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Devoir N°2
Devoir N°2
Sommaire
2.2.1 Relation entre fonction de transfert en boucle ouverte et fonction de transfert en boucle fermée.
8
2.2.2 Etude de la stabilité .................................................................................................................... 9
2.2.3 Analyse de la précision en régime permanent .......................................................................... 11
2.2.4 Evaluation du temps de réponse .............................................................................................. 14
2.3 OPTIMISATION DE LA CORRECTION DE LA BOUCLE DE COURANT ....................................................... 14
2.4 VÉRIFICATION À PARTIR DE L’ÉTUDE DE LA FONCTION DE TRANSFERT EN BOUCLE FERMÉE .................... 20
2.4.1 Recherche de la fonction de transfert en boucle fermée .......................................................... 20
Figure 1 : Schéma représentant le modèle mathématique de l’asservissement du courant dans le moteur. __________5
Figure 2 : Schéma de l’asservissement _______________________________________________________________6
Figure 3 : Module de la fonction de transfert en Boucle Ouverte ___________________________________________10
Figure 4 : Phase de la fonction de transfert en boucle ouverte ____________________________________________10
Figure 5 : Module de la fonction de transfert en Boucle Ouverte avec optimisation du correcteur _________________18
Figure 6 : Phase de la fonction de transfert en boucle ouverte avec optimisation du correcteur___________________18
Figure 7 : Module de la fonction de transfert en boucle fermée. ___________________________________________23
Figure 8 : Phase de la fonction de transfert en boucle fermée _____________________________________________23
Figure 9 : Comparaison entre les caractéristiques de la fonction de transfert et le comportement d’un premier ordre. _25
Figure 10 : Temps de réponse pour un échelon de tension de 1 volt. _______________________________________27
Figure 11 : Schéma de l’asservissement de courant pour l’étude de l’effet d’une perturbation. L’entrée de consigne est
considérée comme constante. On s’intéresse aux variations liées à l’influence de E’. __________________________28
Figure 12 : Schéma représentant le modèle mathématique pour l’étude de l’effet de la perturbation. ______________28
AVERTISSEMENT
r.R X
(r + R X )(1 + .C X . p)
r +RX
Z C (p) =
(1 + R X .C X p )
Vic est une différence de potentiel continue qui permet d’obtenir une variation de la
différence de potentiel VTH centrée autour de VR. On considère que la plage de variation
de VTH est la suivante :
Q 2) Donner :
r.R X 1
(r + R X )(1 + .C X .p)
I m (p) r+RX 2.E R
A(p) = = . .
I (p) (1 + R X .C X p ) VR L
(1 p)
R
I m (p) 2.E 1 (1 + 2 .p) 1
A(p) = = (r + R X ). . .
I (p) VR R (1 + 1 .p) (1 3 .p)
ou encore
p
(1 )
I (p) 2.E 1 1
A(p) = m = (r + R X ). . . 2
.
I (p) VR R p p
(1 ) (1 )
1 3
p
(1 )
I (p) 1
A(p) = m = A0. 2
.
I (p) p p
(1 ) (1 )
1 3
Ir(p) 1 R
B(p) = = . S
Im(p) (1 + R F .C F p ) R 4
I r (p) 1 R
B(p) = =. . S
Im(p) (1 4 .p) R 4
ou encore
I (p) R S 1
B(p) = r = .
I m (p) R 4 p
(1 )
4
Ir(p) 1
B(p) = = B0 .
I m (p) p
(1 )
4
avec Bo = 0,45.10-3
I C ( p) R2
C= = 0,12.10 -3
VI C ( p ) R 1 .R3
p
(1 )
I (p) 1 1
FTBO(p) = A(p).B(p) = R = A0. 2
. .B0 .
I (p) p p p
(1 ) (1 ) (1 )
1 3 4
p
(1 )
I (p)
FTBO(p) = A(p).B(p) = R = A 0 .B0 . 2
I (p) p p p
(1 ).(1 ).(1 )
1 3 4
p
IR (p)
) (1
FTBO(p) = A(p).B(p) = = 50,3. 1960
I (p) p p p
(1 ).(1 ).(1 )
178 909 54000
! Travail demandé
A(p) 1
FTBF ( p ) = =
1 + A(p).B(p) 1
+ B(p)
A(p)
1 1 1 1
FTBF ( p ) = . = .
B(p) 1 B(p) 1
(1 + ) (1 + )
A(p).B(p) FTBO(p)
! Travail demandé
I R (p)
FTBO(p) = A(p).B(p) = = FT1(p).FT2(p).FT3(p)
I (p)
p
(1 )
I (p) 312 . 50,3 . 1
FTBO(p) = A(p).B(p) = R =
I (p) p p p
(1 ) (1 ) (1 )
28,3
14243 1424 1443 142438600
FT1(p) FT2(p) FT 3( p)
Une marge de phase de 76° donne une excellente stabilité du système en boucle fermée.
Quant au gain amenant l’instabilité, il sera obtenu lorsque la phase de la fonction de transfert
sera de - 180°. L’équation de la fonction de transfert FTBO(p) fait en sorte que la phase
n’atteindra jamais - 180° quel que soit la valeur du gain. En conséquence, la marge de gain
théorique est infinie.
! Travail demandé
A(p) étant la chaîne directe, B(p) la chaîne de retour, l’écart entre le courant réel et le
courant est donné à une constante près par i (p).
I (p) = I C ( p ) - I R ( p)
I (p) = I C ( p ) - A(p).B(p). I (p)
I (p) (1 + A(p).B(p)) = I C ( p)
I (p) 1
=
I C (p) 1 + A(p).B(p)
I (p) 1
=
I C (p) 1 + A(p).B(p)
I C (p) = VI C (p).C
I (p) C C
= =
VI C (p) 1 + A(p).B(p) 1 + FTBO(p)
Nous voulons connaître l’écart en régime permanent, c’est à dire au bout d’un temps
considéré comme grand devant les constantes de temps des fonctions de transfert.
Mathématiquement, on considère que le temps tend vers l’infini. Nous allons utiliser le théorème
de la valeur finale.
VI C (p) C
Lim I (t) = Lim p. I ( p ) = Lim p.
14243 14 4244 3 p 1 + A(p).B(p)
t p 0 1444442444443
p 0
VI C (p) C
Lim I (t) = Lim4
p. I ( p ) = Lim p.
14243 14 244 3 p 1 + A(p).B(p)
t p 0 1444442444443
p 0
p
(1 )
2
A( p ) = A 0 .
p p
(1 ).(1 )
1 3
B( p ) = B 0
VI C C
Lim I (t) = Lim p. I ( p) = Lim p. .
14243 14 4244 3 p p
t p 0 (1 )
2
1 + B 0 .A 0 .
p p p
(1 ).(1 ).(1 )
3 4
1444444444
424444444444
1
3
p 0
C
Lim I (t) = Lim p. I ( p ) = VI C .
14243 14 4244 3 1 B 0 .A 0
t p 0
I 1
=
VI C .C 1 B 0 .A 0
I 1
Erreur pour une réponse à un échelon = =
VI C .C 1 B 0 .A 0
I 1 1
= = = 18,7.10 -3
Vic .C 1 B 0 .A 0 1 + 52,2
Le tableau ci dessous donne les valeurs des différentes grandeurs caractéristiques pour le
régime permanent après excitation avec une différence de potentiel échelon VIC de 1 volt.
Remarque : Il est très facile de connaître la valeur réelle du courant dans le moteur en
appliquant la relation.
1
I M = VIC .C. = 266 mA (Courant souhaité)
B0
(100 précision )
I M (réel) = I M . = 261 mA
100
Pour améliorer la précision, il faut augmenter Ao, donc r + Rx puisque c’est le seul réglage
possible, mais on peut constater que cela réduirait la marge de phase, donc la stabilité. Par
contre une augmentation de Ao augmentera la fréquence correspondant l’amplification unitaire
F(0dB), donc augmentera la rapidité en boucle fermée.
2.2.4 Evaluation du temps de réponse
! Travail demandé
r.R X 1
(r + R X )(1 + .C X .p)
I m (p) r +RX 2.E Ri 1 R
FTBO(p) = = . . . . S
I (p) (1 + R X .C X p ) VR L (1 + R F .C F p ) R 4
(1 p)
Ri
p
(1 )
I (p) 1 1
FTBO(p) = m = A 0 . B0 2
. .
I (p) p p p
(1 ) (1 ) (1 )
1 3 4
Avec
1
1 = = R X .C X
1
1 r.R X
2 = = .C X
2 r +RX
1 L
3 = =
3 Ri
1
4 = = R F .C F
4
2.E 1
G0 A 1 . B 0 = B 0 .(r R x ). .
V R Ri
1 r.R X 1 L
2 = = .C X = 3 = =
2 r+RX 3 Ri
r.R X L
(1) .C X = = 3
r+RX Ri
I m (p) 1 1
FTBO(p) = = A1 . B0 .
I (p) p p
(1 ) (1 )
1 4
avec 1 4
La condition sur la précision en régime permanent impose que A1.B0 > 99. Ce qui impose
:
2.E 1
(2) (r R x ). . . B 0 . 99
V R Ri
On désire que la fréquence F(0dB) en boucle ouverte soit de 5000 Hz. On rappelle que le
produit « Gain-Bande » est constant pour un système du premier ordre.
A1. B0 .F1 = 1 . F(0dB)
2.E 1 1
(3) (r R x ). . . B0 . = F(0dB)
V R Ri 2. .R x .C x
r +RX
C X .R X = 3 .
r
2.E 1 B0 1
C X . R X = (r R X ). . . .
V R Ri F(0dB) 2. .
2.E 1 B0 1 r +RX
C X . R X = (r R X ). . . . = 3 .
V R Ri F(0dB) 2. . r
2.E 1 B0 1 1 1
. . . =
V R Ri F(0dB) 2. . 3 r
VR . R i . 3
r 2. . .F(0dB)
2. E. B 0
2.E 1
(r R x ). . . B 0 . 99
V R Ri
99
Rx -r
2.E 1
. . B0
V R Ri
r+RX
CX = 3 .
r..R X
Les calculs donnent donne Cx > 38,9 nF. On placera trois condensateurs de valeur
normalisée en parallèle afin de se rapprocher le plus possible de la valeur souhaitée. Cx1 = 33
nF, Cx2 = 4,7 nF, Cx3 = 1,5 nF. La tension d’isolement de ces condensateurs sera de 63V. La
tolérance de +/-2,5%. La technologie choisie sera du type « polystyrène ».
Récapitulatif :
p
(1 )
I (p) 1 1
FTBO(p) = m = A 0 . B0 2
. .
I (p) p p p
(1 ) (1 ) (1 )
1 3 4
Im (p) 1 1
FTBO(p) = = G0 . .
I (p) p p
(1 ) (1 )
1 4
I m (p) 1 1
FTBO(p) = = 102. .
I (p) p p
(1 ) (1 )
311 54 000
Le gain 0 dB de la fonction de transfert FTBO(p) est obtenu pour une fréquence (F0dB)
de 4470 Hz. La phase de FTBO(p) pour cette fréquence est de -116°. La marge de phase sera
de ;
I 1 1
= = = 9.7.10-3
Vic .C 1 B 0 .A 0 1 + 102
1
I M = VIC .C. = 266 mA (Courant souhaité)
B0
(100 précision )
I M (réel) = I M . = 263,5 mA
100
Nous avons amélioré la précision. Nous respectons les contraintes imposées par le cahier
des charges.
Q 11) Evaluer le temps de réponse à 95 % quand on applique à l’entrée un échelon de
tension de 1 volt.
L’examen de la fonction de transfert en boucle ouverte et de la marge de phase montre
que l’asservissement en boucle fermée se comporte comme un premier ordre dont la fréquence
de cassure est de l’ordre de 4470 Hz. Le temps de réponse d’un premier ordre est de 3. avec
= 1 / c.
! Travail demandé
I M (p) 1
A(p) = = A0.
I (p) p
(1 )
1
IR (p) 1
B(p) = = B0 . .
IM (p) p
(1 )
4
avec Bo = 0,45.10-3
I C ( p) R2
C= = 0,12.10 -3
VI C ( p ) R 1 .R3
C(p) 1 C(p) 1
FTBF ( p ) = . = .
B(p) 1 B(p) 1
(1 + ) (1 + )
A(p).B(p) FTBO(p)
Im( p ) Im( p ) I C ( p) A( p )
FTBF(p) = . C ( p ).
VIC ( p ) I C ( p ) VIC ( p ) 1 A( p ).B( p)
1
A0 . .
p
(1 )
Im( p ) 1
FTBF(p) = C.
VIC ( p ) 1 1
1 A 0 .B0 . .
p p
(1 ) (1 )
1 4
1
A0 .
p
(1 )
Im( p ) 1
FTBF(p) = C.
VIC ( p ) p p
(1 ).(1 ) + A 0 .B0 .
4 1
p p
(1 ).(1 )
4 1
p
A 0 .(1 )
I m ( p) 4
FTBF(p) = C
VIC ( p ) p p
(1 ).(1 ) + A 0 .B0
4 1
p
A 0 .(1 )
Im( p ) 4
FTBF(p) = C.
VIC ( p) p 1 1 p2
(1 A 0 .B0 ). 1 + ( )
(1 A 0 .B0 ) 4 1 4 . 1 .(1 A 0 .B 0 )
p p
(1 ) (1 )
I m ( p) A0 4 4
FTBF(p) = C. . KI .
VIC ( p ) (1 A 0 .B0 ) 2.m p2 2.m p2
(1 .p 2
) (1 .p 2
)
0 0 0 0
avec
0 1 . 4 .(1 A 0 .B0 )
1 1 4
m = .( )
2 0
A0
KI C. .
(1 A 0 .B0 )
p
(1 )
I m ( p) 54000
FTBF(p) = 0,26. 6 12 2
VIC ( p) (1 31, 25.10 . p 578.10 . p )
1
FT ( p ) = Ki.
p
(1 + )
i
C 1
Ki = .
Bo 1
1+
Ao.Bo
Fi = 5 500 Hz Ti = 29 µs
3 3 6
Temps de réponse à 95 % = 87.10
c 34590
Nous allons effectuer ce travail avec les valeurs de r, Rx ,Cx obtenues au cours de
l’optimisation des performances de l’asservissement en courant. Nous choisirons
r = 43 k , Rx = 82 k , Cx = 39,2 nF.
3.1 RECHERCHE DU MODELE VIS A VIS DE LA PERTURBATION
! Travail demandé
1 1
G0
G( p) = R = R =
L p p
1 + .p 1 + 1+
R 3 3
p
(1 )
R 2.E 1
H(p) = S .(R + R X ). . 2
.
R4 VR p p
(1 ) (1 )
1 4
p
(1 )
2 1
H(p) = H 0 . .
p p
(1 ) (1 )
1 4
Avec
Ho = 306.5
Q 18) Vérifier que le problème de stabilité de cette boucle ne se pose pas, s’il a été
correctement résolu dans l’étude précédente.
La fonction de transfert en boucle ouverte devient :
p
1+
G0 2 1
FTBO( p ) = H(p).G(p) = . H0 . .
p p p
1+ 1+ 1+
3 1 4
1
FTBO( p ) = H(p).G(p) = G 0 . H 0 .
p p
(1 + ).(1 + )
4 1
avec :
Go.Ho = 102
Q 19) Evaluer la variation du courant due à une variation de force électromotrice de 1 volt.
( p) 1
=
E ' ( p) 1 + G(p).H(p)
I m ( p ) = ( p).G ( p)
G( p)
I m ( p ) = E ' ( p ).
1 + G(p).H(p)
E' G(p)
Lim I m (t ) = Limp. I m ( p) = Lim p. .
14243 14 4244 3 p 1 + G(p).H ( p)
t p 0 14444244443
p 0
puisque :
G(p) Go quand p 0
et
H(p) Ho quand p 0
alors
E' G0
Lim I m (t ) = Limp. I m ( p ) = Lim p. .
14243 14 4244 3 p 1 + G 0 .H 0
t p 0 1444 42444 4
3
p 0
G0
Lim I m (t ) = E'.
1424 3 1 + G 0 .H 0
t
G0
I M (t ) = E'. = 3.23.10 -3 pour un échelon de 1 V.
12 3 1 + G 0 .H 0
t
L’écart en régime permanent produit par un échelon de 1 volt de force électromotrice sera
de 3,23 mA.
Im (p) 1
FT(p) = = Ki.
Vic (p) p
(1 + )
i
Fi = 5 500 Hz Ti = 28,9 µs
siècle. Le terme, même bien de recherches antérieures sur siècles écoulés depuis les
entendu, n’exprime pas l’essentiel. l’intégration des systèmes observations de Tycho Brahe.
Laplace, excellent mathématicien, d’équations différentielles et la
Mécanique céleste
est l’un de ceux qui ont fondé la théorie des séries. Ces recherches
physique mathématique de la préparaient bien leur auteur à L’aide fournie aux astronomes par
manière la plus exemplaire. s’intéresser au problème des trois la méthode de Laplace est illustrée
corps reconnu par Leonhard Euler, par les tables nouvelles dressées
Une brillante carrière
Alexis Clairaut et Jean d’Alembert par Jean-Baptiste Joseph
Né à Beaumont-en-Auge comme la pierre d’achoppement Delambre où les écarts avec les
(Calvados), Laplace dut à l’École d’une théorie correcte du observations se trouvent bornés à
militaire, établie dans cette petite mouvement des planètes. On sait trente secondes d’arc au lieu des
ville, sa formation première en que la solution exprimée par les quatre minutes couramment
mathématiques, et c’est dans cette lois de Kepler ne convient qu’à un constatées jusque-là. Encouragé
école qu’il commença à enseigner. système de deux corps s’attirant par le succès, Laplace s’applique à
Déjà connu par d’importants mutuellement; dès qu’il faut tenir la théorie des satellites de Jupiter,
travaux, il succéda, en 1784, à compte de la présence d’un tiers, il pour laquelle
Étienne Bezout comme y a diverses perturbations qui ne Joseph Louis Lagrange avait
examinateur du corps de l’artillerie sont accessibles au calcul que par obtenu le grand prix de l’Académie
et entra, en 1785, à l’Académie la voie d’approximations sans épuiser la question. Il
royale des sciences. À la successives. C’est à ce sujet que découvrit entre les mouvements
Révolution, il prit part à Laplace introduisit une méthode moyens et les longitudes des trois
l’organisation de l’École nouvelle et se trouva en mesure premiers satellites des relations
polytechnique et de l’École d’améliorer considérablement les simples très remarquables qui se
normale et fit partie de l’Institut lors résultats de ses devanciers. trouvèrent confirmées par
de sa création. En 1796, il présidait En ce qui concerne le l’observation avec une exactitude
la commission chargée de mouvement de la Lune, Laplace surprenante, à quelques secondes
présenter au Conseil des Cinq- sut exprimer les perturbations près.
Cents le rapport sur le progrès des théoriques provenant de la non- Le même degré d’exactitude
sciences. Bonaparte lui confia le sphéricité de la Terre d’après les s’affirma entre l’évaluation
ministère de l’Intérieur après le 18- hypothèses émises par d’Alembert proposée par Laplace pour la durée
Brumaire, mais ne le lui laissa que pour rendre compte des deux de révolution de l’anneau de
six semaines. Entré au Sénat en phénomènes de la précession des Saturne et le résultat de
1799, Laplace ne s’y fit guère équinoxes et de la nutation, et il en l’observation au télescope par
remarquer que par un rapport sur déduisit à l’inverse un moyen de William Herschel.
la nécessité de revenir au déterminer l’aplatissement de notre Enfin, Laplace résolut l’énigme
calendrier grégorien, tandis que globe par l’analyse des de la comète de 1770 à laquelle le
son influence sur la vie scientifique perturbations observées dans le calcul donnait une période de cinq
française ne cessait de croître soit mouvement du satellite. Il étudia la ans et demi et qui avait cependant
à l’Institut, soit à l’École relation entre les variations de la échappé à l’observation lors d’un
polytechnique, soit encore à la vitesse angulaire relative de la certain nombre de passages
Société d’Arcueil. Il vota, en 1814, Lune et celles de l’excentricité de présumés. La méthode qu’il mit en
la déchéance de l’Empereur et l’ellipse képlérienne, trajectoire de œuvre à cette occasion pour tenir
devint sous la Restauration un la Terre autour du Soleil. compte des perturbations
personnage de grande importance. Mais c’est à propos de Jupiter et susceptibles d’intervenir dans le
Mais c’est à l’Institut que son de Saturne que Laplace obtint un mouvement des comètes et pour
autorité politique se fit surtout succès spectaculaire. Les évaluer leurs masses conduisit à
sentir. Membre de l’Académie mouvements de ces deux planètes trouver ces astres si peu denses
française, il présidait la séance de supérieures paraissaient l’un qu’ils peuvent traverser le système
janvier 1827 où vint en discussion accéléré, l’autre retardé par rapport solaire sans en être affectés et
une supplique contre le projet de aux observations de la fin du sans produire aucun effet. C’est
loi sur la répression des délits de la XVIe siècle, telles que Tycho donc une véritable science
presse. Opposé à cette supplique, Brahe les avaient léguées; Laplace nouvelle que Laplace greffait sur
il quitta la séance, faisant figure sut trouver l’explication de ce les principes de la gravitation
d’ultraroyaliste. phénomène singulier en montrant universelle newtonienne. Mais en
que l’un des termes de la série des lui donnant, dès 1796, le nom de
«Théorie du mouvement et de la
perturbations avait été jusque-là mécanique céleste, il ne faisait que
figure elliptique des planètes» la désigner d’après la nature des
mal estimé et indûment négligé,
Le premier grand ouvrage de alors que sa valeur était problèmes qui l’avaient tout
Laplace, intitulé Théorie du importante, et que, de plus, la d’abord retenu. Il ne tarda pas à y
mouvement et de la figure elliptique demi-période de ses variations englober d’autres phénomènes,
des planètes (1784), utilise le fruit était précisément égale aux deux comme celui des marées et de la
stabilité des mers, ou encore la élabore une hypothèse générale temps et en dehors du milieu
constance de la rotation diurne de appelée à une grande célébrité: scientifique a souvent conduit à
la Terre. En s’élargissant, tous les corps de l’Univers se considérer Laplace comme un
l’application mathématique touchait seraient formés au sein d’une prophète de l’incroyance religieuse.
non seulement à de nombreux nébuleuse primitive, extrêmement Il n’a pu cependant apparaître tel
domaines de la physique, comme diffuse et chaude, sous l’effet qu’à ceux dont les connaissances
celui des fluides et de la chaleur, conjugué du refroidissement et de scientifiques étaient insuffisantes
mais encore à la question la condensation. Les figures et qui ne pouvaient le lire que
fondamentale et très générale du stables que les lois de la superficiellement. Profondément
système du monde. mécanique permettent de prévoir conscient de l’étendue de notre
pour les rassemblements de ignorance, Laplace n’a cherché en
«Exposition du système du
molécules sous ce double effet fait qu’à réduire la part trop
monde» sont, comme le montre Laplace, aisément accordée à un hasard
Au fur et à mesure de la des anneaux en rotation autour de aveugle afin de ne pas exagérer
découverte de corrections à leur axe, eux-mêmes susceptibles indûment les limites de la science.
apporter à une conception de participer comme éléments à
La théorie des probabilités
simpliste de l’ordre de l’Univers, des anneaux de dimensions
nul ne s’était hasardé au relatives considérables. Mais le Que les quarante-trois
e
XVIII siècle à reprendre le projet maintien de ces figures suppose mouvements observables alors
d’une explication générale, cher une régularité dans le phénomène dans le système solaire soient tous
aux auteurs du siècle précédent. conjugué de condensation et de des mouvements relatifs de
Tandis que l’attraction newtonienne refroidissement qui a dû être rotation s’effectuant dans le même
s’imposait à l’opinion savante, le extrêmement rare, puisque le sens constituait pour Laplace la
problème de la stabilité d’un système solaire n’en offre à probabilité la plus grande pour une
univers soumis à cette attraction l’époque qu’un seul exemple (les origine commune et l’exclusion
apparaissait difficile, sinon anneaux de Saturne). Presque d’un effet du hasard. Mais ce n’est
paradoxal. Divers auteurs avaient toujours, affirme Laplace, chaque que l’expression la plus simple
été amenés à imaginer des actions anneau a dû se rompre en d’une démarche de l’esprit qui est
compensatrices, soit en plusieurs masses qui ont continué essentielle à son œuvre
compliquant la loi des actions entre à circuler tout en étant susceptibles scientifique tout entière. La
deux points matériels (Rudjer de former de nouveaux amas, d’où fécondité de cette œuvre et
Josip Boškovi), soit en la formation de noyaux l’influence considérable qu’elle a
introduisant la résistance d’un sphéroïdiques et de systèmes exercée sont incompréhensibles
fluide, l’éther, baignant tous les d’astres emboîtés les uns dans les sans référence au traité de la
corps célestes. autres, chaque système étant Théorie analytique des probabilités
Laplace rend compte de la caractérisé par un même sens de commencé en 1795, publié en
stabilité de l’Univers sans faire rotation pour les noyaux et les 1812 et réédité deux fois du vivant
appel à aucune de ces hypothèses, satellites qui le composent. de l’auteur.
en utilisant les compensations que Les comètes, auxquelles il avait Ce traité répond parfaitement à
les mouvements de rotation été conduit à assigner une densité son titre. Il définit de manière
permettent par l’intervention de très faible, apparaissent à Laplace précise la probabilité en
forces centrifuges dans la lutte comme des témoins du processus considérant d’abord, pour un
contre les tendances à la général ayant échappé à la événement simple, le rapport des
concentration que les attractions division, précisément à cause de cas favorables aux cas possibles et
devraient normalement entraîner. leur ténuité, et étrangers au en soulignant la condition
Mais il ne lui suffit pas de système solaire. essentielle que tous ces cas
comprendre mathématiquement On ne saurait, ici, s’étendre possibles doivent l’être également.
comment l’attraction est davantage. L’Exposition du Il pose des principes concernant
compatible avec la stabilité des système du monde de Laplace les ensembles d’événements et la
distances entre les astres, il veut (1re éd. 1796, 5e éd. 1824) composition des probabilités
encore saisir une explication de ce appartient d’ailleurs à l’histoire et suivant que ces événements sont
phénomène singulier que constitue peu de chose en demeure, sinon indépendants ou non. Il introduit,
le mouvement des planètes et de l’exemple d’un remarquable effort en généralisant les méthodes de
leurs satellites, dans le même de synthèse sur l’ensemble des calcul symbolique déjà envisagées
sens, à peu près dans un même connaissances physiques et d’une par Leibniz, l’application de
plan et dans des orbes presque recherche méthodique à partir de l’analyse mathématique et établit la
circulaires. faits suggestifs. Dans la mesure correspondance des probabilités
C’est alors que Laplace, même où l’ouvrage ne fait composées avec les coefficients
s’inspirant des observations de volontairement aucun appel à des du développement de fonctions
William Herschel sur un grand «causes finales», l’énorme dites génératrices. Il ébauche la
nombre de nébuleuses lointaines, influence qu’il a exercée sur son notion de corrélation , c’est-à-dire,
selon la conception qui ne sera la vérité soit compris entre des d’expression analytique
clairement perçue que plus tard, la limites données. susceptibles de s’étendre à
notion de loi de probabilité d’une Sans doute la confiance avec d’autres phénomènes. Le génie de
fonction aléatoire de la loi laquelle Laplace proclame que la Laplace a été de s’avancer
supposée fixée d’une autre masse de Jupiter, calculée par hardiment dans cette extension en
aléatoire. Enfin, il envisage les Alexis Bouvard d’après les tables postulant que le formalisme
problèmes plus connus aujourd’hui astronomiques corrigées sous son mathématique de la mécanique est
sous le nom de convergence inspiration, est exacte au 1/100 apte à fonder la topologie de base
stochastique et qui visent à fournir selon une probabilité de 106 contre des grandeurs physiques, même
des données pour la décision, dans 1 est apparue plus tard excessive. lorsque les fonctions imaginées
le resserrement des intervalles de Mais l’excès sur tel ou tel point pour représenter ces grandeurs
probabilité. n’enlève rien à l’importance de demeurent mal définies.
La foi en la possibilité de l’outil universel qui se trouve mis à C’est ainsi que les derniers
dégager des expériences la disposition des physiciens et livres de la Mécanique céleste ,
multipliées des rapports constants, dont les possibilités d’application publiés jusqu’en 1825, sont, en
susceptibles de fonder des règles s’étendent à toutes sortes d’autres réalité, les chapitres d’une nouvelle
de conduite, est un besoin domaines: biologique, juridique, physique théorique grâce auxquels
incoercible de l’esprit humain, et en social et même moral. On reste la science française a été présente
cherchant après bien d’autres à confondu devant l’ampleur des dans les orientations qui
mettre la spéculation vues que les sciences humaines apparaissaient principalement en
mathématique au service de cette d’aujourd’hui ont confirmées et qui Allemagne. Mais leur influence n’a
idée simple, Laplace n’est pas font de Laplace beaucoup plus pas eu que d’heureux effets. En
essentiellement novateur. Mais il qu’un pionnier, un maître qui peut attachant son autorité à la
formule la première démonstration continuer à instruire et à inspirer. constance du rapport des chaleurs
acceptable, encore que non spécifiques des gaz (à pression et
complètement rigoureuse, des lois La physique mathématique à volume constants) intervenant
limites d’une probabilité variable Ce maître, cependant, avait en dans l’expression analytique de la
lorsqu’on augmente indéfiniment le définitive plus de goût pour la vitesse du son, Laplace a contribué
nombre des observations. C’est spéculation abstraite que pour la à l’incompréhension de l’œuvre de
ainsi qu’il apporte à la physique un besogne expérimentale, et, dans la Sadi Carnot et retardé la genèse
moyen de soumettre à la critique le dernière décennie de sa brillante des principes de la
redoutable problème des erreurs carrière, il s’est consacré à thermodynamique. L’exemple,
de mesure. développer les ressources de quelle que soit son importance
S’appliquant dans le même l’analyse mathématique, non plus à historique, n’enlève rien,
temps que Carl Friedrich Gauss à la critique des données sur cependant, à l’excellence d’un
préciser le statut mathématique de lesquelles le physicien doit projet qui consistait à mettre
la méthode dite des moindres travailler, mais à la recherche de l’analyse fonctionnelle au service
carrés , qui consiste à fixer les grandes formulations théoriques de la physique, et que les
résultats moyens à retenir en suggérées par les équations de la développements ultérieurs ont
rendant minimale la somme des mécanique analytique de favorablement sanctionné. Ce
carrés des écarts par rapport aux Lagrange. Que ce soit en effet au projet devançait simplement de
résultats de l’observation, Laplace point de vue des lois d’extremum manière trop sensible la situation
rend mieux compte de la loi des de variation lorsque l’on assigne un des connaissances expérimentales
grands nombres (selon laquelle il même état initial et un même état pour avoir quelque chance de
faut multiplier les observations ou final, ou au point de vue des lois de donner immédiatement des
les expériences) en fournissant des transmission entre états et résultats satisfaisants.
expressions pour la probabilité que positions voisines, il est certain que
l’écart des moyennes par rapport à la mécanique offrait déjà des types
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