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Jamaludin SHABLE
2014/2015
Sous la direction de M. François Quantin
Remerciements
Je tiens à remercier dans un premier temps, toute l’équipe pédagogique de l’université de
Pau et des Pays de l’Adour responsable de la formation de master 1 recherche « culture,
arts, société », parcours archéologie.
Introduction
Le fait archéologique et la valorisation du patrimoine d’un pays représentent le reflet
de son niveau culturel. Le fait que l'archéologie soit liée à l'interprétation des vestiges
servant à reconstruire toutes les dimensions de la vie sociale, politique, militaire et
culturelle d’une époque donnée, permet aux chercheurs de mener leurs
enquêtes scientifiques. En effet, les vestiges des sites archéologiques sont autant de
laboratoires d'informations et les témoins silencieux pour ceux qui veulent regrouper des
informations sur la vie ancienne afin de reconstruire la vie future. Le patrimoine est « une
source décohésion pour des communautés par l’accélération des changements » (sur le
site de l’UNESCO). En outre, le patrimoine culturel est l’indice principal pour chaque
société permettant de cristalliser son identité nationale : « une ville sans mémoire est une
ville sans personnalité » (Benyelles 2007, sur le site de la Tribune). De la même manière,
ce même patrimoine représente également la « gloire » d’une nation, et de ce fait doit être
protégé. La préservation de ce patrimoine est un processus qui nécessite un cadre
intellectuel et une méthode scientifique. Certes, ces cadres et méthodes scientifiques,
lorsqu’ils sont bien organisés, sont considérés par la société comme des institutions de
recherche fiables et de valeur : « les instituts de recherche sont des acteurs fondamentaux
de la sauvegarde du patrimoine culturel» (sur le site de l’UNESCO), particulièrement dans
le domaine de l’archéologie. Grâce à ces institutions, les chercheurs sont capables
d’analyser tous les éléments du passé et d’élaborer un futur plausible. Aussi, ce sujet de
recherche porte sur les institutions archéologiques algériennes et suggère une
problématique qui peut être formulée comme ceci :
« Comment peut-on percevoir les activités et les missions principales des institutions
archéologiques, liées à la situation postcoloniale de l’Algérie ? Autrement dit, quelles sont
les activités et les missions des institutions archéologiques de l’Algérie postcoloniale ? » Il
s’agit de comprendre comment et pourquoi les choix importants sont fait en archéologie.
commençant dès la conquête française. Cette recherche porte sur l'acquisition des éléments
qui nous donnent accès aux renseignements relatifs aux activités des archéologues et sur la
position de la science archéologique au Maghreb, spécifiquement en Algérie. En outre,
celle-ci va nous permettre de connaître les renseignements institutionnels archéologiques
anciens et actuels de ce pays. Enfin, il nous permettra également d’augmenter nos
connaissances sur les aspects fondamentaux de ces organisations patrimoniales
archéologiques.
Après une étude approfondie de ces sources, je vais citer des témoins sur lesquels je
travaille, qui sont des éléments indirects utilisés par des enquêteurs pendant leurs travaux,
comme des fouilles expérimentales à différents niveaux de profondeur servant à
déterminer les sites archéologiques, l’utilisation de cartes archéologiques et de photos
spatiales, aériennes. En outre, j’ai effectué un croisement de ces données afin de
déterminer des réponses logiques et scientifiques pour les questions posées, appuyées par
une argumentation.
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centres de recherche étrangers, tels que la France, l’Italie, la Grande-Bretagne, etc. Enfin,
j’aborderai les résultats attendus dans cette recherche.
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Pour bien étudier les institutions archéologiques de l’Algérie après son indépendance,
il est souhaitable de traiter tout d’abord la notion de patrimoine et son importance dans la
société humaine. Le sens de patrimoine culturel est très large. Celui-ci existe toujours et
partout. Il n’existe aucune société n’ayant aucune valeur culturelle, ni dans le passé, ni
dans le présent. En effet, une société peut ne produire aucun bien « matériel » mais
disposer d’un patrimoine culturel. Cependant, ces valeurs, du point de vue de chaque
communauté, sont différentes. Selon la définition des savants et des scientifiques, ce terme
vient du mot « patrimonium : de pater qui signifie père en latin », en effet, c’est le
« synonyme de transmission » (Basilico 2005, 3), qui concerne dans son ensemble toutes
ces catégories « culturelles » et « naturelles ». De fait, le patrimoine culturel auparavant,
«ne recouvrait que deux catégories de documents, ceux relatifs aux monuments et ceux aux
sites historiques et archéologiques » (El-Ouhed2006, sur le site de la Nouvelle
République). Néanmoins, aujourd’hui, ce terme s’applique pour l’héritage culturel matériel
comme, des « mobiliers, des immobiliers, etc. » (sur le site de l’UNESCO). De plus, le
« patrimoine culturel prend aujourd'hui une toute autre dimension. Il n’est plus un secteur
marginal, mais il est au cœur des développements sociétaux, non seulement dans ses
dimensions culturelles, mais aussi économiques et politiques » (Basilico 2005,1).
L’archéologie est une science qui interprète toutes les dimensions de la vie passée de la
société humaine dans des époques variées. Ainsi nous pouvons dire que l’archéologie est
une sorte de science du patrimoine culturel focalisée sur le passé. Cependant, le patrimoine
est penché sur tous les aspects de la vie du passé et présent (Betrouni 2004,15).
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L’Algérie comme les autres pays avec une longue histoire, dispose d’un patrimoine
archéologique riche. En effet, l’histoire algérienne s’étale sur des centaines d’années avant
et après Jésus-Christ, tel que la civilisation de Berbère à « Tassili », la civilisation de
Carthage, la civilisation Romaine à « Timgad, Tapissa et Djemila », puis la civilisation
Musulmane sur « tout le territoire à Mansoura et Tlemcen» (Widmann 1976, 23). Alors
que cette partie nous permettra de connaître l’état général du patrimoine archéologique
algérien au début du XIXe siècle, les sources restent, cependant, très limitées et les
informations concernant des travaux archéologiques en Algérie ne sont pas tangibles. Ce
point s’explique par le fait qu’aux XVIIIe et XIXe siècles, la plupart des activités
archéologiques se sont consacrées à Rome, la Grèce, l’Égypte, la Jordanie, etc. (Daux
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1982, 27). Par ailleurs, les nouveaux mouvements scientifiques, l’exploration nouvelle
patrimoniale et les découvertes archéologiques en Algérie ont donc commencé pendant la
colonisation de l’Afrique de Nord. Nous savons qu’au début, l’accumulation des vestiges
archéologiques ont été protégés soit par plaisir soit pour la « transmission pour les
générations » ultérieures. Aussi, les conservateurs les considéraient comme des « aspects
romantiques et artistiques ». Rarement on trouvait des savants qui ont pu travailler sur des
patrimoines archéologiques ou des monuments historiques, particulièrement en Algérie.
Par exemple, les travaux sur la « période antique comme, Pline, Strabon, Iben Hawkel, El-
Bakri, etc.» (Guiri Fatiha 2011, 20). Par ailleurs, il y a bien eu des voyageurs qui ont été
orientés par les patrimoines archéologiques, tels que, « Dr Shaw, Anglais, dans son voyage
en Barbarie au XVIIIe avait pu copier quelques inscriptions ou dessiner quelques
monuments ». La société algérienne est cependant restée neutre vis-à-vis de son patrimoine
riche. En effet, celle-ci n’a ni essayé de s’intéresser aux vestiges archéologiques, ni voulu
les détruire. La science archéologie n’avait pas évolué (Jacques 1956,4). Néanmoins, il y a
eu des amateurs parmi des citoyens riches, qui ont su préserver des artefacts de l’art
mineur indigène d’Algérie tel que des tapis de Kalaa, même si « la marque de ces tapis ont
été connus en Europe » (M. Jean Mirante Cahiers du centenaire de l’Algérie, 38) ; et
surtout, ce qui a été important à cette époque, comme les monuments patrimoines
historiques de la civilisation musulmane, notamment les monuments de la Turquie
ottomane, comme les châteaux, les mosquées, les mausolées, les écoles etc. D’après le
professeur Nabila OULEBSIR, « le mot patrimoine désignait à cette époque des édifices
comme les monuments, les œuvres d’art, les objets de l’industrie humaine, le folklore »
(Oulebsir 2004, 13). De même, les grandes villes ont été considérées comme les centres du
patrimoine national, les institutions pour l’éducation et le carrefour pour la diffusion des
sciences (Iben-Omer 2008, 121). Puis, les valeurs historiques et patriotiques de ces
patrimoines ont été changées. En effet, la plupart des monuments tels que les châteaux
célèbres, sont devenus des écoles ou des établissements administratifs (Khiarh 2010,
rapportage).
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plus importants. Il est évident que la période coloniale de l’Algérie a eu beaucoup d’acquis
dans différents domaines de la vie sociale, politique, culturelle, notamment dans le
domaine de l’archéologie. Comme j’ai mentionné ci-dessus, la plupart des innovations
faites, l’essor des sciences, les grandes découvertes archéologiques, ont été mis en place à
cette époque. Ainsi, le fait archéologique a pu jouer un rôle essentiel de mise en lumière
dans toutes ses sections historiques, de l’antiquité jusqu’à aujourd’hui. De ce fait, on peut
dire que cette époque a ouvert la porte à des nouvelles études pour l’histoire algérienne.
Parallèlement, de nombreux sites archéologiques et monuments historiques ont été
conservés. En effet, c’était l’époque des transferts des expériences patrimoniales vers
l’Algérie, telle que « l’instrumentalisation du fait archéologique », technique des fouilles
et le cadrage législatif patrimonial, etc. (Ournac 2011, 35).
Nous voyons que ces mesures culturelles ont été conduites pour institutionnaliser les
centres patrimoniaux archéologiques dans ce pays, d’abord par l’armée, ensuite par les
institutions civiles, comme les musées et les bibliothèques (Lami 2015-2016, 12). En outre,
cette activité est liée à la conquête française dès les années 1830. De ce fait, « le
patrimoine de l’Algérie est le résultat d’une élaboration savante ou d’une volonté militaire,
est passée par de multiples tâtonnements mais par la formulation de divers projets
concernant le rôle à donner aux monuments présents sur le sol de ce territoire » (Oulebsir
1994, 58). Par exemple, en 1839, le travail du maréchal Soult qui avait organisé la
« commission d’exploration scientifique de l’Algérie, intégrée au Comité des travaux
historiques et scientifique du Ministère de l’Instruction Publique et placée sous le
patronage de l’Académie des inscriptions et Belles-Lettres, Officiers et savants y siègent
ensemble et conjuguent leurs recherches sur le terrain » (Ève 2007, mis en ligne sur le site
de CNRS). Ensuite, pendant des années 1840-1880, « elle lance alors une opération
d’exploration scientifique dont des archéologues et des architectes, des artistes. Ont étudié,
écrit, et dessiné le patrimoine algérien dès 1840. L’exploration scientifique coïncide avec
la période de l’expansion des nouvelles méthodes historiques en France ; et l’évolution de
certaines sciences et pratiques comme l’archéologie, ce qui enrichit énormément
l’opération » (Guiri Fatiha 2011, 80).
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ont émergé, tel qu'Émile Masqueray, historien de l’Afrique romaine, Georges un historien
et archéologue de l’époque musulmane, dirigeant et fondateur d’un Institut d’études
orientales (Meynier & Khalfoune 2012, 285). Selon l’étude et certains ouvrages, nous
voyons que, dans cette période, la science archéologique est devenue plus riche. Aussi, il y
a eu des initiatives d’archéologues audacieux qui ont permis l’inauguration de nouveaux
chantiers archéologiques en différents sites et diverses années, ces travaux ont été soutenus
par l’armée française. Ainsi, les activités archéologiques ont pu continuer pendant les deux
guerres mondiales. Par exemple, en 1939-1942 : M. Quérard en tant que chef de chantier, a
effectué des excavations dans le site de Djemila, sur « le terrain Lamai sis à 500 mètres
environ à l’Est des murs, une église chrétienne, dont dépendait un cimetière » (Carcopino
1942, 342). Le travail de M. Quérard pendant la guerre atteste de la tendance pour le fait
archéologique avec beaucoup d’importance.
Pour ne pas s’éloigner du discours essentiel, il faut souligner que, nous voulons
traiter ici de l’importance des travaux d’archéologie qui ont été effectués pendant cette
époque, précisément sur les premières institutions patrimoniales qui ont été fondées par les
savants, ainsi que les grandes découvertes archéologiques en trois départements du nord,
dont celui d’Alger, d'Oran et de Constantine de façon détaillé et chronologique.
Les idées de la création des institutions patrimoniales en Algérie sont issues des
efforts de certaines autorités françaises dans le but de préserver les monuments historiques
et de réaliser le fait archéologique, tel que l’excavation dans différents site selon les
modèles des institutions françaises. Finalement, selon la « loi du 20 décembre 1879 le
gouverneur de l’Algérie, monsieur Albert Grévy, a fondé la première institution
scientifique et artistique » (Oulebsir 2004,16). Toutefois, il y a eu des instituts pour le
patrimoine qui ont été considérées comme les premiers centres de protection des vestiges
archéologiques (Izza Née 2011, 89). La liste ci-dessous nous montre chronologiquement
les noms et les dates de fondation de certaines institutions qui ont été créées en Algérie
pendant la colonisation française :
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Nous voyons qu’à cette époque les savants et les archéologues ont découvert les plus
importants sites archéologiques pendant différentes périodes de la Préhistoire, jusqu’à
l’époque contemporaine. Ces sites archéologiques sont donc des héritages précieux des
civilisations anciennes qui transmettent des messages mêlés aux expériences pour les
générations suivantes. Étant donné l’abondance des acquis archéologiques durant cette
époque, nous ne pouvons pas tous les approcher. Cependant, on peut aborder certains
d’entre eux qui sont célèbres avec la valeur de patrimoine mondiale et elles ont été
enregistrées sur la liste du patrimoine universel de l’UNESCO. D’ailleurs, pendant la
colonisation française de l’Algérie, la plupart des travaux archéologiques ont été penchés
sur l’époque romaine et musulmane notamment sur les grands sites au Nord de l’Algérie,
tels que : Cherchell, Tapissa, Timgad, Annaba, Djemila, etc.
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d’édifices anciens. Par exemple, monsieur Gsell nous décrit celle de Ziama dans
son ouvrage célèbre « Les Monuments Antiques de l’Algérie » : « Il est bâti en
blocage, avec deux parements en pierres de petit appareil, d’une taille régulière
et d’une construction soignée… » (Gsell 1901, 90).
2. Les découvertes archéologiques à Cherchell
Une ville phénicienne gréco-romaine, située à 100 Km vers l’ouest de la ville
d’Alger. En effet, à l’époque, c’était l’ancienne capitale de la Mauritanie qui
s’appelait « Césarée ». Cette ville possède une série d’édifices tels que : « les
riches maisons, décorées de mosaïques somptueuses, les nécropoles ont livré
plusieurs tombeaux de l’Antiquité tardive et certain nombre d’inscription pour
cette période… » (Nöel 1988, 254), les « grands thermes, le théâtre et subsistent
de colonnes » qui attestent de la romanité de cette ville. D’ailleurs, la plupart des
découvertes archéologiques faites pendant l’époque coloniale ont été portées sur
l’époque romaine, particulièrement « l’architecture hellénistique ». Toutefois, à
partir de 1886-1889, il y a eu des fouilles sur les sites archéologiques de
l’époque musulmane qui ont été effectuées par M. Waille, qui ont permis de
découvrir des vestiges (Gsell, 1901, 212). En outre, la fouille qu’il met en place
en 1876 dans la « nécropole de l’oued Rassoul », ont permis d’explorer des
inscriptions des « communautés chrétiennes » (Leveau 1978, 90). La dernière
initiative des archéologues à Cherchell, en 1952, est un programme de recherche
sous-marine opérée avec la coopération du « Capitaine DE TONNAC» (Leschi
1953, 252-268).
3. Les découvertes archéologiques à Timgad
Le théâtre, le forum, l’arc de Trajan, la bibliothèque, le temple et le baptistère, la
nécropole de différentes croyances et rites païens, ainsi que le bassin, sont tous
des ruines d’une ville militaire romaine construite par l’empereur Trajan en 100
p.C. (Courtois 1951, 1). Ce site est situé à 480 Km, au sud-est de la capitale
algérienne. Actuellement, il existe la ville de Wilaya de Batna. Le site est connu
depuis longtemps, mais à l’époque de la colonisation de 1881 jusqu'à
l’indépendance, des archéologues ont exploré diverses parties historiques pour
les artefacts (sur le site de l’UNESCO). Le fait archéologique du service des
monuments historiques d’Algérie et antiquité a été consacré sur des
« inscriptions » de vestiges romains, des « monuments tels que villas » et des
« nécropoles ». Parmi ces grands acquis, la découverte de la cité antique a été le
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plus attirant (René. 1891, 212). Ensuite le « plan de la ville a été étudié par Ch.
Saumagne ». Les travaux basiques à Timgad ont été mis en œuvre par deux
archéologues célèbres : le monsieur C. Godet père et son fils R. Godet, jusqu’aux
années 1955. Effectivement, leurs diagnostiques archéologiques représentent la
dernière enquête sur le terrain. En revanche, nous voyons qu’il y a eu d’autres
archéologues qui ont fait des fouilles sur ce site historique, par exemple : les
efforts systématiques de monsieur Ch. Courtois (Lassus 1956, 15).
4. Les découvertes archéologiques à Tébessa
La « Théveste » antique et la Tébessa d’aujourd’hui, est une ville romaine fondée
par « Héraclès ou par Tibère » (Mourad, 2009, sur le site d’ASSOTEBESSA),
située près de la frontière de la Tunisie, une province de l’Algérie et capitale du
Tébessa actuel. La plupart des acquis archéologiques ont été consacrés à
l’époque romaine. Pourtant, le site représente diverses périodes préhistoriques et
historiques, jusqu’à l’époque de l’islam. Des inscriptions de différentes époques
notables peuvent être citées : le rempart byzantin, des grottes, les autels
d’offrandes, des nécropoles chrétiennes et païennes, des thermes, des piscines,
des salles pavées de mosaïques et bien d’autres ruines romaines de l’époque
tardive. Ceux-ci sont les acquis des archéologues durant la colonisation de
l’Algérie (De Roch, 1952, 19). D’ailleurs, les excavations archéologiques
commencèrent dès 1859 par le capitaine Mollen, tel que la fouille de
l’amphithéâtre, qui aboutit à la découverte de « fragments de sculptures et
d’inscriptions ». Néanmoins, les diagnostiques archéologiques et les fouilles
essentielles ont été lancées par monsieur S. De Roch dès les années 1945, dont
nous pouvons trouver les résultats dans leurs différentes publications (Leglay
1954, 183-208).
5. Les découvertes archéologiques à Annaba
Appelée Hippone à l’époque phénicienne et Annaba de nos jours, il s’agit d’une
ville juxtaposée à la mer méditerranée, au nord de l’Afrique, dotée d’une grande
population algérienne et située à environ 152 Km au nord-est de Constantine. À
la fin du XIXe siècle, les monuments historiques de cette région ont été étudiés
par monsieur S. Gsell. Ainsi, en exhumant ces sites archéologiques, il a trouvé
des vestiges phéniciens et chrétiens, tels que « le mur énorme formé en pierre de
plus d’un mètre de largeur et de hauteur, également, d’un hospice et de la
basilique de Saint-Augustin » (Gsell 1901, 55). De plus, les efforts intenses de M.
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pièces de monnaie, une jolie tête de jeune femme en marbre, un petit temple
assez bien conservé… etc. »
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L’autre aspect important de cette époque est la réforme législative pour les affaires
patrimoniales en 1962, puis en 1967 et la création d’un ministère sous le nom de la culture
en 1970 sur les différentes ordonnances du 20 décembre. Le décret « n° 67-281 qui
concerne la protection des sites et des monuments historiques et naturels », et le décret « n°
70-53 du 21 juin » exclusivement pour le fait culturel géré par des organisations
gouvernementales indépendantes, comme : « l’art, les musées de fait archéologique, des
bibliothèques, etc. » (Boutemedjet 2010-2011, 20). Auparavant, tous les travaux
patrimoniaux étaient gérés par le ministère de l’éducation nationale « sous-direction des
Arts et Musées sous la responsabilité de monsieur Baghli » (Fevrier1967, 92) ou du
Service des Antiquités une agence dépendant de la sous-direction des Beaux-arts. En effet,
ces mesures ont été exécutées pour centraliser le fait archéologique sous l’ombre d’un
parasol, sauf l’activité archéologique de la recherche préhistorique (Bouchenaki, 1980, 9),
ces législations étaient donc sous l’influence de la législation française. D’ailleurs, le fait
archéologique a pu intégrer les établissements de recherche et éducatifs. Effectivement,
l’estimation de cadres patrimoniaux a abouti à développer des techniques de fouilles et
l’instrumentalisation du fait archéologique, tel que la conservation, la restauration et la
protection des sites archéologiques et des monuments historiques (Aribi 2007, sur le site
de Tabbourt). Par exemple, « la protection des sites archéologiques afin d'éviter toute
destruction ou pillage. Les sites les plus importants de l'époque antique, tels Hippone
(Annaba), Khamissa, Announa, Madaure, Tébessa, Timgad, Lámbese, Zana, Djemila, Sétif,
Tigzirt, Tipasa, Cherchell et Betthioua ont été placés sous la surveillance de gardiens
permanents. Les mausolées de l'époque numide, le Medracen, El-Khroub, le Mausolée
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En effet, ce terme vient du « verbe latin d’instituo, qui signifie établir, ériger comme
principe, organiser quelque chose qui existe. Cette acception ancienne désigne un
processus de mise en place et d’organisation des structures. » (Idir 2013, 81). Selon le
dictionnaire Larousse, le mot institution s’applique à « la norme ou pratique socialement
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sanctionnée, qui a valeur officielle, légale ; organisme visant à les maintenir 1 ». D’un
point de vue terminologique, la notion d’institution est large et pluridisciplinaire. Chaque
scientifique, tels que les historiens, les anthropologues, les sociologues, les philosophes,
les théologiens, les juristes, etc., donnent une définition différente à ce mot. Par ailleurs, ce
terme, pourrait avoir un sens « actif, comme l’acte d’établir ou de fonder » et un sens
« passif, comme la chose établie ». Selon certains savants, il s’agit de la base des activités
mises en place dans le but spécifique de la gestion du public et du privé, ou combinaison
des deux secteurs. Autrement dit, l’institution est le centre des activités économiques,
sociales, militaires, politiques, etc. Selon son sens spécifique, le terme « s’est appliqué à la
formation de l’homme par l’instruction, l’éducation puis très concrètement, à tout
établissement voué à ces tâches» (Barbotin 1970, 23). En outre, l’institution peut définir
comme « des convictions, des normes, des lois, des coutumes, etc. ». En revanche,
considérant le point de vue de John Roger, l’institution est comme « l’action collective qui
restreint, libère et étend l’action individuelle» (Idir 2013, 82). Une autre définition de
Douglas North résume toutes les notions d’institution que nous avons exprimée ci-dessus
est la suivante : l’institution est « le résultat d’un effort intentionnel des hommes pour
maîtriser leur environnement et le rendre plus prévisible » (Idem 2013, 83).
L’institut est l’infrastructure stable (parfois faible) d’un pays pouvant jouer le rôle
essentiel pour le développement d’une société dans les dimensions sociales, politiques,
économiques. Cette structure multiforme peut s’adapter avec les configurations publiques
autant que privés, « formelle et informelle ». Néanmoins, chacune de ces formes doit se
baser sur quelques éléments tels que les « normes, règles, valeurs, ainsi que la
constitution », également, sa capacité d’organisation et administrative est capable de
répondre aux besoins de la société (Idem 2013, 83). D’ailleurs, ces organisations sont
flexibles ou envisagent le changement sous les conditions de « la rivalité concurrentielle,
le changement technologique et l’évolution de l’environnement institutionnel » (Coris et al.
2009, 5). Un autre facteur d’efficacité de l’institution qui a joué un rôle très important dans
la société, est expliqué par Thorstien Veblen, auteur de la « Valorisation du patrimoine,
tourisme et développement territorial en Algérie : cas des régions de Bejaïa en Kabylie et
Djanet dans le Tassili n’Ajjer », cité par Sofiane Idir dans sa thèse. En effet, le savant
précise que « les institutions elles-mêmes ne sont pas seulement le résultat d’un processus
sélectif et adaptatif, qui façonne les types prédominants d’attitude et d’aptitude spirituelle,
1. Bernanos, George. (1888-Neuilly-sur-Seine 1948). La réforme des institutions vient trop tard, lorsque le cur des peuples est brisé. Les
Grands Cimetière sous la lune, Plon.
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elles sont en même temps des méthodes particulières de vie et de relations humaines, et à
ce titre elles sont à leur tour de puissants facteurs de sélection. En sorte que les
institutions, quand elles changent, favorisent une nouvelle sélection des individus doués du
tempérament le plus approprié ; elles aident le tempérament et les habitudes à se plier au
milieu transformé, grâce à la formation d’institutions nouvelles » (Idir 2013, 87).
Quand l’institut est-il construit ? Répondre à cette question, ne nécessite pas une
grande réflexion. Il est évident que lorsque les unités de culture d’une société se
développent, effectivement leurs activités augmentent de même. Puis, logiquement, il
convient de créer des lois et des règles pour organiser ces activités. De même, il est utile de
disposer des locaux et des établissements administratifs, pour les gérer et les pratiquer.
Pour ce faire, après l’indépendance, la croissance des travaux archéologiques et la
considération du gouvernement algérien pour la valeur de son patrimoine, ont exigé la
fondation des institutions scientifiques archéologiques dans le cadre universitaire ou les
centre de recherche. Certes, ces structures demeurent sous la direction du ministère de la
Culture et de l’Information et du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
Scientifique. En revanche, « le fonctionnement de ces institutions ou organisations sont
différents ». Ainsi, « chaque organisme suit ses logiques propres ». Par ailleurs, ces
instituts ont été créés selon le modèle des institutions françaises. En outre, « les projets des
organisations sont menés par une coopération entre professionnels, amenant une réalité
de la pratique au service d’un objectif unique » (Ournac 2013, 40).
En un mot, nous pouvons dire que les activités archéologiques en Algérie ont été
centralisées, et tous les travaux des centres archéologiques ou des archéologues sont sous
contrôle de l’état. Pour plus de commodité et une meilleure approche du fait archéologique
et à la démarche administrative, l’état a construit des institutions. Toutefois, il existait
auparavant des organisations patrimoniales qui sont fréquemment mentionnées. Il
conviendra néanmoins de traiter ici, les institutions actuelles, de les présenter chacune de
manière chronologique, leurs historiques, leurs fonctionnements, leurs missions et de leurs
acquis archéologiques, enfin, leurs projets actuels. Selon les sources des écrits et
informations de Nacéra Benseddik, actuel professeur de l’université d’Alger, il existe trois
institutions de recherche qui ont consacré leur travail pour le fait archéologique : le Centre
National de Recherches Préhistorique, Anthropologique et Historique (CNRPAH), « اﻟﻤﺮﮐﺰ
ﻋﻠﻢ اﻻﻧﺴﺎن و اﻟﺘﺎرﯾﺦ،ﻓﯽ ﻋﺼﻮر ﻣﺎ ﻗﺒﻞ اﻟﺘﺎرﯾﺦ » اﻟﻮطﻨﯽ ﻟﻠﺒﺤﻮثl’Institut d’Archéologie de
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a. Présentation
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d’admission des membres scientifiques ou administratifs, ainsi que tous les détails sur
l’établissement et ses employés, sont fixés par la loi. Pour cela, « l’article n° 01 d’arrêté
du 22 décembre 1999, et l’application des dispositions de l’article n° 20 du décret exécutif
n° 99-256 du 16 novembre 1999 » détermine les « modalités de création d’organisation et
le fonctionnement de l’établissement public ». Pour bien comprendre les aspects présentés
ci-dessus, il est important d’aborder de façon brève, les piliers essentiels du centre selon
les deux points suivants :
Ce centre est actif dans trois domaines particulièrement importants pour la société
algérienne : « l’anthropologie, la Préhistoire, et l’Histoire » qui peuvent jouer les rôles
essentiels dans toutes les dimensions de la vie, notamment pour l’identité nationale et pour
le développement économique et politique du pays. L’enquête sur la « culture et
les interactions de l’homme avec ses milieux, de la préhistoire à nos jours, d’une manière
interdisciplinaire » (sur le site de CNRPAH) est une autre cible de cet établissement
scientifique. Effectivement, au travers de ces trois sciences interdépendantes et aux liens
inséparables, il est possible d’aborder ces interactions. Néanmoins, ce qui est important
pour la recherche actuelle, ce sont les activités archéologiques et les travaux sur le terrain,
du début des investigations jusqu'à l’analyse des vestiges dans le laboratoire. Ensuite la
préparation des rapports de travaux dans des publications telles que des revues à l’échelle
nationale et internationale. Par ailleurs, les travaux du centre sont nombreux dès sa
création. Les éléments suivants en précisent les activités :
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reparaitra durant le 1er semestre 2010, sous une nouvelle forme et aura, au
début, une régularité annuelle avant de devenir semestrielle », expliquant
l’activité de son centre pendant l’année 2010 sur la mise en place des
documentaires sur « la fouille du site Tipasa pour les bijoux des Ath Yenni ». Ce
dernier présente, de plus, « la réalisation des enregistrements vocaux du
patrimoine littéraire des XVII1e, XVIIIe, XIXe et XXe siècles », le rangement les
travaux des scientifiques dans le cadre de collections thématiques (documentaires
par Reda Cadi, 2010) ;
4. La mise en évidence, pour le public, du fait culturel, tel que la participation des
membres du centre dans différentes émissions télévisuelles et sur d’autres médias
de masse ou la participation aux programmes de tables rondes. Par exemple, celle
de Guelma, du 29 et 30 novembre 2008, avec notamment le directeur du
CNRPAH, Professeur HACHI et celui du CNRS Professeur BRAEMER,
concernant « l’Inventaire Archéologique, Méthodes et Résultats : Confrontation
des Expériences dans l’Espace Méditerranéen » (table ronde 2008 : université du
08 Mai 45-Guelma), ou la participation de Mme Soheil Merzoug et Latifa Sari
sur une table ronde « pour parler de la période préhistorique de la région de
Tiaret » ( Fawzi 2011, sur le site d’El-Watan);
5. La création des branches à l’échelle de provinces, tels que « des laboratoires, des
équipes de recherche, et des musées », c’est en cas de nécessité. Par exemple, le
directeur du CNRAPH a déclaré en 2011 sur la « Liberté », un journal quotidien
de l’Algérie, que « son centre va ouvrir, dès le premier trimestre 2012, une
annexe à Tlemcen, au niveau du centre d’études andalouses, qui se trouve à
proximité du Palais de la Culture » (Abdelmajid 2011, 12) ;
6. La collection, l’enregistrement et la préservation du patrimoine culturel
immatériel (PCI). Par exemple, « la mission d’élaborer des bibliographies
concernant chaque segment du PCI, définir les outils méthodologiques adéquats
et d’encadre les opérations de collecte » et la validation des « listing des wilayas
et procède à leur enregistrement2 » (Rapport périodique n° 00755/ Algérie 2011,
9) ;
2. Rapport périodique nº00755/ Algérie, Rapport sur la mise en œuvre de la Convention et sur l’état des éléments qui ont été inscrits sur
la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité [en ligne], Comité intergouvernemental de sauvegarde du
patrimoine culturel immatériel, sixième session, Bali, Indonésie, novembre 2011, 19 p., disponible sur :
http://admin.culture.gouv.fr/admin/content/edit/86559/2/fre-FR (consulté le 28 octobre 2013).
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3. Discours prononcé par madame la Ministre de la communication et de la culture lors des assises du patrimoine culturel. « Algérie :
orientations gouvernementales pour le patrimoine 29/12/ 2003. Définition de la stratégie de prise en charge du patrimoine culturel à la
faveur du dispositif réglementaire pris en application de la loi n°98-04 portant protection du patrimoine culturel. Assises du patrimoine
culturel- 29 décembre 2003- Bibliothèque National d’Algérie. Parue sur le site : http://www.mcc.gov.dz/Discours/29_12_2003.htm
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suivants ont été découverts : « des pierres figures, une industrie lithique et
osseuse, des restes de faune, des restes humains, des plaquettes gravées, des
restes de graines et une découverte clé : de véritables sols d’occupation avec des
structures anthropiques qui indiquent que, contrairement à ce que l’on croyait
jusque-là, ces population avaient des habitats structurés, des restes humains
dont une mandibule caractéristique de type Mechta qui nous rappelle, ainsi que
des pièces techniques qui nous permettent de comprendre les populations ibéro-
maurusiennes comment l’homme fabriquait ses outils » (Idem 2014, sur le site
d’El-Watan). Une autre opération archéologique récente, dont la mise en place
par l’équipe du CNRAPH avec les équipes espagnoles en 2014, sous la direction
de M. Mohamed Sahnouni, est situé sur le site de « l’homme primitif de
Tighennif, dans la commune éponyme à environ 20 Km de Mascara, sur une
superficie de 35 hectares », l’analyse de vestiges tels que « des ossements des
animaux et des objets en pierre », a illustré la vie de l’homme primitif, il y a 700
000 ans (Ghania-Lassal 2014, sur le site d’El-Watan). Les fouilles
archéologiques sur le site préhistorique de Tiaret par une équipe d’archéologues
annexe au CNRAPH. Le résultat de cette mission est particulièrement importante
pour la période préhistorique de l’Algérie, car les « traces de l’homme du
quaternaire et de l’homo-sapiens remontent à 8000 ans avant Jésus-Christ »
(Fawzi 2011, sur le site d’El-Watan).
c. Projets actuels
Le CNRAPH est toujours actif sur les recherches scientifiques dans différents
aspects sociaux, politiques et culturels de l’Algérie, ainsi que dans le monde arabe, plus
particulièrement sur le patrimoine matériel, tels que les faits archéologiques et immatériels,
ou encore l’ethnomusicologie. L’ampleur de cette institution de recherche avec ses
expériences scientifiques, théoriques et pratiques, est d’autant plus tangible qu’elle est
capable de projeter des programmes scientifiques et culturels. Alors que ces travaux sont
variés, les points ci-dessous précisent les projets les plus importants :
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archéologique du pays, unique et peu connu pour sa grande majorité, autant des
Algériens que des étrangers. Il était cité en exemple la ville numide de Calama,
sur le site de l’actuelle Guelma, à l’est de l’Algérie, qui compte notamment des
vestiges allant du site de Khanguet el Hadjar, de la période néolithique, avec de
nombreux bas-reliefs et des gravures sur pierre, jusqu’aux plus modernes, en
passant par les périodes « libyques, puniques, romaines ou byzantines ». La
conférence est pressentie comme prépondérante afin de pouvoir, remédier à une
problématique complexe et cruciale. Car en effet, si le séminaire a pu mettre en
évidence un « état préoccupant » de plusieurs sites archéologiques, et ainsi
alerter le gouvernement de l’Algérie, elle a notamment permis d’exposer le
problème d’un « manque cruel d’artisans qualifiés », dont les nombreux dégâts
occasionnés sont conséquents, par exemple sur le site de l’Arc de Caracalla,
Tébessa (Colloque du 17-18 novembre 2015 à Guelma) ;
2. l’organisation d’une manifestation de deux jours, le 15 juin 2015 à Tiaret, autour
de « la vie et de l’œuvre de Jacques Berque ».
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a. Présentation
Un regard bref porté sur la structure générale de l’institut nous permet de dire que
celui-ci possède deux sections, dont le fonctionnement et l’organisation sont réglementés :
d’abord la section scientifique et pédagogique, puis la section administrative, chacune
ayant un fonctionnement différent, gérée par un responsable général appelé le directeur
d’institut. Actuellement, celui-ci est le Dr. Abdel Karim AZOUG (Sur le site officiel
d’institut). L’institut est organisé de la façon suivante :
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Par exemple, la commission scientifique de la revue détermine la date pour ceux qui
souhaitent y publier leurs travaux.
La richesse des civilisations anciennes en Algérie, ainsi qu’une difficulté d’accès aux
travaux archéologiques par les autorités algériennes, ont décidé le ministère de la Culture
et de l’Information à construire une deuxième institution de recherche archéologique,
pouvant répondre d’abord à une nécessité d’une vie culturelle, puis pouvant apporter une
analyse optimum sur les périodes historiques et préciser le domaine de chaque organisation
patrimoniale ce afin de faciliter le travail des chercheurs et leur répartition.
a. Présentation
4
.La Maison Rouge.
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site de Ménestrel). Chacune est sous l’égide du ministère de la Culture, dirigé par un
directeur, archéologue de formation, monsieur Farid IGHILAHRIZ. Cet établissement
archéologique, avec ses cadres scientifiques expérimentés, est « chargé de développer la
méthodologie, les techniques des fouilles et les nouvelles technologies dans le domaine
d’archéologie au nord de l’Afrique et le Maghreb arabe, notamment pour l’Algérie ».
Effectivement, avec ses compétences scientifiques et techniques, l’institution peut
représenter efficacement les civilisations anciennes, telles que « libyque, punique et
romaine, chrétienne et musulmane ». La fonction des établissements publics, ainsi que les
qualifications des scientifiques, des responsables et de tous les membres des instituts en
Algérie sont régis par la loi. Ainsi, il convient de se pencher sur le corpus général du centre
selon les deux axes suivants : « le Conseil Scientifique » et « le Conseil Administratif ».
Cependant, avant d’expliquer ces points en détail, il est nécessaire de souligner que dans le
cas du CNRA, la hiérarchie de ses membres met en évidence le caractère et les
compétences de chacun. Par exemple, le directeur général dirige le centre en tant que
premier responsable de l’établissement. Ensuite, le directeur adjoint qui assiste le directeur
général est à la deuxième position dans le centre.
1. Le conseil scientifique (CS) est composé d’un président, poste auquel les
chercheurs postulent après avoir répondu aux conditions fixées par le« règlement
intérieur du CS ». Par exemple, la première « session ordinaire du CS du 14
février 2009 porté sur l’élection du président du CS, l’adoption du règlement
intérieur du CS, l’adoption des divisions, axes et thèmes de recherche du
centre ». En outre, l’étape suivante pour l’admission des membres scientifiques
s’effectue selon « la session ordinaire du 18 mai 2009 » comme expliqué par la
presse, soit « l’adoption de l’ordre du jour et la discussion des points inscrits,
puis l’acceptation des dossiers de candidature des chercheurs, vient ensuite la
mise en place d’une série d’examens tels que, le projet de recherche, synthèse,
etc. » Selon les informations standards du site officiel du CNRA, en 2008 les
membres du conseil ont été répartis selon deux catégories : « 7 chargés de
recherche » et « les attachés de recherche comptant 5 chercheurs en Algérie et 4
à l’étranger » ;
2. le Conseil d’Administration est composé de trois départements différents. Le
premier est le « Département des Finances, de la Comptabilité et des Moyens
Généraux (DFCMG) ». Celui-ci s’occupe des affaires liées aux finances, la
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c. Projets actuels
Des journées d’études qui ont été lancées en décembre 2014 à Paris au Musée du
Louvre, intitulées « Relectures postcoloniales des échanges artistiques et culturelles entre
Europe et Maghreb », se sont penchées sur la relation culturelle et artistique entre les deux
pays européens méditerranéens France, Italie et le Maghreb, particulièrement l’Algérie. En
effet, ce colloque nous montre l’intérêt de ces pays sur différents aspects du passé, du
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présent et du futur. De plus, un autre axe de réflexion porte sur la proximité de ces peuples
afin de rétablir profondément leurs « héritages communs », « l’histoire partagée » et la
fondation d’établissements tels que « les Institutions culturelles : des Musées, des Archives,
des Galeries, etc. » Ceux-ci peuvent bien représenter leurs patrimoines et leurs vestiges
historiques, archéologiques, anthropologiques et artistiques, dont l’objectif est d’embellir
les liens entre ces pays. Pour cela, la France et l’Italie parmi les pays Européens peuvent
jouer un rôle actif à cet égard. De ce fait, la spécificité des monuments historiques et
archéologiques du Maghreb tels « qu’architectes de bâti » (Colloque, 2014 sur le site du
Calenda), ainsi que « l’invention et usages des patrimoines », sont influencés par ces deux
pays européens. En effet, les structures de constructions patrimoniales de ces pays peuvent
donc être comme « le transfert de modèle d’une métropole vers des périphéries »
(colloque 2014, sur le site du INHA).
A. Coopérations européennes
Pour approcher la relation culturelle entre ces pays, il est possible de mettre en
évidence de façon transitoire, la politique patrimoniale européenne et algérienne. Selon le
rapport de la coopération EU-Algérie de 2014, la politique européenne autour du
patrimoine algérien est : « le patrimoine en tant que tel n’était pas prioritaire dans les
politiques de l’État, ceci expliquant le besoin aujourd’hui d’importants investissements
physiques et humains sur l’ensemble du territoire, afin de pouvoir engager une véritable
politique de protection et de valorisation ». Néanmoins, en 1998, puis en 2003, l’Etat
algérien a éprouvé le besoin de les engager dans le cadre législatif de « la loi 98-04 », afin
de décentraliser ces faits vers des secteurs locaux, cela n’a pas été suffisant. De plus,
« l’Algérie doit relever le défi d’inventorier, cataloguer, classer, puis gérer et valoriser ses
patrimoines immobiliers, mobiliers et immatériels considérables en nombre et typologie et
ce, sur un vaste territoire ». En outre, l’UE souhaite que le patrimoine culturel trouve sa
place dans « le développement économique et humain de ce pays à travers la stratégie
sectorielle et nationale en contribuant de manière significative aux actions prioritaires de
son identification et de sa connaissance (inventaire), de sa protection (outils de protection)
et de sa mise en valeur (outils de gestion et programmes pilotes) par un soutien en outils
méthodologiques, en équipements et en formations, au niveau central et local dans une
logique intersectorielle».
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La multiplicité des sources écrites et les publications des faits archéologiques, tels
que les documentations, les comptes-rendus, les rapports de fouilles, etc., permettent de
réaliser que la coopération institutionnelle archéologique entre la France et Algérie par
rapport à d’autre pays européens soit plus tangible, voire plus cohérente. Ensuite, les
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coopérations entre l’Algérie, l’Italie et les autre pays, peuvent venir dans un deuxième
temps. Pour cela, il est nécessaire de traiter ces coopérations en détail.
a. Coopération italienne
Cela fait plus de 50 ans que les deux pays méditerranéens, l’Italie et l’Algérie, ont
développé des relations amicales dans différentes dimensions de la vie sociale, politique,
économique et culturelle, particulièrement sur les échanges archéologiques et scientifiques.
Il est possible de regarder cette relation sur un plan théorique et pratique, relation existant
entre les deux pays voisins depuis l’Antiquité jusqu'à nos jours. Par exemple, la présence
de sites archéologiques romains sur les deux pays est un bon témoignage qui atteste d’une
histoire commune très profonde. Par ailleurs, le renouvellement d’accords entre ces pays
renforce les liens entretenus, tel que le « décret présidentiel n° 04-166 du 8 juin 2004,
portant sur la ratification du traité d’amitié, de bon voisinage et coopération entre la
République algérienne démocratique et populaire et la République italienne, signé à Alger
le 27 janvier 2003 » ( Convention et accords internationaux- lois et décrets 2014, 10).
En effet, les faits archéologiques italiens en Algérie débutent dès la période post-
coloniale, soit après 1962. À cette époque, l’Italie était déterminée pour la première fois,
de développer des activités patrimoniales sur le territoire algérien dans le cadre de
coopérations bilatérales. Par exemple, la collaboration dans le domaine de « la recherche
et la conservation de quelques sites archéologiques » tels que, en 1968, la première équipe
italienne sous la direction d’un scientifique, le professeur Sabatino MOSCATI, spécialiste
des Phéniciens. Certes, cette équipe a été accompagnée par d’autres experts, tels que les
Professeurs Francesco GABRIELI et Antonello CERRATO. Alors que, les échanges ne
portent pas exclusivement sur les missions archéologiques en Algérie, toutefois, « l’accord
de 1967 » a été une première étape pour les collaborations institutionnelles italo-
algériennes. En effet, les étudiants et les chercheurs algériens pouvaient trouver une voie
pour les études supérieures dans le domaine de l’archéologie au sein des Universités
italiennes. D’ailleurs, ces échanges scientifiques ont été l’occasion de fouilles sur les sites
archéologiques italiens. Par exemple, la participation des étudiants algériens sur le site de
« Sardaigne à Fluminimaggiore et San Antioco, en 1969-1971 » (Bouchenaki 2011, 69-71).
En somme, il est possible de dire que l’intérêt de la coopération culturelle italo-algérienne
s’est concentré sur des échanges avec des « musées, activités de restauration et missions
archéologiques » (Sur le site d’Institut culturel Italien d’Alger). Par exemple, le soutien
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b. Coopération allemande
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c. Coopération anglaise
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l’époque romaine à Cherchell. Les résultats de ces fouilles ont été convaincants pour les
archéologues, car ils ont acquis des vestiges archéologiques d’importance qui ont pu
répondre à des questions posées pour leurs programmes de fouilles. Selon le rapport de
fouilles de deux équipes algéro-britanniques, la découverte des objets suivants peut être
mentionnée :« les éléments d’architecture et des sculptures, un inventaire de 5 pièces de
monnaie plus ou moins identifiées sur les 23 recueillies, des céramiques prélevées en
stratigraphie, d’un autre inventaire de 37 monnaies dont une grande majorité du IVe siècle,
quelques fragments d’inscriptions ont été également trouvés » (Benseddik 1986, 247).
B. Coopération française
De part un regard sur l’histoire des relations culturelles entre l’Algérie et la France,
particulièrement concernant l’archéologie, nous pouvons dire que les piliers primordiaux
des sciences archéologiques en Algérie ont été créés par les Français dès leur arrivée,
comme expliqué en détail dans la première partie de ce travail. En effet, les échanges des
faits archéologiques postcoloniaux entre la France et l’Algérie peuvent jouer un rôle
essentiel sur le développement des différentes spécialités de ce domaine en Algérie, pays
très riche en vestiges et monuments historiques et qui a vu un grand nombre de
civilisations évoluer en son sein, de la Préhistoire jusqu’à nos jours. Ces échanges sont
souvent consacrés à des nouveautés de l’archéologie, telles que la méthodologie de
recherche scientifique pluridisciplinaire, la promotion de nouvelles techniques de fouilles,
la méthodologie de datation exacte et relative, ainsi que les travaux coopératifs sur
différents sites archéologique tels que, « la mission de coopération en archéologie
islamique à Tlemcen en 2003, les fouilles au Meshouar » (Charpentier et al. 2011, 53), ou
encore, à partir de l’année 2000, le service régional de l’archéologie de la DRAC
Provence-Alpes-Côte d’Azur (ministère de la Culture et de la Communication), qui a mis
en place un travail en commun sur les sciences et la culture avec l’Algérie. Il est possible
d’y discerner trois classes thématiques parmi les actions menées : « la conservation et la
gestion du patrimoine antique, l’encadrement à la formation supérieure, et enfin la
participation à la recherche et la diffusion des connaissances » (Xavier 2011, 16).
Les relations bilatérales franco-algériennes ont ainsi accrues depuis 1999, ce dans
tous les domaines. En effet, la visite de protocole en France, au mois de juin 2000, du
Président de la République Algérienne, M. Abdelaziz Bouteflika, a permis la signature
d’un accord commun sur un plan de restructuration des relations entre les deux pays,
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Le CNRS est le plus ancien centre de recherche français qui travaille avec les deux
caractères « scientifiques et techniques » sur les faits archéologiques maghrébins et sur les
autres domaines des sciences humaines et des sciences physiques, ce de l’époque coloniale
jusqu’à nous jour, comme les recherches scientifiques du centre sur différents aspects
sociaux, économiques, politiques et culturels. Les chercheurs du CNRS dans le cadre de
leurs coopérations archéologiques avant la création de ces instituts de recherche
archéologique ont effectué plusieurs missions scientifiques dans le territoire algérien.
D’abord les missions de recherche sur l’époque de la Préhistoire, ensuite sur d’autres
périodes historiques. Par ailleurs, « 70 % de la production scientifique du CNRS de
l’Afrique se fait avec l’Algérie, le Maroc et la Tunisie » (Lessigny, sur le site du CNRS).
Effectivement, il est possible de dire que le CNRS a joué un rôle essentiel pour le
développement des idées de création de centres de recherche archéologique en Algérie. Par
exemple, « de 1960 à 1969, la recherche du centre en Préhistoire devient la discipline des
sciences humaines la plus représentée en nombre de chercheurs ». En 1962, le CNRS a
fondé un « centre de recherche sur l’Afrique méditerranéenne (CRAM), d’abord implanté
à Hydra en Algérie, puis solidement établi à Aix-en-Provence en 1964 », pour les
« événements récents » (Ève 2001, sur le site du CNRS). Souligné par « l’intervention de
Ginette Aumassip, directrice de recherche au CNRS », lors de la table ronde internationale
qui eut lieu en novembre 2008 à l’université du 8 mai 45 dans la ville de Guelma, celle-ci
s’est focalisée sur « l’inventaire archéologique et leur mise à disposition des autorités
algériennes au niveau du CNRAPH depuis 1966 » (Dadci 2008, sur le site de l’El-Watan).
Pour résumer les missions coopératives du CNRS avec les centres de recherche
archéologique algérienne, les points suivants spécifient les travaux tels que les missions
collectives archéologiques sur les divers sites, l’organisation de colloques et séminaires
scientifiques et méthodologiques autour de différents sujets de l’archéologie, la réalisation
d’analyses de données archéologiques, etc. Ainsi, ces points indiquent les lieux, les dates
et les structures générales de la coopération bilatérale :
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Selon les sources écrites, il est nécessaire de préciser que la participation de l’institut
d’archéologique de l’université d’Alger 2 dans les programmes coopératifs lors des
fouilles archéologiques avec les instituts français, tels que le CNRS et l’INRAP, demeure
ténue par rapport aux autres instituts algériens. Toutefois, la participation de ses membres
dans différents échanges scientifiques, tels que colloques et séminaires avec d’autres
organisations étrangères, est forte et prépondérante. D’ailleurs, l’échange scientifique entre
la France et l’Algérie, comme mentionné ci-dessus, permet l’entraînement des étudiants et
des cadres dans différent domaines selon les contrats bilatéraux existants.
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Conclusion
De par son histoire, l’Algérie est un pays très riche en sites archéologiques, ce,
couvrant différentes périodes allant de la Préhistoire jusqu'à l’époque contemporaine.
L’histoire de ses faits archéologiques étant relativement récente et couvrant donc une très
longue histoire, il est notable que peu de travaux ont été effectués en comparaison.
L’Algérie a vu la création de plusieurs instituts pour travailler sur la valorisation de ce
patrimoine culturel. Les travaux archéologiques les plus importants effectués jusqu’alors
sur son territoire ont été permis par les Français à l’époque coloniale. Ceux-ci se sont
d’ailleurs concentrés principalement sur l’époque romaine. Les fouilles sur les sites
archéologiques de l’époque de Carthage et de la Rome antique, ainsi que la fondation des
autres institutions archéologiques, tels que des musées archéologiques, des centres de
recherche, la création de lois pour la réglementation des travaux archéologiques, sont
autant d’éléments que l’Algérie a hérité de l’époque coloniale. Aussi, l’Algérie
postcoloniale, quant à elle, a su bénéficier de cet héritage culturel et a commencé de
développer cette matière sur son territoire. Les bouleversements du pays, dès 1962, ont
occasionné de profondes mutations de la loi, dont patrimoniale, qui sont autant de mesures
d’importance pour les différentes dimensions de la science archéologique, tels que la
protection de ces sites, la mise en place de fouilles sur de nouveaux sites, de nouveaux
acquis archéologiques, ou encore la création de nouvelles organisations archéologiques.
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méthodologie de datation, etc. Les institutions demeurent ainsi la voie la plus cohérente
pour ce travail. Celle-ci peut ouvrir la porte au développement scientifique pour les
chercheurs en offrant des opportunités pour les archéologues algériens de développer cette
science dans leur pays, tout en examinant les multiples dimensions d’un sujet. Certes,
l’Algérie a pris de bonnes mesures pour sa prospérité culturelle, notamment en archéologie,
comme dans la création d’instituts de recherche pour travailler sur les faits archéologiques
traités dans le présent mémoire, symboles d’une identité nationale. Aussi, l’analyse
exposée dans cette étude s’est notamment appuyée sur les trois institutions
archéologiques principales en Algérie, à savoir le CNRPAH, le CNRA et l’institut
d’archéologie de l’université d’Alger 2.
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Bibliographie
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Jamaludin Shable – Directeur de mémoire : Fr. Quantin M1 CAS 2014-15
ANNEXES
Abréviations
1. ANAPSMH : Agence Nationale d’Archéologie et de Protection des Sites et Monuments
Historiques.
2. APS : Algérie Presse Service.
3. INHA : Institut National d’Histoire de l’Art.
4. CRASC : Centre National de Recherche Anthropologie Sociale et Culturelle
5. CERAPE : Centre de Recherches Anthropologiques, Préhistoriques et Ethnographiques.
6. CNRPAH : Centre National de Recherches Préhistorique, Anthropologique et
Historique.
7. CNRS : Centre National de la Recherche Scientifique.
8. CNRA : Centre National de Recherche en Archéologie.
9. CS : Conseil Scientifique.
10. CA : Conseil d’Administration.
11. CRAM : Centre de Recherche sur l’Afrique Méditerranéenne
12. DFCMG : Département des Finances, de la Comptabilité et des Moyens Généraux.
13. DRHFRE : Département des Ressources Humaines, de la Formation et des Relations
Extérieurs.
14. DSDR : Département du Soutien et du Développement de la Recherche.
15. DRAC : Direction Régionale des Affaires Culturelles
16. ENS : École Normale Supérieurs
17. ICOMOS: International Council On Monuments and Sites.
18. LMD : Licence, Master, Doctorat.
19. PCI : Patrimoine Culturel Immatériel.
20. SEMPAM : Société d’Étude du Maghreb Préhistorique, Antique et Médiéval.
21. UNESCO: United Nation Education, Scientific and Cultural Organization.
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Car si les cours ne manquent pas –l’archéologie est enseignée à l’Institut, mais aussi dans
les universités de Guelma, Constantine, Sétif, Chlef, Tipasa, Médéa et Tlemcen– l’Institut
d’archéologie d’Alger reste le seul dans le pays «à enseigner l’ensemble des spécialités
reconnues : l’archéologie préhistorique, l’archéologie antique, l’archéologie islamique et la
restauration et conservation», souligne Salim Drici, enseignant à l’université d’Alger II.
Pourtant, des stages de terrain obligatoires sont inscrits au programme. «Les études
archéologiques reposent sur le terrain. Mis à part les sorties de courtes durées, telles que
les visites et les cours qui se font aux musées ou dans certains sites de proximité, l’étudiant
a droit à un stage pratique de plusieurs jours où il pourra s’initier au relevé architectural,
aux techniques de fouille, aux coupes stratigraphiques et aux dessins céramiques»,
explique encore l’archéologue. Yacine, un diplômé de l’Institut d’archéologie d’Alger,
s’interroge : «Il faudrait que le terrain, archéologiquement parlant, existe !
Les seules expéditions pédagogiques, dont on bénéficie, sont, soit des visites touristiques,
soit des travaux de désherbage et de nettoyage des sites archéologiques». Il est rejoint par
Rym, aussi étudiante à l’institut. «A l’université, on nous apprend uniquement la théorie,
mais ce qui se passe sur le terrain est complètement différent de ce que on nous apprend à
la fac.» Yasmina Chaïd Saoudi, professeur d’archéologie à l’université d’Alger II,
reconnaît que cela reste «insuffisant et que ces stages doivent être recadrés», notamment
suite au nombre croissant d’étudiants.
Pour elle, si les programmes, périodiquement réactualisés, correspondent dans leurs
intitulés et leurs contenus aux avancées des sciences en archéologie, «leur mise en œuvre
nécessite encore beaucoup d’efforts». Elle assure que si certaines difficultés rencontrées
sont d’ordre purement pédagogique, «d’autres sont liées à des facteurs, comme la
logistique, la durée réelle des heures d’enseignement, le niveau linguistique et culturel des
étudiants». A titre d’exemple, l’enseignante pointe du doigt «le choix du terrain qui, en
l’absence de définition des priorités et surtout en raison d’un manque de moyens, ne peut
traduire et développer facilement les contenus théoriques».
Terrain
En effet, selon elle, étant donné que les priorités de la recherche scientifique ne sont pas
ciblées, les enseignants «vont dans toutes les directions, ce qui est loin de résoudre nos
interrogations», confie-t-elle. Pour Yacine, «ouvrir un chantier de fouille digne de ce nom
est tout un projet scientifique. Il ne suffit pas de creuser la terre et d’en sortir des vestiges,
il faut être compétent». Ce dernier explique que si les cours ne sont pas en adéquation avec
le terrain, c’est tout simple, car «la plupart des professeurs n’ont aucune expérience de
terrain. Tout est une question de compétence.
Or, d’après ce que j’ai pu voir jusqu’à présent, on est encore loin, et les quelques pseudo-
fouilles réalisées jusqu’à présent le montrent». Un avis largement partagé par Zinedine,
étudiant en deuxième année magister, spécialité restauration des monuments à l’Institut
d’archéologie d’Alger. L’étudiant se désole : «Malheureusement, la pratique n’a pas
réellement sa place dans l’université algérienne.» L’autre problème, lié à la pratique,
touche directement l’enseignant, responsable de tout le déroulement de la mission.
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Yasmina explique encore : «C’est lui qui quémande son autorisation de fouille, cherche un
hébergement et un restaurateur pour ses étudiants et gère les autres soucis, tout en assurant
sa tâche de recherche et de formation. Il doit aussi se substituer au laborantin préparateur,
au chimiste, décrire son objet, le comparer, etc.». En fait, au lieu que l’enseignant soit juste
un maillon dans une chaîne où chacun remplit une tâche bien précise, il se substitue à tous
les acteurs.
Pour ne rien arranger, les stages se concentrent pour le moment au nord du pays. «Le Sud,
avec tout ce qu’il présente comme art rupestre, monuments funéraires et formations
géologiques et paléontologiques, nous est encore inaccessible, sauf dans le cadre d’un
partenariat de recherche très restreint», dénonce Yasmina. Néanmoins, souligne-t-elle, «les
enseignants s’investissent pleinement dans ce domaine et font de leur mieux pour que leur
recherche avance et que les étudiants acquièrent un peu d’expérience durant leur cursus».
Chantiers
Enfin, aucun budget n’est alloué aux chantiers de fouilles organisées par l’Institut
d’archéologie. «Ce sont les enseignants qui s’arrangent en engageant leurs frais de
missions (2500 DA/jour) et bien sûr tout le matériel fourni par l’institut ainsi que les
moyens de transport», souligne Salim Drici. Malheureusement, «si de nombreuses actions
ont été engagées par le ministère de la Culture ces dernières années, sur le terrain,
beaucoup reste à faire et nous manquons cruellement d’exemples de réussite traduisant
cette volonté», se désole Yasmina.
Pour Salim Drici «le problème ne réside pas dans l’encadrement ni dans les textes, mais
dans le mode de gestion et la définition des priorités». Une des questions à soulever est
notamment celle du recours aux étrangers. Exemple : sur la fouille menée place des
Martyrs, le ministère de la Culture a fait certes intervenir des chercheurs du Centre
national des recherches archéologiques (CNRA) ainsi que l’Office national de gestion et
d’exploitation des biens culturels (l’OGBEC), mais il a aussi fait appel à l’Institut national
de recherches archéologiques préventives, ce qui ne plaît pas à tout le monde.
Salim Drici estime qu’il est intéressant «d’avoir un regard avisé d’un spécialiste quand il
fait défaut chez nous», mais il affirme néanmoins que «de nos jours, il y a assez de
compétences pour gérer l’ensemble des chantiers». Par ailleurs, ce dernier estime que
l’idéal serait de créer «une passerelle entre le ministère de la Culture et l’Institut
d’archéologie et l’ensemble des départements qui ont un lien direct avec le monde de
l’archéologie, profitable pour l’ensemble des parties». Farid Ighilahriz, le directeur du
Centre national des recherches archéologiques, ne voit d’ailleurs aucun inconvénient à
faire participer les étudiants en archéologie aux fouilles réalisées et explique : «Les
étudiants sont libres de demander de participer aux projets en cours.
On les fait d’ailleurs participer, quand cela est possible.» Yacine estime que cela n’est pas
suffisant et assure : «Ce qui est certain, c’est qu’il reste beaucoup à faire pour que
l’archéologie en Algérie devienne une discipline à part entière vu l’incompétence de ceux
qui tirent les ficelles dans ce domaine.»
Fouilles
Le jeune étudiant qui se dit «dégoûté» de tout ce qui se passe dans ce domaine compte
partir à l’étranger pour réaliser son projet de doctorat. Cela n’étonne pas Rym qui confie :
«En Algérie, il est très difficile pour un archéologue de trouver un poste dans le domaine
dans lequel il évolue, c’est pour cela que la majorité d’entre nous cherche à fuir le pays
pour s’installer dans les pays où ce domaine est réellement reconnu.» Ce qui implique, à
l’image de ce que qui se passe dans toutes les disciplines, un diagnostic sur le niveau.
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«C’est lors de ma participation au projet de fouille de la place des Martyrs d’Alger qu’a
entrepris le Centre national de recherche en archéologie (CNRA) en partenariat avec
l’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives –France-) que j’ai pu
constater à quel point notre enseignement de cette science est à côté de la plaque»,
explique Yacine. Ce dernier assure avoir plus appris en quelques mois au contact des
archéologues français qu’en plusieurs années à l’université. «Aujourd’hui, je regrette
toutes les années que j’ai perdues à l’université alors que j’aurais pu m’enfuir ailleurs pour
réaliser mon rêve de devenir un vrai archéologue», conclut-il.
Si récemment plus de 3500 sites archéologiques sahariens ont été localisés et mis hors de
danger suite à une opération d’archéologie préventive dans les régions de Reggane et de
Tadmaït, dans la wilaya d’Adrar, beaucoup se demandent encore comment se passent ces
fouilles et ce qu’on enseigne concrètement aux étudiants en archéologie. C’est auprès de
Yasmina Chaïd Saoudi, professeur à l’Institut d’archéologie d’Alger 2, qu’on obtient une
réponse.
Elle confie : «A partir de la présente année universitaire, le tronc commun, qui reste pour
l’étudiant une étape d’imprégnation des contenus, est passé d’une étape de familiarisation
en sciences sociales à une étape de familiarisation avec les sciences archéologiques; ce qui
se traduit pour nous par un gain de temps très appréciable». En effet, c’est lors du tronc
commun que l’étudiant aura droit à un large éventail de modules, tels que les sciences
préhistoriques, sciences de l’antiquité, sciences médiévales, les méthodes de restauration
«qui englobent l’ensemble des spécialités afin qu’il puisse d’abord prendre connaissance
de la richesse historique et civilisationnelle de l’espace dans lequel il évolue, et puis en
toute évidence pour pouvoir choisir la spécialité qui lui convient», explique Salim Drici,
professeur à l’Institut d’archéologie d’Alger 2.
Alors que certains spécialistes, à l’image de Samir Khalloudi, pointent du doigt
«l’ignorance et surtout la négligence qui règne dans le domaine de l’archéologie en Algérie,
notamment en termes d’archéologie préventive et la protection du patrimoine
archéologique», désormais, les cours dispensés «se focalisent sur le patrimoine de toutes
périodes confondues afin que l’étudiant puisse prendre soin de son patrimoine identitaire et
culturel», affirme Salim Drici.
A côté de ça, et durant le premier palier de son cursus universitaire, «l’étudiant apprend
non seulement à déterminer un objet, que ce soit une pièce de monnaie, une stèle, un os…
mais prend aussi connaissance les différentes techniques de fouille», précise Yasmina
Chaïd Saoudi. L’étudiant aura l’opportunité d’approfondir ses connaissances en termes
d’objets anciens et apprendra «à coordonner des objets puis à les mettre en valeur sur le
plan scientifique», conclut la professeure.
Il lui sera aussi «impératif, confie Salim Drici, qu’il sache lire l’historicité d’un monument,
l’incidence sociale, religieuse et économique d’un objet trouvé au cours d’une fouille,
gérer les collections muséales en les inventoriant puis les exposant pour un public profane
et puis l’étudier afin qu’il soit témoin parlant d’une phase historique» s’il souhaite être
embauché par le ministère de la Culture, qui reste le premier recruteur de ses étudiants
pour ses musées et sites archéologiques et ses directions dans tout le pays.
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Législation
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Abderrahmane KHELIFA
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Les fouilles effectuées ces cinquante dernières années montrent qu’une génération
d’archéologues algériens a entrepris des travaux dans différents sites et périodes : Tipasa,
Tébessa, les Djeddars, Sétif, Lambèse, Cherchell, la Qal’a des Béni Hammad, Tlemcen-
Agadir, Honaïne, Achir, sans compter les fouilles préhistoriques qui sont tout aussi
nombreuses : Tin Anakaten, Afalou, Ngaous, Mankhour…etc. qui firent l’objet de
publications dans Lybica ou le Bulletin d’Archéologie Algérienne qui malheureusement ne
parait plus…faute d’articles scientifiques.
Parmi les fouilles qui furent entreprises de l’indépendance à nos jours on peut citer dans le
domaine des fouille d’époque musulmane :
Fouille de Mila
Deux campagnes de fouilles de 15 jours chacune menées par Rachid Dokali en 1969 et
1970 à l’intérieur de la vieille mosquée de Mila, qui se trouvait dans la partie occidentale
de la ville ancienne délimitée par l’enceinte byzantine. Cette mosquée avait été
transformée en caserne et son minaret détruit pendant la période coloniale. Il a fallu dans
un premier temps assurer dans un premier temps la destruction des constructions
postérieures qui cachaient les alignements des colonnes et une partie du plancher qui
coupait l’édifice en deux niveaux. A la suite de cette opération, l’édifice primitif était
lisible et le mihrab primitif était reconnu. Des sondages ont permit de reconnaître les
niveaux islamiques : une pièce de monnaie Idrisside et un fragment de plâtre sculpté en
lettres coufiques. Des éléments de décor en stuc : fleurs et rosaces faisaient apparaître des
ressemblances avec les décors trouvés à la Qal’a. L’ancienneté de la mosquée est prouvée
par l’armature des arcs et de leurs supports. Les arcs qui longent les nefs sont des arcs
entreposés qui s’appuient sur le chapiteau par l’intermédiaire de parallélépipèdes de
briques. Des tirants en bois dont on voyait la trace consolidaient la structure. Le niveau
antique profondément enfoui a été atteint.
Fouilles de la Qal’a
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Située sur le versant sud du Djebel Maadid, entre 990 et 1418 m d’altitude dans les monts
du Hodna, le site de la Qal’a des Béni Hammad est situé à 36 kilomètres au nord- est de la
ville de Msila. Il est classé depuis 1980 sur la liste du Patrimoine mondial du fait de
l’importance de ses monuments.
Les ruines de la ville et son contexte historique ont fait l’objet de recherches dès la fin du
XIXe siècle. Commencées en 1887 Paul Blanchet, poursuivies en 1908 par le général
Léon de Beylié, qui a entrepris des fouilles archéologiques de grande envergure à la suite
desquelles il a délimité les limites du site historique à l’intérieur du mur d’enceinte visible
par endroits : le quartier des Djerawa dans la partie est de la ville a ainsi été mis en
évidence. Il était séparé de la ville par un mur intérieur et possédait une porte du côté sud-
Bâb Djerawa. Ce quartier jouait le rôle d’une citadelle vu le solide Donjon du Manar qui
surplombait en à-pic l’oued Fredj. De Beylié a restitué la rue principale de la ville qui
partait de Bâb Djinan, longeait le palais du Salut, traversait un petit oued par un pont et
allait le long de la façade sud de la grande Mosquée, de la façade est du Palais du Lac
jusqu’à la porte de Bâb El Aqwas. Il a aussi mis en évidence le système de canalisations de
la ville qui se composait de bassins, citernes, puits et canaux. De Beylié a fait des fouilles
dans les édifices suivants : le Palais du Lac, le Palais et le donjon du Manar et la Grande
Mosquée. Elles ont permis d’établir les plans de ces édifices, la façon dont ils étaient
construits et décorés. Il a publié ses résultats dans une étude consacrée à la Qal’a des Béni
Hammad. Il faut signaler qu’il a découvert une mosaïque actuellement déposée au Musée
National des Antiquités, dite « triomphe d’Amphitrite », qui montre la pérennité du site.
Lucien Golvin lui a fouillé de façon plus moderne entre 1951 et 1962. Il a poussé plus loin
l’interprétation des parties du Palais du Lac et a essayer d’établir une chronologie de leur
construction. Pour lui, tout le complexe d’édifices était une citadelle à l’intérieur de
laquelle se trouvaient des palais. La partie la plus ancienne comprenait les palais et les
citernes. Il mit en évidence la salle du trône dans l’aile Est du Palais se trouvant au Sud.
C’était une salle carrée avec une niche précédée d’une salle rectangulaire transversale
comme au Palais de Ziri à Achir datant du X°siècle. Les résultats de ses recherches sont
publiés dans de nombreuses revues.
Il était normal que les recherches soient poursuivies dès les premières années de
l’indépendance. Rachid Bourouiba, qui avait été un élève de Golvin, a entamé des
fouilles entre 1964 et 1971 au rythme d’un mois par an. Il a continué les travaux de ses
prédécesseurs. Il a pu exhumer la Grande Mosquée (63,30 m x 53,20 m) dont on ne voyait
que le minaret. C’est après la Mosquée de Mansourah, la mosquée la plus grande d’Algérie.
Elle compte 13 nefs orientées nord- sud. Les cinq nefs centrales sont isolées du reste de la
salle de prière par un mur de 1,10 m de large et qui a actuellement 60 cm de hauteur.
Contrairement au général de Beylié qui pensait que c’était une maqsûra où le prince priait,
Bourouiba pense que cette petite salle de prière a remplacé la grande quand la Qal’a a été
désertée par une grande partie de la population. Bourouiba a dégagé le mihrab ainsi que la
cour de la mosquée au centre de laquelle il a trouvé une citerne (1,15 m de long, 5,40 m de
large et 2, 80 m de hauteur. Il a aussi exhumé l’autre moitié du bassin du palais du lac dont
l’anonyme d’al Istibsar disait qu’ont y pratiquait des joues nautiques ; la partie ouest du
palais du Manar où il a découvert la salle d’honneur. En plus des monnaies, des
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céramiques, chapiteaux, dallages, une très belle vasque aux lions a été mise au jour, ainsi
qu’un petit oratoire ciselé d’inscriptions coufiques. Chaque campagne de fouille a apporté
son lot de découvertes et de connaissance du site et par là des Hammadides.
On n’est pas encore arrivé à localiser « le Palais des deux mariés » et « le palais de
Bellara » dont parlent les sources écrites. Ces mêmes sources ne nous disent pas qui, d’Al
Nasir ou d’Al Mansûr, son fils, a construit le Palais du Lac et le Palais de l’Etoile. A la fin
des années 70, la wilaya de Msila, sans en avertir le Ministère de la Culture, a procédé au
tracé d’une route reliant Maadid à Bordj Ghedir en passant sur le site à proximité de la
mosquée détruisant ainsi sur des centaines de mètres et sur 10 mètres de largeur, des
vestiges et des couches archéologiques, perdus à jamais pour l’histoire urbaine du site.
Néanmoins la mission algéro-polonaise en effectuant différents sondages a pu déterminer
différentes phases de construction qui n’avaient pas été relatées par les différents fouilleurs.
Elle a relevé que les différentes campagnes n’avaient pas établi de stratigraphie du site.
La campagne de fouilles effectuée en 1987 et 1988 par une mission algéro - polonaise aux
abords de la grande mosquée a confirmée que la ville a eu plusieurs étapes de construction,
notamment par un sondage effectué près du mur d’enceinte nord ouest de la mosquée où
de nombreuses couches d’incendie ont été relevées. Les vestiges actuellement mis au jour
proviennent de la phase la plus récente ou plutôt les considérer comme un ensemble
d’éléments remontant à différentes époques. Les plans et coupes dressés par l’équipe sont
significatifs de la richesse stratigraphique du site.
Fouille de Honaïne
Les premiers sondages opérés en 1971-72 ont permis de déclarer non aedificandi les
terrains en face de la mairie près du rempart Nord. Les fouilles entreprises durant les
années quatre vingt ont permit de mettre au jour tout un quartier d’habitations (5 maisons)
avec ses ruelles. La fouille a permit de voir différentes techniques de construction,
différentes formes de puits, d’avoir une meilleure connaissance des structures d’habitation.
Une étude de la ville a permit de positionner les principaux édifices de la ville médiévale.
La ville a été abandonnée en partie, puisque certaines ruelles n’étaient plus fonctionnelles.
Léon l’Africain y fait allusion dans son ouvrage sur la « description de l’Afrique ». La
prospection archéologique nous a amené à recenser tous les vestiges existants dans les
Traras et de comprendre l’importance de cette région dans la lutte que se livrait Mérinides
et Zayyanides pour le contrôle des débouchés caravaniers.
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Fouille d’Agadir
La fouille a commencé à la suite d’une demande de lotissements formulée en 1973 par un
propriétaire sur un terrain agricole jouxtant le minaret de la grande mosquée d’Agadir dont
on ne voyait que le minaret. Les premiers sondages effectués ont permis d’arrêter le projet,
d’indemniser les propriétaires et de commencer une série de campagnes de fouilles en
coopération avec les polonais. Ces fouilles ont permis de délimiter exactement le périmètre
de la mosquée, d’en dégager le mihrab,et l’espace réservé au minbar, de récolter un
nombre impressionnant de tessons de céramiques, de stucs, de métaux…..Il aura permis
surtout d’établir des chronologies relatives. Malheureusement les crédits ont manqué et la
fouille, avec le projet de déviation de la route qui coupe la mosquée, s’est arrêtée ; un
premier rapport préliminaire avait été présenté dans le Bulletin d’Archéologie Algérienne
n° VII. Le reste attend d’être publié ;
Agadir est le faubourg situé à l’est de Tlemcen. C’est le site de l’Antique Pomaria.
Agadir est un toponyme assez répandu au Maghreb : il veut dire rocher abrupt ou
forteresse. Le site est intéressant à plus d’un titre. C’est le premier noyau urbain de la ville
de Tlemcen. Il a été continuellement occupé depuis l’antiquité classique jusqu’à nos jours
en passant par la période des Ifrénides, des Almoravides, des Almohades et des Zianides.
C’est dire la masse de renseignements que l’on peut tirer des couches stratigraphiques.
Alfred Bel avait fait des sondages autour du minaret et avait mis au jour un mur en gros
appareils qui se prolongeait à l’Est par un mur en pisé. A partir de là il a dressé le plan de
la mosquée que les fouilles récentes (1973- 1980) ont infirmé.
La fouille nous a donné des éléments de compréhension historique du site. D’abord par la
connaissance architectonique de l’édifice qui a été construit avec de la pierre d’époque
antique. Les premiers musulmans, à l’instar de ‘Oqba qui avait construit la mosquée de
Kairouan avec des matériaux antiques, ont fait de même à Agadir. Plus ils ont posé des
pierres sur le minaret de façon à ce que les inscriptions soient apparentes. De la même
façon, les bases du mihrab sont formées de pierres portant des inscriptions latines.
La mosquée mesure 37,55 m pour le mur sud celui de la Qibla, 39,70 m pour le mur est,
40,55 m pour le mur ouest, et 37,20 m pour le mur nord. Elle se composait de piliers en
briques dont nous avons retrouvé les bases. Un élément d’arc a été trouvé par terre sur le
sol fait de mortier de chaux, ainsi que des tuiles et des morceaux de charpente.
De nombreux tessons de céramique ont été trouvés ainsi que différents objets en métal
tous répertoriés et entreposés au Musée de Tlemcen.
Sous le sol de la mosquée nous avons trouvé un mur en moellons qui pourrait être
une mosquée d’époque antérieure ou un édifice de culte d’époque romaine. Les textes
disent que l’édifice aurait été construit par Idris 1er, (790) puis réaménagé par son fils. Ils
ne parlent pas de l’époque ifrénide d’Abû Qorra dont on sait qu’elle a été importante pour
la ville. La religiosité qui régnait à l’époque nous amène à croire que les Ifrénides avaient
déjà leur lieu de culte qui a simplement été aménagé ou agrandi par Idris 1er. Les textes
sont muets pour l’utilisation par les Almoravides de cette mosquée. Nous avons trouvé des
stucs qui ressemblent aux stucs décorés de la grande Mosquée de Tlemcen datée, elle de
‘Ali Ibn Youssef Ibn Tashfin l’almoravide. Donc nous pouvons comprendre que la
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mosquée servit de lieu de culte principal car celle de Tlemcen- Tagrart n’était pas encore
fonctionnelle puisqu’elle n’a été achevée qu’en Jumada II 530 / 7 Mars – 4 Avril 1136
c'est-à-dire 56 ans après l’entrée des Almoravides à Tlemcen. Elle a sûrement servi aux
Almohades puisque nous avons trouvé un dinar moumini sur le sol même de la mosquée.
Des sondages ont été creusés au sud de la mosquée pour voir le lien avec
l’édifice .Malheureusement les crédits ont manqué et la fouille s’est arrêtée. De même, la
publication du Bulletin d’Archéologie Algérienne a subi le même sort et il est difficile
pour les archéologues de publier leurs résultats.
Fouille du Méchouar
Dans le début des années 1990 les autorités militaires ont remis le Méchouar de
Tlemcen aux autorités civiles qui ont décidé de détruire les bâtiments coloniaux servant de
casernement aux troupes. Des fouilles ont été entreprises et les structures d’un palais
d’époque zayyanide ont été exhumées. Par ailleurs de très nombreuses stèles épigraphiques
encore à l’étude, ont été découvertes dans les remblais. Ce monument a fait le sujet d’un
mémoire de Magister soutenu à l’Ecole Polytechnique d’Architecture et d’Urbanisme
d’Alger.
En 2010-2011, à l’occasion de l’évènement « Tlemcen, capitale de la culture islamique »,
des fouilles furent entreprises au nord du Mechouar alors qu’une grande partie du terrain
fut confisquée pour la construction d’un nouveau palais « des Zayyanides » et ce sans
l’avis des archéologues. La nouvelle construction enterrait à jamais des vestiges qui
auraient pu nous renseigner sur les périodes almoravide, almohade et zayyanide. Cet état
de fait a été dénoncé par les spécialistes lors d’un colloque organisé à Tlemcen sur
l’architecture palatial. Un rapport préliminaire sur la fouille a été lu par Lakhdar Derias.
Fouille d’Achir
Cette fouille a commencé au début des années quatre-vingt dix. Elle avait
l’originalité de réunir des chercheurs de différentes disciplines (Préhistoriens,
anthropologues, sociologues, archéologues, architectes,…) en vue de faire une étude
complète du site d’Achir et ne pas se contenter de fouiller une période. Cette équipe était
épaulée par des spécialistes de la fouille de l’université de York ainsi que des spécialiste de
la céramique musulmane du centre Ibn Al ‘Arabi de Murcie avec qui l’Agence Nationale
d’Archéologie et de protection des monuments et sites Historiques avait passé des accords.
Cette fouille avait mis en évidence des Habitats ainsi que les structures de défense de la
ville. Ces résultats partiels ont été consignés dans trois publications (les cahiers
d’Achir) .Malheureusement l’obstruction de certaines personnes et l’insécurité qui suivit
firent arrêter un projet qui aurait pu faire connaître l’histoire d’un site dans toute sa
dimension et permettre la formation d’une nouvelle génération d’archéologues.
Fouilles de Tihert- Tagdempt
Cette fouille a été effectuée en 1958- 59 (exactement du 2 décembre 1958 au 2 Mai
1959 avec trois ouvriers) mais nous n’avons eu le rapport de Cadenat qu’en 1977 il a été
publié dans le Bulletin d’Archéologie Algérienne n° VII, il donne des renseignements
pour la connaissance du site.
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Cadenat a trouvé des fragments de haches polies, des molettes et quelques silex dans
le périmètre même des ruines. De même que pour la période romaine un dupondius de
Trajan et un fragment de lampe ont été récupérés au cours des fouilles. Une monnaie de
l’empereur d’Orient Anastase 1er (491-518), déposée au musée d’Oran a été trouvée en
surface, ce qui apporte un éclairage par rapport aux sources mentionnant la fondation de la
ville. Par ailleurs le capitaine Daumas signalait dans une correspondance du 10 juin 1838
la présence de bains d’époque romaine, lors de travaux de déblais.
Cadenat a ouvert au nord du site deux sondages, à l’intérieur de l’enceinte médiévale,
au point le plus élevé où éventuellement ont été édifiés les premiers établissements publics
et la mosquée. Deux autres sondages ont été effectués sur le mamelon sud, à l’ouest de la
Casbah où apparaissait une forte concentration de tessons de céramique. Les résultats
quant à la découverte d’importantes constructions furent maigres.
Si du point de vue architectural, la fouille n’a pas donné de résultats spectaculaires,
par contre, en ce qui concerne le mobilier trouvé, essentiellement la céramique, était varié.
L’étude de cette céramique pourrait apporter des éléments nouveaux à la connaissance du
site. Les fouilles de Fatma Zohra Mataoui, dans les années 80-90, nous donnera sûrement
des éclairages nouveaux sur le site malgré le fait qu’un village socialiste ait été construit
sur cette double capitale du Maghreb central (époque rostémide et époque de l’émir Abd
El Kader).
Fouille de Sétif
Commencés de 1977 à 1984 lorsque la wilaya de Sétif décida de construire un parc
d’attractions sur le site de l’ancienne citadelle française. Face à la pelle mécanique qui
avait déjà détruit une partie de la stratigraphie en mettant à découvert des morceaux d’une
grande mosaïque et à la volonté des autorités locales de construire des équipements, un
compromis fut trouvé et des crédits furent donnés par le Plan pour faire une fouille de
sauvetage.
Celle-ci mit en évidence des niveaux romains mais aussi des niveaux d’époque
musulmane. Les écrits ne nous renseignent pas sur le Sétif des débuts de la conquête
musulmane. La fouille a montré que la ville n’était pas totalement abandonnée et que les
vestiges des thermes servaient d’abri occasionnel aux hommes et au bétail. Le
développement de la ville musulmane se serait fait d’abord au nord de la forteresse
byzantine. Les premières maisons étaient construites avec le réemploi de pierres de taille
renforcées sur leur face intérieure de cailloux liés à du pisé. Les dates données par le
carbone 14 varient entre 655 – et 970 après J.C.
La fouille mit à jour 9 bâtiments qui ont été datés entre 810 et 974. Une monnaie
d’Al Mu’izz le fatimide ainsi qu’un tesson de céramique figuré ont été trouvés dans le
troisième sol. Mais l’important est que la fouille a pu dégager une typologie de l’habitat
des X° et XI° siècles pour cette région. Ce sont des pièces plus longues que larges,
agencées autour d’une cour centrale. Une comparaison intéressante est faite avec les palais
de la Qal’a.
Les occupants de la ville construisirent un rempart qui fut rapidement détruit. Nous
ne connaissons pas les causes de cette destruction. Si l’hypothèse des fouilleurs donne le
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milieu du XI° siècle pour cette étape, c'est-à-dire l’époque de la venue des Hillaliens. Tous
ces vestiges ont été remblayés pour la construction du parc d’attraction. Sétif ne connaîtra
rien de son passé islamique.
Fouille en Basse Casbah en 1969
Sondages du 18 septembre au 5 octobre 1969 : mise en évidence de structures
médiévales de la ville d’El Djazaïr.En 2010, suite au tracé du métro et à la projection
d’une station de métro près de la place des Martyrs, au nord-est de Dar Aziza, des
sondages furent effectués. Le ministère de la Culture fit appel à l’Institut National de la
Recherche Archéologique Préventive (INRAP) de France. Les sondages ont dépassé les
sept mètres et ont mis au jour des structures. A ce jour le compte rendu des fouilles n’a pas
été rendu public.
La difficulté de trouver des financements pour la fouille, celle de réunir des équipes
pluridisciplinaires, l’insécurité de ces dix dernières années ont amené les chercheurs à
étudier les collections de musées et à s’intéresser aux monuments. C’est ainsi qu’une série
de Magisters ont été soutenus à l’Ecole Polytechnique d’Architecture et d’Urbanisme
d’Alger. Cela concerne les monuments de Bejaïa et de Tlemcen, les Ksour du Sud, l’Alger
ottomane (Dar Aziza, Dar Hassan Pacha, Dar Mustapha Pacha, le système hydraulique
d’Alger, le Palais du Bey de Constantine, le Palais du Bey d’Oran.
Cette fouille entreprise sur le palais jouxtant la mosquée de Mansoura à la fin des
années quatre-vingts par un professeur de l’Université d’Alger, Monsieur Laaredj. La
publication n’a pas vu le jour. Un rapport préliminaire a été présenté
Cette fouille qui avait été entamée dans les années cinquante par Margurite Van
Berchem dont la fondation possède tout le matériel archéologique ( photos , plans,
dessins…). Le site situé à environ 14 km au sud de Ouargla est en grande partie ensablé
même si des vestiges affleurent encore. Il s’étend sur deux kilomètres de long sur six cents
mètres de large, près de l’oued Miya, fermé au nord par le Ksar Ngoussa et la Sebkhet
Safioune et au sud par le relief tabulaire de la Gara Krima. Cette oasis avait abrité au
moyen âge la plus grande palmeraie du Maghreb central par où transitait l’or du Soudan.
La fouille et l’étude du site ont été reprises par Monsieur Hamlaoui. Malheureusement cet
universitaire a trouvé la mort dans un accident de voiture et la fouille n’a pu être
poursuivie. Une étude critique et la publication du manuscrit de Marguerite Van
Berchem : Sedrata, un chapitre nouveau de l’histoire de l’art musulman. Mission d’études
et campagnes de fouilles au Sahara – 1950- 1956. Cette publication contient de la matière
pour la connaissance de cette ville saharienne du moyen âge.
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Tiddis. Il semble que la cité ait été abandonnée au début de la conquête musulmane. Nous
n’avons aucune trace ni dans la céramique ni sur les dénéraux, ni sur les monnaies ni dans
les inscriptions monumentales. La ville a du sombrer suite à une catastrophe ou à un
événement historique que nous ignorons et qui n’est relaté dans aucun écrit. Cette
destruction de Tiddis est prouvée par la stratigraphie. Un remblai épais s’est accumulé
derrière le rempart de l’Est, de basse époque. Sa formation, faite de débris de l’érosion,
d’amas de décombres accumulés sur la muraille orientale a exigé au moins un siècle et
demi pour se constituer dans l’état où nous l’observons aujourd’hui. L’argument négatif
des disques de verre renforce à sa manière les données stratigraphiques. Il faudra attendre
la période fatimide pour que la ville renaisse, c'est-à-dire le début du X ° siècle. Il ne faut
pas oublier que le mouvement est né dans la Kabylie des Babors et que notre région va se
trouver au centre d’évènements politiques qui vont influer sur l’histoire de la région : le
renversement de la dynastie aghlabide, l’établissement des Fatimides à Kairouan (910)
puis à Mahdia, la révolte d’Abû Yazid, dit « l’homme à l’âne » (945-947), la fondation du
royaume Ziride, (974-1057), la création de l’état hammadite du Hodna (1007-1151). C’est
dans ce contexte que s’effectue la réoccupation du site abandonné au milieu du VIII °siècle.
Les débris d’une population éparpillée dans les environs se réinstallent sur l’ancien site
romain. L’existence de la maison G du plan de Tiddis, la nécropole avoisinante, les pièces
de monnaies, la poterie d’époque musulmane sont les témoins éloquents de cette
réoccupation. Et comme quelques dénéraux ont été découverts autour du château d’eau,
c’est peut être dans cette partie de la ville qu’il faudrait situer l’emplacement des nouveaux
occupants. La ville connut un développement grâce à la réussite du mouvement fatimide
dont les Kotama, tribu de la région, étaient le plus sûr soutien. L’établissement de
différents corps de métiers, les ventes et les achats, se réglementent comme dans les autres
villes musulmanes, sous la direction d’un amin et d’un muhtasib qui avait parmi ses
attributions le contrôle et la conservation des poids et mesures. C’est dans ce cadre qu’il
faut placer la découverte de ces disques de verre. L’ouverture de nouveaux sondages, avec
l’intention de porter la plus grande attention à la stratigraphie d’époque musulmane,
amènerait de nouveaux éléments sur l’histoire de la ville à l’époque musulmane.
Un autre aspect de l’archéologie est l’épigraphie. Les travaux de Maazouz Abdelhaq
font ressortir l’importance de l’analyse des formes, des styles et des compositions dans
l’étude des inscriptions et leur apport à l’histoire.
Les publications relatives à la période médiévale
En matière de publications relatives à notre période, de nombreuses revues spécialisées
continuant l’œuvre de la Revue Africaine, du recueil de Constantine, et du Bulletin de
Géographie d’Oran ont continué de paraître à l’indépendance à l’instar de la Revue
d’Histoire et de Civilisation du Maghreb, de Majallat Et – Tarikh qui ont cessé de paraître
vers le début des années 1980.
Le Bulletin d’Archéologie Algérienne, qui rendait compte des travaux de fouilles a
cessé de paraître au début des années 1990. Il n’existe actuellement aucune revue où les
chercheurs peuvent porter à la connaissance du public leurs travaux. Plus, les découvertes
impromptues faites à travers le pays ne sont plus consigner en vue de compléter l’Atlas
Archéologique qui date de 1911.
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Ce n'est point pour faire le bilan des activités dans le domaine du patrimoine culturel, ce
rôle incombe à la Direction du patrimoine culturel. C'est pour situer précisément, à la suite
de la publication des principaux textes d'application, les étapes d'une stratégie en matière
de prise en charge du patrimoine culturel, pour en approfondir les contenus, consolider les
actions qui s'y rapportent et adapter les démarches aux exigences nouvelles.
En effet, cette stratégie procède d'un constat unanime : l'état de dégradation avancée de
notre patrimoine culturel et l'absence d'une approche globale cohérente de préservation et
de sauvegarde du patrimoine culturel à l'échelle du territoire national.
Elle procède aussi du niveau de conscience de plus en plus élevé de la société civile, qui
se fait présente aussi bien sur le terrain qu'au niveau des institutions.
Elle procède également des nouvelles exigences à l'échelle nationale, et mondiale,
notamment en matière d'harmonisation des instruments politiques et d'uniformisation des
règles économiques.
Il s'agit, dans le domaine du patrimoine culturel, d'abord de mettre à niveau l'ensemble de
notre arsenal juridique et réglementaire, ensuite de réorganiser notre dispositif
institutionnel et, enfin, de mettre en oeuvre les mécanismes opérationnels devant aboutir à
la déconcentration et à la décentralisation de la gestion, de l'exploitation et de l'animation
des biens et ressources culturels.
Ces assises doivent donc être une réponse, non pas à une problématique thématique ou
locale mais plutôt l'occasion de clarifier les rôles respectifs des différents partenaires qui
aujourd'hui, grâce à Dieu, ne manquent pas de convictions ni de volonté.
Certes l'optimisme doit être à l'ordre du jour, mais malheureusement il s'agit pour nous,
prioritairement, devant la triste réalité de notre patrimoine matériel et immatériel qui
enregistre une altération continue et irréversible:
Premièrement, de procéder à une évaluation objective de nos capacités juridiques,
institutionnelles, scientifiques et techniques d'intervention sur le patrimoine culturel et les
moyens financiers qu'il faudrait engager,
Deuxièmement, de dégager simultanément les éléments d'une stratégie de prise en charge
du patrimoine culturel qui soit à la hauteur des exigences de la loi 98-04 sur la protection
des biens culturels et respectueuse des aspirations de l'Etat et de la Société civile.
La nature et le rythme de plus en plus accéléré des dégradations et préjudices portés au
patrimoine culturel, nous a donc imposé une réflexion de fond. Une réflexion qui ne
pourrait se satisfaire durablement de traitements palliatifs ou se suffire d'une politique
d'intervention d'urgence récurrente.
Bien entendu, nous sommes très attentifs aux alertes qui s'élèvent de partout pour
condamner les actes de destruction, de détérioration, de vandalisme et de pillage du
patrimoine culturel et dénoncer les attitudes laxistes et irresponsables.
C'est précisément pour contenir et intégrer tous ces aspects dans une démarche globale et
cohérente que nous avons fait de l'application de la loi 98-04 le fondement de la stratégie
de prise en charge de patrimoine culturel.
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Nous avons fait de l'application de la loi 98-04 portant protection du patrimoine culturel et
de son déploiement, l'acte fondateur de la stratégie e prise en charge du patrimoine culturel
par le Ministère de la Communication et de la Culture, dans ce sens où elle développe une
vision propre à l'Algérie d'aujourd'hui et consacre une conception de l'histoire basée sur la
reconnaissance des nombreuses civilisations qui se sont succédées sur notre terre
d'Algérie.
La loi 98-04 portant protection du patrimoine culturel, n'est pas un simple document
d'incidence juridique et réglementaire qui régit le patrimoine culturel et situe les
prérogatives et les responsabilités.
Elle est en soi une nouvelle approche du patrimoine culturel: la notion de patrimoine,
même si la loi tente d'en préciser le contenu, demeure une considération indiscutablement
conditionnée par la culture ou les cultures qui en font usage.
Ainsi, l'application de cette loi est le minimum requis pour définir les entendements qui
serviront à l'évitement des malentendus et des déperditions des efforts engagés par les uns
et des autres.
Cette loi appelle une reformulation et une redéfinition du paysage patrimonial national.
Elle va permettre d'ancrer, pour la première fois, le patrimoine culturel dans ses
dimensions matérielle et immatérielle, à la réalité territoriale et historique de notre pays.
Cette loi remplace et abroge toutes les dispositions de l'ancienne "Ordonnance n°67-281
du 20 décembre 1967 relative aux fouilles et à la protection des sites et monuments
historiques et naturels ". Elle opère un "recadastrage" du patrimoine culturel, avec tout ce
que cela entraîne comme reformulations de concepts, de notions, de représentations. Elle
exige en même temps une certaine pédagogie et des méthodes d'approche appropriées pour
réaliser les mutations nécessaires et recréer le réflexe de réappropriation du patrimoine
culturel.
Aucune stratégie ne pouvait être engagée dans le cadre de l'Ordonnance 67-281, dans la
mesure où cette ordonnance ne recouvrait, dans ses catégories de définitions, que les
notions de Monuments et Sites archéologiques, et ne prévoyait comme mesures de
protection que l'acte de restauration, pris comme mode d'intervention visant à maintenir en
l'état ou à reconstituer à l'état originel, d'une manière générale.
En 31 ans, de 1967 à 1998, nous n'avons pas fait autre chose qu'appliquer les mesures et
les règles de protection des Monuments et Sites archéologiques dans le cadre des seuls
principes de l'aménagement du territoire. Nous avons plutôt soustrait que restitué le
patrimoine à l'intérêt de la société.
La dimension vivante, le caractère habité, les savoir-faire traditionnels, les métiers,
l'artisanat, ne figuraient pas dans la nomenclature patrimoniale. Les Casbahs, Les Médinas,
les Ksours, les Zéribas, les Mechtas ne pouvaient donc être compris que dans le sens du
Monument et du figé, comme la parole, la gestuelle, la musique, le chant, les rythmes
hérités, ne pouvaient être entendus que comme des lests archaïsants.
Cette Ordonnance a eu le mérite d'avoir répondu à des exigences d'un pays nouvellement
indépendant, d'un pays préoccupé par la récupération et la réappropriation de ses biens et
richesses. Il est donc compréhensible, même si elle est inspirée des lois antérieures, qu'elle
soit fondée sur la dimension visible du patrimoine.
Aujourd'hui, avec la loi 98-04, s'établi une nouvelle philosophie du patrimoine culturelle
fondée sur une demande sociale en matière de culture, d'histoire, d'art, d'architecture et
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Maintenant que nous disposons de l'arsenal réglementaire essentiel pour intervenir sur le
terrain du patrimoine culturel, il ne nous reste qu'à adapter nos différents instruments à la
nouvelle configuration du paysage patrimonial et aux nouvelles exigences économiques et
sociales.
- Je m'adresserais en premier lieu aux Directeurs de Culture qui couvrent les 48 wilayas
du Pays, pour leur dire, qu'en vertu de la nouvelle loi et de ses textes réglementaires, leurs
rôle et leur responsabilité en matière de patrimoine culturel sont devenus essentiels, à
travers notamment le service du patrimoine culturel, qu'il faudrait organiser et renforcer en
moyens ( au minimum un micro--ordinateur, un appareil photo et des cartes
topographiques).
Ce service doit être soutenu - selon des passerelles qu'il s'agira de mettre en place- par les
architectes, archéologues et sociologues de l'Agence nationale d'archéologie, les
conservateurs des Musées nationaux et les chercheurs du CNRPAH.
- Je m'adresserais ensuite au directeur de l'Agence nationale d'archéologie et aux Chefs de
circonscriptions, pour rappeler que la configuration actuelle de l'Agence est en
inadéquation avec les principes de la loi 98-04, dans ce sens où elle ne couvre qu'une petite
frange du territoire archéologique national.
Son découpage en circonscriptions archéologiques (15 circonscriptions) doit être revu en
fonction d'un ancrage juridique national qui répond à la réalité du pays. Le découpage
actuel est ancré sur l'arrêté du 26 avril 1949 portant création en Algérie des
circonscriptions territoriales pour la surveillance des gisements archéologiques et
préhistoriques.
S'agissant des différentes missions, de protection, de restauration, de recherche et de mise
en valeur, il s'agira:
1- de créer un centre national de recherches en archéologie - Il est inconcevable, qu'après
41 ans d'indépendance, l'Algérie ne dispose pas d'un centre de recherche en archéologie
qui prenne en charge les dimensions libyque, punique, romaine, chrétienne et musulmane.
Nous n'avons qu'un seul centre de recherche en préhistoire, anthropologie et histoire, le
CNRPAH. ce n'est pas suffisant pour l'un des pays les plus riches en patrimoine culturel.
2 - de créer un centre national de restauration qui prenne en charge, d'une manière
performante, la restauration du patrimoine culturel.
3 - de créer une Agence nationale de gestion, d'exploitation et d'animation du patrimoine
culturel qui rayonnera à l'échelle d'un territoire dont le découpage répondra aux qualités et
spécificités des patrimoines culturels aux échelles locales.
- Je m'adresserais aux Directeurs des Parcs du Hoggar et du Tassili et au groupe de travail
chargé de réfléchir sur les futurs parcs culturels de Tindouf et de l'Atlas Saharien et du
Gourara, pour leur préciser que la protection des parcs essentiellement sahariens doit
s'inscrire dans une véritable stratégie de sécurisation du territoire. Elle doit nécessairement
faire intervenir notamment l'ANP, la Gendarmerie, Le Ministère de l'intérieur et des
collectivités locales, et la Douane, dans l'esprit d'une vaste coordination et collaboration. Il
faudrait que la dimension culturelle prenne sa véritable place dans nos stratégies de
protection et de sécurisation du territoire.
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