découverts au
cours des différentes prospections et fouilles ». L’autre efficacité de cet accord
bilatéral était le fait que les archéologues algériens pouvaient « créer une banque
de données réactualisée ». Par exemple, « l’existence de 383 sites
archéologiques, ou la découverte récente de plusieurs pièces à Tachouda, dans
la daïra de Bir El-Arch à Sétif, etc. » (Merrouche 2012, sur le site d’El-Watan).

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

b. Coopération allemande

La contribution de l’Allemagne dans le cadre de sa coopération avec l’Algérie sur


différentes dimensions, sociale, politique, économique et culturelle, est aussi tangible
qu’auprès d’autres pays européens. Ceci est d’autant plus vrai que dans le domaine du
patrimoine culturel matériel, tel que la préservation des monuments historiques, la
restauration d’objets archéologiques dans les musées et les échanges des expériences entre
les institutions patrimoniales. En effet, cette relation patrimoniale remonte à 1982, lorsque
les deux pays se sont accordés sur les travaux dans le Musée de Cherchell. C’était la
première étape des missions coopératives sur laquelle les archéologues allemands ont
entamé leurs travaux dans ce musée. Ces activités ont été concentrées « à travers la
réorganisation chronologique et thématique des œuvres de l’époque gréco-romaine ». De
plus, ce programme bilatéral « s'est poursuivi par la suite en 1987, en 1991/1992 et en
2008/2009 » avec le développement d’un plan de travail. À ce moment, les travaux de ces
équipes ont été portés sur la préservation des vestiges archéologiques qui remontent à
l’époque « du roi numide (25 a.C. à 40 p.C.) » (Wiesbaden 2012, préface). Par exemple,
l’accord archéologique sur la « rénovation d’une collection de plus de 300 objets datant, la
plupart, de l’époque romaine », entre l’Institut allemand d’archéologie et l’Office national
de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés, le tout sous l’égide du Ministère
de la Culture, qui eut lieu à Alger en 2009. Il est possible d’indiquer que ce travail était
l’un des plus grands projets Allemands sur les faits archéologiques de l’Algérie, dans
lequel « 13 archéologues allemands et plusieurs de leurs homologues algériennes » ont
participé. Sur la même thématique et sur la valeur du patrimoine culturel pour les sociétés
humaines, il y a eu une journée d’étude organisée par CNRAPH. Les orateurs se sont
penchés sur différentes dimensions de l’archéologie et sur le rôle essentiel du musée sur
l’identité nationale. Parmi ces intervenants, le directeur de l’Institut Goethe d’Alger a mis
en exergue les relations culturelles entre les deux pays, en ajoutant que « les liens
communs qui lient les deux pays à travers les vestiges romains, plaident pour la
généralisation de ce type de campagnes » (Goutali 2009, sur le site de Djazairess). Les
points suivants illustrent les coopérations allemandes pour des faits archéologiques :

1. la mise en œuvre d’un projet bilatéral en 2011, entre le directeur de la


conservation et de la restauration du patrimoine sous l’égide du ministère de la
Culture et le « musée archéologique allemand Badisches Landesmuseum de la
ville de Karlsruhe », sur différents faits archéologiques, tels que « la

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

muséographie, l’échange pédagogique d’expériences entre les archéologues, le


marketing des musées » et la coopération institutionnelle entre les musée algéro-
allemands. En effet, dans cet accord, l’Algérie avait prévu que les équipes
allemandes allaient faire coopérer ses institutions patrimoniales sur la
modernisation des musées, et « l’adaptabilité des bâtiments à la fonction
muséale, la restauration et la conservation des bâtiments anciens et l’éclairage »,
ce particulièrement dans les musées de la capitale Alger (Le Temps d’Algérie
2011, sur le site de Djazairess) ;
2. l’accord bilatéral sur la restitution de vestiges archéologiques, conséquences des
trafics illicites de contrebande en Europe. Par exemple, « une œuvre
archéologique volée du musée de Skikda, en 1996, vient d’être restituée aux
autorités algériennes ». Ce vestige a été identifié par le service d’interpole, « il
s’agit d’une sculpture en marbre grec de Phidias, représentant la tête d’une
femme que certains connaisseurs attribuent à la divinité grecque Hygie » (Seghir
2010, sur le site du Midi Libre).

c. Coopération anglaise

Les sources et les données sur la coopération archéologique postcoloniale entre


l’Algérie et l’Angleterre sont particulièrement limitées, notamment sur la coopération entre
trois instituts sur lesquels le présent travail se concentre : le CNRAPH, l’Institut
d’archéologie de l’université d’Alger 2 et le CNRA. Les seules existantes concernent les
activités archéologiques avant ou durant la période coloniale. Par exemple, au XVIIIe
siècle, pour la première fois le pied d’un voyageur anglais, Dr. Shaw, a touché le territoire
berbère en Algérie pour le fait archéologique. Comme indiqué précédemment dans la
première partie de ce mémoire, il « a copié quelques inscriptions ou dessiné quelques
monuments » (Heurgon 1956, 4), qui pourraient être perçus comme les travaux
fondamentaux des faits archéologiques de l’Algérie. D’ailleurs, les travaux de fouilles
archéologiques britanniques en Algérie, par rapport aux autres pays européens, ne sont pas
aussi conséquents. Toutefois, il y a eu des missions archéologiques en commun effectuées
après l’indépendance, qui ont été réalisées avec des équipes algériennes sur les sites
romains. Par exemple, l’excavation en deux sessions, de 1977 à 1981, par une équipe
mixte d’archéologues « de l’université britannique de Lancaster et des archéologues
algériens, sous l’égide du Comité anglais pour l’archéologie en Algérie », d’un forum

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

l’époque romaine à Cherchell. Les résultats de ces fouilles ont été convaincants pour les
archéologues, car ils ont acquis des vestiges archéologiques d’importance qui ont pu
répondre à des questions posées pour leurs programmes de fouilles. Selon le rapport de
fouilles de deux équipes algéro-britanniques, la découverte des objets suivants peut être
mentionnée :« les éléments d’architecture et des sculptures, un inventaire de 5 pièces de
monnaie plus ou moins identifiées sur les 23 recueillies, des céramiques prélevées en
stratigraphie, d’un autre inventaire de 37 monnaies dont une grande majorité du IVe siècle,
quelques fragments d’inscriptions ont été également trouvés » (Benseddik 1986, 247).

B. Coopération française

De part un regard sur l’histoire des relations culturelles entre l’Algérie et la France,
particulièrement concernant l’archéologie, nous pouvons dire que les piliers primordiaux
des sciences archéologiques en Algérie ont été créés par les Français dès leur arrivée,
comme expliqué en détail dans la première partie de ce travail. En effet, les échanges des
faits archéologiques postcoloniaux entre la France et l’Algérie peuvent jouer un rôle
essentiel sur le développement des différentes spécialités de ce domaine en Algérie, pays
très riche en vestiges et monuments historiques et qui a vu un grand nombre de
civilisations évoluer en son sein, de la Préhistoire jusqu’à nos jours. Ces échanges sont
souvent consacrés à des nouveautés de l’archéologie, telles que la méthodologie de
recherche scientifique pluridisciplinaire, la promotion de nouvelles techniques de fouilles,
la méthodologie de datation exacte et relative, ainsi que les travaux coopératifs sur
différents sites archéologique tels que, « la mission de coopération en archéologie
islamique à Tlemcen en 2003, les fouilles au Meshouar » (Charpentier et al. 2011, 53), ou
encore, à partir de l’année 2000, le service régional de l’archéologie de la DRAC
Provence-Alpes-Côte d’Azur (ministère de la Culture et de la Communication), qui a mis
en place un travail en commun sur les sciences et la culture avec l’Algérie. Il est possible
d’y discerner trois classes thématiques parmi les actions menées : « la conservation et la
gestion du patrimoine antique, l’encadrement à la formation supérieure, et enfin la
participation à la recherche et la diffusion des connaissances » (Xavier 2011, 16).

Les relations bilatérales franco-algériennes ont ainsi accrues depuis 1999, ce dans
tous les domaines. En effet, la visite de protocole en France, au mois de juin 2000, du
Président de la République Algérienne, M. Abdelaziz Bouteflika, a permis la signature
d’un accord commun sur un plan de restructuration des relations entre les deux pays,

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

« basées sur le principe de l’équilibre et de l’intérêt mutuel ». Un autre exemple, le 25


septembre 2011 a vu la visite d’Alger de M. Frédéric Mitterrand, Ministre de la Culture et
de la Communication, invité par Mme Toumi, Ministre de la Culture algérienne (Sur le site
du ministère de la culture de l’Algérie), à propos des faits culturels.

Pour mettre en évidence la coopération archéologique des instituions franco-


algériennes postcoloniales, il est possible d’aborder de manière brève quelques
conventions culturelles et partenariats entre la France et l’Algérie, ce permettant d’illustrer
la forme officielle de ces échanges. Par exemple, le septième article de la convention, qui
se concentre sur la « coopération dans le domaine culturel et préservation du patrimoine
culturel », a été signé à Alger le 4 décembre 2007 entre les deux états, et insiste sur « les
mesures appropriées prises pour développer la coopération dans les domaines de la
culture, des arts, de la préservation et de la valorisation du patrimoine et des recherches
historiques et archéologiques ». De plus, ces échanges permettent aussi aux experts
français d’harmoniser leurs travaux dans le cadre de « formations dans le domaine de la
préservation, de la sauvegarde et de la valorisation du patrimoine » par le biais de leurs
« partenariats musées, formations à la restauration », et la « coopération entre agences
culturelles » de l’Algérie qui sont consacrées aux faits archéologiques. Par exemple,
l’atelier de 2002, qui portait le titre de « coopération pour la sauvegarde de mosaïques
antiques dans le cadre de l’année de l’Algérie en France », a été organisé à l’occasion de
« la présentation de neuf mosaïques romaines prêtées par les musées d’Algérie ». Ceci
constitue la première mission collective algéro-française qui « a permis le repérage des
pavements pouvant être exposés en France » (Blanc 2003, 52). Le contrat bilatéral de
coopération culturelle algéro-française qui a eu lieu le 19 décembre 2013 à Alger pour 5
ans, mentionne une élaboration de différents aspects de la vie politique, sociale et
culturelle. « Les deux parties conviennent de donner une impulsion significative à leurs
relations et aux échanges culturels par la conclusion d’accords dans ce domaine et de
faciliter chacune les activités des établissements éducatifs et culturels de l’autre sur son
territoire. » (Déclaration d’Alger, sur le site de la diplomatie). Pour mieux présenter les
échanges entre les centres de recherche archéologique français et algériens, il est possible
de mettre en œuvre les relations entre les centres les plus importants, tels que le CNRS et
l’INRAP.

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

a. Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)

Le CNRS est le plus ancien centre de recherche français qui travaille avec les deux
caractères « scientifiques et techniques » sur les faits archéologiques maghrébins et sur les
autres domaines des sciences humaines et des sciences physiques, ce de l’époque coloniale
jusqu’à nous jour, comme les recherches scientifiques du centre sur différents aspects
sociaux, économiques, politiques et culturels. Les chercheurs du CNRS dans le cadre de
leurs coopérations archéologiques avant la création de ces instituts de recherche
archéologique ont effectué plusieurs missions scientifiques dans le territoire algérien.
D’abord les missions de recherche sur l’époque de la Préhistoire, ensuite sur d’autres
périodes historiques. Par ailleurs, « 70 % de la production scientifique du CNRS de
l’Afrique se fait avec l’Algérie, le Maroc et la Tunisie » (Lessigny, sur le site du CNRS).
Effectivement, il est possible de dire que le CNRS a joué un rôle essentiel pour le
développement des idées de création de centres de recherche archéologique en Algérie. Par
exemple, « de 1960 à 1969, la recherche du centre en Préhistoire devient la discipline des
sciences humaines la plus représentée en nombre de chercheurs ». En 1962, le CNRS a
fondé un « centre de recherche sur l’Afrique méditerranéenne (CRAM), d’abord implanté
à Hydra en Algérie, puis solidement établi à Aix-en-Provence en 1964 », pour les
« événements récents » (Ève 2001, sur le site du CNRS). Souligné par « l’intervention de
Ginette Aumassip, directrice de recherche au CNRS », lors de la table ronde internationale
qui eut lieu en novembre 2008 à l’université du 8 mai 45 dans la ville de Guelma, celle-ci
s’est focalisée sur « l’inventaire archéologique et leur mise à disposition des autorités
algériennes au niveau du CNRAPH depuis 1966 » (Dadci 2008, sur le site de l’El-Watan).
Pour résumer les missions coopératives du CNRS avec les centres de recherche
archéologique algérienne, les points suivants spécifient les travaux tels que les missions
collectives archéologiques sur les divers sites, l’organisation de colloques et séminaires
scientifiques et méthodologiques autour de différents sujets de l’archéologie, la réalisation
d’analyses de données archéologiques, etc. Ainsi, ces points indiquent les lieux, les dates
et les structures générales de la coopération bilatérale :

1. la mise en place d’un projet scientifique pluridisciplinaire« conjoint sur les


peintures et gravures rupestres du Tassili, d’Ajjer, de l’Ahaggar et de l’Atlas
saharien ». Ce programme de recherche a été effectué après la convention du 3
mars 2008 qui a été signé par le directeur général du CNRS dans le cadre de la
coopération avec le CNRPAH, « le mardi 4 mars 2008 à Alger » (Courel 2008,

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

sur le site du CNRS). L’objet de ce projet coopératif était donc la datation


« directe et indirecte » de ces découvertes ainsi que de travailler sur l’enjeu
d’une chronologie contradictoire auprès des scientifiques autour de plusieurs
résultats d’opérations archéologiques (Quellec 2010, 1) ;
2. la contribution active des membres du CNRS dans les conférences patrimoniales,
organisées par les centres de recherche algérienne, tels que le CNRAPH, le
CNRA, et l’Institute d’archéologie d’Alger 2. Par exemple, l’intervention
intitulée : « Mosquées des provinces d’Al-Andalus : problèmes de méthodologie
et études de cas », exposée par le « Dr. Gilotte Sophie », membre du CNRS, lors
du colloque coopératif international du CNRAPH et les autres organisations de
recherche archéologique en mars 2011 à Alger, sous le nom de « rôle de Tlemcen
dans la propagation de l’Islam » (Abdelmadjid 2011, sur le site de Djazairess) ;
3. une coopération institutionnelle scientifique et archéologique entre plusieurs
centres de recherche franco-maghrébins, tels que le CNRS, le SEMPAM, le
CNRAPH et le CNRA, dans un colloque international portant le titre de
« Hommes et animaux au Maghreb, de la Préhistoire au Moyen Âge :
exploration d’une relation complexe » sur « l’histoire et Archéologie de l’Afrique
du Nord », et qui est mis en place à Marseille et Aix-en-Provence, le 8-11
octobre 2014. Ce colloque, a traité de la relation entre l’homme et son
environnement au Maghreb, comme notamment : « les relations complexes
Animal/Homme ». Aussi, « la source de nourriture et matière première autant
que porteur de symbole et de mythes, inspirant l’artiste et l’écrivain, l’animal
tient une place essentielle dans la société humaine» (XIe colloque international
sur l’Histoire et Archéologie de l’Afrique Nord du 8-11 octobre 2014. Musée
d’Histoire de Marseille) ;
4. la mise en œuvre en mars 2014, d’un projet de recherche et scientifique en
archéologie tripartite « sur le site archéologique de Lambèse, Tazoult », entre le
CNRA, sous l’égide du ministère de la culture algérienne, l’École Normale
Supérieurs (ENS) et le CNRS. Les trois instituts ont signé un traité pour
« la formation, la valorisation et la conservation » du site, et se sont accordé sur
différents éléments coopératifs. Le cinquième article de cette convention
mentionne que le traité sera « publié au Bulletin officiel du CNRS » (Bulletin
officiel du CNRS 2015, 559) ;

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

5. concernant le même sujet, l’organisation d’une journée d’étude coopérative du


CNRS et du CNRA à Batna, pour présenter les résultats des opérations
archéologiques effectuées par les chercheurs et des archéologues sur le site
Lambèse-Tazoult en 2006, 2007 et 2009. Par exemple, « les neuf conférenciers
de différentes spécialités, tels que des archéologues, des restaurateurs et des
géophysiciens de nationalité algérienne et française » se sont penché sur « deux
échelles : l’échelle urbaine et l’échelle domestique » (Boumaila 2009, sur le site
du Djazairess) ;
6. l’échange d’avis scientifiques entre des membres du CNRS et du CRNA sur les
faits archéologiques algériens lors de différents séminaires archéologiques. Par
exemple, la participation d’archéologues, tels que « Patrice Cressier, chargé de
recherche au CNRS de Lyon », lors du séminaire organisé sur le site médiéval
algérien de Sedrata, qui a été fouillé plusieurs fois par les archéologues étrangers
et algériens. Il s’agit de « l’un des sites majeurs pour l’histoire de l’Algérie et qui
est bien conservé » (Labri 2013, sur le site de l’Info Soir). De plus, l’intervention
sous le titre de « l’activité de l’UPS Archéo-vision : l’usage de la numérisation
3D au service du patrimoine » est un autre exemple d’échanges scientifiques
entre ces institutions, lors desquels Robert Vergineux, membre du CNRS, a
abordé le sujet lors d’un séminaire intitulé : « les mercredis du CNRA », organisé
par le CNRA au Palais des Raïs, Bastion 23 (Douik 2012, sur le site du
Djazairess) ;
7. une coopération archéologique pluridisciplinaire entre de nombreuses institutions
françaises et maghrébines, notamment le CNRS, l’INRAP et l’ANAPSMH, qui
eut lieu à Alger, « au Palais de la Culture » en 2004, dans le cadre d’un « atelier
de travail Euro-Maghrébin », sous le nom de « Patrimoine et de l’aménagement
du territoire : l’archéologie préventive ». Celui-ci a été mis en place du 26 au 30
novembre 2004, au cœur du Palais de la Culture à Alger. Pendant ces trois jours,
les spécialistes et officiels ont débattu sur plusieurs sujets liés en archéologie
(Atelier Euro-Maghrébine du 26 – 30 Novembre 2004).

b. Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP)

L’INRAP est une autre grande organisation de recherche archéologique française


sous l’égide du ministère de la culture et de la recherche, qui dispose de plus de 2000 plans

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

de collaboration avec des organismes publics et privés à travers le monde. L’institut


effectue des missions archéologiques préventives sur le territoire français ainsi qu’à
l’étranger, notamment avec ses partenaires. La capacité d’activités de cette institution
publique est telle qu’elle organise chaque année, plus de 2000 fouille sur des sites
archéologiques de diverses périodes. En effet, l’INRAP a été fondé pour « l’exploitation
scientifique des opérations d’archéologie préventive et la diffusion de leurs résultats. Il
concourt à l’enseignement, à la diffusion culturelle et à la valorisation de l’archéologie »
(sur le site d’INRAP). La multiplicité des sites archéologiques, des travaux et des
constructions dans les zones urbaines en Algérie sont autant d’éléments propices à
l’expérience de l’archéologie préventive pour la sauvegarde de vestiges comme autant de
laboratoires d’informations sur les civilisations anciennes et l’héritage patrimonial humain.
Pour cela, l’INRAP était le meilleur choix pour l’autorité culturelle de l’Algérie auprès de
qui prendre contact pour partager ses expériences sur le territoire algérien. Il est possible
de traiter ces coopérations bilatérales et scientifiques entre l’INRAP et les institutions
algériennes. D’un point de vue historique, la coopération archéologique franco-algérienne
remonte à 2003, car, pour la première fois l’INRAP a commencé sa contribution
archéologique sur un site archéologique de l’époque romain à Marcadal dans le Cherchell
(Belvendouze 2010-2011, 65). D’ailleurs, l’année 2003, a été « l’occasion de programmes
de mise en œuvre d’un partenariat signé entre l’INRAP et l’Agence nationale
d’archéologie et de protection des sites et monuments historiques ». En effet, ce
partenariat a facilité de « sensibiliser les archéologues algériens à l’archéologie
préventive ». De plus, « les cadres des équipes algériennes chargés de la gestion du
patrimoine ont été accueillis en France, sur des chantiers de diagnostic, afin de les
sensibiliser à la méthode et ses contraintes sur le terrain » (Souq 2010, 97). Il est possible
de préciser les projets coopératifs de ces institutions sur quelques points, tels que les
fouilles archéologiques sur différents sites, l’organisation de colloques, l’atelier
pédagogique et méthodologique. Les éléments suivants mettent en évidence ces travaux en
détail :

1. la mise en place d’un atelier méthodologique institutionnel en novembre 2004, de


manière pluridisciplinaire entre plusieurs centres de recherche franco-maghrébins,
sous l’égide de l’UNESCO, comme mentionné précédemment. Or, le rôle de
l’INRAP par rapport à d’autres organisations est conséquent. En effet, cet atelier
était l’étape primordiale de la détermination de l’archéologie préventive sur les

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

territoires du Maghreb, particulièrement en Algérie. Par ailleurs, les participants


se sont penchés sur différentes dimensions de l’archéologie préventive, telles que
la nécessité de ce domaine, la modalité de la gestion du site et l’opération
archéologique, la méthodologie de recherche et les techniques de fouille, la
familiarisation aux outils modernes utilisés en archéologie, etc. Par exemple,
l’intervention d’Hervé PETITOT, adjoint scientifique et technique à
l’INRAP Méditerranée, intitulée : « la prospection pédestre, un outil de
recensement et de gestion scientifique du patrimoine enfoui et en élévation ». En
effet, son discours abordait deux aspects importants, d’abord la méthode de
ponctuation des zones disposant de sites archéologiques en danger, ce avec « la
prospection pédestre » tels que, « des habitats préhistoriques, des villes, des
villages médiévaux désertés, etc. », qui permet d’approcher « les données
scientifiques diachroniques pour comprendre l’évolution des modes
d’occupation, d’exploitation et de gestion des sols et de l’espace ». Ensuite,
l’efficacité de la fouille préventive archéologique dans les zones urbaines, tels
que les excavations dans « la vallée de la Tave, qui est située à l’écart des
grands centres urbains, comme Nîmes, Orange ou Avignon qui sont en perpétuel
développement » (Petitot 2014, 52) ;
2. la coopération de fouilles archéologiques préventives programmées en 2009
entre les équipes françaises et algériennes, incluant l’INRAP et le Centre
National de Recherche en Archéologie (CNRA) sous « l’égide du Centre du
Patrimoine Mondial de l’Humanité », sur un site « de près de 8000 m2, au pied
de la Casbah », dans une station de métro « au centre historique d’Alger, place
des Martyrs ». Cette fouille a été effectuée principalement pour deux objectifs.
Le premier est de mettre à disposition du public les nouveaux acquis
archéologiques et vestiges. Le deuxième a été la conservation et la sauvegarde de
sites archéologiques dont l’héritage culturel humain a été envisagé pour des
travaux de développement. Cependant, ce site a été « inscrit sur la liste du
patrimoine mondial à l’UNESCO ». Néanmoins, le développement de zones
urbaines telles que la construction de bâtis ou les stations de métro sont
également d’une importance pour un pays. Aussi, les deux équipes franco-
algériennes ont effectué tout d’abord une étude succincte de documentation
permettant une approche initiale. Ensuite, ils ont pratiqué des sondages
géotechniques qui ont permis d’entrevoir la présence de roche naturelle, et pour

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

l’exématisation de la stratigraphie. D’ailleurs, « le traitement et l’étude du


mobilier exhumé ont été réalisés au cours de travaux de terrain et le rapport de
synthèse a été rédigé en France, par les personnels d’encadrement algéro-
français ». Effectivement, ce projet coopératif a été couronné de succès
scientifique, qui a renforcé les relations culturelles entre les deux pays (Souq
2010, 99) ;
3. la mise en œuvre d’un projet mixte franco-algérien, en 2003, composé de
l’INRAP et l’ANAPSMH sur le site archéologique d’Ilôt Lallahoum à Alger
« dans la basse Casbah », pour « l’évaluation archéologique ». Le site, classé au
patrimoine mondial par l’UNESCO en 1992, a été fouillé par des archéologues
algériens. Toutefois, un plan « d’aménagement urbain » a été projeté sur ce site.
Pour cela, le ministère de la culture algérienne décida de sauvegarder les vestiges
archéologiques de différentes époques, telle que « phénico-punique ». Le
programme d’évaluation permettait aux archéologues de concentrer leurs
excavations sur « la partie de la zone encore non explorée », ce, ni à l’époque
coloniale ni après. Les équipes ont commencé leurs opérations par quelques
sondages avant les excavations essentielles, afin de comprendre les différentes
cultures qui existaient sur ce site, ainsi que de connaître les changements et
modes d’occupation sur différentes époques. Ensuite, « leurs opérations ont été
divisées en trois tranches successives sur le terrain », qui permettent
« d’autoriser la poursuite de l’activité durant les travaux archéologiques ».
Enfin, ils ont analysé les vestiges trouvés sur le site et ont ainsi mené à terme
l’opération archéologique préventive (Idem 2010, 84) ;
4. la coopération des échanges scientifiques et archéologiques entre les institutions
franco-algériennes, lors d’une table ronde internationale intitulée : « localisation,
inventaire et cartographie au cœur des débats », organisée le 29 et 30 novembre
2008 à l’université de Guelma, à l’occasion d’un perfectionnement de la capacité
des cadres universitaires sur l’archéologie. Les intervenants se sont penchés sur
différents aspects dont l’inventaire, la méthodologie d’enquête archéologique et
la modalité d’utilisation de cartographie dans la science archéologique. Parmi ces
expositions la conférence de Ferroukhi MAHFOUD, membre de l’INRAP
Montpellier, concernait l’archéologie préventive et « l’inventorier quoi et
pourquoi ? », mettant en lumière « les dégâts irréparables quotidiennement
occasionnés par l’ouverture de routes, autoroutes, chemins de fer et

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

constructions d’immeubles, etc., sur des sites enfouis en Algérie ». Il mentionnait


également que l’archéologie est une science de matériels enfouis dans des sites
archéologiques et du « croisement des informations collectées ». Pour analyser
ces données qui « doivent servir à enrichir une banque de données informatisées
accessibles aux chercheurs universitaires et archéologues en utilisant
notamment la photographie numérique et non pas à grossir les registres des
administrations ». La conférence a insisté sur le fait que les archéologues doivent
toujours être bien équipés avec les outils primordiaux lors des opérations de
fouilles archéologiques (Dadci 2008, sur le site de l’El-Watan).

Selon les sources écrites, il est nécessaire de préciser que la participation de l’institut
d’archéologique de l’université d’Alger 2 dans les programmes coopératifs lors des
fouilles archéologiques avec les instituts français, tels que le CNRS et l’INRAP, demeure
ténue par rapport aux autres instituts algériens. Toutefois, la participation de ses membres
dans différents échanges scientifiques, tels que colloques et séminaires avec d’autres
organisations étrangères, est forte et prépondérante. D’ailleurs, l’échange scientifique entre
la France et l’Algérie, comme mentionné ci-dessus, permet l’entraînement des étudiants et
des cadres dans différent domaines selon les contrats bilatéraux existants.

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

Conclusion

De par son histoire, l’Algérie est un pays très riche en sites archéologiques, ce,
couvrant différentes périodes allant de la Préhistoire jusqu'à l’époque contemporaine.
L’histoire de ses faits archéologiques étant relativement récente et couvrant donc une très
longue histoire, il est notable que peu de travaux ont été effectués en comparaison.
L’Algérie a vu la création de plusieurs instituts pour travailler sur la valorisation de ce
patrimoine culturel. Les travaux archéologiques les plus importants effectués jusqu’alors
sur son territoire ont été permis par les Français à l’époque coloniale. Ceux-ci se sont
d’ailleurs concentrés principalement sur l’époque romaine. Les fouilles sur les sites
archéologiques de l’époque de Carthage et de la Rome antique, ainsi que la fondation des
autres institutions archéologiques, tels que des musées archéologiques, des centres de
recherche, la création de lois pour la réglementation des travaux archéologiques, sont
autant d’éléments que l’Algérie a hérité de l’époque coloniale. Aussi, l’Algérie
postcoloniale, quant à elle, a su bénéficier de cet héritage culturel et a commencé de
développer cette matière sur son territoire. Les bouleversements du pays, dès 1962, ont
occasionné de profondes mutations de la loi, dont patrimoniale, qui sont autant de mesures
d’importance pour les différentes dimensions de la science archéologique, tels que la
protection de ces sites, la mise en place de fouilles sur de nouveaux sites, de nouveaux
acquis archéologiques, ou encore la création de nouvelles organisations archéologiques.

Cependant, le début de l’indépendance ayant eu des répercussions sociales


fondamentales, les travaux sur les faits culturels et patrimoniaux furent relégués à un
deuxième plan. Néanmoins, la création de nouveaux instituts de recherche archéologique
ont été fondés sur la nécessité de traiter ces faits patrimoniaux. Le fonctionnement
administratif et scientifique de ces instituts est comparable et analogue, car entièrement
gérés par l’État. Les institutions actuelles, dont certaines très récentes, ont pu, malgré des
moyens limités, concentrer leurs activités sur différents faits archéologiques et sur
différentes époques, allant de la Préhistoire jusqu’à nos jours. En outre, elles ont pu
développer des relations archéologiques avec des institutions étrangères, notamment avec
des pays européens, dans un premier temps avec la France, ensuite avec d’autres nations.
Ces coopérations ont été notamment consacrées sur des nouveautés dans le domaine
archéologique, comme des vestiges numides ou de la période musulmane, et dans les
transferts d’expériences telles que, la méthodologie d’enquête sur le terrain, la

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méthodologie de datation, etc. Les institutions demeurent ainsi la voie la plus cohérente
pour ce travail. Celle-ci peut ouvrir la porte au développement scientifique pour les
chercheurs en offrant des opportunités pour les archéologues algériens de développer cette
science dans leur pays, tout en examinant les multiples dimensions d’un sujet. Certes,
l’Algérie a pris de bonnes mesures pour sa prospérité culturelle, notamment en archéologie,
comme dans la création d’instituts de recherche pour travailler sur les faits archéologiques
traités dans le présent mémoire, symboles d’une identité nationale. Aussi, l’analyse
exposée dans cette étude s’est notamment appuyée sur les trois institutions
archéologiques principales en Algérie, à savoir le CNRPAH, le CNRA et l’institut
d’archéologie de l’université d’Alger 2.

Néanmoins, face à une telle richesse en vestiges archéologiques couvrant différentes


civilisations anciennes, les moyens dont disposent les instituts algériens peuvent sembler
faire défaut, comme une carence en cadres spécialistes dans certains domaines. En outre,
cette analyse a ses limites. En effet, un manque crucial de ressources se fait sentir dès lors
que l’on aborde ce sujet. De même, pour en cerner toutes les ambiguïtés, il serait opportun
d’effectuer un travail concret sur le terrain par des entretiens, des observations, un recueil
d’informations au sein même de ces institutions.

En mettant ce présent travail en exergue, il est possible d’avoir des éléments de


réponse à la problématique initialement posée. En effet, après avoir parcouru les activités
et les missions principales des institutions archéologiques de l’Algérie, il a pu être
déterminé que de nombreux travaux de coopération menés avec l’étranger complète
efficacement celui des instituts, ainsi que la mise en place de ces travaux réside dans la
nécessité du développement d’une identité nationale par la préservation et l’étude de ces
faits archéologiques. Après avoir étudié ces instituts et leurs travaux, il semble judicieux
de se demander de quelle manière ceux-ci pourraient se développer de façon optimum, et
comment un tel développement pourrait être d’importance pour les instituts français ?

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

ANNEXES

 Abréviations
1. ANAPSMH : Agence Nationale d’Archéologie et de Protection des Sites et Monuments
Historiques.
2. APS : Algérie Presse Service.
3. INHA : Institut National d’Histoire de l’Art.
4. CRASC : Centre National de Recherche Anthropologie Sociale et Culturelle
5. CERAPE : Centre de Recherches Anthropologiques, Préhistoriques et Ethnographiques.
6. CNRPAH : Centre National de Recherches Préhistorique, Anthropologique et
Historique.
7. CNRS : Centre National de la Recherche Scientifique.
8. CNRA : Centre National de Recherche en Archéologie.
9. CS : Conseil Scientifique.
10. CA : Conseil d’Administration.
11. CRAM : Centre de Recherche sur l’Afrique Méditerranéenne
12. DFCMG : Département des Finances, de la Comptabilité et des Moyens Généraux.
13. DRHFRE : Département des Ressources Humaines, de la Formation et des Relations
Extérieurs.
14. DSDR : Département du Soutien et du Développement de la Recherche.
15. DRAC : Direction Régionale des Affaires Culturelles
16. ENS : École Normale Supérieurs
17. ICOMOS: International Council On Monuments and Sites.
18. LMD : Licence, Master, Doctorat.
19. PCI : Patrimoine Culturel Immatériel.
20. SEMPAM : Société d’Étude du Maghreb Préhistorique, Antique et Médiéval.
21. UNESCO: United Nation Education, Scientific and Cultural Organization.

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

 Les profs trouvent que l’enseignement de la discipline s’améliore. Les étudiants


déplorent que la théorie comme les fouilles ne soient pas aux normes
internationales. Qu’apprend-on en archéologie ? El Watan Week-end a enquêté.
Peut-on devenir un archéologue reconnu si on n’a… jamais fait de terrain ? Voilà
en une question, posée par les étudiants, tout le malaise de l’enseignement de la
discipline en Algérie.

Car si les cours ne manquent pas –l’archéologie est enseignée à l’Institut, mais aussi dans
les universités de Guelma, Constantine, Sétif, Chlef, Tipasa, Médéa et Tlemcen– l’Institut
d’archéologie d’Alger reste le seul dans le pays «à enseigner l’ensemble des spécialités
reconnues : l’archéologie préhistorique, l’archéologie antique, l’archéologie islamique et la
restauration et conservation», souligne Salim Drici, enseignant à l’université d’Alger II.
Pourtant, des stages de terrain obligatoires sont inscrits au programme. «Les études
archéologiques reposent sur le terrain. Mis à part les sorties de courtes durées, telles que
les visites et les cours qui se font aux musées ou dans certains sites de proximité, l’étudiant
a droit à un stage pratique de plusieurs jours où il pourra s’initier au relevé architectural,
aux techniques de fouille, aux coupes stratigraphiques et aux dessins céramiques»,
explique encore l’archéologue. Yacine, un diplômé de l’Institut d’archéologie d’Alger,
s’interroge : «Il faudrait que le terrain, archéologiquement parlant, existe !
Les seules expéditions pédagogiques, dont on bénéficie, sont, soit des visites touristiques,
soit des travaux de désherbage et de nettoyage des sites archéologiques». Il est rejoint par
Rym, aussi étudiante à l’institut. «A l’université, on nous apprend uniquement la théorie,
mais ce qui se passe sur le terrain est complètement différent de ce que on nous apprend à
la fac.» Yasmina Chaïd Saoudi, professeur d’archéologie à l’université d’Alger II,
reconnaît que cela reste «insuffisant et que ces stages doivent être recadrés», notamment
suite au nombre croissant d’étudiants.
Pour elle, si les programmes, périodiquement réactualisés, correspondent dans leurs
intitulés et leurs contenus aux avancées des sciences en archéologie, «leur mise en œuvre
nécessite encore beaucoup d’efforts». Elle assure que si certaines difficultés rencontrées
sont d’ordre purement pédagogique, «d’autres sont liées à des facteurs, comme la
logistique, la durée réelle des heures d’enseignement, le niveau linguistique et culturel des
étudiants». A titre d’exemple, l’enseignante pointe du doigt «le choix du terrain qui, en
l’absence de définition des priorités et surtout en raison d’un manque de moyens, ne peut
traduire et développer facilement les contenus théoriques».
Terrain
En effet, selon elle, étant donné que les priorités de la recherche scientifique ne sont pas
ciblées, les enseignants «vont dans toutes les directions, ce qui est loin de résoudre nos
interrogations», confie-t-elle. Pour Yacine, «ouvrir un chantier de fouille digne de ce nom
est tout un projet scientifique. Il ne suffit pas de creuser la terre et d’en sortir des vestiges,
il faut être compétent». Ce dernier explique que si les cours ne sont pas en adéquation avec
le terrain, c’est tout simple, car «la plupart des professeurs n’ont aucune expérience de
terrain. Tout est une question de compétence.
Or, d’après ce que j’ai pu voir jusqu’à présent, on est encore loin, et les quelques pseudo-
fouilles réalisées jusqu’à présent le montrent». Un avis largement partagé par Zinedine,
étudiant en deuxième année magister, spécialité restauration des monuments à l’Institut
d’archéologie d’Alger. L’étudiant se désole : «Malheureusement, la pratique n’a pas
réellement sa place dans l’université algérienne.» L’autre problème, lié à la pratique,
touche directement l’enseignant, responsable de tout le déroulement de la mission.

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

Yasmina explique encore : «C’est lui qui quémande son autorisation de fouille, cherche un
hébergement et un restaurateur pour ses étudiants et gère les autres soucis, tout en assurant
sa tâche de recherche et de formation. Il doit aussi se substituer au laborantin préparateur,
au chimiste, décrire son objet, le comparer, etc.». En fait, au lieu que l’enseignant soit juste
un maillon dans une chaîne où chacun remplit une tâche bien précise, il se substitue à tous
les acteurs.
Pour ne rien arranger, les stages se concentrent pour le moment au nord du pays. «Le Sud,
avec tout ce qu’il présente comme art rupestre, monuments funéraires et formations
géologiques et paléontologiques, nous est encore inaccessible, sauf dans le cadre d’un
partenariat de recherche très restreint», dénonce Yasmina. Néanmoins, souligne-t-elle, «les
enseignants s’investissent pleinement dans ce domaine et font de leur mieux pour que leur
recherche avance et que les étudiants acquièrent un peu d’expérience durant leur cursus».
Chantiers
Enfin, aucun budget n’est alloué aux chantiers de fouilles organisées par l’Institut
d’archéologie. «Ce sont les enseignants qui s’arrangent en engageant leurs frais de
missions (2500 DA/jour) et bien sûr tout le matériel fourni par l’institut ainsi que les
moyens de transport», souligne Salim Drici. Malheureusement, «si de nombreuses actions
ont été engagées par le ministère de la Culture ces dernières années, sur le terrain,
beaucoup reste à faire et nous manquons cruellement d’exemples de réussite traduisant
cette volonté», se désole Yasmina.
Pour Salim Drici «le problème ne réside pas dans l’encadrement ni dans les textes, mais
dans le mode de gestion et la définition des priorités». Une des questions à soulever est
notamment celle du recours aux étrangers. Exemple : sur la fouille menée place des
Martyrs, le ministère de la Culture a fait certes intervenir des chercheurs du Centre
national des recherches archéologiques (CNRA) ainsi que l’Office national de gestion et
d’exploitation des biens culturels (l’OGBEC), mais il a aussi fait appel à l’Institut national
de recherches archéologiques préventives, ce qui ne plaît pas à tout le monde.
Salim Drici estime qu’il est intéressant «d’avoir un regard avisé d’un spécialiste quand il
fait défaut chez nous», mais il affirme néanmoins que «de nos jours, il y a assez de
compétences pour gérer l’ensemble des chantiers». Par ailleurs, ce dernier estime que
l’idéal serait de créer «une passerelle entre le ministère de la Culture et l’Institut
d’archéologie et l’ensemble des départements qui ont un lien direct avec le monde de
l’archéologie, profitable pour l’ensemble des parties». Farid Ighilahriz, le directeur du
Centre national des recherches archéologiques, ne voit d’ailleurs aucun inconvénient à
faire participer les étudiants en archéologie aux fouilles réalisées et explique : «Les
étudiants sont libres de demander de participer aux projets en cours.
On les fait d’ailleurs participer, quand cela est possible.» Yacine estime que cela n’est pas
suffisant et assure : «Ce qui est certain, c’est qu’il reste beaucoup à faire pour que
l’archéologie en Algérie devienne une discipline à part entière vu l’incompétence de ceux
qui tirent les ficelles dans ce domaine.»
Fouilles
Le jeune étudiant qui se dit «dégoûté» de tout ce qui se passe dans ce domaine compte
partir à l’étranger pour réaliser son projet de doctorat. Cela n’étonne pas Rym qui confie :
«En Algérie, il est très difficile pour un archéologue de trouver un poste dans le domaine
dans lequel il évolue, c’est pour cela que la majorité d’entre nous cherche à fuir le pays
pour s’installer dans les pays où ce domaine est réellement reconnu.» Ce qui implique, à
l’image de ce que qui se passe dans toutes les disciplines, un diagnostic sur le niveau.

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

«C’est lors de ma participation au projet de fouille de la place des Martyrs d’Alger qu’a
entrepris le Centre national de recherche en archéologie (CNRA) en partenariat avec
l’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives –France-) que j’ai pu
constater à quel point notre enseignement de cette science est à côté de la plaque»,
explique Yacine. Ce dernier assure avoir plus appris en quelques mois au contact des
archéologues français qu’en plusieurs années à l’université. «Aujourd’hui, je regrette
toutes les années que j’ai perdues à l’université alors que j’aurais pu m’enfuir ailleurs pour
réaliser mon rêve de devenir un vrai archéologue», conclut-il.
Si récemment plus de 3500 sites archéologiques sahariens ont été localisés et mis hors de
danger suite à une opération d’archéologie préventive dans les régions de Reggane et de
Tadmaït, dans la wilaya d’Adrar, beaucoup se demandent encore comment se passent ces
fouilles et ce qu’on enseigne concrètement aux étudiants en archéologie. C’est auprès de
Yasmina Chaïd Saoudi, professeur à l’Institut d’archéologie d’Alger 2, qu’on obtient une
réponse.
Elle confie : «A partir de la présente année universitaire, le tronc commun, qui reste pour
l’étudiant une étape d’imprégnation des contenus, est passé d’une étape de familiarisation
en sciences sociales à une étape de familiarisation avec les sciences archéologiques; ce qui
se traduit pour nous par un gain de temps très appréciable». En effet, c’est lors du tronc
commun que l’étudiant aura droit à un large éventail de modules, tels que les sciences
préhistoriques, sciences de l’antiquité, sciences médiévales, les méthodes de restauration
«qui englobent l’ensemble des spécialités afin qu’il puisse d’abord prendre connaissance
de la richesse historique et civilisationnelle de l’espace dans lequel il évolue, et puis en
toute évidence pour pouvoir choisir la spécialité qui lui convient», explique Salim Drici,
professeur à l’Institut d’archéologie d’Alger 2.
Alors que certains spécialistes, à l’image de Samir Khalloudi, pointent du doigt
«l’ignorance et surtout la négligence qui règne dans le domaine de l’archéologie en Algérie,
notamment en termes d’archéologie préventive et la protection du patrimoine
archéologique», désormais, les cours dispensés «se focalisent sur le patrimoine de toutes
périodes confondues afin que l’étudiant puisse prendre soin de son patrimoine identitaire et
culturel», affirme Salim Drici.
A côté de ça, et durant le premier palier de son cursus universitaire, «l’étudiant apprend
non seulement à déterminer un objet, que ce soit une pièce de monnaie, une stèle, un os…
mais prend aussi connaissance les différentes techniques de fouille», précise Yasmina
Chaïd Saoudi. L’étudiant aura l’opportunité d’approfondir ses connaissances en termes
d’objets anciens et apprendra «à coordonner des objets puis à les mettre en valeur sur le
plan scientifique», conclut la professeure.
Il lui sera aussi «impératif, confie Salim Drici, qu’il sache lire l’historicité d’un monument,
l’incidence sociale, religieuse et économique d’un objet trouvé au cours d’une fouille,
gérer les collections muséales en les inventoriant puis les exposant pour un public profane
et puis l’étudier afin qu’il soit témoin parlant d’une phase historique» s’il souhaite être
embauché par le ministère de la Culture, qui reste le premier recruteur de ses étudiants
pour ses musées et sites archéologiques et ses directions dans tout le pays.

Source : sur le site d’El-Watan. http://www.elwatan.com/culture/archeologie-ce-n-est-pas-


en-algerie-qu-on-forme-des-indiana-jones-29-05-2015-295925_113.php

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 Déclaration d’Alger sur l’amitié et la coopération entre la France et l’Algérie

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74
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Source: l’Ambassade de l’Algérie en Frnace. dhttp://www.amb-algerie.fr/cooperation-


politique-2/

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 Accord et coopération scientifique entre l’université du 08 Mai 45-Guelma,


l’université d’Abou Bekr Belquaid et CNRAPH

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Source : sur le site de l’université 8 mai 1945 GUELMA.Université 8 mai 1945


GUELMA.http://old.univ-guelma.dz/Recherche/cn/univ-guelma_univ-
tlemcen_lab-histoire.pdf

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 Législation

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Source : Journal officiel de la République Algérienne Démocratique et Populaire. (2004) :


Convention et accords internationaux- lois et décrets, arrêtes, décision, avis,
communications et annonces, 42ème année, 60, le 8 octobre2003. 23.

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 Bilan de la recherche archéologique musulmane en Algérie (1962- 2004)

Abderrahmane KHELIFA

Pendant longtemps l’archéologie était considérée comme une science auxiliaire de


l’histoire parce que confinée dans l’histoire de l’art monumental. Aujourd’hui elle dépend
de plus en plus étroitement d’une multitude de sciences dont elle tend à adopter de plus en
plus les méthodologies : physique, chimie, biologie, économie, sciences politiques,
sociologie, climatologie, etc. … En tant que science, l’archéologie est perçue, avant tout,
comme un processus de synthèse, une étude des cultures humaines, un support essentiel à
l’écriture de l’histoire. Cela est d’autant plus vrai pour les pays du Maghreb et
particulièrement l’Algérie, où les sources écrites sont rares pour les périodes antique,
médiévale. Ces sources écrites sont avares de renseignements quand il s’agit de décrire les
transformations urbaines et dans la mesure où elles ne renseignent pas sur les aspects de la
vie quotidienne et de l’activité économique. Aussi, on aurait pu penser que , une fois
l’indépendance recouvrée et la volonté d’une réécriture de l’histoire , on allait privilégier
des pistes nouvelles avec la perspective d’axes fondateurs majeurs pour asseoir une
identité débarrassée de la gangue coloniale qui affirmait par la voix de Lucien Golvin
« L’Algérie n’a pas d’histoire propre » reprenant dans l’ introduction à son livre « le
Maghreb central à l’époque des Zirides », un des justificatifs de la colonisation qui voyait
dans la recherche archéologique un moyen de rétablir le pont entre Rome et la colonisation
enjambant allégrement les « siècles obscurs » chers à Félix Gautier. Ce ne fut d’ailleurs
pas un hasard si la Direction des Antiquités dépendait directement du Gouverneur général
(Ministère de l’Intérieur) et si à l’indépendance on ne trouvait les Algériens qu’aux postes
de gardiens de musée ou de sites. Leur histoire et leur patrimoine leur étaient confisqués.
Paradoxalement cette idée fut reprise par nombre d’Algériens qui considèrent que les sites
antiques sont étrangers à notre identité. Un grand nombre de responsables considéraient à
tort que nos villes antiques ne faisaient pas partie de notre patrimoine. On considérait que
l’archéologie antique avait pris la part belle à l’époque coloniale et que de ce fait, elle avait
servi à magnifier la colonisation. Aussi se méfiait-on de tout ce qui avait trait à cette
période de notre histoire. Plus on faisait des personnalités comme Apulée de Madaure,
Augustin de Thagaste, Fronton de Cirta, Optat de Milev, des étrangers à notre pays alors
que ces derniers disaient tous qu’ils étaient Africains.
La recherche archéologique a commencé dès l’arrivée des troupes coloniales. Si la
période antique a eu la part belle dans les descriptions et dessins des architectes et
dessinateurs qui accompagnaient l’armée, les monuments d’époque musulmane ont été
dans une moindre mesure répertoriés ; Aimable Ravoisié a fait le relevé « des édifices
mauresques »à Alger, le beylick de Mostaganem a fait l’objet de plans et coupes.
Delamare a lui dessiné la mosquée de Guidjel, proche de Sétif, aujourd’hui disparue. Des
enceintes tardives, d’époque médiévale ont été reconnues à Guelma et à Sétif. Mais ce
n’est qu’à la fin du XIXe siècle que les fouilles proprement dites furent menées sur des
sites « dits musulmans ».

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Dans le foisonnement de la recherche archéologique d’époque antique, des hommes


s’intéressèrent à la période musulmane. Ils avaient, eux aussi des préjugés dus au contexte
dans lequel ils vivaient. Durant la période coloniale, il y eut des fouilles comme celles de
De Beylié à la Qal’a des Béni Hammad, de Dessus Lamare et Georges Marçais à Tihert, de
Grange à Tobna, de Bel à Tlemcen, de Marguerite Van Berchem à Issedraten près de
Ouargla, de Golvin à Achir et à la Qal’a des Béni Hammad… A l’indépendance il y eu
une reprise des chantiers ouverts pendant la période coloniale et cela non pas parce que les
objectifs étaient les mêmes mais parce que les sites s’imposaient d’eux-mêmes du fait de
l’ampleur des surfaces à fouiller que de leur importance historique. Ces découvertes
montraient la valeur du patrimoine islamique.
Il est inutile de rappeler les motivations qui ont amené au développement de cette
discipline chez nous à l’époque coloniale. Est-ce à cause de cela que les archéologues de la
période antique déblayèrent sans étudier les couches d’occupation musulmane qu’ils
trouvaient assurément lors des fouilles effectuées à Cuicul (Djemila), Milev (Mila), Iol-
Caesarea (Cherchell), Thamugadi (Timgad), Théveste (Tébessa)… ? Ou bien était-ce les
conditions techniques et les motivations personnelles des fouilleurs qui se souciaient peu
des couches d’époque musulmane pour aller directement aux couches antiques qui les
intéressaient… ? Quoiqu’il en soit, le développement de cette discipline s’est fait au ralenti
après l’indépendance. Dès 1962, l’archéologie fut sous la tutelle du Ministère de
l’Education Nationale. Etait-ce la priorité de la scolarisation qui fit que cette discipline ne
connut ses premiers archéologues (quatre) qu’après 1968 ? De plus, idéologiquement, on
insista sur la recherche en archéologie musulmane et à un degré moindre à la période
numide sans toutefois doter celles-ci de moyens pour les développer. En 1971, on rattacha
le Service des Antiquités (Archéologie antique et médiévale, Musées, Monuments
historiques) au Ministère de l’Information et de la Culture, et le CRAPE (Centre de
Recherches Anthropologiques, Préhistoriques et Ethnographiques) fut rattaché à
l’Enseignement Supérieur alors que la recherche historique (Centre National des Etudes
Historiques) et les Archives Nationales dépendait de la Présidence. Cette séparation
fragmentait les efforts et accentuait les disparités salariales pour une même formation.
Les différentes circonscriptions archéologiques dépendaient à partir de cette date en
Direction des Musées, de l’Archéologie et des Monuments et Sites Historiques. Par la suite
cette Direction eut l’appellation de Direction du Patrimoine Culturel avec la création d’une
Agence Nationale d’Archéologie et de Protection des Sites et Monuments Historiques,
d’un Office du Parc National du Tassili et d’un Atelier de Restauration de la Vallée du
Mzab. Ces instruments étant sensés être plus près du terrain. Actuellement on a ajouté
d’autres Parcs et des Centres de Recherches (Centre National de Recherche Archéologique)
sauf que ce sont des institutions qui ont une pléthore d’administratifs au détriment du
personnel scientifique qui n’arrive pas à remplir sa mission première.
Si nous nous référons au siècle dernier, nous constatons que la connaissance de
l’Afrique antique et médiévale a progressé grâce à l’archéologie, l’épigraphie et la
numismatique qui ont révélé des structures urbaines nouvelles et des dizaines de milliers
d’inscriptions qui ont éclairé de façon éclatante une histoire faite d’événements, de
révoltes, mais aussi de vie sociale et urbaine et ce dans les coins les plus reculés de nos
campagnes même si certaines conclusions étaient biaisées.

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Les fouilles effectuées ces cinquante dernières années montrent qu’une génération
d’archéologues algériens a entrepris des travaux dans différents sites et périodes : Tipasa,
Tébessa, les Djeddars, Sétif, Lambèse, Cherchell, la Qal’a des Béni Hammad, Tlemcen-
Agadir, Honaïne, Achir, sans compter les fouilles préhistoriques qui sont tout aussi
nombreuses : Tin Anakaten, Afalou, Ngaous, Mankhour…etc. qui firent l’objet de
publications dans Lybica ou le Bulletin d’Archéologie Algérienne qui malheureusement ne
parait plus…faute d’articles scientifiques.
Parmi les fouilles qui furent entreprises de l’indépendance à nos jours on peut citer dans le
domaine des fouille d’époque musulmane :

Fouille de Mila
Deux campagnes de fouilles de 15 jours chacune menées par Rachid Dokali en 1969 et
1970 à l’intérieur de la vieille mosquée de Mila, qui se trouvait dans la partie occidentale
de la ville ancienne délimitée par l’enceinte byzantine. Cette mosquée avait été
transformée en caserne et son minaret détruit pendant la période coloniale. Il a fallu dans
un premier temps assurer dans un premier temps la destruction des constructions
postérieures qui cachaient les alignements des colonnes et une partie du plancher qui
coupait l’édifice en deux niveaux. A la suite de cette opération, l’édifice primitif était
lisible et le mihrab primitif était reconnu. Des sondages ont permit de reconnaître les
niveaux islamiques : une pièce de monnaie Idrisside et un fragment de plâtre sculpté en
lettres coufiques. Des éléments de décor en stuc : fleurs et rosaces faisaient apparaître des
ressemblances avec les décors trouvés à la Qal’a. L’ancienneté de la mosquée est prouvée
par l’armature des arcs et de leurs supports. Les arcs qui longent les nefs sont des arcs
entreposés qui s’appuient sur le chapiteau par l’intermédiaire de parallélépipèdes de
briques. Des tirants en bois dont on voyait la trace consolidaient la structure. Le niveau
antique profondément enfoui a été atteint.

Fouilles de Sidi Okba


Des sondages ont été effectués à l’intérieur de la moquée lors de travaux de restauration.
Cette mosquée est considérée avec celle de Mila et celle du vieux Ténès comme le type le
plus ancien de l’architecture primitive religieuse conçue selon la tradition de Médine. Les
Nefs sont parallèles à la Qibla. Les fouilles ont permit de mettre au jour le sol originel de
la mosquée qui se trouvait sous une couche de 40 cm d’épaisseur recouverte d’un dallage
en damier noir et blanc. Le décapage du sol a donné au volume de la mosquée une plus
grande dimension et a permit de voir les matériaux et les techniques de construction
utilisés. Les sondages ont montré les différents remaniements qu’a connus l’édifice.
L’absence de fondations au niveau des piliers qui étaient du matériel antique réemployé.
Quand la hauteur n’était pas suffisante, le bâtisseur utilisait un morceau de tronc de
palmier pour atteindre la hauteur voulue. Sur les chapiteaux sont toujours disposées des
plaques en bois de palmier qui reçoivent le départ de l’arc. Actuellement la mosquée est
complètement défigurée par un volume en maçonnerie qui étouffe littéralement l’édifice
historique, et qui a enfoui avec un pan de l’histoire de notre pays.

Fouilles de la Qal’a

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Située sur le versant sud du Djebel Maadid, entre 990 et 1418 m d’altitude dans les monts
du Hodna, le site de la Qal’a des Béni Hammad est situé à 36 kilomètres au nord- est de la
ville de Msila. Il est classé depuis 1980 sur la liste du Patrimoine mondial du fait de
l’importance de ses monuments.
Les ruines de la ville et son contexte historique ont fait l’objet de recherches dès la fin du
XIXe siècle. Commencées en 1887 Paul Blanchet, poursuivies en 1908 par le général
Léon de Beylié, qui a entrepris des fouilles archéologiques de grande envergure à la suite
desquelles il a délimité les limites du site historique à l’intérieur du mur d’enceinte visible
par endroits : le quartier des Djerawa dans la partie est de la ville a ainsi été mis en
évidence. Il était séparé de la ville par un mur intérieur et possédait une porte du côté sud-
Bâb Djerawa. Ce quartier jouait le rôle d’une citadelle vu le solide Donjon du Manar qui
surplombait en à-pic l’oued Fredj. De Beylié a restitué la rue principale de la ville qui
partait de Bâb Djinan, longeait le palais du Salut, traversait un petit oued par un pont et
allait le long de la façade sud de la grande Mosquée, de la façade est du Palais du Lac
jusqu’à la porte de Bâb El Aqwas. Il a aussi mis en évidence le système de canalisations de
la ville qui se composait de bassins, citernes, puits et canaux. De Beylié a fait des fouilles
dans les édifices suivants : le Palais du Lac, le Palais et le donjon du Manar et la Grande
Mosquée. Elles ont permis d’établir les plans de ces édifices, la façon dont ils étaient
construits et décorés. Il a publié ses résultats dans une étude consacrée à la Qal’a des Béni
Hammad. Il faut signaler qu’il a découvert une mosaïque actuellement déposée au Musée
National des Antiquités, dite « triomphe d’Amphitrite », qui montre la pérennité du site.
Lucien Golvin lui a fouillé de façon plus moderne entre 1951 et 1962. Il a poussé plus loin
l’interprétation des parties du Palais du Lac et a essayer d’établir une chronologie de leur
construction. Pour lui, tout le complexe d’édifices était une citadelle à l’intérieur de
laquelle se trouvaient des palais. La partie la plus ancienne comprenait les palais et les
citernes. Il mit en évidence la salle du trône dans l’aile Est du Palais se trouvant au Sud.
C’était une salle carrée avec une niche précédée d’une salle rectangulaire transversale
comme au Palais de Ziri à Achir datant du X°siècle. Les résultats de ses recherches sont
publiés dans de nombreuses revues.
Il était normal que les recherches soient poursuivies dès les premières années de
l’indépendance. Rachid Bourouiba, qui avait été un élève de Golvin, a entamé des
fouilles entre 1964 et 1971 au rythme d’un mois par an. Il a continué les travaux de ses
prédécesseurs. Il a pu exhumer la Grande Mosquée (63,30 m x 53,20 m) dont on ne voyait
que le minaret. C’est après la Mosquée de Mansourah, la mosquée la plus grande d’Algérie.
Elle compte 13 nefs orientées nord- sud. Les cinq nefs centrales sont isolées du reste de la
salle de prière par un mur de 1,10 m de large et qui a actuellement 60 cm de hauteur.
Contrairement au général de Beylié qui pensait que c’était une maqsûra où le prince priait,
Bourouiba pense que cette petite salle de prière a remplacé la grande quand la Qal’a a été
désertée par une grande partie de la population. Bourouiba a dégagé le mihrab ainsi que la
cour de la mosquée au centre de laquelle il a trouvé une citerne (1,15 m de long, 5,40 m de
large et 2, 80 m de hauteur. Il a aussi exhumé l’autre moitié du bassin du palais du lac dont
l’anonyme d’al Istibsar disait qu’ont y pratiquait des joues nautiques ; la partie ouest du
palais du Manar où il a découvert la salle d’honneur. En plus des monnaies, des

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céramiques, chapiteaux, dallages, une très belle vasque aux lions a été mise au jour, ainsi
qu’un petit oratoire ciselé d’inscriptions coufiques. Chaque campagne de fouille a apporté
son lot de découvertes et de connaissance du site et par là des Hammadides.
On n’est pas encore arrivé à localiser « le Palais des deux mariés » et « le palais de
Bellara » dont parlent les sources écrites. Ces mêmes sources ne nous disent pas qui, d’Al
Nasir ou d’Al Mansûr, son fils, a construit le Palais du Lac et le Palais de l’Etoile. A la fin
des années 70, la wilaya de Msila, sans en avertir le Ministère de la Culture, a procédé au
tracé d’une route reliant Maadid à Bordj Ghedir en passant sur le site à proximité de la
mosquée détruisant ainsi sur des centaines de mètres et sur 10 mètres de largeur, des
vestiges et des couches archéologiques, perdus à jamais pour l’histoire urbaine du site.
Néanmoins la mission algéro-polonaise en effectuant différents sondages a pu déterminer
différentes phases de construction qui n’avaient pas été relatées par les différents fouilleurs.
Elle a relevé que les différentes campagnes n’avaient pas établi de stratigraphie du site.
La campagne de fouilles effectuée en 1987 et 1988 par une mission algéro - polonaise aux
abords de la grande mosquée a confirmée que la ville a eu plusieurs étapes de construction,
notamment par un sondage effectué près du mur d’enceinte nord ouest de la mosquée où
de nombreuses couches d’incendie ont été relevées. Les vestiges actuellement mis au jour
proviennent de la phase la plus récente ou plutôt les considérer comme un ensemble
d’éléments remontant à différentes époques. Les plans et coupes dressés par l’équipe sont
significatifs de la richesse stratigraphique du site.

Fouille dans la région de Timimoun


Différentes campagnes de prospection avec quelques sondages ont été entreprises par Jean
Claude Echalier vers la fin des années soixante dans le Sahara algérien. Cela a donné une
étude sur l’habitat sédentaire saharien sanctionnée par une publication. L’étude a
l’avantage de donner différents plans de Ksour et de maisons traditionnelles dans le Touat
Gourara. L’auteur donne la typologie des différents habitats avec un essai de datation. Ces
villages encore désertés pourraient fournir des documents historiques de première
importance si une fouille archéologique était programmée.

Fouille de Honaïne
Les premiers sondages opérés en 1971-72 ont permis de déclarer non aedificandi les
terrains en face de la mairie près du rempart Nord. Les fouilles entreprises durant les
années quatre vingt ont permit de mettre au jour tout un quartier d’habitations (5 maisons)
avec ses ruelles. La fouille a permit de voir différentes techniques de construction,
différentes formes de puits, d’avoir une meilleure connaissance des structures d’habitation.
Une étude de la ville a permit de positionner les principaux édifices de la ville médiévale.
La ville a été abandonnée en partie, puisque certaines ruelles n’étaient plus fonctionnelles.
Léon l’Africain y fait allusion dans son ouvrage sur la « description de l’Afrique ». La
prospection archéologique nous a amené à recenser tous les vestiges existants dans les
Traras et de comprendre l’importance de cette région dans la lutte que se livrait Mérinides
et Zayyanides pour le contrôle des débouchés caravaniers.

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Fouille d’Agadir
La fouille a commencé à la suite d’une demande de lotissements formulée en 1973 par un
propriétaire sur un terrain agricole jouxtant le minaret de la grande mosquée d’Agadir dont
on ne voyait que le minaret. Les premiers sondages effectués ont permis d’arrêter le projet,
d’indemniser les propriétaires et de commencer une série de campagnes de fouilles en
coopération avec les polonais. Ces fouilles ont permis de délimiter exactement le périmètre
de la mosquée, d’en dégager le mihrab,et l’espace réservé au minbar, de récolter un
nombre impressionnant de tessons de céramiques, de stucs, de métaux…..Il aura permis
surtout d’établir des chronologies relatives. Malheureusement les crédits ont manqué et la
fouille, avec le projet de déviation de la route qui coupe la mosquée, s’est arrêtée ; un
premier rapport préliminaire avait été présenté dans le Bulletin d’Archéologie Algérienne
n° VII. Le reste attend d’être publié ;
Agadir est le faubourg situé à l’est de Tlemcen. C’est le site de l’Antique Pomaria.
Agadir est un toponyme assez répandu au Maghreb : il veut dire rocher abrupt ou
forteresse. Le site est intéressant à plus d’un titre. C’est le premier noyau urbain de la ville
de Tlemcen. Il a été continuellement occupé depuis l’antiquité classique jusqu’à nos jours
en passant par la période des Ifrénides, des Almoravides, des Almohades et des Zianides.
C’est dire la masse de renseignements que l’on peut tirer des couches stratigraphiques.
Alfred Bel avait fait des sondages autour du minaret et avait mis au jour un mur en gros
appareils qui se prolongeait à l’Est par un mur en pisé. A partir de là il a dressé le plan de
la mosquée que les fouilles récentes (1973- 1980) ont infirmé.
La fouille nous a donné des éléments de compréhension historique du site. D’abord par la
connaissance architectonique de l’édifice qui a été construit avec de la pierre d’époque
antique. Les premiers musulmans, à l’instar de ‘Oqba qui avait construit la mosquée de
Kairouan avec des matériaux antiques, ont fait de même à Agadir. Plus ils ont posé des
pierres sur le minaret de façon à ce que les inscriptions soient apparentes. De la même
façon, les bases du mihrab sont formées de pierres portant des inscriptions latines.
La mosquée mesure 37,55 m pour le mur sud celui de la Qibla, 39,70 m pour le mur est,
40,55 m pour le mur ouest, et 37,20 m pour le mur nord. Elle se composait de piliers en
briques dont nous avons retrouvé les bases. Un élément d’arc a été trouvé par terre sur le
sol fait de mortier de chaux, ainsi que des tuiles et des morceaux de charpente.
De nombreux tessons de céramique ont été trouvés ainsi que différents objets en métal
tous répertoriés et entreposés au Musée de Tlemcen.
Sous le sol de la mosquée nous avons trouvé un mur en moellons qui pourrait être
une mosquée d’époque antérieure ou un édifice de culte d’époque romaine. Les textes
disent que l’édifice aurait été construit par Idris 1er, (790) puis réaménagé par son fils. Ils
ne parlent pas de l’époque ifrénide d’Abû Qorra dont on sait qu’elle a été importante pour
la ville. La religiosité qui régnait à l’époque nous amène à croire que les Ifrénides avaient
déjà leur lieu de culte qui a simplement été aménagé ou agrandi par Idris 1er. Les textes
sont muets pour l’utilisation par les Almoravides de cette mosquée. Nous avons trouvé des
stucs qui ressemblent aux stucs décorés de la grande Mosquée de Tlemcen datée, elle de
‘Ali Ibn Youssef Ibn Tashfin l’almoravide. Donc nous pouvons comprendre que la

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mosquée servit de lieu de culte principal car celle de Tlemcen- Tagrart n’était pas encore
fonctionnelle puisqu’elle n’a été achevée qu’en Jumada II 530 / 7 Mars – 4 Avril 1136
c'est-à-dire 56 ans après l’entrée des Almoravides à Tlemcen. Elle a sûrement servi aux
Almohades puisque nous avons trouvé un dinar moumini sur le sol même de la mosquée.
Des sondages ont été creusés au sud de la mosquée pour voir le lien avec
l’édifice .Malheureusement les crédits ont manqué et la fouille s’est arrêtée. De même, la
publication du Bulletin d’Archéologie Algérienne a subi le même sort et il est difficile
pour les archéologues de publier leurs résultats.

Fouille du Méchouar
Dans le début des années 1990 les autorités militaires ont remis le Méchouar de
Tlemcen aux autorités civiles qui ont décidé de détruire les bâtiments coloniaux servant de
casernement aux troupes. Des fouilles ont été entreprises et les structures d’un palais
d’époque zayyanide ont été exhumées. Par ailleurs de très nombreuses stèles épigraphiques
encore à l’étude, ont été découvertes dans les remblais. Ce monument a fait le sujet d’un
mémoire de Magister soutenu à l’Ecole Polytechnique d’Architecture et d’Urbanisme
d’Alger.
En 2010-2011, à l’occasion de l’évènement « Tlemcen, capitale de la culture islamique »,
des fouilles furent entreprises au nord du Mechouar alors qu’une grande partie du terrain
fut confisquée pour la construction d’un nouveau palais « des Zayyanides » et ce sans
l’avis des archéologues. La nouvelle construction enterrait à jamais des vestiges qui
auraient pu nous renseigner sur les périodes almoravide, almohade et zayyanide. Cet état
de fait a été dénoncé par les spécialistes lors d’un colloque organisé à Tlemcen sur
l’architecture palatial. Un rapport préliminaire sur la fouille a été lu par Lakhdar Derias.
Fouille d’Achir
Cette fouille a commencé au début des années quatre-vingt dix. Elle avait
l’originalité de réunir des chercheurs de différentes disciplines (Préhistoriens,
anthropologues, sociologues, archéologues, architectes,…) en vue de faire une étude
complète du site d’Achir et ne pas se contenter de fouiller une période. Cette équipe était
épaulée par des spécialistes de la fouille de l’université de York ainsi que des spécialiste de
la céramique musulmane du centre Ibn Al ‘Arabi de Murcie avec qui l’Agence Nationale
d’Archéologie et de protection des monuments et sites Historiques avait passé des accords.
Cette fouille avait mis en évidence des Habitats ainsi que les structures de défense de la
ville. Ces résultats partiels ont été consignés dans trois publications (les cahiers
d’Achir) .Malheureusement l’obstruction de certaines personnes et l’insécurité qui suivit
firent arrêter un projet qui aurait pu faire connaître l’histoire d’un site dans toute sa
dimension et permettre la formation d’une nouvelle génération d’archéologues.
Fouilles de Tihert- Tagdempt
Cette fouille a été effectuée en 1958- 59 (exactement du 2 décembre 1958 au 2 Mai
1959 avec trois ouvriers) mais nous n’avons eu le rapport de Cadenat qu’en 1977 il a été
publié dans le Bulletin d’Archéologie Algérienne n° VII, il donne des renseignements
pour la connaissance du site.

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Cadenat a trouvé des fragments de haches polies, des molettes et quelques silex dans
le périmètre même des ruines. De même que pour la période romaine un dupondius de
Trajan et un fragment de lampe ont été récupérés au cours des fouilles. Une monnaie de
l’empereur d’Orient Anastase 1er (491-518), déposée au musée d’Oran a été trouvée en
surface, ce qui apporte un éclairage par rapport aux sources mentionnant la fondation de la
ville. Par ailleurs le capitaine Daumas signalait dans une correspondance du 10 juin 1838
la présence de bains d’époque romaine, lors de travaux de déblais.
Cadenat a ouvert au nord du site deux sondages, à l’intérieur de l’enceinte médiévale,
au point le plus élevé où éventuellement ont été édifiés les premiers établissements publics
et la mosquée. Deux autres sondages ont été effectués sur le mamelon sud, à l’ouest de la
Casbah où apparaissait une forte concentration de tessons de céramique. Les résultats
quant à la découverte d’importantes constructions furent maigres.
Si du point de vue architectural, la fouille n’a pas donné de résultats spectaculaires,
par contre, en ce qui concerne le mobilier trouvé, essentiellement la céramique, était varié.
L’étude de cette céramique pourrait apporter des éléments nouveaux à la connaissance du
site. Les fouilles de Fatma Zohra Mataoui, dans les années 80-90, nous donnera sûrement
des éclairages nouveaux sur le site malgré le fait qu’un village socialiste ait été construit
sur cette double capitale du Maghreb central (époque rostémide et époque de l’émir Abd
El Kader).
Fouille de Sétif
Commencés de 1977 à 1984 lorsque la wilaya de Sétif décida de construire un parc
d’attractions sur le site de l’ancienne citadelle française. Face à la pelle mécanique qui
avait déjà détruit une partie de la stratigraphie en mettant à découvert des morceaux d’une
grande mosaïque et à la volonté des autorités locales de construire des équipements, un
compromis fut trouvé et des crédits furent donnés par le Plan pour faire une fouille de
sauvetage.
Celle-ci mit en évidence des niveaux romains mais aussi des niveaux d’époque
musulmane. Les écrits ne nous renseignent pas sur le Sétif des débuts de la conquête
musulmane. La fouille a montré que la ville n’était pas totalement abandonnée et que les
vestiges des thermes servaient d’abri occasionnel aux hommes et au bétail. Le
développement de la ville musulmane se serait fait d’abord au nord de la forteresse
byzantine. Les premières maisons étaient construites avec le réemploi de pierres de taille
renforcées sur leur face intérieure de cailloux liés à du pisé. Les dates données par le
carbone 14 varient entre 655 – et 970 après J.C.
La fouille mit à jour 9 bâtiments qui ont été datés entre 810 et 974. Une monnaie
d’Al Mu’izz le fatimide ainsi qu’un tesson de céramique figuré ont été trouvés dans le
troisième sol. Mais l’important est que la fouille a pu dégager une typologie de l’habitat
des X° et XI° siècles pour cette région. Ce sont des pièces plus longues que larges,
agencées autour d’une cour centrale. Une comparaison intéressante est faite avec les palais
de la Qal’a.
Les occupants de la ville construisirent un rempart qui fut rapidement détruit. Nous
ne connaissons pas les causes de cette destruction. Si l’hypothèse des fouilleurs donne le

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milieu du XI° siècle pour cette étape, c'est-à-dire l’époque de la venue des Hillaliens. Tous
ces vestiges ont été remblayés pour la construction du parc d’attraction. Sétif ne connaîtra
rien de son passé islamique.
Fouille en Basse Casbah en 1969
Sondages du 18 septembre au 5 octobre 1969 : mise en évidence de structures
médiévales de la ville d’El Djazaïr.En 2010, suite au tracé du métro et à la projection
d’une station de métro près de la place des Martyrs, au nord-est de Dar Aziza, des
sondages furent effectués. Le ministère de la Culture fit appel à l’Institut National de la
Recherche Archéologique Préventive (INRAP) de France. Les sondages ont dépassé les
sept mètres et ont mis au jour des structures. A ce jour le compte rendu des fouilles n’a pas
été rendu public.
La difficulté de trouver des financements pour la fouille, celle de réunir des équipes
pluridisciplinaires, l’insécurité de ces dix dernières années ont amené les chercheurs à
étudier les collections de musées et à s’intéresser aux monuments. C’est ainsi qu’une série
de Magisters ont été soutenus à l’Ecole Polytechnique d’Architecture et d’Urbanisme
d’Alger. Cela concerne les monuments de Bejaïa et de Tlemcen, les Ksour du Sud, l’Alger
ottomane (Dar Aziza, Dar Hassan Pacha, Dar Mustapha Pacha, le système hydraulique
d’Alger, le Palais du Bey de Constantine, le Palais du Bey d’Oran.

Fouille de Mansoura- Tlemcen

Cette fouille entreprise sur le palais jouxtant la mosquée de Mansoura à la fin des
années quatre-vingts par un professeur de l’Université d’Alger, Monsieur Laaredj. La
publication n’a pas vu le jour. Un rapport préliminaire a été présenté

Fouilles d’Issadraten, près de Ouargla

Cette fouille qui avait été entamée dans les années cinquante par Margurite Van
Berchem dont la fondation possède tout le matériel archéologique ( photos , plans,
dessins…). Le site situé à environ 14 km au sud de Ouargla est en grande partie ensablé
même si des vestiges affleurent encore. Il s’étend sur deux kilomètres de long sur six cents
mètres de large, près de l’oued Miya, fermé au nord par le Ksar Ngoussa et la Sebkhet
Safioune et au sud par le relief tabulaire de la Gara Krima. Cette oasis avait abrité au
moyen âge la plus grande palmeraie du Maghreb central par où transitait l’or du Soudan.
La fouille et l’étude du site ont été reprises par Monsieur Hamlaoui. Malheureusement cet
universitaire a trouvé la mort dans un accident de voiture et la fouille n’a pu être
poursuivie. Une étude critique et la publication du manuscrit de Marguerite Van
Berchem : Sedrata, un chapitre nouveau de l’histoire de l’art musulman. Mission d’études
et campagnes de fouilles au Sahara – 1950- 1956. Cette publication contient de la matière
pour la connaissance de cette ville saharienne du moyen âge.

Découvertes et études numismatiques : flux monétaires, circulation des personnes,


richesse économique :

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

L’apport de la numismatique à la connaissance de l’histoire est essentiel. Des décou-


vertes fortuites faites par des paysans ou des citoyens amènent chaque jour leur lot de
surprises. Mais ces découvertes sont rarement portées à la connaissance des services
archéologiques. La remise de tels lots permirent d’acquérir de nombreuses pièces de
différentes périodes : Fatimide, Abbaside, Ziride, Almoravide, Almohade, Zayyanide,
Mérinide, Hafside et d’apporter un nouvel éclairage sur les flux monétaires et l’économie
du Maghreb au moyen âge. Ces découvertes ont permis de combler ou de rectifier des
données historiques :
- Le 1er Mai 1967 la brigade de gendarmerie d’Aïn Merane (wilaya de Chlef) a récupéré un
trésor de 64 pièces : 44 en or (rondes) et 20 en argent (carrées). La découverte a été faite
par un habitant du douar Herenfa dans la commune de ‘Aïn Mérane, au lieu dit oued Ras.
Ce trésor se compose de 23 pièces de monnaies almohades en or : 1 dinar et 2 demi dinars
d’Abû Ya’qub Yusuf (558-580 : 1163-1184) ; 17 doubles dinars, 1 dinar et 2 demi dinars
d’Abû Hafs ‘ Umar Abû Ishaq (646-665 / 1248-1266). A quoi s’ajoutent 20 dirhams
d’argent almohades sans nom de souverain.
Les pièces hafsides sont au nombre de 19 : 5 dinars et 2 demi-dinars en or de Abû
Zakariya Yahya (627- 647 / 1229- 1249) ;
3 doubles dinars et 5 dinars en or d’Abû Abdallah Mohamed al Mostancir billah (647-675 /
1249 -1277)
Un double dinar d’Abû Ishaq Ibrahim (678-683 /1279 -1283)
Un double dinar d’Abû Hafs ‘Umar al Mostancir (683-694 / 1284-1295). Il s’ajoute à cela
deux pièces anonymes, des quarts de dinars ;
- Un trésor monétaire de 47 pièces en or découvert le 16 Avril 1969 au pied du Djebel
Sekouma à 23 km à l’est de Sougueur. Ce lot comprend des monnaies almohades,
Mérinides, Zianides et Nasrides.
Les monnaies almohades datent du dernier khalife de la dynastie almohade Abû Hafs
‘Umar Ibn Ishaq Al Mortada 646 -665 / 1248 – 1266.
Les monnaies mérinides datent d’Abû Yahya Abû Bakr Ibn Abd El Haq I (646-656 / 1244-
1258) ; d’Abû Ya’qub Yusuf Ibn Ya’qub (685- 706 /1286 -1307) ; d’Abû Hassan ‘Ali Ibn
‘Uthman II (731-752 /1331-1351) ; D’Abû Inan Faris Ibn ‘ Ali (749- 759 /1348- 1358).
Les monnaies Zianides datent du sultan Abû Tashfin ‘Abderrahmane I Ibn Musa I (718-
737 /1318-1337).
Enfin une monnaie nasride date du règne de Yusuf Abû Hashash ibn Ismail I (733-755
/1333 -1354)
- Un lot 67 monnaies musulmanes ont été trouvées lors de la restauration de la Mosquée de
Sidi bou Mérouane : elles ont été frappées par les souverains almoravides à Sijilmassa
11 Dinars d’Abû Bakr ibn Omar 448-480 / 1056-1087.
55 Dinars de Yusuf Ibn.Tashfin : 480-550 /1087 -1106.
- Un autre trésor monétaire découvert dans la wilaya d’El Asnam dans le village de Bou
Kadir une vingtaine de km du chef lieu de wilaya.

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

Ce trésor contient 370 pièces de monnaies en argent d’époque almohade (1129-1227)


frappées dans les ateliers de Bédjaia, Ténès, Tunis, Fès, Tinmel Ceuta, Murcie
- Un deuxième trésor trouvé au douar Sobha, toujours dans la wilaya d’el Asnam
comprend 180 pièces d’argent d’époque almohade ;
- Le trésor monétaire d’époque fatimide découvert à El Hachimia sur la route qui mène de
Souk Hamza (Bouira) à Achir, l’ancienne capitale Ziride : 69 pièces de monnaies en or qui
se compose comme suit :
- 3 monnaies d’époque aghlabide (Ibrahim II Ibn Ahmed),
- 37 monnaies d’époque Fatimide dont
- 18 d’Ubayd Allah al Mahdi ;
- 9 de Muhammad el Qasim ;
- 10 de Madd a l Mu’izz
29 appartenant à des dissidents des Fatimides dont
- 3 d’Abû Yazid, « l’homme à l’âne » ;
- 26 d’Ibn El Feth, émir de Sijilmassa ;
Ce trésor nous retrace l’épopée chi’ite au Maghreb dans la mesure où l’artisan du
succès fatimide, le missionnaire Abû Abdallah, s’installe chez les Kutama, tribu de la
petite Kabylie qu’il commença à soulever contre le pouvoir incarné par Ibrahim II Ibn
Ahmad l’Aghlabide.
En plus des monnaies de trois grands dynastes chi’ites, notre trésor garde le
témoignage précieux des révoltes les plus marquantes qui secouèrent l’empire fatimide. Ce
trésor résume bien les aspects politiques et commerciaux du Maghreb de la fin du
IX °siècle et du X°siècle. A travers ce trésor on peut analyser la stratégie des dirigeants
fatimides durant cette période. Leur politique d’occupation des capitales politiques comme
Tihert, Sijilmassa, Tlemcen et Fès est dictée non seulement par une extension de leur
territoire mais aussi par leur souci de contrôler des centres d’afflux et de redistribution de
l’or. Dans un deuxième temps, ils occupent les débouchés maritimes pour asphyxier leurs
rivaux omeyyades d’Espagne.
Au début des années soixante-dix, un trésor de plus de 12 000 pièces ( dirhams en
argent) almohades fut trouvé dans la zone d’El Koudia actuel quartier nord-ouest de
Tlemcen. Ce trésor, actuellement au Musée de Tlemcen apporte de nouveaux éléments à la
connaissance de la monnaie almohade.
Dénéraux :
Cette sorte de monnaie étalon, en verre, permettait aux contrôleurs des impôts
( muhtasib) de réguler et de vérifier la circulation de la monnaie.
L’étude des dénéraux (collections des poids de verre polychrome du Musée National
Cirta, de Constantine faite par le père Laily et qui parut en 1983 est importante à plus d’un
titre. Elle a trait à ces pièces en verre trouvées au cours des fouilles effectuées par Berthier
sur le site antique de Tiddis entre 1941 et 1971 (136) et par Golvin à la Qal’a des Beni
Hammad entre 1952 et 1961 (17). La présence de ces poids en verre d’époque musulmane
montre que les sites antiques ont été fréquentés à l’époque musulmane et particulièrement

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

Tiddis. Il semble que la cité ait été abandonnée au début de la conquête musulmane. Nous
n’avons aucune trace ni dans la céramique ni sur les dénéraux, ni sur les monnaies ni dans
les inscriptions monumentales. La ville a du sombrer suite à une catastrophe ou à un
événement historique que nous ignorons et qui n’est relaté dans aucun écrit. Cette
destruction de Tiddis est prouvée par la stratigraphie. Un remblai épais s’est accumulé
derrière le rempart de l’Est, de basse époque. Sa formation, faite de débris de l’érosion,
d’amas de décombres accumulés sur la muraille orientale a exigé au moins un siècle et
demi pour se constituer dans l’état où nous l’observons aujourd’hui. L’argument négatif
des disques de verre renforce à sa manière les données stratigraphiques. Il faudra attendre
la période fatimide pour que la ville renaisse, c'est-à-dire le début du X ° siècle. Il ne faut
pas oublier que le mouvement est né dans la Kabylie des Babors et que notre région va se
trouver au centre d’évènements politiques qui vont influer sur l’histoire de la région : le
renversement de la dynastie aghlabide, l’établissement des Fatimides à Kairouan (910)
puis à Mahdia, la révolte d’Abû Yazid, dit « l’homme à l’âne » (945-947), la fondation du
royaume Ziride, (974-1057), la création de l’état hammadite du Hodna (1007-1151). C’est
dans ce contexte que s’effectue la réoccupation du site abandonné au milieu du VIII °siècle.
Les débris d’une population éparpillée dans les environs se réinstallent sur l’ancien site
romain. L’existence de la maison G du plan de Tiddis, la nécropole avoisinante, les pièces
de monnaies, la poterie d’époque musulmane sont les témoins éloquents de cette
réoccupation. Et comme quelques dénéraux ont été découverts autour du château d’eau,
c’est peut être dans cette partie de la ville qu’il faudrait situer l’emplacement des nouveaux
occupants. La ville connut un développement grâce à la réussite du mouvement fatimide
dont les Kotama, tribu de la région, étaient le plus sûr soutien. L’établissement de
différents corps de métiers, les ventes et les achats, se réglementent comme dans les autres
villes musulmanes, sous la direction d’un amin et d’un muhtasib qui avait parmi ses
attributions le contrôle et la conservation des poids et mesures. C’est dans ce cadre qu’il
faut placer la découverte de ces disques de verre. L’ouverture de nouveaux sondages, avec
l’intention de porter la plus grande attention à la stratigraphie d’époque musulmane,
amènerait de nouveaux éléments sur l’histoire de la ville à l’époque musulmane.
Un autre aspect de l’archéologie est l’épigraphie. Les travaux de Maazouz Abdelhaq
font ressortir l’importance de l’analyse des formes, des styles et des compositions dans
l’étude des inscriptions et leur apport à l’histoire.
Les publications relatives à la période médiévale
En matière de publications relatives à notre période, de nombreuses revues spécialisées
continuant l’œuvre de la Revue Africaine, du recueil de Constantine, et du Bulletin de
Géographie d’Oran ont continué de paraître à l’indépendance à l’instar de la Revue
d’Histoire et de Civilisation du Maghreb, de Majallat Et – Tarikh qui ont cessé de paraître
vers le début des années 1980.
Le Bulletin d’Archéologie Algérienne, qui rendait compte des travaux de fouilles a
cessé de paraître au début des années 1990. Il n’existe actuellement aucune revue où les
chercheurs peuvent porter à la connaissance du public leurs travaux. Plus, les découvertes
impromptues faites à travers le pays ne sont plus consigner en vue de compléter l’Atlas
Archéologique qui date de 1911.

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

La Bibliothèque Nationale avait commencé à éditer une collection appelée « textes et


Etudes Historiques ». Les textes de Yahia Ibn Khaldun relatif à la dynastie Zayyanide,
d’Ibn Marzuq Al Tilimsani concernant la dynastie mérinide, d’Abu Zakariya Yahia ibn
Abi Bakr relatif aux Rostémides, de Muhammad Ibn Abdallah Al Tanassi relatif à
Tlemcen et aux dynastes zayyanides, de Muhammad Ibn Yousouf al Zayyani relatif à
l’histoire d’Oran, étaient d’un apport certain à la connaissance de notre histoire. Cette
collection aussi a cessé de paraître.
Parmi les publications, on peut citer les livres de Rachid Bourouiba sur « l’art
religieux en Algérie », « les inscriptions commémoratives des mosquées d’Algérie »,
« Abd El Mu’min flambeau des Almohades », « Ibn Tumart » « La Qal’a des Béni
Hammad », « Les Hammadites », celui de Moussa Laqbal sur « le rôle des Kotama dans
l’histoire de la dynastie fatimide », « l’évolution des cités du tell en Ifriqiya du VII °au
XI°siècle » par Paul Louis Cambuzat, les travaux de Attallah Dhina sur les Zayanides, Les
actes du colloque organisé par le Centre National de Recherches préhistoriques,
Anthropologiques et historiques sur les Banu Hilal, « le corpus des monnaies arabo-
musulmanes dans les musées algériens» en deux volumes sous la direction de Lakhdar
Derias; « Les inscriptions épigraphiques arabes d’Algérie », d’Abdelhaq Maazouz,
« Honaïne, ancien port du royaume de Tlemcen », « Cirta, Constantine, la capitale
céleste », Histoire d’El Djazaïr Béni Mazghanna », « Tlemcen, capitale du Maghreb
central » , quatre livres sous la plume de Abderrahmane Khelifa, « Les bains de l’époque
ottomane » de Nabila Chérif, « La Grande Mosquée d’Alger » de Samia Chergui. Mais
après cinquante ans d’indépendance, on ne peut que regretter la disparition de revues
spécialisées régulières relatives à l’histoire ou à l’archéologie.
Conclusion
Ainsi, nous ne pouvons pas dire que l’archéologie est un vecteur essentiel dans la
recherche de notre identité. Quel devenir attend l’archéologie. Après cinquante ans
d’indépendance avons-nous des équipes pluridisciplinaires de bonne formation, qui
peuvent prendre en compte les problématiques posées par la conquête musulmane, la
transformation du maillage urbain qui se fait progressivement avec les nouveaux arrivants,
le déplacement des tribus qui apparaît au grès des lectures des auteurs du moyen âge. La
reprise des différents chantiers ouverts depuis l’indépendance ou d’autres comme Baghaï
et Tobna, apporterait, avec une nouvelle vision faite non pas de périodisation, mais de
prise en charge d’une histoire globale, à coup sûr un enrichissement à la connaissance
historique de notre pays. Les sources écrites étant pratiquement taries à l’exception des
manuscrits enfouis dans les différentes Zaouïas, l’archéologie avec ses nouvelles méthodes,
apporterait de nouvelles connaissances en matière d’habitat mais aussi d’organisation
sociale, de climat, etc…L’onomastique, la linguistique et l’anthropologie culturelle sont
avec l’archéologie des clefs qui nous permettraient de décoder des pans entiers de cette
période de notre histoire. Nos voisins marocains et Tunisiens le font avec succès.
Cette capitalisation d’un savoir faire peut nous faire poser la question de savoir si,
après un demi-siècle d’indépendance, nous sommes en mesure de diriger des chantiers
de fouilles qu’elles soit d’urgence ou programmées et qu’il faille faire appel à des
étrangers pour écrire notre histoire. Pourtant l’existence de numismates, d’experts en

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

mosaïques, d’épigraphistes, de céramologues et de dessinateurs devrait pousser les


responsables à employer les compétences locales même si elles sont infimes. L’exemple de
la place des Martyrs est suffisamment édifiant à ce sujet. Faut-il dans ce cas poursuivre ou
revoir la formation des archéologues de l’Institut d’Archéologie lequel sort chaque année
des promotions de dizaines d’archéologues, depuis les années quatre-vingt-dix, si ces
derniers sont dans l’incapacité de travailler valablement sur un chantier de fouilles. Ce qui
vaut pour l’archéologie vaut également pour la formation historiqueD’autres causes liées à
la formation, à l’insertion, au statut de promotions d’archéologues sorties des universités
et versées dans les structures relevant du domaine du patrimoine, peuvent expliquer ce
désintérêt pour cette discipline. Ainsi à diplôme égal, l’archéologue est moins payé par
rapport à son collègue de l’Université.
La transformation actuelle du tissu urbain, la convoitise des terrains archéologiques,
comme c’est le cas à Mansourah (Tlemcen), l’inefficacité des textes réglementaires,
entraîneront à coup sûr des dommages à ce patrimoine bâti et par là même à notre histoire.
La preuve ? Les circonscriptions archéologiques ne sont plus opérationnelles puisqu’elles
ont été supprimées par des bureaucrates qui n’ont jamais mis les pieds sur les sites ou sur
un chantier de fouilles sous le mauvais prétexte qu’elles faisaient partie de l’ancien
découpage colonial… Ces bureaucrates qui se contentent de faire du copier coller en
matière de textes législatifs ne s’intéressent nullement à la promotion de la recherche que
ce soit dans le domaine de l’archéologie ou des monuments historiques. Les « bâtisseurs-
démolisseurs » peuvent en toute quiétude démolir des pans entiers de notre identité et
faire passer l’autoroute sur des dolmens ou des structures archéologiques antiques … !!!

Bibliographie
Fentress, E., Mohammedi, A., Amamra, A. : « Fouilles de Sétif 1977-1984 », 5ème
supplément au Bulletin d’Archéologie Algérienne, Agence Nationale d’archéologie et de
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1991.
Cadenat, P., « Recherches à Tihert – Tagdempt, 1958-1959 », in Bulletin d’Archéologie
Algérienne, Alger, Imprimerie officielle, 1977–1979, Tome VII, Fasc. II, pp. 393 -461.
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Bulletind’Archéologie Algérienne, Paris, Editions De Boccard, 1966–1967, Tome II, pp.
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Bulletind’Archéologie Algérienne, tome IV, 1970, pp. 419-434.
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Bourouiba, R., L’art religieux musulman en Algérie, Alger, SNED, 1981.
Bourouiba, R., Abd El Mu’min, flambeau des Almohades, Alger, SNED, 1974.
Bourouiba, R., Ibn Tumart, Alger, SNED, 1982.

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

Dokkali, R., « Note sur les monnaies musulmanes de Tiaret » in Bulletin d’Archéologie
Algérienne, 1970, tome IV, pp.445-460.
Laily, P.A., La collection des poids de verre polychrome du Musée Cirta Constantine,
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Echallier, J.C., Villages désertés et structures agraires anciennes du Touat Gourara Arts
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Cambuzat, P.L., L’évolution des cités du Tell en Ifriqiya du VIIe au Xe siècle, OPU, deux
tomes, 1986.
Bourouiba, R., « Objets en plâtre et pierre sculptée mis au jour à la Qal’a des Beni
Hammad », in Bulletind’Archéologie Algérienne, Alger, Imprimerie officielle, 1971-1974,
tome V, pp.223 – 234.
Bourouiba, R., « Note sur une vasque de pierre trouvée à la Qal’a des Beni Hammad », in
Bulletin d’Archéologie Algérienne, Alger, Imprimerie officielle, 1971-1974, tome V,
pp.235-246.
Bourouiba, R., « La salle d’honneur du palais ouest du Manar », in Bulletin d’Archéologie
Algérienne, Alger, Imprimerie officielle, 1971-1974, tome V, pp. 247-260.
Bourouiba, R., « Note sur des bijoux trouvés à la Qal’a des Bani Hammad », in Bulletin
d’Archéologie Algérienne, Imprimerie officielle, Alger, tome III, 1968, pp. 353-368.
Bourouiba, R., La Qal’a des Beni Hammad, Sous Direction des Beaux arts et Antiquités,
Alger, 1975.
La Qal’a des Bani Hammad, rapport de la mission polono algérienne 1987 -1988, vol I,
Varsovie, PKZ, 1990.
Dokali, R., « Monnaies Almohades et Hafsides découvertes à Ténès », in Bulletin
d’Archéologie Algérienne, Alger, Imprimerie officielle, 1968, tome III, pp. 369-392.
Actes du colloque international sur les Banu Hilal : « Banu Hilal, geste et histoire » Alger,
Editions Chihab, 1996.
Khelifa, A., « Un trésor monétaire d’époque fatimide à Al Hachimia (Algérie) », in
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et l’archéologie de l’Afrique du nord, Paris, édt. Du CTHS, 1999.
Khelifa, A., « L’urbanisation des Traras, au Moyen âge » : le cas de Hunayn Actes du
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Laqbal, M., Le rôle des Kotama dans l’histoire de la dynastie Fatimide, Alger, SNED,
1979.

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

Dahmani, S., Khelifa A., « Les fouilles d’Agadir », rapport préliminaire 1973-1974 ;
Bulletin d’Archéologie Algérienne, Alger, Imprimerie officielle, 1975-1976, tome VI, pp.
243-266.
Drias, L., Drias, Y. et Doubabi H., Corpus des monnaies arabo musulmanes dans les
musées algériens, Alger, Imprimerie Somer, 2000, 2 tomes.
Maazouz, A., Corpus des inscriptions arabes d’Algérie, Musée National des Antiquités,
Alger, Imprimerie Somer, 2001.
Ibn Khaldoun, Abu Zakariya Yahya : « Bughyat Ar Ruwwad fî dhikr Al Muluk min bani »
‘Abd Al Wâd, tome I, texte présenté et établi par Abdelhamid Hadjiat, Alger, Bibliothèque
Nationale, 1980.
Al Zayyani M., Ibn Yusuf : « Dalil al Hayran Wa Anis as Sahran Fi Akhbar Madinat
Wahran », texte établi par Mahdi Bouabdelli. Publications de la Bibliothèque Nationale,
Alger, SNED, 1978.
Ibn Marzuq Al Tilimsani M. : “Al Musnad Al Sahih al hasan fi Ma’Athir Mawlana Abi Al
Hassan”, texte établi par Maria Jésus Viguera, Bibliothèque Nationale, Alger, SNED, 1981.
Abu Zakariya Yahya, Ibn Abi Bakú, “Kitab Siyar Al A ‘Imma Wa Akhbarihim”, texte
établi par Isma’il Ibn ‘Arabi, Bibliothèque Nationale, Alger, SNED, 1979.

 Discours prononcé par Madame la Ministre de la Communication et de la


Culture
lors des assises du patrimoine culturel.
Discours de Madame Khalida TOUMI, Ministre de la Communication et de la
Culture

Assises du patrimoine culturel- 29 décembre 2003- Bibliothèque Nationale d’Algérie.


Définition de la stratégie de prise en charge du patrimoine culturel à la faveur du
dispositif réglementaire pris en application de la loi n°98-04 portant protection du
patrimoine culturel

(A Etat des lieux)

"Dans la tradition méditerranéenne la construction d'un mur, en pierre ou en brique de


terre cuite ou crue, exige l'emploi d'un échafaudage. Le maçon dispose les matériaux par
sédiments jusqu'à la hauteur de sa taille avant d'enchaîner en déplaçant l'échafaudage vers
un palier supérieur. Cependant, afin de mieux asseoir l'étape suivante du mur, le maître
maçon sait, au nom des règles d'art régissant le savoir faire des bâtisseurs, qu'il est
nécessaire d'ajuster la cime à chaque fois qu'un sédiment est réalisé, dans le but de
prédisposer une assise aux parties supérieures à venir et d'assurer une meilleure répartition
des charges aux murs sous-jacents.
Au vu des caractères et des dispositions nouvelles introduits par la loi 98-04, notamment
la prise en charge et la gestion du patrimoine culturel, il va de soi que cette rencontre
constitue la première assise, qui couronne les fondations, sur lesquelles l'édifice de la
protection et la mise en valeur peut enfin , grâce à l'effort de tous, sortir à la lumière du
soleil."

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

1. Pourquoi les assises ?

Ce n'est point pour faire le bilan des activités dans le domaine du patrimoine culturel, ce
rôle incombe à la Direction du patrimoine culturel. C'est pour situer précisément, à la suite
de la publication des principaux textes d'application, les étapes d'une stratégie en matière
de prise en charge du patrimoine culturel, pour en approfondir les contenus, consolider les
actions qui s'y rapportent et adapter les démarches aux exigences nouvelles.
En effet, cette stratégie procède d'un constat unanime : l'état de dégradation avancée de
notre patrimoine culturel et l'absence d'une approche globale cohérente de préservation et
de sauvegarde du patrimoine culturel à l'échelle du territoire national.
Elle procède aussi du niveau de conscience de plus en plus élevé de la société civile, qui
se fait présente aussi bien sur le terrain qu'au niveau des institutions.
Elle procède également des nouvelles exigences à l'échelle nationale, et mondiale,
notamment en matière d'harmonisation des instruments politiques et d'uniformisation des
règles économiques.
Il s'agit, dans le domaine du patrimoine culturel, d'abord de mettre à niveau l'ensemble de
notre arsenal juridique et réglementaire, ensuite de réorganiser notre dispositif
institutionnel et, enfin, de mettre en oeuvre les mécanismes opérationnels devant aboutir à
la déconcentration et à la décentralisation de la gestion, de l'exploitation et de l'animation
des biens et ressources culturels.
Ces assises doivent donc être une réponse, non pas à une problématique thématique ou
locale mais plutôt l'occasion de clarifier les rôles respectifs des différents partenaires qui
aujourd'hui, grâce à Dieu, ne manquent pas de convictions ni de volonté.

2. Comment devons-nous procéder en vue de mettre en oeuvre cette stratégie?

Certes l'optimisme doit être à l'ordre du jour, mais malheureusement il s'agit pour nous,
prioritairement, devant la triste réalité de notre patrimoine matériel et immatériel qui
enregistre une altération continue et irréversible:
Premièrement, de procéder à une évaluation objective de nos capacités juridiques,
institutionnelles, scientifiques et techniques d'intervention sur le patrimoine culturel et les
moyens financiers qu'il faudrait engager,
Deuxièmement, de dégager simultanément les éléments d'une stratégie de prise en charge
du patrimoine culturel qui soit à la hauteur des exigences de la loi 98-04 sur la protection
des biens culturels et respectueuse des aspirations de l'Etat et de la Société civile.
La nature et le rythme de plus en plus accéléré des dégradations et préjudices portés au
patrimoine culturel, nous a donc imposé une réflexion de fond. Une réflexion qui ne
pourrait se satisfaire durablement de traitements palliatifs ou se suffire d'une politique
d'intervention d'urgence récurrente.
Bien entendu, nous sommes très attentifs aux alertes qui s'élèvent de partout pour
condamner les actes de destruction, de détérioration, de vandalisme et de pillage du
patrimoine culturel et dénoncer les attitudes laxistes et irresponsables.

3. Pourquoi fonder toute une stratégie de prise en charge (sauvegarde et mise en


valeur) sur l'application d'une loi?

C'est précisément pour contenir et intégrer tous ces aspects dans une démarche globale et
cohérente que nous avons fait de l'application de la loi 98-04 le fondement de la stratégie
de prise en charge de patrimoine culturel.

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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15

Nous avons fait de l'application de la loi 98-04 portant protection du patrimoine culturel et
de son déploiement, l'acte fondateur de la stratégie e prise en charge du patrimoine culturel
par le Ministère de la Communication et de la Culture, dans ce sens où elle développe une
vision propre à l'Algérie d'aujourd'hui et consacre une conception de l'histoire basée sur la
reconnaissance des nombreuses civilisations qui se sont succédées sur notre terre
d'Algérie.
La loi 98-04 portant protection du patrimoine culturel, n'est pas un simple document
d'incidence juridique et réglementaire qui régit le patrimoine culturel et situe les
prérogatives et les responsabilités.
Elle est en soi une nouvelle approche du patrimoine culturel: la notion de patrimoine,
même si la loi tente d'en préciser le contenu, demeure une considération indiscutablement
conditionnée par la culture ou les cultures qui en font usage.
Ainsi, l'application de cette loi est le minimum requis pour définir les entendements qui
serviront à l'évitement des malentendus et des déperditions des efforts engagés par les uns
et des autres.
Cette loi appelle une reformulation et une redéfinition du paysage patrimonial national.
Elle va permettre d'ancrer, pour la première fois, le patrimoine culturel dans ses
dimensions matérielle et immatérielle, à la réalité territoriale et historique de notre pays.

4. Qu'apporte la loi 98-04?

Cette loi remplace et abroge toutes les dispositions de l'ancienne "Ordonnance n°67-281
du 20 décembre 1967 relative aux fouilles et à la protection des sites et monuments
historiques et naturels ". Elle opère un "recadastrage" du patrimoine culturel, avec tout ce
que cela entraîne comme reformulations de concepts, de notions, de représentations. Elle
exige en même temps une certaine pédagogie et des méthodes d'approche appropriées pour
réaliser les mutations nécessaires et recréer le réflexe de réappropriation du patrimoine
culturel.

5. Un mot sur l'Ordonnance n°67-281

Aucune stratégie ne pouvait être engagée dans le cadre de l'Ordonnance 67-281, dans la
mesure où cette ordonnance ne recouvrait, dans ses catégories de définitions, que les
notions de Monuments et Sites archéologiques, et ne prévoyait comme mesures de
protection que l'acte de restauration, pris comme mode d'intervention visant à maintenir en
l'état ou à reconstituer à l'état originel, d'une manière générale.
En 31 ans, de 1967 à 1998, nous n'avons pas fait autre chose qu'appliquer les mesures et
les règles de protection des Monuments et Sites archéologiques dans le cadre des seuls
principes de l'aménagement du territoire. Nous avons plutôt soustrait que restitué le
patrimoine à l'intérêt de la société.
La dimension vivante, le caractère habité, les savoir-faire traditionnels, les métiers,
l'artisanat, ne figuraient pas dans la nomenclature patrimoniale. Les Casbahs, Les Médinas,
les Ksours, les Zéribas, les Mechtas ne pouvaient donc être compris que dans le sens du
Monument et du figé, comme la parole, la gestuelle, la musique, le chant, les rythmes
hérités, ne pouvaient être entendus que comme des lests archaïsants.
Cette Ordonnance a eu le mérite d'avoir répondu à des exigences d'un pays nouvellement
indépendant, d'un pays préoccupé par la récupération et la réappropriation de ses biens et
richesses. Il est donc compréhensible, même si elle est inspirée des lois antérieures, qu'elle
soit fondée sur la dimension visible du patrimoine.
Aujourd'hui, avec la loi 98-04, s'établi une nouvelle philosophie du patrimoine culturelle
fondée sur une demande sociale en matière de culture, d'histoire, d'art, d'architecture et

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d'urbanisation. Une philosophie qui va dans le sens de la réhabilitation, la restitution,


l'intégration et la socialisation de la Mémoire, d'une mémoire mis en oeuvre

6. Le nécessaire redéploiement du secteur du patrimoine culturel (réorganisation


structurelle du secteur) : constats et perspectives

(B: Les missions des uns et des autres)

Maintenant que nous disposons de l'arsenal réglementaire essentiel pour intervenir sur le
terrain du patrimoine culturel, il ne nous reste qu'à adapter nos différents instruments à la
nouvelle configuration du paysage patrimonial et aux nouvelles exigences économiques et
sociales.
- Je m'adresserais en premier lieu aux Directeurs de Culture qui couvrent les 48 wilayas
du Pays, pour leur dire, qu'en vertu de la nouvelle loi et de ses textes réglementaires, leurs
rôle et leur responsabilité en matière de patrimoine culturel sont devenus essentiels, à
travers notamment le service du patrimoine culturel, qu'il faudrait organiser et renforcer en
moyens ( au minimum un micro--ordinateur, un appareil photo et des cartes
topographiques).
Ce service doit être soutenu - selon des passerelles qu'il s'agira de mettre en place- par les
architectes, archéologues et sociologues de l'Agence nationale d'archéologie, les
conservateurs des Musées nationaux et les chercheurs du CNRPAH.
- Je m'adresserais ensuite au directeur de l'Agence nationale d'archéologie et aux Chefs de
circonscriptions, pour rappeler que la configuration actuelle de l'Agence est en
inadéquation avec les principes de la loi 98-04, dans ce sens où elle ne couvre qu'une petite
frange du territoire archéologique national.
Son découpage en circonscriptions archéologiques (15 circonscriptions) doit être revu en
fonction d'un ancrage juridique national qui répond à la réalité du pays. Le découpage
actuel est ancré sur l'arrêté du 26 avril 1949 portant création en Algérie des
circonscriptions territoriales pour la surveillance des gisements archéologiques et
préhistoriques.
S'agissant des différentes missions, de protection, de restauration, de recherche et de mise
en valeur, il s'agira:
1- de créer un centre national de recherches en archéologie - Il est inconcevable, qu'après
41 ans d'indépendance, l'Algérie ne dispose pas d'un centre de recherche en archéologie
qui prenne en charge les dimensions libyque, punique, romaine, chrétienne et musulmane.
Nous n'avons qu'un seul centre de recherche en préhistoire, anthropologie et histoire, le
CNRPAH. ce n'est pas suffisant pour l'un des pays les plus riches en patrimoine culturel.
2 - de créer un centre national de restauration qui prenne en charge, d'une manière
performante, la restauration du patrimoine culturel.
3 - de créer une Agence nationale de gestion, d'exploitation et d'animation du patrimoine
culturel qui rayonnera à l'échelle d'un territoire dont le découpage répondra aux qualités et
spécificités des patrimoines culturels aux échelles locales.
- Je m'adresserais aux Directeurs des Parcs du Hoggar et du Tassili et au groupe de travail
chargé de réfléchir sur les futurs parcs culturels de Tindouf et de l'Atlas Saharien et du
Gourara, pour leur préciser que la protection des parcs essentiellement sahariens doit
s'inscrire dans une véritable stratégie de sécurisation du territoire. Elle doit nécessairement
faire intervenir notamment l'ANP, la Gendarmerie, Le Ministère de l'intérieur et des
collectivités locales, et la Douane, dans l'esprit d'une vaste coordination et collaboration. Il
faudrait que la dimension culturelle prenne sa véritable place dans nos stratégies de
protection et de sécurisation du territoire.

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- Je demanderais aux Directeurs des Musées nationaux de commencer à s'inscrire dans la


nouvelle projection muséale née des statuts du Musée et de l'objet qui viennent d'être
finalisés et de se déployer dans la mission fondamentale de l'inventaire permise par le
nouveau décret sur l'inventaire.
-Je m'adresserais enfin au Directeur et aux chercheurs du CNRPAH pour leur demander
de se déployer à l'échelle du territoire en créant des unités, des laboratoires et des équipes
de recherches. Je leur demanderais notamment d'initier et de coordonner les actions en
matière de collecte et d'enregistrement et de protection du patrimoine immatériel.
(C: Nouvelles)
Maintenant, permettez-moi de vous annoncer quelques nouvelles :
1/ Le Ministère de la Communication et de la Culture ouvrira avant la fin de l’année 2004
le centre national d’études Khaldouniennes à Tiaret, le centre national d’études andalouses
à Tlemcen et trois annexes de la Bibliothèque Nationale d’Algérie, la première à Adrar
pour y installer le centre national du manuscrit, la seconde à Frenda pour y installer le
fonds Jaques Berque et la troisième à Béjaia.
2/ L’Algérie, depuis hier, est élue pour abriter le centre arabe de recherches en
archéologie. Ce centre sera domicilié à Alger.
3/ Nous sommes très fiers de la visite officielle et solennelle effectuée par Monsieur le
Président de la République à la citadelle d’Alger, ce lieu de la souveraineté nationale en
1830. J’insiste sur le caractère historique de cette visite car c’est la première qu’effectue un
Chef d’Etat Algérien depuis 1830.
Je me félicite aussi de l’engagement de Monsieur le Président de la République de
parrainer la restauration de la citadelle d’Alger et d’en faire ainsi un grand chantier du
Président. C’est là un engagement politique sans précédent au service de la préservation de
tout notre patrimoine culturel.
A ce propos, j’ai demandé au Président de la République de « fermer la route tracée par le
Général de Bourmont qui coupe et casse la citadelle en deux. Il faut la fermer pour laver
cet affront car cette route n’a été faite que pour signifier la cassure de la souveraineté
nationale. Il faut restaurer la souveraineté en fermant cette route ». Je n’ai fait que
transmettre un vœu exprimé par Zohra Drif, Yacef Saadi, Djamila Bouhired et Abderrezak
Belhaffaf, ces Monuments éternels de la bataille d’Alger.
Je vous remercie
Source :document trouvé à l’adresse suivante :
http://www.mcc.gov.dz/Discours/29_12_2003.htm
Nous avons rajouté les trois intertitres entre parenthèses

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 Photos

Fig, 1. Rempart de Tipasa(Gsell 1901).

Fig, 2. Thermes de Tipasa (Ibidem).

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Fig, 3. Temple de Tébessa (Ibidem).

Fig, 4. Arc de Septime Sévére, à Lambèse (Ibidem).

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Fig, 5. Bâtiment central


entral de Lambèse (Ibidem).

Fig, 6. Capitole de Lambèse (Ibidem).

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Fig, 7. Arc de Djamila (Ibidem).

Fig, 8. Temple de Djemila (Ibidem).

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Fig, 9. Théâtre de Djemila (Ibidem).

Fig, 10. Tombeau de la Chrétienne. Porte de l’Est (Ibidem).

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Fig, 11. Vue d’ensemble des ruines de Timgad (Ididem).

Fig, 12. Forum de Timgad (Ibidem).

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Fig, 13. Capitole de Timgad (Ibidem).

Fig, 14. Théâtre de Timgad (Ibidem).

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Fig, 15. Grands thermes de Cherchell (Ibidem).

Fig, 16. Petit Thermes de Cherchell (Ibidem).

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