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Avant propos : 1
Introduction : 5
Sélection variétale : 7
Test d’adaptation multilocaux des germoplasmes d’avoine sur le périmètre irrigué de Manombo : 19
Démonstration variétale : 21
Recherche agronomique : 26
Associations culturales : 26
Résultats et discussion : 30
Résultats et discussion : 32
Résultats et discussion : 36
Résultats et discussion : 40
Résultats et discussion : 43
Résultats et discussion : 47
Résultats et discussion 49
Suivi dynamique des biomasses fourragères à partir d’indice de végétation dérivée d’imagerie : 52
satellitaire
Résultats et discussion : 54
Contrôle intégré de la bactériose (Ralstonia solanacearum) dans les petites exploitations agricoles : 61
de la région Vakinankaratra
Activités antimicrobiennes des extraits aqueux de tige feuillée et de racine de Kotschya strigosa : 70
(FABACEAE)
Conclusion : 82
Références bibliographiques : 85
Résumé
Abstract
LISTE DES ABREVIATIONS
CB : cellulose brute
cv : coefficient de variation
LSD : least significant difference
MAT : matière azotée totale
MS matière sèche
MV matière verte
NDVI : indice de végétation à différence normalisée
PDIE : protéines digestibles dans l’intestin dépendant de l’énergie
PDIN : protéines digestibles dans l’intestin dépendant de la matière azotée
UFL : unité fourragère lait
UFV : unité fourragère viande
Actinomycète : Bactéries qui croissent en formant des filaments qui rayonnent formant des
colonies qui a leur tour se ramifient aussi avec cette croissance centrifuge,
appelées hyphes
Ecidiospore : spore diploïde (+-) formée dans l’écidie. En germant, elle donne
Endophyte : Etre vivant à l’intérieur des tissus d’une plante morphologiquement saine et
sans causer des symptômes apparents et immédiats chez l’hôte
Nécrose : Mort de tissus, d'organe, au niveau d'une lésion à la suite d'un accident
mécanique, physiologique ou parasitaire
Rhizosphère : Région du sol directement formée et influencée par les racines et les
microorganismes associés
Teleutomycète : Spore durable sessile ou pédicellée, à paroi souvent épaisse. Elle est
produite dans un téleutosore sur un mycélium dicaryote ; elle germe
généralement après hivernation. Cette germination est précédée par la
fusion des noyaux n, suivie de la méiose. Après quoi se forme la baside
portant 2 basidiospores + et 2 basidiospores -
Urédospore : Spore dicaryote (n + n), percée de spores germinatifs en nom- bre et en
position constants par espèce. Elle se forme dans une urédosore, et est très
souvent solitaire au bout d’un pédicelle cylindrique. Elle germe en donnant
nais- sance à un mycélium capable de porter à nouveau des urédospores ou
de donner naissance aux téleutospores
Verse : Cassure des plantes qui peut être due à des incidents climatiques ou à des
attaques d'un ou plusieurs agents pathogènes rendant la tige et/ou le collet
plus fragile(s).
Comme ces travaux collectifs n’auraient pu être menés à bien sans l’appui et l’assistance de
diverses personnes de bonne volonté, mes remerciements s’adressent également à mes collègues
et à mes étudiants de FIFAMANOR et ses collaborateurs en particulier le Centre National de
Recherches sur l’Environnement, l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, le Laboratoire
de Biotechnologie et de Microbiologie de la Faculté des Sciences, le Département d’Entomologie
de la Faculté des Sciences, et l’UMR PVBMT, Pôle Protection des Plantes, CIRAD-La Réunion.
Les activités de recherche que j’ai menées au sein de FIFAMANOR sont notamment
basées sur l’approche participative et se rapportent à la sélection des variétés fourragères adaptées
aux différentes conditions agro-écologiques et à l’amélioration de leur adaptation et de leur
gestion dans les exploitations agricoles. La sélection variétale débute par l’introduction ou la
prospection de matériel végétal et l’évaluation préliminaire en station de recherche suivies par
l’évaluation multilocale de l’adaptation et du comportement avant que la démonstration en vue de
la diffusion auprès des exploitants agricoles soit menée. Les essais de recherche agronomiques en
vue de la mise au point d’itinéraires techniques comportent des essais d’association culturale, de
fertilisation organique et de fertilisation raisonnée, de gestion de coupe, de contrôle des
bioagresseurs ainsi que de suivi dynamique de la biomasse par imagerie satellitaire. Quelques
travaux ont déjà fait l’objet de publications dans des revues scientifiques à comité de lecture.
La mise en œuvre des différentes activités a principalement été assurée par le soutien
financier de l’Ambassade Royale de la Norvège, mais également par l’appui financier de
quelques projets/conventions de partenariat avec des Organismes nationaux et internationaux de
recherche ou de développement.
C’est dans ce sens que j’ai participé au projet Interreg III-B (2006-2008) financé par la
Région Réunion et l’Union Européenne dans l’élaboration d’un guide technique et des fiches
1
techniques relatifs à la production, en système conventionnel et en système sous-couverture
végétale de fourrage sur les Hautes Terres de Madagascar. Ce projet, porté par le CIRAD (Centre
de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement) -La Réunion,
a été conduit en partenariat avec des Organismes nationaux dont FIFAMANOR, ONG TAFA,
GSDM (Groupement Semis Direct de Madagascar) et internationaux dont SICALAIT
(Coopérative regroupant la quasi-totalité des éleveurs bovins de la Réunion), ARP (Association
Réunionnaise de Pastoralisme) et ARIAL (Association Réunionaise Interprofessionnelle
d’Analyse du Lait).
J’ai, en outre, participé dans la mise en œuvre du projet TCP/MAG/3203 (D) (2008-2010)
financé par la FAO (Organisation mondiale de l’alimentation) lequel portait sur l’élaboration du
premier catalogue officiel des variétés cultivées à Madagascar en partenariat avec le FOFIFA
(Centre National de Recherche Appliquée pour le Développement Rural) et le SOC (Service
Officiel Contrôle des Semences). Ce projet m’a notamment offert l’opportunité de renforcer mes
capacités en matière de procédure de conduite des tests variétaux de Distinctivité, d’Homogénéité
et de Stabilité (DHS) ainsi que de valeur agronomique et technologique (VAT) au sein de
KEPHIS (Kenya Plant Health Inspectorate Service), au Kenya.
La formation des paysans leaders sélectionnés dans les différentes zones de production
laitière des Hautes Terres, dans le cadre de la convention d’appui technique sur le transfert des
technologies semencières fourragères établie entre le projet Land’o Lakes Madagascar et
FIFAMANOR (2009-2011), fut également placée sous ma responsabilité.
2
Par ailleurs, l’octroi d’une bourse post-doctorale par le Programme Robert S. McNamara
de la Banque mondiale, m’a offert l’opportunité de renforcer mes capacités de recherche en
matière de télédétection à travers un stage de six mois (avril-septembre 2012) effectué au sein du
CIRAD-La Réunion et portant sur l’estimation des rendements en biomasse des prairies
fourragères et des parcours naturels à partir d’imagerie satellitaire. Un article sur les
expérimentations de télédétection conduites respectivement sur les cultures de l’herbe d’éléphant
(Pennisetum purpureum), en saison pluviale, et du ray-grass italien (Lollium multiflorum) en
contre-saison, dans le cadre de ce financement est publié dans la revue scientifique LRRD
(Livestock Research for Rural Development).
Dans le cadre d’une convention entre le FIFAMANOR, l’Union des Coopératives Pie
rouge Norvégien et le FRDA (Fonds Régionaux de Développement Agricole) -Vakinankaratra
(2013-2014), j’ai également été chargée de la mise en œuvre du thème de recherche intitulé
3
promotion de la diversité génétique fourragère et de la fertilisation organique améliorée pour
l’amélioration de l’alimentation des bovins laitiers.
Par ailleurs, il y a lieu de mentionner qu’entre 2012 et 2013, j’ai assuré l’animation
scientifique d’un projet PARRUR (Promotion de la recherche en partenariat à Madagascar dans
le secteur du développement rural » (PARRUR), intitulé contrôle intégré de la bactériose de la
pomme de terre due à Ralstonia solanacearum dans la région Vakinankaratra, financé par le
Service de Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassade de France à Madagascar (SCAC),
et porté par FIFAMANOR avec comme partenaires l’Université d’Antananarivo (Département de
Biochimie Fondamentale et Appliquée, Département d’Entomologie) et le Centre National de
Recherche sur l’Environnement (CNRE).
Outre l’encadrement technique des techniciens et des paysans, la mise en œuvre de ces
différents projets de recherche m’a, également, permis d’assurer l’encadrement professionnel
d’étudiants en stage de fin d’études (ingéniorat, DEA et doctorat).
En matière d’enseignement, mes premières expériences ont été acquises à travers des
cours sur la phytopathologie, la biochimie, la biologie moléculaire et l’enzymologie dispensés
aux étudiants de la filière Agro-Eco-Tourisme de l’Institution Laulanié-Green-University,
Antananarivo depuis novembre 2004 jusqu’à mon recrutement par FIFAMANOR en avril 2006.
L’opportunité d’enseigner au sein de l’Université d’Athénée Saint Joseph d’Antsirabe (ASJA), de
l’Ecole Professionnelle Supérieure Agricole (EPSA) et de l’Institut Supérieur Polytechnique de
Madagascar (ISPM) m’a été, par la suite, offerte depuis 2011 afin de dispenser respectivement
aux étudiants de premier et de deuxième cycle les cours « conduite en élevage laitier, Biochimie
générale, Culture fourragère et Agriculture biologique ».
4
Introduction
Sur les Hautes Terres malgache, l’élevage bovin laitier est une source importante de
revenus, spécialement pour les agro-éleveurs repartis au sein de la région de production appelée
« le triangle laitier ». Le type d’élevage semi-intensif est pratiqué par 40 à 54 % d’exploitants
agricoles, en 2005, dans la région Vakinankaratra, la principale région de production laitière
(INSTAT, 2010).
Malgré l’essor continu de la production laitière, qui est passée de 200 000 litres en 1972 à
32 000 000 litres en 2006 pour la région du Vakinankaratra à elle seule, la productivité reste
encore très faible ne donnant environ que 2 500 litres par vache et par an (FIFAMANOR et al.,
2008).
5
Le développement des cultures, dont la culture fourragère, se heurte à diverses contraintes
liées aux facteurs de production, en particulier, celles relatives au foncier réduit, à la fertilité des
sols dégradée, à l’utilisation limitée d’intrants et au faible niveau d’intensification.
Ces réalités justifient les efforts déployés visant à promouvoir la durabilité des systèmes
de production afin de sécuriser les revenus des exploitants agricoles et renforcer leur résilience à
l’insécurité alimentaire.
Pour atteindre ces objectifs, les méthodes suivantes sont mises en œuvre :
étude des corrélations entre les rendements de biomasse fourragère mesurés au sol et les
indices de végétation dérivés d’images satellites à des fins d’amélioration de la gestion
des effectifs animaux par rapport à la disponibilité attendue des ressources
fourragères cultivées et naturelles :
6
SELECTION VARIETALE
Le matériel végétal fourrager, une fois introduit, est alors soumis aux différentes étapes de
criblage ou d’évaluation de l’adaptation et de la performance agronomique. L’évaluation
préliminaire en station de recherche, menée selon un protocole spécifique aux différents types
d’espèces fourragères permet de dégager les matériels génétiques qualifiés de « prometteurs » ou
à potentiel d’adaptation.
À titre d’exemple est présentée l’évaluation préliminaire des lignées d’avoine (Avena
sativa) introduites de Planteforsk en 2008, après amélioration génétique de la résistance à la
rouille noire.
7
Il y a lieu de mentionner une action ponctuelle d’amélioration génétique d’une variété locale de
maïs (Zea mays) à des fins de développement d’hybrides plus performants en termes de
production de grain, de production de biomasse, de résistance à la verse et d’aptitude à l’ensilage.
L’avoine est une des espèces fourragères les plus cultivées au sein du triangle laitier. Cette
espèce peut être cultivée sur tanety en saison intermédiaire, entre janvier et mars ou sur rizière en
contre-saison, entre mai et juillet. Plusieurs variétés furent déjà diffusées et certaines sont
conservées par les paysans. Toutefois, la rouille des tiges ou rouille noire due au champignon
Puccinia graminis, présente dans les zones de production représente une contrainte majeure à la
production de semences d’avoine.
P. graminis est un teleutomycète qui a besoin de deux hôtes pour compléter son cycle
biologique, l’épine-vinette (Berberis vulgaris) et les céréales comme le blé, l’avoine, l’orge et le
seigle (Figure 1). La première manifestation externe de l’infection de l’avoine est l’apparition sur
les feuilles et les tiges de stries ou pustules linéaires brun rougeâtre (Figure 2). Ces pustules sont
des urédies qui contiennent des urédospores unicellulaires dicaryotiques. Elles éclatent et libèrent
des spores dans l’air, la surface des tissus paraît alors déchiquetée. Ces spores réinfectent
l’avoine, propageant ainsi la maladie. Les pustules rouges deviennent progressivement plus
sombres et se transforment, en fin du cycle en télies, avec des téleutospores dicaryotiques
bicellulaires de couleur noire.
Peu après leur formation, les noyaux fusionnent et les téleutospores hivernent à l’état
diploïde, en début de méiose. Avant la germination, la méiose se termine dans les basides courtes,
courbées émergeant des deux cellules de la téleutospore. Des cloisons se forment entre les
noyaux produits qui migrent ensuite vers les stérigmates et se développent en basidiospores.
L’épine-vinette s’infecte quand les basidiospores uninuclées, de la lignée + ou - pénètrent dans la
plante en formant des mycéliums haploïdes qui développent d’abord des spermogonies
(pycnides), principalement à la face supérieure des feuilles. Chaque spermogonie de la lignée +
ou - est une pustule en forme de bouteille bordée par une assise cellulaire qui produit des cellules
8
uninuclées collantes appelées spermaties (pycnospores). L’orifice de la spermogonie est entouré
par une touffe de poils orange, raide, non ramifiée et pointue : les périphyses qui portent des
gouttelettes d’un nectar sucré d’odeur douce. Les spermaties se trouvent dans le nectar qui attire
les mouches. Entre les périphyses se trouvent aussi des hyphes réceptrices ramifiées. En passant
d’une spermogonie à l’autre, les mouches se nourrissent du nectar et transportent des spermaties.
Si une spermatie + provenant d’une spermogonie entre en contact avec une hyphe réceptrice -
d’une autre spermogonie ou vice versa, la plasmogamie est possible et des hyphes dicaryotiques
sont produites. Les initiales d’écidies se développent à partir des hyphes dicaryotiques qui
descendent à partir de la spermogonie, les écidies se forment alors, principalement à la face
inférieure des feuilles où elles produisent des chaînes d’écidiospores. Les écidiospores
dicaryotiques doivent infecter l’avoine ou une autre céréale, le cycle annuel est ainsi bouclé.
Oat
9
Figure 2. Symptômes de la rouille noire de l’avoine
Source : auteur
Le déploiement de variétés d’avoine possédant une résistance plus durable ou plus stable,
c’est-à-dire une résistance à déterminisme multigénique difficilement contournable par les
souches de P graminis constitue la principale stratégie de contrôle de la rouille noire. C’est ainsi
qu’un programme de renforcement de la résistance vis-à-vis de la rouille noire des variétés
d’avoine adaptées localement fut initié en collaboration avec le Planteforsk en Norvège.
L’approche amélioration variétale par introgression des QTL (Quantitative Trait Loci)
associés à la résistance aux souches de Puccinia graminis fut adoptée. Dans ce cadre, deux
cultivars d’avoine FIFA07 et FIFA08 ont été croisés en tant que parent receveur avec des
génotypes provenant des ressources génétiques ou Core-collection de Planteforsk, identifiés
comme possédant des allèles favorables complémentaires en tant que parent donneur. Après
plusieurs rétro-croisements (feed-back) successifs, une présélection des lignées ayant accumulé
les gènes de résistance contre la rouille noire a alors été réalisée par le biais de la sélection
assistée par des marqueurs moléculaires.
10
Le principe de cette sélection repose sur l’amplification par PCR (Polymerase Chain
Reaction) ou réaction en chaîne de polymérisation de l’ADN des fragments du génome incluant
les gènes d’intérêt suivie de la visualisation par électrophorèse des marqueurs moléculaires
associés à ces gènes. Cinquante-huit lignées d’avoine ont ainsi été présélectionnées et renvoyées
à Madagascar pour faire notamment l’objet d’évaluation de leur résistance aux différentes
souches de la rouille noire. Ils s’agissent de lignées issues du croisement respectif de deux
cultivars d’avoine adaptés et évalués comme moyennement résistants avec des sources de
résistances issues du Core-collection de Planteforsk, dont deux lignées différentielles conférant
des gènes de résistances spécifiques : c. i. 9351 et c. i. 8250 ainsi que le gène de résistance
effective au stade adulte Pg11.
11
Figure 3. Pluviométrie moyenne et température moyenne au cours de l’évaluation
préliminaire des lignées d’avoine
12
Tableau 1 : Évaluation de la sévérité des rouilles
Réponse Observations
intermédiaire, urédospores de taille variable, certains peuvent être associés à des nécroses
X
et/ou chloroses
Notation Observations
Résultats et discussion
D’une manière générale, à 5 semaines des semis, les lignées d’avoine affichent un bon
pourcentage de levée (75 à 100 %) excepté les lignées N° 3, 9, 11, 23, 39, 40 et 52 (42 à
66,67 %). Le pouvoir de tallage est variable, allant de 6 à 28 talles par pied (tableau 4). La
résistance à la verse est totale excepté pour les lignées N° 13 et N° 52. La date de 50 % épiaison
se situe entre 49 et 75 jours après les semis et la hauteur à maturité varie de 82 à 131 cm. Les
paysans préfèrent, en général, les variétés relativement précoces, qui se prêtent à une première
exploitation au stade début montaison, entre 60 et 75 jours des semis.
13
Du point de vue du comportement vis-a-vis des souches de la rouille noire, les lignées
d’avoine présentent, en grande partie, une résistance moyenne à forte au cours de la première
campagne culturale (tableau 3). Les mêmes réactions à l’infection naturelle des souches de
Puccinia graminis sont observées en deuxième campagne pour les lignées ayant affiché un taux
de levée supérieur à 75 %. Ceci laisse supposer que ces lignées recombinantes sont
majoritairement dotées de haut potentiel de résistance contre les différentes races de la rouille
noire.
Le gène de résistance Pg11, dérivé de l’espèce Avena sativa est réputé comme résistant à
différentes races de Puccinia graminis. Toutefois, la propriété de résistance à la rouille noire
conférée par ce gène s’exprimant à l’état adulte est associée à une réduction des pigments
chlorophylliens et caroténoïdes dans les tissus des feuilles et des tiges. En effet, les jeunes plants
possédant ce gène sont sensibles à la rouille noire et ont des niveaux pratiquement normaux de
pigment, mais la teneur en pigment diminue très rapidement avec l’âge et les plants deviennent
moyennement résistants (Harder et al., 2011). En tout cas, dans la présente étude, l’attaque de la
rouille noire ne s’était pas encore manifestée aux stades juvéniles des lignées d’avoine.
Il est à faire remarquer que la lignée ci 9351, sélectionnée à partir du cultivar CAV 1830
de l’espèce Avena strigosa, en provenance de Turquie et la lignée c. i. 8250, séléctionnée à partir
14
du cultivar Kyto, en provenance de Yougoslavie sont respectivement les lignées différentielles
correspondant aux gènes de résistance Pg 15 et Pg 12. Ces gènes sont également réputés comme
conférant une résistance effective contre la rouille noire de l’avoine. Toutefois, l’expression de la
propriété de résistance conférée par ces gènes est sous l’influence de la température. Il est
rapporté qu’une température égale ou supérieure à 25 et 26 °C, rend respectivement ineffective
l’expression de la résistance conférée par ces gènes (Sooväli et Koppel, 2003).
Par ailleurs, l’incidence de la rouille noire est plus sévère en 2009 par rapport à 2010.
Ceci peut s’expliquer en partie par la présence de conditions météorologiques plus favorables. En
effet, les pluviométries moyennes en 2009 sont significativement plus élevées au cours des mois
de février à avril correspondant aux stades propices de développement de la rouille noire sur les
lignées d’avoine (épiaison-maturation).
Comme la rouille noire de l’avoine est une maladie qui alterne des phases d’expansion et
de ralentissement déterminées par l’influence de divers facteurs (présence d’hôtes, conditions
météorologiques…), les variétés à résistance horizontale, partielle, non spécifique sont
préférables afin de garantir une durabilité de la résistance, notamment en cas d’apparition
éventuelle d’une nouvelle virulence à la suite de phénomènes de mutation et recombinaison des
souches de P. graminis.
15
Tableau 3 : Caractéristiques agronomiques des lignées d’avoine (2009-2010)
Lignées Numéro de *Taux de *Nombre Date de 50 % Hauteur à Verse (%) Résistance à la Pedigree
croisement levée (%) de épiaison maturité rouille noire
talle/pied (jours) (cm)
2009 2010
Maintikely - - - - - - 60S 20S -
FIFA07 X
1 MO601 100,00 19 69 101 0 tR-40MR tR (c. i. 9351
x FIFA07)
FIFA07 X
2 MO601 100,00 16 72 84 0 tR tR (c. i. 9351
x FIFA07)
FIFA07 X
3 MO602 41,67 28 72 90 0 60MS - (c. i. 9351
x FIFA07)
FIFA07 X
4 MO601 100,00 18 64 131 0 0 0 (c. i. 9351
x FIFA07)
FIFA07 X
5 MO601 75,00 16 54 103 0 5R-40MR 5R (c. i. 9351
x FIFA07)
FIFA07 X
6 MO601 100,00 17 52 101 0 5R, 40MS 5R (c. i. 9351
x FIFA07)
FIFA07 X
7 MO601 91,67 14 52 84 0 5MR-40MR 5R (c. i. 9351
x FIFA07)
FIFA07 X
8 MO601 91,67 22 49 83 0 0 0 (c. i. 9351
x FIFA07)
FIFA07 X
9 MO601 50,00 16 64 85 0 50MS - (c. i. 9351
x FIFA07)
FIFA07 X
10 MO602 75,00 17 69 82 0 0 0 (c. i. 8250
x FIFA07)
FIFA07 X
11 MO602 66,67 12 66 109 0 0 - (c. i. 8250
x FIFA07)
FIFA07 X
12 MO602 75,00 13 66 110 0 5R-30MR 5R (c. i. 8250
x FIFA07)
FIFA07 X
13 MO602 100,00 14 64 120 80 tR 0 (c. i. 8250
x FIFA07)
FIFA07 X
14 MO602 91,67 18 72 110 0 0 0 (c. i. 8250
x FIFA07)
FIFA07 X
15 MO602 91,67 20 72 110 0 0 0 (c. i. 8250
x FIFA07)
FIFA07 X
16 MO602 83,33 18 64 116 0 tR 0 (c. i. 8250
x FIFA07)
FIFA07 X
17 MO602 100,00 10 69 110 0 0 0 (c. i. 8250
x FIFA07)
FIFA07 X
18 MO602 100,00 13 64 91 0 0 0 (c. i. 8250
x FIFA07)
FIFA07 X
19 MO602 100,00 12 61 90 0 0 0 (c. i. 8250
x FIFA07)
FIFA07 X
20 MO603 100,00 14 66 87 0 10R 5R (Pg11
x FIFA07)
FIFA07 X
21 MO603 100,00 9 64 100 0 10R 5R (Pg11
x FIFA07)
FIFA07 X
22 MO603 100,00 6 65 105 0 10R 10R (Pg11
x FIFA07)
FIFA07 X
23 MO603 66,67 9 66 110 0 tR - (Pg11
x FIFA07)
16
Lignées Numéro de *Taux de *Nombre Date de 50 % Hauteur à Verse (%) Résistance à la Pedigree
croisement levée (%) de épiaison maturité rouille noire
talle/pied (jours) (cm)
2009 2010
FIFA07 X
24 MO603 75,00 7 68 105 0 10R tR (Pg11
x FIFA07)
FIFA07 X
25 MO603 91,67 8 72 110 0 10R tR (Pg11
x FIFA07)
FIFA07 X
26 MO603 83,33 7 62 95 0 0 0 (Pg11
x FIFA07)
FIFA07 X
27 MO603 91,67 8 60 110 0 0 0 (Pg11
x FIFA07)
FIFA07 X
28 MO603 91,67 8 66 115 0 0 0 (Pg11
x FIFA07)
FIFA07 X
29 MO603 91,67 8 65 110 0 0 0 (Pg11
x FIFA07)
FIFA08 X
30 MO604 91,67 8 68 105 0 tR tR (c. i. 8250
x FIFA08)
FIFA08 X
31 MO604 83,33 12 69 90 0 0 0 (c. i. 8250
x FIFA08)
FIFA08 X
32 MO604 100,00 14 67 95 0 0 0 (c. i. 8250
x FIFA08)
FIFA08 X
33 MO604 100,00 12 64 105 0 tR tR (c. i. 8250
x FIFA08)
FIFA08 X
34 MO604 66,67 11 68 95 0 0 - (c. i. 8250
x FIFA08)
FIFA08 X
35 MO604 75,00 12 66 90 0 0 0 (c. i. 8250
x FIFA08)
FIFA08 X
36 MO604 91,67 10 72 100 0 tR tR (c. i. 8250
x FIFA08)
FIFA08 X
37 MO604 91,67 10 64 82 0 0 0 (c. i. 8250
x FIFA08)
FIFA08 X
38 MO604 91,67 11 54 85 0 0 0 (c. i. 8250
x FIFA08)
FIFA08 X
39 MO604 58,33 8 75 90 0 0 - (c. i. 8250
x FIFA08)
FIFA08 X
40 MO605 58,33 12 72 85 0 0 - (c. i. 9351
x FIFA08)
FIFA08 X
41 MO605 83,33 14 68 82 0 0 0 (c. i. 9351
x FIFA08)
FIFA08 X
42 MO605 91,67 14 68 95 0 0 0 (c. i. 9351
x FIFA08)
FIFA08 X
43 MO605 83,33 17 67 100 0 0 0 (c. i. 9351
x FIFA08)
FIFA08 X
44 MO605 83,33 14 67 120 0 0 0 (c. i. 9351
x FIFA08)
FIFA08 X
45 MO605 83,33 17 54 90 0 0 0 (c. i. 9351
x FIFA08)
FIFA08 X
46 MO605 100,00 12 75 88 0 0 0 (c. i. 9351
x FIFA08)
FIFA08 X
47 MO605 91,67 11 54 115 0 0 0 (c. i. 9351
x FIFA08)
17
Lignées Numéro de *Taux de *Nombre Date de 50 % Hauteur à Verse (%) Résistance à la Pedigree
croisement levée (%) de épiaison maturité rouille noire
talle/pied (jours) (cm)
2009 2010
FIFA08 X
48 MO605 75,00 13 64 90 0 0 0 (c. i. 9351
x FIFA08)
FIFA08 X
49 MO606 83,33 14 64 95 0 tR tR (Pg11
x FIFA08)
FIFA08 X
50 MO606 75,00 15 67 100 0 tR tR (Pg11
x FIFA08)
FIFA08 X
51 MO606 91,67 18 60 105 0 20MR 5MR (Pg11
x FIFA08)
FIFA08 X
52 MO606 58,33 14 60 115 70 tR - (Pg11
x FIFA08)
FIFA08 X
53 MO606 100,00 16 64 90 0 30MS 10MS (Pg11
x FIFA08)
FIFA08 X
54 MO606 66,67 16 63 83 0 5MR 5R (Pg11
x FIFA08)
FIFA08 X
55 MO606 75,00 12 59 82 0 10MR 5MR (Pg11
x FIFA08)
FIFA08 X
56 MO606 91,67 12 59 110 0 tR tR (Pg11
x FIFA08)
FIFA08 X
57 MO606 75,00 13 57 105 0 10MR 5MR (Pg11
x FIFA08)
FIFA08 X
58 MO606 75,00 10 68 100 0 0 0 (Pg11
x FIFA08)
*comptage à 5 semaines des semis ; 0 : très résistant (aucune pustule) ; tR : trace de pustule ; MR : moyennement résistant ; R :
résistant ; MS : moyennement sensible ; S : sensible
18
Test d’adaptation multilocaux des germoplasmes d’avoine sur le périmètre irrigué de
Manombo
Ce test s’inscrit dans la mise en œuvre de la convention de partenariat intitulée « conduite
d’essais de culture fourragère » dans le cadre des activités de la composante « Promotion de
l’élevage » du Projet de Réhabilitation du Périmètre Irrigué de Manombo.
Le test d’adaptation des germoplasmes d’avoine a été conduit dans quatre sites situés au
sein de 2 Fokontany Andoharano et Morarano de la Commune de Tsianisiha, sur le périmètre
irrigué de Manombo. Le dispositif expérimental est un bloc aléatoire randomisé à trois
répétitions. La parcelle élémentaire mesure 3 x 2m² et l’espace entre deux parcelles élémentaires
et deux répétitions sont respectivement 0,5 m et 1 m. Les traitements sont constitués par 8
germoplasmes d’avoine à tester, dont Maintikely, Fanantenana, Beravina, S-18 Kenya, FIFA07,
FIFA08, OT 7031 et Ca 155. Les germoplasmes ont été semés en ligne distante de 0,2 m à la
densité de 285 graines au m² soit à la dose de 100 kg ha-1 pour Fanantenana, S-18 Kenya, FIFA07
et FIFA08, à la dose de 80 kg ha -1 pour Maintikely et à la dose de 130 kg ha -1 pour Beravina et
OT 7031.
19
Le rendement en vert est estimé à partir de la production au sein de deux surfaces de 1 m²
situées au centre de chaque parcelle élémentaire. Des échantillons représentatifs des différents
traitements furent prélevés en vue d’analyse de la valeur nutritive en laboratoire.
Les paramètres agronomiques retenus sont les rendements en matière verte et en matière
sèche ainsi que les teneurs respectives en énergie UFV (Unité Fourragère Viande) et en protéine
digestible dans l’intestin (PDI). Les rendements en UFV et en PDI ont été calculés après
multiplication du rendement en MS avec leurs concentrations respectives.
Résultats et discussion
Les résultats obtenus ont laissé apparaître des variations de rendements valorisables par
les animaux selon les sites et les germoplasmes d’avoine (tableau 4). D’une manière générale, les
germoplasmes d’avoine affichent une bonne adaptation dans les trois sites d’évaluation. Le
rendement en unité fourragère viande (UFV) (0,8 103 unités ha-1) le plus bas a été enregistré pour
l’accession Ca 155 dans le deuxième site de Morafeno alors que les rendements en UFV les plus
élevés (3,82 à 5,06 103 unités ha-1) ont été donnés par le cultivar Beravina et l’accession OT 7031
dans les deux sites d’Andoharano. De même, le rendement en protéine digestible dans l’intestin
(PDI) le plus bas (74,4 kg ha-1) a été observé pour l’accession Ca 155 dans le deuxième site de
Morafeno et le meilleur rendement (461,6 kg ha-1) a été obtenu par le cultivar Beravina dans le
premier site d’Andoharano. Ce résultat dénote l’influence du rendement en matière sèche sur les
rendements valorisables par les animaux. En effet, aucune variation marquée de la valeur
nutritive entre les germoplasmes d’avoine lors de la coupe de l’herbage n’a été observée.
D’autres chercheurs ont observé une bonne adaptation des variétés d’avoine fourragère en
zones semi-arides au cours de la saison fraîche en système conventionnel ou sous couverture
végétale (Bhatti 1999 ; Mohammad et al 2014). D’après ces auteurs, la date des semis influe
significativement sur le rendement de l’avoine en culture pure ou en association avec une
légumineuse. Par ailleurs, un rendement maximal en matière sèche, sur une coupe de l’herbage de
l’avoine, égal à 7,78 t ha-1 a été enregistré en système semi-direct sous couverture morte.
20
Tableau 4 : Rendements en UFV et en PDI des germoplasmes d’avoine (2009)
3
Germoplasmes Rendement en UFV 10 /ha Rendement en PDI (kg/ha)
d’avoine Morafeno Andoharano Moyenne Morafeno Andoharano Moyenne
Site 1 Site 2 Site 3 Site 4 Site 1 Site 2 Site 3 Site 4
Maintikely 2,21 0,84 3,37 2,38 2,20 200,8 76,8 307,1 216,5 200,3
S -18 1,57 1,01 2,35 2,32 1,81 147,7 95,0 220,6 217,2 170,1
08-FIFA 2,35 1,00 2,73 2,97 2,26 195,6 83,4 227,2 247,3 188,4
Beravina 3,47 1,33 3,82 3,42 3,01 418,7 161,0 461,6 413,3 363,7
OT 7031 2,53 1,05 4,37 5,06 3,25 223,0 92,9 385,6 446,0 286,9
Ca 153 2,74 1,62 2,53 3,19 2,52 246,7 145,9 228,2 287,8 227,2
Ca 155 1,56 0,80 3,03 2,35 1,93 145,6 74,4 281,7 218,4 180,0
N° 07-FIFA 2,17 1,51 3,50 3,99 2,79 185,4 128,7 298,7 339,9 238,2
Moyenne 2,33 1,15 3,21 3,21 2,47 220,4 107,3 301,3 298,3 231,8
LSD (p<0,05) 0,740 69,86
cv % 36,4 36,8
UFV : unité fourragère viande ; PDI : protéine digestible dans l’intestin
Démonstration variétale
Les germoplasmes identifiés comme performants et adaptés aux conditions agro-
écologiques et répondant aux critères de sélection établis par les agro-éleveurs feront alors l’objet
de démonstration variétale ou de diffusion. Une parcelle de démonstration des nouvelles variétés
est ainsi installée dans les zones agro-écologiques en comparaison avec une parcelle témoin
constituée par les variétés déjà adoptées par les exploitants agricoles. Une visite sur terrain de la
démonstration est organisée pour les paysans et groupements paysans des zones.
21
Démonstration du cultivar Mulato-II de brachiaria hybride
La démonstration du cultivar Mulato-II de brachiaria hybride en comparaison avec la
variété témoin de Brachiaria ruziziensis a été installée dans 11 sites des principales régions
laitières, à des altitudes variant de 1200 à 1700 m. Le dispositif de démonstration est un bloc
aléatoire complet à deux traitements et deux répétitions. La parcelle élémentaire mesure 3 x 3m².
La fertilisation recommandée (20 t de fumier, 125 kg N, 66 kg P2O5, 48 kg K2O ha-1) pour la
culture de brachiaria a été appliquée uniformément à chaque parcelle. Le fumier utilisé est
produit sur l’exploitation même. Le rendement en vert est estimé à partir de la production au sein
de deux surfaces de 1 m² situées au centre de chaque parcelle élémentaire. Des échantillons
représentatifs des deux traitements furent prélevés en vue d’analyse de la valeur nutritive en
laboratoire.
Résultats et discussion
Les résultats obtenus en deuxième année d’implantation ont laissé apparaître la
supériorité du cultivar Mulato en termes de production à l’unité de surface d’énergie et de
protéine dans les différents sites de démonstration (tableaux 5 et 6). Cette variété hybride de
brachiaria fut rapidement adoptée par les éleveurs du triangle laitier, lesquels l’apprécient
notamment pour sa meilleure productivité, appétence et rusticité par rapport aux variétés de
brachiaria antérieurement diffusées. Elle est surtout cultivée pour la production de fourrage vert
ou de foin. En 2011, la superficie cultivée par cette variété dans la région Vakinankaratra, est
estimée à environ 20 hectares. Toutefois, l’absence de la multiplication par graine constitue un
facteur limitant à sa plus large diffusion.
Par ailleurs, la plus large adoption du cv. Mulato-II est observée en Afrique de l’Est où
plus de 20 000 paysans l’utilisent en tant que plante piège pour le contrôle de l’insecte fourreur
des tiges et le Striga ou plante parasite du maïs (Khan et al., 2014).
22
Tableau 5 : Rendements en unité fourragère lait des espèces de brachiaria (2006-2007)
3
Espèces Rendement en UFL (x 10 unités/ha)
Amoron' i Haute Matsiatra Analamanga Itasy Vakinank Moyenne
Mania aratra
1 2 1 2 3 1 2 3 1 2 1
Brachiaria
10,26 8,90 7,33 12,63 15,82 18,02 8,58 10,45 6,99 12,44 4,32 10,52
ruziziensis
Brachiaria Sp.
14,49 10,40 9,29 15,23 18,97 21,31 10,39 14,01 8,89 14,47 5,05 12,95
cv Mulato
Moyenne 12,38 9,65 8,31 13,93 17,39 19,67 9,49 12,23 7,94 13,46 4,68 11,74
LSD site 3,44
LSD traitement 0,37
LSD
site*traitement 3,49
(p<0,05)
cv % 4,7
Encadré 1
East African Agricultural and Forestry Journal
(September 2015)
Homecoming of Brachiaria: Improved Hybrids Prove Useful for African Animal Agriculture
1 2 3 4 5 6 2
B. L. Maass , C. A. O. Midega , M. Mutimura , V. B. Rahetlah , P. Salgado , J. M. Kabirizi , Z. R. Khan , S.
7 8
R. Ghimire & I. M. Rao
CIAT (International Center for Tropical Agriculture), PO Box 823-00621, Nairobi, Kenya 2 icipe (African Insect Science for Food and
Health), PO Box 30772-00100, Nairobi, Kenya 3 RAB (Rwanda Agriculture Board), PO Box 5016, Kigali, Rwanda 4 Centre de
Développement Rural et de Recherche Appliquée, BP 198, Antsirabe 110, Madagascar 5 CIRAD, UMR SELMET, Mediterranean
and Tropical Livestock Systems, BP 319, Antsirabe 110 Madagascar 6 NaLIRRI (National Livestock Resources Research Institute),
PO Box 7084, Kampala, Uganda 7 BecA-ILRI Hub (Biosciences Eastern and Central Africa - International Livestock Research
Institute), PO Box 30709-00100, Nairobi, Kenya 8 CIAT (International Center for Tropical Agriculture), AA 6713, Cali, Colombia SA
DOI: 10.1080/00128325.2015.1041263
23
Production de semence de pré-base et élaboration de catalogue
La multiplication du matériel végétal à diffuser ou la production de semence de pré-base
est conduite en parallèle avec la sélection variétale. Les principaux caractères morphologiques,
agronomiques et technologiques sont alors décrits en vue de l’inscription au catalogue des
variétés cultivées à Madagascar.
Il convient de faire remarquer que 14 variétés fourragères adaptées sur les Hautes terres
ont été sélectionnées entre la période 2006 à 2013 dont 06 variétés d’Avena sativa (Fanantenana,
Beravina, Fara, Rojovola, Hery et Faly), 01 variété de brachiaria hybride (Mulato), 02 variétés de
Brachiaria decumbens (Maroroka, Manga), 03 variétés de Chloris gayana (Avo, Mahandry,
Mateza), 02 variétés de légumineuse ligneuse (Chamaecytisus palmensis, Leucaena diversifolia),
01 variété de Zea mays (Mevasoa) et 01 variété de Glycine max (Malady).
24
Les monographies d’une partie de ces variétés fourragères sont présentées dans le guide
technique élaboré dans le cadre du projet Interreg III-B intitulé : « Conduite des systèmes de
culture sur couverts végétaux et affouragement des vaches laitières : guide pour les Hautes Terres
de Madagascar »
Caractéristiques morphologiques
Port au tallage dressé
Ciliation du bord de l’avant-dernière feuille nulle
Pilosité du dernier nœud présente
Intensité de la pilosité du dernier nœud moyenne
Type d’inflorescence panicule
Panicule : orientation des ramifications équilatérale
Port des ramifications demi-dressé
Port des épillets retombant
Longueur de la panicule 38-47cm
Longueur de la feuille paniculaire 31 cm
Largeur de la feuille paniculaire 29 mm
Premier grain : glaucescence glumelle inférieure absente
Premier grain : pilosité de la base faible
Premier grain : longueur de la baguette 4 mm
Couleur du grain jaune
Longueur du grain 15 mm
Largeur du grain 4 mm
Longueur arête du grain 3 cm
Glumelles présentes
Couleur de la glumelle inférieure jaune
Longueur de la glumelle inférieure 1,5 cm
Caractéristiques agronomiques
zone d’adaptation 800-2000 m d’altitude
Jours de 50 % épiaison 65-70
Jours de maturité 140-145
25
Caractéristiques agronomiques
Nombre de talles par pied 8-20
Poids 1000grains 45,6 g
Rendement potentiel (MS) 5-9t/ha
Rendement potentiel (grain) 2,5-3,8 t/ha
RECHERCHE AGRONOMIQUE
Les travaux de recherche axés sur l’agronomie des espèces fourragères visent à améliorer leur
adaptation et leur intégration dans les systèmes de production à travers l’amélioration de la
gestion des ressources biophysiques et naturelles.
Associations culturales
Les associations culturales de type graminée-légumineuse présentent des intérêts
agronomiques, socio-économiques et environnementaux en permettent un accroissement de la
productivité agricole et une amélioration de la qualité du fourrage produit à travers une meilleure
exploitation des ressources (éléments nutritifs, eau, lumière, espace, etc.) et une amélioration des
caractéristiques physico-chimiques du sol. L’intégration des variétés fourragères à
multifonctionnalité (couverture, pompe biologique, fixateur d’azote atmosphérique, haie vive…)
dans les systèmes de production présente de multiples avantages.
26
d’équivalence en terrain agricole (LER), l’indice d’agressivité (A), le coefficient relatif de
recouvrement (K) et le ratio de compétitivité (CR)).
28
brachiaria hybride (Cv Mulato) et d’arachide pérenne ainsi que l’association en alterné simple de
brachiaria hybride-arachide pérenne 1:1.
Les cultures ont été installées par multiplication végétative par plantation d’éclats de
souches de brachiaria et de stolons d’arachide pérenne, à écartement de 0,3 x 0,3 m². La fumure
de fond composée de 20t ha-1 de fumier et de 33 N, 66 P205 et 48K2O kg ha-1 a été apportée
uniformément à chaque parcelle avant l’implantation. Les cultures ont été fertilisées au début de
chaque saison des pluies avec du fumier de 20 t ha-1 après une coupe d’égalisation de l’herbage
destinée à l’élimination des parties lignifiées au cours de la saison sèche et froide. L’herbage a été
coupé à intervalle de 6 à 8 semaines. Le rendement en vert est estimé à partir de la production au
sein de deux surfaces de 1 m² situées au centre de chaque parcelle élémentaire. Des échantillons
représentatifs des différents traitements furent prélevés en vue d’analyse de la valeur nutritive en
laboratoire.
Les données collectées ont été soumises à l’analyse de la variance suivie de la séparation
des moyennes selon la méthode de la plus petite différence significative à l’aide du logiciel
Genstat.
La figure 5 présente les pluviométries et les températures moyennes enregistrées à la
station de recherche au cours des trois dernières campagnes agricoles 2008-2009, 2009-2010 et
2010-2011.
29
Résultats et discussion
Les rendements en MS, en MAT et en PDI au cours des trois dernières campagnes ont été
affectés par l’année, le système de culture et leur interaction (Tableau 8). Les rendements les plus
élevés sont enregistrés pour la troisième campagne (2008-2009) et les plus bas pour la cinquième
campagne (2010-2011). En troisième campagne, le système associé a donné des rendements en
MS, MAT et PDI supérieurs de 24 % à 30 % par rapport à la monoculture de brachiaria. Des
résultats similaires ont été observés par d’autres auteurs, sur des associations de Brachiaria
ruziziensis-légumineuses tropicales (Njwe et al 1990) et des associations de graminées tropicales-
Arachis glabra (Valentim et al., 1987).
L’analyse chimique des échantillons de sol représentatifs des systèmes de culture à la fin
de l’expérimentation a révélé un accroissement des teneurs en phosphore (39 %), en potassium
(20 %), en carbone (13,5 %) et en azote (6 %) dans le sol du système associé et ceci par rapport
au système de culture pure de brachiaria (tableau 9).
Cet essai d’association du cultivar Mulato de brachiaria hybride avec l’arachide pérenne
avait fait l’objet d’un article scientifique publié dans la revue à comité de lecture Livestock
Research for Rural Development (LRRD).
30
Tableau 9 : Caractéristiques chimiques du sol dans le système associé de brachiaria hybride (cv
Mulato) -arachide pérenne en cinquième campagne (2008-2009)
Bases échangeables
Culture pH C N P (Bray II) CEC
C/N (méq/100g)
(eau) (%) (%) (ppm) Ca Mg K Na (meq/100g)
Brachiaria
5,1 3,51 0,259 13,6 4,6 1,07 0,64 0,15 0,13 17,5
monoculture
Mixture (1:1) 5,03 3,72 0,294 12,7 6,4 1,07 0,64 0,18 0,13 18
C: carbone; N: azote; P: phosphore; Ca: calcium; Mg: magnesium; K: potassium; Na : sodium; CEC: capacité d’échange cationique
Encadré 2
Livestock Research for Rural Development 24 (10) 2012
Essai d’association ray-grass italien (Lollium multiflorum) -vesce commune (Vicia sativa)
Cet essai a été mené en condition irriguée dans deux sites de la région Vakinankaratra,
respectivement à Belazao (19° 90' S - 46° 97' E, 1571 m), dans le disctrict d’Antsirabe II et à
Andranomafana (19° 83' S - 46° 83' E, 1310 m), dans le district de Betafo au cours de la contre-
saison 2012.
31
ray-grass-vesce 100:0 ; 0 :100 ; 50:33 ; 50:50 ; 50:66 ; 75:33 et 75:66. La parcelle élémentaire
mesure 3 x 2m² avec 10 lignes de 3 m de long espacées de 0,2 m.
Les systèmes associés ont été semés en ligne alternée simple. La fumure de fond
composée de fumier de 20 t ha-1 produit au niveau de l’exploitation, d’engrais DAP (18N-46
P2O5) de 200kg ha-1 et d’engrais KCL (0-0-60K2O) de 80 kg ha-1 a été apportée uniformément à
chaque traitement lors de l’implantation. La première coupe de l’herbage a été réalisée à 10
semaines des semis et la deuxième coupe, à 6 semaines de la première. L’urée (46N) de
couverture à la dose de 100 kg ha-1 a été épandue à chaque parcelle en deux fractions, 4 semaines
après les semis et après la première coupe. Le rendement en matière verte est estimé à partir de la
production de fourrage au sein d’un quadrat de 2 x 1m² situé sur les lignes centrales de chaque
parcelle. La hauteur et le nombre de talles par plant de ray-grass sont mesurés à partir de 8 plants
choisis de façon aléatoire au sein du quadrat, à 4 semaines des semis et juste avant la première
coupe. Des échantillons de l’herbage représentatifs des différents traitements sont prélevés en vue
de l’analyse de la valeur alimentaire.
Les données collectées ont été analysées selon la méthode du modèle linéaire mixte à
l’aide du logiciel Genstat. Au sein du modèle, le facteur bloc est considéré comme un effet
aléatoire.
Résultats et discussion
Le rendement moyen en matière verte sur deux sites des cultures associées testées est
proportionnel à celui de la culture pure de raygrass (Tableau 10). Les rendements en UFL et en
PDI dans chaque site ne varient pas entre les proportions de graines, mais l’optimum est observé
pour les proportions de graines 75:66 (Figure 6). Sur la moyenne des deux sites, les proportions
de graines raygrass-vesce 75:66 et 50:50 ont donné les meilleurs rendements en UFL et en PDI
(Tableau 10).
L’analyse des fonctions biologiques révèle une valeur du ratio d’équivalence en terrain
agricole (LER) supérieure à l’unité pour toutes les cultures associées testées (Tableau 11). Ceci
indique un avantage de rendement de l’association sur les monocultures pouvant être associé à
32
une utilisation plus efficace des ressources de l’environnement à travers les effets
complémentaires entre le raygrass et la vesce et la diminution de la compétition intraspécifique.
Une meilleure productivité des systèmes associés par comparaison avec des systèmes purs
a été rapportée par plusieurs travaux (Karadag et al., 2003; Lithourgidis et al., 2006; Dhima et al.,
2007, Erol et al., 2009; Atis et al., 2012). Les valeurs généralement positives de l’indice
d’agressivité (A) du raygrass dans les cultures associées démontrent la dominance de cette
espèce. Les valeurs sont, toutefois, quasiment nulles, ce qui indique une bonne compatibilité des
espèces en association. Les proportions de vesce dans le rendement en matière sèche sont
proportionnelles aux doses de semis. Des résultats similaires ont été observés par d’autres auteurs
(Karadag & Büyükburç, 2003; Albayrak, Güler, & Özgür Töngel, 2004).
Cet essai a également fait l’objet d’une publication d’article scientifique dans le journal
Sustainable Agriculture Research du Canadian Center for Science and Education.
Nombre de
Proportions de Hauteur du Rendement en Rendement en Rendement en Rendement en
talles/pied du 3
graines raygrass (cm) MV (t/ha) MS (t/ha) UFL (x10 /ha) PDI kg/ha)
raygrass
a* a a a a a
100 % raygrass 28.62 5.41 14.68 3.03 2.72 195.60
b b b b
100 % vesce - - 9.88 1.45 1.26 91.60
50 % raygrass a a a a a a
29.56 6.06 14.03 2.58 2.27 171.80
+ 33 % vesce
50 % raygrass a a a a a a
27.84 5.50 16.88 3.17 2.82 210.00
+ 50 % vesce
50 % raygrass a a a a a a
28.31 5.66 16.21 2.95 2.58 202.80
+ 66 % vesce
75 % ryagrass a a a a a a
29.09 5.62 15.81 3.05 2.70 206.10
+ 33 % vesce
75 % raygrass a a a a a a
28.78 5.78 16.38 3.45 3.16 237.30
+ 66 % vesce
SE (±) 0.83 0.39 1.75 0.30 0.27 20.68
*au sein de la même colonne, les traitements ayant la même lettre de l’alphabet ne sont pas significativement différents (p>0.05);
MV : matière verte ; MS : matière sèche ; UFL : unité fourragère lait ; PDI : protéine digestible dans l’intestin
33
300
3.5 250
150
2.0
1.5 100
1.0
50
0.5
0
0.0
100:0 50:33 50:50 50:66 50:83 75:33 75:66 O:100
100:0 50:33 50:50 50:66 50:83 75:33 75:66 O:100
Belazao Belazao
Andranomafana Andranomafana
Figure 6 : Rendements moyens en UFL et en PDI des proportions de graines ray-grass-vesce dans les deux sites
Proportions de graines Proportions de vesce dans MS LERG LERV LER AG AV CRG CRV
(%)
MS: matière sèche; LERG = ratio d’équivalence en terrain agricole du raygrass; LERV = ration d’équivalence en terrain agricole de
la vesce; LER = ration d’équivalence en terrain agricole ; A : agressivité ; CR : ratio de compétitivité
34
Encadré 3
Sustainable Agriculture
Research; Vol. 2, No. 1; 2013
ISSN 1927-050X E-ISSN 1927-0518
Published by Canadian Center of Science and Education
Cet essai a été conduit dans deux sites de la région Vakinankaratra respectivement à 1500
(Betafo) et 1700 m (Tsiafahy, Antsirabe) d’altitude.
Le dispositif retenu est un bloc aléatoire complet de Ficher à cinq traitements et quatre
répétitions. Les traitements sont constitués par les différentes proportions de graines avoine (cv
Fanantenana) -vesce commune (cv Mahavokatra) 100:0 ; 0:100 ; 0 :100 ; 50:50 et 50:75. La dose
de semis est respectivement de 100 kg ha-1 pour la monoculture d’avoine et de 60 kg ha-1 pour la
monoculture de vesce commune.
La parcelle élémentaire mesure 3 x 3m². Un test de germination a été effectué avant les
semis afin d’ajuster les doses. La fertilisation recommandée pour la production de fourrage
d’avoine (125 kg N, 66 kg P205, 48 kg K20, 20 tonnes de fumier à l’hectare) a été apportée
uniformément à chaque parcelle. Le fumier étant produit au niveau de l’exploitation même.
35
L’herbage a été coupé au stade montaison de l’avoine, respectivement après 60 et 90 jours des
semis et des échantillons représentatifs de chaque traitement ont été ramenés en laboratoire.
Arrivés au laboratoire, les échantillons de fourrage sont hachés finement (5cm) puis
séchés à l’étuve à 60 °C pendant 72 heures afin d’en déterminer la teneur en matière sèche. Les
échantillons secs sont alors broyés et des sous-échantillons du broyat sont tamisés par passage au
tamis de 1 mm de diamètre en vue de l’analyse des paramètres de qualité, dont les cendres totales
(CT), la cellulose brute (CB), la matière azotée totale (MAT), l’unité fourragère lait (UFL), la
protéine digestible dans l’intestin permise par l’azote (PDIN), et la protéine digestible dans
l’intestin permise par l’énergie (PDIE) (AOAC 1990). La teneur en CT est mesurée après
calcination dans un four à mufle à 550 °C pendant 5 heures. La teneur en MAT est déterminée
selon la méthode de Kjeldhal et la teneur en CB selon la méthode de Weende. Les teneurs en
UFL, PDIN et PDIE sont déterminées selon la technique du sachet nylon (AOAC 1990).
Les données collectées ont été analysées selon le test statistique T, à l’aide du logiciel
Genstat.
Résultats et discussion
Dans le premier site (Tsiafahy, Antsirabe), les rendements en UFL et en PDI varient
significativement entre les traitements (p<0.001) (Tableau 12). Le rendement le plus élevé
(6,31 x103 unités ha-1) en UFL et le rendement le plus bas (4,23 x103 unités ha-1) en UFL sont,
respectivement, donnés par les proportions de graines avoine-vesce 50:50 et la culture pure de
vesce. Les mêmes tendances sont observées pour le rendement en PDI. Dans le second site
(Betafo), les rendements en UFL et en PDI sont également affectés par les traitements (p<0.001).
Les rendements les plus élevés sont donnés par les cultures associées et les plus bas par la
monoculture d’avoine. Ce résultat observé est probablement en rapport avec les caractéristiques
volcaniques du sol qui semblent être plus favorables à la croissance de la légumineuse.
La teneur moyenne en paramètres de qualité ne varie pas entre les traitements excepté
pour la MAT et le PDIN (Tableau 13). La teneur en PDIN de l’herbage des cultures associées est
15,6 à 39,1 % plus élevée par rapport à la monoculture d’avoine. Un accroissement de la teneur
36
en MAT des cultures associées par rapport à la monoculture de graminée a également été observé
par Roberts et al (1989) et Albayrak et al (2004).
Les deux cultures associées donnent une valeur de ratio d’équivalence en terrain agricole
supérieure à l’unité, ce qui indique une meilleure performance de l’association par rapport aux
cultures pures pour l’exploitation des ressources de l’environnement (Tableau 14). Les valeurs du
coefficient relatif de recouvrement (K) de l’avoine dans les deux cultures associées sont
supérieures à celles de la vesce, indiquant une plus forte compétitive de cette espèce. Les valeurs
positives de l’indice d’agressivité de l’avoine dans les deux cultures associées confirment
également cette dominance de l’avoine sur la vesce. Toutefois, les valeurs d’agressivité presque
nulles sous le système associé 50:50 (± 0.012) démontrent la compatibilité proportionnelle des
espèces en association. Les mêmes tendances pour K et A sont observées pour le ratio de
compétitivité (CR).
Tableau 12: Rendements agronomiques de l’association avoine-vesce commune sur deux sites
3
Proportions de Rendement en UFL (x10 /ha) Rendement en PDI (kg/ha)
graines
1er site 2è site Moyenne ±SD 1er site 2è site Moyenne ±SD
100 % avoine (A) 5.18 4.39 4.78 0.742 503.4 468.00 485.70 142.95
100 % vesce (V) 4.23 5.75 4.99 1.588 417.46 593.56 505.51 180.68
A-V 50:50 6.31 5.86 6.08 0.694 585.15 609.09 597.12 54.43
A-V 50:75 5.16 6.70 5.93 0.978 455.2 597.93 526.56 96.98
37
Tableau 13 : Qualité de l’herbage des proportions de graines avoine-vesce commune
CB % CT %
Proportions de graines UFL/kg MS MAT % MS PDIN g/kg MS PDIE g/kg MS
MS MS
100 % avoine (A) 0,80 15,20 25,68 11,61 103,50 80,20
100 % vesce (V) 0,77 27,01 25,08 11,65 178,80 76,50
A-V 50:50 0,79 21,57 26,40 11,29 144,00 78,20
A-V 50:75 0,80 19,89 23,18 11,80 131,50 71,20
Moyenne 0,78 22,60 25,70 11,59 150,30 76,00
LSD (p<0.05) NS 5,63 NS NS 36,44 NS
cv % 7,30 15,30 10,50 4,70 15,70 7,90
MS = matière sèche UFL = unité fourragère lait ; MAT = matière azotée totale ; CB = cellulose brute ; CT = cendres totales ;
PDIN = protéine digestible dans l’intestin permise par l’azote ; PDIE = protéine digestible dans l’intestin permise par l’énergie
38
Encadré 4
Essais de culture en couloir maïs (Zea mays) -luzerne arbustive (Chamaecytisus palmensis) et
maïs-sesbania (Sesbania sesban)
Les cultures en couloirs ou alley-cropping sont des systèmes agroforestiers qui désignent
la disposition linéaire d’une culture annuelle et de haies d’arbustes régulièrement émondées afin
de fertiliser les couloirs de culture qui les séparent. La culture en couloir d’une céréale (maïs)
entre des rangées de légumineuse arbustive à multiples fonctionnalités (fourrage, engrais vert,
alley-cropping, bois de chauffe…) (Chamaecytisus palmensis, Sesbania sesban) a été testée dans
deux sites de la région Vakinankaratra.
Matériels et méthodes
Les essais de culture en couloir à base de maïs (cv Meva) et de légumineuse ligneuse
fourragère Chamaecytisus palmensis ou Sesbania sesban ont été respectivement installés à
Andranomanelatra, Antsirabe (1600 m) et à Tritriva, Betafo (1575 m) au cours des campagnes
agricoles 2008-2009 et 2009-2010. Pour chaque type d’essai, le dispositif expérimental est un
bloc aléatoire complet à deux traitements et trois répétitions. Les traitements sont constitués par
la monoculture non fertilisée de maïs ou témoin et la culture en couloir maïs-légumineuse. La
parcelle élémentaire mesure 18 x 3m². Les parcelles et les blocs sont respectivement séparés par
des allées de 1,5 et 2 m. La variété de légumineuse ligneuse est plantée à écartements de 4,5 m
entre six lignes de maïs et à écartement de 0,5 m sur ligne après apport localisé de 20 t ha-1 de
39
fumier. La première exploitation de la légumineuse commence au début de la deuxième
campagne agricole. La biomasse obtenue est alors incorporée au sol en tant qu’engrais vert trois
semaines avant les semis de maïs. Les exploitations subséquentes sont destinées à la production
de fourrage. Les semis de maïs sont réalisés dans des poquets distants de 0,4 m sur lignes
espacées de 0,7 m. Les poquets sont placés en zig zag des trous de plantation de la légumineuse.
Résultats et discussions
Des écarts positifs des rendements en grain et en fane (biomasse aérienne produite par les
tiges et les feuilles) du maïs en intercalaire avec Chamaecytisus palmensis ont été observés
(tableau 15). L’analyse statistique révèle un écart positif non significatif pour le rendement en
grain, mais significatif pour le rendement en fane. La culture en couloir a permis une
augmentation de 103 % du rendement en fane de maïs par rapport au témoin.
Le maïs en intercalaire avec Sesbania sesban a donné des rendements en fane et en grain
similaires à ceux du témoin, mais une tendance (p = 0,058) à un écart positif significatif est
observé pour le rendement en grain (tableau 16). La culture en couloir a respectivement permis
une augmentation de 101 % et de 31 % des rendements en grain et en fane de maïs.
Par ailleurs, les deux cultures en couloir ont, respectivement permis la production de 6,11
et 2,28 t ha-1 de biomasse fourragère à partir de deux exploitations annuelles des légumineuses
ligneuses.
Nos résultats corroborent ceux des autres chercheurs. Une amélioration de la performance
agronomique des cultures en couloir avec des légumineuses ligneuses fourragères a été reportée
par d’autres auteurs (Kang et al, 1981; Dofeliz & Nesbitt, 1984; Attah-Krah & Sumberg, 1988).
Les avantages attribués au système de l’alley-cropping sont nombreux. Parmi ceux-ci
sont : (i) une meilleure productivité de la culture associée grâce à l’apport de nutriments et de
matière organique au système sol/plante (effet litière, fixation d’azote atmosphérique, engrais
vert…), (ii) une amélioration des caractéristiques physico-chimiques du sol (meilleure utilisation
efficiente de l’eau, meilleure activité biologique et infiltration de l’eau…), (iii) une réduction
significative des pertes dues à l’érosion et (iv) un meilleur contrôle des mauvaises herbes
(Ssekabembe, 1985, Steppler & Ramachandran Nair, 1987 ; Paningbatan et al., 1989).
40
Tableau 15 : Rendements en biomasse et en graine des systèmes de culture de maïs
41
Essais de fertilisation raisonnée
Le cultivar Mulato-II de brachiaria hybride est une graminée fourragère très appréciée
par les éleveurs laitiers pour sa haute productivité, sa plus forte tolérance à la sècheresse et sa
qualité. C’est une graminée d’origine tropicale de type C4 à métabolisme plus efficient
conduisant à une mise à disposition de plus faibles proportions de nutriments aux ruminants
(Brown 1978). Malgré une augmentation maximale du rendement en matière sèche au milieu de
l’été pour les plantes de saison des pluies, la qualité du fourrage diminue généralement
(Sollenberger et al., 1989 ; Rusland et al., 1988). Divers travaux ont révélé que la fertilisation
azotée et le rythme d’exploitation influent significativement sur le rendement en matière sèche et
la teneur en azote des graminées tropicales (Chadhokar, 1978 ; Pamo & Pieper, 1995, Caraballo
et al., 1997).
42
Matériel et méthodes
L’essai a été conduit sur une campagne culturale (2009-2010) dans un site localisé à
Mahatamana, dans le district d’Antsirabe I, dans la région Vakinankaratra. Le dispositif
expérimental en split plot arrangé en bloc aléatoire complet à quatre répétitions comporte 5
niveaux de fertilisation azotée (0, 60, 120, 180 et 240 kg N ha-1) et deux niveaux de fréquence de
coupe (8 et 10 semaines), soit un total de 40 parcelles expérimentales. La parcelle élémentaire
mesure 2,4 x 2m² et l’espace entre deux parcelles expérimentales et deux répétitions sont
respectivement 1 et 2 m.
L’implantation a été réalisée par plantation d’éclat de souche à écartement de 0,3 x 0,3 m².
La fumure de fond constituée de fumier de 20 t ha-1, d’engrais superphosphate triple (0-46-0) de
100 kg ha-1 et de chlorure de potassium (0-0-60) de 100 kg ha-1 a été épandue uniformément au
niveau de chaque parcelle lors du démarrage de la culture.
Les doses de fertilisation azotée apportées sous forme d’urée (46N) ont été appliquées en
trois fractions égales, à l’implantation, à la première coupe et à la deuxième coupe de chaque
rythme d’exploitation.
Les échantillons du sol ont été prélevés sur le site expérimental dans l’horizon 0 à 20 cm
avant la préparation du sol et la plantation des éclats de souche. À chaque fréquence de coupe, le
rendement en matière verte de chaque parcelle est calculé à partir de la mesure de la biomasse
récoltée intégralement au niveau de chaque parcelle. Des échantillons de fourrage représentatifs
des 4 répétitions par traitement ont été prélevés en vue de l’analyse de la valeur alimentaire en
laboratoire.
Résultats et discussion
Les rendements en UFL et en PDI du cultivar Mulato-II sont présentés dans le
tableau 17. Ces rendements sont affectés par la fréquence de coupe, la fertilisation azotée et leur
interaction. La fréquence de coupe de 10 semaines favorise le mieux l’expression des effets de la
fumure azotée. Cette fréquence et la dose maximale d’azote (240 kg N ha-1) induisent la
production d’énergie la plus élevée qui est de 11, 93 x 103 UFL ha-1, soit un gain de production
de 49,7 UFL ha-1 par unité d’azote. Le rendement en UFL croît, respectivement, de l’ordre de
12,3 % et de 19,3 % avec les niveaux de fertilisation azotée pour les fréquences de coupe de 8 et
10 semaines. Les effets de la fertilisation azotée se traduisent notamment par une augmentation
43
de la production de biomasse plutôt qu’un accroissement de la teneur en UFL du fourrage.
L’augmentation de la biomasse avec le niveau de fertilisation azotée observée au cours de cet
essai est en accord avec les observations de Pamo et al (2008) sur Panicum maximum et de
Tendonkeng et al (2010) sur Brachiaria ruziziensis. Par ailleurs, le rendement en PDI augmente
avec l’apport de l’azote jusqu’à la dose de 120 kg N ha-1 pour les deux fréquences de coupe. Le
meilleur rendement en PDI (1012kg ha-1) est obtenu avec le traitement combinant la fréquence
de coupe de 8 semaines et l’apport d’azote à 120 kg ha-1, soit un gain de 8,4 kg ha-1 par unité
d’azote. Ainsi, l’augmentation du rendement en biomasse associé à l’accroissement de
l’intervalle de coupe n’était pas suffisante pour compenser la baisse de la teneur en PDI. La
diminution de la qualité du fourrage, et en particulier de la teneur en matière azotée totale ou en
PDI avec l’âge de la repousse a été rapportée par plusieurs auteurs (Tesema Zewdu et al., 2002 ;
Bayble et al., 2007 ; Obulbiga & Kaboré-Zoungrana, 2007).
Tableau 17 : Rendements en UFL et en PDI du cultivar Mulato-II de brachiaria hybride selon les
doses d’azote et la fréquence de coupe
44
Réponse du cultivar Relaza d’herbe éléphant à la fertilisation azotée et phosphatée
Matériel et méthodes
Cette expérimentation a été conduite en milieu réel, dans un site localisé à Ambohidranandriana,
dans le district d’Antsirabe II, de la région Vakinankaratra au cours de deux campagnes
agricoles 2009-2010 et 2010-2011. Le dispositif expérimental est un dispositif 4 x 3 factoriel à
trois répétitions. La parcelle élémentaire mesure 2,4 x 2m² et l’espace entre deux parcelles
élémentaires et deux répétitions sont respectivement 1 et 1,5 m. Le traitement fertilisation azotée
comporte 4 différentes doses : 0, 60 , 120 et 180 kg N ha-1 lesquelles sont apportées en trois
fractions égales, au début de chaque campagne, après la première et la deuxième coupe de
l’herbage. Les différentes doses de la fertilisation phosphatée sont respectivement 0 , 46 et
92 kg P2O5 ha-1, lesquelles sont appliquées une fois au début de chaque campagne. Le chlorure de
potassium (0-0-60) (100kg ha-1) et le fumier (20t ha-1) sont apportés uniformément à chaque
parcelle au début de chaque campagne excepté pour les témoins. L’herbage a été coupé à
intervalle de coupe de 6 à 8 semaines et le rendement en matière verte est estimé à partir de la
production dans une surface de 1,6 x 1,2 m² située au centre de chaque parcelle. Des échantillons
représentatifs des traitements ont été prélevés à partir de l’herbage coupé au niveau de chaque
parcelle en vue de l’analyse de la valeur alimentaire et de la teneur en éléments fertilisants.
Résultats et discussion
L’absorption de l’azote tend (p = 0,057) à varier entre les différents traitements, la plus
forte absorption (244,5 kg ha-1) est observée pour le traitement combinant les doses maximales
45
utilisées pour l’azote et le phosphore (180N-46P2O5). L’absorption de phosphore ne varie pas de
façon significative entre les différents traitements. Par ailleurs, les plus fortes absorptions (627,8
et 624,6 kg ha-1) en potassium sont observées pour les traitements combinant la dose maximale
ou minimale d’azote ou de phosphore (0N-92P2O5 ; 120N-0P2O5).
Cet essai a été conduit au cours de la campagne agricole 2011-2012 dans deux sites
respectivement situés dans le district d’Antsirabe (19° 48'S - 46° 08'E, 1600 m) et dans le district
de Betafo (19° 49'S - 46° 51'E, 1404 m). Le dispositif expérimental est un bloc aléatoire complet
à 4 répétitions. Les traitements sont constitués par trois doses (300, 400, 500 kg ha-1) de
guanomad (4,8 N - 6,5 P - 1,2 K), une dose de fumier (10 t ha-1) et un témoin non fertilisé. La
parcelle élémentaire mesure 2 x 2m² et l’espace entre deux parcelles élémentaires et deux
répétitions sont respectivement 1 et 1,5 m. L’herbe éléphant (cv Relaza) est implantée par
plantation d’éclat de souche à écartement de 0,4 x 0,4 m². Les fertilisations ont été apportées lors
de l’implantation. L’herbage a été coupé à intervalle de 6 semaines et des échantillons
représentatifs ont été prélevés à partir d’une coupe intégrale effectuée au niveau de chaque
parcelle expérimentale en vue de l’analyse de la valeur alimentaire et de la teneur en éléments
fertilisants en laboratoire.
Résultats et discussion
Le rendement moyen en matière sèche du cultivar Relaza d’herbe éléphant, sur deux sites
varie de façon marquée entre les différents traitements (Tableau 19). Des écarts positifs de
rendement en MS de l’ordre de 43 à 57 % par rapport au témoin non fertilisé et de l’ordre de 39 à
54 % par rapport à l’apport de 20 t ha-1 de fumier sont obtenus avec les différentes doses de
guanomad utilisées.
Le rendement moyen en MAT n’est pas affecté par les traitements, mais une tendance
d’effet significatif est toutefois observée. Les doses de guanomad ont permis de produire 36 à
39 % de MAT supplémentaire par rapport au témoin non fertilisé. Une plus forte absorption de
l’azote est également observée avec l’apport des différentes doses de guanomad.
Cet essai a également fait l’objet d’une publication d’article dans le journal LRRD.
47
Tableau 19 : Rendements en MS et en MAT et absorption d’azote de l’herbe éléphant sous
condition de fertilisation organique
Traitements Rendement en MS (t ha-1) Rendement en MAT (t ha-1) Absorption de l’azote (kg ha-1)
Moyenne 11,7 8,5 10,1 1,51 0,78 1,14 267,45 125,54 196,49
LSD traitement
3,135 (p = 0,059) 63,346
(p<0,05)
LSD site (p<0,05) Ns ns Ns
LSD site*traitement
Ns ns Ns
(p<0,05)
Cv % 19 18,6 18,6
Encadré 5
Livestock Research for Rural Development 26 (01) 2014
48
Effets de l’intervalle de coupe sur le rendement et la qualité de l’herbe éléphant
Du fait de son haut potentiel de rendement et de sa bonne adaptation aux différentes zones
agroécologiques, l’herbe éléphant (Pennisetum purpureum) est l’espèce fourragère la plus
cultivée à Madagascar.
Une expérimentation a été conduite dans deux sites des Hautes Terres centrales en vue de
déceler les effets de fréquence ou d’intervalle de coupe sur le rendement et la qualité de trois
cultivars d’herbe éléphant.
Matériel et méthodes
L’expérimentation a été conduite à la station agricole d’Andranomanelatra dans la région
Vakinankaratra et en milieu paysannal, à Ambositra, dans la région Amoron’ i Mania. Le
dispositif expérimental est un split plot à 4 répétitions. Les traitements principaux sont constitués
par les trois cultivars d’herbe éléphant (cv Kizozi, cv Relaza and cv Cala) et les traitements
secondaires par trois intervalles de coupe ou âges de repousse (5, 7 et 9 semaines).
L’implantation de l’herbe éléphant a été réalisée par plantation de boutures à un écartement de
0,4 x 0,4 m. La fumure de fond composée de fumier de 20t/ha et d’engrais NPK 11-22-16 de
300kg/ha a été apportée uniformément au niveau de chaque parcelle (3 x 4m) au démarrage de la
culture et au début de la saison des pluies. Une même dose d’urée (46N) a également été épandue
à raison de 100kg/ha après chaque coupe de l’herbage. Les cultivars d’herbe éléphant ont été
coupés à 5cm de hauteur selon les rythmes d’exploitation testés. Des échantillons de l’herbage
(800 à 1000g) représentatifs des différents traitements ont été prélevés à partir de l’herbage coupé
intégralement au niveau de chaque parcelle expérimentale et ceci à des fins d’analyse de la valeur
alimentaire en laboratoire.
Résultats et discussion
Les données agronomiques collectées en deuxième campagne culturale sur la moyenne
des deux sites expérimentaux sont rapportées dans les tableaux 20, 21 et 22. Ils ont laissé
apparaître des effets positifs de l’intervalle de coupe sur la hauteur, le rendement en matière
sèche (MS) et le rendement en matière azotée totale (MAT). Aucun effet des cultivars ou de
l’interaction cultivar x fréquence de coupe n’a été observé. La hauteur moyenne des trois
49
cultivars varie de 0,73 à 1,77 m, respectivement après 5 et 9 semaines d’âge de repousse. Le
rendement en MS de chaque cultivar augmente avec l’accroissement de l’intervalle de coupe, qui
est de 3,49 t/ha pour l’intervalle de coupe de 5 semaines et 7,48 t/ha pour l’intervalle de coupe de
9 semaines. Le rendement moyen en matière azotée totale augmente jusqu’à 7 semaines
(1,342 t/ha) puis diminue légèrement à 9 semaines (1,252 t/ha). Ainsi, la fréquence de coupe de 7
semaines (1,28 m) semble présenter le meilleur compromis entre rendement en biomasse et
qualité du fourrage. Ces résultats corroborent ceux rapportés par d’autres chercheurs stipulant que
le stade optimal de coupe de l’herbe éléphant se situe entre 6 et 8 semaines d’intervalle, selon les
saisons et que la hauteur du plant ne doit pas excéder 1,3 m (Bigot et al., 1990 ; Kitalyi et
al., 2005).
Du point de vue de la qualité, les teneurs en matière azotée totale, en cellulose brute et la
digestibilité in-vitro de la matière organique des trois cultivars sont affectés par l’intervalle de
coupe. La teneur en cellulose brute augmente avec l’accroissement de l’intervalle de coupe. Ceci
peut s’expliquer par l’apparition du phénomène de sénescence (Van Soest, 1994). Une corrélation
négative entre la teneur en cellulose brute et en matière azote totale a été observée. Ceci est en
accord avec les observations d’autres chercheurs (Johnson et al., 1973 ; Odhiambo, 1974). La
teneur moyenne en MAT varie de 23,9 % (5 semaines) à 16,92 % (9 semaines). Ces valeurs de
MAT observées au cours de la présente étude peuvent satisfaire les exigences minimales pour la
croissance et la lactation (15 %) (Norton, 1982 ; Bayble et al., 2007). La digestibilité in-vitro de
la matière organique diminue également avec le prolongement de l’intervalle de coupe. Des
travaux similaires ont été rapportés par d’autres chercheurs (Tesema Zewdu et al., 2002 ; Bayble
et al., 2007).
Cette expérimentation a fait l’objet d’une communication orale dans le bulletin de
l’Académie malgache.
50
Table 20 : Hauteur des cultivars d’herbe éléphant selon l’intervalle de coupe
Tableau 21: Rendements en matière sèche des cultivars d’herbe éléphant selon l’intervalle de
coupe
Table 23. Rendements en matière azotée totale des cultivars d’herbe éléphant selon l’intervalle de
coupe
51
Suivi dynamique des biomasses fourragères à partir d’indice de végétation dérivée
d’imagerie satellitaire
L’indice de végétation normalisée (NDVI) dérivée d’image satellite est un des outils les
plus utilisés pour le suivi de la végétation. Le principe repose sur la caractéristique optique de la
végétation dont l’absorbance du rayonnement électromagnétique dans le visible (400nm-700nm)
est liée au contenu en chlorophylle, à la pigmentation, au contenu en eau et à la structure d’une
part et la réflectance du rayonnement électromagnétique dans le proche infrarouge (700-1300nm)
d’autre part. Le calcul du NDVI est basé sur l’exploitation du contraste entre la forte absorbance
dans le rouge (580-680nm) (R) et la forte réflectance dans le proche infrarouge (700-1100nm)
(pIR) : NDVI = (pIR-R)/(pIR+R).
52
les trois autres, les cultures installées l’année précédente ont reçu une coupe d’égalisation 2 mois
auparavant (âgées de 14 mois). La taille des parcelles est de 0,5 à 0,8 ha. Dans les deux parcelles
d’herbe éléphant dont la taille est de 1 à 2,5ha, les cultures sont respectivement âgées d’un et 3
ans.
Des mesures au sol des paramètres agronomiques sont réalisées à la fréquence d’une à
deux semaines et une série d’images multispectrales à haute résolution (10m) de SPOT 5 est
commandée avec un pas de temps moyen de 15 jours. Pour chaque parcelle d’expérimentation, 3
à 5 placettes de mesure (0,5 x 0,5 m²) représentatives sont choisies selon la taille et
l’hétérogénéité de l’ensemble (méthode des quadrats). Les placettes déterminées aléatoirement
sont situées dans la zone fonctionnelle de la parcelle, à au moins 20 m de chaque bordure afin de
garantir une localisation au sein des pixels exploitables de l’image satellite (taille d’un pixel :
10 m x 10m, précision GPS ≤ 15m). Les localisations géographiques des mesures ont été
obtenues avec la prise des coordonnées GPS.
Les paramètres agronomiques mesurés sont : (i) hauteur de l’herbe à partir de la surface
du sol, (ii) composition botanique, (iii) stade phénologique et (iv) rendement en matière verte
estimé à partir de la coupe de l’herbe à hauteur de 5 cm. Un échantillon du fourrage coupé (250 à
300 g) est prélevé dans chaque placette en vue de l’analyse au laboratoire.
Le traitement et l’analyse des données géoréférencées ont été réalisés avec les logiciels
Arc GIS/Quantum GIS et ERDAS Imagine. L’indice de végétation NDVI est extrait des images
satellites à partir de la réflectance au niveau de l’atmosphère (TOA) dans deux canaux : le rouge
(R) et le proche infrarouge (pIR) selon la formule : NDVI = (pIR-R)/(pIR+R).
Les tests de corrélations et statistiques entre les paramètres agronomiques et l’indice de
végétation NDVI calculée à partir d’image satellite ont été effectués avec le logiciel genstat.
53
Figure 10: Image satellite (03 août 2012) sur les parcelles de raygrass italien ©
CNES (2012), Distribution Spot Image S.A.
Résultats et discussion
Suite à des contraintes techniques au niveau de la programmation de l’acquisition d’image
par le capteur du satellite, une image archive intégrant la zone d’étude du raygrass italien (03 août
2012) et trois images (9 octobre, 15 novembre et 5 décembre 2012) couvrant la zone d’étude de
l’herbe éléphant sont seulement disponibles. Les données de ces images sont reliées avec les
données agronomiques des dates de mesures au sol se rapprochant le plus des dates d’acquisition
de ces images.
Une forte corrélation exponentielle significative (R² = 0,73) entre le rendement en matière
verte et l’indice de végétation NDVI et entre la hauteur (R² = 0,74) et l’indice de végétation
NDVI sont observées pour l’herbe éléphant (Figures 11 et 12). L’indice de végétation NDVI
prend des valeurs variables au cours du temps et des stades physiologiques (0,239 à 0,702). Des
résultats similaires ont été observés par d’autres chercheurs (Gaston et al, 1983 ; Wagenaar & de
Ridder, 1986). Une corrélation linéaire significative (R² = 0,68) entre le rendement en matière
verte et le NDVI et entre la hauteur et le NDVI (R² = 0,61) du raygrass sont également observées
(Figures 13 et 14).
La gamme relativement étroite des valeurs de NDVI (0,41 à 0,453) sur une plus large
gamme de rendement en matière verte du raygrass (0,576 to 2,933 kg m-2) relève probablement
de la sensibilité de cet indice aux facteurs n’ayant aucun rapport avec la végétation dont les
54
variations des conditions atmosphériques, la réflectance du fond et les caractéristiques du capteur
(Shin, 2000; Gitelson, 2003). L’indice de végétation NDVI est surtout reporté comme très
sensible à l’absorption et à la dispersion de l’énergie lumineuse par l’atmosphère. Les images
satellites devront ainsi être corrigées des effets de l’atmosphère avant la conversion en images de
NDVI. La disposition d’images satellites multi-temporelles permet également de sélectionner des
scènes moins affectées par les effets de l’atmosphère.
Cette étude préliminaire a fait l’objet de publication d’article dans le journal LRRD.
55
4,0
Rendement en MV du raygrass kg
3,5 y = 60,62x - 24,63
3,0 R² = 0,68
P < 0,001
2,5
N = 15
2,0
m² 1,5
1,0
0,5
0,0
0,4 0,41 0,42 0,43 0,44 0,45 0,46
NDVI
Encadré 6
Livestock Research for Rural Development 26 (05) 2014
Par ailleurs, la régression exponentielle de NDVI et le rendement en vert est bonne pour
Chloris gayana avec R2=0,856 (Figure 15). Pour les deux autres espèces, la régression
exponentielle entre NDVI et rendement en vert est moins bonne avec R2= 0,313 et R2=0,535 pour
Brachiaria sp et Pennisetum purpureum, respectivement (Figures 16 et 17). Ces modèles peuvent
être améliorés et permettent de savoir avec plus de précision la production instantanée de
biomasse fourragère à l’échelle d’un territoire jusqu’à l’échelle d’une parcelle.
Cette expérimentation s’inscrit dans le cadre d’un mémoire de D.E.A (Andriarimalala, 2014).
Figure 15. Relation entre rendement en vert et NDVI pour Chloris gayana
Source : Andriarimalala, 2014
57
Figure 16. Relation entre rendement en vert et NDVI pour Brachiaria sp
Source : Andriarimalala, 2014
Figure 17. Relation entre rendement en vert et NDVI pour Pennisetum purpureum
Source : Andriarimalala, 2014
Une autre étude axée sur l’utilisation de la télédétection pour le suivi, l’évaluation et la
gestion des pâturages fut conduite dans une zone située au sein de la station de Recherche
Zootechnique et Fourragère de Kianjasoa/FOFIFA, dans le Moyen Ouest de Madagascar entre
avril et juin 2013. Cette zone se situe entre les Hautes-Terres centrales et le littoral occidental de
la grande île à 19°03'10.4" S, 046°22'33.2" E et à environ 950 m d’altitude. L’espèce Brachiaria
brizantha introduite dans cette zone est devenue actuellement un fourrage spontané, à
58
propagation non contrôlée. Plus de 75 % de la ration des bovins dans cette zone est formée par
cette espèce, le reste étant composé d’herbes spontanées et de sous-produits agricoles ou de
fourrages conservés.
Les résultats obtenus ont révélé que la régression exponentielle de NDVI et le rendement
en vert de Brachiaria brizantha est assez bonne avec R2=0,64 (Figure 18). Cette corrélation est
sous l’influence de divers facteurs déterminants dont entre autres le niveau de carence en azote
constaté sur les feuilles et l’état d’enherbement des parcelles. La carence des feuilles a un effet
direct sur les valeurs de NDVI en modifiant le niveau de réflectance dans le rouge visible. Girard
et al (1999) affirment que le comportement spectral des végétaux est lié à leur composition en
pigments, en particulier la chlorophylle. De plus, la carence en élément fertilisant ou hydrique
perturbe la croissance et le développement des cultures. L’envahissement des parcelles par les
59
plantes adventices peut également constituer un facteur de biais dans l’estimation du rendement
de la biomasse par la télédétection dans la mesure où ces adventices sont pris en compte dans les
calculs de NDVI en tant que végétation verte. Néanmoins, les résultats obtenus confirment les
capacités des données satellitaires à fournir des estimateurs des variables productives des
fourrages. La connaissance de la production instantanée de biomasse présente permet aux
paysans de mieux raisonner la gestion des pâturages en fonction de leurs disponibilités et les
besoins des animaux. Face à la dégradation des pâturages suite aux pratiques des exploitants ainsi
qu’à leurs variabilités spatio-temporelles, une carte de biodisponibilité des ressources fourragères
constituerait un outil d’aide à la décision pour divers acteurs du développement rural dans la
gestion de ces ressources.
60
Contrôle intégré de la bactériose (Ralstonia solanacearum) dans les petites exploitations
agricoles de la région Vakinankaratra
La pomme de terre occupe une place stratégique dans la politique de sécurité alimentaire à
Madagascar, arrivant en quatrième position au niveau national en termes de production après le
riz, le manioc et la patate douce (MAEP/UPDR, 2004). La Région Vakinankaratra est la première
zone de production où la filière pomme de terre a été identifiée comme « porteuse » et réellement
exportée (Rabezandrina, 2007).
Malgré les potentialités agricoles de cette région, l’incidence des maladies dont la
bactériose due à la bactérie phytopathogène dénommée Ralstonia solanacearum constitue une
contrainte majeure à la production de pomme de terre (MAEP/UPDR, 2002). Cette maladie est
quasiment présente dans toutes les zones de production et sévit surtout pendant la principale
saison de culture de la pomme de terre (saison chaude et pluvieuse). Elle diminue fortement le
rendement aussi bien par le flétrissement suivi de la mort des jeunes plants, que par la
détérioration d’une bonne partie de la production, destinée à l’exportation, par le pourrissement
des tubercules.
Il convient de rappeler que la maladie de flétrissure causée par les différents sous-groupes
de Ralstonia solanacearum est une principale maladie de cultures d’importance économique
(tomate, pomme de terre, aubergine, géranium…) dans les pays tropicaux, subtropicaux et
quelques pays tempérés chauds. Ralstonia solanacearum constitue un complexe d’espèce qui est
génétiquement structuré en 4 phylotypes, correspondant aux souches originaires de l’Asie
(phylotype I), du continent américain (phylotype II), de l’Afrique incluant Madagascar et la
Réunion (phylotype III) et de l’Indonésie, Japon et Australie (IV) (Guidot et al, 2007, Fegan et
Prior, 2003).
61
Les souches de R solanacearum reportées à Madagascar appartiennent au phylotype III,
biovar 1 (Rakotondramanana, 1988; Lallmahomed et al, 1988; Randriamampianina, 1997;
Randrianangaly, 2003; Rahetlah, 2008).
La mise au point d’une méthode intégrée de contrôle associant la lutte génétique ou la sélection
variétale orientée vers une résistance spécifique aux souches de R solanacearum avec des
pratiques culturales raisonnées semble ainsi être impérative pour lutter efficacement contre la
bactériose de la pomme de terre à Madagascar.
Dans cette optique, la démarche suivante a été adoptée pour la région du Vakinankaratra :
-isoler et caractériser les souches de R solanacearum présentes dans les zones de production de la
pomme de terre
-conduire une enquête épidémiologique en vue de l’étude des interactions plante-sol-
environnement
-sélectionner et tester des microorganismes antagonistes aux souches de R solanacearum
-étudier l’impact de la diversité entomofaunique dans la transmission de R solanacearum
-tester les effets de l’amendement organique (engrais verts de légumineuses de couverture) du sol
contre l’incidence de la bactériose de la pomme de terre
-détecter les infections latentes de R solanacearum sur tubercule semence de pomme de terre
62
I. Diagnostic et caractérisation partielle des souches de Ralstonia solanacearum
Les échantillons de sol ont été prélevés dans la rhizosphère de deux variétés de pommes de
terre (Meva et Diamondra) dans 2 sites (Antanetibe et Ankotrabe ambony) du district d’Antsirabe
II de la région Vakinankaratra. Au total 6 échantillons ont été prélevés dans deux sites à raison de
trois échantillons par site. Ces sols ont été conditionnés dans des sachets de 15 cm x 16 cm sous
la température ambiante durant le transport et jusqu’à l’utilisation.
Chaque échantillon de tige ou de tubercule de pomme de terre est lavé à l’eau du robinet,
séché, décontaminé en surface. L’exsudat bactérien est récupéré à partir de portions de tiges ou
de tissu de l’anneau vasculaire dilacérées et immergées dans un milieu Tris. L’ensemencement-
culture se fait par épuisement en trois secteurs sur milieux Sequeira. Les boîtes sont incubées à
28 °C pendant 48 h. Sur le milieu tetrazolium, les colonies caractéristiques et virulentes sont
muqueuses et de couleur blanc laiteux, plates, de forme irrégulière et fluide. Après 3 jours
63
d’incubation, les colonies prennent une coloration rouge sang au centre, présentant des stries
internes ou des verticilles. Les variantes spontanées non virulentes forment de petites colonies
arrondies non fluides, butyreuses, de couleur uniforme rouge sombre. Les colonies muqueuses
obtenues sont ensuite réensemencées sur milieu Kelman pour obtenir des cultures pures.
Le test d’utilisation ou d’oxydation des diholosides (lactose, maltose, cellobiose), des hexoses
alcools (mannitol, sorbitol, dulcitol), du D-ribose et du D-tréhalose réalisé sur un milieu de base
(sel de Ayers) permet de déterminer le type de biovar. Le test biologique ou test de pathogénicité
consiste à fin de vérifier si les souches virulentes de R. solanacearum inoculées à des plantes
hôtes (tomate) saines et placées dans les conditions favorables provoquent le flétrissement
(postulat de KOCH).
64
oligonucleotidiques spécifiques à l’espèce, au phylotype. Des marqueurs de poids moléculaire
(DNA-Ladder) de 1 kb et de 100 pb permettent d’estimer la taille des fragments d’ADN
amplifiés. Ces derniers sont séparés par électrophorèse sur gel d’agarose à 1,5 %. La coloration
au bromure d’éthidium suivi d’une révélation du profil électrophorétique sous une lumière UV
permet de différencier les fragments d’ADN par la taille des bandes. Le gel est ensuite
photographié.
Résultats et discussion
Cette étude sur la diversité génétique des souches de Ralstonia solanacearum présentes
dans les zones de production de la pomme de terre de la région Vakinankaratra a fait l’objet d’un
poster à présenter au Colloque des 11èmerencontres des plantes-bactéries à Aussois, du 3 au 7
février 2014.
Encadré 7
Genetic diversity of Ralstonia solanacearum strains that caused devastating potato bacterial
wilt in the highlands of Madagascar
Santatra Ravelomanantsoa (a), Gilles Cellier (c), Sandrine Arribat (a), Stéphane Poussier (d), Fabien
Guérin (d), Volatsara Rahetlah (e), Isabelle Robene (a), Philippe Prior (a, b).
(a) CIRAD UMR PVBMT, 7 Chemin de l’IRAT, 97410, Saint-Pierre Cedex, Réunion, France, (b) INRA; (c)
ANSES, Laboratoire de la santé des végétaux, Unité Ravageurs et Agents pathogènes tropicaux, Pôle de
Protection des Plantes, 7 Chemin de l’IRAT, 97410, Saint-Pierre Cedex, Réunion, France; (d) Université
de la Réunion, Faculté des Sciences et Technologies, UMR PVBMT, 15 Avenue René Cassin, 97744 Saint-
Denis Cedex 9, Réunion, France; (e) FIFAMANOR, Andranomanelatra, BP 198, 110 Antsirabe,
Madagascar.
66
II. Test d’antagonisme in-vitro de souches de Pseudomonas et d’Actinomycètes vis-à-vis des
souches de Ralstonia solanacearum
Le test est précédé par l’isolement des souches telluriques à partir d’échantillons de sols
prélevés sous deux variétés des plantes de pomme de terre saines. Trois prélèvements de matériel
végétal sain (feuilles, tiges et racines) ont été réalisés pour l’isolement d’Actinomycètes
endophytes. Au total, 6 échantillons de sol ont été prélevés dans deux sites à raison de trois
échantillons par site dont trois échantillons sous variété Diamondra et trois sous Meva.
Test in vitro
67
Ce test a révélé que 15 souches Actinomycètes telluriques, 4 souches d’Actinomycètes
endophytes et 2 souches bactériennes de Pseudomonas fluorescents présentent des effets
antagonistes contre 33 souches de R solanacearum du phylotype II (Tableau 24).
Tableau 24 : Diamètre de halo d’inhibition des souches antagonistes sur les isolats de Ralstonia
solanacearum
S’11 R’6 20
S’24 R’7; R’1 20 ; 20
S’25 R’3 20
S’36 R’10 20
S’39 R’9 20
S’44 R’4 ; R’5 20 ; 20
E4 R23- R25 20 ; 15
E7 R4- R14 45 ; 35
Actinomycètes
endophytes E12 R20- R477 15 ; 20
E13 R1- R3- R6- R19- R28 23 ; 12 ; 15 ; 15 ; 20
Cette étude s’inscrit dans le cadre d’un mémoire de D.E.A et a fait l’objet d’une publication dans
une revue internationale à comité de lecture.
68
Encadré 8
AFRICAN JOURNAL OF FOOD, AGRICULTURE, NUTRTION AND DEVELOPMENT
ISSN 1684 5374
Volume 15, No. 1
Published by African Scholarly Science Communications Trust
www.ajfand.net
69
Les principales étapes du test sont constituées par la préparation d’extrait de tubercule,
l’enrichissement par incubation dans un bouillon de milieu semi-sélectif, la déposition des
échantillons enrichis sur membrane nitrocellulose, la fixation avec des anticorps spécifiques de R.
solanacearum, la fixation du complexe Ralstonia solanacearum-anticorps avec l’anticorps de
détection couplé à une enzyme et la révélation de l’enzyme par addition de son substrat
produisant une réaction colorée.
Introduction
Matériels et méthodes
Souches microbiennes
Le support microbien est composé de sept (7) souches bactériennes (Enterococcus
foecalis, Pseudomonas aeruginosa, Listeria monocytogene, Bacillus cereus, Escherichia coli,
Salmonella enteridis, Staphylococcus aureus) et une souche de levure (Candida albicans) issues
du Laboratoire de Microbiologie de l’Université d’Athénée Saint Joseph d’Antsirabe (ASJA).
Ces microorganismes sont responsables de diverses pathologies de l’homme.
71
Préparation des extraits aqueux végétaux
Les échantillons respectifs de tige feuillée et de racine de Kotschya strigosa ont été
d’abord lavés délicatement avec de l’eau du robinet afin de les débarrasser des impuretés
grossières puis découpés en petits morceaux de 2 cm et laissés séchés à l’air ambiant. Dix (10)
grammes d’échantillon de tige feuillée ou de racine ont été alors broyés dans un mortier puis
délayés dans 100 ml d’eau distillée selon le rapport 1/10 (p/v). Le mélange ainsi obtenu a été
chauffé à reflux sous agitation magnétique à 60 °C pendant 2heures, puis laissé macérer pendant
une nuit au réfrigérateur à 4 °C. Une agitation de macérât pendant 30 min à la température
ambiante suivie d’une filtration sur 4 épaisseurs de gaze ont été alors effectuées afin d’éliminer
les tourteaux. Le filtrat obtenu est centrifugé à 10000rpm pendant 30 min. Le culot est éliminé
tandis que le surnageant est concentré sous pression réduite. Le volume final est ramené à 10 ml.
Une deuxième centrifugation à 10000rpm pendant 15min est indispensable afin d’éliminer le
précipité apparu lors de la concentration. Le surnageant issu de la deuxième centrifugation
constitue notre extrait brut (RAZANAPANALA., 2008).
Activités antimicrobiennes
Test d’antibiogramme
Ce test a été réalisé par la méthode de diffusion en milieu solide en déterminant les diamètres
des zones d’inhibition. Ainsi, des disques de 6 mm de diamètre découpés dans un papier filtre et
stérilisés ont été imprégnés d’extraits aqueux végétaux à la concentration de 108mg/ml à raison
de 20 µl par disque puis déposés délicatement à la surface d’un milieu (Mueller Hinton)
72
préalablement ensemencé selon la technique d’inondation par ajout de 10 ml d’inoculum de
culture jeune. Les diamètres d’inhibition sont mesurés autour des disques après incubation à
l’étuve à 37 °C pendant 24heures. L’interprétation des antibiogrammes a été faite selon la norme
CA-SFM (2014).
Résultats et discussions
Nos résultats corroborent ceux des autres chercheurs. Velomalala et al (2013) qui avaient
observé des effets antibactériens de l’extrait aqueux à chaud de feuilles de Senecio faujasioïdes
(ASTERACEAE) vis-à-vis des bactéries Gram positives et Gram négatives avec des diamètres du
halo d’inhibition variant de 9 à 32 mm (B. subtilis). Des effets antibactériens des extraits aqueux
à chaud de feuille et de graine d’Argemone mexicana (PAPAVERACEAE) contre des bactéries
Gram positives (S.aureus, B. subtilis) et Gram négatives (E. coli, P. aeruginosa) avaient
également été observés par Bhattacharjee et al (2006) avec des diamètres de zone d’inhibition de
12 à 18 mm. Des résultats similaires avaient été enregistrés par d’autres auteurs sur Calea
urticifolia (ASTERACEAE), Andrographis paniculata (ACANTHACEAE), Caesalpinia
pulcherrima (FABACEAE), Casuarina equisetifolia (CASUARINACEAE), Euphorbia hirta
(EUPHORBIACEAE), Bidens pilosa (ASTERACEAE), Jacaranda mimosifolia
(BIGNONIACEAE) et Piper pulchrum (PIPERACEAE) (Singha et al 2003 ; Parekh et al 2005 ;
Stark et al 2013 ; Rajaobelinjatovo 2014).
GITU (2009) avait observé par la méthode des disques des effets antimicrobiens plus
prononcés des extraits de solvants organiques de racine par rapport aux tige et feuille de Kotschya
africana, une plante largement utilisée au Kenya en médecine traditionnelle pour le traitement
des maladies d’origine infectieuse. Dans l’ensemble, des activités antibactériennes modérées
contre E. coli et S. aureus et une activité fongique faible contre C. albicans ont été enregistrés
avec des extraits respectifs d’hexane, de dichlorométhane, d’acétate d’éthyle et de méthanol.
74
Tableau 25. Diamètres d’inhibition de la croissance des souches microbiennes par les extraits
aqueux de Kotschya strigosa
Les CMI des extraits aqueux végétaux sont présentées dans le tableau 26. On observe les
mêmes valeurs de CMI pour les deux types d’extrait. Les valeurs de CMI sont de 1,08 mg/ml
pour B. cereus et S. enteridis et de 0,54 mg/ml pour E. coli.
Les valeurs de CMB n’ont pas pu être détectées pour B. cereus et S enteridis avec la gamme
de concentrations utilisées au cours de la présente étude. La CMB pour E. coli (1,08mg/ml)
correspond au double de la CMI (0,54mg/ml). Ainsi, le rapport CMB/CMI des extraits pour la
souche E. coli, inférieure à 4 laisse supposer que les extraits étudiés semblent donc exercer une
action bactéricide contre cette bactérie.
Bussmann et al (2010) avaient observé sur des extraits aqueux de 30 sur 141 plantes
75
médicinales utilisées en médecine traditionnelle au Nord Pérou des effets antibactériens contre E.
coli. Des extraits aqueux de 38 plantes médicinales, avaient également été actifs sur S. aureus.
Sur l’ensemble des extraits aqueux et éthanoliques des plantes, des valeurs de CIM relativement
élevées, variant entre 0,008 à 256mg/ml furent enregistrées. Des valeurs de CMI inférieures à
4mg/ml furent seulement observées sur des extraits de 36 plantes. D’une manière générale, les
extraits éthanoliques étaient plus actifs que les extraits aqueux.
Sen et Batra (2012) avaient observé des effets antibactériens et antifongiques significatifs des
extraits aqueux et des extraits de solvants organiques de feuilles de la plante médicinale
Phyllanthus amarus (PHYLLANTHACEAE). Les extraits alcooliques présentaient le maximum
(19,2±0,32 mm) de zone d’inhibition et le minimum (0,032mg/ml) de valeur de CMI contre tous
les microorganismes pathogènes de l’homme testés. L’extrait aqueux affichait le maximum de
valeurs de CMI (0,063 mg/ml) et de CMB (124,5 mg/ml) vis-à-vis d’E. coli (Tableau 26). Rojas
et al (2006) avaient également enregistré des activités antimicrobiennes des extraits aqueux,
éthanoliques et hexaniques de 10 plantes médicinales utilisées en médecine traditionnelle au
Colombie. Les extraits de Justicia secunda (ACANTHACEAE) et de Piper pulchrum
(PIPERACEAE) présentaient les valeurs de CMI les plus basses vis-à-vis d’E. coli (0,6 à
0,8 µg/ml) et vis-à-vis de C. albicans (0,5 à 0,6 µg/ml).
76
Évaluation de la qualité microbienne d’un aliment de rue de la ville d’Antananarivo et
périphéries, cas du « Koba »
Introduction
Depuis quelques décennies, le secteur informel de l’alimentation défini comme «le secteur
produisant des aliments et des boissons prêts à être consommés, préparés et/ou vendus par des
vendeurs, spécialement dans les rues et dans les autres lieux publics similaires » a pris une
dimension toute particulière, dans les centres urbains des pays en voie de développement. En
effet, l’urbanisation rapide, les difficultés économiques ainsi que les multiples contraintes
quotidiennes auxquelles sont confrontées les populations citadines sont autant de facteurs
favorables à la prolifération de ces nouveaux modes de consommation. Le secteur informel de
l’alimentation de rue présente notamment l’avantage d’offrir aux populations des villes des
aliments prêts à être consommés, au goût populaire et à des coûts relativement acceptables. Ce
secteur constitue en outre une source non négligeable d’emplois en milieu urbain spécialement
pour les personnes dont le niveau d’instruction n’est pas très élevé (Rakotondrazaka 2014).
Malgré le rôle joué par le secteur informel de l’alimentation de rue pour le développement
des économies locales, l’absence de surveillance officielle entraîne toutes sortes de problèmes
mettant directement en jeu la santé des consommateurs. Des cas d’intoxications alimentaires
causées par les aliments de rue ont été reportés dans plusieurs pays. Les études entreprises par la
FAO ont fait état de l’utilisation de matières premières et ingrédients de mauvaise qualité
microbiologique, d’eau non potable, d’additifs alimentaires non autorisés, ainsi que de mauvaises
techniques de préparation, d’emballage, de conservation et de vente des aliments dans un
environnement précaire (FAO 1998).
À Madagascar, le « Koba » ou gâteau traditionnel, vendu sur les lieux publics, à base de
farine de riz, de banane et d’arachide est considéré comme un aliment de rue. Face à
l’engouement des populations de la ville d’Antananarivo pour la consommation de cet aliment,
l’évaluation de la qualité microbiologique revêt d’une importance stratégique pour la protection
de la santé des consommateurs.
77
Matériels et méthodes
Analyse microbiologique
78
Dénombrement des germes d’altération
La flore aérobie mésophile totale (FAMT) (30°C) a été mise en évidence par une culture
sur le milieu plant count agar. Un millilitre (1ml) de l’inoculum correspondant à la dilution 10-2 a
été ensemencé en profondeur dans une boîte de Pétri puis incubé à l’étuve à 30 °C pendant 72
heures. La flore fongique a été dénombrée après ensemencement en profondeur de 1 ml
d’inoculum correspondant à la dilution 10-1 dans une boîte de Pétri contenant le milieu Sabouraud
additionné de chloramphénicol suivi d’incubation à 30 °C pendant 24 heures. Pour la numération
de Bacillus cereus, 1 ml de suspension est ensemencé à la surface de la gélose de Mossel puis
incubé à 30 °C pendant 24 heures. Les colonies de couleur blanche sont dénombrées.
Résultats et discussions
Les résultats des tests de dénombrement de la flore totale (germes aérobies mésophiles) et
de la flore spécifique (ensemble des germes pathogènes et toxinogènes) dans les échantillons
collectés de « Koba » dans la ville d’Antananarivo et ses périphéries sont consignés dans le
tableau 27. Ce tableau montre que les produits des vendeurs fixes affichent des charges
microbiennes légèrement plus élevées que ceux des vendeurs ambulants. La flore mésophile
totale moyenne est de 9,32 104 pour les vendeurs fixes contre 7,7 104 pour les vendeurs
79
ambulants. Ces nombres sont toutefois inférieurs au critère de référence (3,0 105). Pour les
produits des vendeurs fixes, les concentrations moyennes en flore fongique en coliformes totaux
et fécaux et en Staphylococcus aureus sont supérieures aux critères. Escherichia coli est
également présent dans l’ensemble des produits à des taux élevés. Salmonella enteridis est
détectée dans 60 % des échantillons analysés. Pour les produits des vendeurs ambulants, les
concentrations moyennes en flore fongique, en coliformes totaux et fécaux, en B. cereus, en S.
aureus et en E. coli sont supérieures aux critères. S. enteridis est également présent dans 66 % des
échantillons analysés. Ainsi, l’ensemble des échantillons de « Koba » analysés se sont révélés de
qualité microbiologique insatisfaisante.
80
Tableau 27 : Qualité microbiologique des échantillons de « Koba »
5 5 4 4 4 4 5 4 4 4 5
FAMT 1,4.10 1,7.10 7,1.10 5,6.10 2,9.10 9,32.10 1,0.10 8,9.10 4,2.10 7,7.10 <3,0.10
2 3 3 3 3 3 2 3 3 3 2
FF 1,0.10 1,2.10 1,2.10 7,5.10 2,3.10 2,46. 10 6,0.10 2,5.10 6,2.10 3,1.10 <1,0.10
Bacillus 2 3 2 2 2 2 3 2 3 3 4
2,6.10 1,5.10 5,1.10 6,4.10 6,3.10 7,08.10 1,3.10 6,3.10 2,1.10 1,34.10 <1,0.10
cereus
4 3 3 3 3 3 3 4 3 3 3
CT 7,7.10 6,1.10 6,6.10 9,8.10 7,3.10 21,36.10 8,0.10 1,0.10 9,3.10 9,1.10 <1,0.10
2 2 2 3 2 2 3 3 3 3
CF 7,0.10 5,7.10 3,0.10 1,0.10 1,2.10 5,38.10 1,8.10 1,1.10 1,1.10 1,33.10 <1,0
2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
E. coli 3,8.10 2,4.10 1,2.10 6,0.10 3,1.10 3,3.10 1,5.10 6,3.10 2,7.10 3,5.10 <10
1 2 3 2 3 2 2 2 2 2 2
Staph 4,0.10 4,3.10 1,1.10 6,3.10 1,4.10 7,2.10 8,5.10 6,1.10 8,1.10 7,56.10 <1,0.10
Salmo Abs/25g Abs/25g Prés/25g Prés/25g Prés/25g Prés/25g Abs/25g Prés/25g Abs/25g
K1: Itaosy ; K2: Ampefiloha ; K3:Sabotsy Namehana ; K4: Ankadimbahoaka ; K5 : Anosizato; K6: Antsahavola ; K7: 67Ha ; K8: Mahamasina;
CMR : critère microbiologique retenu ; FAMT: flore aérobie mésophile totale ; FF : flore fongique ; CT: coliformes totaux ; CF: coliformes fécaux ; Staph :
Staphylococcus ; Salmo : Salmonella ; Abs : absence ; Prés : présence
Source : RAKOTONDRAZERY M.
81
Conclusion
82
Ces systèmes de production présentent des intérêts agronomiques, socio-économiques et
environnementaux à travers une meilleure gestion de la fertilité du sol (amélioration de la qualité
des fumures, couverture du sol, fixation d’azote, amélioration à long terme de la structure et de la
fertilité du sol, conservation de l’eau, séquestration de carbone, etc.), un accroissement de la
production agricole et une amélioration de l’alimentation des animaux d’élevage (amélioration de
la qualité du fourrage, valorisation des sous-produits agricoles, amélioration de la gestion des
effectifs animaux, etc.).
Les tests microbiologiques préliminaires sur les extraits aqueux de racine et de tige
feuillée de Kotschya strigosa ont révélé une action inhibitrice de la croissance d’E. coli, de B.
cereus, de S. enteridis et de S. aureus (diamètres du halo d’inhibition de 12 à 30 mm). Les
concentrations minimales inhibitrices (CMI) sont les mêmes pour E.coli (0,54 mg/ml), B. cereus
(1,08 mg/ml) et S. enteridis (1,08 mg/ml). La concentration minimale bactéricide (CMB) est de
1,08 mg/ml pour E. coli.
Par ailleurs, les résultats d’analyse microbiologique des échantillons de l’aliment de rue
« Koba » ont révélé de fortes charges microbiennes aussi bien pour les distributeurs ambulants
que fixes. Les germes indicateurs de contamination fécale ont été dénombrés à des taux très
élevés pour l’ensemble des échantillons analysés. La présence de Salmonelle sur 63 % des
83
échantillons des vendeurs ambulants et 63 % des échantillons des vendeurs fixes a également été
détectée. Toutefois, compte-tenu du rôle joué par cet aliment de rue pour le développement des
économies locales, la mise en place d’une surveillance épidémiologique officielle visant à la
sécurité sanitaire des consommateurs s’avère nécessaire.
84
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92
Résumé
Le présent ouvrage résume les travaux de recherche menés dans le cadre de la promotion de
la durabilité des systèmes mixtes d’agriculture et d’élevage à travers la valorisation des
ressources fourragères et l’amélioration de la gestion des ressources biophysiques et
naturelles. Le déroulement de la recherche variétale ou la sélection de germoplasmes
fourragers performants et adaptés aux différentes conditions agroécologiques y est rapporté.
A titre d’exemples sont présentés l’évaluation préliminaire en station agricole de lignées
recombinantes d’avoine issues de l’amélioration génétique de la résistance à la rouille noire
(Puccinia graminis) des variétés diffusées localement ainsi que le test d’adaptation
multilocale des accessions/variétés d’avoine en zone semi-aride et la démonstration dans les
principales régions laitières des Hautes terres d’une variété de brachiaria hybride. Les essais
de recherche sur l’amélioration de la gestion agronomique qui y sont, en outre, présentés
comportent des essais d’association culturale de type graminée-légumineuse (Brachiaria Sp
cv Mulato-Arachis pintoi, Lollium multiflorum-Vicia sativa, Avena sativa-Vicia sativa, Zea
may-Chamaecytisus palmensis et Zea may-Sesbania sesban), des essais de fertilisation
raisonnée (fertilisation azotée du cv Mulato de brachiaria hybride, fertilisation azotée et
phosphate du cultivar Relaza d’herbe éléphant), de fertilisation organique (réponse à l’apport
d’engrais organique guanomad du cultivar Relaza), de gestion de coupe (cultivars d’herbe
éléphant) et d’estimation du rendement en biomasse fourragère à partir d’indice de végétation
(NDVI) dérivée d’imagerie satellitaire. Par ailleurs, des études portant respectivement sur le
contrôle intégré de la bactériose (Ralstonia solanacearum) de la pomme de terre, sur l’activité
antimicrobienne des extraits aqueux de racine et de tige feuillée d’une plante médicinale
locale (Kotschya strigosa) et sur la qualité microbienne d’un aliment de rue (Koba) y sont
également rapportées.
The present document aims to present an overview of research works conducted to promote
sustainable crop-livestock production systems focused on forage diversity resources
enhancement and biophysical and natural resources management improvement.
Screening steps for identification of performing, adapted forage varieties are reported and the
following examples are provided: on-station preliminary evaluation of forage oat accessions
derived from breeded local varieties for resistance to stem rust (Puccinia graminis), on-farm
multilocal evaluation of forage oat accessions for adaptation in semiarid zone, demonstration
of the cultivar Mulato of hybrid brachiaria in the main dairy areas. Research trials on
agronomic management presented are consisted of grass-legume mixtures (Brachiaria Sp cv
Mulato-Arachis pintoi, Lollium multiflorum-Vicia sativa, Avena sativa-Vicia sativa, Zea may-
Chamaecytisus palmensis et Zea may-Sesbania sesban), fertilizer management (response to
nitrogen fertilization of cv Mulato, response to nitrogen and phosphorus fertilization of cv
Relaza of Elephant grass), organic fertilization (response to organic fertilizer (guanomad) of
cv Relaza), cutting frequency management (response of Elephant grass cultivars) and remote
sensing trials on forage biomass estimation through satellite-driven vegetation index (NDVI).
Moreover, studies on biological control of potato bacterial (Ralstonia solanacearum), on
antimicrobial activities of aqueuous extracts of root and aerial part of a native medicinal plant
(Kotschya strigosa) and on microbial quality of a street food (Koba) are also reported,
respectively.