I Définition.
L’épargne peut aussi être définie comme la part du revenu qui reste disponible pour
accumuler des actifs physiques et des actifs financiers. Elle est souvent assimilée
également à une consommation différée dans le temps. L’épargne des entreprises, quant à
elle, correspond à la part des bénéfices non distribués et aux amortissements pratiqués
afin de renouveler les équipements. Cette épargne constitue l’autofinancement des
sociétés2.
II La mesure de l’épargne.
1
Eric Bosserelle, op.cit, p69.
2
J. Longatte et P. Vanhove, « Economie générale », éditions Dunod, Paris 2001, p 116-117.
3
Eric Bosserelle, op.cit, p69.
III.2 Epargne financière et épargne non financière.
L’épargne volontaire est explicite quant à ses ressorts. L’épargne involontaire est
la conséquence du processus inflationniste. Avec l’inflation, les agents dont les revenus
ne se sont pas indexés sur la hausse des prix sont obligés de réduire leur consommation.
Cette réduction de la consommation est assimilée par certains acteurs à une épargne
forcée. L’impôt est une autre forme d’épargne forcée puisqu’il contraint les ménages à
réduire leur consommation.
Selon l’arbitrage fait par l’épargnant, le choix du type d’épargne dépend des
principaux critères que sont la rentabilité la disponibilité et la sécurité.
Les emplois de l’épargne, de même que le taux global d’épargne, varient selon les
ménages et leurs caractéristiques. Les emplois possibles de l’épargne monétaire peuvent
porter sur l’investissement, le remboursement de prêt, une consommation différée, une
épargne liquide, des placements financiers, une thésaurisation , des valeurs refuge etc.…
Pour Keynes, le taux d’intérêt est le prix de l’usage de la monnaie. Le taux d’intérêt est le
prix qui équilibre les courbes d’offre et de demande de monnaie. Si l’offre de monnaie
dépend de la quantité de monnaie mise à disposition par les autorités monétaires, la
demande dépend de la « préférence pour la liquidité » des agents. C’est pourquoi,
fondamentalement, chez Keynes, le taux d’intérêt est le prix de la renonciation à la
liquidité.
Ainsi, le taux d’intérêt n’intervient dans le raisonnement keynésien que pour expliquer le
partage de l’épargne entre épargne financière et thésaurisation ; alors que les classiques
en font la variable déterminante du partage du revenu entre consommation et épargne.
La thésaurisation correspond à une épargne financière qui est conservée sous forme liquide (monnaie fiduciaire par
exemple).
donc directement du revenu (ce qu’il convient de prendre en compte c’est le revenu
disponible exprimé en termes réels), et cela par l’intermédiaire de la propension à
consommer, c’est-à-dire de la tendance qu’ont les agents économiques à consommer une
part plus ou moins importante de leur revenu et donc à en laisser un résidu plus ou moins
grand. En fonction de la loi psychologique fondamentale, l’épargne croît avec le revenu
réel et plus que proportionnellement que celui-ci, elle augmente quand on se déplace des
faibles revenus vers des revenus moyens plus élevés, puis elle atteint un maximum avant
de retomber avec les hauts revenus.
Pour lui, pour chaque ménage, il existe un cycle de vie caractérisé à chaque âge par
une étape dans la carrière et la vie familiale. Les comportements d’épargne variant ainsi
selon les phases de la vie des individus.
Avec l’entrée dans la vie active, le taux d’épargne est faible il est même fréquent que les
besoins importants de cette période de l’existence entraînent un recours à l’endettement.
Avec l’ascension professionnelle, le revenu augmente plus vite que la consommation et
l’épargne se développe. En fin de carrière, ce sont les placements en produits d’assurance
vie et en épargne retraite qui prennent le relais. Enfin, à la retraite, c’est-à-dire à
l’extrémité du cycle de vie, le niveau de vie est préservé en dépit de la baisse du revenu
grâce à la consommation du capital constitué ou désépargne.
Par ailleurs l’effet du multiplicateur keynésien dépend du rapport établi par les opérateurs
pour le partage de leurs revenus entre consommation et épargne.
Au final, d’un point de vue macroéconomique, on ne doit pas omettre le fait que
l’épargne joue un rôle fondamental puisqu’elle détermine le niveau de l’investissement.
D’où l’objet de la leçon qui va suivre.