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Catégories d’impuretés
« L’impureté du chien et du porc doit être lavé sept fois, dont l'une avec de la terre. »
La preuve de ceci est le hadîth sahîh rapporté par l'Imâm al-Bukhârî رحمه هللاet l’Imâm Muslim رحمه
هللا. Il est le sixième hadîth enregistré dans 'Umdat-ul-Ahkâm:
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
« Si un chien boit dans le récipient de l’un d’entre vous, qu’il le lave sept fois. » (Ṣaḥîḥ al-Bukhârî
Ḥadîth n°172 et Ṣaḥîḥ Muslim Ḥadîth n°279)
Ce hadîth peut être expliqué par un autre hadîth sahîh rapporté par l'Imâm Ibn Mâjah رحمه هللا تعالى
avec une chaîne de narrateurs authentique:
« Si un chien lèche l'ustensile appartenant à l'un d'entre vous, qu’il le lave sept fois, une fois avec
de la terre. » (Sunan an-Nasâ’î Ḥadîth n°337. Qualifié de sahîh par Shaykh al-Albânî dans Irwâ’ al-
Ghalîl Volume 1 Page 60 et dans sa correction du Sunan an-Nasâ’î)
L'étudiant en science doit prendre note que les paroles de l'Imâm Ibn Qudâmah رحمه هللا تعالىsont
presque mot pour mot les paroles de Raçoûlullâh صلى هللا عليه وسلم. La version enregistrée par l’Imâm
Muslim est comme suit:
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
« La purification de l'ustensile appartenant à l'un de vous, après qu’il soit léché par un chien, réside
dans le fait de le laver sept fois, la première fois avec de la terre. » (Ṣaḥîḥ Muslim Ḥadîth n°91)
« Quand un chien lèche un ustensile appartenant à l'un de vous, (le contenu) doit être jetés et
(l'ustensile) doit être lavés sept fois. » (Sahîh Muslim hadîth n°279)
Ce hadîth est le fondement de nombreuses décisions en Fiqh. Parmi les nombreux avantages de ce
hadîth il y a:
1- Ce hadîth est une preuve évidente que la salive des chiens est Najis
2- C'est une preuve que quelque chose qui est moins que Qullatâyn peut être rendu Najis par le
mélange d'une substance impure, même si elle ne change pas la couleur, l'odeur ou le goût.
3- Ce hadîth montre aux croyants comment eux-mêmes et leurs ustensiles doivent être purifiés
s’ils sont contaminés par la salive des chiens.
4- Ce hadîth affirme le caractère obligatoire de laver les objets contaminés par la salive des
chiens sept fois.
5- Il affirme le caractère obligatoire de l'utilisation de la terre dans l'un des lavages.
Il y a Ijmâ' de la communauté musulmane que ce qu’un chien a léché doit être lavé sept fois comme
indiqué par Ibn Hazm ( رحمه هللا تعالىMarâtib al-Ijmâ’ page 46) Pourtant, il y a quelques points de
désaccord entre les savants de l'Islâm concernant le processus et le statut de cette procédure.
La première opinion est que le chien est pur en soi, sa salive est pure et l’eau laissée par un chien
après avoir bu est pure. C'est l'opinion attribuée à l'Imâm Mâlik رحمه هللا تعالىet c’est l’avis du
madhhab Mâlikî comme indiqué dans Al-Mudawwanah al Kubrâ (volume 1 page 115-116).
Leur preuve, est qu’Allah تعالىa permis aux croyants de manger des proies qui ont été capturé par
des chiens. L'animal capturé par un chien va être exposé à la salive de l'animal. Par conséquent, selon
le madhhab Mâlikî le fait que la chasse avec les chiens est autorisée indique que la salive du chien est
pure. Ils, les savants Mâlikites conviennent que l'on doit laver un plat léché par un chien sept fois,
mais pas comme une obligation mais plutôt comme un attachement aux paroles de Raçoûlullâh صلى
هللا عليه وسلم. Le grand savant de l'Islâm l’Imâm Ibn Daqîq al-‘Eîd رحمه هللا تعالىa rejeté ce point de vue
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
dans son Sharh de 'Umdat-ul-Ahkâm (Ihkâm al-Ahkâm fî Sharḥ ʿUmdat-ul-Aḥkâm Volume 1 Page 27).
L’Imâm Ibn Qudâmah رحمه هللا تعالىa écrit:
« Si c'était seulement un acte de dévotion, nous n'aurions pas été ordonné de jeter le contenu du
bol, car se serait un gaspillage. » (Al-Mughnî volume 1 page 42)
De toute évidence, la position Mâlikite est une position faible en raison de l’ordre clair du Prophète
صلى هللا عليه وسلم:
« Quand un chien lèche un ustensile appartenant à l'un de vous, (le contenu) doit être jetés et
(l'ustensile) doit être lavés sept fois. » (Sahîh Muslim hadîth n°279)
Quant à leur preuve en ce qui concerne les chiens de chasse, il est bien connu que personne ne
prend la proie de la bouche d'un chien de chasse et la mange cru. Au contraire, la proie est dépecée
ou déplumée puis lavée et cuite. Ainsi au lieu de rejeter l'ordre de Raçoûlullâh صلى هللا عليه وسلمen
raison de la licéité de manger de la viande de gibier chassée, il faut y comprendre la procédure de
nettoyage de la viande de gibier donnée par l’ordre de Raçoûlullâh صلى هللا عليه وسلم.
La seconde opinion tenue par les savants de l'Islâm est que le chien est un animal Najis, pas
seulement la salive, mais l'ensemble du chien. Selon ce point de vue même un chien qui se frotte
contre quelqu'un, il doit laver cet endroit sept fois, une fois avec de la terre. L'eau qui reste d'un
chien après avoir bu est également Najis. C'est l'opinion de l'Imâm ash-Shâfi'î رحمه هللا تعالى. La preuve
de cette opinion est le hadîth sahîh cité ci-dessus:
« Quand un chien lèche un ustensile appartenant à l'un de vous, (le contenu) doit être jetés et
(l'ustensile) doit être lavés sept fois. » (Sahîh Muslim hadîth n°279)
Le hadîth mentionne clairement « lécher » donc, ça ne concerne pas l'ensemble du chien mais plutôt
la salive, qui peut être transférée en léchant.
La troisième opinion des savants de l'Islâm est que la salive du chien est Najis mais le chien en lui-
même n'est pas Najis. Ainsi, si un chien sec, se frotte contre quelqu'un cela ne contaminerait pas les
vêtements de la personne. Mais, l'humidité de la salive, ou le nez ou les restes de l'eau potable d'un
chien dans un bol serait Najis. C'est l'avis présenté par l'Imâm Ibn Qudâmah رحمه هللا تعالىet c’est la
position du madhhab Hanafî. Il a été attribué à l'imâm Ahmad Ibn Ḥanbal رحمه هللا تعالىet c'était la
préférence du Shaykh-ul-Islâm Taqî-ud-Dîn Ibn Taymiyyah ( رحمه هللا تعالىAl-Majmû’ al-Fâtawâ volume
21 page 530). La preuve de cette opinion est la même précitée dans le hadîth sahîh:
« Si un chien boit dans le récipient de l’un d’entre vous, qu’il le lave sept fois. » (Ṣaḥîḥ al-Bukhârî
Ḥadîth n°172 et Ṣaḥîḥ Muslim Ḥadîth n°279)
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
Le hadîth à l'étude est une preuve claire, sur le fait que la purification est nécessaire et montre que la
salive est Najis. Le fait que nous sommes commandé de laver la vaisselle à plusieurs reprises et une
fois avec de la terre montre que la salive d'un chien est une saleté importante. Ceci est soutenu par
la narration enregistrée par l’Imâm Muslim:
« Quand un chien lèche un ustensile appartenant à l'un de vous, (le contenu) doit être jetés et
(l'ustensile) doit être lavés sept fois. » (Sahîh Muslim hadîth n°279)
Dans ce hadîth il y a un ordre clair de Raçoûlullâh صلى هللا عليه وسلمà jeter le contenu de l'assiette. Si le
contenu n’est pas contaminé par des impuretés, se serait alors du gaspillage de nourriture ou de
boisson. Par conséquent, il est clair à partir de ce hadîth que c'est une obligation de jeter l'eau parce
qu’elle est Najis, et inutilisable pour 'Ibâdât (de la purification rituelle) et pour 'Ādât (Les usages
coutumiers).
En ce qui concerne le porc, il y a deux opinions principales parmi les savants de l'Islâm.
La première opinion parmi les savants de l'Islâm est qu’un cochon n'est pas une Najâsah-al-
Mughallaḍah, et cela ne nécessite pas de laver sept fois. C'est l'opinion du madhhab Hanafî et c'était
la préférence de l'Imâm An-Nawawî رحمه هللا تعالىdans son Sharh de Sahîh Muslim (volume 3 page
185). L’affirmation faite par ces savants est qu'il n'y a pas de preuve claire pour indiquer la nécessité
de se laver sept fois de l’impureté du porc, contrairement au chien.
La seconde opinion est que le porc est comme le chien et la contamination par la salive du porc doit
être lavée sept fois, une fois avec de la terre, tout comme le chien. C'est l'opinion du madhhab
Hanbalî comme indiqué dans al-Insâf (volume 1 page 310), Sharh Muntahâ al-Irâdât (volume 1 page
204), et Ghâyah al-Muntahâ (volume 1 page 111). Shaykh-ul-Islâm Taqî-ud-Dîn Ibn Taymiyya رحمه هللا
تعالىécrit dans son Sharh de'Umdat-ul-Fiqh:
« Et en ce qui concerne le chien et le porc il n'y a pas de désaccord dans le madhhab que les deux
sont Najis et il est Wâjib de laver la vaisselle contaminée sept fois, une fois avec de la terre. »
(Sharh ‘Umdat-ul-Fiqh volume 1 page 85)
Les grands savants du madhhab Hanbalî comme Al-Hâfidh Ibn Jawzî ( رحمه هللا تعالىAt-Tanqîh volume
1 page 52-53) et az-Zarkashî ( رحمه هللا تعالىSharh az-Zarkashî volume 1 page 144) ont accrédité ce
point de vue.
C'est aussi l'avis du madhhab de l'Imâm ash-Shâfi'î رحمه هللا تعالىet c'était son verdict final. L’Imâm An-
Nawawî رحمه هللا تعالىl’évoque dans le livre du madhhab ash-Shâfi’î Minhâj-at-Talibîn:
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
« Le porc est comme le chien selon le dernier avis (de l'Imâm ash-Shâfi’î) » (Minhâj-at-Tâlibîn
volume 1 page 117)
C'est aussi l'opinion d'Al-Hâfidh Ibn 'AbdulBarr al-Mâlikî رحمه هللا تعالىqui a écrit:
« Le porc est comme le chien » (Ikhtiyârât al-Hâfidh Ibn ‘AbdulBarr al-Mâlikî page 81-82)
La preuve pour cette opinion se trouve dans le verset du Coran où Allah تعالىdécrit le porc comme:
Il est clair d'après les paroles d'Allah تعالىque le porc est un animal très sale. C'est pourquoi les
savants de l'Islâm ont attribué le plus haut niveau de Najis, al-Mughallaḍah. Ce niveau de Najâsah
nécessite sept lavages, l'un d'eux étant avec de la terre, comme pour le chien.
C'est clairement l'opinion la plus forte depuis Ijmâ' de la Oummah islamique come quoi un cochon
est sale, cet Ijmâ' a été enregistré par Ibn Hazm ( رحمه هللا تعالىMarâtib al-Ijmâ’ page 46). Comme il y a
Ijmā' qu'un porc est sale, il doit être nettoyé, et il n'y a pas de Hadîth clair sur le nombre de lavages,
mais un Qiyâs doit être effectué. Il ne fait aucun doute que dans l'Islâm le porc est un animal plus
sale que le chien et les grands savants de l'Islâm ont souligné ce point. Il est même permis à un
musulman de garder un chien dans certaines circonstances (telles que la chasse, la garde, berger,
etc.), tandis qu'un porc ne peut jamais être élevé par les musulmans. Par conséquent, le Qiyâs pour
inclure la salive, l'urine de porc et le sang dans la plus haute catégorie de Najâsah, al-Mughallaḍah,
est en fait un Qiyâs fort, basé sur la parole d'Allah تعالى:
« Si un chien lèche l'ustensile appartenant de l'un d'entre vous, lavez le sept fois et frottez-le avec
de la terre dans la huitième. » (Sahîh Muslim hadîth n°28)
Certains savants pensent que c'est en contradiction avec les récits d'après Abû Hurayrah qui a
rapporté que sept lavages, pas huit. Shaykh-ul-Islâm Ibn Taymiyyah رحمه هللاclarifie cette question
dans son Sharh de'Umdat-ul-Fiqh:
« Et l'opinion correcte est que la terre en huitième n'est pas un lavage séparé comme (Allah) Le Plus
Haut a dit: « ...ils étaient trois et le quatrième était leur chien… » C’est la conclusion des savants de
la linguistique, ils ont dit: Si l'Ism Fâ'il (acteur) est d’un type différent du Maf'ûl alors il sera ajouter
comme un numéro supplémentaire. » (Sharh ‘Umdat-ul-Fiqh volume 1 page 85)
Par conséquent, c’est sept lavages et la terre est utilisée dans le premier, comme élément
additionnel.
Peut-on remplacer la terre par du savon ou un détergent? L’Imâm ash-Shâfi'î رحمه هللاétait d'avis qu'il
est obligatoire d'utiliser la terre, et rien d'autre. (Rawdat-at-Tâlibîn page 16). Alors que l’Imâm
Ahmad Ibn Ḥanbal رحمه هللا تعالىa déclaré que la terre était l'agent de nettoyage utilisé dans le temps
de Raçoûlullâh صلى هللا عليه وسلمet qu’il est permis d'utiliser d'autres agents de nettoyage, aussi
longtemps qu'ils peuvent nettoyer efficacement, comme la terre (Al-Insâf volume 2 page 248). Il
semble que la meilleure chose est d'essayer de s'en tenir à la formulation du hadîth et d’utiliser de la
terre, mais si elle n'est pas disponible, on peut utiliser d'autres agents de nettoyage.
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Après avoir discuté des principales impuretés et la façon de s’en purifier, l'Imâm Ibn Qudâmah رحمه
هللا تعالىcommence la discussion sur les impuretés moyennes et la façon de s’en purifier. Il y a Ijmâ'
de la communauté musulmane que l'on doit se purifier (y compris le corps, les vêtements et
l'emplacement de la prière) des Najâsât. Il n'y a pas de nombre maximum de lavage, aussi longtemps
que l’impureté est présente, il faut continuer à laver jusqu'à ce qu'elle ait été nettoyée. Pourtant, il y
a quelques points de désaccord entre les savants de l'Islâm concernant le nombre minimum de
lavages pour se purifier des impuretés moyennes. Il y a trois avis importants concernant le nombre
minimum de lavage pour nettoyer les impuretés moyennes:
La première opinion est que le lavage une fois suffit pour autant que les impuretés ont été enlevées.
C'est l'opinion du madhhab Hanafî comme indiqué dans le livre Mukhtassar al-Qudârî (page 48). C'est
aussi l'avis du madhhab de l'Imâm ash-Shâfi'î رحمه هللا تعالىcomme il est dit par l'Imâm An-Nawawî
رحمه هللا تعالىdans le livre Minhâj-at-Tâlibîn (volume 1 page 118). Il est le point de vue du madhhab
Mâlikî, et un des avis attribués à l'Imâm Ahmad Ibn Ḥanbal رحمه هللا تعالىet c'était la préférence de
Shaykh al-Islâm Ibn Taymiyyah ( رحمه هللا تعالىAl-Mubdi’ Sharh al-Muqni’ volume 1 page 206-207). La
preuve pour cette opinion est le hadîth sahîh rapporté par ‘Asmâ ‘ bint Abî Bakr رضي هللا عنها,
Raçoûlullâh صلى هللا عليه وسلمa été questionné sur ce que doit faire une femme si elle a du sang des
Ḥaydh sur ses vêtements, il صلى هللا عليه وسلمrépondit:
« Elle doit la frotter (la place sale) et la laver avec de l'eau et puis elle peut prier avec. » (Ṣaḥîḥ al-
Bukhârî Ḥadîth n°227 et Ṣaḥîḥ Muslim Ḥadîth n°293)
Selon cette première opinion Raçoûlullâh, صلى هللا عليه وسلمne lui a pas demandé de laver une ou
deux fois ou trois fois ou plus que cela. Par conséquent, un lavage est suffisant tant que le lavage
élimine la saleté. Si un lavage ne suffit pas alors on continue à laver jusqu'à ce que la saleté soit
complètement enlevée.
La seconde opinion est que les impuretés moyennes doivent être lavées au moins trois fois et c'est
l'une des opinions attribuées à l'Imâm Ahmad Ibn Ḥanbal رحمه هللا تعالىet l'avis du madhhab Hanbalî
préféré par l'Imâm Ibn Qudâmah رحمه هللا تعالىet Bahâ-ud-Dîn al-Maqdissî رحمه هللا تعالىdans al-'Uddah
Sharh al-'Umdah (volume 1 page 12). La preuve c'est le hadîth sahîh rapporté par les Imâms à la fois
al-Bukhârî رحمه هللاet l’Imâm Muslim رحمه هللا. Il est le quatrième hadîth enregistré dans'Umdat-ul-
Ahkâm:
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
« …Quand l’un de vous se réveille, qu’il ne plonge pas sa main dans le récipient avant de la laver à
trois reprises ! Car il ne sait guère où elle a passé la nuit. » (Sahîh al-Bukhârî hadîth n°172 et sahîh
Muslim n°278)
Ce hadîth sahîh est rapporté par plusieurs chaînes et il est enregistré dans la plupart des livres bien
connus de ahâdîth. Le texte rapporté par l'Imâm Muslim se lit comme suit:
« …Quand l’un de vous se réveille, qu’il ne plonge pas sa main dans le récipient avant de la laver à
trois reprises ! Car il ne sait guère où elle a passé la nuit. » (Sahîh Muslim n°278)
Le texte rapporté par l'Imâm Muslim, est clair à savoir que l'on doit se laver les mains trois fois. Ceci
est une preuve très forte et claire pour la deuxième opinion car on ne sait pas où sa main a errait la
nuit, les mains pourraient avoir été exposées à toutes sortes de Najâsât moyennes. La méthode
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
générale pour se purifier de tous est de trois lavages. Il y a Ijmâ' de la communauté musulmane que
l'on doit se laver les mains au réveil comme le dit clairement le hadîth sahîh.
« Lorsque quelqu'un d'entre vous se lève (du sommeil de) la nuit, il ne doit pas tremper ses mains
dans un récipient (d’eau) jusqu'à ce qu'il les ait lavé trois fois, car en vérité, l'un de vous ne sait pas
où ses mains étaient (au cours de la nuit). » (Jâmi’at-Tirmidhî hadîth n°42, Sunan Ibn Mâjah hadîth
n°393, Sunan Abî Dâwûd hadîth N°103 qualifié d’authentique par Shaykh al-Albânî dans Sahîh Abî
Dâwûd volume 1 page 172)
Il existe d'autres ahâdîth qui renforcent ceci, comme ce qui a été rapporté par l'Imâm Abû 'Awânah
dans son Musnad (Musnad Anbî‘Awânah volume 1 page 265 qualifié de sahîh) qui mentionne le
lavage des mains trois fois au réveil après avoir dormit la nuit et avant les ablutions. Par conséquent,
l'opinion la plus forte est celle des Ḥanâbilah car il est en conformité avec le libellé clair du hadîth
sahîh. Par conséquent, seul le profond sommeil comme celui de la nuit ou sont équivalent
nécessitera le lavage des mains.
Il y a un autre point de désaccord entre les savants de l'Islâm. La majorité des savants Hanafî, Mâlikî
et Shâfi'î font état que se laver les mains trois fois n'est pas une obligation et que c’est seulement
privilégié. Alors que les Imâms Ahmad Ibn Hanbal, at-Tabarî, Is-Hâq et Hassan al-Basrî رحمهم هللا تعالى
sont tous d'accord que c'est Wâjib. Ceci est également le point de vue des Hanbalî et de l'école
Dhâhirî. La preuve de cette opinion est l'ordre direct et clair de Raçoûlullâh صلى هللا عليه وسلمet les
ordres tendent vers les wujûb. Ce dernier point de vue est clairement le point de vue fort car il n'y a
rien pour indiquer que ce n'était pas une obligation. L'ordre clair de Raçoûlullâh صلى هللا عليه وسلم
comme rapporté par de nombreuses chaînes authentiques dans les livres les plus authentiques de
ahâdîths, sont une preuve claire et forte.
1- Ce hadîth est une preuve claire que la personne dans un profond sommeil doit laver ses
mains trois fois quand elle se réveille.
2- Ce hadîth montre aux croyants comment se purifier de tous les types d'impuretés moyennes.
3- Il affirme le caractère obligatoire de ces lavages puisque le Prophète صلى هللا عليه وسلمa
ordonné ces lavages et les ordres de Raçoûlullâh صلى هللا عليه وسلمsont indicatifs de Wujûb.
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
La troisième opinion est que les impuretés moyennes doivent être lavées au moins sept fois, comme
les impuretés d'un chien et d’un cochon. C'est l'opinion de l'Imâm al-Khiraqî رحمه هللا تعالىet il a
attribué à l'Imâm Ahmad Ibn Ḥanbal ( رحمه هللا تعالىAl-Mubdi’ Sharh al-Mughni’ volume 1 page 206-
207). La preuve est le récit de ‘Abdullâh Ibn 'Umar:
« Nous avons reçu l'ordre de laver toutes les impuretés sept fois. » (Al-Mughnî volume 1 page 75)
Ce serait une preuve claire, mais c’est une narration faible comme l'a souligné le Shaykh al-Albanî
رحمه هللا تعالىdans Irwâ’ al-Ghalîl (volume 1 page 186) et par Shaykh Ibn al-'Uthaymîn رحمه هللا تعالى
dans ash-Sharh al-Mumti' (volume 1 page 421).
Conclusion: La première opinion est une opinion très forte, on peut objecter en disant que si
Raçoûlullâh صلى هللا عليه وسلمn'a pas instruit à la femme de laver ses vêtements avec du sang trois
fois ou sept fois, mais il صلى هللا عليه وسلمn'a pas non plus parlé d’un seul lavage. Par conséquent, il est
une preuve, mais pas une preuve très claire. Bien que la preuve de la deuxième opinion est très
claire. Celui qui dort ne sait pas où ses mains se sont balader. Ses mains risquent de toucher les
parties du corps qui sont généralement les sorties de Najâsât. Cela pourrait inclure une multitude de
différentes Najâsât, des gouttes d'urine, au Madhî, au wadhî et d'autres formes de Najâsât.
Raçoûlullâh صلى هللا عليه وسلمnous a donné une instruction claire qui est de se purifier de toutes ces
impuretés moyennes trois fois. C'est le point de vue le plus net et le plus sûr. Et Allah sait mieux.
« Si l’impureté est sur le sol, verser [de l'eau] suffit pour la retirer, à cause de la parole de
Raçoûlullâh صلىَهللاَعليهَوسلم: « Verser un seau d'eau sur l’urine du bédouin » »
L’Imâm Ibn Qudâmah رحمه هللا تعالىporte maintenant notre attention sur la question des Najâsât qui
sont sur le sol. Il y a une différence entre avoir une Najis sur les vêtements ou le corps et l’avoir sur le
sol. En ce qui concerne les impuretés moyennes, qui sont sur le sol, comme l’urine de quelqu’un, il y
a un hadîth clair et authentique que l'Imâm Ibn Qudâmah رحمه هللا تعالىprésente dans al-'Umdah, qui
est un petit Matn à mémoriser. Cela montre la rigueur de l'Imâm Ibn Qudâmah رحمه هللا تعالىà rester
fidèle et comprendre les preuves pour les jugements dans le Fiqh. Le hadîth présenté par l'Imâm Ibn
Qudâmah رحمه هللا تعالىest rapporté par un grand nombre de savants du hadîth, y compris l'Imâm al-
Bukhârî et l’Imâm Muslim:
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
En raison de la formulation claire de ce hadîth sahîh, les savants ont établis l’Ijmā' sur cette question.
S’il y a des Najâsât moyennes sur le sol, il faut verser suffisamment d'eau sur elles pour les nettoyer,
le minimum étant un seau d'eau. Si on enlève l’impureté complètement ce sera suffisant. Si ce n'est
pas suffisant alors on continuera à laver le sol jusqu'à ce que l’impureté soit complètement enlevée.
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« Il suffit de jeter de l'eau sur l'urine d'un bébé de sexe masculin qui n'a pas commencé à manger la
nourriture (solide) et la même chose s'applique à la décharge du liquide prostatique (Madhî). »
Ici l'Imâm Ibn Qudâmah رحمه هللا تعالىexplique les décisions liées aux impuretés mineures. Cette
catégorie contient deux impuretés, l'urine d'un bébé de sexe masculin qui n'a pas commencé à
manger solide et au Madhî. Quant à l'urine d'un petit garçon qui n'a pas commencé à manger solide,
alors, la preuve en est le vingt cinquième hadîth enregistré dans 'Umdat-ul-Ahkâm. Ce hadîth a été
enregistré à la fois par l'Imâm al-Bukhârî رحمه هللاet l’Imâm Muslim رحمه هللاsous l'autorité de Umm
Qays bint Miḥsin :
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
« Elle est venue à Raçoûlullâh صلىَهللاَعليهَوسلمavec son petit garçon qui n'avait pas encore
commencé à manger des aliments solides. Raçoûlullâh صلىَهللاَعليهَوسلمl’a assis sur ses genoux et le
bébé a uriné sur son vêtement. Il صلىَهللاَعليهَوسلمa alors demandé de l'eau et a arrosé son
vêtement avec, sans le laver. » (Sahîh al-Bukhârî hadîth n°223 et Sahîh Muslim hadîth n°665)
Ce hadîth sahîh est rapporté par plusieurs chaînes et il est enregistré dans la plupart des livres bien
connus de ahâdîth. Ces ahâdîth ont été rapportés sur l'autorité d’Umm Qays bint Miḥsin, le nom
complet d’Umm Qays est Âminah bint Miḥsin Ibn Ḥurthân Ibn Qays Ibn Murrah Ibn Kabîr Ibn Ghanm
Ibn Dûdân al-Asdiyyah. (Tabaqât al-Kubra Ibn Sa’d volume 10 page 231 biographie n°5010)
Al-Hâfidh Ibn Hajar al-'Asqalânî رحمه هللا تعالىenregistre sa biographie dans al-Isâbah (Al-Isâbah fi
Tamyîz al-Sahâbah volume 8 page 280 biographie n°12213). Elle était une fervent e musulmane et
était une des premières Mûhâjirah qui ont émigré de la Mecque à Médine, elle était la sœur
de'Ukâshah رضي ه الل عنهqui a reçu la bonne nouvelle d’être parmi les soixante-dix mille qui
entreront au Paradis sans être questionné ou rendre des comptes.
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
Ce hadîth est une preuve claire et authentique de la règle en discussion par l'Imâm Ibn Qudâmah
رحمه هللا تعالى. L'impureté de l'urine d'un bébé de sexe masculin, qui n'a pas encore commencé à
manger d’aliments solides, peut être nettoyée par aspersion d'eau sur elle. Cette aspersion d'eau est
appelée Nadah ()النضح. Cette décision est soutenue par de nombreux autres ahâdîth sahîh, comme le
récit rapporté par l'Imâm Ahmad Ibn Hanbal, l’Imam Ibn Mâjah et l’Imâm At-Tirmidhî رحمهم هللا تعالى
sous l'autorité de'Alî Ibn Abî Tâlib que Raçoûlullâh صلى هللا عليه وسلمdit:
« Arrosez l'urine d'un garçon et laver l'urine d'une fille. » (Jâmiʿ at-Tirmidhî Ḥadîth N°610, Sunan Ibn
Mâjah Ḥadîth N°525, Musnad Imâm Aḥmad Ḥadîth N°1148. Qualifié de Ḥasan Ṣaḥîḥ par l’Imâm at-
Tirmidhî, et Ṣaḥîḥ par Shaykh al-Albânî dans Ṣaḥîḥ at-Tirmidhî)
Ce hadîth a été expliqué par le célèbre Tabi'î Qatâdah رحمه هللا تعالىqui a dit:
« Ceci aussi longtemps qu'ils n’ont pas mangé d’aliments; s'ils mangent de la nourriture alors ils
doivent tous être lavés (ce qui signifie l'urine de la fille et du garçon qui mange solide). »
1- Le premier point à noter est que l'urine d'un petit garçon est Najis mais il est une Najâsah
mineure.
2- Cette Najâsah mineure ne nécessite pas un lavage complet.
3- L’aspersion d'eau sur l'urine d'un petit garçon, qui n'a pas commencé à manger des aliments
solides, suffit.
4- L'urine de la petite fille doit être lavée. Il n'est pas suffisant d’asperger de l'eau sur elle.
5- L'urine d'un bébé garçon qui a commencé à manger des aliments solides doit être lavée, tout
comme celle d'une petite fille. Il n'est pas suffisant d’asperger de l'eau sur elle.
6- Ce hadîth montre aussi aux croyants comment se purifier des impuretés mineures.
7- Ce hadîth illustre la miséricorde et l'amour que Raçoûlullâh صلى هللا عليه وسلمavait envers les
enfants.
8- Les grandes et nobles manières de Raçoûlullâh صلى هللا عليه وسلمsont mises en évidence dans
ce hadîth. Quand le fils d'Umm Qays bint Miḥsin, urina sur les vêtements de Raçoûlullâh صلى
هللا عليه وسلم, Il صلى هللا عليه وسلمn’a pas réagit avec colère ou s’est plaint, plutôt Il صلى هللا عليه
وسلمmontré les meilleures manières avec les enfants.
La deuxième impureté qui est considéré comme une impureté mineure est le Madhî. Afin de
comprendre ce qu’est le Madhî, l'étudiant en science a besoin de comprendre les différents types de
fluides qui sortent des organes mâles et femelles. L'urine ne sera pas discutée dans cette catégorie,
puisque quelle est un problème en elle-même.
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
Les différents types de fluides qui sont rejetés par l'organe mâle, autres que l'urine, peuvent être
classés en trois catégories:
Il est déchargé
Sahl bin Hunaif رضي اللهج عنهجdit: "J'avais Il faut se purifier le corps et involontairement
l'habitude d'avoir beaucoup de pertes de Madhî et les vêtements. Il est quand une personne
est éveillée. Il s'agit
المذي
j'avais l'habitude d'effectuer le ghusl. J'ai demandé suffisant d’asperger de Al Madhî
Raçoûlullâh صلى هللا عليه وسلمà ce sujet et il a dit: «Il l'eau sur lui, car il s'agit d'un liquide gluant qui
Liquide
suffit pour vous d'effectuer les ablutions. J'ai dit, 'O d'une impureté mineure. est transparent, Najis pré-
Raçoûlullâh صلى هللا عليه وسلم, ce qu'il y a sur mes Le Madhî invalide les incolore et inodore. Le Impureté
séminal
mineure
vêtements? "Il a dit:« Il suffit pour vous de prendre ablutions, il est requis de Madhî suinte sous
une poignée d'eau et d’arroser vos vêtements où les refaire mais le Ghusl forme de gouttes. Une
vous pensez qu'elle est. (Jâmiʿ at-Tirmidhî Ḥadîth n’est pas requis. personne peut ne pas
n°115, Sunan Abî Dâwûd Ḥadîth n°210 il est être consciente de
qualifié de Ḥassan Ṣaḥîḥ par l’Imâm at-Tirmidhî, et l’avoir émis.
Ṣaḥîḥ par Shaykh al-Albânî dans Ṣaḥîḥ at-Tirmidhî.)
==================================================================================
« Une légère trace de ceci (Madhî) est négligée, comme une légère trace de sang ou de pus ou de
matière similaire. L'expression "légère trace" se réfère à ce qui n'est pas trempé de sang. »
Ici l'Imâm Ibn Qudâmah رحمه هللا تعالىplonge dans les décisions liées à de petites quantités de sang et
de Madhî. Une petite quantité de Madhî est négligée et la preuve de cela est le hadîth sahîh rapporté
par Sahl bin Hunaif qui dit:
« J'avais l'habitude d'avoir beaucoup de pertes de Madhî et j'avais l'habitude d'effectuer le ghusl. J'ai
demandé Raçoûlullâh صلى هللا عليه وسلمà ce sujet et il a dit: «Il suffit pour vous d'effectuer les ablutions.
J'ai dit, 'O Raçoûlullâh صلى هللا عليه وسلم, ce qu'il y a sur mes vêtements? "Il a dit:« Il suffit pour vous de
prendre une poignée d'eau et d’arroser vos vêtements où vous pensez qu'elle est. » (Jâmiʿ at-Tirmidhî
Ḥadîth n°115, Sunan Abî Dâwûd Ḥadîth n°210 il est qualifié de Ḥassan Ṣaḥîḥ par l’Imâm at-Tirmidhî,
et Ṣaḥîḥ par Shaykh al-Albânî dans Ṣaḥîḥ at-Tirmidhî.)
Quand quelqu'un arrose avec de l'eau, tout le Madhî ne va pas être complètement emporté mais il
restera des traces. Ainsi en raison de ce hadîth sahîh, de petites quantités de restes de Madhî ne
rendront pas les vêtements impurs.
Le Sang
En règle générale tout le sang est Najis et la preuve est le verset du Coran où Allah تعالىdit:
« Le sang qu’on a fait couler, ou la chair de porc –car c’est une souillure. » (Sourate 6 verset 145)
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
Il est clair d'après les mots d'Allah تعالىque fait le sang est Najis. Le grand savant et Mufassir, l’Imâm
at-Tabarî رحمه هللا تعالىdit:
« Rijs signifie quelque chose qui est impur et répugnant. » (Tafsîr aṭ-Ṭabarî Jâmiʿ al-Bayân Volume 8
Page 53 [Sourate al-'Anʿâm âyah 145])
Cette compréhension a également été confirmée par d'autres Mufassirîn comme le célèbre al-
Qurtubî رحمه هللا تعالىqui a écrit:
« Les savants sont d'accord que le sang est illicite, impur. » (Tafsîr al-Qurṭubî Jâmiʿ al-Aḥkâm Volume
9 Page 96 [Sourate al-'Anʿâm âyah 145])
C’est également soutenu par la Sunnah comme il est rapporté par ‘Asmâ’ bint Abî Bakr, Raçoûlullâh
صلى هللا عليه وسلمa été questionné sur ce que doit faire une femme si elle a du sang des Ḥaydh sur ses
vêtements, il صلى هللا عليه وسلمrépondit:
« Elle doit la frotter (la place sale) et la laver avec de l'eau et puis elle peut prier avec. » (Ṣaḥîḥ al-
Bukhârî Ḥadîth n°227 et Ṣaḥîḥ Muslim Ḥadîth n°293)
C'est aussi l'opinion des quatre madhhab. Voici les références des quatre principaux madhhab bien
connu:
1- Hanafî : Radd al-Muhtâr (volume 1 page 322) par l’Imâm Ibn ‘Âbidîn
2- Mâlikî : Sharh Mukhtasar al-Khalîl (volume 1 page 107) par l’Imâm al-Kharashî
3- Shâfi’î : Al-Majmu’ (volume 2 page 151) par l’Imâm an-Nawawî
4- Hanbalî : Al-Insâf (volume1 page 325) par l’Imâm Al-Mardâwî
En fait, beaucoup d’ancien savants de l'Islâm ont rapporté al-Ijmâ' sur cette question. Cette Ijmā' a
été enregistré par:
Shaykh-ul-Islâm Taqî-ud-Dîn Ibn Taymiyyah رحمه هللا تعالىrapporte que l'Imâm des Ahl-us-Sunna wal-
Jamâ'ah Ahmad Ibn Ḥanbal رحمه هللا تعالىa été interrogé sur l'impureté du sang et il a confirmé qu'il
était impur et a ensuite déclaré:
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
« Le sang est une question sur laquelle les gens n'ont pas été en désaccord. » (Sharh al-‘Umdah
volume 1 page 105)
C'est suffisant pour savoir que la règle générale concernant le sang, c'est qu'il est Najis et c’est
prouvé par le Coran, la Sunnah et al-Ijmâ'. Cela comprend:
Si on remarque une petite quantité de sang qui coule et que cela ne fait pas peur, alors il doit être
négligé. Toutefois, si le sang est en grande quantité, de sorte qu'il choque et dégoûte, alors il doit
être lavé, car il est Najis.
La réalité de ce qui constitue une grande et une petite quantité varie de personne à personne. Cela a
été expliqué comme tel par le grand savant et Sahâbî Ibn'Abbâs et de nombreuses générations de
savants après lui. La preuve évidente en est qu’Abû Bakr rapporte:
« J'ai vu Ibn 'Umar éclater un bouton sur son visage et un peu de sang est sorti. Il frotta avec ses
doigts et pria sans faire les ablutions. » (Musannaf Ibn Abî Shaybah et Sunan al-Bayhaqî volume 1
page 141 qualifié de sahîh)
Cela est confirmé par le rapport clair et authentique de 'Â'ishah qui a dit :
« L'une d’entre nous avait un vêtement qu'elle portait alors qu’elle avait ses règles ou lorsqu’elle
était devenue junub, puis elle voyait une goutte de sang sur elle, elle mettait un peu de salive sur
son ongle et grattait. » (Sunan Abî Dâwûd hadîth n°364 et qualifié de sahîh)
Le sang des martyrs n'est pas Najis, c'est un honneur spécial donné au martyr. Quand une personne
meurt, qui n'est pas un Shâhîd, elle doit être lavée mais un Shâhîd est enterré dans les vêtements
dans lesquels il est martyrisé dans et avec le sang qui a coulé de son martyre. La preuve est le hadîth
sahîh rapporté par l'Imâm al-Bukhârî رحمه هللا تعالىoù Raçoûlullâh صلى هللا عليه وسلمa ordonné (en ce
qui concerne les martyrs) le jour d’Uhûd:
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
« Enterrez les dans leur sang, signifiant le jour d’Uhud, et ne les baignez pas. » (Sahîh al-Bukhârî
hadîth n°1278 et 1281)
La preuve claire et authentique est ce qui est rapporté par Ibn 'Umar qui dit:
« Deux types d'animaux morts et deux types de sang nous ont été rendu licite. Les deux types
d'animaux morts sont les poissons et les criquets. Les deux types de sang sont celui du foie et de la
rate. » (Musnad Imâm Ahmad, Imâm Shâfi’î, Al-Bayhaqî, et ad-Dâraqutnî, mais l’Imâm Ahmad dit
qu’il est sahîh mawqûf et prends les règles d’un hadîth marfu’)
C'est un hadîth sahîh Mawqûf car ce sont les mots d'Ibn 'Umar. Il a également été attribué sous cette
formulation à Raçoûlullâh صلى هللا عليه وسلمmais la totalité de la chaîne de transmission sous forme
Marfu’ est faible. Shaykh-ul-Islâm Ibn al-Qayyim رحمه هللا تعالىfait une observation précieuse dans Zâd
al-Ma'âd:
« C’est un hadîth fort. Bien qu'il s’agisse d'une déclaration d'un Sahâbî, il a la force d'une
déclaration de Raçoûlullâh صلىَهللاَعليهَوسلم, parce que quand un Sahâbî dit que quelque chose est «
permise » ou « illicite » pour eux, cela signifie que sa licéité ou son illicéité a été décidé ainsi par
Raçoûlullâh صلىَهللاَعليهَوسلم. » (Zâd al-Ma’âd volume 3 page 392)
La preuve claire et authentique est ce qui est rapporté par l'Imâm al-Bukhârî sous l'autorité de
'Â'ishah qui a dit:
« Sa’d Ibn Mu'adh a été blessé lors de la bataille de Khandaq et saignait de la veine de son bras.
Raçoûlullâh صلى هللا عليه وسلمavait dressé une tente dans la mosquée afin qu'il puisse s'occuper de
lui convenablement. Les gens n'ont pas été surpris par la tente des Bânû Ghaffâr dans le masjid,
mais par le flot de sang qui se déversait vers eux. Ils ont dit: « Les gens dans la tente, est-ce qu’ils
viennent de chez vous ? " C'était la blessure de Sa’d Ibn Mu'adh qui s’était rouverte, provoquant sa
mort. » (Sahîh al-Bukhârî hadîth n°463)
Ceci est une preuve authentique que si l'on est incapable d'arrêter le sang de couler alors on est
excusé et il ou elle peut continuer à prier par nécessité. Cette hypothèse est étayée par de
nombreuses preuves authentiques telles que le fait que 'Umar Ibn al-Khattâb continué à prier bien
que du sang coulait de sa blessure. L'essence de cette question se trouve dans le verset du Coran où
Allah تعالىdit:
« Allah n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. » (Sourate 2 verset 286)
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
« Le sperme d'un être humain et l'urine des animaux dont la chair est halal à la consommation est
pur. »
C'est la fin du chapitre et l'Imâm Ibn Qudâmah رحمه هللا تعالىtermine le chapitre en clarifiant la
question du Manî. Le Manî est Ṭâhir et la preuve est le hadîth Sahîh rapporté par 'Â'ishah qui a dit à
propos du Manî:
En fait il n'y a pas qu’un seul hadîth, mais il y a plutôt beaucoup de ahâdîth montrant que Raçoûlullâh
صلى هللا عليه وسلمet les Sahâbah ne considéraient pas le Manî comme Najis. Ces ahâdîth sont
rapportés dans les livres les plus authentiques de Hadîth, comme le hadîth précité rapporté dans le
Sahîh al-Bukhârî et le Sahîh Muslîm. Une de ces preuves fiables est ce qui est rapporté par l'imâm
Ahmad sous l'autorité de 'Â'ishah :
« Raçoûlullâh َ صلىَهللاَعليهَوسلمutilisé pour enlever le Manî de son vêtement une brindille de adh-
khar (une sorte d'arbre), puis priait dans ce vêtement, et il le frottait de son vêtement qu’une fois
séché, et priait dans le même vêtement. » (Musnad Imâm Ahmad Volume 6 Page 243. Ibn
Khuzaymah l’a qualifié de Ṣaḥîḥ, et al-Albāni l’a qualifié de Ḥassan dans al-Irwâ’ al-Ghalîl Volume 1
Page 197.)
C'est l'avis de l'Imâm ash-Shâfi'î رحمه هللا تعالىcomme il est dit par l'Imâm An-Nawawî رحمه هللا تعالى
dans Minhâj-at-Tâlibîn (volume 1 page 119). C'est aussi l'avis de l'imâm Ahmad Ibn Ḥanbal رحمه هللا
تعالىet c'était la préférence de Shaykh al-Islâm Ibn Taymiyyah رحمه هللا تعالى. Ibn Taymiyyah رحمه هللا
تعالىa statué sur cette question en indiquant:
« En ce qui concerne le Manî, l’avis correct est qu'il est Ṭâhir, comme c'est le point de vue de ash-
Shâfi'î et Ahmad, selon le récit sous son autorité. Il a également été dit qu'il est impur, mais il suffit
de le frotter, c’est le point de vue d'Abû Ḥanifah et il a été attribué à Ahmad aussi, mais il n'est pas
établit de lui. Alors que Mâlik a estimé qu'il est impur et qu’il doit être lavé.
Explication de ‘Umdat-ul-Ahkâm et ‘Umdat-ul-Fiqh : ‘Uthmân bin Fârûq
Le premier point de vue (qu'il est Ṭâhir) est le bon, car il est bien connu que les Sahâbah eurent des
rêves humides au moment d’An Nabî صلى هللا عليه وسلمet que le Manî touchait leurs corps et leurs
vêtements, et c'est quelque chose qui touche tout le monde. Si c'était impur, alors il aurait été
obligatoire pour An Nabî صلى هللا عليه وسلمde leur demander de le retirer de leurs corps et de leurs
vêtements, comme il leur a demandé de se nettoyer après s’être soulager, et comme il a demandé
à la femme menstruée de laver le sang menstruel de son vêtement. En fait, la question de
l'obtention du Manî sur le corps ou les vêtements est beaucoup plus fréquente que la question du
sang menstruel sur le vêtement de la femme. Il est bien connu que personne n’a rapporté d’An Nabi
صلى هللا عليه وسلمqu'il صلى هللا عليه وسلمa ordonné aux Compagnons de laver le Manî de leur corps ou
de leurs vêtements; ainsi il est connu pour sûr que ce n'était pas obligatoire pour eux, et c'est
définitif à toute personne qui examine la question. » (Majmu’ Al-Fatâwâ volume 21 page 604)
Il y a un point très important mis en évidence par Ibn Taymiyyah رحمه هللا تعالىqui montre qu'il n'y a
pas un seul hadîth où Raçoûlullâh صلى هللا عليه وسلمa ordonné ou demandé au Sahâbah de laver le
Manî. Si le Manî était Najis alors certainement Raçoûlullâh صلى هللا عليه وسلمaurait ordonné aux
Compagnons de nettoyer leurs vêtements ou leurs organes.
L'urine des animaux dont la chair est halâl à la consommation est Ṭâhir et la preuve est le hadîth
sahîh:
« Certaines personnes de'Ukl ( )عكلou 'Uraynah ( )عرينةétaient venus à Médine pour voir
Raçoûlullâh صلى هللا عليه وسلمet déclaraient leur Islâm. Ils ont dit oh Nabî d'Allah صلى هللا عليه وسلم
nous étions des gens des mamelles; nous n'étions pas des gens des plantations. [ie: des nomades,
et non des agriculteurs] "Ils ont trouvé Médine insalubre, Raçoûlullâh صلى هللا عليه وسلمa ordonné
qu'on leur donne quelques chamelles laitières âgées de trois à dix ans avec un troupeau de
chameaux pour qu’ils les emmènent avec eux afin de boire de leur lait et de leur urine. » (Sahîh al-
Bukhârî hadîth 2855 et sahîh Muslim hadîth 1671)
1- Le Prophète d'Allah صلى هللا عليه وسلمa ordonné d’utilisé l’urine de chameaux comme
médicament et la règle générale est qu'il n'est pas permis de consommer des substances
impures.
2- Le principe de base concernant toutes les choses, c'est qu'elles sont sans preuves du
contraire Ṭâhir et non Najis et il n'y a aucune preuve authentique qui indique que l'urine des
animaux halâl est Najis.
3- Il est prouvé dans Sahîh Muslim que An-Nabi صلى هللا عليه وسلمa été questionné sur le fait de
prier dans les enclos de moutons et il a dit: ". Prier dedans, car ils sont une bénédiction."
L’alcool
L'avis de la grande majorité des savants de l'Islâm est que les boissons alcoolisées qui enivrent sont
Najis. La preuve se trouve dans le verset du Coran où Allah تعالىdécrit l'alcool comme:
C'est l'opinion des quatre madhhab bien connu. Voici les références des quatre principaux madhhab:
L’Imâm Nawawî رحمه هللا تعالىrapporté al-Ijmâ' sur cette question dans al-Majmû' (volume 2 page
569). C'est aussi l’opinion des grands des savants ultérieurs, tels que Shaykh al-Islâm Ibn Taymiyyah
رحمه هللا تعالى, Al-Imâm Ibn al-Qayyim رحمه هللا تعالى, Shaykh ash-Shinqîtî رحمه هللا تعالى, et Shaykh
'Abdul'Azîz Ibn Baz رحمه هللا تعالى
Ce qui suit est le résumé qui doit être mémorisé par l'étudiant en sciences.
1- De petits morceaux de sang qui restent dans la viande après l'abattage est Ṭâhir.
2- Les cadavres des croyants sont Tâhir.
3- Les mouches et autres animaux qui n'ont pas de sang (qui coule) sont Ṭâhir.
4- Les poissons et les criquets ne sont pas Najis.
5- Le croyant ne devient pas Najis dans la vie ou la mort.
6- Les excréments et l'urine des animaux qui sont halâl à manger sont Ṭâhir.
7- Le sperme des humains est Tâhir.
8- Les restes de nourriture et de boissons d'un chat sont Ṭâhir.