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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DE DROIT D’ECONOMIE DE GESTION ET DE LA SOCIOLOGIE


DEPARTEMENT ECONOMIE
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SECOND CYCLE-PROMOTION SORTANTE (M1)
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OPTION « DEVELOPPEMENT ET ECONOMIE PUBLIQUE »

Mémoire de fin d’étude pour l’obtention du Diplôme de Maitrise


es-Sciences Economiques

Impétrante : HARIVONINTSIALONINA Zina Jeanne D’Arc Angela

Encadreur Madame Lalao RAJAOSON

Année Universitaire : 2013-2014


Date de soutenance : 20 Mars 2015
Remerciements
Je tiens à présenter mes plus vifs remerciements à tous ceux qui m’ont aidé, conseillé et
soutenu dans la réalisation de ce mémoire.

Tout d’abord je remercie Dieu Tout Puissant de m’avoir donné chaque jour et chaque instant
pour que je puisse achever le présent mémoire. Il m’a prêté ses savoirs et ses connaissances et
m’a donné force et santé.

Ensuite j’adresse toutes mes reconnaissances à notre encadreur Madame RAJAOSON Lalao.
Madame je vous remercie pour tous vos conseils qui m’ont été très utiles et très importants,
pour tous les temps que vous m’avez accordés, vous étiez toujours présente lors de
l’accomplissement de mon mémoire et vous ne m’avez pas abandonnée.

Je remercie aussi :

 Tous les Enseignants du Département de l’Economie pour toutes les connaissances


que j’ai acquises durant les 4 années que j’ai passées au sein de ce département.
 Le Doyen de la faculté DEGS, Monsieur RAKOTO David Olivaniaina
 Le Chef du département de l’Economie, Monsieur RAMIARISON Herinjatovo Aimé
 Le responsable de la 4ème Année, Monsieur RAVELOSON Harimisa
 Tous les personnels administratifs et financiers du Département d’Economie et de la
Faculté DEGS

Pour finir j’adresse mes remerciements et ma reconnaissance à toute ma famille, à mes


parents, à mon grand frère qui m’a beaucoup aide, à mes sœurs et ainsi qu’à tous mes amis
sans aucune distinction de m’avoir offert leurs aides et leurs conseils.

Bref je ne pourrai jamais vous remercier assez mais j’espère que notre Dieu Tout Puissant le
fera à ma place et vous bénira tous.

i
Listes de graphique, des schémas et des
tableaux
Graphique n°1 : Le marché du travail selon les néoclassiques

Schéma n°1 : Le déterminant de l’emploi chez Keynes


Schéma n°2 : Le chômage involontaire de Keynes

Tableau n°1 : Taux de sous employé lié à la durée du travail dans le secteur institutionnel
Tableau n°2 : Taux de la situation d’emploi inadéquat par secteur institutionnel
Tableau n°3 : Caractéristiques des chômeurs et durée du chômage :
Tableau n°4 : Salaire moyen effectivement versé par catégorie professionnelle des travailleurs
malagasy
Tableau n°5 : Structure et revenu d’activité mensuel moyen du secteur informel
Tableau n°6 : Répartition des actifs selon les postes occupé en pourcentage(%)
Tableau n°7 : Répartition des jeunes(%) selon le statut d’occupation, le statut d’emploi et par
branche d’activité
Tableau n°8 : Répartition des jeunes selon les grands groupes de la CITP
Tableau n°9 : Répartition(%) des jeunes selon le statut d’occupation (chômage strict) et le
sexe

Tableau n°10 : Répartition des jeunes selon la régularité de l’emploi et le sexe


Tableau n°11 : Répartition(%) des jeunes selon le groupe d’âge, la situation matrimonial, le
milieu de résidence, par sexe
Tableau n°12 : Répartition(%) des jeunes selon la situation financière des ménages et par
milieu de résidence
Tableau n°13 : Répartition(%) des jeunes selon le niveau d’étude par milieu de résidence et
par sexe
Tableau n°14 : Taux de chômage selon le niveau de scolarisation
Tableau n°15 : Répartition(%) des jeunes selon la durée du chômage
Tableau n°16 : Répartition(%) des jeunes travailleurs selon le temps mis pour trouver leur
emploi actuel et le sexe
Tableau n°17: Taux d’inactivité(%) par sexe, selon le groupe d’âge et le milieu de résidence

ii
Liste des abréviations
AFD : Agence Française de Développement

AGOA : African Growth Opportunity Act.

BIT : Bureau International du Travail

BIRD : Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement

BTP : Bâtiment et Travaux Public

CITP : Classification Internationale Type Profession

CNaPS : Caisse Nationale de Prévoyance Sociale

CREPEJ : Contribution à la Réduction de la Pauvreté par l’Emploi des Jeunes

DIAL : Développement Institution et Analyse de Long Terme

ENEMPSI : Enquête National sur l’EMPloi et le Secteur Informel

ETVA : Enquête sur la Transition Vers la vie Active

IDH : Indicateur de Développement Humain

ILO : International Labor Organisation

INSTAT : Institut National de la Statistique

IRD : Institut de Recherche pour le Développement

MEETFP : Ministère de l’Emploi de l’Enseignement Technique et de la Formation


Professionnelle

NAWRU : Non Accelerating Wages Rate of Unemployment

NEC : Nouveaux Economiste Classique

OMD : Objectif du Millénaire pour le Développement

iii
OMEF : Observatoire Malgache de l’Emploi et de la Formation Continue et Entrepreneuriale

ONG : Organisation Non Gouvernementale

ONU : Organisation des Nations Unies

PED : Pays En Développement

PIB : Produit Intérieur Brut

PNE : Politique Nationale de l’Emploi

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

SMIG : Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti

UNESCO : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization

UPI : Unité de Production Informelle

VA : Valeur Ajoutée

iv
Sommaire
Partie I : Approche Théorique de l’Emploi et du Développement

Chapitre I : La Conception de l’Emploi selon les Ecoles de Pensée

Section 1 : La Conception de l’Emploi selon les Anciennes Ecole de Pensée

Section 2 : La Conception de l’Emploi selon les Nouveaux Economistes


Contemporains

Chapitre II : L’Emploi comme Moteur de Développement Economique

Section 1 : Définitions et Concepts

Section 2 : L’Emploi et le Développement Economique

Partie II : Analyse de la Situation Actuelle de Madagascar Concernant l’Emploi des Jeunes

Chapitre I : L’Emploi au Quotidien des Jeunes Malgaches

Section 1 : Le Marché du Travail en Générale

Section 2 : Le Marché du Travail des Jeunes

Chapitre II : Les actions en Faveur des Jeunes Malgaches

Section 1 : L’Etat vis-à-vis des Jeunes

Section 2 : Les Actions Internationales pour les Jeunes

v
Introduction

D
ans toutes les sociétés existantes le fait d’avoir un emploi est très important dans la
vie des êtres humains. L’emploi est défini comme une occupation confiée à une
personne ou une tâche à laquelle elle est affectée. On lui apprend dès son plus
jeune âge à avoir un but dans la vie qui est de réussir c'est-à-dire avoir un emploi décent
capable d’assurer le bien être de toute sa famille. Sur le plan économique l’emploi représente
aussi une chose très indispensable ; le chômage est un obstacle dans le développement d’un
pays et chaque économiste cherche tous les moyens pour le combattre tel est le cas de tous les
pays qu’ils soient développés ou en voie de développement

Parmi les différentes catégories d’âge de la population active, les jeunes sont les plus touché
par le chômage, on remarque une très grande difficulté dans l’insertion des jeunes dans le
monde du travail. Les jeunes sont les priorités de tous les pays et les organisations mondiales.
Selon les statistiques fournies par la Banque Mondiale, plus de 620 millions de jeunes ne
travaillent pas et n’étudient pas et pour les 15 prochaines années il faudrait 600 millions
d’emploi à créer pour maintenir le niveau de l’emploi actuel.

En ce qui concerne Madagascar, un pays en plein lutte contre la pauvreté, la promotion de


l’emploi est au centre des préoccupations des autorités malgaches puisque 70% environ des
chômeurs sont tous des jeunes de 15 à 29 ans. Cette politique vise surtout à apporter une aide
aux nouveaux diplômés des universités qui sont confrontés tous les jours à différents
obstacles de la recherche d’emploi et pas seulement les jeunes diplômés mais il y a aussi ceux
qui n’ont pas pu finir leurs études et n’ont pas une compétence professionnelle adéquate
pouvant répondre aux attentes des entreprises. Vu que ces entreprises ne possèdent pas la
capacité de recruter tous ces jeunes à la recherche d’emploi, cela a donné une place à la
prépondérance du secteur informel. En fait c’est ce secteur qui s’occupe de recruter les jeunes
qui n’ont pas été pris par les entreprises ; c’est pour cette raison qu’on voit le développement
de petit commerce dans toutes les rues de la capitale et ainsi que celui du marché noir. A part
cela, le fait que l’offre d’emploi est précaire dans la Grande Ile a pour conséquence la
prépondérance de l’insécurité. Il est à noter que la crise politique de 2009 à 2013 a fait
beaucoup de dégâts ; d’après les informations recueillies auprès du Bureau International du
Travail (BIT), 336 000 emplois sur 1 250 716 emplois formels ont été détruis par cette crise
malgré le fait que la situation a été mauvaise avant. Ses emplois faisait partie de celui de

1
l’AGOA et de diverses entreprises qui ont du fermer leurs portes à cause de cette crise. Par
conséquent il est important de trouver une solution à tous ces problèmes.

Pour pouvoir faire une étude approfondie sur le problème de l’emploi et surtout l’emploi des
jeunes à Madagascar on a choisi le thème suivant : « L’emploi des jeunes et le
développement à Madagascar ». Les jeunes représentent ils vraiment l’avenir de notre
pays ? La promotion de l’emploi des jeunes peut-il amorcer le développement de
Madagascar ? Comme on le sait déjà la création d’emploi est à la fois source de croissance
économique et un moyen pour l’amélioration du bien être de la population.

Afin d’apporter des éléments de réponse à cette problématique nous allons traiter les deux
parties suivantes : d’abord on va présenter quelques théories économiques sur l’emploi et le
développement puis nous procèderons à l’analyse de la situation de Madagascar concernant
l’emploi des jeunes.

Pour la conception du présent mémoire, des recherches ont été effectuées. Des approches
méthodologiques ont été réalisées comme la lecture de quelques ouvrages économiques, le
recueil de données statistiques auprès de l’INSTAT, du Ministère de l’Emploi, de
l’Enseignement Technique et de le Formation Professionnelle, du Ministère de la Fonction
Publique et des Lois Sociales pour des analyses économiques ; et enfin, la consultation de
divers documents dont les revues, les rapports, et la consultation sur internet afin de réaliser la
première et la seconde partie de livre.

2
1ère partie : Approche Théorique de
l’Emploi et du Développement

3
Offrir un emploi décent à chaque individu en âge de travailler est l’objectif des dirigeants de
tous les pays du monde quelque soit leur niveau de développement économique. Certes leurs
cas peuvent ne pas être le même mais le problème est unique, l’existence du chômage. C’est
aussi le cas des différents organismes internationaux comme la Banque Mondiale, l’ONU,
l’OIT qui élaborent de nombreux projets afin de faire diminuer le taux de chômage au niveau
mondial. Le fait que toute la population active dans un pays travaille représente beaucoup de
chose dans la vie économique de ce pays, c’est à dire que l’emploi est très déterminant dans la
vie économique de chaque nation. Le chômage ou l’inactivité forcée de la main d’œuvre qui
constitue l’une des réalités économiques la plus importante demeure jusqu’à ce jour un sujet
de débat pour tous les économistes, ils cherchent à déterminer quelles sont ses causes et
comment y remédier. De ce fait de nombreux économistes ont élaboré diverses théories
tournant autour de l’emploi, du chômage.

Cette partie sera consacrée à l’exposition des différentes théories sur l’emploi et le
développement ainsi que les liens qui existent entre l’emploi et le développement économique
d’un pays

Dans le premier chapitre nous allons voir la conception de l’emploi selon les écoles de pensée
où on trouvera la théorie classique et la théorie keynésienne ainsi que ceux des nouveaux
économistes qui ont apporté des modifications à ces théories comme les nouveaux
économistes keynésiens et classique et aussi des théories conçue par des nouveaux auteurs.
En ce qui concerne le second chapitre le fait que l’emploi soit un moteur de développement
économique y sera démontré et on citera quelques définitions et concepts au sujet de
l’emploi et du développement ainsi que les liens qui relient ces deux phénomènes.

4
Chapitre 1 : LA CONCEPTION DE
L’EMPLOI SELON LES ECOLES DE
PENSEE
De nombreux théoriciens de la pensée économique ont conçu des théories sur
l’emploi comme par exemple John Maynard KEYNES dans son livre publié en 1936 intitulé
«La théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, Adam SMITH et David
RICARDO, Garry BECKER…

Ce chapitre se fera en 2 sections ; dans la première nous parlerons de l’ancienne école


de pensée économique c'est-à-dire de la théorie classique, néoclassique et keynésienne sur
l’emploi le chômage et le marché du travail et dans la seconde nous exposerons les nouveaux
courants économiques qui ont apporté des modifications aux anciennes théories ainsi que la
théorie du « job search » et la théorie du capital humain.

Section 1 : La conception de l’Emploi d’après les Anciennes Ecole de Pensée

1. La Théories classiques

Le courant classique est apparu à la fin du 18è siècle avec la Révolution industrielle et
s’épanouit au cours du 19é siècle. Connu aussi sous le nom courant Libéral, ce courant prône
le libre échange (liberté de commerce, liberté de consommation, de production, de travail…)
avec une intervention limitée de l’Etat c'est-à-dire que l’Etat n’exerce que des fonctions
régaliennes. Ils étaient les premiers à avoir étudié l’emploi et le chômage à travers le marché
du travail. Les principaux fondateurs du courant libéral sont Adam SMITH1 (1723-1790),
Thomas Robert MALTHUS2 (1766-1834), Jean Baptiste SAY3 (1767-1823), David
RICARDO 4(1772-1823).

1
Adam SMITH est le père fondateur de l’école classique, c’est un économiste écossais il enseignait à
l’Université de Glasgow avant de devenir Commissaire des Douanes, il a écrit le livre « Recherche sur la nature
et les causes de la richesse des nations » publié en 1776
2
T.R.MALTHUS économiste classique, pasteur et enseignant à l’Université de Cambridge. Un de ces œuvres est
le livre intitulé « Essai sur le principe de la population » publié en 1798

5
Les classiques travaillent surtout dans le cadre microéconomique, on parle d’agent
économique (un offreur et un demandeur) qui est supposé être rationnels et cherche toujours
à maximiser son profit ou son utilité. Il y a une multitude d’agents et c’est à partir de
l’agrégation des comportements de ces agents qu’on détermine le niveau global de l’offre et
de la demande, il y a une « main invisible » qui coordonne l’activité de chaque agent et mène
à l’intérêt collectif d’après Adam Smith c’est le marché. Selon eux la monnaie est juste un
instrument d’échange dans l’économie, il est neutre. La théorie de la valeur, la division du
travail, la loi des débouchés et la théorie quantitative de la monnaie ; sur ces théorie repose
l’analyse de la production chez les classiques.

a. Le marché du travail et la théorie du salaire

Pour les économistes classiques le travail représente une chose très importante dans
l’économie comme pour Adam SMITH : « le travail est la source primitive de toute valeur
échangeable, la mesure de la valeur est le travail ».

Le marché du travail est comme tous les autres marchés par exemple le marché de biens et
service ou le marché financier. Le marché étant défini comme le lieu de rencontre de l’offre et
de la demande. Il est autorégulé et autorégulateur et est soumis à la loi de l’offre et de la
demande qui retrouve l’équilibre a travers un prix appelé le prix d’équilibre. Il est aussi
soumis aux hypothèses de concurrence pure et parfaite qui sont :

 L’homogénéité du produit dans le temps et dans l’espace. Le bien ne comporte


aucun signe d’identification du producteur, ni de signe significatif permettant de
distinguer le produit des autres produits.
 L’atomicité du marché : il existe une infinité d’acheteurs et de vendeurs potentiels.
L’objectif est qu’aucune influence sur le prix ou le volume de la transaction ne soit
possible par les offreurs ou les demandeurs.
 La transparence parfaite du marché : des informations complètes sur les éléments
qui constituent le marché sont à la disposition des offreurs et des demandeurs.
 La fluidité parfaite de l’offre et de la demande : absence de barrière à l’entrée et à
la sortie ou libre entrée et libre sortie du marché avec une adaptation immédiate de
3
J.B.SAY Représentant de l’Ecole classique Français. Son œuvre est le « Traité d’Economie politique » publié
en 1803
4
David RICARDO économiste Britannique, agent de change et député. Œuvre : « Des principes de l’économie
politique et de l’impôt »

6
l’offre à la demande en cas de hausse du prix ou une adaptation de la demande à
l’offre en cas de baisse de prix.
 La mobilité des facteurs permet aussi à l’offre de s’adapter à la demande. Sur le
marché du travail les offreurs de travail sont les ménages et les demandeurs sont les
entreprises.

Sur le marché du travail, l’offre de travail est déterminée par le volume de la population
qui travaille et la demande de travail dépend des capitaux dont disposent les employeurs pour
payer le salaire avant que la production soit vendue. Par la confrontation de cette offre et de
cette demande, il va se former un salaire du marché ou « prix courant du travail »qui
servira à rémunérer les ouvriers. Cette analyse réside dans le court terme mais il existe aussi
un autre type de salaire à long terme : le salaire naturel, il est déterminé par les négociations
entre les travailleurs et les employeurs ; les deux parties désirant maximiser chacun leurs
gains s’opposent puisque les ouvriers veulent le salaire le plus élevé afin de subvenir au
besoin de leur famille et les entrepreneurs ne souhaitent offrir le salaire le plus bas possible.
A la limite le niveau minimum de salaire doit permettre aux ouvriers de survivre et
d’entretenir leur famille. D’après Ricardo, ce salaire naturel varie selon les « us et coutume »
ou en fonction des époques et des pays et dépend du prix des biens qu’il permet d’acheter, il
tend vers le salaire du marché

Contrairement à ce que pense Ricardo, pour Smith le salaire de marché tend vers le salaire
naturel, mais il se peut qu'à un moment donné le salaire de marché augmente et s'écarte du
salaire naturel. Par exemple, lorsque la demande est supérieure à l'offre de travail, les
entreprises vont augmenter les salaires pour attirer la main-d’œuvre devenue rare, mais il faut
que dans le même temps le capital et le revenu augmentent c'est-à-dire que « le fonds des
salaires » soit suffisant pour rémunérer la main-d’œuvre. Ainsi donc, si la richesse du pays
augmente, les profits augmentent, le fonds des salaires augmentera permettant aux salaires
d’augmenter et à l’emploi de progresser. En d’autres termes, pour Smith, la croissance
économique est favorable aux salaires et à l’emploi.5

D’après la théorie classique du salaire, « le prix naturel du travail est celui qui fournit aux
ouvriers les moyens de subsistance et de perpétuer leur espèce sans accroissement et sans
diminution », le salaire se mesure par la quantité de travail nécessaire à l’entretien et à la

5
In « La relation Salaire/emploi chez les classiques, les néoclassiques et chez Keynes »page 4, écrit par Pascal
Bailly Professeur de Science économique et sociale_ lycée A .Croizat_MOUTIERS(73)

7
reproduction du travail. Et d’après la loi d’airain6 comme dans d’autres types de marché, le
salaire est réglé par la loi de l’offre et de la demande ; le salaire moyen est juste assez pour
subvenir au besoin de l’ouvrier et sa famille et les faire vivre. Ce niveau de salaire doit être
stable pour éviter tout changement au niveau de la croissance démographique qui peut
influencer en retour le niveau du salaire. Si le salaire baisse, la mortalité augmentera et l’offre
de travail diminue, cela à pour conséquence une augmentation du salaire, dans le cas ou elle
augmente, la population s’accroitrai, la main d’œuvre devient abondante et il y aura une
baisse du salaire.

b. Le chômage classique

Le chômage classique est une situation correspondant à un excès d’offre de travail en


raison de salaires réels excessifs qui s’accompagnent d’une insuffisance des capacités de
production. Le chômage coexiste avec un excès de demande de biens.7 Le salaire réel est le
rapport entre le salaire nominal et le niveau général des prix à la consommation (indice des
prix).

Comme nous l’avons affirmé ci dessus, le marché du travail est comme un marché de
biens et services. Ce sont les ménages qui offrent leur force de travail aux entreprises pour
percevoir un salaire (rémunération de ses forces de travail) et conformément à la conception
des classique, le déséquilibre et le dysfonctionnement du marché de travail ne devrait pas
exister puisque d’après la loi des débouchés de Jean Baptiste Say où il affirme que « toute
production crée ses débouchés ». C’est à dire que sur le marché de travail pour une offre de
travail donnée, il y aura toujours une demande qui lui correspondra.

L’existence du chômage pour les théoriciens de l’Ecole classique est due à la


différence entre l’offre de travail et la demande de travail qui est sur le marché et elle ne peut
être durable dans les conditions où il y a bon fonctionnement du marché (autorégulation du
marché). Dans ce cas, il ne peut y avoir que le chômage volontaire qui s’explique par le fait
que des salariés refusent d’adapter ses prétentions salariales au salaire du marché ou encore
par l’intervention de l’Etat et des syndicats qui ne fait que créer une rigidité du marché
détruisant ainsi son équilibre.

6
C’est une loi énoncée par l’Allemand Ferdinand De Lassalle dans une lettre en 1863
7
Définition du chômage classique tiré du lexique d’économie 9è édition

8
2. La théorie néoclassique

Le courant néoclassique ou marginaliste fait partie aussi du libéralisme économique né


vers la fin du 19è siècle entre 1871 et 1874. Il domine la pensée économique jusqu’ aux
années 30 où la révolution keynésienne fait surface. Ce courant se repartit en quatre(4)
grandes écoles :

 L’Ecole de Lausanne représentée par WALRAS et PARETO


 L’Ecole de Cambridge avec JEVONS, MARSHALL et PIGOU
 L’Ecole de Vienne représentée par MENGER et VON WIESER
 L’Ecole Suédoise avec WICKSELL et OHLIN

La théorie néoclassique est une évolution de la théorie classique d’Adam SMITH qui
utilise la technique du calcul à la marge et la théorie de l’utilité pour comprendre le
comportement des individus (offreurs, demandeurs) face à la variation des prix sur le
marché. Les auteurs néoclassiques ne se sont pas juste contentés de faire des analyses
microéconomiques bien qu’elles soient les plus dominantes mais aussi des analyses
macroéconomiques. L’approche néoclassique s’inscrit dans une perspective du long terme,
c’est une analyse en termes de marché ou en termes de prix.

Comme les classiques, les néoclassiques considèrent que les agents économiques sont
rationnels et le marché est soumis au cinq(5) hypothèses de concurrence pur et parfaite. Ils
distinguent quatre(4) types de marché qui sont le marché de biens et services, le marché de
travail, le marché des titres et enfin le marché monétaire. Aucune distinction n’est faite pour
ces quatre types de marché ils sont tous les mêmes avec des offreurs, des demandeurs et un
prix d’équilibre et sont soumis à la loi de l’offre et de la demande où l’offre est une fonction
croissante du prix et la demande une fonction décroissante. Donc la force de travail est une
marchandise exposée sur le marché du travail que les ménages (les offreurs de travail)
vendent aux entreprises(les demandeurs) contre le salaire qui est le prix de cette force de
travail.

Le postulat de l’économie libérale indique que le marché est un phénomène auto-entretenu


et autorégulateur, le marché du travail tendra vers l’équilibre où l’offre de travail s’égalisera
avec la demande de travail par le biais d’un salaire d’équilibre satisfaisant à la fois les
offreurs et les demandeurs de travail et est flexible d’où l’inexistence du chômage. L’équilibre
du marché de travail est un équilibre de concurrence pure et parfaite et un équilibre de plein

9
emploi. Cet équilibre se forme par le processus suivant : quand le salaire est élevé, l’offre de
travail augmente mais les entreprises ne peuvent pas tous les embaucher avec ce niveau de
salaire donc il y aura une diminution des salaires suivie d’une augmentation de la demande et
ainsi de suite.

On se demande alors pourquoi le chômage existe-t-il encore si le marché fonctionne à


merveille?

D’après les théoriciens de l’Ecole néoclassique, le chômage est volontaire. Les


offreurs aussi biens que les demandeurs peuvent être à l’origine de son existence. Si le salaire
est élevé au dessus du salaire d’équilibre de nombreuses personnes voudront bien travailler
mais les entrepreneurs ne les embaucheront pas tous or dans le cas où il diminue, c’est la
demande qui va croitre comme sur le marché de biens et service mais les offreurs
n’accepteront pas de travailler à leur tour avec un taux de salaire aussi bas. En effet ce
phénomène s’explique par le fait de l’arbitrage travail/loisir que les ménages effectuent c'est-
à-dire qu’ils comparent l’ utilité que leur procure leur salaire avec l’utilité de leur temps de
loisir puisque ce temps qu’ils perdent en travaillant devrait être des heures de détente et de
loisirs. Alors si le salaire est aussi bas, il ne voudra jamais travailler car ils ne pourront pas
compenser le temps qu’ils perdent et dans le cas où il est aussi élevé ils ne sont pas prêts à
gaspiller tout son temps puisque le salaire qu’ils perçoivent à ce moment là satisfait
amplement leurs besoins fondamentaux et le seul qui leur manque c’est le temps d’en
profiter.

Concernant la demande des entreprises, ils opèrent à partir de la productivité


marginale du travail (production supplémentaire qu’apporte le dernier travailleur embauché)
que ce soit pour déterminer la demande de travail que pour définir le prix de ce travail. Le
postulat néoclassique stipule que l’optimum ne se réalise que lorsque les facteurs sont
rémunérés à leur productivité marginale ; de ce fait les entreprises égalisent le salaire avec la
productivité marginale du travail. La productivité marginale suit la loi des rendements
décroissant, c’est pourquoi les salaires est en baisse lorsque le nombre de personnes
embauchés augmente et que, quand le salaire est élevé les entreprises recrutent peu de gens.
Dans ce cas le chômage est du au fait que le salaire sur le marché est trop élevé et cela a pour
conséquence une augmentation de l’offre de travail pourtant comme nous le savions déjà
d’après la loi des rendements décroissants, les entreprises ne pourront pas embaucher tous
ces travailleurs.

10
Arthur Cecil Pigou8 (1877-1959) explique dans The Theory of Unemployment, que la
puissance des organisations syndicales et le développement d’un Etat providence, protecteur
des licenciements, perturbent et rigidifient le bon fonctionnement du marché du travail. C'est-
à-dire que le chômage n’est pas causé par le fonctionnement du marché et que c’est
l’intervention de l’Etat et ces syndicats qui produisent le chômage.

Graphique n°1 : le marché du travail selon les néoclassiques :

Source :http://des-economistes-et-des-hommes.over-blog.com/article-la-theorie-neoclassique-
du-marche-du-travail-1--43693379.html

3. La théorie Keynésienne

John Maynard KEYNES est un économiste anglais née en 1883 et mort en 1946, son
père était un professeur de logique et d’économie politique à l’Université de Cambridge en
Angleterre. Il avait une brillante carrière, il appartenait au corps des Hauts fonctionnaires
Britanniques, professeur d’Economie Politique, Conseiller du Gouvernement, Gouverneur de
la Banque d’Angleterre, Président de la BIRD. A l’Université de Cambridge où il étudiait
d’abord la mathématique il a fait le rencontre A. C. PIGOU et Alfred MARSHALL qui sont
des auteurs néoclassique ; ils lui enseignèrent la science économique. Certes Keynes était un
apprenti du courant néoclassique.

11
En 1936 Keynes publie son œuvre majeur « La théorie générale de l’emploi, de
l’intérêt et de la monnaie » qui fût un très grand succès puisque ce livre a permis au
keynésianisme d’être la conception dominante durant les Trente glorieuses jusqu’à la crise
des années 70-80 où il fut remis en cause et laissant la place au libéralisme. «La théorie
générale » était une source d’inspiration pour certains économistes et est à l’origine de
nouvelles théories économiques. Dans ce livre, Keynes critique la théorie classique et
néoclassique qui ne traite que la microéconomie alors qu’au niveau national, il est question
de macroéconomie, on parle d’agrégat mais plus d’agent économique, il accepte aussi le fait
que l’intervention de l’Etat est nécessaire dans l’économie. De ce fait, Keynes fut baptisé le
Père de la Macroéconomie.

a. Le principe de la demande effective

Ce principe constitue l’essentiel de la Théorie générale de l’emploi de l’intérêt et de la


monnaie. La demande effective, appelée aussi demande anticipée est formée par le volume de
consommation des ménages qui dépend de leur revenu et le montant de l’investissement
(dépend de l’incitation à investir qui dépend à son tour de la relation entre la courbe de
l'efficacité marginale du capital et la gamme des taux d'intérêt afférents aux prêts d'échéances
et de garanties diverses) venant des entrepreneurs et de l’Etat, elle est anticipée par les
entrepreneurs pour déterminer le volume de la production à étaler sur le marché.

b. Le déterminant de l’emploi chez Keynes

D’après la théorie de Keynes c’est la demande effective ou la demande anticipée qui


détermine le volume de l’emploi, car par cette anticipation les entrepreneurs essayent
d’évaluer le montant des investissements et les besoins des ménages pour pouvoir connaitre
quelle quantité produire et combien d’ouvriers employer pour la production tout en calculant
leur profit où ils visent à avoir le maximum. Le volume de l’emploi se trouve au point
d’intersection de la courbe d’offre globale et de la courbe de demande globale ; point où la
prévision du profit de l’entrepreneur est au maximum.

Selon Keynes ce volume de l’emploi est le seul permettant l’équilibre, un autre


volume d’emploi entrainerait une inégalité des prix entre le prix de l’offre globale et celui de
la demande la demande globale de la production et il est inférieur au plein emploi (utilisation
de toutes les ressources disponibles dans l’économie) c'est-à-dire que l’existence du chômage
est involontaire car il y a toujours un certain nombre d’ouvriers désirant travailler mais ne

12
peut être embauché dans le but d’assurer l’équilibre sur le marché de biens et services. Dans
ce cas, le salaire réel est supérieur ou égal à la désutilité marginale du travail. Tout compte
fait le plein emploi peut quand même être possible qui d’après Keynes une relation
d’optimum et correspond aux hypothèses classiques : « C'est seulement dans un cas spécial
que la demande effective se trouve associée au plein emploi; et pour que ce cas se réalise il
faut qu'il y ait entre la propension à consommer et l'incitation à investir une relation
particulière. Cette relation particulière, qui correspond aux hypothèses de la théorie classique,
est, en un certain sens, une relation optimum. Mais elle ne peut exister que si, pour des raisons
fortuites ou voulues, l'investissement courant assure un montant de demande exactement égal
à l'excès du prix de l'offre globale de la production résultant du plein emploi sur le montant
que la communauté désire dépenser pour la consommation lorsqu'elle est employée à plein. »9

Ce principe s’oppose réellement au postulat de l’Ecole classique qui affirme que le


salaire réel (la désutilité marginale du travail) détermine le niveau de l’emploi, en effet
d’après Keynes qu’il explique par la demande effective c’est la propension à consommer et le
montant de l’investissement qui déterminent le niveau de l’emploi et c’est ce niveau d’emploi
qui détermine le niveau des salaires réel. Le schéma (schéma n°1) ci-dessous résume cette
théorie.

9
In Théorie générale de l’intérêt et de la monnaie, p 37, traduction en française 1942

13
Schéma n°1 : le déterminant de l’emploi chez Keynes :

Source : chômage classique ou chômage keynésien- l’économie au BTS banque-Google


chrome

c. Le chômage keynésien

Pour Keynes le chômage est un phénomène macroéconomique et non


microéconomique comme il l’explique dans son ouvrage la Théorie générale, le chômage est
involontaire en fait il est du à l’insuffisance de la demande effective par rapport à celle qui est
nécessaire pour atteindre le plein emploi. Donc un équilibre de sous emploi est plus réaliste
que celui du plein emploi. De ce fait si le salaire réel baisse, cela ne peut avoir comme effet
que d’intensifier la persistance du chômage car elle diminue la demande effective qui
entrainera par la suite une baisse du volume de l’emploi c’est tout à fait l’opposé de la théorie
néoclassique qui estime que la baisse du salaire augmente la demande de travail. La meilleure
façon de favoriser l’emploi est alors de stimuler la demande par une politique de relance en
cas de crise de surproduction et de chômage. C’est dans cette optique que l’intervention est
indispensable dans l’économie.

14
Schéma n°2 : le chômage involontaire de Keynes :

Source : cours de SES- chômage keynésien et équilibre du sous emploi

Section 2 : L’emploi selon les nouveaux économistes contemporains

1. Les nouveaux économistes classiques et keynésiens

Ces deux écoles de pensée n’ont pas fait que d’apporter des modifications aux théories
économiques traditionnelles mais aussi en se basant sur les théories des anciens courants
économiques, ils ont élaboré plusieurs nouvelles théories très utiles. Un renouvellement de la
microéconomie classique et de la macroéconomie keynésienne a été effectuée. Ces courants
sont apparus dans les années 1970 et 1980

a. Les Nouveaux Economistes Classiques

Ce courant est né au Etats-Unis dans les années 70, fondé par Robert Lucas10 (prix
11
Nobel d’économie en 1995) de l’université de Chicago. Edward C. Prescott (prix Nobel

10
Economiste américain né en 1937 à Washington, enseignants à l’Université de Chicago, il a obtenu le prix
Nobel d’économie en 1995. Œuvre : Real wages, employement and inflation en 1969 avec L .Rapping, JPE

15
en2004), Thomas Sargent12 (prix Nobel d’économie 2011), faisait partie de cette école. Les
NEC sont connus pour la Théorie des anticipations rationnelles et celle des cycles
économique et par le fait qu’ils nient la possibilité de déséquilibre. Leur analyse est basée sur
la microéconomie. Comme nous le constatons ce courant se fonde sur les principes
néoclassiques et de ce fait il rejette toute la théorie keynésienne surtout les politiques
économiques préconisées par Keynes comme la politique de relance, la politique
conjoncturelle ; pour ces théoriciens elles ne sont pas efficaces.

La nouvelle économie classique est connue par les deux hypothèses suivantes :

 La reprise du modèle d’équilibre général des néoclassiques


Dans ce modèle, les quatre marchés sont tous en équilibre et ils sont interdépendants c’est de
cette façon qu’on parvient à l’équilibre générale.

é é =
é é +é é +
é é é

Il y a agrégation des offres et des demandes individuelles et le niveau de la production résulte


du niveau d’équilibre entre l’offre et la demande de biens et service. La variation et la
flexibilité des prix auto-équilibrent le marché, par conséquent le déséquilibre est totalement
impossible.

 Les anticipations rationnelles : la rationalité des agents économiques est


importante pour que l’équilibre sur le marché soit possible. C’est John Muth 13 qui est à
l’origine de ce concept en 1961, les agents économiques détiennent toutes les informations
nécessaires pour être utilisées au présent et faire des prévisions futures. Selon Lucas « les
anticipations rationnelles posent le principe que les agent d’un modèle économique utilisent
correctement les information dont ils disposent sur le présent et le futur »

Ce courant est aussi connu pour la théorie des cycles économiques où l’ont distingue les
chocs monétaires avec effet de surprise et les chocs réels.

11
Economiste américain né en 1940 à New York, enseignants dans plusieurs université des Etats-Unis, il a
obtenu le prix Nobel d’économie en 2004 pour sa contribution à la Macroéconomie Dynamique
12
Economiste américain né le 19 juillet 1943 en Californie, il a travaillé dans les domaines de série temporelle,
des politiques monétaires et des anticipations rationnelles. Œuvre : « the Stability of Models of Money and
Growth with Perfect Foresight »

16
En ce qui concerne le chômage, puisque le marché s’autorégule et que la possibilité de
déséquilibre soit exclue de leur raisonnement, le chômage est alors volontaire. Le niveau de
l’emploi est obtenu à partir de la confrontation de l’offre et de la demande sur le marché du
travail. Selon leur conception, le salaire est une variable procyclique c'est-à-dire que sa
fluctuation dépend de la variation de la production et que l’offre de travail est très élastique
par rapport au salaire.

b. Les Nouveaux Economistes keynésiens

En 1980 un nouveau courant fait son apparition au Etats-Unis pour répliquer contre la
nouvelle économie classique, le courant de la nouvelle économie keynésienne ; à cette époque
le pays connaissait une longue crise avec chômage, inflation, déficit public, faible croissance.
Joseph E. Stiglitz14, George Akerlof15, Michael Spence16 tous les trois prix Nobel d’économie
en 2001 pour avoir élaborer la théorie sur l’asymétrie d’information, Janet Yellen, Gregory
Mankiw… sont les théoriciens de ce nouveau courant de pensée ; il se penche le plus vers la
macroéconomie adoptée par Milton Friedman que sur celui de Keynes et il présente plusieurs
points communs avec la nouvelle économie classique mais cela ne veut pas dire qu’ils n’ont
rien retenu des idées de Keynes.

Pour eux, l’agent économique est toujours rationnel mais le déséquilibre lié à la
dysfonction de la demande est tout à fait possible, le marché peut être défaillant par rapport
à la loi de l’offre et de la demande : il ne s’autorégule pas et le salaire et le prix ne sont pas
flexibles à cause de l’imperfection des informations engendrées par l’asymétrie d’information
et la sélection adverse. La concurrence imparfaite entre les entreprises domine, ce sont
surtout elles qui font les prix et non pas le marché.

Ils se basent sur la microéconomie et voici quelque récapitulation des principales idées de ce
courant :

 La monnaie n’est pas neutre.

14
Economiste américain né le 9 février 1943 en Indiana(USA), un des fondateurs de la branche de l’Economie
de l’Information, il a obtenu le Prix Nobel d’économie en 2001 pour la Théorie de l’asymétrie d’information.
œuvre : Making globalisation work, WWW Norton, septembre 2006
15
Economiste américain né le 17 juin 1940 dans le Conecticut (USA), il a obtenu le Prix Nobel d’économie en
2001 pour la Théorie de l’asymétrie d’information.
16
Economiste américain né le 7 novembre 1943 au New Jersey(USA), il a obtenu le Prix Nobel d’économie en
2001 pour la Théorie de l’asymétrie d’information. Œuvre : Market Signaling, Harvard University Press
(Cambridge, MA)

17
 Les agents économiques sont rationnels mais au sens faible c'est-à-dire
utilitariste.
 Le niveau de la production est déterminé par la loi de l’offre et la demande sur
le marché de biens et services et le niveau de l’emploi par la loi de l’offre de la
demande sur le marché du travail.
 Le chômage involontaire est possible.
 Ils ne sont pas tout à fait d’accord avec les politiques conjoncturelles.

Cependant ils ont quand même retenu deux des postulats de John Maynard Keynes le
chômage involontaire et l’interventionnisme étatique ; à propos de cette intervention de l’Etat
dans l’économie, elle est limitée non pas comme celui de Keynes car d’après eux, certaines
politiques économiques que Keynes a élaborées ne résolvent pas les crises mais les
intensifient.

Concernant justement leur conception du chômage et de l’emploi, le niveau de


l’emploi est fixé sur le marché du travail mais la possibilité de chômage involontaire n’y est
pas exclue puisque le salaire peut être rigide et cela nuit à l’ajustement du marché du fait que
les salariés peuvent être payés au dessus du salaire d’équilibre. La détermination du salaire se
fait dans une période déterminée mais pas au jour le jour c'est-à-dire que l’ajustement des
salaires n’existe pas d’où l’existence des rigidités sur le marché. C’est la qu’entre en jeux la
théorie du salaire d’efficience élaborée par Carl Shapiro et Joseph Stiglitz en 1984.

La théorie du salaire d’efficience

Elle explique pour quelles raisons les entreprises peuvent fixer un salaire au dessus du
salaire d’équilibre. Le salaire d’efficience est le salaire supérieur au salaire concurrentiel,
c’est un niveau de salaire nécessaire pour motiver un travailleur à fournir sa productivité du
travail maximale. Cette théorie réside dans un contexte où l’information que détiennent les
offreurs d’emploi est incomplète et imparfaite, l’employeur qui ne connait pas la capacité ni la
productivité de la personne qu’il va embaucher, s’il est vraiment efficace ou pas, par
conséquent il est obligé de proposer un salaire plus élevé que celui proposé sur le marché afin
de stimuler son employé à donner le maximum de lui-même pour éviter de ne pas se faire
licencier. Dans cette théorie, plusieurs modèles sont supposées être utilisés autant par
l’employeur que par l’employé, la méthode de « l’aléa moral », « tire au flanc »et la
« sélection adverse ».

18
La sélection adverse est utilisée par les entreprises désirant embaucher mais ne
connaissent pas la performance de l’employé en question, il procédera par conséquent comme
suit : il propose un salaire supérieur à celui de la concurrence, comme cela il y aura une auto-
sélection car seules ceux qui se sentent à la hauteur de ce salaire resteront sur le marché, les
autres vont chercher ailleurs. Celui de l’aléa moral est adopté pour se protéger des travailleurs
qui veulent tirer au flanc, le salaire d’efficience permet d’inciter les travailleurs une fois
recrutés car dans le cas où il ne fournit pas le maximum de lui-même, il risque de perdre son
travail et renoncer au salaire qu’il perçoit actuellement, il sera obligé de se faire embaucher au
salaire d’équilibre.

Le salaire d’efficience peut être efficace pour les entreprises mais il est une des causes
du chômage parce qu’il est supérieur à celui qui permet d’assurer le plein emploi.Ce modèle
repose sur l’existence d’une fonction d’effort, reliant l’effort fourni par les travailleurs au
salaire perçu.

2. Une nouvelle approche de l’emploi

Dans cette section nous allons observer des nouvelles visions de l’emploi et le
chômage qui sont différentes des anciennes théories présentées ci-dessus, on expliquera la
théorie du capital humain de Gary BECKER, la théorie de job search. Ces nouvelles théories
sont surtout basées sur le fait que le marché ne fonctionne pas toujours comme le prétendent
les libéraux ; en effet il existe des imperfections du marché qui sont les causes de
déséquilibre.

a. La théorie du capital humain :

Gary Becker est un économiste américain originaire de la Pennsylvanie, né en 1930 et


diplômé de l’université de Chicago, il fait partie des élèves de Milton Friedman 17. Il pense
que le principe de coût avantage et les outils de la microéconomie peuvent être utilisés pour
comprendre toutes sortes de comportements sociaux. En 1992 le Nobel lui a discerné le prix
Nobel d’économie pour avoir élaboré cette théorie avec l’aide de Théodore Schultz18 (prix
Nobel 1979) ET Jacob Miner. Ils démontrent dans la dite théorie le rôle que joue le facteur

17
Milton Friedman (1912-2006), il est le fondateur du courant Monétariste, il a obtenu le prix Nobel d’économie
en 1976. Œuvre : a théorie of the consumption fiction, Princeton University
18
Théodore Schultz( 1902-1998) marque la théorie de la croissance en intégrant le facteur humain dans les
mécanismes de developpement, il a obtenu le Prix Nobel d’économie en 1979. Œuvre « investisment in human
capital », AER 51, 1-17,Mars

19
humain dans le développement économique. Selon notre économiste l’éducation est une
acquisition de « capital humain » et représente un véritable investissement19.

 Le capital humain désigne le stock de connaissances et de compétences économiques


valorisables : c’est l’ensemble des capacités productives des individus… Le capital
humain renvoie à l’éducation, la formation continue, la mobilité professionnelle, et
l’investissement des individus dans leur santé. Quand un individu prolonge sa
formation, il augmente son stock de capital humain, et peut de cette manière
augmenter les salaires reçus à la suite de son existence.
 Selon Becker, l’éducation est une acquisition de « capital humain et représente un
véritable investissement. Il est primordial que l’individu soit rationnel quand il
choisira d’arrêter ses études et de travailler ou de les poursuivre pour avoir un diplôme
plus valorisant; autrement dit, l’individu effectue un arbitrage entre la continuation de
ses études et son entrée sur le marché du travail et cela requiert d’immenses calculs
dans le cas contraire, il pourra regretter sa décision. Le fait que l’individu continue ses
études n’est pas sans coût car tout d’abord à ce moment là il renonce à un salaire mais
en plus il devra encore dépenser de l’argent pour payer ses années d’étude ; il effectue
tout cela dans le but d’avoir un meilleur emploi comparé à celui où il à renoncer ainsi
qu’une meilleure rémunération. La rémunération du salarié ne dépend pas seulement
de sa productivité marginale du travail comme la conception des néoclassiques, en fait
il est aussi fonction de ses expériences professionnelles qu’il a acquises au cours du
temps c’est ce que Becker appelle investissement en capital humain. Cette théorie
explique aussi la différence des salaires entre les employés et l’existence des
hiérarchies en fonction de leurs qualifications au sein de l’entreprise car certains
employés sont meilleurs que d’autres et la productivité marginale est aussi fonction
des expériences professionnelles. Lors des recrutements, l’entreprise ne sera plus
obligée de payer des formations professionnelles mais il tirera tout de suite profit de
son salarié qualifié, par conséquent l’entreprise et le salarié en question s’en sortiront
gagnant. Dans ce cas, si une personne désire trouver du travail, il a intérêt à avoir
beaucoup d’expériences professionnelles pour faire la différence et se faire embaucher
par son employeur. Cette théorie s’applique dans la réalité puisque nous remarquons
que dans toutes offres d’emploi, l’expérience professionnelle est toujours exigée.

19
In Prix Nobel d’économie (1962-2012)

20
b. La théorie du « job searh » ou chômage de prospection 20:

Cette théorie a été élaborée par George Stigler21 en 1960 à la suite de la théorie de Becker ;
elle fait référence au fait que l’individu en quête d’emploi ne possède pas toutes les
informations dont il a besoin c'est-à-dire que les informations sont imparfaites (emploi
disponible, salaire …) et cherche à construire une modélisation du comportement du chômeur
dans ce cas. L’objectif est de déterminer la durée du chômage et le niveau du chômage de
prospection. Le chômeur bénéficie d’une assurance chômage et il profite de son temps de
chômage pour trouver le meilleur emploi possible donc ici le chômage est volontaire. Dans
cette perspective microéconomique, l’individu reste au chômage tant que le coût marginal
d’une journée de recherche supplémentaire (assimilé à une perte de salaire journalier) est
inférieur au bénéfice marginal d’une journée de recherche supplémentaire (chance de
retrouver un emploi mieux rémunéré).

20
Chômage de prospection : Chômage volontaire correspondant à la période d’investissement en information
pour trouver un meilleur emploi.
Salaire de réservation : niveau de salaire où l’individu accepte de travailler, en dessous de ce taux de salaire il
préfère rester au chômage dans l’attente d’un meilleur emploi
21
George Stigler (1911-1991) économiste américain, il était enseignants dans plusieurs université des Etats-
Unis, il a obtenu le Prix Nobel d’économie en 1982. Œuvre :The Economics of information, 1961

21
Chapitre 2 : L’EMPLOI COMME
MOTEUR DE DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUE
D’après le Président du groupe de la Banque Mondiale Jim Young Kim : «un bon
emploi peut transformer la vie d’un être humain, et des emplois qui importent peuvent
transformer des sociétés entières. Les pays ont besoin de faire de l’emploi leur priorité pour
promouvoir la prospérité et lutter contre la pauvreté ». L’emploi joue alors un rôle très
important dans le développement économique de tous les pays du monde et pour un pays
donné avoir un taux de chômage élevé pose un très grand problème pour ce pays. Dans le but
de réduire l’extrême pauvreté et la faim qui est l’une des Objectifs du Millénaire pour le
Développement), la promotion de l’emploi est une des politiques utilisées, assurer le plein
emploi et la possibilité pour chacun, y compris les femmes et les jeunes, de trouver un travail
décent appartient aux cibles de la Banque mondiale. D’après son rapport sur le
développement en 2014 environ une personne sur cinq vit avec 1,25 $ par jour dans les
régions en développement et les emplois précaires représentent 56% du total des emplois
dans les régions en développement contre 10% dans les régions développées.

Dans la première section de ce chapitre nous allons définir ce qu’est l’emploi, le concept de
développement ainsi que la politique de l’emploi et dans la seconde section on démontrera les
liens qui existent entre l’emploi et le développement économique.

Section1 : Définitions et concepts

1. L’emploi, le chômage et le sous emploi

a. L’emploi

Dans le sens microéconomique il désigne à la fois l’exercice d’une activité économique et le


poste de travail et au sens macroéconomique, l’emploi est un élément de la conjoncture
économique. De ce point de vue le volume de l’emploi s’appréhende par les statistiques des
effectifs occupés et la durée réelle du travail. Si toute la population en âge de travailler exerce

22
un emploi avec une durée de travail conforme à leur désir tout en respectant la durée
maximum légale, on dit qu’il y a plein emploi. Les économistes préfèrent généralement
utiliser le terme travail plutôt que celui d’emploi dans l’approche microéconomique. Le
marché de l’emploi devient le marché du travail, l’offre d’emploi par les entreprises devient la
demande de travail des entreprises et la demande d’emploi par les ménages devient l’offre de
travail des ménages. Cette définition a été tirée du lexique d’économie 9è édition, Dalloz.

Quand on parle d’emploi ou de travail, un contrat nous vient en tête le contrat de travail par
lequel l’employeur accepte de payer ou de rémunérer le salarié qu’il vient d’embaucher pour
la réalisation d’un travail. La rémunération du salarié est appelé salaire qu’il percevra à la fin
du mois ou un traitement, un honoraire.

D’après le programme national de soutien à l’emploi, il existe deux indicateurs d’emploi :

 Le taux d’augmentation du taux d’emploi qui est le rapport du nombre de personne sur
le taux d’offre de travail
 Le taux d’activité : ratio population active sur la population totale

D’après l’article 2 de la loi concernant la PNE : « l’emploi est un droit fondamental pour
chaque individu ayant atteint l’âge légal de travailler sans discrimination de sexe,
d’apparence, de religion, d’opinion, d’origine, de parenté, de fortune, de conviction politique
ou d’appartenance à une organisation syndicale.
L’emploi représente la contribution humaine à l’activité de production et chaque
individu au chômage a le droit de chercher un emploi répondant à ses qualifications en vue
d’assurer son employabilité. »

b. Le chômage :

C’est l’inactivité d’une personne désirant travailler. Selon le BIT un chômeur est une
personne en âge de travailler ou appartenant à la population active (16 à 60 ans) sans emploi
et souhaitant en trouver un en étant disponible pour l’occuper.
Il est définit selon les trois critères suivants : ne pas avoir travaillé même une heure au cours
des sept derniers jours ; recherche hâtivement du travail dans le mois précédent ; être
disponible pour le travail dans le mois suivant. Le taux de chômage se calcul comme suit :


ℎô =

23
On distingue plusieurs types de chômage :

 Chômage conjoncturel : c’est un chômage temporaire lié à une baisse ponctuelle de


l’activité économique
 Chômage structurel : absence durable d’emploi sur le marché du travail à cause des
mutations de l’économie par exemple le changement technologique où l’homme se
fait substituer par les machines puisqu’ils ont une productivité plus élevé.
 Chômage frictionnel : correspond à la phase intermédiaire entre 2 emploi différent ; le
temps qu’une personne met pour trouver un nouveau emploi. Ce type de chômage et
différente du chômage de prospection que nous avions expliqué ci-dessus.
 Chômage technologique : une plus grande utilisation du capital technique dans le
processus de production en est la cause.
 Chômage apparent : absence effective mesurée par les instituts spécialisées qui donne
droit dans certains pays à une indemnité permettant de compensé le salaire.
 Chômage déguisé : emploi à faible productivité ou encore des travailleurs en
surnombre dans les entreprises et les administrations. Rencontré surtout dans les pays
en développement et dans les administrations des pays développés.
 Chômage naturel : chômage non accélérateur de salaire suivant la productivité connu
aussi sous le nom NAWRU.
c. Le sous emploi

C’est l’utilisation non optimum de la capacité de travail. Selon ANDRIAMAHOLISOA


Rasoanaivo : « le sous-emploi existe lorsque des personnes pourvues d’un emploi ne
travaillent pas à plein temps et pourraient et désireraient effectuer un travaillent
complémentaire de celui qu’elles fournissent effectivement ou lorsque le revenu ou le
rendement des personnes pourvues se trouveraient augmenter si compte-tenu de leurs
aptitudes professionnelles elles travaillaient dans des meilleurs conditions de production ou
changer de profession »

On distingue : Le sous emploi visible avec une durée de travail inférieure à la normale
(8heures /jours et 40heures/semaine), le sous emploi déguisé avec un poste d’emploi qui ne
permet pas d’utiliser toute la capacité de production ou la qualification du travailleur et le
sous emploi potentiel avec une productivité anormalement faible des travailleurs.
Le sous emploi peut être lié à la durée du travail, dans ce cas l’ensemble des travailleurs font
35heures par semaine ou encore lié à la situation de l’emploi.

24
Il existe d’autres contraintes qui peuvent provoquer le sous emploi, le niveau de salaire, les
conditions matériels, la formation d’emploi inadéquate ainsi que l’accès difficile au marché
du travail.

2. La politique de l’emploi

La politique de l’emploi est l’ensemble des mesures mises en œuvre par les
administrations publiques dans le but d’accroitre l’emploi (augmenter le taux d’emploi de la
population en âge de travailler) et de réduire le chômage (recherche du plein emploi)

C’est une stratégie développée par l’Etat afin de lutter contre le chômage et corriger le
déséquilibre du marché du travail, l’objectif principal est de l’éradiquer mais cela est
impossible ; dans ce cas faire en sorte que le taux de chômage diminue est le mieux à faire.

Cette politique dépend du marché du travail, du caractère du chômage et de la situation des


pays dans le monde qui sont toutes différentes et c’est à ces dirigeants qu’elle repose.
Cependant plusieurs économistes ont développé des politiques d’emploi afin de venir en aide
au gouvernement.

 Keynes préconise la politique de relance par la demande afin de lutter contre le


chômage mais à l’heure actuelle il se trouve qu’elle est inefficace du fait qu’elle
augmente le déficit budgétaire, déploie une inflation nuisible à la concurrence
mondiale et tend à augmenter les importations.
 Pour les néolibéraux c’est par la réduction du coût du travail que la relance de
l’emploi se fait, si l’entreprise diminue la masse salariale il y aura une création
d’emploi par le financement de nouveaux investissements ou par l’accroissement de la
compétitivité sur le marché mondial où la production sera augmentée. Cette politique
à été utilisée par la France à partir des années 90.
 Il y a aussi la politique de réduction du temps de travail à 35 heures par semaine. Cela
augmentera le nombre de personne à recruter pour garder le même volume de
production, il s’agit surtout d’un partage d’emploi que de création d’emploi. Le
financement de l’Etat est nécessaire dans ce cas afin que la rémunération des salariés
ne diminue pas.
 L’implication de l’insertion professionnelle des demandeurs d’emploi dans les
politiques du gouvernement est très recommandée. Le but de cette politique est

25
d’améliorer les qualifications professionnelles permettant l’ajustement de l’offre de
travail à la demande et aussi d’aider les jeunes dans leur quête d’emploi.
 Il ne faut pas oublier le rôle des investissements publics dans l’éducation nationale, les
recherches scientifiques et améliorer la santé publique. Ici on parle surtout de
l’investissement en capital humain.

3. Concept de développement et croissance

a. Le développement

D’après François Perroux, le développement c’est la combinaison des changements


mentaux et sociaux d’une population qui la rend apte à faire croitre cumulativement et
durablement son produit réel global.

Pour Riadh Bechir, doctorant en science économique c’est un processus par lequel un pays
est capable de connaître une croissance durable, autonome et convenablement répartie entre
groupes sociaux et entre individus. Il est un processus cumulatif de long terme.

Amartya Sen22 prix Nobel d’économie en 1998 a introduit la dimension éthique et sociale
dans le développement car au départ il n’y avait que la dimension économique.

Le développement peut aussi être défini comme l’amélioration du niveau de vie et du bien
être de chaque individu, c’est un phénomène irréversible.

Il est souvent confondue avec la croissance économique alors qu’elles sont très différente en
effet le développement nécessite un niveau de croissance économique. Donc le
développement est une croissance économique accompagné d’une amélioration du bien être

L’indicateur de Développement Humain ou IDH permet de connaitre le niveau de


développement et de les classifiés. Il est entre 0 et 1 :

 Le niveau de vie qui est déterminé par le Revenu, le seuil de pauvreté est de 1$ par
jour par habitant, le PIB s’élève à 1000$ par an par habitant.
 Le niveau de santé qui dépend de l’espérance de vie à la naissance (âge moyen qu’un
individu espère vivre dans un pays), entre 30 à 80 ans.

22
Economiste indien né en 1932 près de Dhaka, il est connu sur ses travaux en matière de théorie du
développement, il a obtenu le prix Nobel d’économie en 1998. Œuvre :on économic inéquality, Claredon Press,
1992

26
 Le niveau d’instruction déterminé par le taux de scolarisation brute et le taux
d’alphabétisation.

En 2013 Madagascar était le 151è pays sur 187 avec une IDH de 0,483 ; La Norvège,
l’Australie et les Etats-Unis se trouvent en tête du classement tandis que la République
Démocratique du Congo et le Niger ont l’IDH le plus faible.

Le développement durable est le développement qui répond aux besoins du présent


sans compromettre la possibilité pour les générations futures de répondre à leurs propres
besoins. C’est par le Rapport de Brundtland en 1987 que la notion de développement durable
est apparue, elle considère 3 dimensions : la dimension économique, la dimension écologique
et la dimension éthique.
Le développement durable renvoie à la question de la substitualité des différentes formes de
capital (naturel, humain, technique, social…) et de la conciliation entre économie et écologie.
Le pilier environnemental parle du fait que la croissance économique engloutisse moins de
matière première et d’énergie, le pilier social de la répartition équitable des fruits de la
croissance (Ressource et richesse) et le pilier économique de réduire la vulnérabilité aux
crises économiques

b. La croissance économique

C’est l’augmentation continue dans le temps du volume de biens et services produits


par habitant d’un espace économique donné ou encore accroissement sur une longue période
du produit national brut réel par tête.
Elle est une notion quantitative qui se distingue du développement de nature qualitative mais
les deux phénomènes présentent un lien, ils sont interdépendants. En fait, la croissance
économique est un moyen pour que le développement économique soit mais une croissance
économique élevée ne signifie pas qu’il y a un développement. Comme le cas de nombreux
pays d’Afrique qui présente un taux de croissance très élevé mais la majorité de leur
population vit dans la misère.

Les facteurs de croissance sont très nombreux : la quantité du capital, le volume de la


main d’œuvre et sa qualité, le progrès technique ainsi que l’innovation.

27
Robert Solow23 prix Nobel d’économie en 1987, Roy Forbes Harrod24, ainsi que Paul
Romer25 sont les économistes qui ont élaboré diverses théories de la croissance (endogène et
exogène) et l’ont modélisé à l’aide des fonctions de production. Chacun d’entre eux possède
sa propre conception du facteur de la croissance.

La croissance économique d’un pays se mesure par son Produit Intérieur Brut ou PIB
qui est l’ensemble des biens et services marchands produits au cours d’une période sur le
territoire national quelle que soit la nationalité des producteurs. C’est aussi la somme des
valeurs ajoutées produites au cours d’une période (360jours).

Le taux de croissance mesure la variation du PIB, il se mesure par la formule suivante :

é é
= é

Ce taux permet de faire une classification des pays selon leur niveau de croissance et permet
de voir ce que le gouvernement fait au cours des années où il dirige le pays mais aussi de
comparer la situation d’un pays d’une année à un autre.

Section2 :L’emploi et le développement économique

Comme nous l’avons affirmé l’emploi joue deux rôles très important vis-à-vis d’un
pays surtout pour les pays en voie de développement, dans ces pays on remarque une
abondance de la main d’œuvre alors si le gouvernement possède la capacité de bien les
utilisés cela ne peut être qu’avantageux. D’après Adama zerbo le marché du travail est par
excellence le principal canal de transmission entre la croissance économique et le bien être
des populations26 . Sur le plan économique le travail est un moteur de croissance et sur le
plan social il constitue le meilleur moyen pour sortir de la pauvreté. Dans cette section nous
allons expliquer et démontrer ce double enjeu de l’emploi.

23
Economiste américain né le 23 août 1924 à New York, il est connu pour sa théorie de la croissance, il a obtenu
le prix Nobel d’économie en 1987.œuvre : Growth théory, Oxford, 2000
24
Roy Forbes Harrod (1900-1978) Economiste anglais, enseignant à l’Université d’Oxford et de Cambridge,il a
construit le modèle de croissance Harrod-Domar.
25
Paul Romer né en 1955 à Denver, diplomé de l’université de chicago, considéré comme un expert de la
croissance économique. Œuvre : the growth of nation with Emund S .Phelps and Gregory Mankiw, Brookings
Papers Economic Activity, 1995 :1, 275-326
26
In Croissance économique, commerce international et emploi décent : cas du Burkina Faso ; page 4, article
écrit par Adama Zerbo Docteur ès sciences économiques

28
1. Le travail, source de croissance économique

Selon la pensée keynésienne seule la croissance peut créer des emplois qui eux-mêmes
développeront la consommation qui recréera de l’emploi et de la croissance. La création
d’emploi peut créer un cercle vertueux emploi-croissance-emploi. Nous comprenons donc ici
que le lien entre emploi et croissance va à double sens mais ce qui nous intéresse c’est le fait
que la promotion de l’emploi a un effet sur la croissance économique surtout pour les pays en
développement. Il est tout d’abord important de préciser que ce n’est pas n’importe quel
emploi mais un emploi décent permettant d’assurer une meilleure vie pour la population.
D’après le rapport de l’OIT sur le travail dans le Monde en 2014 les pays qui ont investi dans
la qualité de l’emploi présentent un niveau de croissance plus élevé que ceux qui ne l’ont pas
fait, la qualité de l’emploi a un effet positif sur la croissance économique. Les pays qui ont
particulièrement réussi à réduire la fréquence de l’emploi vulnérable au début des années
2000 ont connu une croissance économique remarquable après 2007. Dans ces pays, la
croissance par habitant était presque de 3 pour cent par an entre 2007 et 2012, pratiquement
un point de pourcentage de plus que dans les pays qui ont eu moins de succès en matière de
réduction de l’emploi vulnérable – qui comprend l’emploi indépendant ainsi que le travail
familial non rémunéré.27

Le mesure de la croissance a été et sera pour toujours le PIB qui résume toute la
production d’un pays pendant une année. En effet si le PIB d’un pays augmente par rapport à
l’année précédente, c’est parce que la production dans ce pays a augmenté. Cette
augmentation de la production s’explique par l’augmentation de la productivité des facteurs
soit parce que les entreprises ont décidé d’utiliser des nouvelles machines soit parce que de
l’emploi a été créé.

La création de l’emploi permet à la population de percevoir un revenu et son pouvoir


d’achat augmentera, cela entrainera un accroissement de la demande de biens et services par
conséquent l’entreprise décidera d’augmenter sa production et le PIB augmentera donc le taux
de croissance s’accroitra. Dans un autre cas si l’entreprise embauche de nouveaux salariés
c’est dans le but d’augmenter le volume de sa production donc il y a création de valeur
ajoutées et cela a un effet considérable sur le PIB et donc sur la croissance économique. Nous
pouvons le résumer par le schéma ci-dessous :

27
Organisation Internationale du travail « Rapport sur le travail dans le monde 2014 un développement riche en
Emploi » résume page 3

29
é → é

→ →
→ é ée → é é→ é

Il se trouve que cela ne se déroule pas toujours ainsi car de nombreux pays en voie de
développements présentent un taux de croissance élevé accompagné d’un taux de chômage
très élevé aussi, avec une importante inégalité au niveau de la redistribution de revenu. La
seule explication que nous pouvons apporter est que dans ces pays les riches ne cessent de
s’enrichir mais cet enrichissement se fait au détriment des plus vulnérables à la pauvreté.
Donc c’est le devoir du gouvernement de veiller à ce qu’il y ait une redistribution équitable
des revenus et que le seul accroissement du taux de croissance soit accompagné d’une
diminution du taux de chômage.
L’Etat peut investir dans plusieurs secteurs pour la promotion de l’emploi et il peut aussi
demander de l’aide au sein des investisseurs étrangers pour créer de nouvelles entreprises et
de nouveaux emplois, il peut même investir dans l’éducation et la santé pour assurer une
meilleure productivité et une compétence satisfaisante pour les offreurs d’emploi.

Le Président du Groupe Banque Mondiale précise dans le Rapport de 2013 l’importance de


l’Etat dans la création d’emploi, comme il l’affirme : « il est essentiel que les pouvoirs publics
travaillent avec le secteur privé qui est à l’origine de 90% de tous les emplois. Nous devons
donc trouver le meilleur moyen d’aider les petites entreprises et les exploitations agricoles à
se développer. L’emploi est synonyme d’espoir. L’espoir est synonyme de paix. L’emploi
peut aider des pays fragiles à se stabiliser. »

2. L’emploi promoteur de sécurité social et de bien être

Actuellement le monde fait face à la persistance du chômage et du sous emploi, on


rencontre surtout le chômage dans les pays développés et en ce qui concerne le sous emploi, il
fait partie de la vie quotidienne de la population des pays émergents et des pays en
développement puisque dans ce, pays on rencontre dans la majorité un taux de chômage
suffisamment faible. Les habitants de ces pays font face à divers problèmes comme la
mauvaise condition de travail, une rémunération suffisamment faible juste assez pour leur
survie (l’OIT stipule que 839 millions de travailleurs ne gagnent pas suffisamment pour
vivre, avec leur famille, au dessus du seuil de pauvreté de 2 dollars par jour et par personne),
l’inexistence du contrat de travail pour la majorité des salariés, l’affectation à des tâches

30
inappropriées, de l’inégalité de la redistribution. Ce problème pèse aussi sur la génération
future, la qualité de l’emploi est mise en cause. Plus de la moitié des travailleurs des pays en
développement (c’est-à-dire près d’un milliard et demi de personnes) occupe un emploi
vulnérable. Ces travailleurs ont moins de chance que les salariés de disposer d’un contrat de
travail formel, d’être couvert par la sécurité sociale – assurance vieillesse ou santé – ou de
percevoir des revenus réguliers. Ils sont souvent pris dans un cercle vicieux de métiers à faible
productivité, de maigres rémunérations et de capacités limitées pour investir dans la santé et
l’éducation de leur famille, ce qui a pour effet de limiter leurs perspectives d’évolution et de
croissance28.D’après l’organisation internationale du travail en Asie du Sud et en Afrique
subsaharienne, plus du trois quart des travailleurs occupent des emploi précaires.

Depuis le début de notre étude nous avons toujours précisé qu’il est question d’un
emploi de qualité ou décent mais pas de n’importe quel emploi car il nous a été prouvé dans le
paragraphe ci-dessus à quel point la qualité de l’emploi est primordiale, que ce soit pour le
développement ou pour la croissance mais il a plus d’effets sur le développement, la Banque
Mondiale affirme dans son rapport sur le développement dans le monde en 2013 qu’un emploi
est plus qu’une source de revenus et d’avantages. Il génère aussi des produits, et est
partiellement responsable de ce que nous sommes et de notre relation avec les autres membres
de la société. Par ces différents biais, les emplois peuvent améliorer le niveau de vie,
augmenter la productivité et favoriser la cohésion sociale. Offrir un emploi de qualité pour les
habitants des PED est alors une ouverture vers le développement, la notion de développement
qui est associée au bien être, alors il n’y a rien de mieux qu’un emploi décent bien rémunéré
pour apporter une touche de bien être aux ménages. Nous nous acharnons toujours sur la
meilleure façon de lutter contre la pauvreté et d’éradiquer la faim, le premier objectif de
l’OMD, mais avant de définir cette façon par laquelle il faut procéder, il est nécessaire de
préciser ce que nous voulons offrir à la population, quelque chose de durable garantissant un
avenir meilleur pour la génération future ou quelque chose de passagers qui ne résoudra que
les problèmes actuelles sans savoir ce qui arrivera à la génération future ? Pour atteindre
l’objectif de long terme, la solution est alors la création de nouveaux emplois respectant
toutes les conditions imposées et le droit de l’Homme et aussi l’amélioration de la qualité des
emplois qui existent déjà, les cibles sont les jeunes et les femmes en premier lieu. Selon

28
Organisation Internationale du travail « Rapport sur le travail dans le monde 2014 un développement riche en
emploi » résume page 4

31
encore l’Organisation Internationale du Travail (ILO) ,200millions d’emploi devrait être créé
dans les cinq prochaines années pour absorber tous les jeunes diplômés en quête de travail.
Le travail permet à l’Homme d’améliorer sa condition de vie, avec une meilleure
rémunération ou un revenu assez élevé il peut subvenir au besoin de sa famille, ils pourront
vivre dans une maison plus convenable qu’avant, ils auront un accès à l’eau potable et à
l’électricité, ses enfant seront scolarisés et ils ne souffriront plus de la faim, leur état de santé
ne seront plus vulnérable. Dans ce cas les salariés d’aujourd’hui investissent déjà en capital
humain pour la génération future et nous assisterons à un développement continu.

Conclusion

Il est à remarquer que la lutte contre le chômage n’était pas juste un caprice ou un jeu
d’enfant, c’est un véritable défi pour chaque économiste qui se respecte. Depuis le 18ème
Siècle jusqu’à nos jours, de nombreux nouveaux économistes cherchent encore le meilleur
moyen de le combattre en le cernant tous d’abord. Nous somme passez du chômage classique
au chômage keynésien jusqu’aux diverses théories des économistes du 20ème siècle. Toutes
ces théories sont très utiles pour comprendre le fonctionnement du marché du travail afin d’en
sortir différentes politiques de lutte contre le chômage et de promotion d’emploi. Ces diverses
notions nous a permis aussi de comprendre que l’emploi est un pilier important dans la vie
économique d’un pays, il permet de concilier développement et croissance économique c'est-
à-dire qu’avec un emploi de qualité, un pays peut faire des progrès au niveau quantitatif (
croissance) et au niveau qualitatif (développement).

32
2ème partie : Analyse de la Situation de
Madagascar concernant l’Emploi des
Jeunes

33
Madagascar, un pays en développement figurant au 155ème rang parmi les 187 pays
sur le classement mondial avec un IDH égale à 0,498; on y compte 23201926 habitants dont
les 40,7% sont des enfants inférieurs à 15ans et 3,2% ont plus de 64 ans. La majorité de sa
population sont des jeunes et l’espérance de vie à la naissance est de 65,2 ans, 80% des
malgaches sont des pauvres. La crise politique de 2009 a empiré la situation puisque le
secteur économique a été touché de ce fait de nombreux emplois furent perdus ; en 2012 on
comptait 4 millions de chômeurs dans la Grande Ile soit 3,6 % de la population active (15-64
ans). En fait la situation de Madagascar n’est pas comme celle des autres bien qu’on
connaisse d’autres pays qui partagent la même situation, ses habitants sont surtout soumis au
sous emploi qu’au chômage cela explique le niveau de chômage assez faible puisque le taux
d’activité personne âgé de 15 à 64 est de 90,2% et le taux de sous emploi est aux environs de
50%. D’après Rado Ratobisaona « à Madagascar ce n’est pas le travail qui manque mais la
force de travaille existante occupe un emploi dont le salaire est inadéquat. Généralement les
travailleurs sont pauvres et non qualifiés ; en conséquence ils ne dégagent pas assez de valeur
ajoutée. » Selon les données requises auprès de l’INSTAT Madagascar 80,5% de la
population active occupe une activité de subsistance et 42,5% sont des travailleurs sous
employés (une nouvelle forme de chômage).

Le cas des jeunes malgaches âgé de 15 à 29 ans est alarmante, 300 000 à 500 000 de
jeunes diplômés par an sont soumis au problème de l’emploi. Les jeunes représentent les 70%
des chômeurs malgaches. Vu la précarité de l’emploi de qualité dans le pays accompagné par
l’incapacité du secteur formel d’absorber tous les jeunes en quête d’emploi aux environs de
54% des jeunes se tourne vers le secteur informel et y a aussi ce qui n’ont pas pu finir leurs
études ils sont dans l’incapacité d’affronter la concurrence car ils ne disposent pas du niveau
de formation demandé. En 2013 78,9% des jeunes sont économiquement occupés, 72%
travaillent à plein temps, seulement 6% concilient travail et étude et 16% étudient à plein
temps.
Madagascar a aussi un autre problème au niveau de la redistribution de revenu, le salaire
minimum ou planché est estimé à 100000ar seulement. Nous remarquons dans quelle
condition les Malgaches vivent juste à partir ce chiffre.

Dans cette partie nous allons faire une analyse de la situation de Madagascar en ce qui
concerne surtout l’emploi des jeunes dans le premier chapitre intitulé l’emploi au quotidien
des jeunes malgaches, nous allons parler du marché du travail en général et le cas des jeunes

34
plus spécifiquement. Dans le second chapitre les actions en faveur de l’emploi que cela émane
de l’Etat, des ONG ou des Organismes Internationaux y seront exposé

Les différents renseignements utilisés dans cette partie ont été recueillis auprès de
l’Institut National de la Statistique et du Ministère de la Fonction Publique et des lois Sociales
ainsi que du Ministère de l’Emploi, de l’Enseignement Technique et de la Formation
Professionnelle. Bien évidement en 2014 et en 2015 aucune enquête n’a pas encore pu être
effectuée de ce fait nous nous contenterons des résultats de l’année 2013 et de ceux qui l’ont
précédé.

35
Chapitre 1 : L’EMPLOI AU QUOTIDIEN
DES JEUNES MALGACHES
Section 1 : Le marché du travail en générale

Dans cette section nous allons montrer les vraies réalités de Madagascar en ce qui
concerne le problème de l’emploi. En 2012 d’après les analyses effectués par l’INSTAT
Madagascar sur le marché de travail, il est dominé par le sous emploi et le secteur informel et
la situation est toujours la même jusqu’ à maintenant. Cette situation est l’impact de la crise
que le pays a subit en 2009, cela n’exclut pas que la situation était meilleure avant pour les
Malgaches puisqu’ elle avait déjà été victime d’une crise en 2002 et à peine sortie de celle là
que 7 ans après elle fut frappé par une autre crise. Cette crise étant de nature politique a eu des
répercussions sur la vie économique de Madagascar, des emplois étaient perdus au environ de
336000, des entreprises ont fermé leur porte comme les entreprises franche qui représente
24% du PIB marchand non agricole et d’autres entreprises commerciales. La population
malgache est plongée dans l’extrême pauvreté depuis cette crise, la majorité des emplois créés
se logeaient dans le secteur informel surtout dans le commerce.

1. Le sous emploi et le chômage

Environ 56% de la population malgache soit 12993079 personnes qui sont de la


catégorie d’âge de 15 à 64 ans se trouvent dans une situation très inquiétante. Précédemment
nous avons affirmé qu’à Madagascar il y a deux types de chômage ; le vrai chômage comme
tout le monde le perçoit et le sous emploi qui est une nouvelle forme de chômage, nous
entendons par là que ceux qui possèdent du travail sont confrontés au sous emploi. On
distingue deux formes de sous emploi, celle qui est lié à la durée du travail et celle qui est de
l’emploi inadéquat. Le plus grand problème des chômeurs par contre c’est la durée de la
recherche d’emploi car elle peut augmenter de jour en jour alors qu’ils ne disposent d’aucun
assurance chômage afin d’allégé sa difficulté dans la recherche d’emploi.

a. Le sous emploi

Elle se manifeste par deux faits, soit la personne travaille à des heures ne respectant pas celle
qui est dictée par le droit du travail, soit par l’affectation à un poste ou à un emploi inadéquat

36
c'est-à-dire ne convient pas à la compétence professionnelle ou au niveau de formation
suivie.

 Normalement, pour le sous emploi lié à la durée du travail, l’employé est tenu
d’effectuer un travail de 40heurs par semaine soit 8 heures par jour afin de percevoir une
rémunération à la fin du mois d’après les lois du droit de travail, mais il est soumis
involontairement à un durée de 35heures par semaine au maximum pour différentes raisons
liées au fonctionnement de l’entreprise. Elle touche plus de 10% de la population active en
2012, et n’exclut pas le fait qu’elles sont du milieu rural ou urbain ; en plus les femmes sont
les plus affectées par le sous emploi comparé aux hommes. Pour les hommes le taux de sous
emploi est au environ de 9 ,9% et celui des femmes environ 11,1%. la région de
Vakinankaratra (21,5%), Menabe (22,4%) et enfin Betsiboka (21,5%). On le rencontre surtout
dans le secteur public qui avoisine les 30%.

Tableau n°1 : taux de sous employé lié à la durée du travail dans le secteur
institutionnel

Source : INSTAT/DSM-PNUD-BIT, ENEMPSI2012, nos propres calculs.

 Par ailleurs, pour celui de l’emploi inadéquat, elle touche beaucoup plus de monde que
l’on imagine car elle englobe 80% c'est-à-dire 10394463 personnes, il concerne les gens qui
gagnent un revenu inférieur au SMIG qui est de 100 000Ar. Les trois premières regions où
on observe le cas d’emploi inadéquat le plus nombreux sont Vatovavy-Fitovinany(91%) ,
Betsiboka(86,4%) et Amoron’i Mania(87,1%), Comparer à la situation des hommes il se

37
trouve toujours qu’ils sont moins nombreux que les femmes (87,1% femmes et 75,8%
hommes) .

La répartition des ces résultats par secteur d’activité figure dans le tableau suivant :

Tableau n°2 : Taux de la situation d’emploi inadéquat par secteur institutionnel

Source : INSTAT/DSM-PNUD-BIT, ENEMPSI2012, nos propres calculs.

On voit bien ici que c’est dans le secteur informel agricole et non agricole qu’il y a le
plus d’actifs ayant un emploi inadéquat. Cela s’explique par le fait que dans ce secteur il n’y a
ni offre ni demande d’emploi mais chacun est son propre patron et ils créent des emplois à
leur guise, c’est plutôt de la somme d’argent à la disposition des ménages plus précisément
de leurs épargnes et de quelque emprunt que dépend l’emploi du secteur informel. Ces gens
sont parmi ceux qui ont été licenciés de leurs entreprises.

b. Le chômage

Pour ce qui est du chômage, la population urbaine est beaucoup plus victime du
chômage que la population rurale pour les travailleurs urbains ils sont au nombre de 441765
personnes contre 90951 pour les travailleurs ruraux. Les personnes en premier quête d’emploi
c'est-à-dire les jeunes ont le plus de difficulté et mettent beaucoup plus de temps de trouver
un emploi comparer à ceux qui ont déjà effectué un travail auparavant, ils sont aux environ de
273 894 soit 62% et cela a augmenté de 8% en 2014 selon les informations obtenues à
l’INSTAT. Les personnes ayant déjà un emploi avant représentent à peu près 40% des

38
chômeurs. Analamanga(2,8%) ,Atsimo Andrefana(4,1%) et Antsinanana(2,8%) ont le taux de
chômage le plus élevé parmi les 22 régions.

Il est vraiment très difficile de trouver un emploi, en 2012 la durée moyenne de


chômage est de 12,2 mois. 33,8% ont une durée de chômage bien plus élargie, d’après
l’enquête nationale effectuée sur l’emploi et le secteur informel se sont les personnes en quête
du premier emploi (primo-demandeurs) les plus affectés par ce problème par rapports aux
anciens actifs (42,1% pour les hommes contre 38,9% pour les femmes). Nous constatons que
les jeunes sont face à un vrai dilemme, la seule issue dans cette situation est le secteur
informel qui s’occupe de recruter tout ce que les entreprises ont exclut, y en a qui pratique
l’activité du secteur informel temporairement jusqu’ à avoir une embauche et d’autres qui
sont déjà découragés décident d’y rester. Dans tous les cas il en découle de la volonté de
chacun malgré le fait qu’ils ont été poussés involontairement dans cette situation.

Les caractéristiques des chômeurs et leur durée de chômage seront exposées dans le tableau
suivant

Tableau n°3 : caractéristiques des chômeurs et durée du chômage :

Source : INSTAT/DSM-PNUD-BIT, ENEMPSI2012, nos propres calculs.

Pour la majorité des chômeurs, la recherche d’emploi s’effectue à travers la


mobilisation du réseau des solidarités familiales (57% des cas), sur une base individuelle en
prospectant directement auprès des employeurs (24,8% des cas) et enfin à travers les
placements publics ou privées (2,5% pour les agences publiques et 5,9% pour les agences
privées). Ce faible taux d’inscription des chômeurs aux Services de placement s’explique

39
principalement par la méconnaissance de ces institutions par les chômeurs. Pour la sécurité de
l’emploi et du salaire, l’emploi salarial est beaucoup plus recherché par rapport à l’emploi
indépendant.29
c. Le problème de redistribution de revenu

La redistribution de revenu est un problème qui affecte plusieurs pays en


développement, en fait elle peut être l’effet d’une croissance économique non règlementé et
être la source de l’appauvrissement d’un pays. L’absence de la bonne gouvernance est à
l’origine de ce problème car l’Etat n’a pas mis en place une bonne politique de redistribution
et par conséquent il ne peut y avoir une redistribution équitable du revenu. Alors que si ce
problème est résolu c’est déjà un grand pas vers le développement économique et social.
Madagascar n’échappe pas au problème de redistribution, on constate une forte inégalité
entre les travailleurs. Le SIMG s’élève à 100000 ariary c’est juste au dessous du seuil de
pauvreté qui est de 2 $ par jour en 2012 et le revenu mensuel moyen par habitant est de 55600
ariary. Les travailleurs du secteur public disposent d’une meilleure rémunération par rapport
aux travailleurs des autres secteurs grâce à l’importance des cadres dans les mains d’œuvres et
l’ancienneté des employés. Le diplôme, le niveau de qualification et le statut considéré sont
les facteurs de détermination du salaire Les salaires des cadres sont environ six fois plus
élevés que ceux des ouvriers non qualifiés et 2,5 fois plus de ceux des ouvriers qualifiés.
Selon les régions, c’est à relativement les plus élevés. En revanche, on retrouve les revenus
moyens les plus bas dans les régions d’Itasy, de Bongolava et d’Androy30.
Les tableaux suivant montrent l’inégalité des salaires dans le secteur formel et informel. Le
tableau n°4 est un échantillon recueilli seulement auprès de 379 établissements.

29
D’après le fiche ENEMPSI 2012, le marché du travail à Madagascar en 2012 : dominé par le sous emploi et le
secteur informel
30
D’après le fiche ENEMPSI 2012, le marché du travail à Madagascar en 2012 : dominé par le sous emploi et le
secteur informel

40
Tableau n°4 : salaire moyen effectivement versé par catégorie professionnelle des
travailleurs malagasy

Catégorie professionnelle Salaire moyen mensuel en ariary


M1-M2 93338,61
1A-1B 88360,18
OS1àOS3 145833,98
2A-3B 217315,14
OP1A-OP1B 151779,84
4A-4B 409180,28
OP2-OP3 209937,15
5A-5B 542531,38
CHAUFFEUR A 32883,23
CHAUFFEUR B 170775,42
CHAUFFEUR C 103358,36
CHAUFFEUR D 254122,26
HC 2243592,81

Source : Direction Générale de l’emploi et de la formation professionnelle, Ministère


de la Fonction publique

Tableau n°5 : Structure et revenu d’activité mensuel moyen du secteur informel

Source : INSTAT Madagascar, ENEMPSI 2012 enquète n°1

41
2. Le secteur informel

Pour les pays en développement comme Madagascar le secteur informel est un


membre à part entière de l’économie, malgré le fait qu’il échappe aux autorités et qu’il ne soit
pas réglementé par l’Etat. Ce secteur absorbe tout ce que le secteur formel ne peut pas
contenir et depuis la crise de 2009-2013 nous remarquons qu’il occupe de plus en plus de
place dans le pays, il est devenu le quotidien de toute la population malgache. C’est surtout
grâce à l’activité informelle que le pays a put tenir le coup durant ces cinq années précédent,
la perte d’emploi était massive à l’époque et si il n’y a pas eu le développement de cette
activité, le taux de chômage aurait explosé. Dans toutes les rues de la ville d’Antananarivo,
nous voyons le développement de petit commerce, beaucoup de marchandises sont vendues
sur le marché indispensable à la vie quotidienne comme les vêtements, les chaussures, les
fruits, les légumes, les téléphones …. Il y a même des meubles, des petits restaurants par-ci et
par là etc. bien évidement le « tsena » était une institution qui existait à l’époque des
royaumes à Madagascar mais actuellement partout dans la ville il y en a partout et son nombre
ne cesse d’augmenter

Malgré le fait que l’activité informelle était utile durant la période de crise, l’existence
du secteur informel n’est pas du tout bon ni pour l’économie de Madagascar ni pour sa
population. Le développement du secteur informel à l’heure actuelle est la preuve que l’Etat
est inefficace dans l’accomplissement de son rôle et que la bonne gouvernance n’est qu’un
mythe. Cela montre aussi que le pays s’appauvrit de jour en jour.

En 2012, d’après les données obtenue au sein de l’INSTAT Madagascar 2268900


unités de production dans la branche marchande appartient au secteur informel, 99% des
unités de production interne ou UPI est informel et une part ou tout le revenu de la moitié des
ménages vient du secteur informel. Pour ce qui est de la part de l’informel dans le PIB, il
dégage 48420000 Ariary de valeur ajouté soit 24% du PIB en 2012 et 36% du PIB marchand
non agricole. Le commerce représente 69% du chiffre d’affaire du secteur industrielle, 45%
de la production totale et 45% de la valeur ajouté ; l’industrie représente 15% chiffre
d’affaire, 28% de la production et 29% de la VA et le service 14% du chiffre d’affaire, 25%
de la production et 22% de la VA.

Concernant le niveau de vie, la population est à un niveau de subsistance le chef des


UPI travaille 35heures par semaine et il gagne environ 164000 ariary par mois, en effet le
secteur informel se caractérise par une condition d’activité précaire. 9 unités sur 10 sont

42
inconnues des services administratif, ils n’ont ni carte professionnelle, ni de patente, pas de
numéro statistique, ils ne figurent pas dans le registre du commerce, les employés ne sont pas
déclarés à la CNaPS. Les unités de productions informelles sont des secteurs de
développement spontanés des activités économiques des ménages, on compte 1,4 emploi par
unité c’est surtout de l’auto-emploi ; 32% des personnes qui effectue l’activité informelle sont
des femmes. La principale source financière du secteur informel est l’épargne (95% du capital
informel) ainsi que l’emprunt auprès des microfinances.

Les jeunes de moins de 26ans occupent 28% de la main d’œuvre des UPI, la majorité
de ces jeunes sont des apprentis salariés ou des simples aides familiales, ils n’osent pas
prendre le risque de faire leurs propres preuves. Seulement 18% des jeunes dirigent une unité
de production. Il ne faut pas ignorer le fait que ces jeunes manquent encore d’expérience et
leur niveau d’étude est assez bas ils ont juste réussi 4,6 années d’étude et 2% d’entre eux ont
obtenu un enseignement technique. Leur apprentissage se fait sur le tas.

Le tableau suivant représente la répartition des actifs selon les postes qu’ils occupent auprès
des unités de production

Tableau n°6 : répartition des actifs selon les postes occupé en pourcentage(%)

statut Répartition par femme Inférieur à Age Niveau ancienneté


statut 26ans moyen d’étude
Patron 8,2 39,5 12,6 38,8 5,5 8,9
Associé 19,3 5,2 18,2 34,2 5,2 8,8
Indépendant 61,7 58,1 18,0 37,9 4,6 10,1
Salarié 9,8 21,7 40,3 30,1 5,2 4,8
apprentissage 0,3 10,8 85,9 22,1 5,1 2,1
Non payé 0,2 54,8 74,8 23,3 2,6 6,4
Aide familial 0,5 53,1 58,1 26,5 4,6 5,6
TOTAL 100 51,7 27,8 34,9 4,7 8,5

Source : INSTAT/DSM.PNUD, BIT IRD/DIAL ENEMPSI 2012 nos propres calculs

43
Section2 : Le marché de travail des jeunes

La majorité de la population malgache sont tous jeunes, l’âge moyen est de 21,4 ans et
la moitié de la population ont moins de 20 ans, c’est pourquoi il nous est venu l’idée de faire
une étude sur les jeunes parce que d’après ces, chiffres l’avenir de notre pays appartient aux
jeunes gens. Mais ils sont confrontés à de nombreux problèmes dont ils ne peuvent pas
résoudre eux même. L’insertion des jeunes sur le marché du travail est l’un des sujets qui
préoccupe le monde entiers mais pas seulement à Madagascar. Actuellement les entreprises
sont devenues très exigeantes en terme d’embauche, ils ne veulent recruter que les personnes
disposant d’une expérience professionnelle satisfaisante, nous le voyons dans toutes les offres
d’emploi publiées que ce soit dans les journaux ou dans les sites internet. Ils exigent au moins
une année d’expérience dans le domaine, et peu de sociétés acceptent les débutants. Chaque
année il y a environ 300000 à 500000 jeunes diplômés qui sont à le recherche d’emploi à
Madagascar où vont-ils aller alors si les employeurs refusent de les embaucher? Appart les
jeunes diplômés il y a aussi ceux qui ont abandonné leurs études pour de nombreuses raisons
surtout familiales et financières, ils sont aussi confrontés aux mêmes difficultés dans la
recherche d’emploi et peuvent être même plus que les diplômés puisqu’ils ne sont pas du tout
à la hauteur des attentes des entreprises et ils ne pourront jamais faire face à la concurrence vu
que leur niveau d’étude et de compétence sont assez faibles.

1. La situation des jeunes à Madagascar :

a. L’activité des jeunes :

En 2013 78,9% des jeunes possèdent un emploi, c'est-à-dire qu’ils participent à la vie
économique du pays, seulement 1% d’entre eux est au chômage et les 20% restant ne
travaillent pas encore, ils sont des étudiants au lycée ou à l’université et sous la responsabilité
de ses parents. La domination de l’activité agricole n’est pas une chose nouvelle pour
Madagascar car dès le début, l’économie de Madagascar était une économie agricole et depuis
l’évolution du secteur informel elle est devenue une économie dominée par le secteur agricole
et informel : 73,6% des jeunes pratiquent l’agriculture pourtant la contribution de l’activité
agricole dans l’économie est encore faible par rapport aux autres secteurs, ce secteur est le
plus générateur d’emploi en milieu rural. Il se trouve que cela pose un problème et une
réaffectation de ces jeunes dans une autre branche d’activité plus productive serait une

44
solution. Les principales activités des jeunes sont : l’agriculture, l’industrie extractive,
l’industrie alimentaire, la confection, l’industrie du bois, la réparation, le BTP, le transport et
le commerce. La majorité des activités des jeunes font partie du secteur primaire, le secteur
tertiaire est le moins occupé par les jeunes, cela s’explique par leur niveau d’étude et de
compétence.

Tableau n°7 : Répartition des jeunes(%) selon le statut d’occupation, le statut


d’emploi et par branche d’activité

HOMME FEMME ENSEMBLE


Statut d’occupation
Actif occupé 79,2 78,5 78,9
Chômeur 0,9 1,1 1,0
Inactif 19,9 20,3 20,1
TOTAL 100,0 100,0 100,0
Branches d’activités
Agriculture 75,3 71,9 73,6
Industrie Extractive 2,7 1,9 2,3
Industrie Alimentaire 2,6 3,2 2,9
Confection 0,5 1,9 1,2
Industrie du bois 1,0 2,9 2,0
Autres industries 0,6 0,3 0,4
Réparation 0,6 0,0 0,3
BTP 2,7 0,5 1,6
Commerce 6,5 10,4 8,5
Transport 1,8 0,3 1,0

Autres services 5,8 6,8 6,3


TOTAL 100,0 100,0 100,0

Source : ETVA-2013 MADAGASCAR, INSTAT/DSM-BIT

45
Outre la répartition des jeunes selon le statut d’occupation et le statut d’emploi, la
CITP ou la classification internationale type profession possède une autre façon de répartir les
jeunes selon leur catégorie professionnelle et on remarque ici que seulement 2% d’entre eux
occupent les postes de directeurs, de cadres de direction et membres de l’exécutifs, peu de
jeunes possède le cran de devenir dirigeant est-ce par le manque d’ambition ou par la peur de
prendre des risques ? Dans un certain cas le manque d’ambition et la peur de prendre du
risque est une cause mais dans d’autres cas plus réaliste, c’est à cause de l’environnement
dans lequel ils ont été élevés. De nombreux jeunes sont issus d’une famille pauvre avec des
difficultés financières et malgré le fait qu’ils sont ambitieux et rêvent de grande chose, le côté
financier est leur premier obstacle ; ces jeunes qui occupent le poste de directeur sont
surement issus d’une famille riche, leurs parents sont des dirigeants dans une société et
incontestablement ils seront leur successeur.

Tableau n°8 : Répartition des jeunes selon les grands groupes de la CITP

GRAND GROUPE DE HOMME FEMME ENSEMBLE


LA CITP
Directeurs, cadres de 0,2 0,2 0,2
direction, membre de
l’exécutif
Professions 1,2 2,2 1,7
intellectuelles et
scientifiques
Professions 0,7 0,5 0,6
intermédiaires
Employés de type 0,6 0,5 0,6
administratif
Personnel des services 6,0 10,2 8,2
et vendeurs
Agriculteurs et ouvriers 59,6 59,7 59,7
qualifiés de
l’agriculture et de la
pêche
Artisans et ouvriers des 8,7 9,4 9,1

46
métiers de type
artisanal
Conducteurs 1,1 0,7 0,9
d’installations et de
machines et ouvriers de
l’assemblage
Ouvriers et employés 21,8 16,6 19,1
non qualifiés
FORCES ARMÉES 0,2 0,0 0,1
TOTAL 100 100 100

Source : ETVA-2013 MADAGASCAR, INSTAT/DSM-BIT

Les deux tableaux suivants numéro 9 et 10 nous montrent la répartition des jeunes
selon leur occupation et la régularité de leur emploi. 72,7% des jeunes de 15 à 29 ans sont des
actifs et 1% à la recherche de travail, il ya ceux qui concilient étude et travail et ceux qui sont
juste des étudiants d’après l’information reçue auprès de l’INSTAT, la scolarisation s’arrête à
l’âge de 19ans pour la majorité et peu de jeunes arrive à terminer sa scolarisation jusqu’ a
l’enseignement supérieur seulement : 11,7% pour la classe des 20 à 24ans et 0,9% pour les 25
à 29 ans sont encore régulièrement inscrits à l’école. Les jeunes qui ont arrêté leur
scolarisation font surtout des activités dans le secteur informel c’est pourquoi le taux des
actifs irréguliers est de 69,4 contre 9,5% pour les réguliers.

47
Tableau n°9 : Répartition(%) des jeunes selon le statut d’occupation (chômage
strict) et le sexe :

HOMME FEMME ENSEMBLE


Inactifs non étudiants 1,7 6,6 4,3
TRAVAILLEURS 72,3 73,1 72,7
NON ÉTUDIANTS
Élèves/Étudiants 6,9 5,1 6,0
travailleurs
Élèves/Étudiants 18,2 14,0 16,0
Élèves/Étudiants 0,1 0,1 0,1
chômeurs
Chômeurs non étudiants 0,8 1,0 0,9
TOTAL 100,0 100,0 100,0

Source : ETVA-2013 MADAGASCAR, INSTAT/DSM-BIT

Tableau n°10 : Répartition des jeunes selon la régularité de l’emploi et le sexe

HOMME FEMME ENSEMBLE


Travailleurs réguliers 11,2 7,9 9,5
Travailleurs irréguliers 68,0 70,6 69,4
Chômeurs 0,9 1,1 1,0
Élèves/Étudiants 18,2 14,0 16,0
inactifs
Inactifs non étudiants 1,6 6,4 4,1
TOTAL 100,0 100,0 100,0

Source : ETVA-2013 MADAGASCAR, INSTAT/DSM-BIT

b. Situation familiale et milieu de résidence

Le milieu de résidence définie l’endroit dans lequel la personne concernée habite soit à
la campagne ou dans le milieu rural soit en ville, dans un milieu urbain. La majorité des
jeunes habite en milieu rural, seulement 25% d’entre eux loge dans les villes. Certes les

48
jeunes qui habite en ville ont plus de connaissance que ce qui sont dans le milieu rural et ils
sont promu à un emploi meilleur que ce que l’on propose dans la compagne. Cette répartition
par milieu de résidence prouve la domination de l’agriculture dans les activités pratiquées. Le
mariage n’est pas encore une priorité chez les jeunes du fait que les 47% sont encore des
mineurs, c’est surement dans la classe d’âge des 20 à 29ans que sont répartis les mariés, les
veufs et les divorcés. La situation matrimoniale peut affecter la situation financière de ces
jeunes car dans ce cas où ils sont mariés ils ont encore plus de responsabilité que d’assurer
leur avenir.

Tableau n°11: Répartition(%) des jeunes selon le groupe d’âge, la situation


matrimonial, le milieu de résidence, par sexe

HOMME FEMME ENSEMBLE


GROUPE D’AGE
15-19 ans 48,0 45,1 46,5
20-24 ans 28,1 30,3 29,2
25-29 ans 23,9 24,6 24,3
TOTAL 100,0 100,0 100,0
SITUATION MATRIMONIALE
Jamais marié(e) 67,7 52,0 59,6
Union libre 3,2 3,1 3,2
Marié(e) 25,9 36,9 31,6
Divorcé(e)/Séparé(e) 2,9 7,6 5,4
Veuf (ve) 0,3 0,3 0,3
TOTAL 100,0 100,0 100,0
MILIEU DE RÉSIDENCE
Urbain 25,5 25,7 25,6
Rural 74,5 74,4 74,4
TOTAL 100,0 100,0 100,0

Source : ETVA-2013 MADAGASCAR, INSTAT/DSM-BIT

64% des jeunes ont une difficulté financière au sein de leur famille, la majorité est
issue des ménages pauvres. Cette situation peut avoir une répercussion sur leur

49
épanouissement et leur développement sur le milieu culturel et social. Ces jeunes sont privées
de beaucoup de choses et ils n’obtiennent pas les mêmes traitements que ceux qui sont issu
des familles riches. A leur âge, de nombreux jeunes sont obligés de travailler au lieu d’étudier
pour aider la famille, y en a même qui occupe la place des parents et soumis à leur
responsabilité. La situation financière des ménages malgaches est la raison pour laquelle la
majorité des jeunes ne sont pas promus à des postes plus importantes dans les entreprises
comme ceux de directeur ou de cadres, on effet il y a peu de jeunes employeurs à Madagascar.

Tableau n°12 : Répartition(%) des jeunes selon la situation financière des ménages et
par milieu de résidence

RURAL URBAIN ENSEMBLE


Très aisée 6,7 3,7 4,5
Aisée 7,7 5,6 6,1
Dans la moyenne 28,8 23,4 24,8
DIFFICILE 32,8 36,7 35,7
Très difficile 24,1 30,6 28,9
TOTAL 100,0 100,0 100,0
Source : ETVA-2013 MADAGASCAR, INSTAT/DSM-BIT

c. Niveau de scolarisation faible

Au niveau de la scolarisation des jeunes malgaches, c’est encore un très grand


problème car il se trouve que l’éducation est à la fois le présent et l’avenir de ces jeunes, le
proverbe malgache « Ny fianarana no lova tsara indrindra » est bien prouver. Comme dans la
théorie du capital humain de Gary Becker l’éducation est un investissement en capital humain
que les parents, ou le jeune en question ou encore l’Etat effectue. Parce que c’est le seul
moyen de s’en sortir dans la vie, le niveau d’instruction est très important pour le pays tout
entier mais pas seulement pour la population. Faire des études fait partie du développement,
c’est pourquoi l’éducation figure parmi les OMD de la Banque Mondiale. A Madagascar,
seulement 3 ,6% des jeunes ont fini leur étude supérieur , ce taux peut s’expliquer par de
nombreux facteurs : tout d’abord à cause du milieu de résidence des jeunes dont la majorité
sont dans le milieu rural, puis la situation financière des ménages dont la majorité sont
pauvre. Ce sont les deux principaux facteurs de non scolarisation des jeunes, ils sont obligés
de quitter l’école pour aider leur famille. Il y a aussi le fait que de nombreux parents ne sont

50
pas instruits de ce fait ils pensent que leur enfant n’a pas besoin d’aller à l’école pour survivre
c'est-à-dire qu’ils ne sont pas conscients de ce qu’ils infligent à leurs enfants.
Le faible niveau de scolarisation des jeunes explique pourquoi ils sont recrutés dans des
branches d’activité qui ne requiert que la force, ils sont dans l’impossibilité de devenir des
chefs d’entreprise ou des cadres mais des simples ouvriers.

Tableau n°13 : Répartition(%) des jeunes selon le niveau d’étude par milieu de
résidence et par sexe
HOMME FEMME ENSEMBLE
NATIONAL
Sans instruction 14,9 11,0 12,7
Primaire 40,1 40,4 40,2
Secondaire 40,9 45,5 43,5
Supérieur 4,1 3,2 3,6
TOTAL 100,0 100,0 100,0
URBAIN
Sans instruction 21,3 25,2 23,4
Primaire 52,3 47,9 49,9
Secondaire 26,4 26,4 26,4
Supérieur 0,1 0,5 0,3
TOTAL 100,0 100,0 100,0
RURAL
Sans instruction 20,0 22,1 21,1
Primaire 49,9 46,3 47,9
Secondaire 29,3 30,6 30,0
Supérieur 0,8 1,1 1,0
TOTAL 100,0 100,0 100,0

Source : ETVA-2013 MADAGASCAR, INSTAT/DSM-BIT

2. Le chômage et l’inactivité des jeunes

A Madagascar, chômage affecte plus les jeunes qui ont eu un cursus scolaire achevé,
pour ceux qui ont fini leur cycle ou ceux qui y sont presque on remarque un taux de chômage
de 2,2% chacun (tableau n°14). Ils ont le plus de difficulté à trouver de l’emploi parce que les

51
offres d’emploi venant du secteur privé et public ne sont pas suffisant pour recruter tous les
demandeurs d’emploi et vu qu’ils ont effectué de longues études ils ne postulent pas pour
n’importe quel poste mais seulement pour ceux qui correspondent à leur diplôme et n’accepte
pas ceux qui sont en dessous. Par contre ceux qui n’ont jamais été scolarisé ou ceux qui ont
été scolarisé mais n’ont pas pu achever leur scolarisations le taux de chômage est très faible
seulement 0,3% pour les non scolarisé et 0,7 pour les scolarisés (tableau n°14). L’écart entre
les taux de chômage est considérable respectivement 1,9% et 1,5%. L’existence du secteur
informel facilite l’insertion de ces jeunes qui n’ont jamais étudié et ceux qui n’y sont pas
arrivés à un niveau élevé. Ils ne se préoccupent pas du poste et n’ont aucune exigence, la seule
condition est que l’emploi qu’on leur offre peut leur donné assez d’argent pour satisfaire leur
besoins fondamentaux et quand ils trouvent un autre travail mieux rémunéré que l’ancien, ils
l’acceptent donc les chances pour que cette catégorie de jeunes soit au chômage est très faible.

Pour ceux qui postulent pour des emplois dans le secteur formel, trouver un emploi
n’est pas un jeu d’enfant. La durée du chômage peut varier d’une semaine à plusieurs années.
Seulement 4,1% des chercheurs d’emploi arrivent à trouver un poste qui lui convient en une
semaine jusqu’à un mois (tableau n°15). Plus de la moitié des jeunes en quête d’emploi reste
au chômage durant un an et même encore plus (tableau n°15), la cause de ce chômage de
longue durée peut être soit le manque de qualification et d’expérience soit le fait de ne jamais
être satisfait de l’emploi qu’on trouve et l’espérance d’en trouver un autre meilleur en
patientant. Par contre dans le secteur informel il est plus facile de se procurer un emploi,
puisque on peu être à la fois offreur et demandeur de travail. 78% des jeunes met juste un
mois pour avoir un emploi (tableau n°16) mais nous savons que les emplois du secteur
informel sont précaires et inadéquats et loin d’être décents. Parmi ces jeunes il y a ceux qui
pratiquent l’activité informelle en attendant de trouver des emplois dans le secteur formel et
ceux qui décident d’y rester car il parait que dans l’informel ils peuvent être mieux rémunérer
et travailler à leur guise ils ne veulent pas s’engager dans les contrats de travail, les impôt etc.
.

52
Tableau n°14 : Taux de chômage selon le niveau de scolarisation

SITUATION SCOLAIRE TAUX DE CHÔMAGE


Jamais scolarisé 0,3
Scolarisé 0,7
Cycle inachevé 2,2
Études achevées 2,2
ENSEMBLE 1,3

Source : ETVA-2013 MADAGASCAR, INSTAT/DSM-BIT

Tableau n°15 : Répartition(%) des jeunes selon la durée du chômage

DUREE DU CHOMAGE POURCENTAGE


1 semaine à moins d’1 mois 4,1
1mois à moins de 3 mois 14,5
3 mois à moins de 6 mois 17,9
6 mois à moins d’un an 4,3
UN AN OU PLUS 59,2
TOTAL 100,0

Source : ETVA-2013 MADAGASCAR, INSTAT/DSM-BIT

53
Tableau n°16 : répartition(%) des jeunes travailleurs selon le temps mis pour trouver
leur emploi actuel et le sexe

HOMME FEMME ENSEMBLE


DURÉE DE RECHERCHE DE L’EMPLOI ACTUEL
Moins d’un mois 74,9 80,4 77,8
1 mois à moins de 3 6,5 5,3 5,9
mois
3 mois à moins de 6 5,4 3,9 4,6
mois
6 mois à moins d’un an 2,9 2,1 2,5
1 an à moins de 2 ans 2,8 3,5 3,2
2 ans ou plus 7,5 4,8 6,1
TOTAL 100,0 100,0 100,0

Source : ETVA-2013 MADAGASCAR, INSTAT/DSM-BIT

Pour ce qui est de l’inactivité, il est surtout rependu chez les jeunes âgés de 15 à 19
ans et chez le sexe masculin (tableau n°17) et surtout dans le milieu urbain soit 35,1% pour
l’ensemble. Seulement 4,8% des jeunes de 25 à 29 ans sont inactifs et les femmes l’emportent
avec un taux de 7,4%. Parmi ces inactifs il y a ceux qui font des études et ceux qui ne font
rien du tout appart traîner n’importe où à longueur de journée.

54
Tableau n°17: taux d’inactivité(%) par sexe, selon le groupe d’âge et le milieu de
résidence

HOMME FEMME ENSEMBLE


GROUPE D’ÂGES
15-19 ans 33,8 31,5 32,7
20-24 ans 11,3 14,2 12,8
25-29 ans 2,0 7,4 4,8
MILIEU DE RÉSIDENCE
Urbain 34,3 35,8 35,1
Rural 14,9 15,0 15,0
ENSEMBLE 19,9 20,3 20,1

Source : ETVA-2013 MADAGASCAR, INSTAT/DSM-BIT

55
Chapitre 2 : LES ACTIONS EN FAVEUR
DES JEUNES MALGACHES
Les jeunes sont l’avenir d’un pays et pour Madagascar le fait d’avoir une population
jeune est un atout et un avantage qu’il faut exploiter. Tous les dirigeants de ce pays sont
conscients de la place des jeunes dans le développement du pays, c’est pourquoi ils ont mis en
place divers politiques et stratégies ainsi que des projets pour appuyer les jeunes. Les
organisations internationales comme la Banque Mondiale, le PNUD, l’UNESCO et surtout
l’OIT qui ne ferment pas leurs yeux sur ce problème ont décidé d’apporter leurs aides en
finançant des projets et même élaborer diverses actions en faveur des jeunes. Ils travail de
concert avec les autorités malgaches responsables des jeunes. Dans ce chapitre, nous allons
exposer les diverses actions en faveur des jeunes élaborer par l’Etat malgache et en
collaboration avec les organisations internationales

Section 1 : L’Etat vis-à-vis des jeunes

La Politique Nationale de l’Emploi est la politique élaborée et utilisée par les autorités
malgaches pour résoudre tous les problèmes tournant autour de l’emploi à Madagascar. C’est
la loi N° 004/2005 du 10 mai 2005 adoptée par l’Assemblée Nationale la même année qui a
permis la mise en place de cette politique. D’après l’article premier de cette loi la PNE vise à
promouvoir le plein emploi productif et librement choisi et elle repose sur trois axes
complémentaire et convergent qui sont les suivantes :

 Restaurer un Etat de droit et une société bien gouvernée


 Susciter et promouvoir une croissance économique à base sociale élargie
 Susciter et promouvoir un système de sécurisation humaine et matérielle

Dans l’article 5 il est cité que tout citoyen en âge de travailler privé d’emploi peut bénéficier
d’un supplément de formation qui lui assure un débouché professionnel. C'est-à-dire que cette
politique vise à ce que la population puisse avoir un meilleur travail et de surpasser ses
compétence.

56
Les principaux objectifs de cette politique consistent à :
 Procurer des outils pour la promotion de l’emploi à tous les décideurs et à toutes les
parties prenantes.
 Donner les grandes lignes d’orientation pour l’intégration de la dimension «
Emploi ».
 Servir le cheminement d’intégration de Madagascar dans le concert communautés
régionales et internationales sur l’emploi.
 Renforcer le partenariat entre l’Etat, les travailleurs et les investisseurs pour le
développement humain, rapide et durable.
Pour les objectifs spécifiques tous les secteurs d’activité sont concernés et aucun d’entre
eux n’est pas négligé. Parmi ces objectifs figure la favorisation d’un environnement propice à
la croissance économique, à l’emploi et à l’investissement ; l’appui du secteur privé, l
‘amélioration des accès pour les travailleurs du secteur informel et rural à l’éducation et à la
formation professionnelle. Elle veut stimuler l’auto emploi, la création de petites et moyennes
entreprises dans le secteur formel, améliorer le niveau de scolarisation des enfants. Cette
politique parle de beaucoup de choses et se trouve être très prometteur, elle parle d’innovation
technologique, de formation professionnelle, de la décentralisation, l’amélioration et
facilitation de l’accès à l’information , amélioration du cadre social du travail… ce qu’il ne
faut pas oublier c’est que dans l’article 11 il est stipulé que l’accès des jeunes , des femmes et
des handicapés au monde du travail sera facilité par diverses actions menées par l’Etat.
Il est évident que cette politique a été très bien élaborée, par ailleurs il se peut qu’elle ne soit
plus efficace de nos jours. La PNE a été fait durant la Troisième République en 2005 c'est-à-
dire que 10 ans ce sont déjà passés et le gouvernement malgache n’est pas encore capable de
la remplacer. C’est un des impacts de la crise de 2009 car pendant ces cinq dernières années
aucun changement n’a été fait alors que la situation n’est plus la même qu’il y a 10 ans.

Cependant l’ancien Ministre de La MEETFP, Monsieur Gatien Horace a projeté de


promouvoir la création des emplois en faveur des jeunes dans un plan quinquennal du
ministère. Ce plan prévu du 2015 à 2019 avait comme priorité d’accélérer la mise en place de
200 réseaux d’enseignement technique et de formation professionnelle dans toute l’île afin
d’assurer une couverture géographique et sectorielle suivant les normes en matière d’accueil
des jeunes. Par la suite, des filières seront créées par rapport au besoin de chaque région et
des établissements de formation seront construits pour ce qui n’en possède pas
d’infrastructure correspondant comme dans la région d’Androy. Il y a aussi le projet CREPEJ

57
ou Contribution à la Réduction de la Pauvreté par l’Emploi des Jeunes, ce projet consiste à
dispenser de la formation dont 4000 jeunes en ont besoin. Des suivis seront faits après la
formation pour leur permettre de développer leur carrière. L’objectif du ministère est de
pouvoir répondre à la demande de travail qui émane des grands projets de construction
comme Wisco Bemolanga31, l’Offshore à Tsimiroro32 et des infrastructures routières et des
BTP. Les emplois crées par ces différents projets reviennent directement aux jeunes
Malgaches et c’est triste de devoir les offrir aux techniciens étrangers car les nôtres manquent
de compétence d’où le projet de formation professionnelle et d’enseignement technique. Dans
l’accomplissement le METFP collabore avec le Ministère des Ressources Stratégiques qui va
fournir une liste des emplois nécessaires et par la suite le département de l’emploi du
MEETFP dit qu’il est indispensable d’orienter le programme d’enseignements technique et de
la formation professionnelle vers les besoins à travers le projet Formapro BTP financé par
l’AFD. Une réforme de la formation continue dans les lycées techniques professionnels
d’Antsiranana, de Tuléar, de Mantasoa , de Toamasina et au centre professionnel de Don
Bosco Tuléar et après l’établissement de la liste les étudiants concernés seront formés avant
de s’intégrer dans le monde du travail.

Pour le nouveau Ministre du MEETFP RAMANANTSOA RAMARCEL Benjamina qui a


pris son service en janvier 2015, voici les 3 défis qu’il doit accomplir à la demande de
l’UNESCO :

1) Revalorisation de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Un


programme d’enseignement et de formation sera remis à jour et adapté aux différentes
régions avec des enseignants et des formateurs bien formés, recyclés et motivés. C’est
la continuation du projet de l’ancien Ministre.
2) Décentralisation : formation de proximité adaptée à chaque localité.
3) Mettre à la norme les programmes, le personnel et les infrastructures.

Chaque année environ 300 000 jeunes entrent sur le marché du travail et des qualifications
sont utiles pour pouvoir intégrer aisément les différentes activités de production. Pour les
jeunes qui n’étudient plus, le ministère leur offrira une formation qualifiante et

31
C’est un programme d’extraction du pétrole bitumineux de bemolanga par la société chinoise WISCO
Madagascar
32
Extraction de pétrole dans le gisement de tsimiroro par la compagnie pétrolière Madagascar Oil

58
professionnelle. Le développement sera basé sur les jeunes et les entreprises, les industries et
les investisseurs seront attirés par des mains d’œuvres qualifiées, sûres.

Dans la lutte contre la pauvreté qui est aussi une lutte pour la création d’emploi, l’OMEF
appuyé par le Directeur d’Appui à la Promotion de l’Emploi a initié des programmes d’appui
à la promotion de l’emploi et de la formation professionnelle(DAPE) conforme à la PNE en
2012 qui consiste à :
 La mise en place au niveau régional d’une structure ressource pour la production et de
l’emploi (SRAPE) ; l’objectif est de développer les activités génératrices de revenu et
promouvoir l’emploi rural.
 Organiser des voyages d’échanges de connaissance et de savoir faire entre acteurs des
différentes régions.
Les cibles sont : les groupements paysans acteurs, les entrepreneurs individuels d’une filière,
les jeunes demandeurs d’emploi ainsi que les groupes sociaux sensibles. Ce projet a été
effectué dans la région d’Itasy, de Boeny, de Bongolava et d’Alaotra Mangoro.

Section2 : Les actions internationales pour les jeunes

Comme nous l’avons déjà affirmé auparavant la promotion de l’emploi de l’emploi


surtout pour les jeunes n’est pas juste une préoccupation au niveau national, tous les pays du
monde sont concerné par ce problème surtout l’OIT. L’objectif est de pouvoir créer environ
200millions d’emploi dans les cinq prochaines années, c’est dans cette optique que cette
organisation a conçu le projet « Work4Youth » : en partenariat avec la Fondation MasterCard.
Le projet « Work4Youth » (W4Y) est un partenariat entre le Programme Emploi des
Jeunes de l’OIT et la Fondation MasterCard. Le projet dispose d’un budget de 14,6 millions
de dollars américains pour une durée de cinq ans, jusqu’au milieu de l’année 2016. Son
objectif est de « promouvoir des possibilités de travail décent pour les jeunes hommes et
femmes à travers le savoir et l’action ». L’objectif immédiat de ce partenariat est de produire
plus et de meilleures informations sur le marché du travail spécifique aux jeunes dans les pays
en développement, en se concentrant en particulier sur les chemins de transition de l’école
vers la vie active. L’hypothèse est que les gouvernements et les partenaires sociaux des 28
pays cibles du projet seront mieux préparés à concevoir des politiques et des initiatives
efficaces une fois qu’ils auront une connaissance détaillée sur :

59
• Ce que les jeunes attendent en termes de chemins de transition et de qualité du travail ;
• Ce que les employeurs attendent des jeunes candidats ;
• Quels problèmes empêchent les deux parties – l’offre et la demande – de mieux se
compléter et ;
• Quelles politiques et programmes peuvent avoir un impact réel.
Les pays cibles du projet « Work4Youth » sont :
Asie et Pacifique : Bangladesh, Cambodge, Népal, Samoa, et Viet Nam.
Europe de l’Est et Asie Centrale : Arménie, Kirghizistan, ARY de Macédoine, République
de Moldavie, Fédération de Russie et Ukraine.
Amérique Latine et Caraïbes : Brésil, Colombie, El Salvador, Jamaïque et Pérou.
Moyen-Orient et Afrique du Nord : Egypte, Jordanie, Territoire Palestinien Occupé,
Tunisie.
Afrique sub-saharienne : Bénin, Libéria, Madagascar, Malawi, Ouganda, République Unie
de Tanzanie, Togo et Zambie

Pour Madagascar, l’OIT a financé l’enquête ETVA ou l’Enquête sur la transition des
jeunes vers la vie active en 2013 afin de connaitre la situation dans laquelle les jeunes
Malgaches sont et de fournir les aides appropriées. « L’OIT aide les gouvernements et les
partenaires sociaux dans la conception et la mise en œuvre de réponses intégrées aux
politiques de l’emploi. Dans ce cadre, l’OIT cherche à renforcer la capacité des institutions
nationales et locales à entreprendre une analyse fondée sur des preuves alimentant ainsi le
dialogue social et le processus de décision politique. Pour aider les États membres à
construire une base de connaissances sur l’emploi des jeunes, l’OIT a conçu « l’Enquête sur la
Transition vers la Vie Active (ETVA) ». »

En collaboration avec le BIT et le PNUD divers salons de la jeunesse ont été organisé en
2014 dans diverses régions de la Grande Ile.
1) Le salon régional de l’emploi, de la recherche, de l’orientation et de la jeunesse à
Madagascar le 28 et 29 novembre 2014 à Fianarantsoa. Ce salon vise toujours à
stimuler le marché de l’emploi et à entreprendre des actions coordonnées favorisant la
création d’emplois et la valorisation de la jeunesse. Ses principaux objectifs sont :
 mobiliser les autorités, le secteur privé, la société civile, les autres acteurs du monde
du travail, les chercheurs et intellectuels sur l’importance de la jeunesse et de
l’emploi.
 dynamiser le marché de travail et renforcer la visibilité des opérateurs économiques.

60
 favoriser la vulgarisation des travaux de recherches scientifiques pour faciliter les
recherches de partenariats à fin de les mettre en œuvre
responsabiliser les jeunes de la région dans la recherche des voies et moyens
permettant leur meilleure insertion socio-économique.
 entreprendre des actions immédiates, combinées et rigoureuses, pour que l’emploi et
le revenu soient un objectif central du cadre régional de développement.

Les principales cibles sont les jeunes chômeurs et jeunes sous-employés, les étudiants, les
lycéens, les Institutions de formation, les Institutions financières, les Petites et Moyennes
entreprises, les chercheurs de l’université et les Jeunes porteurs d’idées nouvelles, les
Structures régionales et locales pour la promotion de l’emploi et appui aux jeunes, les
syndicats des travailleurs, les Associations et ONG, les Organisations internationales, les
Projets de développement, et les Partenaires de développement social, économique et
environnemental.

2) Le salon de l’emploi et de la jeunesse à Madagascar dans le cadre de la mise en œuvre


du projet CREPEJ, un salon de l’emploi et de la jeunesse a été organisé les 8 et 9
octobre 2014 à Morondava. Cette activité visant à stimuler le marché du travail à la
suite de la longue crise de 2009 à 2013 a été un succès car elle a rassemblé dans un
cadre unique toutes les composantes de l’emploi et de la jeunesse : création, gestion,
encadrement de la promotion de l’emploi décent et de la formation professionnelle,
responsabilisation et leadership des jeunes pour les résultats suivants :
 53 stands d’exposition tenus par des entreprises de tous les secteurs, des institutions de
formation, des organismes internationaux, des associations, des ONGs dans les
domaines de l’emploi et de la jeunesse, des Services techniques de l’Etat, des Projets,
etc., avec 1100 visiteurs.
 1150 jeunes ont été enregistrés au niveau du Bureau Régional de l’Emploi en début
Octobre 2014 (alors que l'objectif était de 1000 Jeunes enregistrés en Décembre 2014),
400 jeunes ont bénéficié de formation et d'orientation professionnelle qualifiante.
 plus de 300 personnes ont assisté à la conférence-débat animée par M. Christian
NTSAY, Directeur du BIT, et M. Simplice ZOUHON BI, Economiste principal du
PNUD. Le thème focalisé sur le développement de la jeunesse et de l’emploi des
jeunes a beaucoup intéressé les jeunes et a suscité beaucoup de questions.

61
 une remise de certificats de formation a été effectuée à l’occasion du salon à l’endroit
de plus de 300 jeunes dans les domaines suivants : Esprit d’entreprise, montage de
business plan, culture de crédit, leadership et citizenship, élaboration de CV et de
lettre de motivation, préparation à l’entretien d’embauche.

Conclusion :

Cette partie nous à permis de connaitre l’environnement dans lequel les jeunes hommes et
jeunes femmes de 15 à 29 ans se trouvent et c’est surtout à cause des parents. La majorité
d’entre eux viennent d’une famille pauvre et ne sont pas promus à un avenir meilleur que
celui de leurs parents il y en a même qui sont contraint de suivre la voie de leurs parents.
Nous savons aussi à quel point ils sont exposés à des emplois précaires et inadéquats alors que
l’objectif est de leur offrir un emploi décent malgré les efforts déployés par les autorités
malgache et les organisations internationales. Dans le but d’atteindre cet objectif le chemin est
encore longue pour les jeunes Malgaches et les autorités concernées, il faudrait tout d’abord
une politique de sensibilisation pour inciter les adultes à scolariser leurs enfants, ensuite une
bonne politique visant la promotion de l’emploi pour les jeunes. La création d’entreprises par
les jeunes serait une solution très efficace et il se trouve qu’il existe beaucoup d’activités
inexploitées à Madagascar. Des formations et des cursus adaptés aux offres d’emploi qui
existe dans le pays pour que les jeunes ne se trompent car c’est aussi un des problèmes,
parfois les formations et les études qu’ils suivent ne conviennent pas au poste existant.

62
Conclusion
La question de l’emploi est un sujet délicat que tous les pays n’arrivent pas à résoudre
car bien que de nombreux efforts aient été utilisés nous ne parvenons toujours pas à éradiquer
le chômage. Les dirigeants se sont même laissé convaincre qu’ils font partie de l’économie et
atténuer son taux est la meilleure chose qu’ils puissent faire.

D’abord nous avons théorisé l’emploi et le chômage en étudiant son fonctionnement,


ses causes et la façon de lutter contre avec la conception de divers économiste de renoms, il y
a la théorie classique, néoclassique, et la nouvelle théorie classique qui sont convaincues que
le chômage est volontaire et la théorie keynésienne et celle des nouveaux économistes
keynésiens qu’il est involontaire ou peut l’être. Nous avons aussi vu une autre approche de
l’emploi par Gary Becker et George Stiglitz.

Ensuite nous avons expliqué la relation qui existe entre l’emploi et le développement
économique nous avons montré pour quelle raison le fait qu’une personne possède un emploi
était important pas seulement pour cette personne mais pour son pays. Nous avons montré que
l’emploi est un atout majeur dans la lutte contre la pauvreté pour les pays en développement
c'est-à-dire un vrai pilier du développement, elle possède un lien réciproque avec la croissance
économique et de ce fait peut procurer bien être, protection sociale et paix pour toute la
société. « L’emploi détermine ce que nous gagnons, ce que nous faisons et qui nous sommes »
Banque Mondiale.

Cette étude nous a permis de connaitre la situation de tous les Malgaches qu’ils soient
jeunes ou non car ils sont confrontés aux même problèmes : un marché de travail dominé par
le sous emploi et le secteur informel dans lequel les autorités n’ont aucun contrôle mais le cas
des jeunes est plus inquiétant puisque l’avenir de notre pays leur appartient. Si on arrive à
résoudre tous les problèmes liés à l’emploi des jeunes nous pouvons être sûrs que la Grande
Ile est promue à un bel avenir, un développement durable et une croissance soutenue. Une vie
meilleure pour la population malgache. Constatant ce problème qui touche tous les pays en
développement l’OIT, la Banque Mondiale, le PNUD, l’UNESCO et d’autres organismes
internationaux ont décidé de nous offrir leur collaboration en élaborant et finançant divers
projets en faveur des jeunes dans le but d’offrir un emploi décent et de qualité pour ces jeunes
en vue d’assurer leur avenir et de les sortir de la situation à la quelle ils sont soumis.

63
L’emploi n’est pas le seul sujet à traiter si on veut vraiment contribuer au développement du
pays, car il existe bien d’autres problèmes qui persistes et nuis vraiment au développement et
à la lutte contre la pauvreté et nous pouvons être sur que s’ils ne sont pas tous résolus le
peuple Malgache n’aurait jamais un avenir meilleur. Mais quel sont ces problème ? La
corruption et la bonne gouvernance, l’insécurité sociale, le trafic de bois de rose et
l’exportation illicite des richesses du pays, l’urbanisation, le travail des enfants, l’agriculture
de subsistance, l’éducation nationale, l’exploitation minière dont la majorité se fait
illégalement…

Il est impératif de trouver une solution à tous ces problèmes pour que le pays puisse se
développé et que la population sorte enfin de la pauvreté.

64
Bibliographie
Ouvrages

 DUTHIL Gérald « Economie de l’emploi et du chômage » ellipse Paris 1994 .249


pages
 EKHEL Christine « Les politiques de l’emploi » Edition PUF, Collection Que sais-je,
2009.128 pages
 GILLIS Malcolm, ROEMER Michael, PERKINS Dwight H. SNODGRASS Donald
R. « Economie du développement » 2éme édition, Edition De Boeck Université,
collection Nouveaux Horizon
 KEYNES J M « Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie » Paris
Payol 1936
 LUCAS Robert ; RAPPING L. « Real wages, employement and inflation », 1969, JPE
 MONTOUSSE Marc « Nouvelles théories économiques, clés de lecture » juin
2002.128 pages
 PIGOU Arthur Cecil « The Théory of Unemployment »,Routledge, 1933
 SCHULTZ Théodore « investisment in human capital », AER 51, 1-17, Mars 1961
 SMITH Adam « Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations »
publié en 1776

Articles

 DELMAS Chantal « lien entre croissance et emploi : mythe ou réalité », Espaces


Marx, 22 octobre 2010
 Groupe Banque Mondial « L’emploi est la pierre angulaire du développement, selon le
rapport sur le développement 2013 » Communiqué de presse n° 2013/080/DEC,1
octobre 2012
 NORO Niaina « Promotion de l’emploi : un plan quinquennal en faveur des jeunes »
LES NOUVELLES, 18 décembre 2014
 Organisation Internationale du Travail « L’agenda du travail décent »
 Organisation Internationale du Travail « Salon de l’Emploi et de la Jeunesse à
Madagascar »

65
 Organisation Internationale du Travail « Salon Régional de l’Emploi, de la Recherche,
de l’Orientation et de la Jeunesse à Madagascar »
 « Taux de chômage alarmante chez les jeunes » m.madaplus.info/Madagascar

Rapports

 Banque Mondiale « Qualité de la croissance, nouveau horizon » 279 pages


 Banque Mondiale « Madagascar vers un agenda de relance économique » Juin 2010
 Banque Mondiale, Rapport sur le développement dans le monde 2013, 64pages
 Bureau International du Travail Genève « Rapport mondiale sur le salaire 2014/15 »
Résumé analytique.
 INSTAT, PNUD, BIT « Enquête Nationale sur l’Emploi et le Secteur Informel 2012 :
Le marché du travail à Madagascar en 2012 dominé par le sous emploi et le secteur
informel »
 INSTAT, PNUD, BIT « Enquête Nationale sur l’Emploi et le Secteur Informel 2012 :
Poids économique et social important en déconnexion avec le système formel »
 Organisation Internationale du Travail- département recherche « Rapports sur le
travail dans le monde, 2014 un développement riche en emploi » résumé.
 UNFPA, PNUD, UNICEF « Enquête Nationale sur le Suivie des Objectifs du
Millénaire pour le Développement à Madagascar »

Autres

 BAILLY Pascal « la relation salaire/emploi chez les Classiques, Néoclassique et Keynes »


 DIEMER Arnaud « Les Théories Economiques »
 Les prix Nobel d’économie 1969-2012. Support de cours de « Théorie économique ». Source :
Melchior
 Lexique d’économie, 9ème édition. Dalloz
 La Politique Nationale de l’Emploi

Site web

 www.étudier.com
 www.ilo.org
 www.ilo.org/antananarivo

66
 www.Madagascar.gov.mg
 www.worldbank.org
 www.statistiques-mondiales.com/madagascar.htm
 www.studyrama.com
 www.thèse.gov.org
 www.undp.org/content/undp/fr/home/mdgoverview/mdg_goals/mdg1/

67
Table des matières
Sommaire .................................................................................................................................................v
Introduction............................................................................................................................................. 1
1ère partie : Approche Théorique de l’Emploi et du Développement...................................................... 3
Chapitre 1 : LA CONCEPTION DE L’EMPLOI SELON LES ECOLES DE PENSEE............................................ 5
Section 1 : La conception de l’Emploi d’après les Anciennes Ecole de Pensée................................... 5
1. La Théories classiques ............................................................................................................. 5
2. La théorie néoclassique........................................................................................................... 9
3. La théorie Keynésienne ......................................................................................................... 11
Section 2 : L’emploi selon les nouveaux économistes contemporains............................................. 15
1. Les nouveaux économistes classiques et keynésiens ........................................................... 15
2. Une nouvelle approche de l’emploi ...................................................................................... 19
Chapitre 2 : L’EMPLOI COMME MOTEUR DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE .................................. 22
Section1 : Définitions et concepts..................................................................................................... 22
1. L’emploi, le chômage et le sous emploi ................................................................................ 22
2. La politique de l’emploi ......................................................................................................... 25
3. Concept de développement et croissance ............................................................................ 26
Section2 :L’emploi et le développement économique ..................................................................... 28
1. Le travail, source de croissance économique........................................................................ 29
2. L’emploi promoteur de sécurité social et de bien être......................................................... 30
2ème partie : Analyse de la Situation de Madagascar concernant l’Emploi des Jeunes ......................... 33
Chapitre 1 : L’EMPLOI AU QUOTIDIEN DES JEUNES MALGACHES......................................................... 36
Section 1 : Le marché du travail en générale .................................................................................... 36
1. Le sous emploi et le chômage ............................................................................................... 36
2. Le secteur informel................................................................................................................ 42
Section2 : Le marché de travail des jeunes ....................................................................................... 44
1. La situation des jeunes à Madagascar :................................................................................. 44
2. Le chômage et l’inactivité des jeunes ................................................................................... 51
Chapitre 2 : LES ACTIONS EN FAVEUR DES JEUNES MALGACHES ......................................................... 56
Section 1 : L’Etat vis-à-vis des jeunes ................................................................................................ 56
Section2 : Les actions internationales pour les jeunes ..................................................................... 59

68
Conclusion ............................................................................................................................................. 63
Bibliographie ......................................................................................................................................... 65

69
Nom : HARIVONINTSIALONINA
Prénom : Zina Jeanne d’Arc Angela
Thème : L’Emploi des Jeunes et le Développement à Madagascar
Nombre de pages : 64
Nombre de tableau : 17
Nombre de graphique : 01
Nombre de schéma : 02

RESUME ANALYTIQUE
Actuellement les jeunes sont confrontés aux problèmes de chômage et de sous emploi.
Depuis la crise politique et économique de 2009 où le marché du travail à Madagascar s’est
détérioré et est dominé par le secteur informel et le sous emploi ; de nombreuses entreprises
ont fermé leur porte et par conséquent des milliers de personnes se sont fait licencié. Les
jeunes ont de plus en plus de difficulté à s’insérer sur le marché du travail, surtout en ce qui
concerne le secteur formel, par conséquent ils se tournent vers le secteur informel où les
emplois sont précaires et inadéquats, les conditions de travail ne respectent pas les normes, le
sous emploi règne. Cette situation représente un obstacle pour le développement économique
et social de Madagascar et elle explique pourquoi nous vivons dans la misère. Il est impératif
que l’Etat trouve une solution comme la promotion d’un emploi décent et de qualité, il s’est
tourné vers les organismes internationaux en sollicitant leurs aides qui actuellement financent
divers projets en faveur des jeunes malgaches pour facilité leur insertion sur le marché du
travail. L’emploi tient une place très important dans l’économie et si le problème de
Madagascar est résolu cela ne pourra faire que du bien à la population.

Mots clés : emploi décent, croissance économique, développement, jeunes, sous emploi,
secteur informel, chômage, marché du travail

Nom de l’encadreur : RAJAOSON Lalao


Adresse : lot VA 32 MK Tsiadana

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