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BURKINA FASO

Unité-Progrès-Justice

COURS DE DROIT
PENAL GENERAL
ELEVES ASSISTANTS DE POLICE Année 2016-2017

Enseignant: TARBANGDO Gérard


Commissaire Principal de Police
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PLAN DU COURS

INTRODUCTION
 Notion de droit, droit pénal et droit pénal général

CHAPITRE I : L’INFRACTION PENALE


Section 1 : Les éléments constitutifs de l’infraction pénale
Paragraphe 1 : La définition de l’infraction pénale
Paragraphe 2 : Les éléments constitutifs de l’infraction pénale
 L’élément matériel
 L’élément moral
 L’élément légal

Section 2 : la classification tripartite des infractions


Paragraphe 1 : Le crime
Paragraphe 2 : Le délit
Paragraphe 3 : La contravention

CHAPITRE II : LA TENTATIVE
Section 1 : Les différentes phases de la commission d’une
infraction
Paragraphe 1 : La pensée criminelle
Paragraphe 2 : Les actes préparatoires
Paragraphe 3 : Les actes exécutoires
Section 2 : les conditions de la tentative punissable
Paragraphe 1 : Le commencement d’exécution
Paragraphe 2 : L’absence de désistement volontaire

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CHAPITRE III : LA RESPONSABILITÉ
PÉNALE
Section 1 : Les notions de responsabilité pénale et de délinquant
Paragraphe 1 : La définition de la responsabilité pénale
Paragraphe 2 : La notion de délinquant

Section 2 : Les causes de non responsabilité


Paragraphe 1 : Les causes de non imputabilité
Paragraphe 2 : Les faits justificatifs
Paragraphe 3 : Les immunités

CHAPITRE IV : LA SANCTION PÉNALE


Section 1 : Les types de peines
Paragraphe 1 : La peine de mort
Paragraphe 2 : L’emprisonnement
Paragraphe 3 : L’amende
Section 2 : Les principales circonstances aggravantes

CONCLUSION

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BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1. Encyclopédie juridique de l’Afrique, Tome 10, Droit pénal et procédure
pénale, Abidjan, NEA, 1982 ;
2. KAGAMBEGA E. L., Droit pénal général, Collection précis de Droit
burkinabé, Université de Ouagadougou, URF/Sciences Juridiques et Politiques,
2007 ;
3. Lexique des termes juridiques ; Dalloz 21éme édition 2014

II. LEGISLATION
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1. Loi n 43-96 ADP du 13 novembre 1996 portant Code pénal ; promulguée
par décret n096-451 du 18 décembre 1996 ;
2. Ordonnance n068-7 du 21 février 1968 portant institution d’un Code de
Procédure pénale, (J.O.R.H.V. du 13 mai 1968, p.229) ;
3. Loi n024-94 ADP du 24 mai 1994 portant Code de justice militaire ;
promulguée par Décret n094-221 du 13 juin 1994, (J.O.B.F. du 1er décembre
1994, p. 2447) ;
4. Décret n097-84 du 28 février 1997 portant définition et sanction des
contraventions (J.O.B.F. du 27 décembre 1997, p.721).

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INTRODUCTION
Toute société fonctionne sur la base de règles préétablies. L’ensemble de
ces règles constitue le « Droit ». Le droit désigne l’ensemble des règles
juridiques officielles organisant les rapports humains. Il indique toujours ce qui
doit être et sanctionné en dernier recours par la force publique. Le non-respect
par l’un de ses membres entraine une sanction.
Le droit pénal est la partie du droit qui punit les conduites antisociales appelées
infractions. Il est subdivisé en:
 droit pénal spécial (DPS) ;
 procédure pénale (PP) ;
 droit pénal général (DPG).
Le DPS définit les infractions et leur sanction; la PP définit l’organisation et
la compétence des juridictions pénales ainsi que les phases successives du
procès pénal.
Le DPG objet de notre cours, est la partie du droit pénal qui détermine
l’organisation générale de la répression des infractions ; c'est-à-dire les
règles communes à toutes les infractions (la légalité, la complicité, la
tentative, la nature des peines…).
Les règles de droit pénal burkinabé sont contenues, essentiellement dans la loi n0
043/96/ADP du 13 novembre 1996 portant code pénal.
Notre cours s’articulera autour de deux titres :
 L’infraction pénale et ses éléments constitutifs.
 La responsabilité et la sanction pénales.

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CHAPITRE I: L’INFRACTION PENALE
SECTION 1 : LES ELEMENTS CONSTITUTIFS DE L’INFRACTION
PENALE

Paragraphe 1 : La définition de l’infraction pénale

L’infraction pénale peut se définir comme étant tout comportement, d’action ou


d’omission, que la société interdit sous la menace d’une sanction pénale. Elle se
diffère donc d’une part, du délit civil qui est tout fait quelconque de l’homme
qui cause un dommage à autrui et qui oblige à la réparation. L’infraction pénale
se distingue, d’autre part, de la faute disciplinaire qui est une violation de règles
propres à un groupe professionnel (médecins, policiers, militaires, avocats…).

Paragraphe 2 : Les éléments constitutifs


Chaque infraction comporte des éléments constitutifs qui lui sont propres et dont
l’étude fait l’objet du droit pénal spécial. Il existe des conditions qui sont
communes à toutes les infractions.

1) L’élément matériel
C’est l’acte matériel d’exécution. Il peut consister en une commission ou une
omission.
 L’infraction par commission : l’acte d’exécution est un acte positif,
c’est-à-dire consisté en une action. La volonté de l’agent est manifestée par un
comportement extérieur.
 Les infractions d’omission : les infractions peuvent être constituées sans
un acte positif. Une personne peut donc être punie pour n’avoir rien fait alors
qu’elle aurait dû faire quelque chose. Il s’agit là d’un manquement à un devoir
préexistant, c’est l’infraction d’omission (abandon de famille art.406 CP, non-
paiement de la pension alimentaire art.407 CP, non-assistance à personne en
péril art.352, al.2).
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2) L’élément moral ou intentionnel de l’infraction

La violation matérielle de la loi pénale n’est punissable que lorsqu’elle est


l’œuvre d’une volonté humaine. L’élément moral est l’intention délictueuse,
c’est la volonté de commettre l’acte défendu. La volonté que le droit définit
comme étant le fait d’être conscient et libre, c’est-à-dire ni dément, ni contraint.
Il faut noter que « la connaissance » de l’interdiction de l’acte est présumé en
application de la loi célèbre du « nul n’est censé ignoré la loi ».
Cependant il existe des infractions non intentionnelles. C’est le cas dans la
plupart des contraventions et délits d’imprudence ; ce qui est incriminé ici c’est
essentiellement la négligence ou l’imprudence.

3) L’élément légal
L’infraction doit être prévue et punie par une loi pénale. Selon l’article 5 de la
Constitution burkinabé « tout ce qui n’est pas défendu par la loi ne peut être
empêché », ce principe est repris par l’article 1 du code pénal qui prévoit que
« nulle infraction ne peut être punie et nulle peine prononcée si elles ne sont
légalement prévues ».

Section 2 : La classification tripartite des infractions


On distingue trois catégories d’infractions selon la gravité de l’acte.

Paragraphe 1 : Le crime
Ce sont des infractions qui sont punies de :
- peine de mort ;
- emprisonnement à vie ;
- emprisonnement à temps (de 5 ans au moins et 20 ans au plus).

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Paragraphe 2 : Le délit
Sont qualifiées de délits les infractions punies d’une peine de 11 jours au moins
et n’excédant pas cinq ans et d’une amende supérieure à cinquante mille francs
ou de l’une de ces deux peines seulement.

Paragraphe 3 : La contravention
Sont qualifiées contraventions les infractions punies d’une amende qui ne peut
être supérieure à cinquante mille francs.

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CHAPITRE II: LA TENTATIVE
Tenter quelque chose c’est essayer de la faire sans pour autant réussir. La
tentative peut se définir comme un acte que l’auteur a essayé de commettre
mais n’a pas réussi.

SECTION 1 : LES DIFFERENTES PHASES DE LA COMMISSION


D’UNE INFRACTION

Paragraphe 1 : La pensée criminelle


La pensée criminelle c’est le fait pour l’auteur d’une infraction de penser à la
commission de l’infraction. A cette phase, l’individu pense simplement à
l’acte .Il projette de commettre l’acte sans pour autant agir. Cette pensée
criminelle n’apporte pas de trouble à la société puisqu’il n’y a pas encore d’acte
qui est posé. La simple pensée à l’acte n’est pas condamnée.

Paragraphe 2 : Les actes préparatoires


Dans cette phase, l’auteur cherche les moyens qui lui permettront de commettre
son infraction .L’individu commence à manifester sa volonté d’agir, mais ces
actes ne permettent pas de savoir quelle infraction il envisage de commettre
.Les actes préparatoires ne sont pas sanctionnés par la loi à moins que ces actes
constituent en eux-mêmes des infractions spécifiques.
Exemple: détention illégale d’arme à feu, effraction ou escalade. Ces actes
ne permettent pas de déterminer avec exactitude le crime ou le délit projeté.
Exemple: L’achat d’un couteau ne veut pas dire obligatoirement l’intention
de commettre un meurtre.

Paragraphe 3 : Les actes exécutoires


C’est la dernière étape de la commission de l’infraction. Elle exige la réalisation
d’au moins un acte tendant vers la constitution de l’infraction : c’est l’exécution

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matérielle de l’acte. L’individu a un comportement qui lui permet de violer la
loi pénale.

SECTION 2 : LES CONDITIONS DE LA TENTATIVE PUNISSABLE


L’acte criminel constitue l’aboutissement d’un processus appelé chemin du
crime ; ce chemin part de la simple pensée criminelle à la consommation
complète de l’infraction. Pour que la tentative soit punissable, il faut un
commencement d’exécution et une absence de désistement volontaire.

Paragraphe 1 : Le commencement d’exécution


Il y a commencement d’exécution lorsque l’individu se trouvant dans la dernière
étape de la commission de l’infraction pose des actes concrets, non équivoques
tendant à son exécution. A ce stade, l’acte est punissable si l’individu
n’abandonne pas de lui-même.

Paragraphe 2 : L’absence de désistement volontaire


Le commencement d’exécution ne suffit pas à constituer une tentative
punissable .Pour que la tentative soit punissable, il faut que l’auteur dans
l’accomplissement de son acte soit interrompu involontairement. Si le
désistement est libre et volontaire, la tentative n’est pas punissable.

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CHAPITRE 3: LA RESPONSABILITE
PENALE
Toute personne qui a commis une infraction est en principe pénalement
responsable. Cette personne est appelée « délinquant ». Cependant la
commission d’une infraction n’entraine pas toujours une sanction.

SECTION 1 : LES NOTIONS DE RESPONSABILITE PENALE ET DE


DELINQUANT
Paragraphe 1 : La définition de la responsabilité pénale
La responsabilité pénale est l’obligation pour une personne impliquée dans une
infraction de supporter les conséquences pénales de ses actes, donc de subir la
sanction pénale prévue.
En Droit pénal, la personne responsable est la personne qui est punissable, celle
à qui la sanction doit être appliquée.

Paragraphe 2 : La notion de délinquant


Le délinquant est celui qui a commis une infraction et qui doit en
supporter les conséquences. L’infraction peut être commise par une ou plusieurs
personnes.
a. L’auteur ou les coauteurs
L’auteur est celui qui commet ou tente de commettre personnellement une
infraction. Il y a coaction lorsque plusieurs personnes commettent
personnellement, et de façon principale, les éléments constitutifs de l’infraction.
Le coauteur est auteur avec une ou plusieurs personnes.

b. Le complice
La complicité est le cas où une ou plusieurs personnes participent à la
commission d’une infraction par des interventions indirectes et accessoires. Le

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complice assiste ou aide d’une manière ou d’une autre l’auteur de l’infraction. Il
a un rôle secondaire même s’il a participé à la conception, à la préparation et à
l’exécution de l’infraction ou a aidé à cacher les auteurs.
Selon l’art.66 CP « les complices d’un crime ou d’un délit sont punis comme les
auteurs même de ce crime ou ce délit sauf si la loi en dispose autrement »

Trois éléments doivent être réunis pour parler de complicité :


 L’infraction principale: Elle doit consister en un crime ou un délit, la
complicité de contravention n’est pas punissable en principe. L’infraction
principale doit être punissable, il n’est pas nécessaire que l’auteur principal soit
effectivement puni.
La complicité se rattache au fait principal et non au sort de l’auteur principal.
Le complice est donc puni, même si l’auteur principal ne l’a pas été pour une
raison de fait (fuite ou décès) ou de droit (démence ou minorité).
 L’acte matériel de complicité: Il s’agit de l’acte de participation (aide,
assistance, recel, etc.) ou omission (non dénonciation du malfaiteur).En principe,
l’acte de complicité doit être antérieur ou concomitant à la commission de
l’Infraction mais il arrive qu’il soit postérieur à l’action principale (recel ; non
dénonciation). Le complice du complice est également punissable.
 L’intention de complicité: le complice doit avoir participé de façon
consciente et libre, c’est l’élément moral de complicité.
Selon l’art.66 CP, le complice subit une peine de même nature ou de même
degré que celle prévue pour le fait principal.
NB : Le dernier alinéa de l’article 65 du CP exclut des personnes qui peuvent
être poursuivies pour complicité. Il s’agit du conjoint, des parents ou alliés du
criminel ou de l’auteur du délit jusqu’au quatrième degré inclus.

SECTION 2 : LES CAUSES DE NON RESPONSABILITE

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Une infraction peut être commise sans que son auteur ne soit jugé comme
responsable de cette infraction. Cette irresponsabilité peut être due à des causes
de non imputabilité ou à des faits justificatifs.

Paragraphe 1 : Les causes de non-imputabilité


L’imputabilité est à la fois la capacité de comprendre et de vouloir et le lien
objectif de causalité entre l’infraction et l’auteur de l’acte accompli. Autrement
dit c’est la possibilité d’attribuer la paternité de l’acte à son auteur.
Selon les art. 73 et 74 CP, il n’y a plus d’infraction en présence de cas de non
imputabilité. En d’autres termes, la sanction pénale ne sera pas appliquée dans
ces situations. L’imputabilité suppose l’intelligence et le libre arbitre.
Ainsi les causes de non imputabilité sont dues d’une part à l’absence de
discernement et d’autre part à l’absence de liberté.

a. L’absence de discernement
Elle peut être due à l’âge ou à une altération des facultés mentales.
 La démence
- L’état de démence s’apprécie après l’avis d’un médecin expert mais le
juge reste libre de sa décision. Le dément n’a plus conscience de ses actes. Dans
le cas où les facultés sont perturbées sans disparaître totalement, il est admis que
la responsabilité soit atténuée (circonstances atténuantes, somnambule).
- La démence doit exister au moment de l’action.

 La minorité
Aux termes de l’art. 74 du CP, « Il n’y a ni crime, ni délit, ni contravention,
lorsque l’auteur de l’infraction était âgé de moins de 13 ans au moment de la
commission des faits », le mineur de moins de 13 ans est pénalement
irresponsable ; le mineur entre 13 et 18 ans qui a agi sans discernement n’est pas
non plus responsable (article 74 alinéa 2 CP).
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b. L’absence de liberté
La contrainte est une altération de la liberté qui peut exempter le délinquant dans
certains cas. Elle peut être physique ou morale.
- La contrainte physique : c’est une force étrangère ou naturelle qui agit sur
le corps d’une personne.
- La contrainte morale : c’est une pression psychologique sur la volonté de
l’individu.
NB: La contrainte doit être irrésistible et ne pas être précédée d’une faute.

Paragraphe 2 : Les faits justificatifs


Ce sont des circonstances prévues par la loi et qui effacent la responsabilité
pénale de l’auteur de l’infraction.

a. L’ordre de la loi et le commandement de l’autorité légitime


Selon l’art.70 « n’est pas pénalement responsable la personne qui accomplit un
acte prescrit ou autorisé par des dispositions législatives ou règlementaires ».
Ainsi, il n’y a ni violation de domicile lors d’une perquisition régulière ni
séquestration pour une personne régulièrement gardée à vue.
De même, la personne qui accomplit un acte commandé par l’autorité légitime
n’est pas pénalement responsable sauf si cet acte est manifestement illégal. La
légitimité de l’autorité vient du fait qu’elle agit dans l’exercice de ses fonctions
et qu’elle a un pouvoir sur le subordonné.
Ex: le maire qui donne des instructions aux éléments des forces de l’ordre pour
disperser une manifestation régulière.
Ex: Un policier qui reçoit des instructions d’exécuter un gardé à vue doit refuser
d’exécuter cet ordre s’il le fait, il sera responsable de l’infraction.

b. La légitime défense

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La légitime défense est le fait de répliquer d’une manière proportionnée à une
attaque actuelle et injuste (art. 71 CP).
 Les conditions de la légitime défense

 Les conditions relatives à l’attaque


Il n’y a légitime défense que lorsque l’attaque est dirigée contre une personne.
L’attaque doit être, en outre, actuelle c.-à-d. que celui qui se prévaut de la
légitime défense doit avoir fait l’objet d’une menace sérieuse. L’attaque doit,
enfin, être injuste. Ainsi n’est pas en état de légitime défense celui qui résiste à
une perquisition régulière.
 Les conditions relatives à la défense
La défense doit être nécessaire c’est à dire apparaître comme le seul moyen
d’écarter le danger, elle doit aussi être mesurée ou proportionnée et simultanée.
Les conditions relatives à l’attaque et celles relatives à la défense sont
cumulatives.
Des cas privilégiés de légitime défense sont prévus à l’art. 71 alinéa 2 CP.
Il s’agit des actes commis en repoussant de nuit l’escalade ou l’effraction d’une
habitation ou en se défendant contre les auteurs de vol ou de pillage exécuté
avec violence.

c. L’état de nécessité
Selon l’art. 72 du CP, n’est pas pénalement responsable, la personne qui
se trouve dans la nécessité de commettre une infraction en vue d’éviter un péril
plus grave et imminent pour elle-même ou pour autrui, sauf s’il y a
disproportion entre les moyens employés et la gravité de la menace. Trois
conditions doivent être réunies.
- La nécessité doit être véritable c.-à-d. inévitable et indispensable et non pas
une raison de simple facilité ;

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- L’infraction est commise afin d’éviter un péril plus grave et imminent. Si la
chose sacrifiée a une valeur inférieure à celle de la chose sauvegardée, l’état de
nécessité est admise et l’agent qui a fait le choix n’est pas punissable. S’il y a
une égalité de valeur entre les deux choses, il y a discussion, mais de nombreux
tribunaux admettent l’état de nécessité.
En dehors des causes de non responsabilité, on a des immunités qui exemptent
certains auteurs d’infraction de la sanction pénale.

Paragraphe 3 : Les immunités


L’immunité est un privilège qui permet à un justiciable d’échapper à un
jugement.
 L’immunité diplomatique protège les représentants d’un pays étranger, à
savoir les ambassadeurs et le personnel diplomatique, qui peuvent exercer leur
fonction sans s’inquiéter d’une quelconque poursuite pénale pour les infractions
qu’ils commettent. Il s’agit de l’immunité de juridiction qui suppose la non-
compétence des juridictions du pays d’accueil à juger ces personnes.
 L’immunité familiale permet de préserver les rapports familiaux.
Art 515 CP « Ne sont pas punissables..., le vol, l’escroquerie, l’abus de
confiance et le recel commis entre époux ou par des ascendants au préjudice de
leurs enfants ou autres descendants».
 L’immunité parlementaire permet aux députés d’être affranchis de toute
poursuite pénale pendant et après leur mandat pour les infractions résultant des
discours tenus au sein de l’assemblée nationale,
 L’immunité judiciaire, destiné aux magistrats et aux avocats par rapport
aux débats devant les juridictions.

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CHAPITRE 4 : LA SANCTION
PENALE
Lorsque l’infraction et la responsabilité pénale de l’auteur sont établies, il ne
reste qu’à prononcer la sanction pénale qui s’y attache. La sanction constitue la
réaction sociale à l’égard de la délinquance. Il existe beaucoup de sortes de
sanctions

SECTION 1 : LES TYPES DE PEINES


La peine est un châtiment infligé, en exécution d’une condamnation judiciaire, à
l’auteur d’une infraction. Il existe trois types de peines.

Paragraphe 1 : La peine de mort


Elle consiste à mettre fin à la vie d’un condamné. L’exécution se fait par
fusillade en un lieu désigné par le ministre en charge de la justice.

Paragraphe 2 : L’emprisonnement
L’emprisonnement consiste à placer le condamné dans un établissement
pénitentiaire. Il le prive de sa liberté d’aller et venir. On distingue :
 L’emprisonnement à vie ;
 L’emprisonnement à temps : La durée de l’emprisonnement est supérieure à
cinq (05) ans et inférieure à vingt (20) ans pour les crimes et de onze (11) jours à
moins de cinq (05) ans pour les délits.

Paragraphe 3 : L’amende
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Elle consiste à priver le condamné d’une partie de ses biens et est d’ordre
pécuniaire. Elle est de plus de cinquante mille (50 000 frs) francs pour les délits
et cinquante mille (50 000 frs) au plus pour les contraventions.
Selon le décret du 28 février 1997 relatif à la définition et à la sanction des
contraventions, les contraventions sont regroupées en quatre classes :

 Première classe : l’amende est entre 1000 et 5000 FCFA


 Deuxième classe : l’amende est entre 5001 à 10 000 FCFA
 Troisième classe : l’amende est entre 10 001 à 15 000 FCFA
 Quatrième classe : l’amende est entre 15 001 à 50 000FCFA.

SECTION 2 : L’AGGRAVATION DE LA SANCTION PENALE


Certains faits, expressément prévus par la loi, permettent d’aggraver la sanction
pénale s’ils accompagnent l’acte principal de l’infraction. Ce sont des
circonstances aggravantes.
Exemple: la qualité de l’auteur, la préméditation, l’escalade, la nuit, la réunion,
la bande organisée etc. le juge est obligé de prendre en compte ces faits pour
prononcer la peine.

CONCLUSION

Le droit pénal général détermine les principes qui sont communs à


toutes les infractions. L’assistant de police, en tant qu’agent d’application de la
loi, doit maitriser cette branche du droit pénal.

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La seule connaissance du Droit Pénal Général permet- elle aux agents
d’exécution de la Police nationale d’être à l’aise dans les missions qui leur sont
confiées ?

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