Dr A. Bouferroum, interniste
Salim, âgé de 20 ans, consulte pour une cyanose permanente des extrémités
(mains et pieds) évoluant depuis plus de cinq ans. Cette symptomatologie,
bilatérale et symétrique, s’accentue en période hivernale et en cas de stress.
Elle est améliorée par le réchauffement. L’examen clinique retrouve des
extrémités froides, cyaniques et modérément hyperhydrosiques. Il n’y a pas de
douleurs, ni troubles trophiques. Les pouls des membres supérieurs et
inférieurs sont présents et symétriques. Il n’y a pas de notion de prise
médicamenteuse. Le patient est apyrétique et son état général est bon.
L’examen des autres appareils est sans anomalies notables. Aucun bilan n’a été
effectué chez ce patient.
L'acrocyanose est un acrosyndrome permanent qui résulte d'une dysrégulation
thermique associant vasoconstriction artériolaire et stase capillaroveinulaire. Ce
syndrome, le plus souvent essentiel, touche plus de 10 % de la population
féminine. Il s'agit en général d'une femme jeune, le début du syndrome survient
avant l'âge de 30 ans.
Il est bilatéral, permanent, sans trouble trophique, avec une insuffisance
pondérale fréquente, voire une anorexie mentale. Il s'agit d'une affection
bénigne, sans risque de nécrose dans la forme essentielle. Son principal handicap
est d'ordre esthétique ; surtout s'il s'y associe une hyperhidrose. Il peut exister
une gêne locale liée à l'oedème des doigts et à la mauvaise tolérance au froid.
Les vasoconstricteurs doivent être évités (bêtabloquants, dérivés de l'ergot de
seigle, sympathomimétique par voie nasale). La protection contre le froid doit
être permanente (port de gants au moment des sorties).
En période hivernale, l'inhibition d'un inhibiteur calcique peut améliorer la
tolérance au froid, mais habituellement a peu d'effets sur l'acrocyanose elle-
même.
Acrosyndrome chez une patiente de 50 ans
Dr A.Bouferroum, interniste
B. Hafida, âgée de 50 ans, diabétique de type 2 traité à la metformine,
présente depuis environ deux semaines une cynanose et une froideur
permanente des extrémités intéressant de façon similaire les mains et les
pieds. Cette symptomatologie qui s’accentue notamment en période
hivernale est améliorée par le réchauffement . Il s’agit de son 5e ou 6e
épisode. Il n’y a pas de douleurs, de troubles trophiques ou de livédo, mais
une constate une légère hyperhidrose. Les pouls radial et cubital sont
présents. Pas de notion de prise médicamenteuse en dehors de la
metformine.
Poids : 66 kg, taille : 1 m 65.
L’état général est bon et l’examen clinique est sans anomalies notables.
L'acrocyanose est un acrosyndrome permanent qui résulte d'une dysrégulation
thermique associant vasoconstriction artériolaire et stase capillaroveinulaire. Ce
syndrome, le plus souvent essentiel, touche plus de 10 % de la population
féminine. Il s'agit en général d'une femme jeune, le début du syndrome survient
avant l'âge de 30 ans.
Il est bilatéral, permanent, sans trouble trophique, avec une insuffisance
pondérale fréquente, voire une anorexie mentale. Il s'agit d'une affection
bénigne, sans risque de nécrose dans la forme essentielle. Son principal handicap
est d'ordre esthétique ; surtout s'il s'y associe une hyperhidrose. Il peut exister
une gêne locale liée à l'oedème des doigts et à la mauvaise tolérance au froid.
Les vasoconstricteurs doivent être évités (bêtabloquants, dérivés de l'ergot de
seigle, sympathomimétique par voie nasale). La protection contre le froid doit
être permanente (port de gants au moment des sorties).
En période hivernale, l'inhibition d'un inhibiteur calcique peut améliorer la
tolérance au froid, mais habituellement a peu d'effets sur l'acrocyanose elle-
même.
Arthrite bilatérale de la cheville révélatrice
d’une sarcoïdose chez un patient de 40 ans.
Dr A.Bouferroum, interniste
Salah, âgé de 40 ans, originaire et demeurant à Sidi Marouf (El-Milia, Jijel),
consulte pour une arthrite bilatérale des chevilles évoluant depuis quelques
jours dans un contexte apyrétique et de bon état général. Il n’a pas
d’antécédents particuliers.
L’examen clinique est sans particularités en dehors de cette arthrite. Il est
asymptomatique sur le plan cutané, cardio-vasculaire, pulmonaire, digestif,
neurologique, uro-génital et neurologique.
La VS est à 36 à la 1e heure et la CRP à 52. L’acide urique à 46 mg /l. La chimie
des urines est négative. Le reste du bilan biologique est normal.
Cette bi-arthrite de la cheville chez un sujet jeune nous a fait d’abord évoquer la
possibilité d’une sarcoïdose. La radiographie du thorax a en effet révélé la
présence de deux adénopathies hilaires bilatérales, confirmée par le scanner qui
a montré des nombreuses adénopathies hilaires et inter-trachéobronchiques
non compressives, caractéristiques d’une sarcoïdose.
Le traitement s’est limité à la prescription d’anti-inflammatoires non stéroïdiens.
Les polyarthrites aiguës au cours de la sarcoïdose se voient dans 10% des
cas et sont comparables à celle du syndrome de Löfgren mais sans
érythème noueux. Le diagnostic positif est difficile en l’absence
d’adénopathies. La biopsie synoviale, parfois nécessaire, peut apporter la
preuve histologique en montrant les granulomes sarcoïdosiques.
L’évolution est habituellement favorable avec régression spontanée de la
polyarthrite. Des récidives sont toutefois possibles.
Take home message
Une bi-arthrite de la cheville chez un sujet jeune
doit faire évoquer une sarcoïdose.
« Arthrite sans arthrite » chez une patiente de
35 ans
Dr A. Bouferroum, interniste
Patiente de 35 ans, sans antécédents particuliers, consulte pour une douleur du
pied droit évoluant depuis environ 4 semaines. La douleur est apparue 24
heures après une marche particulièrement éprouvante. Un traitement à base
d’AINS, prescrit par son médecin, n’a pas donné d’effet escompté.
L’examen clinique retrouve le pied droit oedématié, chaud, rouge et très
douloureux spontanément à la moindre mobilisation (image). Il n’y a pas de
fièvre. L’examen clinique est par ailleurs normal.
Le bilan biologique inflammatoire (VS, CRP) est normal, de même que
l’uricémie.
La radiographie du poignet révèle une déminéralisation diffuse avec respect des
interlignes articulaires (voir la radio).
Algodystrophie du pied ou syndrome douloureux régional complexe de type 1.
Dr A. Bouferroum, interniste
Une femme de 49 ans, mariée, mère de 3 enfants, sans antécédents notables,
consulte pour une arthrite bilatérale des chevilles évoluant depuis quelques
semaines et traitée en ambulatoire des AINS. Cette atteinte articulaire est
survenue quelques jours après un épisode d’allure grippal. L’examen clinique
retrouve une femme dans un état général conservé, apyrétique, normalement
coloré et sans adénopathies périphériques. L’examen des autres appareils,
cutané, digestif, cardiaque, pulmonaire, neurologique et rénal est sans
anomalies notables.
Biologiquement, on retrouve une VS à 32 à la première heure, une CPR
négative. La FNS, le bilan rénal et hépatique avec la sérologie (HBV, HCV et
HIV) est négatif, de même que les ASLO et le facteur rhumatoïde. Les anticorps
anti-CCP sont négatifs, mais les anticorps antinucléaires sont positifs, les anti-
DNA cotés à ++. La chimie des urines ne retrouve pas de sang ni de protéines.
Il s’agit donc dune arthrite bilatérale des chevilles faisant suspecter en premier
lieu une sarcoïdose.
Ce diagnostic est corroboré par la radiographie du thorax qui retrouve une
adénopathie hilaire bilatérale mieux visible à gauche, confirmée par la
tomodensitométrie thoracique qui révèle l’existence d’adénopathies
médiastinales étagées et hilaires gauches en faveur d’une sarcoïdose.
Les polyarthrites aiguës au cours de la sarcoïdose se voient dans 10% des cas et
sont comparables à celle du syndrome de Löfgren mais sans érythème noueux.
Le diagnostic positif est difficile en l’absence d’adénopathies. La biopsie
synoviale, parfois nécessaire, peut apporter la preuve histologique en montrant
les granulomes sarcoïdosiques. L’évolution est habituellement favorable avec
régression spontanée de la polyarthrite. Des récidives sont toutefois possibles.
My take home message
Dr A. Bouferroum, interniste
Un patient de 40 ans, accompagné de son frère, consulte pour une asthénie
intense évoluant depuis quelques mois. Différents traitement ont été donnés
en ambulatoire, mais sans résultat. Le patient, visiblement épuisé, est dans
l’incapacité de répondre aux questions qu’on lui pose.
Il n’a pas d’antécédents personnels ou familiers particuliers.
On est d’emblée frappé par la différence de teint entre lui et son frère au teint
clair.
L’examen physique est sans anomalies notables en dehors d’une hypotension à
9/6.
Sa glycémie est à 0.82 g/l. Des photos ont été prises.
Photo 02 Photo 03
Insuffisance surrénale lente ou
maladie d’Addison
Quel est votre diagnostic et
comment le confirmer?
Diagnostic de l’insuffisance surrénale
L’ACTH est élevé en cas d’atteinte périphérique, normal ou bas en cas d’atteinte
centrale.
TRAITEMENT DE L’INSUFFISANCE SURRÉNALE CHRONIQUE
A. Substitution hormonale
Le traitement hormonal doit être mis en route sans attendre les résultats des
dosages
hormonaux.
1. Glucocorticoïdes
La substitution glucocorticoïde repose sur l’hydrocortisone :
– à la dose de 15 voire 20 mg par jour ;
– répartie en 2 ou 3 prises :
• 10 mg matin et 5 ou 10 mg à midi ;
• ou 10 mg matin, 5 mg midi et 5 mg à 16 h.
Remarque : Le dosage du cortisol est interprétable si le prélèvement est fait
avant
la prise d’hydrocortisone du matin.
2. Minéralocorticoïdes
Dr A. Bouferroum, interniste
Ali, âgé de 40 ans, sans antécédents médicaux, consulte pour des troubles
digestifs d’allure fonctionnels. L’examen physique retrouve une flexion irréductible,
bilatérale et symétrique des IPP des auriculaires. Cette anomalie existe depuis la
naissance. La déformation du 4e doigt gauche est d’origine traumatique. Le patient
ne ressent aucune gêne et s’en accommode bien. Il refuse toute prise en charge
chirurgicale.
La camptodactylie est une contracture en flexion de l’IPP, d’origine non
traumatique, congénitale, et affectant le plus souvent le cinquième doigt. Il s’agit
d’une anomalie rare rencontrée chez moins de 1 % de la population générale.
Deux types de camptodactylie sont habituellement décrits selon que le diagnostic
est porté durant la petite enfance ou durant l’adolescence. De très nombreuses
étiologies ont été évoquées comme étant à l’origine de cette anomalie
congénitale. Parmi ces causes potentielles figurent les anomalies du fléchisseur
superficiel, et celle des muscles lombricaux. En l’absence de traitement, après
quelques années, une contracture articulaire s’installe, due à la position
permanente en flexion de l’IPP, ajoutant ses propres effets à ceux d’une étiologie
donnée. Le traitement d’une camptodactylie ne se conçoit que pour les formes ou
le déficit d’extension est supérieur à 30°. Ce traitement débute toujours par un
appareillage dynamique en orthèse d’extension, suivi, si ce traitement fonctionnel
n’est pas efficace d’un geste chirurgical.
Camptodactylie chez une patiente de 72
ans
Dr A. Bouferroum, interniste
Une femme de 72 ans, consulte pour des lombalgies d’allure mécanique
évoluant depuis environ un mois. L’examen physique retrouve une flexion
irréductible, bilatérale et symétrique des IPP des auriculaires. Cette anomalie
existe depuis la naissance. Aucun traitement n’a été proposé à cette patiente
qui dit ne pas être très gênée par cette malformation.
La camptodactylie est une contracture en flexion de l’IPP, d’origine non
traumatique, congénitale, et affectant le plus souvent le cinquième doigt. Il
s’agit d’une anomalie rare rencontrée chez moins de 1 % de la population
générale. Deux types de camptodactylie sont habituellement décrits selon que
le diagnostic est porté durant la petite enfance ou durant l’adolescence. De
très nombreuses étiologies ont été évoquées comme étant à l’origine de cette
anomalie congénitale. Parmi ces causes potentielles figurent les anomalies du
fléchisseur superficiel, et celle des muscles lombricaux. En l’absence de
traitement, après quelques années, une contracture articulaire s’installe, due
à la position permanente en flexion de l’IPP, ajoutant ses propres effets à ceux
d’une étiologie donnée. Le traitement d’une camptodactylie ne se conçoit que
pour les formes ou le déficit d’extension est supérieur à 30°. Ce traitement
débute toujours par un appareillage dynamique en orthèse d’extension, suivi,
si ce traitement fonctionnel n’est pas efficace d’un geste chirurgical.
Chéilite d’origine médicamenteuse chez une
patiente de 22 ans
Dr A. Bouferroum, interniste
Une patiente de 22 ans, aux antécédents d’acné consulte pour brûlures des
lèvres. L’examen clinique retrouve des lèvres érythémateuses,
desquamatives, érosives et parcourues de gerçures. Ces lésions sont
apparues quelques jours après la mise en route d’un traitement anti-acnéique
de la famille des rétinoïdes (Curacné 20 mg, 2 comprimés par jour en prise
unique). Ces lésions entraînent une gêne de l’alimentation et de la parole.
Chéilite secondaire à la prise de Curacné
My take home message
Dr A.Bouferroum, interniste
Hakim, âgé de 22 ans, atteint d’un diabète de type 1 depuis l’âge de 7 ans,
compliqué d’une hypertension artérielle, d’une rétinopathie et d’une
néphropathie, consulte pour des vomissements postprandiaux évoluant
depuis quelques jours.
L’examen clinique retrouve une flexion non douloureuse et non réductible
des articulations interphalangiennes proximales (IPP) réalisant une attitude
en flexum des doigts. Cette déformation des mains existe depuis plus de 6
ans. Il n’y a pas de phénomène de Raynaud, de télangiectasies ou d’atteinte
du visage de type sclérodermie. Les anticorps antinucléaires non pas été
recherchés. La capillarosocpie, de même que la radiographie des mains et
l’échographie ostéo-articulaire non pas été réalisées.
Le diagnostic de chéiroarthopathie diabétique est évoqué devant :
•La présence d’un diabète de type 1.
•L’ancienneté du diabète.
•La présence d’une microangiopathie diabétique.
•L’absence de signes en faveur d’une sclérodermie systémique.
La cheïroarthropathie diabétique est caractérisée par une limitation non
douloureuse de l’extension des doigts en relation avec un enraidissement des
articulations métacarpophalangiennes et interphalangiennes proximales. Il en
résulte une attitude en flexum des doigts prédominant sur le côté ulnaire de la
main, en particulier sur le 5e doigt. Le flexum peut être mis en évidence par le
geste de la prière ou de la main à plat sur la table. Le poignet fait partie des
grosses articulations qui peuvent être concernées par ce processus
d’enraidissement.
La chéiroarthropathie correspond à une atteinte plus diffuse, parfois également
dénommée « main diabétique pseudosclérodermique ». Sa prévalence varie
entre 8 et 34 %, plus importante chez les diabétiques de type I ayant un diabète
ancien. Cette entité clinique est plus mal connue que la maladie de Dupuytren.
Elle se caractérise par une limitation non douloureuse de la flexion et surtout de
l’extension des doigts, principalement en regard des articulations
métacarpophalangiennes (MCP) et interphalangiennes proximales (IPP),
responsable d’une attitude en flexum des doigts : cela correspond au signe de la
prière. Il s’y associe des remaniements cutanés scléreux de type sclérodactylie,
ne se distinguant de la sclérodermie que par l’absence de télangiectasies et le
respect du visage. L’atteinte est le plus souvent bilatérale, grossièrement
symétrique. L’examen systématique des autres articulations peut montrer des
limitations de mobilité des épaules, des coudes, des poignets, des hanches ou
des chevilles.
L’échographie met en évidence un épaississement du derme et des gaines
tendineuses, correspondant à ce qui est observé en histologie. De même, en
IRM, il est mis en évidence un épaississement des fléchisseurs sans prise de
gadolinium autour du tendon. La mise en évidence d’une chéiroarthropathie
doit être considérée comme une alerte, car elle constitue un facteur de
risque indépendant de rétinopathie surtout chez l’homme et d’atteinte
macrovasculaire précoce chez la femme. Son traitement est mal codifié,
reposant sur la kinésithérapie et des exercices d’autorééducation.
L’optimisation de l’équilibre glycémique sera également un élément central
de la prise en charge.
Clinodactylie associée à des annulaires
anormalement longs chez un patient de 30 ans
Dr A.Bouferroum, interniste
Tahar âgé de 30 ans consulte ce jour pour un problème digestif. Il n’a pas
d’antécédents particuliers en dehors d’une colopathie fonctionnelle.
On est d’emblée frappés par l’aspect de ses mains. Ce patient présente en
effet une déformation des mains faite d’une clinodactylie associée à des
annulaires excessivement longs. Le père, ainsi qu’un de ses frères sont
porteurs de la même anomalie, ce qui suggère un mode de transmission
probablement autosomique dominant. La radiographie n’a pas été faite pour
des raisons techniques. Si elle avait été faite, elle aurait probablement révélé
un hyperphalangisme ou l’existence d’une phalange surnuméraire.
Ce cas s’ajoute à la centaine de cas de clinodactylie associée à
l’hyperphalangisme décrits dans la littérature médicale.
La clinodactylie réalise une déviation digitale dans le plan radio ulnaire. Sa
fréquence est de 3 à 5% au Japon. Elle souvent due à une déformation et un
raccourcissement de la 2ème phalange du 5ème doigt de manière bilatérale.
Familiale, son mode de transmission est autosomique à expression variable.
L’angulation est le plus souvent modérée et se fait toujours vers le côté
radial. Dans les formes modérées, il n’y a pas de traitement, la fonction étant
conservée. Dans les formes sévères, le traitement chirurgical n’est indiquer
que dans les formes fonctionnellement gênante (> 40°).
Clinodactylie chez une patiente
de 23 ans
Dr A.Bouferroum, interniste
Amina, âgée de 23 ans, enceinte de 3 mois, consulte pour des signes
sympathiques de la grossesse. L’attention est vite attirée par une déformation
angulaire bilatérale du 5e doigt. Cette déformation est présente depuis la
naissance. L’interrogatoire ne retrouve pas de cas similaires dans la famille.
L’examen clinique ne retrouve pas d’autres anomalies associées.
La clinodactylie réalise une déviation digitale dans le plan radio ulnaire. Sa
fréquence est de 3 à 5% au Japon. Elle souvent due à une déformation et un
raccourcissement de la 2ème phalange du 5ème doigt de manière bilatérale.
Familiale, son mode de transmission est autosomique à expression variable.
L’angulation est le plus souvent modérée et se fait toujours vers le côté radial.
Dans les formes modérées, il n’y a pas de traitement, la fonction étant conservée.
Dans les formes sévères, le traitement chirurgical n’est indiquer que dans les
formes fonctionnellement gênante (> 40°).
Syndrome douloureux du rebord
costal chez un patient de 45 ans
Dr A. Bouferroum, interniste
Un patient âgé de 45 ans, consulte pour un syndrome douloureux du rebord
costal droit évoluant depuis plusieurs années. Dans ses antécédents, on note
la présence d’une lithiase vésiculaire asymptomatique et un traumatisme
thoracique ancien secondaire à une chute de sa propre hauteur. Il est candidat
à une cholécystectomie pour le même syndrome douloureux.
Il s’agit de douleurs permanentes du rebord costal droit aggravées par les
mouvements du thorax, la position penchée en avant, le bâillement et
l’éternuement. Il n’y a pas de troubles digestifs, de fièvre ou d’altération de
l’état général.
L’échographie retrouve une vésicule biliaire de taille normale, à parois non
épaissies, lithiasique. La voie biliaire principale est de calibre normal. Les
autres organes intra-abdominaux sont normaux.
La palpation du rebord costal avec la manœuvre du crochetage est
exquisément douloureuse (voir la photo). La radiographie du thorax est
normale. Le scanner n’a pas été fait.
Quel est le diagnostic le plus
probable ?
Syndrome de Cyriax
(Slipping Rib Syndrome)
Il s’agit d’une subluxation d’un des cartilages situés à l’extrémité antérieure de la
8e, de la 9e, ou de la 10e côte. L’atteinte est unilatérale, le plus souvent droite,
secondaire à un traumatisme tantôt direct, violent (coup de poing) ou modéré et
oublié (appui), tantôt indirect (efforts musculaires répétés, accès de toux).
L’extrémité chondrale luxée bascule en arrière, pinçant le nerf intercostal qui
chemine sous la côte sus-jacente. La douleur est basithoracique antérieure, le
plus souvent latéralisée à droite, à irradiation abdominale ou en hémi-ceinture
postérieure, vive et brutale, de courte durée, mais répétée, déclenchée ou
aggravée par les mouvements du tronc, la toux, l’inspiration profonde, et calmée
par le décubitus controlatéral. À l’examen, une douleur élective est déclenchée
lors de la palpation du rebord costal correspondant au cartilage lésé. La
manœuvre du crochetage costal (poser les doigts en dessous du rebord costal
puis tirer vers le haut) provoque l’irradiation douloureuse par compression du
nerf intercostal.
Diagnostic différentiel : Éliminer en premier lieu une fracture costale par une
radiographie du gril costal ; puis des atteintes viscérales digestives de
voisinage (colique hépatique, pathologie ulcéreuse, colopathie) ; ensuite
d’autres affections pariétales comme un syndrome de Tietze, inflammation
douloureuse des articulations chondro-costales (mais douleur plus haut
située) ou une xiphodynie (reproduite par pression sur l’appendice xiphoïde).
UN TRAITEMENT SIMPLE ET EFFICACE
Dr A. Bouferroum, interniste
Une femme de 70 ans, diabétique et hypertendue, consulte pour une
dorsalgie évoluant depuis 20 jours.
Une radiographie du rachis dorsal (face et profil) est alors réalisée.
Quel est votre diagnostic et quel est le bilan minimum à réaliser ?
Ostéoporose vertébrale avec
fracture tassement de D9
Bilan biologique minimum
Il doit comprendre une numération sanguine et plaquettaire, une vitesse de
sédimentation, une CRP, une créatininémie, le taux de phosphatases
alcalines, la calcémie, les taux de phosphore dans le sang et dans les urines,
une électrophorèse des protéines sériques et une protéinurie des 24 heures,
ainsi qu’un dosage de la TSH s’il existe des arguments cliniques ou des
antécédents personnels permettant d’évoquer une pathologie thyroïdienne
associée.
Si ce bilan se révèle normal, il faut rechercher un facteur de risque à la
survenue du tassement et retenir l’ostéoporose primitive comme responsable
de la fracture.
S’il est anormal, différents diagnostics peuvent être évoqués comme une
ostéoporose secondaire, une ostéomalacie, un myélome ou un cancer. Il faut
alors avoir recours à un examen biologique plus complet.
Dorsalgies chez une patiente
de 15 ans
Dr Bouferroum, interniste
Une patiente de 15 ans, sans antécédents particuliers, consulte pour des
dorsalgies modérées évoluant depuis plus d’une année dans un contexte
apyrétique et de bon état général.
L’examen physique retrouve une discrète cyphose dorsale.
Ailleurs, l’examen est sans particularités.
La radiographie du rachis dorsal retrouve l’aspect suivant :
Quel est votre diagnostic ?
Maladie de Scheuermann
ou dystrophie vertébrale de
croissance
Souvent totalement asymptomatique, la déformation de Scheuermann est
découverte de manière fortuite sur un cliché de thorax de profil. Chez d'autres
enfants, notamment autour de la puberté, on note une posture anormale, des
dorsalgies qui s'aggravent à l'exercice physique, une discrète contracture des
paravertébraux, une déformation en cyphose plus ou moins associée à une
scoliose modérée. La déformation prédomine sur la région dorsale
(75 % des patients) mais peut être aussi dorso-lombaire ou, plus rarement
lombaire pure.
Au début la déformation se corrige facilement mais elle va se fixer
progressivement. La gibbosité angulaire est très rare dans la maladie de
Scheuermann et les manifestations neurologiques exceptionnelles, liées parfois
à une hernie discale postérieure.
Souvent totalement asymptomatique, la
déformation de Scheuermann est découverte de
.manière fortuite sur un cliché de thorax de profil
Aspects radiologiques
Cliniquement :
Pseudo-tableau d'ongle incarné avec gêne au chassage et des ulcérations
récidivantes à répétition.
Diagnostic :
Rx orteil : exostose avec une base d'implantation plus ou moins large de même
tonalité osseuse que la phalangette.
Diagnostic différentiel :
Ongle incarné, granulome pyogénique, carcinome du lit unguéal, mélanome
sous-unguéal.
Il faut faire la différence avec un
ongle incarné et penser à faire
une radiographie.
Douleur inguinale avec boiterie
chez un enfant de 14 ans
Dr A.Bouferroum, interniste
Hocine, âgé de 14 ans, consulte pour une douleur inguinale droite avec boiterie
évoluant depuis plusieurs mois. Ces symptômes ont été précédés de gonalgie
droite pendant plusieurs semaines.
C’est le parcours du combattant pour lui et pour son père, car pas moins de cinq
consultations ont faites sans qu’on arrive à trouver le bon le diagnostic.
L’enfant est en bon état général et est apyrétique.
L’examen clinique retrouve une limitation modérée des mouvements de la
hanche.
Biologiquement :
Une CRP < 6, une VS à 10 et une FNS normale.
Voici sa radio du bassin :
Quel est votre diagnostic ?
Epiphysiolyse
L'épiphysiolyse fémorale supérieure correspond au glissement aigu ou progressif
du noyau épiphysaire fémoral supérieur sur la métaphyse, à travers le cartilage
de conjugaison cervico-céphalique pathologique. Il s'agit de l'une des pathologies
les plus fréquentes de la hanche de l'adolescent ou de l'enfant, survenant
essentiellement en période prépubertaire. Elle survient typiquement chez un
garçon en surcharge pondérale, avec un squelette immature. Un terrain
endocrinien est fréquemment rencontré (hypothyroïdie, panhypopituitarisme,
hypogonadisme, ostéodystrophie rénale...). Le mode évolutif est chronique
(douleurs évoluant depuis plus de trois semaines), aigu, voire aigu sur un fond
douloureux chronique. La présentation clinique peut être trompeuse, car seule la
moitié des patients se présente avec une douleur typique de hanche, un quart se
présentant uniquement avec des douleurs de genou. Les erreurs diagnostiques et
les retards au traitement sont fréquents.
La radiographie standard fait le diagnostic et doit comporter une radiographie de
bassin de face et des deux hanches de profil. En effet, les formes bilatérales sont
fréquentes, souvent à un stade de glissement différent. Le glissement typique se
fait en coxa vara et coxa retrorsa. L'incidence de profil prend ici toute sa valeur
car elle permet de détecter des formes débutantes et permettra de quantifier le
déplacement.
Le traitement de l'épiphysiolyse fémorale supérieure est chirurgical, urgent dès
le diagnostic posé. Les indications dépendent du degré de bascule et de la
forme évolutive, et vont de la fixation in situ par vis à des gestes de reposition
céphalique (intervention de Dunn) lorsque le cartilage de croissance est encore
ouvert ou des ostéotomies inter- ou sous-trochantériennes. La question de la
fixation de l'épiphyse controlatérale est posée devant une forme chronique à
grand déplacement ou lorsqu'il existe une endocrinopathie sous-jacente. Dans
le cas décrit, l'enfant et ses parents doivent être prévenus du risque pour la
hanche opposée et accepter une surveillance stricte.
L'évolution après traitement chirurgical des formes à déplacement minime est
le plus souvent favorable. Néanmoins, le risque d'évolution arthrogène ultérieur
n'est pas nul. Deux complications sont particulièrement redoutées : il s'agit de la
nécrose du noyau céphalique, le plus souvent secondaire à une technique
opératoire inadaptée (tentative de réduction brutale), et de la chondrolyse ou
coxite laminaire, le plus souvent en cas de retard au traitement.
La ligne de Kleine
Lecture comparative des clichés de face stricte et profil strict des deux hanches.
Cliché de face
– Un cliché de face peut être normal dans les discrètes bascules uniquement
postérieures.
Dr A. Bouferroum, interniste
M, âgée de 34 ans, célibataire, sans antécédents particuliers, consulte ce jour
pour une douleur de l’ongle du 3e doigt gauche évoluant par paroxysmes depuis
plus de 5 ans. Aucun diagnostic n’a été porté malgré plusieurs consultations et
tous les traitements symptomatiques (antalgiques et AINS) n’ont pas apporté la
moindre amélioration. Il n’y a pas de notion de traumatisme.
La patiente décrit cette douleur unguéale comme étant intolérable, lancinante
et irradiant au cœur. Cette douleur est le plus souvent spontanée, déclenchée
notamment par le froid ou par la pression et l’attouchement.
L’examen clinique retrouve une tache bleutée de quelques millimètres siégeant
à l’extrémité distale de l’ongle (photo, flèche noire). La percussion avec un objet
pointu déclenche une vive douleur.
La radiographie de la main est normale. L’échographie des parties molles et
l’IRM n’ont pas été réalisées.
Au terme de l’interrogatoire et de l’examen clinique, un diagnostic rare est déjà
en tête. Lequel ?
Tumeur glomique
Cette tumeur, qui siège le plus souvent sur les phalanges distales des doigts
(sous unguéal le plus souvent), se manifeste classiquement par une triade
clinique, que l’on retrouve d’ailleurs chez la quasi-totalité des patients : douleur
paroxystique, sensibilité exagérée au froid et au choc et nodule tumoral. Le pin
test (signe de Love) consiste à rechercher la zone douloureuse à l’aide d’un
instrument pointu et est caractérisé par sa grande sensibilité (100 %). Le signe
de Hildreth , très spécifique (100 %) mais moins sensible que le signe de Love
(71 %) , consiste en la diminution ou la disparition des phénomènes algiques
après réalisation d’une ischémie digitale d’une minute.
L’échographie et l’IRM apportent la confirmation diagnostique. Le traitement
est chirurgical.
Douleurs de l’épaule chez
une patiente de 45 ans
Dr A. Bouferroum, interniste
S, âgée de 45 ans, mariée, mère de 4 enfants, diabétique de type 2, consulte
pour une douleur de l’épaule droite évoluant depuis environ trois mois. Cette
douleur de type mécanique, la gène considérablement dans la plupart de ses
activités quotidiennes (travaux ménagers, habillage, toilette, etc.) et l’empêche
quelquefois de dormir. Elle se plaint également d’autres douleurs articulaires
(coude, genoux notamment) d’allure mécanique.
La patiente est en bon état général et est apyrétique.
L’examen de l’épaule, difficile en raison des douleur, retrouve une mobilité
active et passive limitée.
La VS est à 18 à la 1e heure et la CRP < 6 mg/l. Le facteur rhumatoïde est négatif
La FNS est normale de même que l’acide urique qui est à 35 mg/l.
La radiographie de l’épaule retrouve une grosse calcification se projetant au
niveau du tendon du sus-épineux.
D’autres calcifications sont visibles, notamment au niveau du bassin et du genou.
Calcification
Calcifications
Calcification
Calcification
Calcification
Calcifications
Quel est votre diagnostic ?
Maladie des calcifications
tendineuses multiples
Rhumatisme apatitique ou
maladie des calcifications
tendineuses multiples
Il est dû à des dépôts de cristaux d’apatite, essentiellement dans des structures
périarticulaires : tendons et bourses séreuses. Les dépôts, qui peuvent être
multiples (on parle alors de maladie des calcifications tendineuses multiples)
siègent surtout à l’épaule (tendon du sus épineux) et à la hanche région
trochantérienne ou para acétabulaire) peuvent être asymptomatiques, de
découverte radiologique, en particulier à l’épaule, ou causer une inflammation
aiguë, ou, plus rarement, chronique. Plus exceptionnelles sont les érosions
osseuses au voisinage des calcifications et les arthrites aiguës, de diagnostic
difficile car les cristaux sont trop petits pour être vus à l’examen du liquide
articulaire en microscopie optique.
Le diagnostic de calcifications apatitiques se fait habituellement sur des
radiographies standards.
Le traitement des accès aigus inclus le repos articulaire, le glaçage, la prise
d’antalgiques ou d’AINS associés le plus souvent à courte corticothérapie orale.
Parfois, une injection locale d’un dérivé cortisonique est préconisée.
L’ablation de la calcification se discute en cas de douleurs chroniques ou d’accès
aigus répétés.
Conclusion
Dr A. Bouferroum, interniste
Rachid, âgé de 22 ans, consulte pour une toux sèche d’allure allergique
évoluant depuis quelques jours. L’examen clinique est sans anomalies notables
en dehors de quelques stries linéaires, symétriques et horizontales de couleur
chair disposées le long du dos, principalement dans la région lombaire. Ces
lésions asymptomatiques et isolées existent depuis plusieurs années et ne
semblent pas gêner le patient. Il n’y a pas de notion de traumatisme ni de cas
similaires dans la famille.
L’élastose linéaire focale est une dermatose élastosique (l’élastose est une
dégénérescence des fibres élastiques) très rare décrite en 1989 par Burket et al.
Cliniquement, elle se présente sous forme de lignes ou stries palpables jaunâtres
qui s’étendent progressivement le long du bas du dos.
Elle est plus fréquente chez l’homme que chez la femme.
Toutes les tranches d’âge peuvent être touchées (de 7 à 89 ans).
Il n’y a pas de prédilection pour la race ou l’ethnie.
Habituellement asymptomatiques et de diagnostic fortuit comme dans ce cas.
Elle atteint de préférence la région lombaire, mais d’autres localisations sont
possibles (tronc, membres inférieurs, visage).
Le diagnostic est clinique devant l’aspect et la distribution des lésions. La biopsie
cutanée quand elle faite retrouve une augmentation focale des fibres élastiques
anormales au niveau de derme.
La cause est inconnue.
Il n’existe aucun traitement efficace contre cette dermatose rare.
Erythème pigmenté fixe secondaire au
sulfaméthoxazole-triméthoprime chez un
patient de 40 ans
Dr A.Bouferroum, interniste
Nabil, âgé de 40 ans, aux antécédents de prostatite chronique, consulte pour
une lésion dermatologique faite d’un plaque rouge brunâtre légèrement
prurigineuse d’environ 4 cm dans son plus grand diamètre et siégeant au niveau
du flanc gauche. Cette lésion est apparue il y a environ deux semaines, 24
heures après la prise du sulfaméthoxazole-triméthoprime pour une infection
urinaire non authentifiée et que le patient et son médecin traitant ont attribuée
à un eczéma de contact du au port serré de la ceinture. L’interrogatoire poussée
retrouve la notion d’une lésion similaire survenue une année auparavant et
traitée comme une mycose, là aussi survenue après traitement d’une infection
urinaire et qui a disparu seulement quelques semaines après l’application d’une
crème antimycosique.
L’érythème pigmenté fixe a un aspect clinique caractéristique. Il s’agit d’une ou de
plusieurs macules érythémateuses, devenant violacées ou brunes. Elles sont
arrondies ou ovalaires, atteignant quelques centimètres de diamètre, pouvant
siéger en n’importe quel point du tégument et des muqueuses. Les lésions
subissent une évolution cyclique. Lors des poussées aiguës, une composante
érythémateuse franche et des bulles précédent ou s’associent à
l’hyperpigmentation. Les lésions sont alors souvent le siège d’un prurit ou de
sensations de brûlure. L’évolution est favorable en quelques jours, avec apparition
ou aggravation de la pigmentation résiduelle. De manière caractéristique, les
poussées récidivent au même endroit. A chaque récidive, de nouvelles lésions
peuvent apparaître. L’érythème pigmenté fixe est typiquement d’origine
médicamenteuse.
Il s’agit d’une maladie de mécanisme immuno-allergique et les récidives
correspondent à la réexposition au médicament en cause. Les principaux
médicaments inducteurs sont les antalgiques (pyrazolés, paracétamol, aspirine),
des antibiotiques (sulfamides, cyclines), des anti-épileptiques (phénytoïne,
barbituriques, carbamazépine) et des AINS. Le délai d’apparition entre la prise du
médicament et l’apparition des lésions est de l’ordre de quelques heures, sans
dépasser 48 heures lorsqu’il y a déjà eu un épisode identique auparavant. Il n’y a
pas de traitement spécifique de la maladie en dehors de l’exclusion du
médicament en cause. Une fois le médicament identifié, un certificat devrait être
remis au patient indiquant l’existence d’un érythème pigmenté fixe et la
responsabilité du médicament imputé.
Fatigabilité et tendance
dépressive chez un patient de
26 ans
Dr A.Bouferroum, interniste
Ahcène, 26 ans, ramené par sa sœur, consulte pour fatigabilité évoluant depuis
quelques mois. Sa sœur dit qu’il est depuis quelques temps d’humeur dépressive.
Il se désintéresse de tout. Deux consultations, l’une chez le rhumatologue pour
douleurs musculaires et l’autre chez un psychiatre n’ont pas arrangé les choses.
L’examen retrouve effectivement un patient indifférent, au visage bouffi, au
regard fixe, répondant aux questions par monosyllabes.
Il est pâle, mais ses joues et ses lèvres, par ailleurs épaisses, sont d’une teinte
rose cyanosée (fig.1)
Les paumes ont un aspect jaune cireux (fig.2)
L’examen de la bouche retrouve une grosse langue (fig. 3)
Ailleurs, l’examen est sans anomalies notables.
Bilan hormonal thyroïdien :
Dr A. Bouferroum, interniste
Samir, âgé de 13 ans, consulte une rhinopharyngite aiguë d’allure grippale.
L’examen dermatologique retrouve un chapelet de plaques verruqueuses de
couleur brun noir au niveau de l’hémithorax gauche disposées selon la ligne de
Blaschko. Cette lésion dermatologique isolée existe depuis la naissance.
Hamartome épidermique
linéaire
Hamartome épidermique
Dr A.Bouferroum, interniste
Farid, âgé de 45 ans, consulte pour des lombalgies d’allure mécanique
évoluant depuis une dizaine de jours.
L’examen clinique retrouve des papules verruqueuses millimétriques, de
couleur brunâtre, disposées en bande linéaire le long de la paroi thoracique
latérale droite. Cette anomalie existe depuis la naissance. Cliniquement, on
ne retrouve pas d’autres anomalies associées. Sa fille, âgée de 10 ans, est
porteuse de la même anomalie.
Hamartome épidermique
Dr A.Bouferroum, interniste
Samia, âgée de 40 ans, originaire et demeurant à El-Milia (Jijel) consulte ce jour
pour des nodules inflammatoires de la région axillaire droite évoluant depuis
quelques jours
Ses antécédents sont sans particularités en dehors d’une cicatrice d’un ancien
furoncle au niveau de la nuque (photo) développé alors qu’elle avait 20 ans.
La patiente est apyrétique et dans un état général satisfaisant. Toutes les aires
ganglionnaires sont libres.
L’examen clinique retrouve plusieurs nodules rouges, inflammatoires, profonds,
douloureux spontanément et la palpation (photo). Il n’y a pas de nécrose
centrale ni de fistulisation. On retrouve les mêmes lésions au niveau du pli
inguinal droit.
Le diagnostic de maladie de Verneuil est évoqué devant la présence de
nodules inflammatoires profonds et douloureux, le siège (axillaire et inguinal)
et la notion d’une poussée antérieure (cicatrice au niveau de la nuque).
Le traitement s’est limité à la prescription d’antalgiques (paracétamol) et
d’antibiotiques (amoxicilline plus acide clavulanique à la dose de 3 grammes
par jour).
My take home message
Dr A. Bouferroum, interniste
Nadia, âgée de 40 ans, originaire et demeurant à Sidi-Abdelaziz (wilaya de Jijel),
vivant à la campagne et habituée aux travaux des champs, consulte pour des
taches achromiques évoluant depuis plus de trois années. Ces macules
blanches de quelques millimètres de diamètre, arrondies, sont en nombre
illimité et siègent au niveau des jambes de manière symétrique (photo A et B).
Elles sont légèrement prurigineuses. On retrouve les mêmes lésions au niveau
des avant-bras, mais en nombre limité (photo C).
L’hypomélanose idiopathique en gouttes est une affection dermatologique
bénigne qui touche surtout les sujets de phototype foncé. Elle se présente sous
la forme de macules blanches, de petite taille, localisées le plus souvent sur les
zones photoexposées des membres inférieurs de sujets s’exposant beaucoup au
soleil. Les lésions sont lisses, ni atrophiques, ni squameuses. Sur le plan
histopathologique (qui n’est pas nécessaire pour le diagnostic), on voit une
hyperkératose orthokératosique aérée, une perte du dessin papillaire habituel
et une diminution en pigment mélanique des couches basales et suprabasales.
Le nombre de mélanocytes est diminué, mais les mélanocytes ne sont jamais
absents.
Le traitement est avant tout préventif: éviter l’exposition solaire ou utiliser des
écrans solaires dans le cas d’une exposition nécessaire.
À titre curatif, il est possible d’effectuer une application de trétinoïde en crème
(l’efficacité sur la repigmention reste aléatoire), ou une cryothérapie légère,
voire une dermabrasion superficielle. Quoi qu’il en soit, l’hypomélanose
n’entraîne qu’un préjudice esthétique; en conséquence, son traitement se doit
d’être facultatif.
Hypothyroïdie révélée par un
syndrome du canal carpien
Docteur Abdelhamid Bouferroum, interniste
Un patient de 45 ans, consulte pour des paresthésies des deux mains évoluant
depuis plus d’une année. L’examen clinique retrouve un œdème du visage et
un teint cireux.
L’examen neurologique est en faveur d’un syndrome du canal carpien bilatéral.
Le bilan standard ne révèle qu’une hypercholestérolémie à 3.5 g/L
Quel est votre diagnostic ?
Hypothyroïdie
Message
Dr A. Bouferroum, internsite
Une fille de 14 ans, consulte pour l’apparition au niveau de la face dorsale des
IPP des 3e et 4e doigts des plaques indolores, bien délimitées, mobiles, indolores,
légèrement hyperkératosiques. Les plaques se sont développées sur plusieurs
années. Les pieds sont épargnés. Ces lésions, aussi connues sous le nom de
hélodermie ou coussinets de Garrod, représentent un type de fibrome bénin qui
survient typiquement au niveau des petites articulations des mains et des pieds.
Ces lésions sont liées à la friction répétitive ou à la pression, comme on en voit
au cours du mâchement habituel ou du suçage des doigts (le cas de cette
patiente), à des activités professionnelles ou sportives répétitives (par exemple,
la boxe et le surfing) et à la boulimie avec vomissements auto-induits.
L'hélodermie est aussi associée à un certain nombre de maladies fibrosantes,
comme la maladie de Dupuytren, le syndrome de Ledderhose, la maladie de la
Peyronie, le syndrome de Bart-Pumphrey dominant autosomique (surdité
sensorielle avec leuconychie) et à d'autres conditions. Comme dans le cas
présent, l' hélodermie observée chez l'enfant est souvent idiopathique. La
patiente et sa maman ont été rassurées quant à la nature bénigne de cette
affection et aucun traitement n'a été prescrit.
Knuckle pads (also known as "Heloderma", meaning similar to the skin of
the Gila monster lizard for which it is named) are circumscribed, keratotic,
fibrous growths over the dorsa of the interphalangeal joints. Knuckle pads
are well-defined, round, plaque-like, fibrous thickening that may develop at
any age, and grow to be 10 to 15mm in diameter in the course of a few
weeks or months, then persist permanently. Knuckle pads are sometimes
associated with Dupuytren's contracture and camptodactyly, and
histologically, the lesions are fibromas.
Kyste mucoïde des doigts chez une patiente de 62 ans
Dr A.Bouferroum, interniste
Une fille de 17 ans, sans antécédents, consulte pour des taches blanches des
ongles des deux mains. Ces taches évoluent pas poussées depuis plus d’une
année, sans facteur déclenchant connu, traumatique, médicamenteux ou
autre. L’examen clinique général et dermatologique est par ailleurs normal.
Leuconychie ponctuée
Taches de 1 à 3 mm d’évolution capricieuse, susceptibles de disparaître avant
d’atteindre l’extrémité de l’ongle. Elles sont habituellement le résultat d’un
traumatisme mineur répétitif sur un terrain prédisposé (enfance). Elles sont
rarement l’expression d’une maladie grave, comme la cirrhose du foie, les états
hypoalbuminémiques, une néphropathie chronique (urémie) et le cas
d’empoisonnement aux métaux lourds, comme l’arsenic.
Lichen plan chez une diabétique de 35 ans
Dr A.Bouferroum, interniste
Houria, âgée de 35 ans, mariée depuis plus de 6 ans, sans enfants, diabétique
de type 1, mal équilibrée, consulte pour une éruption papuleuse et
prurigineuse évoluant depuis plus de trois mois. Elle n’a pas d’antécédents
médicaux en dehors de son diabète. L’interrogatoire ne retrouve pas la notion
de prise médicamenteuse avant le début des symptômes. L’examen physique
retrouve de multiples papules de quelques millimètres de diabète, de couleur
rose chair, brillantes, de forme ploygonale ou arrondie, bien limitées. On
retrouve les mêmes lésions au niveau des pieds, des avant-bras et du tronc. Le
visage est épargné et les muqueuses sont indemnes.
Un traitement local à base de corticoïdes a été prescrit. La corticothérapie par
voie générale a été différée en raison de l’existence d’un diabète, qui plus est
déséquilibré, et du caractère supportable du prurit.
Lichen plan et diabète
Dr A. Bouferroum
La lipomatose multiple familiale est une affection très rare (0.002%) à
transmission surtout autosomique dominante à pénétrance variable.
Les lipomes apparaissent vers 20 à 30 ans, rarement dans l’enfance,
prédominance masculine (H/F = 2). Multiples petits lipomes encapsulés < 5 cm
(de quelques éléments à une centaine), nodules, recouverts d’une peau normale,
non adhérentes en surface, ni en profondeur, bien limitées, en règle indolores à
la palpation, de répartition grossièrement symétrique avec atteinte du tiers
inférieur des bras, région antébrachiale, sans dépasser le poignet.
Au niveau des membres inférieurs, la racine des cuisses est la localisation de
prédilection.
Sur le tronc, ils siègent à la base du thorax, sur l’abdomen et la région lombaire.
Le visage, les extrémités, le cou et la région dorsale supérieure sont
habituellement respectés.
La LMF est une affection bénigne avec apparition progressive de lipomes au
cours de l’âge adulte. L’évolution vers l’ulcération, la nécrose, la calcification, est
très rare.
D’exceptionnelles dégénérescences liposarcomateuses sont signalées, de même
que des régressions spontanées. L’association à des lipomes viscéraux est
exceptionnelle. Le traitement est le même que celui des lipomes solitaires.
Luette bifide chez un patient de
65 ans
Dr A.Bouferroum, interniste
Un patient de 65 ans consulte pour des lombalgies chroniques d’allure
mécanique. L’examen de la cavité buccale retrouve une luette bifide.
La bifidité de la luette est une embryopathie précoce de type fissuraire atteignant
la luette appendue en arrière du voile du palais. La prévalence n'est pas connue.
La fente de la luette est médiane. Les formes cliniques vont de la simple encoche
postérieure de la luette à la duplication compète de celle-ci. La luette bifide n'a
aucune répercussion clinique. Cette embryopathie apparaît précocement entre la
7ème et la 12ème semaine de grossesse suite à un défaut de fusion des processus
palatins, fusion qui s'effectue normalement d'avant en arrière pour constituer la
voûte palatine, le voile du palais puis la luette. Des facteurs génétiques,
environnementaux et toxiques peuvent être en cause. Bien que la luette bifide soit
le plus souvent isolée, elle peut être rencontrée dans des formes syndromiques.
De découverte le plus souvent fortuite, il est impératif d'éliminer une association
avec une fente sous-muqueuse vélaire. La fente sous-muqueuse vélaire est une
forme particulière de fente palatine avec fente musculaire recouverte par un plan
muqueux nasal et oral. Lorsque la luette bifide est isolée, il n'y a pas de
répercussion clinique mais elle doit être considérée comme un équivalent
génétique dans une famille. Dans les formes isolées et après avoir éliminé une
association avec une fente sous-muqueuse, il n'y a aucune prise en charge
thérapeutique compte tenu de l'absence de manifestations cliniques.
Gros nez rouge chez un
patient de 77 ans
Dr A. Bouferroum, interniste
? Quel est votre diagnostic
Rhinophyma
La rosacée est une dermatose bénigne fréquente puisqu'elle représente de 2 à 3
% des consultations dermatologiques. Elle est plus fréquente chez la femme.
Elle a longtemps été confondue avec l'acné car elle atteint aussi le visage, mais,
contrairement à l'acné, il n'y a jamais de signe de rétention sébacée, en
particulier de comédons, dans la rosacée.
Cliniquement, elle est caractérisée par une localisation médio-faciale composée
d'une association de télangiectasies et de pustules. Elle peut s'accompagner de
bouffées vasomotrices. Le cas clinique présenté ici est particulièrement profus et,
bien souvent, les lésions sont plus rares.
La présence de quelques pustules sur un fond télangiectasique sans comédons
suffit à porter le diagnostic. Traiter à ce stade plus précoce permet d'éviter une
évolution inéluctable vers l'aggravation.
A un stade très évolué, la rosacée peut être responsable d'un rhinophyma très
inesthétique et de traitement difficile.
Dr A. Bouferroumn interniste
La notalgie paresthésique est une affection neuro-cutanée caractérisée par des
sensations anormales dans une région bien définie du dos. Ces sensations sont
des paresthésies, recouvrant un vaste spectre allant du prurit à la vraie
douleur, en passant par des picotements. L’examen cutané est normal. De la
même manière, on définit la cruralgie, la lombalgie ou la brachialgie
paresthésique. Il s’agit donc d’une neuropathie sensorielle. L’innervation
dermique est augmentée. Un lien avec une compression des racines nerveuses
rachidiennes est souvent évoqué. La notalgie paresthésique est parfois
associée au syndrome de Sipple (neuro-endocrinopathie multiple) et peut donc
avoir un caractère familial. Les rapports entre la notalgie paresthésique et
l’amyloïdose maculeuse sont discutés. L’amyloïdose cutanée correspond à une
plaque limitée pigmentée et prurigineuse. Pour certains, les deux maladies
sont parfois associées alors que, pour d’autres, la notalgie paresthésique est
l’une des étiologies de l’amyloïdose.
Le traitement de première intention de la notalgie paresthésique est la capsaïcine
topique. La capsaïcine inhibe la libération de neuropeptides par les fibres
nerveuses dermiques en se liant au récepteur TRPV1. Actuellement, ce
médicament n’est pas commercialisé en France mais l’est dans de nombreux pays.
Une préparation magistrale est possible (teinture de capsicum 12,5 g et vaseline
37,5 g ; à conserver au réfrégirateur) et doit être appliquée deux fois par jour
pendant 2 mois. Il faut prévenir le malade de la survenue fréquente de sensations
de brûlure légère en début de traitement. En cas de récidive, il ne faut pas hésiter
à reprendre les applications. D’autres traitements topiques par anesthésiques
locaux (crème Emla®) peuvent être utilisés. Par voie orale, on peut utiliser les
antidépresseurs tricycliques tels que l’amitriptyline à la dose de 50 mg/j au
minimum. Les antihistaminiques sont peu efficaces. Le traitement le plus efficace
semble finalement être représenté par la gabapentine ou la prégabaline. La
physiothérapie (ultrasons) est souvent utilisée. Le bloc anesthésique
paravertébral ou la stimulation électrique nerveuse trans-cutanée peuvent être
tentés en dernier recours.
Syndactylie de type 1 chez un patient de 47 ans
Dr A.Bouferroum, interniste
Amar, âgé de 47 ans, consulte pour des douleurs cervicales d’allure mécaniques.
L’examen physique retrouve une malformation des 2 pieds faite de palmures unissant les 2 e
et 3e orteils des 2 pieds. Cette anomalie existe depuis la naissance. Un oncle paternel est
porteur de la même anomalie.
La syndactylie de type 1 (SD1), également nommée zygodactylie dans le passé, est une
malformation des extrémités caractérisée par une fusion complète ou partielle des 3ème
et 4ème doigts et/ou des 2ème et 3ème orteils. L'incidence annuelle est estimée à 2-
3/10 000 nouveaux-nés. Les autres doigts peuvent parfois être atteints. Le phénotype est
très variable entre les individus d'une même famille et entre les familles affectées :
parfois, seules les mains sont affectées et parfois seuls les pieds le sont. La fusion des
doigts peut être associée à une fusion osseuse des phalanges distales. Le gène impliqué
dans la SD1 est localisé au niveau de la région 2q34-q36. La SD1 est héréditaire et se
transmet selon le mode autosomique dominant.
Mélanonychie longitudinale du pouce chez une
patiente de 50 ans
Dr A.Bouferroum, interniste
Une patiente de 50 ans consulte ce jour pour une douleur de l’épaule droite
d’allure mécanique faisant une évoquer une tendinite du sus-épineux.
L’examen général découvre une mélanonychie du pouce droit. Cette
mélanonychie évolue depuis plus de 4 ans et elle serait, selon la patiente,
apparue suite à l’application de l’huile de cade (Katran ou Guetrane) pour
traiter une infection mycosique de l’ongle qui existe toujours d'ailleurs. La
patiente croit fortement que cette coloration du pouce est due à l’huile de
cade. On ne retrouve pas de caractère évolutif de cette lésion. Les autres
ongles ne sont pas atteints. L’examen général est par ailleurs sans anomalies
notables.
La patiente a été confiée au dermatologue afin d’éliminer un éventuel
mélanome unguéal.
Mélanonychie
Il s’agit d’une coloration brun-noire de l’ongle sous la forme d’une bande noire
verticale qui doit faire redouter le mélanome unguéal. Le caractère
polydactylique est rassurant.
Les mélanonychies longitudinales sont physiologiques chez les sujets Noirs, elles
peuvent être secondaires à un lichen unguéal, à des traumatismes répétés
(friction contre la chaussure), à une onychomycose, à certaines affections
systémiques (VIH, maladie d’Addison…) ou à certains médicaments
(hydroxyurée, cytotoxiques, cyclines…).
En cas de mélanonychie longitudinale unique chez un sujet de race blanche,
l’atteinte monodactylique, l’âge autour de la cinquantaine, l’atteinte du pouce,
de l’index ou du gros orteil, l’élargissement rapide de la mélanonychie, les
contours flous, le caractère hétérochrome, le débordement de la pigmentation
sur le repli dorsal ou les replis latéraux (signe de Hutchinson), la destruction
partielle de la tablette et un aspect inquiétant en dermoscopie sont suspects de
mélanome et imposent la biopsie-exérèse.
Mélanose de Becker chez un patient de 37 ans