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Volume 6, N°1, pp 29 - 35

Régulation du Trafic aux Intersections: Prise en


Compte des Véhicules Prioritaires
Jia W U, Abdeljalil A BBAS -T URKI et Abdellah E L M OUDNI

Laboratoire Systéme et Transports


Université de Technologie de Belfort-Montbéliard
90010 Belfort Cedex, France

{jia.wu, abdeljalil.abbas-turki, abdellah.el-moudni} @utbm.fr

Résumé— TRANSYT [1], SCOOT [2],PRODYN [3],OPAC [4],SCAT [5]


Dans cet article, nous proposons une nouvelle méthode pour gérer le sont généralement basées sur l’estimation de la file d’attente
trafic dans une intersection simplifiée. Nous considérons l’intersection
comme étant une ressource partagée entre les véhicules des deux rues qui
ou sur une discrétisation des états du carrefour. La mesure
se croisent. Nous prenons en compte les vitesses d’approche des véhicules du débit est la base de la régulation adaptative, ce qui sup-
et les temps nécessaires au freinage et au démarrage. Ainsi, la commande pose un traitement par estimation de variables macroscopiques.
des feux est mise en œuvre en observant chaque arrivée de véhicule d’une Ceci limite bien évidemment l’exploitation de la communica-
manière individuelle. En particulier, nous visons à traiter distinctement les
véhicules prioritaires, tels que les bus ou les ambulances, des véhicules or- tion inter-véhiculaire. D’autre part, les modèles actuellement
dinaires. Ceci nous conduit à considérer deux objectifs à la fois, à savoir, proposés des véhicules autonomes sont basés sur une segmenta-
minimiser les temps d’attentes des véhicules prioritaires et évacuer au plu tion de l’espace conflictuel en plusieurs rectangles autonomes
tôt tous les véhicules présents dans le carrefour. Enfin, cette approche peut
être adaptée à des véhicules autonomes sans la présence de feux. [6], [7]. A cause de la complexité des interactions entre les
Mots-clés—Gestion du trafic, Partage de ressources, Véhicules autonomes véhicules et l’infrastructure, les approches supposent des mou-
vements prévisibles, ce qui n’est ni réalisable ni vérifiable à
présent. En effet, l’information sur la destination du véhicule
I. I NTRODUCTION est actuellement détenue pas le conducteur et sa communication
La congestion au niveau des carrefours est souvent associée au dispositif n’est pas pour l’heure actuelle systématique.
à l’inconfort de conduite. Bien qu’effectivement la qualité de Afin de s’affranchir de la difficulté de modélisation, nous
la conduite en dépende, les inconvénients de la congestion ne avons suggéré un modèle présenté dans [8] qui peut permettre
se limitent pas seulement à cet aspect. Si l’on s’intéressait au de partager la ressource, en toute sécurité. En outre, ce modèle
trafic dans son environnement urbain, la congestion serait par permet une approche mésoscopique du trafic qui est plus fine
l’allongement des durées de parcours et par les accélérations que l’approche des files d’attente (macroscopique) et qui évite
qu’elle suscite une des causes importantes de la pollution. De des détails sur le comportement des véhicules (microscopique)
plus, une congestion mal-maîtrisée discrédite une politique ur- que nous ne possédons pas en temps réel. Ce modèle est basé sur
baine soucieuse de la qualité de l’air. les systèmes à évènements discrets et considère l’espace con-
Partant de ce constat, plusieurs travaux de recherches ont flictuel comme étant une ressource partagée. Il a servi de base
tenté d’améliorer la régulation du trafic au niveau des carrefours. aux travaux présentés dans [9], [10], [11]. Ces travaux visent
Nonobstant des progrès réalisés tels que la régulation adaptative à minimiser les temps d’évacuation des véhicules par des ap-
et l’ajout des phases escamotables et prioritaires, le problème de proches optimales et approchées.
congestion reste posé, ce qui requière de nouveaux efforts. Afin d’exploiter ce modèle dans un univers réaliste, ce papier
L’évolution actuelle des technologies de l’information et aborde la problématique de l’adaptation de la commande asso-
de la télécommunication nous offrent de nouvelles issues en ciée à la présence des véhicules prioritaires dans une intersec-
matière de régulation du trafic. A l’instar des autoroutes in- tion élémentaire. Puisque le modèle utilisé [8] permet d’étudier
telligentes où l’augmentation de leur capacité s’avère réalis- chaque arrivée de véhicule d’une manière individuelle, ce pa-
able, ce travail tente de faire profiter les carrefours urbains pier abordera la formulation du problème d’accès des véhicules
des nouvelles technologies pour ce même objectif. Il s’agit prioritaires. Plus précisément, il vise à affiner les approches
d’utiliser la communication inter-véhiculaire et la communi- présentées dans [9], [10], [11] pour traiter chaque véhicule dif-
cation véhicule-infrastructure afin d’augmenter la capacité aux féremment. Il s’agit ici de distinguer le traitement des véhicules
nœuds et d’optimiser la conduite par des consignes fournies aux prioritaires de celui des véhicules ordinaires.
conducteurs. Ceci minimisera sans doute la congestion et par Ce papier est organisé de la manière suivante. La section
conséquent réduira la pollution qui en découle. II donne la formulation du problème de régulation du trafic en
Cependant, pour aborder le problème des véhicules au- présence de véhicules prioritaire. La section III présente briève-
tonomes au niveau des carrefours, il est nécessaire d’utiliser une ment le modèle Réseau de Petri utilisé. La section IV décrit
modélisation adaptée du trafic partageant l’espace conflictuel. en détail la programmation dynamique que nous utilisons pour
Notre intention d’amélioration du trafic se heurte à la quasi- résoudre ce problème. La section V présente le processus de
absence de modèles mathématiques adaptés. En effet, d’une commande des feux. Les résultats de la simulation sont illustrés
part, les régulations adaptatives telles celles proposées dans dans la section VI.
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II. D ÉFINITION DU PROBLÈME posée améliore efficacement les performances d’une intersec-
Dans le cadre d’une intersection classique, chaque mouve- tion élémentaire. Dans la suite, nous abordons une situation plus
ment du flux de circulation observe les feux dans l’ordre suivant: compliquée. Il s’agit de considérer des véhicules avec des poids
Rouge, Vert et Jaune. Un intervalle vert est suivi par un temps différents afin de distinguer les véhicules prioritaires (comme
d’intervalle jaune indiquant que le véhicule doit s’arrêter, s’il ne les ambulances, les voitures de police ou les véhicules propres)
peut pas assurer la sécurité. On peut noter que l’ensemble des des véhicules ordinaires. Afin de privilégié les véhicules pri-
mouvements de circulation obéit à la même règle, à savoir à la oritaires, l’objectif de la commande n’est pas seulement de ré-
même succession de couleurs de feu. Cependant, dans le cadre duire le temps d’évacuation de tous les véhicules dans les rues en
de la commande des flux de circulation, le jaune n’est pas con- amont, mais aussi de minimiser le temps d’attente des véhicules
sidéré car il fait partie du temps du vert effectif. Ainsi, nous con- particuliers. Par conséquent, deux critères de performance sont
sidérons une intersection isolée biphasée avec feux contrôlables à prendre en compte, ce qui nous conduit à traiter un problème
à chaque tronçon. d’optimisation multicritère.
L’intersection est une zone où plusieurs flux partagent un es- [12] présente trois approches pour résoudre les problèmes
pace conflictuel représenté par le rectangle gris dans la Fig.1. multicritères: priori optimisation, interactive optimisation et
Cet espace n’autorise pas le passage concomitant d’au moins posteriori optimisation. Les deux dernières méthodes supposent
deux flux de circulation notés flux concurrents. Nous prenons l’interaction avec le décideur pour effectuer respectivement un
en compte un temps inter-véhiculaire minimum de p entre les choix intermédiaire et définitif. Compte tenu des contraintes
véhicules appartenant au même flux. Les accès successifs au de calculs, la méthode priori optimisation est la plus adaptée à
carrefour par deux véhicules appartenant à deux flux différents la régulation. En effet, le système de régulation doit proposer
sont séparés par un intervalle temporel s différent de p. Évidem- une seule solution en un temps court. La méthode priori opti-
ment, par mesure de sécurité et à cause des temps de freinages misation concatène deux critères f et g en une seule fonction
et d’accélération p < s. objective composite notée F . F peux être linéaire, par exem-
Dans la suite, nous nous intéressons seulement à deux flux ple, F = αf + βg où α et β sont les coefficients qui indiquent
concurrents. Chaque flux provient d’un tronçon a une seule l’importance des critères f et g. L’application de l’approche pri-
voie. L’intersection possède un système de régulation qui com- ori optimisation donne la fonction objectif ci-dessous:
munique avec l’équipement embarqué du véhicule. Lorsque X
le véhicule accède à une concurrente, l’équipement embar- min{α wj · Tj + β max Cj } (2)
qué informe le système de régulation en fonction de la vitesse 1≤j≤n

autorisée sur le temps nécessaire au véhicule pour approcher où Tj le temps d’attente du véhicule j, tel que Tj = Cj − rj
l’espace conflictuel. et wj est le poids qui lui est attribué. Les valeurs attribuées à
α et β sont laissées à la charge de l’exploitant du réseau urbain
Rue 2
qui décide en fonction de la politique admise de la gestion du
trafic. S’il préfère minimiser le somme du temps d’attente des
véhicules prioritaires, il donne une valeur plus importante à α,
à savoir α > β; et inversement, s’il accorde plus d’importance
à la fluidité du trafic en général. Ceci est valable pour les poids
111111111
000000000 des véhicules importants, à savoir wj . On donne un poids plus
000000000
111111111
000000000
111111111 grand pour les véhicules urgents. Par exemple, les ambulances
000000000
111111111
000000000
111111111
000000000
111111111 peuvent bénéficier d’un poids plus important que celui attribué
000000000
111111111
000000000
111111111 aux véhicules propres.
000000000
111111111
Rue 1
III. M ODÉLISATION DU P ROBLÈME
Nous présentons le modèle RdP (Réseau de Petri) introduit
dans [8] pour modéliser le problème d’optimisation relatif à
communication entre véhicules
et le contrôle à l’intersection
l’intersection présentée dans la Fig.1.

A. Modéle Réseau du Petri


Fig. 1. Intersection élémentaire schématisée
Ce modèle représente, d’une part,le systèmes de signalisation
et d’autre part, les mouvements des véhicules. Il est composé
Soient Cj le temps d’évacuation du véhicule j (= le temps où
de trois parties: R1, R2 et Gestion des feux. R1 et R2 décrivent
véhicule j traverse l’intersection), rj son temps d’arrivée avec
respectivement le comportement des véhicules venant des rues
1 ≤ j ≤ n, n étant le nombre de véhicules dans la zone de
1 et 2 lorsqu’ils traversent l’intersection. La partie centrale con-
contrôle.
cerne les comportements admissibles par le système en termes
Dans nos travaux précédents [9], nous avons proposé la pro-
de commande de feux.
grammation dynamique pour minimiser le temps d’évacuation
pi représente le temps minimal inter véhicule entre les
de tous les véhicules dans une intersection similaire. Il s’agit
véhicules venant de la rues i. Ce temps est estimé en fonction
formellement de calculer:
des normes de sécurité et de la géométrie de l’infrastructure. Si
un jeton est présent dans la place P1 , cela signifie qu’un véhicule
min{max Cj } (1)
provenant de la rue1 traverse l’intersection. Il en est de même
Les résultats de simulation ont montré que l’approche pro- pour la place P2 en ce qui concerne les véhicules provenant de
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la rue 2. Un jeton dans la place P1−2 indique qu’une phase de B. Formalisation du Problème
rouge intégral succède à une période de feu vert pour la rue 1 A travers le modèle RdP, nous définissons ici le problème
et inversement pour la place P2−1 . Les temporisations s1−2 et d’une manière formelle.
s2−1 de ces places tiennent compte de la durée du rouge inté- Soit ni est le nombre des véhicules présents dans la rue i à
gral. Elles incluent également la durée du feu jaune vif et le l’instant t. Le temps nécessaire pour évacuer tous les véhicules
temps d’accélération du premier véhicule de la file qui s’apprête venant de la rue i est:
à recevoir le feu vert. Soulignons enfin qu’en agissant sur les
transitions v, nous pouvons choisir de prolonger une phase ou, Ci = vi (ni ) = vi (ui (t))
au contraire, de procéder à un changement de phase. Ainsi, ce
modèle peut représenter à travers la commande sur les transi- Donc pour évacuer les véhicules des deux rues revient à
tions v toutes sortes de régulation. chercher:
La sémantique du modèle présenté dans la Fig.2 est détaillée
dans le tableau I. max(C1 , C2 ) = max(v1 (u1 (t)), v2 (u2 (t)))
= max(v1 (n1 ), v2 (n2 ))
u1 v1 P1 x1 y1
R1
p1 Minimiser la somme des temps d’attente des véhicules prior-
itaires revient à chercher:
X X
x2−1 v1−2 wj · Tj = wj · (vi (j) − ui (j))
Gestion des feux j j
s2−1 s1−2
P2−1 P1−2 où Tj = vi (j) − ui (j) est le temps d’attente d’un véhicule j
v2−1 x1−2 appartenant à la rue i:
Le système de régulation est informé sur le temps de présence
des véhicules (ui (k)), les temps inter-véhiculaires admis (pi et
R2
v2 p2 x2 y2
s) et les poids attribués aux différents termes de la fonction ob-
u2 P2
jectif (wj , α et β). Ainsi le problème est défini comme suit:
Fig. 2. Modèle RdP d’une intersection avec rouge intégral
Donnée du problème: ui (k), pi et s avec pi < s; wj , α, β
TABLE I
Objectif: Calculer vi (k) pour k ∈ [1, ni ], i ∈ [1, 2]
N OTATIONS
X
min{α wj · Tj + β max Ci } (3)
Notation Signification j

ui (t), ui (k) le nombre de véhicules venant de la rue i prêt Sous les contraintes suivants:
à traverser l’intersection jusqu’à la date t; le
temps où le kème véhicule est prêt à traverser 
vi (k) ≥ 0

l’intersection 
 vi (k) ≥ ui (k)


vi (t), vi (k) le nombre de véhicules qui ont quitté vi (k ′ + 1) − vi (k ′ ) ≥ pi , pour k ′ ∈ [1, ni − 1]
|vi (ki ) − vj (kj )| ≥ s, pour ki ∈ [1, ni ], kj ∈ [1, nj ] et

l’intersection jusqu’à la date t; le temps 


i 6= j, i, j ∈ [1, 2]

où le kème véhicule de la rue i accède à
l’intersection
IV. RÉSOLUTION DU PROBLÈME
xi (t), xi (k) le nombre de véhicules qui ont traversé
Nous proposons comme dans les travaux précédents une ap-
l’intersection jusqu’à la date t; le temps où
proche basée sur la programmation dynamique. Cette approche
le kème véhicule permet à d’autres véhicules garantit l’optimalité dans le cadre de la minimisation du temps
de la rue i passer par l’intersection
d’évacuation des véhicules [13]. Pour généraliser cette approche
pi temps de sécurité pour véhicules provenant de au problème multicritère (3), nous procédons à la définition de la
la rue i fenêtre de temps admissible. Ceci nous permet de limiter notre
espace de recherche.
si−j temps de rouge intégral succédant à une phase
de vert pour la rue i et précédant une phase de A. Programmation dynamique
vert pour la rue j
D’abord, rappelons le principe de l’algorithme programma-
vi−j la date de début de la kème phase de rouge tion dynamique. Il s’agit d’un algorithme qui décompose le
intégral succédant à une phase de vert pour la problème d’origine en sous problèmes. La solution optimale
rue i et précédant une phase de vert pour la du problème origine contient des solutions optimales aux sous
rue j problèmes. Chaque sous-problème est décomposé à son tour de
la même manière jusqu’à l’arrivée au traitement de l’ensemble
xi−j la date de fin de la kème phase de rouge inté- des sous problèmes élémentaires.
gral succédant à une phase de vert pour la rue Supposons que le problème posé est de traiter n arrivées de
i et précédant une phase de vert pour la rue j véhicules. Pour tout k ∈ [1, n] et tout tk ∈ T , F (k, tk ) désigne
le coût du problème :
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• à la kème arrivée du véhicule


• le dernier véhicule traverse l’intersection à l’instant tk G(q1 , q2 , g, t) = min {G(q1′ , q2′ , g ′ , t′ )}
′t ∈T (4)
• le coût de cette traversée est évalué à fk +α · w(g,qg ) · {t − r(g,qg ) } + β · t
Puisque le dernier véhicule traité est k, le coût F (k, tk ) peut
où qf′ = qf pour f 6= g, qg′ = qg − 1; et
être exprimé de la manière suivante:
t − p, pour g ′ = g


t ≤
F (k, tk ) = F (k − 1, tk−1 ) + fk t − s, pour g ′ 6= g

où tk−1 < tk . Ainsi, F (k, tk ) peut être décomposé en sous- La solution optimale est:
problèmes de F (k − 1, tk−1 ). De la même manière, pour ré-
min{G(n1 , n2 , 1, t1 ), G(n1 , n2 , 2, t2 )} (5)
soudre le problème F (k − 1, tk−1 ), nous avons besoin de con-
tinuer la décomposition de F (k − 1, tk−1 ) en sous-problèmes où t1 , t2 ∈ T , t1 ≥ r(1,n1 ) et t2 ≥ r(2,n2 ) .
du problème F (k − 2, tk−2 ). Cette décomposition se pour-
suit jusqu’au problème F (1, t1 ). Le problème F (1, t1 ) peut On décrémente systématiquement les valeurs de q1 et q2 dans
être facilement traité. Ensuite, en inversant le processus de dé- l’équation de récurrence (4), jusqu’à ce qu’ils atteignent les sous
composition, on obtient l’ordre de passage des véhicules pour le problèmes élémentaires avec q1 = 1 ou 0 et q2 = 0 ou 1. On les
problème F (k, tk ). appelle les états initiaux de la récursivité.
L’initialisation est nécessaire avant de commencer le proces-
A partir de ce principe, nous définissons dans ce qui suit la sus de décomposition qui s’arrête lorsqu’il ne reste qu’un seul
formulation des sous-problèmes traités. Soient les notations du véhicule sur la route.
tableau II. Soit G(q1 , q2 , g, t) le coût de la commande des feux Pour notre problème, il y a deux cas qui peuvent être con-
quand nous avons q1 véhicules dans la rue 1 et q2 véhicules dans sidérés comme initiaux: G(1, 0, 1, t1 ),G(0, 1, 2, t2 ) avec t1 ≥
la rue concurrente, sous les contraintes suivantes: r(1,1) et t2 ≥ r(2,1) . Évidement, il y a un seul élément appar-
• Le dernier véhicule qui passe l’intersection appartient à la rue tenant à chaque cas. Cela signifie que le coût de chaque sous-
g problème est déja déterminé.
• Le temps d’évacuation de ces véhicules est égal à t ∈ T . Bien Pour G(1, 0, 1, t1 ) et G(0, 1, 2, t2 ),
évidemment t est le temps mesuré lorsque le dernier véhicule
traverse l’intersection 
G(1, 0, 1, t1 ) = α · w(1,1) · (t1 − r(1,1) ) + β · t1
• t ≥ r(g,qg ) ; Sinon G(q1 , q2 , g, t) = ∞ (6)
G(0, 1, 2, t2 ) = α · w(2,1) · (t2 − r(2,1) ) + β · t2

T est la fenêtre de temps admissible pour t. Le lecteur constate que G(0, q2 , 1, t) et G(q1 , 0, 2, t) (où q1 ∈
Avant de présenter la stratégie de commande, nous utilisons [1, n1 ] et q2 ∈ [1, n2 ]) ne sont pas détaillés. En effet, ces deux
les variables et les unités présentées dans le tableau II. Pour cas ne sont pas possibles car ils comportent une contradiction.
résoudre le problème, nous avons besoins, à chaque seconde, Prenant par exemple G(1, 0, 2, t), d’une part, il indique qu’il n’y
des informations sur la situation du trafic, comme le nombre de a pas de véhicule sur la route 2 et, d’autre part, il désigne que
véhicules sur chaque route, le temps d’arrivée des véhicules et le dernier véhicule qui traverse l’intersection provient de cette
ainsi de suite. rue. De la même façon, G(0, 1, 1, t) peut être écarté car il est
impossible. Nous notons ces deux cas impossibles de la façon
TABLE II suivante:
N OTATIONS

G(0, q2 , 1, t) = ∞
(7)
variable définition G(q1 , 0, 2, t) = ∞

g l’indice de la rue, g = 1, 2 B. Définition de la fenêtre de temps T


ng le nombre de vehicule dans la rue g Dans cette partie, nous traitons du temps d’évacuation en
généralisant le lemme proposé par Baptiste [14]. L’objectif est
(g, qg ) le qg ème vehicule dans la rue g, 1 ≤ qg ≤ ng de proposer la borne inférieure tmin du temps t et la borne
r(g,qg ) le temps d’arrivée du véhicule (g, qg ) supérieure tmax du temps t pour réduire le nombre des éléments
en T .
p le temps inter-véhiculaire minimal admis pour Lemme 1. Le temps autorisé pour traverser l’intersection t
sécurité est dans l’ensemble:
w(g,qg ) le poids du véhicule (g, qg )
s l’intervalle de temps séparant les accès succes- T = {rj + µp + νs, j ∈ [1, n], µ ∈ [0, n − 1], ν ∈ [0, n − 1]}
sifs au carrefour par deux véhicules appartenant
à deux flux différents Preuve. Supposons que le dernier véhicule des véhicules
1, . . . , k traverse l’intersection au temps rj + µp + νs, où
j ∈ [1, k], µ ∈ [0, k − 1], ν ∈ [0, k − 1]. En fonction de la
Le processus de décomposition récursive est donné comme présence du véhicule suivant, nous avons seulement deux cas
suit: possible. Le véhicule suivant est prêt à traverser l’intersection
Pour chaque élément G(q1 , q2 , g, t), immédiatement après le dernier kème véhicule, ce qui est noté
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cas 1. Le cas 2 se présente quand le véhicule qui suit n’est pas Les poids des véhicules sont :
encore prêt à traverser l’intersection. 
• Cas 1: Puisque ∃j ∈ [1, k−1] et ∃µ ∈ [0, k−1], ν ∈ [0, k−1], w(1,1) = 1, w(1,2) = 3;
le dernier véhicule des véhicules 1, . . . , k traverse l’intersection w(2,1) = 3, w(2,2) = 1;
au temps rj + µp + νs . Donc, le véhicule k + 1 commence à
L’objectif de la commande des feux est:
traverser l’intersection au temps:
– si le dernier véhicule des véhicules 1, . . . , k et k + 1 appar-
tiennent à la même rue. min{G(2, 2, 1, t1), G(2, 2, 2, t2 )}
où t1 , t2 ∈ T et t1 ≥ 7, t2 ≥ 7.
rj + (µ + 1)p + νs

– sinon Le lemme 1 nous donne:


rj + µp + (ν + 1)s
• Cas 2: Le temps où k + 1 commence à traverser l’intersection T = {rj + u · p + v · s, j ∈ [1, 4], u ∈ [0, 3], s ∈ [0, 3]}
est rk+1 . = [0, 28]
Selon les deux cas, le lemme est valide pour le véhicule k + 1.
2 Les propriétés 1 et 2 nous informent:
tmin = (n1 + n2 − 2)p + s = 9
Propriété 1. La borne inférieure tmin = (n1 + n2 − 2)p + s. tmax = max{rj } + (n − 1)s = 22
Preuve. Supposons que tous les véhicules arrivent à Donc, T = [9, 22]
l’intersection en même temps 0s. Tous les véhicules peuvent Pour chaque t ∈ T , le processus de décomposition du prob-
passer l’intersection l’un après l’autre en respectant la distance lème en sous-problèmes organisées sous la form d’un arbre bi-
inter-véhiculaire p, ce qui fait (n1 + n2 − 2)p. Le nombre min- naire est montré dans la Fig. 5.
imal de changement des feux est 1, ce qui impose l’addition du La commande P optimale est représentée dans la Fig.4 avec
temps s. 2 maxCj = 12s et wj · Tj = 18.

Propriété 2. La borne supérieure tmax = max{rj } + (n1 +


n2 − 1)s Rue 1

Preuve. Supposons le premier véhicule traverse l’intersection


au temps max{rj }. Le nombre maximal de changement de feux
est n1 + n2 − 1. Donc, le dernier véhicule passe au temps: Rue 2

tmax = max{rj } + (n1 + n2 − 1)s


2 0 2 4 6 8 10 t(s)

La complexité temporelle de l’algorithme est donnée par : véhicule orinaire


théorème 1. : véhicule prioritaire

Théorème 1. La complexité temporelle de l’algorithme est


Fig. 3. Temps d’arrivée
en O(n2 max{max{rj }, n}), où n est le nombre de véhicules.
Preuve.
1
0
• Selon propriétés 1 et 2, le nombre de l’ensemble T est tmax − 0
1
0
1
0
1
tmin + 1, ce qui fait max{rj } + (n − 2) × (s − p) + 1 = 0
1
0
1
00000000000000000000000
11111111111111111111111
00000000000000000000000
11111111111111111111111 0
1
Rue 1
00000000000000000000000
11111111111111111111111 0
1
0
1
O(max{max{rj }, n}); 0
1
0
1
0
1
• le nombre de tout les problèmes G(q1 , q2 , g, t) pour un t pré- 0
1
0
1
0
1
0
1
cis [13] est O(n2 ); 00000000000
11111111111 00000000000
11111111111
0
1
0
1
Rue 2 00000000000
11111111111 00000000000
111111111110
1
00000000000
11111111111 0
1
000000000001
11111111111
• le nombre de tout les problèmes G(q1 , q2 , g, t) est: 0
0
1
0
1
O(n2 max{max{rj }, n}). 0
1
0
1
0
1
0
1
2 0
1
0
1
0
1
0
1
0 2 4 6 8 10 12 14 t(s)
C. Exemple
11111
00000
00000
11111
Nous présentons un petit exemple numérique pour illustrer 00000:
11111
00000
11111
feux rouge
l’algorithme. Les valeurs des paramètres de l’exemple sont
Fig. 4. Ordre de passage optimal
présentées ci-dessous:
Il y a 4 véhicules dans la rue. Les temps de leurs ar-
rivées sont indiqués dans la Fig.3. Chaque véhicule admet V. P ROCESSUS DE COMMANDE DES FEUX
2s d’espace inter-véhiculaire minimal (correspondant àla régle-
mentation actuelle). Dans le processus de la commande des feux, il est possi-
 ble d’utiliser l’algorithme dans IV et l’algorithme proposé dans
p = 2, s = 5; [9] qui utilise la programmation dynamique pour minimiser le
α = 0.8, β = 0.2 temps d’évacuation de tous les véhicules.
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Optimal
Cycle fixe
20 Notre methode

(2, 2, 1) (2, 2, 2)

Temps d’attent moyen [s]


15

(1, 2, 1) (1, 2, 2) (2, 1, 1) (2, 1, 2) 10

5
(0, 2, 1) (0, 2, 2) (1, 1, 1) (1, 1, 2) (2, 0, 1) (2, 0, 2)

0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5
Somme de debit [veh/s]
(0, 1, 1) (0, 1, 2) (1, 0, 1) (1, 0, 2)

Fig. 7. Temps d’attente moyen


Fig. 5. Décomposition du prolème pour t précis

Lorsqu’un nouveau véhicule arrive dans la zone du contrôle, Cycle fixe


9
l’algorithme recalcule la stratégie optimale. Premièrement, il Notre methode

Longueur de la fille d’attente moyen [veh]


faut juger si les véhicules arrivés sont des véhicules prioritaires. 8

En absence de véhicules prioritaire, on choisit l’algorithme 7


avec l’objectif min{maxCj } pour obtenir la stratégie opti- 6
male. PEn leur présence, on choisit l’algorithme avec l’objectif
5
min{ wj · Tj + maxCj } de manière à obtenir une stratégie
optimale. 4

Si aucun véhicule se présente, le processus de commande 3

continue la planification adoptée précédemment. 2

0
N 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5
nouveau véhicle? Somme de debit [veh/s]

Y Fig. 8. Longueur de la file d’attente moyen


N Y P
min{ wj · Tj
min{maxCj } véhicle prioritaire?
+maxCj }

conséquent, l’accélération, le freinage et temps de réaction du


conducteur (≈ 1s) sont détenues pour la simulation.
Commande Optimale La durée de la simulation est 4 minutes. On évalue la perfor-
mance par deux critères: le temps d’attente moyen et la longueur
moyenne de la file d’attente. Chaque point dans cette figure
représente la moyenne des valeurs de plusieurs simulations.
Fig.7 montre le temps d’attente moyen par véhicule dans les
Fig. 6. Commande du trafic aux niveau de l’intersection
deux rues. On constate que notre méthode réduit efficacement
les temps d’attente moyens. Les résultats du nombre moyen de
véhicules en attente à chaque seconde sur les deux rues sont
VI. R ÉSULTATS DE S IMULATION
montrés dans Fig.8. Lorsque le débit est inférieur à 0.3 véh/s,
Dans cette section, nous présentons les résultats de simulation les longueurs moyenne de file d’attente de deux méthodes sont
pour la commande des feux d’une intersection simple. Nous presque le même, cependant, lorsque le débit augmente, notre
utilisons VISSIM pour simuler le comportement des véhicules. méthode offre un meilleur rendement.
Les simulations sont effectuées sur un Pentium IV 2.40 Ghz.
Ces expériences prouvent que notre approche peut efficace-
Le débit de la rue 1 est λ1 véh/s (nombre de véhicules par sec-
ment réduire le temps d’attente des véhicules dans les deux rues.
onde) et celui de la rue 2 est λ2 véh/s. Ces deux débits doivent
Ainsi, notre approche permet d’évacuer les véhicules le plus tôt
satisfaire la condition suivante : 0 < λ1 + λ2 < 0.5 véh/s.
possible, ce qui est évident car le modèle est plus précis.
l’approche traditionnelle basée sur les débits [15] est comparée
à notre approche. Ces expériences prouvent que notre approche peut efficace-
Nous supposons que les arrivées des véhicules obéissent la ment réduire le temps d’attente des véhicules dans les deux rues.
distribution de Poisson. Nous appliquons le modèle de mou- Ainsi, notre approche permet d’évacuer les véhicules le plus tôt
vement véhiculaire présenté dans le modèle suivant [15]. Par plus possible, ce qui est évident car le modèle est plus précis.
e-STA copyright 2009 by see
Volume 6, N°1, pp 29 - 35

VII. C ONCLUSION
Dans ce papier nous avons étendu notre méthode de régula-
tion des carrefours à la prise en considération des véhicules pri-
oritaires. Ceci nous a mis face à deux objectifs, à savoir, réduire
le temps d’attente de ces véhicules et évacuer au plus tôt tous les
autres véhicules. Afin de répondre aux exigences du temps réel,
nous avons extrait un seul objectif. Nous avons aussi étendu
l’algorithme de commande. Les résultats de simulation mon-
trent qu’il reste intéressant de considérer les véhicules d’une
manière individuelle dans les hypothèses d’une intersection élé-
mentaire. Ces résultats encourageants nous ouvrent plusieurs
perspectives de recherche. Nous citons à titre d’exemple la
généralisation de l’approche à un carrefour complexe tel ren-
contré dans la réalité.

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