Techniques de l’Ingénieur
l’expertise technique et scientifique de référence
j1079
Absorption avec réaction chimique
Par :
Gabriel WILD
Laboratoire des sciences du Génie chimique CNRS-ENSIC, Directeur de recherche au CNRS
Jean-Claude CHARPENTIER
Professeur et Directeur de l'École supérieure de chimie, physique, électronique de Lyon, Ancien Directeur
scientifique du département Sciences pour l'ingénieur du CNRS , Directeur de recherche au CNRS
Christine ROIZARD
Laboratoire des sciences du Génie chimique CNRS-ENSIC, Professeur à l'École supérieure d'ingénieurs des
techniques de l'industrie (Institut national polytechnique de Lorraine)
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tions, les halogénations... ou encore les procédés de lavage de gaz (H2S, SO2 ,
NOx , Cl2 , HCI, HF, COV (*)...) dans la lutte contre la pollution de l’air, voire les
procédés biologiques ou les procédés de fabrication de produits purs.
(*) COV : composés organiques volatils.
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KL m · s–1 conductance globale de transfert Φ mol · m–3 · s–1 flux global d’absorption par une
définie par rapport unité de volume d’absorbeur
aux concentrations
ϕ mol · m–2 · s–1 flux spécifique moyen
k (mol · m–3)1–m–n s–1 constantes de vitesse d’absorption par unité d’aire
de réactions (k 2, k mn...) interfaciale
kG mol · Pa–1 · m–2 · s–1 coefficient de transfert de matière Ω m2 section droite de colonne
du côté gaz
m ordre de réaction par rapport au A gaz absorbé (dissous) L relatif à la phase liquide
gaz dissous A
B réactif liquide dissous P produit de réaction
n ordre de réaction par rapport au
réactif liquide B E à l’entrée du réacteur R relatif au réacteur
N˙ B mol · s–1 débit molaire d’hydrazine G relatif à la phase gazeuse 0 à l’état de référence
introduit dans le réacteur
i à l’interface s au sein du liquide (sortie
p Pa pression partielle de réacteur)
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1. Classification des cients de transfert de matière du côté gaz et du côté liquide, leurs
domaines d’utilisation et des exemples d’application sont rassem-
principaux types blés à titre indicatif dans le tableau 1 d’après [1] [2].Ces différents
absorbeurs sont classés, de façon classique, en fonction de la réten-
d’absorbeurs tion en liquide ε L (volume de liquide par unité de volume de
réacteur) :
— forte rétention : colonne à bulles, cuve agitée, jet immergé ;
La figure 1 réunit les différents types d’absorbeurs gaz-liquide uti- — rétention moyenne : colonnes à plateau et à garnissage ;
lisés industriellement. Leurs caractéristiques principales, c’est-à-dire — faible rétention : colonnes à film et à pulvérisation, venturi,
les fractions de phase dispersée, les aires interfaciales, les coeffi- éjecteur.
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(0)
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Coefficient de transfert
Coefficient de transfert
la phase gazeuse
en phase liquide
kL (10–4 m . s–1)
Phase continue
du côté liquide
du côté liquide
kL a (10–2 s– 1)
a (10–2 m–1)
du côté gaz
β (%)
τ (s)
Colonne à bulles ................ Liq. 60-98 0,5-6 1-4 0,5-2 0,5-12 f fàm g à tg Oxydations, chlorations
Cuve agitée ......................... Liq. 20-95 1-20 0,3-4 0,3-80 900-7 200 f fàm g à tg Oxydations, fermentations
Colonnes .............................
– à plateaux perforés ........ Liq. 10-95 1,5-5 5-13 0,5-6 7,5-60 5-10
màg m à tg g à tg Fabrication de HNO3
– à plateaux à calottes ...... Liq. 10-95 1,5-6 3-10 0,5-2 5,5-60 5-10
Colonnes à garnissage ......
– à contre-courant ............. Gaz 2-25 0,1-3,5 0,4-2 0,02-2 0,04-7
g à tg m à tg f Absorption, lavage de gaz
– à cocourant ...................... Gaz 2-95 0,1-17 0,4-6 0,1-3 0,04-100
Venturi .................................. Gaz 2-10 1,6-25 5-10 2-10 tg 1-4 f Lavage de gaz chargés en
poussières
Colonne à pulvérisation..... Gaz 2-10 0,1-1 0,7-1,5 0,5-2 tg 3-4 f Lavage de gaz chargés en
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poussières
Gaz
Colonne à film...................... 1-10 2-5 0,5-8 tg 1-2 f Réactions très exothermi-
Liq. ques
(1) Rapportées à l’unité de volume de réacteur
(2) Abréviations utilisées
f : faible ; m : moyen ; g : grand ; tg : très grand.
2. Transfert de matière Il n’y a flux de transfert de matière que lorsqu’il n’y a pas équilibre
thermodynamique entre l’interface et le sein du fluide ; il est donc
dans les réacteurs opportun d’utiliser une différence de potentiel motrice définie
comme un écart à l’équilibre. On pourrait utiliser les activités et les
gaz-liquide potentiels chimiques dans les équations des flux, mais, dans la réa-
lité, on se servira presque toujours des concentrations (en mol · m–3).
Dans tout ce qui suit, nous supposerons qu’à l’interface, la
2.1 Absorption physique concentration C*A correspond à l’équilibre avec la pression partielle
pAi . Ce faisant, nous supposons qu’il n’y a pas de résistance de
transfert interfaciale ; cette hypothèse est vérifiée dans la majeure
Lorsque l’on met en œuvre l’absorption d’une espèce gazeuse partie des cas. Elle risque d’être caduque lorsque l’on est en présence
dans une solution liquide, outre les phénomènes de transport au de produits amphiphiles s’accumulant aux interfaces (tensioactifs).
sein des deux phases par diffusion moléculaire, convection..., se En l’absence de réaction chimique, on définit alors les coefficients de
produisent des phénomènes de transfert de la phase gazeuse vers
transfert de matière du côté gaz et du côté liquide par les relations
la phase liquide au niveau de l’interface. Les conditions dans la
région très proche de cette interface sont très difficiles à observer suivantes :
expérimentalement; on est, de ce fait, souvent amené à utiliser des Φ = ϕ a = k L a ( CA* – C As ) = k G a ( p A – p Ai ) (1)
modèles simples issus de la mécanique des fluides et décrivant
des couches limites au voisinage de l’interface [3] [4]. avec a (m–1) aire interfaciale gaz-liquide rapportée à
l’unité de volume,
Le facteur le plus important, en ce qui concerne le transfert de
matière vers (ou à partir d’) un écoulement turbulent, est l’existence ϕ (mol · m–2 · s–1) flux spécifique moyen d’absorption par
d’une résistance au transfert de matière localisée dans une région unité d’aire interfaciale,
de faible épaisseur, adjacente à l’interface. Φ (mol · m–3 · s–1) flux globale d’absorption par unité de
volume d’absorbeur,
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pA , pAi (Pa)
pressions partielles du gaz soluble, res- Les ordres de grandeur de δ obtenus à partir des valeurs
pectivement au sein du gaz et à l’inter- moyennes du coefficient de transfert sont de 10 à 100 µm du côté
face, liquide et de 100 à 1000 µm du côté gaz.
–3
C*A ( mol ⋅ m ) concentration de gaz dissous à l’inter- Les prédictions auxquelles ce modèle conduit, notamment en pré-
face, correspondant à l’équilibre avec sence de réactions chimiques, sont souvent voisines de celles obte-
pAi , nues à partir de modèles plus sophistiqués comme les modèles à
CAs (mol · m–3) concentration de gaz dissous au sein du renouvellement de surface, pour lesquels on suppose que des élé-
liquide. ments de liquide situés à l’interface sont remplacés périodiquement
par des éléments venus de l’intérieur du liquide. Tant que l’élément
kL (m · s–1) est le coefficient de transfert de matière du côté est à l’interface, il absorbe du gaz comme une couche de liquide sta-
liquide. Plusieurs modèles, fondés sur des hypothèses distinctes gnant d’épaisseur infinie ; le transfert de matière est alors
quant au comportement du liquide, conduisent à des expressions caractérisé :
différentes de kL .
— soit par un temps de contact : modèle de Higbie [6] ;
Le modèle le plus simple est le modèle du film de Whitman [5]. — soit par une vitesse de renouvellement des éléments de
Suivant ce modèle, on imagine que, dans le cas d’un écoulement, liquide à l’interface : modèle de Danckwerts [7].
toute la résistance au transfert de matière est localisée dans un
film mince stagnant adjacent à l’interface gaz-liquide. On
considère, dans ce modèle, que le transfert de matière du côté Dans ce qui suit, nous utiliserons le modèle du film de
liquide a lieu uniquement par diffusion moléculaire à travers un Whitman.
film d’épaisseur δL (figure 2) ; dans le sein du liquide au-delà de ce
film, la turbulence est telle que les compositions sont considérées
comme uniformes. La concentration en gaz dissous dans le film
décroît de C* A à l’interface jusqu’au bord intérieur du film,
2.2 Transfert de matière en présence
c’est-à-dire au sein du liquide. Ce modèle très simple conduit, dans d’une réaction chimique irréversible
le cas d’une interface plane, à l’expression :
d’ordre 1,1
DA
ϕ = ------- ( C* – C As ) = k L ( C*
A – C As ) (2)
δL A Considérons le cas d’un gaz A qui est absorbé par le liquide où
il réagit, de façon irréversible, avec un réactif B dissous selon la
où DA (m2/s) est la diffusivité du gaz A dissous dans le liquide.
stœchiométrie suivante, la réaction étant d’ordre 1 par rapport à A
et par rapport à B :
k2
A+νB→P
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qués).
Les conditions limites à l’interface gaz-liquide (x = 0) sont :
De la même façon, on peut définir un coefficient de transfert du
côté gaz : kG (en mol · Pa–1 · m–2 · s–1). C A = C* (5)
A
Comme le coefficient de transfert du côté liquide, on peut le dC B
rattacher à une résistance d’un film gazeux stagnant d’épaisseur δG à et ----------- = 0 (B non volatil) (6)
dx
travers lequel le gaz est transporté exclusivement par diffusion molé-
culaire, la composition du sein du gaz étant uniforme.
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x CA CB
X = ------- A = ----------
- B = -----------
δL C* A C Bs
d CB kL a k L a′
– D B S ----------- = Q ( C Bs – C Be ) + V L r B (8)
d x x = δL
VR
Da = k L a τ = k L a ------- nombre de Damköhler
Q
où ε L est le taux de rétention du liquide (c’est-à-dire le volume
de liquide présent dans le réacteur rapporté au volume du réac-
teur).
Le critère Z contient les rapports des diffusivités et des
concentrations ; le rapport R compare le débit maximal de A qui
pourrait être consommé par réaction au sein du liquide
(k 2 C* A C Bs ε L) au débit maximal de A absorbable physiquement
[ k L a ( C*
A – 0 ) ] soit :
k 2 C* A C Bs ε L k 2 C Bs ε L
R = --------------------------------- = --------------------------
k L a C* A
kL a
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d CA
ϕ = k L ( C A* – C As ) = – D A ------------ * ----------
dA
= – kL CA
d x x = δL dX X = 1
= k L C As R + ----------
1
(16)
Da
C* A
d’où C As = -------------------------------- (17)
1
1 + ---------- + R
Da
1
R + ----------
Da
et ϕ = k L C*A -----------------------------
- (18)
1
1 + R + --------
Da
Les équations (16), (17)et (18) permettent d’obtenir l’expression
de E suivante : Figure 7 – Facteur d’accélération E pour une réaction d’ordre 2,
1 en fonction du rapport R et du nombre de Damköhler Da,
R + ----------
Da pour Ha < 0,3 en réacteur piston ouvert
E = ------------------------------ (19)
1
1 + R + ----------
Da
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Les profils de concentration en A et B dans le film liquide sont comme une absorption physique suivie d’une réaction au sein du
présentés sur la figure 6. Le réactif liquide B n’est pas consommé liquide. Les équations (17), (18) et (19) sont toujours valables. La
dans le film, d’où sa concentration constante et égale à celle du condition pour que la réaction soit assez rapide pour maintenir la
sein du liquide ; le profil de A est une droite (transport par diffu- concentration C As en gaz dissous au sein du liquide proche de zéro
sion). Le procédé dans son ensemble peut être considéré comme (figure 6c ) s’écrit d’après l’équation (17) :
une absorption physique suivie d’une réaction chimique au sein du
liquide. Les résultats dépendent de l’hydrodynamique du réacteur, 1
R + ---------- >> 1
qui doit donc être prise en compte. Par ailleurs, la rétention de Da
liquide devra être importante pour mettre en œuvre ce type de
ce qui est obtenu si R est grand ( > 10) ou Da petit ( < 0,1) ; il faut
réaction ; on utilisera donc une colonne à bulles ou un réacteur
donc que la vitesse de transfert soit petite par rapport à la vitesse
mécaniquement agité. Du point de vue de l’hydrodynamique du
de réaction, ou par rapport à la vitesse d’arrivée de liquide exempt
liquide, la colonne à bulles est proche du réacteur parfaitement
de A, ou les deux. Rappelons d’autre part que nous supposons
agité ; c’est pourquoi nous sommes partis de l’hypothèse que le
Ha < 0,3.
liquide était parfaitement mélangé. Il est cependant très facile
d’adapter les calculs à d’autres types de réacteurs (par exemple, la Lorsque ces conditions sont vérifiées, on se trouve dans la situa-
cascade de réacteurs parfaitement agités en série) en utilisant les tion intéressante d’une réaction lente pour laquelle on a simultané-
méthodes classiques du génie de la réaction chimique. ment C As ≈ 0 et E ≈ 1 [équation (19)]. On a alors :
La figure 7 présente les résultats obtenus pour une cascade de Φ = ϕ a = k L a ( C*
A – 0) = k L a C*
A (21)
20 cellules parfaitement agitées en série, ce qui peut être considéré
comme l’équivalent du réacteur piston ; chaque cellule est le Pour remplir ces conditions, il faut que l’aire interfaciale et la
réacteur parfaitement agité ouvert utilisé précédemment, la seule rétention de liquide soient toutes deux importantes : l’emploi d’un
différence est la valeur de la concentration en gaz dissous C Ae qui réacteur mécaniquement agité semble s’imposer. L’équation (21)
n’est pas nulle mais égale à celle en sortie de la cellule précédente. signifie que le flux d’absorption dépend uniquement du transfert
L’allure des courbes est semblable à celle de la figure 5, on note de matière à travers le film diffusionnel. Ce flux est proportionnel
simplement une translation vers le bas pour des valeurs de Da à kLa. Nous verrons plus loin (§ 3.2.2) que ce résultat est la base de
supérieures à 0,1. Cet écart est de plus en plus important quand Da la détermination du coefficient kLa, par mesure du flux d’absorp-
augmente, la courbe limite (correspondant au cas du réacteur tion en présence de réaction chimique, quel que soit le degré de
fermé) est obtenue, dans ce cas, pour une valeur de Da de 5 ; elle mélangeage du liquide.
était de 50 dans le cas du réacteur parfaitement agité.
Au vu des figures 5 et 7, nous pouvons distinguer deux cas limi-
tes particuliers. 2.2.2 Régime de réaction modérément rapide
Dans ce cas, on a :
2.2.1.1 Réaction très lente au sein du liquide
0,3 < Ha < 3
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Dans ce cas, on a :
1 Dans ce cas, la réaction est assez rapide pour qu’une partie
Ha < 0,3 et R + ---------- << 1 notable du gaz absorbé réagisse dans le film diffusionnel ; les profils
Da
de concentration ne sont plus des droites et sont incurvés (figure 8).
Des exemples industriels de ce type sont certaines oxydations, Les quatre nombres adimensionnels R, Da, Ha et Z jouent chacun
hydrogénations, chlorations, etc. un rôle, il n’y a pas de solution simple. On peut voir notamment que
la concentration en gaz dissous au sein du liquide C As dépend de
Les conditions pour être dans ce régime sont donc d’une part l’hydrodynamique et de la rétention de liquide dans le réacteur.
Ha < 0,3 et d’autre part R + (1/ Da ) << 1, ce qui est obtenu pour Dans ce domaine, l’influence de l’aire interfaciale sur le taux de
R < 0,1 et Da > 100 (figure 5) ou Da > 5 (figure 7). Il n’y a pas de conversion commence à l’emporter sur celle de la rétention de
réaction dans le film ; le transfert de matière à travers le film main- liquide.
tient la concentration CAs en A au sein du liquide proche de la
concentration C*
A en A à saturation (figure 6b ) ; le débit de liquide
est assez faible pour que, du point de vue du transfert gaz-liquide,
le réacteur puisse être considéré comme fermé au liquide. Lorsque
C As ≈ C*A , ce qui demande une aire interfaciale suffisamment
grande, les équations (17), (18) et (19) conduisent à l’expression du
flux global d’absorption :
C* A
Φ = k 2 C*A C Bs εL + ----------
- (20)
τ
Il est clair que ce flux dépend essentiellement de la rétention de
liquide et du temps de passage du liquide. En conséquence, ce qui
est important dans ce régime est la nécessité d’une grande réten- Figure 8 – Profils de concentration dans le cas d’une absorption
tion de liquide et il est judicieux d’utiliser un contacteur à bulles. avec réaction chimique (modèle du film) en régime intermédiaire
(0,3 < Ha < 3)
2.2.1.2 Réaction rapide au sein du liquide,
mais lente dans le film
Dans ce cas, on a : 2.2.3 Régime de réaction rapide
1 dans le film diffusionnel
R + ---------- > 1 et Ha < 0, 3
Da
Dans le cas de régime de réaction rapide dans le film diffusion-
Une partie appréciable du gaz absorbé réagit avant de quitter le nel, on a :
réacteur, mais la proportion de A réagissant dans le film diffusionnel Ha > 3
reste négligeable. Le procédé dans son ensemble peut être considéré
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Φ = ϕ a = E k L a C*
A (23) Si Ha < Ei /2, le point représentant le facteur d’accélération dans
la figure 9 est très proche de la diagonale limite. La signification
Pour de telles réactions, la conversion sera donc d’autant plus physique en est que le réactif B diffuse suffisamment vite vers
importante que l’aire interfaciale est plus grande, alors que la l’interface pour qu’il n’y ait pas d’appauvrissement notable en B, de
rétention de liquide n’a aucune influence ; on utilisera donc de pré- sorte que l’on peut supposer que C Bs est constant. La vitesse de
férence des colonnes à garnissage ou à plateaux, ou des réacteurs réaction locale du gaz dissous est k2 CBs CA . Comme on a, en outre,
à pulvérisation. supposé Ha > 3, le gaz dissous réagit entièrement dans le film dif-
Van Krevelen et Hoftijzer [8] ont établi une expression approchée fusionnel et CAs est nul. Le profil de concentration est esquissé sur
du facteur d’accélération E en fonction du nombre de Hatta et du la figure 10b. On a alors :
facteur d’accélération en régime de réaction instantanée. Cette Ha
relation prend la forme suivante : ϕ = k L C*
A ---------------
- ≈ Ha k L C*
A (26)
th Ha
1⁄2
Ha [ ( E i – E ) ⁄ ( E i – 1 ) ] Cela conduit finalement au résultat que l’on peut vérifier sur la
E = --------------------------------------------------------------------------------
1⁄2
- (24)
figure 9 :
th { Ha [ ( E i – E ) ⁄ ( E i – 1 ) ] }
E = Ha (27)
Pour Ei , c’est-à-dire Z + 1, donné, E croît avec le nombre de Hatta et Φ = ϕ a = a C*
A D A k 2 C Bs (28)
jusqu’à atteindre sa valeur limite Ei . Suivant les valeurs du nombre
de Hatta et de Z, on peut distinguer quelques cas limites (figure 9, Cette expression est valable dans le cas d’une cinétique du pseudo-
10b et 10c ). premier ordre. On arrive donc au résultat que l’épaisseur de film (ou
encore le coefficient de transfert k L) n’apparaît pas dans l’expression
2.2.3.1 Réaction rapide du pseudo-premier ordre du flux d’absorption et n’a donc aucune influence sur la quantité Φ
de gaz absorbée par unité de volume de réacteur. Ce cas particulier
3 < Ha < Ei / 2
important servira de base à la technique chimique de détermination
Si la concentration en réactif B au sein du liquide est beaucoup plus des aires interfaciales, lorsque la quantité C*A D A k 2 C Bs et connue
* (figure 10b ), la cinétique de la réaction devient une (§ 3.1.2).
grande que C A
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Encadré 1 — Calcul d’un flux de transfert en présence Lorsque l’on se trouve en régime de réaction instantanée, on uti-
d’une réaction chimique lisera de préférence des réacteurs à aire interfaciale élevée et à
forte turbulence (kL et kG grands) comme, par exemple, les réac-
teurs à jets. Remarquons cependant que l’évacuation de la chaleur
Détermination du flux d’absorption par m2 de plateau de de réaction impose souvent des contraintes supplémentaires.
CO2 dans une solution 1 M de monoéthanolamine (MEA) dans
une colonne à plateaux.
Données Encadré 2 – Choix d’un type de réacteur
— pression partielle de CO2 : p = 1,013 × 105 Pa ;
— température : 20 oC ; Enoncé du problème
–3 –3 (ou mol · L–1) ;
A = 38,4 × 10 kmol · m
— solubilité de CO 2 : C* On désire mettre en œuvre la réaction d’un gaz pur A avec
— diffusivité de CO2 dans le mélange liquide : un réactif B dissous dans un liquide, la concentration C B étant
de l’ordre de 2 kmol · m–3. Des expériences faites sur un petit
DA = 1,83 × 10–9 m2 · s–1 ;
appareil de laboratoire ont montré que la réaction était du pre-
— diffusivité du réactif (MEA) dans le mélange : mier ordre par rapport à A et par rapport à B. La constante de
DB = 0,94 × 10–9 m2 · s–1. vitesse est k 2 = 300 m3 · kmol–1 · s–1 et la diffusivité du gaz A
dissous, DA = 3 × 10–9 m2 · s–1.
La réaction est du premier ordre par rapport à CO2 et par Vaut-il mieux mettre en œuvre cette réaction dans une
rapport à la MEA. colone à garnissage à contre-courant ou dans une colonne à
k2 = 4 013 m3 · kmol–1 · s–1 ; bulles ?
a ’’ = 30 m2 par m2 de plateau ; Solution
Le choix du type de réacteur dépend surtout du régime de
kL = 5 × 10–4 m · s–1.
réaction, qui dépend, quant à lui, du critère de Hatta :
La réaction s’écrit :
+ –
CO 2 + 2C 2 H 4 OHNH 2 → C 2 H 4 OHNH 3 + C 2 H 4 OHNHCOO k 2 D A C Bs
Ha = -------------------------------
-
kL
Solution
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1 2 (m – 1) n
Ha = ----- --------------- k mn D A C*
A C Bs (31)
kL m+1
en X = 0 : A=1 (34)
dB
---------- = 0 (35)
dX
Figure 11 – Variation du facteur d’accélération en fonction
en X = 1 : B=1 (36) des nombres R et Da pour une réaction lente et irréversible d’ordre
m, n
---------
dA
-
1 m
= – ---------- A s – R A s (37)
dX x = 1 Da
(m – 1) n
k mn C* A C Bs D A
avec H = ----------------------------------------------------------------- (38)
kL
(m – 1) n
k mn C* C Bs
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A
R = ---------------------------------------------------- (39)
k L a′
D B C Bs
- = Ei – 1
Z = ------------------------
ν D A C* A
Da = k L a τ
L’intégration numérique de ce système d’équations conduit aux
résultats présentés sur les figures 11 et 12. Il faut noter que le critère
de Hatta est obtenu, compte tenu des équations (31)et (38), par :
2
Ha = --------------- H (40)
m+1
Au vu de la figure 11, le flux de transfert dépend de l’ordre m
mais est indépendant de n dans le cas des réactions lentes. Par Figure 12 – Variation du facteur d’accélération en fonction
contre, dans le cas des réactions rapides (figure 12), il est clair que du nombre Ha pour Ei = 11 et pour une réaction rapide et irréversible
les résultats sont identiques pour m = 1 et m = 2 mais dépendent d’ordre m, n
de n. Les courbes obtenues ont une allure semblable à celle des
figures 5 et 9, on observe les mêmes comportements limites. Dans
le cas des réactions rapides (figure 12) et pour un ordre n = 0, on 2.4 Transfert de matière avec résistance
se trouve dans le cas d’une réaction de pseudo-mième ordre qui a en phase gazeuse
été traité en détail par Hikita et Asai [9]. Les écarts entre les résul-
tats pour n = 1 et ceux pour n = 2 varient de 20 à 30 %, ce qui est
important. Ces écarts sont également observés dans le cas des Lorsque le gaz soluble est mélangé à un gaz insoluble, il doit, pour
réactions lentes (figure 11). Il convient dans ce cas d’utiliser un atteindre l’interface, traverser par diffusion moléculaire un film sta-
logiciel de calcul numérique et d’intégrer le système d’équations gnant de gaz insoluble ; ce faisant, la pression partielle du gaz réactif
propre au système considéré. décroît d’une valeur p au sein du gaz à une valeur pi à l’interface
Lorsque 3 << Ha << Ei , on est en régime rapide de pseudo- (figure 3).
mième ordre. Le facteur d’accélération E est alors égal au critère de Si nous considérons que le modèle du film décrit le transfert de
Hatta défini par l’équation (31) et le flux spécifique d’absorption ϕ matière des deux côtés de l’interface, nous arrivons à ce que l’on
devient à nouveau indépendant du coefficient de transfert de appelle le modèle du double film. Le gaz soluble est transféré de
matière k L . Il prend la valeur suivante : manière stationnaire à travers les deux films ; l’expression du flux
d’absorption est alors :
2 (m + 1) n
ϕ = --------------- D A k mn C * C Bs (41)
m+1 A Φ = ϕ a = k G a ( p – p i ) = E k L aC*
A (42)
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Il faut noter que nous considérons la définition que nous avons tielles non linéaires et couplées ; de tels systèmes conduisent à
prise pour le facteur d’accélération [équation (15)], d’où l’expres- une résolution numérique très complexe, c’est pourquoi il est sou-
sion du flux de transfert en phase liquide. Admettons que la loi de vent nécessaire de simplifier ces équations.
Henry décrive bien l’équilibre à l’interface : La première étape consiste à définir le problème :
p i = He C* — quels réactifs ? ;
A
— quels produits ? ;
avec He coefficient de Henry. — quels schémas réactionnels ? ;
On a alors : — quel réacteur ? ;
— quelles conditions opératoires ?
p
a ---------- Une fois précisés les schémas réactionnels, il faudra trouver les
ap He
Φ = ϕ a = ------------------------ = ----------------------------------- (43) cinétiques des réactions mises en jeu, soit par une mesure expéri-
1 He 1 1
------ + ---------- ---------- + ----------------- mentale, soit dans la littérature. Par ailleurs, il faudra réunir toutes
kG E kL E k L He k G
les données concernant les phénomènes de transport (diffusivités
thermique et matérielle), les équilibres thermodynamiques (solubi-
ou encore, en introduisant les conductances globales de transfert
lités), les capacités calorifiques...
K G et K L :
Φ = ϕ a = KG a p = KL a p / He (44) La deuxième étape concerne l’hydrodynamique du réacteur. Afin
de simplifier le problème, on choisira un modèle représentatif du
1 1 He réacteur utilisé : réacteur piston, réacteur parfaitement agité,
avec ------- = ------ + ----------- (45)
KG kG E kL cascades de réacteurs parfaitement agités en série, zones mortes,
voire recyclages... ; pour cela, on consultera les ouvrages classi-
1 1 1
------ = ----------- + ---------------- ques du génie de la réaction chimique [10].
KL E k L He k G
Dans le cadre de ce modèle hydrodynamique, on pourra écrire
Ces expressions sont comparables à celles obtenues dans le cas les bilans de matière et de chaleur en choisissant un modèle de
de l’absorption physique [équation (1)], la réaction chimique est transfert (§ 2.1). La résolution des équations ainsi obtenues sera en
prise en compte par le biais du facteur d’accélération. Il est clair général numérique, mais il faudra s’attacher à résoudre le système
également que la force motrice ici n’est pas clairement exprimée sous une forme adimensionnelle adéquate afin, d’une part de
du fait de la définition choisie de E. dégager les nombres adimensionnels caractéristiques du système
et les variables dominantes, et d’autre part de faciliter l’intégration
Les résistances globales de transfert (KG)–1 et (KL)–1 sont donc
numérique. Les résultats pourront alors permettre d’obtenir des
des sommes de résistances relatives aux deux films. En réalité, la
profils de concentration ou de température, mais également les
situation est plus compliquée car E, kL et kG sont susceptibles de
performances globales du réacteur (rendements opératoires et
varier de point en point. Pour des raisons de facilité d’emploi, nous
sélectivité).
ferons comme si ces grandeurs étaient uniformes sur toute l’inter-
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Tableau 2 – Absorption avec réactions multiples en phase liquide : exemples industriels et travaux de la littérature
Système réactionnel Exemples industriels Références
Réaction réversible ou équilibrée Absorption de chlore dans l’eau [11] [12] [13] [14]
+ –
Cl 2 + H 2 O !H + CI + HOCI
Réactions consécutives Chlorations de produits organiques [15] [16] [17] [18] [19] [20] [21]
Traitement CO2/amines
par exemple CO 2 ⁄ DEA :
+ –
CO 2 + R 2 NH !R 2 NH CO 2
+ – + –
R 2 NH CO 2 + R 2 NH → R 2 NH 2 + R 2 NCO 2
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k1 a ( C * A – C As ) ( 1 + K )
Φ = ------------------------------------------------------------------------
-
3. Aires interfaciales
th [ Ha ( 1 + K ) ⁄ K ]
1 + K ------------------------------------------------------ et coefficients
Ha ( 1 + K ) ⁄ K
DA k1
de transfert de matière
avec Ha = ---------------
-
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2
kL
Si l’on fait tendre K vers l’infini, c’est-à-dire si l’on passe à Le tableau 1 donne une idée des ordres de grandeur des coeffi-
une réaction irréversible du premier ordre et qu’on suppose cients de transfert de matière, des taux de rétention de liquide et
CAs nulle, l’équation précédente se réduit à : des aires interfaciales que l’on obtient dans différents types de
contacteurs gaz-liquide rencontrés dans l’industrie.
Ha Nous examinerons dans un premier temps les techniques de déter-
Φ = k L aC*
A --------------
-
th Ha mination physique ou chimique de l’aire interfaciale a ; ensuite, nous
examinerons les techniques de détermination des coefficients volu-
Cela correspond à ce que nous avions obtenu dans le miques de transfert kLa et kGa.
paragraphe 2.2.3.1.
La désorption nucléée est beaucoup plus complexe à décrire que Il y a eu, au cours des années 1985-95, de très nombreux déve-
la désorption tranquille. En effet, lorsque la désorption se produit loppements dans la mise au point de capteurs de tailles et de
par production de bulles au sein du liquide (nucléation homogène) vitesses de bulles (dans une moindre mesure, de gouttes) dans les
ou sur des interfaces liquide-solide (nucléation hétérogène), l’aire réacteurs gaz-liquide et gaz-liquide-solide. Il ne saurait être ques-
interfaciale gaz-liquide et les coefficients de transfert de matière tion ici de décrire toutes ces techniques ; le lecteur intéressé pourra
deviennent fonction du flux de désorption même qu’ils sont sensés consulter plusieurs articles de synthèse récents (Joshi et coll. [79],
décrire. La désorption nucléée, qui rappelle fortement l’ébullition Lübbert [80], Wild et Poncin [81]).
nucléée, est encore mal connue et nous nous bornerons ici à rap-
■ Une première famille est constituée par les techniques à sondes
peler les conclusions d’une synthèse bibliographique récente de
résistives ou optiques ; on met en œuvre des microsondes donnant
Wild et Midoux [72].
des signaux différents selon que la pointe de la microsonde est située
■ La nucléation vraiment homogène n’a lieu qu’au-delà de sursatu- en phase gazeuse ou liquide. Pour obtenir des aires spécifiques de
rations très importantes du gaz (Finkelstein et Tamir [73]). Ce sont bulles en général non sphériques et se mouvant selon des trajec-
presque toujours des microbulles contenues soit dans le liquide, soit toires non rectilignes, il est nécessaire de conjuguer un certain
dans les anfractuosités de surfaces solides qui jouent le rôle de ger- nombre de telles microsondes et d’interpréter les signaux complexes
mes de nucléation. Ainsi, lorsque l’on élève la pression à des valeurs obtenus par tous ces capteurs. Un exemple de réalisation est pré-
très élevées (de l’ordre de 100 MPa) et que l’on dissout toutes les senté par Wolff et coll. [82]. Par leur principe même, de telles sondes
microbulles, après détente, tous les germes potentiels de nucléation donnent des caractéristiques (dans le cas idéal, le volume, l’aire gaz-
sont inactifs et la désorption nucléée homogène n’est observée qu’à liquide, la forme et la vitesse) de chaque bulle passant sur la sonde
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tie de réacteur est une moyenne pondérée en volume des titres des
bulles sortant du réacteur. Il faut donc, pour que cette technique soit
utilisable, soit que le gaz soit la phase continue (mais, dans ce cas, on
risque l’épuisement local de la phase liquide en réactif basique (voir
Joosten et Danckwerts [101]), soit que le temps de séjour des diffé-
rentes bulles soit à peu près le même.
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On désire étudier l’effet des vitesses de gaz et de liquide sur La figure 14 représente une réalisation de ce montage. On
l’aire interfaciale dans un réacteur à lit fixe à cocourant ascen- remarque en particulier les points suivants :
dant de gaz et de liquide. — l’air est présaturé avant d’entrer dans la colonne, ce qui a
● Détermination de la constante de vitesse de l’oxydation pour but d’éviter des effets d’évaporation d’eau à l’entrée du
des ions sulfites catalysée par le sulfate de cobalt. réacteur :
— l’ensemble est thermostaté et le pH est régulé : la
On utilise une cellule agitée à interface plane (aire interfa-
constante de vitesse de la réaction dépend en effet fortement
ciale = 78,2 cm2, volume de liquide = 0,5 L). On suit au cours
de la température et du pH ;
du temps la concentration en sulfite du liquide à l’aide de pri-
— le bac de recirculation est placé sous atmosphère d’azote
ses de petits échantillons qui sont titrés par iodométrie. La stœ-
pour éviter que l’oxydation ne se poursuive dans le bac.
chiométrie de la réaction conduit à la relation suivante entre le
Quelques résultats obtenus de cette manière sont représentés
flux spécifique d’absorption ϕ A et la diminution de
dans la figure 15. On voit que l’aire interfaciale est une fonction
concentration de sulfite CB : croissante des vitesses de gaz et de liquide. On voit aussi qu’il
V L dC B n’y a pas de différence flagrante entre les régimes à bulles et
ϕ A = ------- ----------- pulsé (ce qui était une surprise) ; par contre, on constate une
2S dt forte augmentation de l’aire interfaciale lorsque l’on atteint le
Les profils de CB en fonction du temps sont des droites, ce régime à bulles fines.
qui confirme que la réaction envisagée est d’ordre 0 par rap-
port à B. doit être accompagné d’un régénérateur du liquide. On mesure dans
Pour être sûr que l’on se trouve bien en régime de réaction ce cas la concentration d’oxygène CAe avant l’entrée du réacteur et
rapide du pseudo-mième ordre, on répète l’expérience en CA dans le réacteur (cas d’un réacteur à phase liquide parfaitement
modifiant la vitesse d’agitation, donc kL . On a alors : mélangée et hauteur de liquide assez faible pour que la pression par-
tielle d’oxygène soit constante dans tout le réacteur) et l’on en déduit
2 (m + 1) le coefficient kLa par l’expression suivante :
ϕA = --------------- C* D A k mn
m+1 A
Q ( C A – C Ae ) = k L a V R ( C*
A – CA ) (47)
En utilisant différents mélanges air-azote (et faisant varier pA ,
Lorsque le liquide n’est pas parfaitement mélangé, il faut connaître
donc C *A ), on montre que m vaut bien 2 et l’on obtient l’expres- l’hydrodynamique du réacteur et l’interprétation des profils de
sion du flux d’absorption en fonction de la pression partielle en
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oxygène. Pour en déduire la constante de vitesse k2 , il faut, de concentration d’oxygène est nettement plus compliquée et aléatoire,
plus, estimer la solubilité et la diffusivité de l’oxygène dans la même si elle reste possible (voir par exemple Mawlana et coll. [103]).
solution saline concernée, mais cela n’est pas nécessaire pour Un des gros inconvénients de cette technique est que l’on arrive
déterminer l’aire interfaciale. assez rapidement à l’équilibre entre le gaz et le liquide et que la dif-
En répétant ce type d’expériences à différentes concentrations férence (C*A – C A ) devient trop petite pour que kLa puisse être déter-
en sulfite de cobalt, mais à température et pH bien constants, miné avec une précision acceptable.
on obtient les valeurs indiquées dans la figure 13 ; on y a
reporté aussi des constantes de vitesse obtenues par d’autres Une variante de ces techniques comporte l’utilisation d’une réac-
auteurs. tion chimique consommant une partie de l’oxygène absorbé.
L’ajout d’un réactif (par exemple, une solution diluée d’hydrazine
● On met en œuvre la même réaction dans la colonne de hau-
pourvue d’un catalyseur adéquat) remplace la colonne de régéné-
teur H : pour s’assurer que l’absorption avec réaction chimique a
ration du liquide. De plus, la mesure du débit de solution d’hydra-
lieu uniquement dans la colonne, on place le réservoir de liquide
zine, qui est entièrement consommée dans le réacteur selon la
sous atmosphère d’azote. Comme l’oxygène est très peu soluble,
stœchiométrie :
en général, la diminution de la pression partielle d’oxygène, ainsi
que celle de la concentration de sulfite entre l’entrée et la sortie N 2 H 4 + O 2 → N 2 + 2H 2 O
du réacteur, sont toutes deux très petites. On suit donc la diminu-
tion au cours du temps de la concentration en sulfite dans le permet de déterminer le flux d’oxygène absorbé.
réservoir. On montre facilement que, une fois que la Dans le cas d’un réacteur parfaitement agité, fermé au liquide,
concentration CB en sulfite dans le bac diminue de façon linéaire, on obtient la relation suivante entre le débit molaire NB d’hydra-
l’aire interfaciale peut être calculée à l’aide de la formule zine injectée et kLa :
suivante :
Ṅ B = k L aV R (C*
A – CA ) (48)
dC dC
V Lt – ----------B- V Lt – ----------B-
dt dt On trouvera dans Lara Márquez et coll. [86] [104] des indications
a = ---------------------------------------------------------- = ----------------------------- sur des catalyseurs adéquats et un certain nombre de variantes de
2 * 3 2Ω Hϕ A
2 Ω H --- k 2 D A ( C A ) cette technique (limitée aux réacteurs à phase liquide parfaitement
3 mélangée).
On note que, dans cette expression, VLt est le volume total
de liquide contenu dans le bac de recirculation, la colonne et
les conduites. 3.2.2 Techniques chimiques
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1
et R + ---------- > > 1 (50) réduit. La valeur maximale de a’ pour laquelle cette technique est
Da
applicable est obtenue en combinant (49) et (50) :
Dans ce cas, le flux local d’absorption dans l’équation (21) devient :
–3 L ( m + 1 )
k----------------------------
( a′ ) max = 4,5 × 10 - (51)
pA DA
Φ = ϕ a = k L a C*
A = k L a ---------
-
He
Les systèmes chimiques utilisés le plus fréquemment pour met-
Le principal avantage de ces techniques est que, du moment que tre en œuvre cette technique sont :
les conditions d’existence du régime de réaction sont partout réa- — l’oxydation des ions sulfites par l’oxygène de l’air catalysée
lisées, le flux d’absorption est indépendant de l’état de mélange du par le sulfate de cobalt ;
liquide. Il suffit de pouvoir estimer l’état de mélange du gaz pour — la carbonatation de mélanges hydrogénocarbonate-carbonate
déterminer, à partir de la mesure du flux d’absorption, le coefficient catalysée par les ions hypochlorite ou arséniate ;
volumique de transfert de matière. — la carbamatation de certaines amines.
Dans la deuxième condition d’existence de ce régime de réaction
[équation (50)] intervient le nombre de Damköhler, qui est le rapport
du temps de passage du liquide au temps de transfert. Le temps de
passage du liquide dans un réacteur industriel est souvent assez 3.3 Détermination simultanée
long et grand devant le temps de transfert qui, lui, est typiquement du coefficient de transfert de matière
de l’ordre de 10 à 100 s. Dans ce cas, la deuxième condition se réduit
à R >> 1.
kL et de l’aire interfaciale spécifique a
2
E = 1 + Ha (52)
Rappelons que, d’après les relations (38) et (40), on a :
2 1 2 m–1 n
Ha = -------
- --------------- D A k mn C*
2
C Bs
A
kL m + 1
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2 2
Si l’on mesure ce rapport Φ ⁄ C*
A pour différentes valeurs du
paramètre α , on obtient une droite d’ordonnée à l’origine (kLa )2 et
Figure 16 – Domaine des valeurs de kL et de a’ dans lequel on peut de pente a 2.
utiliser la technique chimique de détermination de kLa’ par mise en Pour que cette technique soit applicable, il faut que les para-
œuvre d’une réaction lente dans le film de transfert, mais rapide dans mètres kLa et a soient constants lorsque l’on fait varier α. C’est donc
le sein du liquide (cas de l’oxydation des ions sulfites par l’air) surtout en faisant varier la constante de vitesse kmn et en changeant
la concentration d’un catalyseur que l’on pourra déterminer simul-
tanément kLa et a. En pratique, cette technique a surtout été utilisée
On remarquera que, pour un réacteur donné, les deux conditions avec l’oxydation des ions sulfites par l’oxygène de l’air en présence
de sulfate de cobalt (voir par exemple Chéry et coll. [106]).
peuvent être antinomiques, puisque, pour une réaction donnée, Ha
petit requiert une valeur élevée du coefficient de transfert kL , alors
que R grand requiert une valeur de kLa pas trop grande. La
figure 16 représente, pour une réaction donnée (l’oxydation des 3.4 Détermination du coefficient
sulfites avec trois valeurs de la concentration de catalyseur expri-
m n
volumique d’absorption
mée ici en vitesse maximale r * = k mn C* A C B ), le lieu des valeurs du côté gaz (kGa )
kL et a pour lesquelles cette technique de détermination de kLa est
applicable. On remarque que, plus l’aire interfaciale a’ par unité de
volume de liquide clair est grande, plus le domaine de valeurs de Pour cette détermination, on met en œuvre une absorption avec
coefficients de transfert kL vérifiant les inégalités (49) et (50)se réaction chimique assez rapide pour que le flux d’absorption soit
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entièrement déterminé par la résistance de transfert en phase On choisira donc une réaction rapide (E aussi grand que pos-
gazeuse, donc que le coefficient global de transfert KG soit égal à sible) d’un gaz très soluble (He aussi petit que possible) et l’on aura
kG . Rappelons, d’après la relation (45), que : localement dans le réacteur :
1 1 He Φ = k G a pA (55)
------- = ------ + ------------
KG kG E kL En pratique, on a surtout utilisé l’absorption de dioxyde de soufre
dans des bases fortes (souvent NaOH) ou d’ammoniac dans des
Il faut donc que l’inégalité suivante soit respectée :
acides forts. On trouvera chez Yaïci et coll. [107] [108] des systèmes
kL E chimiques SO2 / base organique pouvant servir à la détermination
k G < -------------- (54) de kGa lorsque le milieu est organique.
He
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P
O
U
Absorption avec réaction chimique R
E
par Christine ROIZARD N
Laboratoire des sciences du Génie chimique CNRS-ENSIC
Professeur à l’École supérieure d’ingénieurs des techniques de l’industrie (Institut national
polytechnique de Lorraine)
Gabriel WILD
Laboratoire des sciences du Génie chimique CNRS-ENSIC
S
et
Directeur de recherche au CNRS
Jean-Claude CHARPENTIER
A
Professeur et Directeur de l’École supérieure de chimie, physique, électronique de Lyon
Directeur de recherche au CNRS V
Ancien Directeur scientifique du département Sciences pour l’ingénieur du CNRS
O
Références blbliographiques I
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