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Raafa Tabib
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Ainsi, les deux interventions extérieures aussi bien en
Libye qu’au nord du Mali se sont clairement soldées par
l’apparition en Libye de larges territoires soustraits à
l’autorité de l’État et occupés par les groupes terroristes.
De même, l’absence d’une entente nationale entre les
belligérants sur des questions cruciales, à l’instar du
partage des ressources, du mode de gouvernement et du
découpage territorial ont incité les diverses parties en
conflit à recourir à la mobilisation des milices armées et à
la fragmentation du pays en régions et villes en conflit.
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voisines où vivent des populations aux conditions
précaires.
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mettre fin aux affrontements dans ce pays et de parer à son
effritement.
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De nouvelles erreurs à éviter
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BIBLIOGRAPHIE
Bibliographie
18
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la crise socio-militaire libyenne, In Sécurité mondiale, N.
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GRIFA, M. 2013, Al wajiha As Siyassiya athnaâ al
thaouwra wa baâd tachkil awal houkouma entikaliya fi
libya.(La façade politique pendant la révolution et après la
constitution du premier gouvernement de transition en
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19
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contrebande, ramifications, armes et prédation aux
frontières». Small Arms Survey - Genève.
TABIB, R. 2013, « Violence négociée, violence imposée,
le rôle des «groupes des sages » dans la régulation des
conflits entre tribus. Le cas de Sebha ». Communication
dans le cadre du colloque «Evolutions politiques et
sociétales et bouleversements régionaux (Sahel,
Maghreb) ». Colloque organisé par l’Observatoire des
changements politiques dans les Etats d’Afrique du Nord
et du Sahel avec le soutien du Comité Catholique contre
le Faim et pour le Développement (CCFD), de l'Institut de
recherche sur le Maghreb contemporain (IRMC, Tunis),
du Centre Jacques Berque (CJB, Rabat), et de
l'Ambassade de France à Tripoli.
TABIB, R. 2012, « Affrontements armés, réseaux tribaux
et prédation aux frontières de la Libye » (en français).
Article publié dans le numéro 8 (avril et mai 2012) du
Cahier de l’IRMC.
•1Comme beaucoup d’autres ethnies et tribus, Kadhafi avait fait appel aux
Toubous, population nomade dont le territoire couvre les confins tchado-nigéro-
libyens, dans sa guerre avec N’djamena. Toutefois, au gré des retournements des
batailles et à la lumière de ses échecs face aux menées tchadiennes, Kadhafi a
rompu son alliance avec les Toubous et s’appliqua à les marginaliser (Lacher,
2014).
•2Dans les années 1990, une insurrection armée déclenchée par le Groupe
Combattant Libyen a embrasé une partie de la Cyrénaïque avant d’être
violemment réprimée à l’aube de la décade 2000. Nombreux furent les chefs de
cette sédition armée qui prirent part au soulèvement de 2011 à l’instar de A.H
Belhaj ou S. Saâdi.
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•3 Les arsenaux les plus importants qui furent pillés par les insurgés et aussi par
les troupes défaites de Kadhafi sont ceux de la région de Sebha et d’Oubari. Ces
arsenaux comptaient des armes de grande qualité réservées aux unités d’élite de
l’armée et principalement à la 32ème brigade conduite par le propre fils de
Kadhafi, le Général Khamis.
•4 Belmokhtar ou le Borgne est un des plus importants trafiquants de cigarettes
de contrefaçon dans le Sahara, reconverti dans le jihadisme depuis son
allégeance à AQMI et la fondation de la Brigade des Signataires par le Sang.
Cependant, cette reconversion idéologique n’a pas empêché Belmokhtar de
conforter sa position de trafiquant et lui a même ouvert la porte à d’autres
créneaux de la contrebande transsaharienne.
•5 Bérangère Rouppert, « Monitoring de la stabilité régionale dans le bassin
sahélien et Afrique de l’Ouest : Algérie, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali,
Mauritanie, Niger, Sénégal », Groupe de Recherche et d’Information sur la Paix et
Sécurité (Grip), Bruxelles, 2012.
•6Cette arme de petite taille provient des arsenaux pillés en Libye, dans la région
de Joffra, a une portée de 5 km en moyenne et peut être maniée de manière
individuelle tout en étant transportée sur les pick-up en usage dans le dispositif
militaire des groupes armés. Cf. Vincent Hugeux et Boris Thiolay, Les armes de
Kadhafi, un legs mortel pour l’Afrique, L’Express, 22 septembre 2012.
•7Cf. Wolfram Lacher, « Libya’s Fractious South and Regional Instability »,
Security Assessment in North Africa Dispatch n° 3, Small Arms Survey, Genève,
2014.
•8Maghawir : unités d’élites et de commandos de l’armée libyenne basées à
Oubari et composées en majorité de Touaregs ayant déclaré allégeance à
Kadhafi.
•9 Rafaa Tabib, « Légions de sable. Factions armées et dynamiques des réseaux de
la contrebande des armes au Fezzan occidental »,Small Arms Survey, Genève,
2015.
•10 Les commerçants originaires du Soudan sont particulièrement actifs dans le
développement des trafics de véhicules utilitaires confisqués par les factions
armées libyennes. Ces commerçants jouent aussi un rôle important dans les autres
créneaux de trafic et principalement celui des armes destinées aux milices tribales
du Sud Soudan ; les Nuer et les Massiriya.
•11 Ces prospecteurs issus de plusieurs ethnies engagent des combats fréquents
entre eux et s’opposent par les armes aux unités de la Garde dépêchée sur les
lieux pour les déloger. Ces combats ont généré une intensification des trafics
d’armes.
•12La vengeance constitue un système de régulation des conflits tribaux destiné à
préserver certains équilibres grâce à l’institution de plusieurs leviers de
compensation. Toutefois, dans la configuration politique et sécuritaire
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d’effondrement de l’Etat et de dérèglement général dans la gestion de la
violence, les membres des tribus assaillantes peuvent transgresser dans
l’impunité les lois coutumières. Cette transgression n’ouvre nullement la voie à
la déchéance des crimes commis, mais plutôt à la dissémination des actes de
vengeances, lesquels obéissent, dans ces cas particuliers, aux formes les plus
violentes et spectaculaires des lois coutumières.
•13 Les Ouled Slimane et les Toubous sont voisins aussi bien à Sebha que dans
plusieurs localités du Nord-Niger où ils se côtoient depuis des siècles. Leurs
positions politiques respectives vis-à-vis de la phase post-insurrectionnelle
divergèrent radicalement et les amenèrent à s’affronter à deux reprises au
printemps 2012 et en janvier 2014. Ces deux joutes se soldèrent par des
centaines de victimes et surtout par la multiplication des vengeances. Celles-ci
impliquaient des personnes n’ayant jamais pris part aux combats ou même vécu
dans le Fezzan libyen. Par conséquent, des localités au Niger regroupant des
populations issues des deux tribus connurent des cycles sanglants de représailles
vengeresses.
•14 Les initiatives de paix qui ont été menées à terme avec des résultats
perceptibles sur le terrain ont été l’œuvre des chefs tribaux à l’instar des accords
de désengagement des forces miliciennes dans le Jbel Naffoussa entre les
factions amazighes d’un côté et les unités zentanes. En mai 2015, à la faveur
d’une médiation conduite par les chefs coutumiers de la tribu des M’garha, les
belligérants de la périphérie est de Tripoli (les Zouïas et les Wercheffanas) sont
parvenus à un cessez-le-feu sur la plupart des fronts et à un échange de centaines
de prisonniers détenus depuis des années dans chaque camp.
•15Ancien commandant du corps expéditionnaire libyen au Tchad en 1983, puis
exilé volontaire aux États-Unis jusqu’en 2011. Actuel chef suprême de l’armée
dans les régions contrôlées par le gouvernement de Bayda (Cyrénaïque),
reconnu par la communauté internationale.
•16 L’attaque kamikaze perpétrée par le tunisien Abou Mouhib contre le check-
point de Dafniya à l’ouest de Misratha, ville symbole de Fajr Libya en mai 2015
a scellé définitivement la rupture entre les factions de l’islam « modéré » et les
groupes jihadistes de l’EI.
•17 Dont celui de Gardhabiya à Syrte où des avions civils étaient sur le tarmac
lors de l’entrée des troupes de l’EI dans cet aéroport en mai 2015.
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