Vous êtes sur la page 1sur 12

Samedi 3 Avril 2021

Durée : 4 heures

MATHÉMATIQUES
DEVOIR SURVEILLÉ N◦6

Sujet CCINP

Si, au cours de l’épreuve, vous repérez ce qui vous semble être une erreur d’énoncé, d’une part
vous le signalez au surveillant, d’autre part vous le signalez sur votre copie et vous poursuivez la
composition en indiquant les raisons des initiatives que vous avez été amené à prendre.

L’usage de calculatrice, téléphone portable, ordinateur est interdit

AVERTISSEMENT

• Composer sur copies doubles grand carreaux uniquement.


• A la fin d’un exercice on change de page (ou de copie) obligatoirement.
• La présentation, la lisibilité, l’orthographe, la qualité de la rédaction, la clarté et la précision
des raisonnements entreront pour une part importante dans l’appréciation des copies.
• En particulier, les résultats non encadrés et non-justifiés ne seront pas pris en compte.

Tournez la page S.V.P.


Lycée de l’Essouriau DEVOIR SURVEILLÉ N◦ 6 Les Ulis

PROBLÈME 1 : ANALYSE ET PROBABILITÉS


CCP PC 2015

On propose d’étudier dans ce problème le comportement d’une certaine suite de fonctions (fn )n∈N sous
différents points de vue.
Dans la partie 1, on étudie les aspects analytiques de (fn )n∈N : convergence
P uniforme de la suite (fn )n∈N ,
propriétés d’intégrales associées à fn et modes de convergence de la série fn .
n
!
X n k 1
La partie 2 correspond à l’étude de la formule de Bernstein : lim e−n = .
n→+∞ k! 2
k=0
Cette formule, en lien avec la suite de fonctions introduites dans la partie 1, peut-être avantageusement
interprétée en terme de suite de variables aléatoires indépendantes qui suivent une loi de Poisson. Le point
de vue probabiliste permet alors d’éclairer le lien avec une intégrale intervenant en partie 1 et l’existence de
la limite envisagée dans la formule de Bernstein. Cela permet aussi d’approcher cette limite par différentes
méthodes.
Les parties 1 et 2 peuvent être traitées, en grande partie, indépendamment l’une de l’autre.

PARTIE 1 : ANALYSE
On considère la fonction f et, pour tout n ∈ N, la fonction fn , définies sur R+ par :

e−t tn
∀ t ∈ R+ , f (t) = 0, et fn (t) = .
n!

Fabien DÉLEN fdelen.maths@bbox.fr 2 PSI 2020-2021


Lycée de l’Essouriau DEVOIR SURVEILLÉ N◦ 6 Les Ulis

√  n n
1. On rappelle qu’un équivalent de n! est 2πn quand n tend vers +∞.
e
(a) étudier, pour tout n ∈ N∗ , les variations de la fonction fn sur R+ , et en déduire son maximum.
1 1
(b) Montrer que fn (n) ∼ √ 1 quand n tend vers +∞.
2π n 2
(c) Établir que la suite de fonctions (fn )n∈N converge uniformément vers f sur R+ .
Z +∞
2. (a) Déterminer l’ensemble D des valeurs de x ∈ R pour lesquelles l’intégrale généralisée e−t tx dt
0
est convergente, et vérifier que R+ ⊂ D.
Z +∞
(b) Montrer que, pour x ∈ R+ , l’intégrale (ln t)e−t tx dt est convergente.
0
Z +∞
(c) Montrer que la fonction x 7→ e−t tx dt est de classe C 1 sur R+ .
0
Z +∞
(d) Montrer que, pour tout n ∈ N, l’intégrale fn (t)dt est convergente.
0
Z +∞
(e) Montrer que, pour tout n ∈ N, fn (t)dt = 1.
0
1 +∞ −t n
Z
3. Pour x ∈ R+ et n ∈ N, on pose Hn (x) = e t dt.
n! x
Z x
(a) Montrer que, pour tout x ∈ R+ et tout n ∈ N, Hn (x) = 1 − fn (t)dt.
0
(b) établir que, pour tout n ∈ N, Hn est de classe C 1 sur R+ et donner l’expression de Hn0 .
 
(c) Calculer, pour tout n ∈ N, les limites lim Hn (x) et lim Hn (x) .
x→0 x→+∞

(d) Calculer, pour tout x ∈ R+ , la limite lim Hn (x) .
n→+∞
4. Dans la figure 1 de la page précédente, on peut visualiser certaines représentations graphiques des
fonctions de la suite (fn )n∈N , dont celle de f1 et f5 .
(a) Lesquelles des courbes Ca , Cb , Cc , Cd ou Ce de la figure 1 correspondent respectivement aux
représentations graphiques de f1 et de f5 ?
(b) Pouvez-vous faire le lien entre cette figure et certaines propriétés analysées dans les questions
précédentes ?
X
5. (a) Montrer que la série de fonctions fn converge simplement sur R+ .
X
(b) Montrer que, pour tout a ∈ R+ , la série de fonctions fn converge normalement sur le segment
[0, a].
X
(c) Montrer que la série de fonctions fn ne converge pas normalement sur R+ .

Fabien DÉLEN fdelen.maths@bbox.fr 3 PSI 2020-2021


Lycée de l’Essouriau DEVOIR SURVEILLÉ N◦ 6 Les Ulis

PARTIE 2 : PROBABILISTES
Soit (Xn )n∈N∗ une suite de variables aléatoires définies sur un même espace probabilisé (Ω, A , P) et
mutuellement indépendantes. On admet que dans ce cas, pour tout n > 2, X1 + · · · + Xn et Xn+1 sont
indépendantes.
On suppose de plus que, pour tout n ∈ N∗ , Xn suit la loi de Poisson de paramètre 1.
On rappelle que si X est une variable aléatoire définie sur (Ω, A , P) et qui suit une loi de Poisson de
λk
paramètre λ, alors X(Ω) = N et pour tout entier k ∈ N, P(X = k) = e−λ .
k!
n
X S n − n
On pose, pour tout n ∈ N∗ , Sn = Xk et Sn∗ = √ .
n
k=1
1.
(a) Montrer que Sn suit une loi de Poisson de paramètre n et en déduire son espérance et sa variance.
(b) Déterminer l’espérance et la variance de Sn∗ .
n
X nk
(c) Montrer que pour tout n ∈ N∗ , P(Sn∗ 6 0) = e −n
.
k!
k=0
2. Soient r ∈ N, I un intervalle de R et (a, b) ∈ I 2 . On rappelle que si f est une fonction de classe C r+1
sur I, alors on a :
r Z b
X (b − a)k (b − t)r
f (b) = f (k) (a) + f r+1 (t) dt.
k! a r!
k=0

Montrer que, pour tout n ∈ N∗ , on a :


n n
nk en−t tn
X Z
n
e = + dt.
k! 0 n!
k=0

3.
Z +∞
1
(a) Montrer que P(Sn∗ 6 0) = e−t tn dt = Hn (n), où Hn est définie dans la partie 1.
n! n
(b) Établir que, pour tout n ∈ N∗ ,
n+1
tn+1 nn+1
Z
P(Sn∗ 6 0) − ∗
P(Sn+1 6 0) = e−t dt − e−n .
n (n + 1)! (n + 1)!

(c) En déduire que la suite (P(Sn∗ 6 0))n∈N∗ est une suite décroissante qui converge vers une limite
` ∈ [0, 1[.
(d) Proposer une méthode numérique et une méthode probabiliste pour conjecturer la valeur de `.
Quels sont les avantages et les inconvénients respectifs de ces deux méthodes ?
4. Pour n ∈ N∗ , on note GSn la fonction génératrice de Sn . On rappelle que, pour tout t ∈ R,
+∞
X
Sn
GSn (t) = E(t ) = P(Sn = k)tk .
k=0

(a) Donner, pour tous n ∈ N∗ et t ∈ R, une expression simple de GSn (t).


∗ ∗
(b) Vérifier que, pour tous n ∈ N∗ et t ∈ R∗+ , tSn admet une espérance, notée E(tSn ), et que :

GSn (t1/

Sn
n)
E(t ) = √ .
t n
∗ 
(c) Déterminer, pour tout t ∈ R∗+ , lim E(tSn ) .
n→+∞

Fabien DÉLEN fdelen.maths@bbox.fr 4 PSI 2020-2021


Lycée de l’Essouriau DEVOIR SURVEILLÉ N◦ 6 Les Ulis

PROBLÈME 2 : ALGÈBRE
CCP PC 2015

On propose d’étudier, dans ce second problème, différents aspects des matrices à coefficients dans {−1, 1}
(matrices binaires) : inversibilité, orthogonalité des colonnes (matrices de Hadamard) et propriétés du
spectre.
Dans tous le problème, n désigne un entier naturel supérieur ou égal à 2.
On débute l’étude par des exemples en petite dimension. En dimension n, on aboutit notamment à trois
résultats sur de telles matrices :
• une matrice de Hadamard ne peut exister que si n = 2 ou si n est un multiple de 4 ;
• on peut construire une matrice binaire inversible à n’importe quel ordre n ;
• les valeurs propres des matrices binaires sont de module inférieur ou égal à n.

Notons Mn (R) l’espace vectoriel des matrices réelles carrées d’ordre n,


Mn,1 (R) l’espace vectoriel des matrices réelles à n lignes et 1 colonne,
AT la matrice transposée d’une matrice A,
In la matrice identité d’ordre n,
Sp(A) l’ensemble des valeurs propres d’une matrice carrée A.
Dans tout le problème, on munit Mn,1 (R) du produit scalaire canonique défini de la façon suivante :

∀ (X, Y ) ∈ Mn,1 (R) × Mn,1 (R), hX, Y i = X T · Y.

Pour A ∈ Mn (R) et (i, j) ∈ [[1, n]]2 , on note :


Ai,j le coefficient situé à la i-ème ligne et à la j-ème colonne de A,
Cj (A) la j-ème colonne de A et Li (A) la i-ème ligne de A.
On définit les trois ensembles suivants :
Bn = A ∈ Mn (R) | ∀ (i, j) ∈ [[1, n]]2 , Ai,j ∈ {−1, 1} ,


Gn = A ∈ Bn | A est inversible ,


Hn = A ∈ Bn | AT · A = nIn .


On admettra que le déterminant d’une matrice dont les coefficients sont des entiers relatifs
est aussi un entier relatif.

1. Donner un exemple de matrices A2 et A02 dans B2 telles que A2 ∈ H2 et A02 6∈ G2 .


 
1 −1 −1
2. Soit A3 = 1 1 −1. La matrice A3 appartient-elle à B3 ? à H3 ? à G3 ?
1 1 1
 
1 1 −1 −1
1 1 1 1 1
3. Soient A4 = 
−1 1 −1 1  et S = 2 A4 .

−1 1 1 −1
On note φ l’endomorphisme de R4 canoniquement associé à S.
(a) Montrer que A4 appartient à H4 .
(b) Montrer que φ est une symétrie et en déduire Sp(S).
(c) Montrer que A4 est diagonalisable et établir que Sp(A4 ) = {−2, 2}.
(d) Proposer une méthode pour trouver une matrice orthogonale P et une matrice diagonale D telles
que A4 = P DP −1 .
4. Vérifier que Hn ⊂ Gn ⊂ Bn et que Bn est un ensemble fini dont on donnera le cardinal.

Fabien DÉLEN fdelen.maths@bbox.fr 5 PSI 2020-2021


Lycée de l’Essouriau DEVOIR SURVEILLÉ N◦ 6 Les Ulis

5. Montrer que, pour une matrice A ∈ Bn , les propositions suivantes sont équivalentes :
(i) A ∈ Hn ;
(ii) (Cj (A))16i6n est une famille orthogonale de l’espace euclidien Mn,1 (R) ;
1
(iii) √ A est une matrice orthogonale.
n
6. Soit A ∈ Gn . On transforme A en une matrice A0 par les opérations sur les lignes de A suivantes :
∀ i ∈ [[2, n]], Li ← A1,1 · Li − Ai,1 · L1 si bien que Li (A0 ) = A1,1 · Li (A) − Ai,1 · L1 (A).
(a) Donner la relation entre det(A) et det(A0 ).
 
A1,1 A1,2 · · · A1,n
 0 
(b) Montrer que A0 =  .  avec B 0 une matrice carrée d’ordre n − 1, qui est
 
. B 0
 . 
0
inversible et donc tous les coefficients sont dans l’ensemble {−2, 0, 2}.
(c) Montrer que det(A) est un multiple de 2n−1 .
(d) On suppose, dans cette question, que A ∈ Hn et que n > 3.
Montrer que | det(A)| = nn/2 et en déduire que n est un multiple de 4.
7. Soient n ∈ N tel que n > 4 et r = n − 1. On définit la fonction τr : Rr → Rr par :

∀ (x1 , . . . , xr ) ∈ Rr , τr (x1 , . . . , xr ) = (x2 , x1 , x3 , . . . , xr ).

(a) Montrer que τr définit un automorphisme de Rr .


(b) Déterminer la matrice, notée Tr , associé à τr dans la base canonique de Rr .
 
1 1 ··· 1
0 
(c) On pose alors A =  . .
 
 .. 2Tr 
0
On transforme A en A0 par les opérations sur les lignes de A suivantes : ∀ i ∈ [[2, n]], Li ← L1 − Li
si bien que Li (A0 ) = L1 (A) − Li (A).
Montrer que A0 est un élément de Gn .
8. Donner un exemple explicite de matrice A qui soit dans G6 mais pas dans H6 .
9. Soient A ∈ Bn et λ ∈ C une valeur propre de A.
(a) Montrer qu’il existe (x1 , . . . , xn ) ∈ Cn tel que :
X n
• pour tout i ∈ [[1, n]], Ai,j xj = λxi ,
j=1
• il existe k ∈ [[1, n]] tel que : xk 6= 0 et pour tout j ∈ [[1, n]], |xj | 6 |xk |.
(b) Montrer que |λ| 6 n.
n o
(c) Montrer que : sup |λ| tel que λ ∈ Sp(A) et A ∈ Bn = n.

Fin de l’énoncé

Fabien DÉLEN fdelen.maths@bbox.fr 6 PSI 2020-2021


Samedi 3 Avril 2021

Durée : 4 heures

MATHÉMATIQUES
DEVOIR SURVEILLÉ N◦6

Sujet Centrale

Si, au cours de l’épreuve, vous repérez ce qui vous semble être une erreur d’énoncé, d’une part
vous le signalez au surveillant, d’autre part vous le signalez sur votre copie et vous poursuivez la
composition en indiquant les raisons des initiatives que vous avez été amené à prendre.

L’usage de la calculatrice est autorisé.

AVERTISSEMENT

• Composer sur copies doubles grand carreaux uniquement.


• A la fin d’un exercice on change de page (ou de copie) obligatoirement.
• La présentation, la lisibilité, l’orthographe, la qualité de la rédaction, la clarté et la précision
des raisonnements entreront pour une part importante dans l’appréciation des copies.
• En particulier, les résultats non encadrés et non-justifiés ne seront pas pris en compte.

Tournez la page S.V.P.


Lycée de l’Essouriau DEVOIR SURVEILLÉ N◦ 6 Les Ulis

Sujet Centrale PSI 2018


Notations
Si f est une fonction de classe C ∞ et p un entier naturel, on note f (p) la dérivée pème de f .
On note C[X] l’ensemble des polynômes à coefficients dans C.
Si a et b sont deux entiers naturels, [[a, b]] désigne l’ensemble des entiers compris entre a et b.
Si X est une variable aléatoire réelle discrète sur un espace probabilisé (Ω, A, P ) admettant une espérance,
celle-ci est notée E(X).

Préambule
On admet le résultat suivant :
si (up,q )(p,q)∈N2 est une famille de nombres réels telle que
X
(i) pour tout p ∈ N, la série |up,q | converge,
q≥0
 
X X+∞
(ii) la série  |up,q | converge,
p≥0 q=0
+∞
X X
alors, en notant Sp = up,q et, pour tout n entier naturel, Wn = up,q ,
q=0 (p,q)∈N2
p+q=n
X
• pour tout q ∈ N, la série up,q converge ; on note Sq0 sa somme ;
p≥0
X X X
• les séries Sp , Sq0 et Wn convergent ;
p≥0 q≥0 n≥0
+∞
X +∞
X +∞
X
• Sp = Sq0 = Wn , c’est-à-dire :
p=0 q=0 n=0
 
   
+∞
X +∞
X +∞
X +∞
X +∞
X  X 
 up,q  =  up,q  = 
 up,q 

p=0 q=0 q=0 p=0 n=0 (p,q)∈N2
p+q=n

I Moments d’une variable aléatoire


Soit X une variable aléatoire réelle discrète sur un espace probabilisé (Ω, A, P ). On suppose que X(Ω) ⊂ R+∗ .
Si p ∈ N, on dit que X admet un moment d’ordre p si la variable aléatoire X p admet une espérance. On
note alors mp (X), appelé moment d’ordre p de X, l’espérance de X p .

On remarque que m0 (X) = 1.

Q1 Justifier que ∀k ∈ [[1, n]], 0 ≤ X k ≤ 1 + X n .

Q2 En déduire que, si X admet un moment d’ordre n (n ∈ N∗ ), alors X admet des moments d’ordre
k pour tous k ∈ [[1, n − 1]].

I.A - Fonction génératrice des moments


On suppose que, pour tout entier naturel non nul n, X admet un moment d’ordre n et que la série entière
X tn
mn (X) admet un rayon de convergence RX > 0.
n!
n≥0

Fabien DÉLEN fdelen.maths@bbox.fr 8 PSI 2020-2021


Lycée de l’Essouriau DEVOIR SURVEILLÉ N◦ 6 Les Ulis

+∞
X tn
Pour tout t ∈] − RX , RX [, on note MX (t) = mn (X) . La fonction MX s’appelle la fonction géné-
n!
n=0
ratrice des moments de la variable aléatoire X.

Q3 Justifier que la connaissance de la fonction MX permet de déterminer de manière unique la suite mn (X) n∈N .

Q4 En utilisant les résultats du préambule, montrer que, pour tout t ∈] − RX , RX [, la variable aléatoire etX
admet une espérance et que MX (t) = E(etX ).

Q5 Montrer réciproquement que, s’il existe un réel R > 0 tel que, pour tout t ∈] − R, R[, la variable
aléatoire etX admet une espérance, alors l’ensemble de définition de la fonction génératrice des moments de
X contient ] − R, R[ et pour tout t ∈] − R, R[, MX (t) = E(etX ).

On suppose que X et Y sont deux variables aléatoires réelles discrètes indépendantes à valeurs strictement
positives admettant des moments de tous ordres. On note RX (respectivement RY ) le rayon de convergence
(supposé strictement positif) associé à la fonction MX (respectivement MY ).

Q6 Montrer que la variable aléatoire X + Y admet des moments de tous ordres et que

∀|t| < min(RX , RY ), MX+Y (t) = MX (t) × MY (t)

I.B - Exemples
λ est un nombre réel fixé.

I.B.1) On suppose que Z est une variable aléatoire sur (Ω, A, P ) suivant la loi de Poisson de paramètre
λ.

Q7 Montrer que Z admet des moments de tous ordres.

Q8 Calculer la fonction génératrice des moments de Z. En déduire les valeurs de m1 (Z) et m2 (Z).

I.B.2) Soit n un entier naturel non nul. Pour i ∈ [[1, n]], Xi est une variable aléatoire sur (Ω, A, P ) suivant
une loi de Bernoulli de paramètre λ/n. On suppose que X1 , X2 , . . . , Xn sont mutuellement indépendantes et
Xn
on pose Sn = Xi .
i=1
Q9 Calculer la fonction génératrice des moments de la variable aléatoire Sn .

Q10 Pour t ∈ C, calculer lim MSn (t).


n→+∞

Q11 Comparer avec les résultats de la question 8.

I.B.3) Pour n ∈ N∗ , Un est une variable aléatoire sur (Ω, A, P ) suivant la loi uniforme sur [[1, n]]. On
pose Yn = n1 Un .

Q12 Calculer la fonction génératrice des moments de la variable aléatoire Yn .

Q13 Pour t ∈ C, calculer lim MYn (t).


n→+∞

Fabien DÉLEN fdelen.maths@bbox.fr 9 PSI 2020-2021


Lycée de l’Essouriau DEVOIR SURVEILLÉ N◦ 6 Les Ulis

II. Moments d’une suite numérique


X
Si (an )n∈N est une suite réelle telle que, pour tout entier naturel p, la série np an converge absolument,
n≥0
+∞
X
on appelle moment d’ordre p de la suite (an ) le nombre np an .
n=0
Le but de cette partie est de construire une suite non nulle dont tous les moments d’ordre p (p ∈ N)
sont nuls.

II.A - étude d’une fonction


On définit la fonction ϕ : R → R par
(  
∀x ∈ ]−∞, 1[ , ϕ(x) = exp √−x
1−x (1)
∀x ∈ [1, +∞[ , ϕ(x) = 0

Q14 Montrer que ϕ est continue sur R et de classe C ∞ sur R \ {1}.

Q15 Calculer lim x→1 ϕ0 (x) et démontrer que ϕ est de classe C 1 sur R.
x<1

Q16 Montrer que, pour tout entier naturel non nul p, il existe deux polynômes Pp et Qp à coefficients
réels tels que, pour tout x ∈] − ∞, 1[,
√  
(p) Pp ( 1 − x) −x
ϕ (x) = √ exp √
Qp ( 1 − x) 1−x

Q17 En déduire lim x→1 ϕ(p) (x) pour p ∈ N∗ .


x<1

Q18 En déduire que ϕ est de classe C ∞ sur R et pour p ∈ N∗ , donner la valeur de ϕ(p) (1).

II.B - Développements en série


Q19 Démontrer, pour tout x ∈] − 1, 1[,
+∞
X (−1)q
ϕ(x) = xq (1 − x)−q/2
q!
q=0

On considère les polynômes de Hilbert



 H0 (X) = 1

n−1
1 Y X(X − 1) · · · (X − n + 1) (2)
 Hn (X) = n!
 (X − k) = pour tout n ∈ N∗
n!
k=0

Q20 Démontrer que, pour tout x ∈] − 1, 1[ et tout q ∈ N∗ , on a


+∞
X q 
(1 − x)−q/2 = Hp + p − 1 xp
2
p=0

Q21 En déduire  
+∞
X X+∞
∀x ∈] − 1, 1[, ϕ(x) = 1 +  ai,j (x)
i=0 j=0

Fabien DÉLEN fdelen.maths@bbox.fr 10 PSI 2020-2021


Lycée de l’Essouriau DEVOIR SURVEILLÉ N◦ 6 Les Ulis

où l’on a posé


(−1)i+1
 
2 i−1
∀(i, j) ∈ N , ai,j (x) = Hj + j xi+j+1
(i + 1)! 2
 
+∞ X +∞
!
X |x|
Q22 Démontrer que, pour tout x ∈] − 1, 1[,  |ai,j (x)| = exp p − 1.
i=0 j=0
1 − |x|

Q23 Utiliser les résultats admis dans le préambule pour établir l’égalité
+∞
X
∀x ∈] − 1, 1[, ϕ(x) = an xn
n=0

où 
 a0 = 1

n−1
X (−1)n−k  
n+k (3)
 an = Hk −1 pour tout n ∈ N∗
(n − k)!

2
k=0

II.C - Un prolongement dans C


On note D le disque ouvert unité de C : D = {z ∈ C ; |z| < 1}.
X
Q24 Montrer que, pour tout z ∈ D, la série entière an z n converge.
n≥0
+∞
X
Pour z ∈ D, on note Φ0 (z) = an z n et, sous réserve de convergence,
n=0

+∞
X
Φp (z) = (n + p)(n + p − 1) · · · (n + 1)an+p z n
n=0

Q25 Justifier que, pour tout p ∈ N∗ et tout x ∈] − 1, 1[, Φp (x) = ϕ(p) (x) et que pour tout p ∈ N∗ et tout
+∞
X
z ∈ D, la série entière (n + p)(n + p − 1) · · · (n + 1)an+p z n converge.
n=0
Q26 Justifier que, pour tout p ∈ N, la fonction ϕ(p) est bornée sur ] − 1, 1[.

On admet que la fonction Φp est bornée sur D.

Q27 Soit r un réel de l’intervalle ]0, 1[. Démontrer pour, tous entiers n ≥ 1 et p ≥ 1, que
Z 2π
1
n
(n + p)(n + p − 1) · · · (n + 1)an+p r = Φp (reiθ )e−niθ dθ
2π 0
Q28 Démontrer que, pour tout p ∈ N, il existe un réel Kp et un entier naturel Np tels que
Kp
∀n ≥ Np , |an | ≤
np
X +∞
X
n
Q29 Démonter que la série entière an x converge normalement sur [0, 1] et donner la valeur de an .
n≥0 n=0
X
Q30 Soit p ∈ N∗ . Montrer que la série entière (n + p)(n + p − 1) · · · (n + 1)an+p xn converge norma-
n≥0
+∞
X
lement sur [0, 1] et donner la valeur de (n + p)(n + p − 1) · · · (n + 1)an+p .
n=0
Q31 Démontrer que tous les moments d’ordre p de la suite (an ) sont nuls.

Fabien DÉLEN fdelen.maths@bbox.fr 11 PSI 2020-2021


Lycée de l’Essouriau DEVOIR SURVEILLÉ N◦ 6 Les Ulis

III. Moments d’une fonction


Soit f une fonction continue sur R à valeurs dans C. On dit que f admet un moment d’ordre p ∈ N si la
R +∞
fonction t 7→ tp f (t) est intégrable sur R et on appelle moment d’ordre p de f le nombre µp (f ) = −∞ tp f (t)dt.

Le but de cette partie est de construire une fonction de classe C ∞ sur R, non nulle, dont tous les mo-
ments d’ordre p (p ∈ N) sont nuls.

III.A - étude d’une fonction à valeurs dans C


On définit la fonction θ : R → C par
(
∀x ∈ ]−∞, 0] , θ(x) = 0  2
 (4)
∀x ∈ ]0, +∞[ , θ(x) = exp − ln4π2x + i ln2πx

Q32 Montrer que lim x→0 |θ(x)| = 0.


x>0

Q33 Justifier que θ est de classe C ∞ sur R+∗ et démontrer que, pour tout n ∈ N∗ , il existe Pn ∈ C[X] tel
que
Pn (ln x)
∀x ∈]0, +∞[ θ(n) (x) = θ(x)
xn
Q34 En déduire que lim x→0 |θ(n) (x)| = 0.
x>0

Indication : On pourra effectuer le changement de variable y = − ln x.

Q35 Démontrer que θ est de classe C ∞ sur R.

III.B - étude d’une intégrale


Q36 Montrer que pour tout entier naturel p, l’intégrale
Z +∞
2
Ip = e−(t−pπ) sin tdt
−∞

est absolument convergente et qu’elle vaut zéro.

ln x
Q37 à l’aide du changement de variable t = 2π , démontrer que
2 2
e−p π +∞
ln2 x
Z    
p−1 ln x
∀p ∈ N Ip = x exp − 2 sin dx
2π 0 4π 2π

Q38 Conclure.

Fabien DÉLEN fdelen.maths@bbox.fr 12 PSI 2020-2021

Vous aimerez peut-être aussi