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Conception des barrages:

1. Définition:
Le barrage est un ouvrage d’art destiné à barrer une vallée,
plus ou moins encaissée (resserrée entre des montagnes),
pour accumuler l’eau. Cette accumulation peut avoir
plusieurs objectifs (Eau potable, irrigation, production
d’électricité, etc.). C’est le premier ouvrage intervenant
dans la fabrication d’énergie hydraulique.
2. Historique
• 1er barrage créé par Menes en 2900 av. J.-C. 15 m
de haut et 450 m de long.
• 1300 av. J.-C. Sethi 1er : 6 m de haut et 2 km de
long.
Dans le monde, il y a environ 38000 barrages dont
52% en Chine, 16% aux États-Unis et 6% au Japon.
80% des barrages ont une hauteur de moins de 30 m,
16% entre 30 et 60 m et 4% plus de 60 m (dont
0,2% ont une hauteur de plus de 150 m). Environ
80% des barrages sont en remblai dont 80% de terre
et 5% d'enrochements. En Algérie il y a 96 barrage
de 9 Milliard M3 (ANBT).
Dans la wilaya de M’sila, il existe 5 barrages: K’sob
50 MM3, Soubella 18 MM3, M’djedel, Koudiat
Benaïda et M’cif.
3. Fonctions d’un barrage:
3-1. Etanchéité:
L'étanchéité des barrages de retenues est évidemment
l'objectif prépondérant. On doit distinguer :
- L'étanchéité propre du barrage qui est liée à sa constitution, et
donc peut aisément être maîtrisée et contrôlée.
- L'étanchéité du bassin de retenue qui dépend de la géologie du
site (nature des terrains, état de fracturation, ...), elle est
établie lors du choix du site et peut éventuellement être traitée
sur des zones de faible étendue.
- L'étanchéité de la liaison barrage - sol de fondation; la zone de
pied de barrage est celle des plus fortes pressions, et le terrain
peut être en partie remanié lors de la construction de
l'ouvrage, cette zone doit donc être contrôlée et traitée
soigneusement.
3-2. Stabilité:
Les barrages sont soumis aux efforts liés à l'action de l'eau :
-La pression hydrostatique sur les parois en contact avec la retenue.
-La pression dynamique exercée par les courants d'eau.
-La pression interstitielle des eaux d'infiltration dans le sol de
fondation (sous pression) qui non seulement réduisent les actions de
contact du sol sur son support mais réduisent aussi la résistance de ces
terrains.
On doit prendre en compte le poids propre du barrage et les
actions de liaison du sol de fondation. On devra vérifier :
-La stabilité d'ensemble de l'aménagement (barrage et massif de
fondation) qui dépend des qualités du massif de fondation.
-La stabilité propre du barrage sous l'ensemble des actions
extérieures.
- La stabilité interne du barrage sous les sollicitations.
3-3. Equipements:
3-3-1.Equipements de sécurité et d'entretien:
Il s'agit de prises et d’évacuation des eaux. Le problème est d'éviter les
dégradations, dues à la puissance de l'écoulement, aussi bien pour
l'ouvrage que pour les rives en aval de l'ouvrage.
Evacuateurs de crue :
Il s'agit de trop plein permettant de limiter le niveau d'eau dans le
barrage lorsque le débit d'alimentation devient trop important. Elle se
fait par le haut du barrage soit le long d'un canal à l'air libre, soit par
dessus le barrage.
Vidanges de fonds :
Il s'agit de prises d'eau situées au point bas du barrage permettant la
vidange pour l'entretien. Les conduites traversent le plus souvent le
barrage. En sortie, on cherche à réduire la vitesse de l'écoulement par
élargissement des conduites et éventuellement projection dans l'air.
3.3.2. Equipements hydroélectriques:
Les équipements hydroélectriques peuvent se décomposer en
3 parties:
-Une partie d'équipement hydraulique pour la circulation de l'eau.
- Une partie de transformation d'énergie (turbine, alternateur).
-Une partie électrique pour la transformation et le transport d’électricité.

3.3.3. Equipements de circulation :


Les barrages sont équipés de galeries permettant les accès aux
équipements hydrauliques et électriques et permettant l'auscultation et le
contrôle du barrage.
Pour permettre la navigation fluviale, des canaux de dérivation peuvent
être aménagés. Pour favoriser la circulation des poissons migrateurs
(saumons), on équipe les barrages de passes à poissons (canaux à faible
vitesse d'écoulement). Il est très fréquent que les barrages soient utilisés
comme voie de circulation en crête, on équipe donc le sommet d'une
chaussée et des dispositifs usuels de sécurité.
4. Eléments de calcul:
Un barrage est soumis à une force horizontale liée à la
pression exercée par l'eau sur sa surface immergée. La
pression hydrostatique en chaque point est fonction de
la hauteur d'eau au-dessus de ce point: P = ρgh

Où ρ est la masse volumique de l'eau ( 1000 kg/m3), g


est la pesanteur (environ 9,81 m/s2) et h est la hauteur
d'eau au-dessus du point considéré.
La force résultante F =∫sPds est l’intégrale des
pressions hydrostatiques s'exerçant sur la surface
immergée du barrage.
4.1. Choix du site de retenue:
Le choix du site de retenue s'effectue à partir :
-Des données hydrologiques (bassin versant de la retenue, pluviométrie,
débits d'apport des cours d'eau, crues...).
-Des données géologiques (constitution des massifs, perméabilité, état de
fracturation, stabilité des massifs).
-Des données topographiques (volumes des retenues en fonction des
niveau des eaux.
4.2. Choix du site du barrage:
Le choix de la position du barrage se fait essentiellement en fonction des
données topographiques. On recherche un verrou, c'est à dire un
rétrécissement de vallée qui permettra de minimiser de volume de
l'ouvrage. Souvent, on doit faire un compromis entre volume de la
retenue (vallée large), l'altitude de la retenue et l'importance de l'ouvrage.
4.3. Choix du type de barrage :
Le choix du type de barrage se fait à partir des conditions locales:
-Des qualités géotechniques du support (les barrages bétons
5. Types de barrages:
Les barrages sont regroupés selon leur fonction (accumulation
d’eau ou régulation d’un cours d’eau pour la navigation ou la gestion
des crues) et suivant leurs caractéristiques géométriques
(Barrages réservoirs de grande hauteur et barrages au fils de l’eau, sur
le cours d’une rivière).

Selon leur type de conception on trouve les barrages en


béton (barrage-poids, barrage-voûte et barrage à contreforts)
et les barrages en remblais (barrage en terre homogène,
barrage zoné et barrage à masque).
5.1. Barrages en béton:
5.1.1. Barrage poids:
Ces barrages s'opposent à la force créée par la pression de l'eau par
leur propre poids. Ils présentent l'avantage de ne solliciter que très peu
la résistance des berges, par contre leur construction nécessite une
grande quantité de béton, et une excellente qualité du sol d'assise.
5.1.2. Barrages voûtes:
Ces barrages s'opposent à la force
créée par la pression de l'eau en
reportant sur les rives par un effet
de voûte la poussée hydraulique. C’est
le type idéale pour une vallée étroite,
avec des rives très solides.
4. Barrages à contreforts:
Les contreforts en béton de forme triangulaire supportent en principe
des voûtes de faible portée ou des dalles planes qui transmettent la
poussée de l'eau vers le sol . Ils nécessitent moins de béton (20 à 25 %
de moins) que les barrages poids et n'exigent pas de vallée étroite
comme les barrages voûtes. Il est néanmoins nécessaire que le rocher
soit de bonne qualité.
5.2. Barrages en remblais:
Il s'agit des barrages en terre ou enrochement, ils sont particulièrement
adaptés aux sites peu encaissés présentant des qualités de terrain
médiocre. Ils sont particulièrement employés pour les barrages de
faible hauteur, bien qu'on trouve des ouvrages exceptionnels de plus
de 100 m de haut. La proportion de barrages (de plus de 15 m) réalisés
en terre ou en enrochement est d'environ 70%.
La stabilité propre du barrage est assurée par le poids du massif de
terre. En général, ces barrages présentent des répartitions de charge
qui les rendent compatibles avec les supports médiocres. Par ailleurs,
leur souplesse permet une adaptation aux déformations et tassements
des supports. Par contre, les volumes à mettre en œuvre deviennent
rapidement très importants. On doit donc envisager les problèmes de
tassement du sol support, et d'infiltration dans le sol de fondation.
5.2.1. Barrages en terre homogène:
Le barrage est constitué d'un seul matériau suffisamment résistant et
imperméable. Pour assurer la stabilité des parements amont et aval on
réalise des talus dont la pente dépend des qualités de stabilité et de
perméabilité du matériau. L'étanchéité du massif est assurée par
l'épaisseur du barrage et l'imperméabilité du matériau.
5.2.2. Barrages zonés:
5.2.3. Barrages à masque:
L'étanchéité est placée sur le parement amont du barrage. Les matériaux
utilisés pour la réalisation de l'étanchéité sont :
• Une dalle en béton armé avec très peu de joints (épaisseur 30 à 80 cm).
• Masque en béton bitumineux composés de deux à trois couches
d'enrobés routiers plus riches en liant (7 à 9 %).
• Géomembranes qui doivent être protégées par une couche
superficielle (géotextile, petits enrochements, dalles, etc.).
6. Production d’énergie électrique:
Il existe 2 grandes catégories de barrage pour ceci :

6.1. Les barrages au fil de l'eau : Construits sur une rivière à


très grand débit:
- La hauteur de chute est très faible.
- La centrale est à l'intérieure du barrage.
6.2. Les barrages à accumulation : Construits dans des
vallées en altitude.
- La centrale est en bas de la vallée, ce qui lui permet de
bénéficier d'une grande hauteur de chute.
- Les barrages stockent l'eau en altitude et la conserve pour les
moments de forte demande d'électricité.

- Il y a un avantage à ce procédé : il est très rapide et permet en


quelques minutes de produire une grande quantité d'énergie.
L'eau se trouvant dans un lac artificiel possède une énergie
potentielle (m : masse d'eau ; g : gravitation terrestre ; h : hauteur
de chute) : Ep = m x g x h

Lorsque l'eau commence à descendre dans la conduite, l'énergie


potentielle se transforme en énergie cinétique. A la centrale,
presque toute l'énergie potentielle s'est transformée en énergie
cinétique. Une petite partie est perdue à cause des frottements entre
l'eau et la conduite forcée. Pour connaître la puissance de la
centrale, on utilise cette formule (P : puissance ; Ec : énergie
cinétique ; t : temps) : P = Ec/t
On remarque que la puissance est proportionnelle au débit et à la
hauteur de chute, g ne variant que très peu à la surface de la Terre.

Les barrages au fil de l'eau ont un très gros débit avec une hauteur
de chute faible. Alors que les barrage à accumulation ont une
hauteur de chute très grande et un débit plutôt faible.
6.3. Fonctionnement

• L'eau accumulée dans les barrages par les prises d'eau


est envoyée sur les aubes d'une turbine. Celle-ci
entraîne un alternateur qui transforme l'énergie
mécanique en énergie électrique. Le barrage quand à
lui sert à constituer une réserve d'eau. L'usine est
souvent en contrebas du barrage, soit plus près ou soit
plus éloignée. Dans ce cas, l'eau est conduite vers
l'usine par un canal de dérivation ou par une galerie
creusée dans la montagne. L'extrémité aval est
appelée la conduite forcée : c'est un gros tuyau qui
descend la vallée. La puissance de l'eau, qui fait
tourner la turbine, dépend du débit et de la hauteur de
la chute.

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