Vous êtes sur la page 1sur 72

Université d’Antananarivo

Faculté de Droit d’Economie de Gestion et de Sociologie


Département Economie - Troisième Cycle
Diplôme d’études supérieures spécialisées Multidisciplinaire
en Gestion des Risques et des Catastrophes
DMGRC

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du


Diplôme d’études supérieures spécialisées Multidisciplinaire
en
Gestion des Risques et des Catastrophes

EVALUATION DES IMPACTS DU RENFORCEMENT DE


LA CAPACITE HUMAINE DANS LES CENTRES DE
PROTECTION SOCIALE SUR LA REDUCTION DE LA
VULNERABILITE : CAS DU PROGRAMME « VIVRE
CONTRE FORMATION DE CRS MADAGASCAR »

Présenté par : ANDRIAMANANJARA Antsa

Encadreur pédagogique : RAMAROMANANA ANDRIAMAHEFAZAFY Fano


Encadreur professionnel : RATRIMOSON Lala

25 Août 2011
REMERCIEMENTS
En premier lieu, je tiens à rendre grâce au Seigneur Tout-puissant pour sa bienveillance et sa
bénédiction.

Le présent mémoire n’a pu être réalisé sans l’inestimable contribution de plusieurs personnes à
qui j’adresse mes vifs remerciements.

Ainsi, je tiens à exprimer mes sincères reconnaissances à :

- Monsieur RANDRIANALIJAONA Mahefasoa, Directeur de la formation en DMGRC,


-Monsieur ANDRIAMAHEFAZAFY Fano, encadreur pédagogique, Département
Economie de la Faculté DEGS,
- Monsieur CHRISTOPHER BESSEY, Représentant résident de CRS/MG,
- Monsieur RANDRIAMANANTENASOA Felicien, Deputy Head of Program,
- Docteur RAKOTODRAINIBE Hilda, Team Leader de l’Unité JPS,
- Monsieur RATRIMOSON Lala, encadreur professionnel, Global Solidarity and Social
Protection Specialist,
- Madame ANDRIANAMBININA Jeanne Ella, GRC Specialist,
- toute l’équipe de l’unité Justice, Peace Building and Solidarity,
- Madame RAMELINA Nadia, assistante administrative de l’unité JPS,
- Mademoiselle RAJAONERA Lova, assistante sociale,
- tous les Responsables de centres de protection sociale,
- toutes les personnes qui m’ont soutenue et encouragée : la famille, les amis et proches,
- tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce travail de mémoire.

i
GLOSSAIRE
Activités génératrices de revenus : L’objectif principal de toute AGR est le
développement local durable par l’amélioration de la situation économique et
sociale des groupements.

Analyse de vulnérabilité et de capacités : a pour objet de recenser les


groupes vulnérables, de déterminer les facteurs qui les rendent vulnérables et la
manière dont ils sont touchés, d’évaluer leurs besoins et leurs capacités, de
faire en sorte que les projets répondent à ces besoins par le biais
d’interventions ciblées ou d’actions de prévention et d’atténuation d’incidences
potentiellement négatives.

Assurance : L’assurance est définie par, en terme de protection sociale,


comme étant le principe d’assurer à une personne ou à une famille vulnérable,
l’accès à son autopromotion en lui fournissant divers services, une fois ses
besoins identifiés, tels que formations, appui matériel, accompagnement
psychosocial, écoute et conseil, éducations . Elle contribue à l’atteinte à moyen
terme d’un objectif montrant des besoins réels.

Assistanat : Il se décline à la satisfaction des besoins immédiats tels


nourriture, santé, pour assurer que chaque famille puisse manger et se sente à
l’aise pendant les jours de formation ou d’activités aux centres de protection
sociale.

Autopromotion : est définie comme une dynamique développée par un


groupe de personnes pour subvenir à ses propres besoins, pour se
promouvoir au travers de projets de production.

Capital social : Caractéristiques de l’organisation sociale, telles que réseaux et


valeurs, y compris la tolérance, l’inclusion, la réciprocité, la participation et la
confiance qui facilitent la coordination et la coopération débouchant sur des
avantages mutuels. Le capital social est inhérent aux relations entre les
différents acteurs dans la société.

Centre de protection sociale : Ce sont des centres gérés par des religieux ou
des laïcs, et qui accueille les bénéficiaires du programme en offrant des
services et des appuis techniques. L’éducation spirituelle et civique y est
largement répandu.

Durabilité : Les processus et les institutions durables répondent à certains


critères ils n’épuisent pas les ressources nécessaires aux générations futures; ils
renforcent continuellement les capacités des individus et des institutions; les
responsabilités et les avantages sont largement partagés.

ii
Efficacité : Capacité d’atteindre des objectifs organisationnels ou individuels.
L’efficacité exige des compétences, de la sensibilité et une capacité
d’ajustement aux préoccupations humaines concrètes, ainsi que la capacité
d’articuler ces préoccupations, de formuler des buts en vue de s’employer à les
atteindre et d’élaborer et de mettre en œuvre des stratégies permettant de réaliser
les buts en question.

Emploi : se différenciant du travail qui est constitué de la force productive,


l’emploi est l’activité même qu’exerce un individu pour obtenir un revenu

Gouvernance : L’exercice de l’autorité politique, économique et administrative


dans le cadre de la gestion des affaires d’un pays à tous les niveaux. La
gouvernance est une notion objective qui comprend les mécanismes, les
processus, les relations et les institutions complexes au moyen desquels les
citoyens et les groupes articulent leurs intérêts, exercent leurs droits et assument
leurs obligations et auxquels ils s’adressent afin de régler leurs différends.

Bonne gouvernance : Elle alloue et gère les ressources de façon à résoudre les
problèmes collectifs; elle se caractérise par la participation, la transparence, la
responsabilité, la primauté du droit, l’efficacité et l’équité.

Groupement : les bénéficiaires se regroupent dans de petites associations pour


pratiquer des activités génératrices de revenus ou pour des activités d’épargne et
de crédit.

Impacts sociaux : par impact sociaux on entend les conséquences pour les
individus de toute intervention publique ou privée qui change leur façon de vivre,
de travailler, de s’organiser pour faire face à leurs besoins et de s’assumer en
général comme membres de la société.

Insécurité alimentaire : situation caractérisée par le fait que la population


manque de calories car n’a pas accès à une quantité suffisante d’aliments sans
danger et nutritifs.

Insécurité alimentaire chronique : situation où un individu ou un ménage court


continuellement le risque de ne pas pouvoir subvenir à ses besoins alimentaires ou
à ceux de sa famille

Insécurité alimentaire transitoire ou temporaire : situation où il y a diminution


temporaire de la sécurité dans l’accès aux produits alimentaires
Malnutrition : déséquilibre des apports alimentaires pouvant être l’excès ou
l’insuffisance de ces apports (carences plus ou moins importantes de certains
micronutriments essentiels)

iii
Participation : Littéralement, fait de prendre part. Il s’agit pour les personnes
concernées par les questions de gouvernance de savoir si la participation est
efficace. La participation est efficace lorsque les membres du groupe ont des
possibilités suffisantes et égales d’inscrire les questions à l’ordre du jour et
d’exprimer leurs préférences quant aux résultats dans le cadre du processus de
prise de décisions.
Protection sociale : est un processus par lequel une famille reçoit de l’aide
pour satisfaire ses besoins immédiats et d’appui, d’accompagnement, de
renforcement selon ses capacités et ses activités entreprises afin qu’elle puisse
atteindre à moyen ou à long terme, son autopromotion de par son objectif et
besoins bien définis.

Renforcement de capacité : fait partie des principes de gouvernance conduisant à


la durabilité. C’est un processus de renforcement ou de développement des
ressources humaines, organisations et réseaux.

Relation réciproque : est le renforcement du capital social parmi les ménages


urbains vulnérables qui se connectent entre eux, suivent des formations et
facilitent la mise en place de réseau de protection sociale.

Résilience : capacité d’un système, une communauté ou une société exposé à des
risques de résister, d’absorber, d’accueillir et de se remettre des effets d’un danger
dans une manière opportune et efficace, notamment grâce à la préservation et la
restauration de ses structures essentielles et ses fonctions de base.

Seuil de pauvreté : seuil fixé en dessous duquel une personne est définie comme
pauvre, il peut être monétaire ou alimentaire.

Transparence : Partage de l’information et comportement ouvert. La


transparence permet aux parties prenantes d’obtenir des informations qui peuvent
être essentielles pour découvrir les cas de fraude et défendre leurs intérêts. Les
systèmes transparents sont dotés de procédures claires aux fins de la prise de
décisions et de mécanismes de communication ouverts entre les parties prenantes
et les responsables, et ils permettent d’avoir accès à un large éventail
d’informations.

Vulnérabilité : dans le cadre de la protection sociale, la vulnérabilité est définie


comme un degré d’exposition d’une personne au risque de perdre ou de ne pas
atteindre une situation de bien être en combinaison avec une capacité réduite de se
protéger et de se défendre des adversités.

Village Saving and Loans : C’est une pratique de la protection sociale de CRS
qui est largement répandu en Afrique. VSL permet aux ménages, groupes et
communautés de mieux mobiliser et gérer leurs économies et autres ressources
pour être utilisées dans des investissements productifs et pour les cas d’urgence
des ménages individuels.

iv
LISTE DES ACRONYMES

AGR Activité génératrice de revenus


CCPREAS Cellule de coordination des projets de relance économique et
d'action sociale
CRS Catholic relief services
CSB Centre de santé de base
CSB Corn Soya Blend
EPM Enquête permanente auprès des ménages
EPP/PADR Equipe permanente de pilotage/Plan d'action pour le développement
rural
FAO Food and agricultural organization
FID Fonds d'intervention pour le développement
INSTAT Institut national des statistiques
MAEP Ministère de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche
OIT Organisation internationale du travail
OMD Objectif du millénaire pour le développement
OMS Organisation mondiale de la santé
ONG Organisation non gouvernementale
PAM Programme alimentaire mondial
PCD Plan communal de développement
PDC Projet de développement communautaire
PIB Produit intérieur brut
PPN Produit de première nécessité
PRD Plan régional de développement
RAC/PS Réponses aux chocs/Protection sociale
SAM Sécurité alimentaire des ménages
SALOHY Amélioration de la qualité de vie des ménages par le renforcement
de l’accès aux opportunités
SGRPS Stratégie de gestion des risques et de protection sociale
TVA Taxe sur la valeur ajoutée
UE Union européenne
USAID United states agency for international development
VAD Visite à Domicile
VCF Vivre contre formation
VCT Vivre contre travail

v
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 Les centres de protection sociales…………………………………….…….................8
Tableau 2 Formation des responsables de centres et résultat attendu...........................................12
Tableau 3 Méthodologie d’approche d’identification des besoins des familles cibles.................20
Tableau 4 Répartition des individus selon leur statut dans le ménage..........................................28
Tableau 5 Répartition de la responsabilité du budget familial selon le statut dans le
ménage...........................................................................................................................................29
Tableau 6 Classification des catégories socio-économiques selon le statut dans le ménage…….32
Tableau 7 Répartition des activités principales en pourcentage des individus selon la catégorie
socio-économique…………………………………………………………………………...........33
Tableau 8 Répartition des activités principales en pourcentage des individus selon le statut dans
le ménage.......................................................................................................................................33
Tableau 9 Répartition en pourcentage des individus selon l'affectation principale de leur
revenu............................................................................................................................................34
Tableau 10 Réponses obtenues concernant l'affectation du revenu HIMO par les
bénéficiaires..................................................................................................................................37
Tableau 11 Accès des bénéficiaires aux services de bases……………………………………….38
Tableau 12 Transfert de compétences aux bénéficiaires et mise en pratique des formations
recues……………………………………………………………………………………………..39
Tableau 13 Formation technique des bénéficiaires……………………………………………....40
Tableau 14 Montant des épargnes des bénéficiaires……………………………………………..42

vi
LISTE DES FIGURES

Figure 1. Organigramme de l’unité JPS……….......................................................................6


Figure 2. Schéma illustrant les résultats attendus duVCF………………………………………..16

LISTE DES ANNEXES


Annexe 1 : Canevas du questionnaire
Annexe 2 : Histoire de succès de la protection sociale
Annexe 3 : Termes de références du Stage
Annexe 4 : Missions et principes de CRS/MG
Annexe 5 : Structure de CRS au niveau du siège Baltimore

vii
TABLE DES MATIERES

PARTIE I. APPORTS DU RENFORCEMENT DE CAPACITE EFFECTUE PAR


L’UNITE JPS DE CRS SUR LA REDUCTION DE LA VULNERABILITE 2
CHAPITRE I. L’UNITE JPS ET SES ACTIVITES DE PROTECTION SOCIALE ............................. 2
Section 1. Généralités sur la protectio sociale ..................................................................................... 2
1.1Protection sociale et concepts clés ; ........................................................................................................... 2
1.2 La protection sociale dans le programme SALOHI ................................................................................ 4
1.2.1 L’unité Justice Peacebuilding and Solidarity ........................................................................................ 5
1.2.1.1 Organigramme de l’unité Justice, Peacebuilding and Solidarity ...................................................... 6
1.2.1.2 Organisation interne de l’unité JPS .................................................................................................... 6
1.2.2 Partenaires de mise en œuvre du programme ....................................................................................... 7
1.2.3 Centres de Protection Sociale ................................................................................................................ 7
Section 2. Les activités de la protection sociale dans le cadre du renforcement de capacité
des ménages et des responsables de centres ............................................................................................ 8

2.1 La distribution de vivres aux bénéficiaires .............................................................................................. 9


2.1.1 Récipiendaire et bénéficiaire .................................................................................................................. 9
2.1.2 Ration familiale ....................................................................................................................................... 9
2.1.3 Type de vivres ......................................................................................................................................... 9
2.2 Les aspects du renforcement de capacité.................................................................................................. 10
2.2.1 Formation des responsables des centres ................................................................................................ 11
2.2.2 Formation des bénéficiaires ................................................................................................................... 11
CHAPITRE II APPROCHE DE CRS EN MATIERE DE PROTECTION SOCIALE .............................. 13
Section 1. Généralités sur l’approche Vivres contre Formation .......................................................... 13
Définition de l’approche VCF ...................................................................................................... 13
1.2 Les institutions et organisations non gouvernementales pratiquant les VCF à Madagascar ................ 15
Section 2. « Vivres Contre Formation » de l’unité JPS ......................................................................... 14
2.1 Qu’est-ce que Vivres contre Formation pour la Protection Sociale ....................................................... 15
2.2 L’approche Vivres contre formation dans le cadre de la réduction de vulnérabilité des
ménages urbains ............................................................................................................................................... 16
2.2.1 Critères de sélection des bénéficiaires et aspect genre ......................................................................... 16
2.2.2 Identification et financement des besoins des bénéficiaires et des centres ......................................... 18
2.2.3 Renforcement de capacité des responsables de centres........................................................................ 19
2.2.4 Responsabilisation des bénéficiaires ..................................................................................................... 20
2.3 Les réalisations de l’unité JPS en matière de vivres contre formation ................................................... 21
PARTIE II. ANALYSE DES IMPACTS DU VIVRES CONTRE FORMATION SUR LA
POPULATION CIBLE ................................................................................................................................. 23
CHAPITRE I. LES CARACTERISTIQUES DE PAUVRETE DES MENAGES
BENEFICIAIRES ........................................................................................................................................ 23
Section 1. Pauvreté urbaine et chômage ................................................................................................. 23
Caractéristiques générales de la pauvreté urbaine à Madagascar............................................... 24

viii
1.2 Etat des lieux dans les communes où l’étude a été effectuée.................................................................. 25
1.2.1 Commune urbaine d’Antananarivo........................................................................................................ 25
1.2.2 Commune urbaine de Fianarantsoa ....................................................................................................... 26
1.2.3 Commune urbaine de Toamasina .......................................................................................................... 26
Section 2. Analyse des données sur les caractéristiques de pauvreté de la population cible............. 27
2.1 Le statut dans le ménage............................................................................................................................ 27
2.2 Le taux d’activité et le responsable de la gestion du budget au sein du ménage ................................... 28
2.3 La taille des ménages ................................................................................................................................. 29
2.4 La catégorie socio-économique ................................................................................................................ 29
2.5 L’activité principale rémunératrice........................................................................................................... 31
2.6 La principale affectation des revenus ....................................................................................................... 34
CHAPITRE II. ANALYSE DES IMPACTS DE L’ACCES DE LA POPULATION
VULNERABLE AUX BESOINS FONDAMENTAUX .......................................................................... 35
Section 1. Les résultats de l’enquête sur l’apport des services sociaux et la promotion de
moyens d’existence favorable ................................................................................................................. 35
Présentation du questionnaire et de l’échantillon ........................................................................ 35
1.1.1 Les dépenses liées à l’amélioration du cadre de vie ................................................................ 36

1.1.2 Les dépenses de subsistance .................................................................................................................. 36


1.1.3 Les dépenses d’investissement .............................................................................................................. 36
1.1.4 Autres dépenses ...................................................................................................................................... 36
1.2 Présentation des résultats........................................................................................................................... 36
1.2.1 Les résultats concernant l’apport de la distribution de vivre ................................................... 37
1.2.2 Les résultats concernant l’accès des bénéficiaires aux services de bases............................... 37
1.2.3 Les résultats concernant le renforcement de capacité .............................................................. 39
1.2.3.1 Le renforcement de capacités des responsables de centres .................................................. 39
1.2.3.2 Le renforcement de capacités des bénéficiaires .................................................................... 40
1.2.4 Les résultats concernant la constitution de groupement .......................................................... 41
1.2.5 Les résultats concernant les épargnes des ménages ................................................................. 42

Section 2. La création d’emploi un défi important nécessaire à l’amélioration du niveau de


vie des ménages urbains vulnérables. .................................................................................................... 43
2.1 Promotion des moyens d’existence favorables et développement local..................................... 43
2.1.1 Qu’est ce que le développement local ?.................................................................................... 44
2.1.2 Qu’apportent les activités génératrices de revenus à la création d’emplois durables ? ......... 45
2.2 Les limites de l’approche vivres contre formation en matière de créations d’emplois
pour les ménages vulnérables ............................................................................................................. 46
2.3 Les suggestions concernant l’amélioration des activités de la protection sociale pour
une pérennisation de la réduction de la vulnérabilité des ménages cible......................................... 48
2.3.1 Adoption de mesures accompagnatrices ................................................................................... 48
2.3.2 Le choix des AGR ...................................................................................................................... 49

CONCLUSION............................................................................................................................................... 51

ix
INTRODUCTION

Catholic Relief Services dans le cadre du programme SALOHI a mis en place une protection
sociale dont le but est de contribuer à l’amélioration des conditions de vie de la population pauvre
et vulnérable des zones urbaines victimes d’insécurité alimentaire. La protection sociale d’après
le manuel de procédure du programme est un ensemble de dispositifs publics ou privés
permettant aux ménages et aux communautés de mieux gérer les risques et les chocs qu’ils
subissent et de réduire ainsi leur vulnérabilité. Cette vulnérabilité est définie toujours d’après le
même manuel comme un degré élevé d’exposition d’une personne au risque de perdre ou de ne
pas atteindre une situation de bien être en combinaison avec une capacité réduite de se protéger et
de se défendre des adversités. L’objet du présent mémoire est donc de présenter d’une part
comment le volet protection sociale de CRS protège la population à risques sociaux, et d’autre
part de quelle manière contribue-t-elle à la réduction de cette vulnérabilité des ménages.
L’intitulé du mémoire est « L’évaluation des impacts du renforcement de la capacité humaine
dans les centres de protection sociale sur la réduction de la vulnérabilité : cas du programme
Vivres contre Formation de CRS Madagascar ». Le développement humain se doit en premier de
renforcer ces capacités de base : la capacité de vivre longtemps et en bonne santé, la capacité
d’avoir accès au savoir et aux ressources nécessaires pour mener une vie descente, et la capacité
de vivre en communauté et de participer à la vie sociale. En l’absence de ces capacités, on ne
saurait parler de choix et d’opportunités dans la vie. Ainsi, l’approche du sujet traité peut être
abordée avec la problématique suivante : « le renforcement de la capacité humaine contribue-t-il
à une réduction de la vulnérabilité des ménages ? ». Une hypothèse de départ est émise : lorsque
les capacités de bases des ménages sont satisfaites dans le cadre de la protection sociale, alors ces
derniers peuvent se défendre des adversités. Pour vérifier cette hypothèse, il faudra répondre aux
questions suivantes durant le mémoire : quels sont les aspects du renforcement de la capacité
effectués par les centres de protection sociale ? Quels sont les services de bases auxquels les
bénéficiaires ont accès ? Comment se manifestent les changements de comportements des
bénéficiaires à l’issue des formations dispensés dans les centres ? Ainsi, nous allons voir en
premier lieu les apports du renforcement de capacité effectué par l’unité JPS de CRS sur la
réduction de la vulnérabilité, puis une analyse des impacts du programme « Vivres contre
Formation » sur la population cible est effectuée.

1
PARTIE I APPORTS DU RENFORCEMENT DE CAPACITE EFFECTUE PAR L’UNITE
JPS DE CRS SUR LA REDUCTION DE LA VULNERABILITE
Cette première partie à pour objet de présenter d’une part l’unité Justice Peacebuilding and
Solidarity, puis d’autre part de présenter les outils de lutte de la protection sociale contre la
vulnérabilité des ménages urbains. Etant donné que la protection sociale est loin d’être seulement
une distribution de vivres, il convient de présenter dans cette partie les activités réalisées par CRS
pour aider les ménages cibles.
CHAPITRE I. L’UNITE JPS ET SES ACTIVITES DE PROTECTION SOCIALE

La protection sociale fait partie de la priorité d’action n°4 du Cadre d‘Action de Hyōgo et à pour
objectif de protéger la population à risque sociale et de réduire la vulnérabilité socio économique.
Pour l’unité Justice Peace and Solidarity la protection sociale est un ensemble de dispositifs
publics ou privés permettant aux ménages et aux communautés de mieux gérer les risques et les
chocs qu’ils subissent et de réduire ainsi leur vulnérabilité. Protection sociale qui s’inscrit dans
les priorités du Gouvernement malagasy à travers le Programme National du Ministère de la
Population.

Mise en œuvre par CRS/MG, la protection sociale à pour but de contribuer à l’amélioration des
conditions de vie de la population pauvre et vulnérable spécifiquement vivant dans les zones
urbaines et périurbaines victimes d’insécurité alimentaire. Elle fixe ainsi comme objectif de
protéger la population à risques sociaux et réduire leur vulnérabilité socio-économique.
Ainsi, ce premier chapitre présente l’institution d’accueil du stage Catholic Relief Services, en
particulier l’unité Justice Peace and Solidarity qui est en charge de la mise en œuvre du projet de
protection sociale dans le milieu urbain.
Section 1. Généralités sur la protection sociale
1.1 Protection sociale et concepts clés

Le système de protection sociale à Madagascar a était mis en œuvre par l’ancien Ministère de la
Santé, du Planning Familial et de la Protection Sociale, connu maintenant sous le nom de
Ministère de la Population. Ainsi, d’après la Politique Nationale de Population pour le
Développement Economique et Sociale, sur le plan de la protection sociale des actions efficaces
et durables s’avèrent nécessaires. Ces actions portent sur l’appui aux très pauvres et vulnérables,
la promotion du genre ainsi qu’à l’amélioration des conditions de vie de la famille.

2
Les aspects transversaux des concepts et théories en matière de protection sociale peuvent être
résumé comme suit : la vulnérabilité aux aléas est aggravée par de nombreux facteurs, tels que la
pauvreté, la croissance démographique rapide, la mauvaise gouvernance, les inégalités entre les
hommes et les femmes, l’insécurité alimentaire, l’absence de dispositifs de protection sociale et
financière. Ainsi, il s’avère intéressant d’expliciter chacun de ces concepts clés. Pour le comité
d’aide au développement de l’organisation de coopération et de développement économique, le
renforcement de capacité est le processus par lequel les personnes, les organisations et la société
dans son ensemble mettent en pratique, renforcent et adaptent les capacités au fil du temps. La
vulnérabilité peut être définie par les caractéristiques et les circonstances d‘une communauté ou
d’un système qui le rendent susceptible de subir les effets d’un danger. Les aspectes de la
vulnérabilité, découlant de divers facteurs physiques, sociaux, économiques et
environnementaux.
Par ailleurs, la résilience c'est l'aptitude des individus et des systèmes (les familles, les groupes et
les collectivités) à vaincre l'adversité ou une situation de risque. Cette aptitude évolue avec le
temps ; elle est renforcée par les facteurs de protection chez l'individu ou dans le système et le
milieu ; elle contribue au maintien d'une bonne santé ou à l'amélioration de celle-ci.
La résilience a ses origines dans la théorie du développement psychologique et humain. Ce mot
décrit en général la capacité de l'individu de faire face à une difficulté ou à un stress importants,
de façon non seulement efficace, mais susceptible d'engendrer une meilleure capacité de réagir
plus tard à une difficulté. Diverses études ont examiné la résilience au sein de groupes exposés à
la guerre, à la pauvreté et à la maladie chronique. Ces études et d'autres recherches ont permis de
cerner les caractéristiques des personnes qu'on dit « résilientes ». Selon certains, la résilience se
compose d'un équilibre entre, d’une part, le stress et les difficultés et, d'autre part, la capacité de
faire face à la situation et la disponibilité d'un soutien. Lorsque les sources de stress excèdent les
facteurs de protection de l’individu, même les personnes qui ont fait preuve de résilience
antérieurement peuvent être dépassées
Le capital social est l’ensemble des ressources actuelles ou potentielles qui sont liées à la
possession d’un réseau durable de relations plus ou moins institutionnalisées d’interconnaissance
et d’interconnaissance ; en d’autres termes à l’appartenance à un groupe, comme ensemble
d’agents qui ne sont pas seulement dotés de propriétés communes mais sont aussi unis par des
liaisons permanentes et utiles.

3
L'existence d'un réseau de liaisons n'est pas un donné naturel, ni même un «donné social»,
constitué une fois pour toutes et pour toujours par un acte social d'institution (représenté, dans le
cas du groupe familial, par la définition généalogique des relations de parenté qui est
caractéristique d'une formation sociale), mais le produit du travail d'instauration et d'entretien qui
est nécessaire pour produire et reproduire des liaisons durables et utiles, propres à procurer des
profits matériels ou symboliques. Autrement dit, le réseau de liaisons est le produit de stratégies
d'investissement social consciemment ou inconsciemment orientées vers l'institution ou la
reproduction de relations sociales directement utilisables, à court ou à long terme, c'est-à-dire
vers la transformation de relations contingentes, comme les relations de voisinage, de travail ou
même de parenté, en relations à la fois nécessaires et électives, impliquant des obligations
durables subjectivement ressenties (sentiments de reconnaissance, de respect, d'amitié, etc.) ; cela
grâce à l'alchimie de l'échange (de paroles, de dons, de femmes, etc.) comme communication
supposant et produisant la connaissance et la reconnaissance mutuelles.

1.2 La protection sociale dans le programme SALOHI

La Protection Sociale est l’une des composantes de programme SALOHI mis en œuvre par
l’unité JPS de CRS/Mg avec les partenaires. Elle est particulière par ses zones d’interventions
qui ciblent les milieux urbains et périurbains et par les services offerts au niveau des centres de
Protection Sociale dans ces zones. En effet, l’aide à fournir aux familles dure 10 mois pour
chaque année. Chaque famille reçoit un paquet complet d’activités telles que : identifier leurs
besoins par rapport à leurs plans de vie et leurs besoins fondamentaux , créer les liaisons des
familles bénéficiaires avec les prestataires de services, fournir des prises en charge psychosociale
aux bénéficiaires, distribuer des vivres, appuyer l’initiative des bénéficiaires en activités
génératrices de revenus, former les bénéficiaires sur la pratique du Village Saving and Loans, la
création de groupement et plaidoyer , la mise en réseau des groupements. Ainsi, après ces 10
mois d’insertion dans les centres de protection sociale, chaque famille bénéficiaire aura un plan
de vie permettant de réduire leur vulnérabilité.

Le programme SALOHI (amélioration de la qualité de vie des ménages par le renforcement de


l’accès aux opportunités) a pour but l’amélioration des capacités humaines en matière de santé et
nutrition, le renforcement des capacités à gagner sa vie à partir de la productivité agricole, la

4
pratique de l’agri business et la mobilisation de capital, la réduction de la vulnérabilité des
moyens d’existence exposés aux risques et catastrophes, et le renforcement de la capacité des
participants à influencer les décisions affectant leur sécurité alimentaire. Le programme SALOHI
est mise en œuvre par un consortium d’ONG internationales hautement expérimentées à
Madagascar, dont Adventist Development and Relief Agency (ADRA), Cooperative for
Assistance and Relief Everywhere, Inc. (CARE), Catholic Relief Services : la Conférence des
Evêques Catholiques des Etats-Unis, et la Division Développement International de Land
O’Lakes.
Les objectifs stratégiques du programme comprennent :
* SO1: La protection et amélioration des capacités humaines des hommes et des femmes
venant de 96.000 ménages.
* SO2: La protection et amélioration des capacités de vie de 82.000 ménages souffrant
d’insécurité alimentaire.
* SO3: La protection et amélioration de la résilience de 544 communautés.

1.2.1 L’unité Justice Peacebuilding and Solidarity


Les objectifs de l’unité peuvent se résumer avec les cinq points suivants :
• Promouvoir la protection des droits des personnes vulnérables ;
• Augmenter la participation des citoyens dans les affaires civiques ;
• Faciliter l’accès aux services de base qui maintiennent la dignité humaine des populations
vulnérables ;
• Renforcer les activités/initiatives dans le cadre de la Solidarité Globale ;
• Renforcer la qualité de gestion de programme de l’unité JPS et l'intégration des thèmes
JPS dans d'autres programmes de CRS/MG.
1.2.1.1 Organigramme de l’unité Justice, Peacebuilding and Solidarity
L’organigramme pour la réalisation du projet de Protection Sociale se présente comme suit :

5
Figure n° 1 : Organigramme de l’unité JPS
: Team Leader de l’Unité Justice, Peacebuilding and Solidarity

: Global Solidarity and Social Protection Specialist

:Social :Social protection Project Officer


: Assistantes Sociales

15 Centres
de
Protection
Sociale

Source : CRS 2011 manuel de procédure

1.2.1.2 Organisation interne de l’unité JPS

Le team Leader est le premier responsable de l’Unité JPS au sein de laquelle se situe le projet
Protection Sociale. Cette dernière est sous la responsabilité du GS-SP Specialist qui supervise le
Social Protection Project Officer ainsi que les 3 Assistantes Sociales basées à Antananarivo,
Fianarantsoa et Toamasina. Les rôles et responsabilités de chacun sont bien définis dans leurs
jobs descriptions respectifs.
Pour un meilleur suivi, les zones d’intervention ont été réparties entre le spécialiste et le project
officer. Ainsi, ce dernier supervise la zone de Fianarantsoa tandis que le Spécialiste est
responsable de Toamasina et d’Antananarivo. Néanmoins, c’est toujours le Spécialiste qui est le
premier garant de tous les aspects de la Protection Sociale
Concernant les 3 Assistantes Sociales, elles sont responsables de la bonne marche des activités
sur terrain, en encadrant et appuyant les centres et en fournissant des conseils aux bénéficiaires,
allant jusqu'au counseling.
En résumé, les 3 As et le Project Officer font leur rapport au Spécialiste qui, à son tour, rend
compte au Team Leader
1.2.2 Partenaires de mise en œuvre du programme
CRS travaille avec les autorités de bases au niveau du Fokontany pour identifier les gens les plus
nécessiteux et obtenir leur liste.
D’autre part, les églises locales qui ont aussi leurs propres listes de gens nécessiteux, partagent et
confrontent les informations, à l‘issue duquel une liste compilée des bénéficiaires potentiels est
établie.
6
Ces partenaires ont été choisis expressément du fait qu’ils répondent aux critères exigés quant à
l’exécution des activités. En effet, les activités sont élargies à l’aspect développement afin que la
population à servir puisse être autonome, autosuffisante et puisse avoir accès aux services de
base selon ses besoins.

1.2.3 Centres de Protection Sociale


CRS/Mg intervient dans trois zones qui sont les zones urbaines et périurbaines d’Antananarivo,
de Fianarantsoa et de Toamasina et travaille en étroite collaboration avec des centres de
Protection Sociales dans ces zones. En tout, 15 centres dont 5 centres par zone d’intervention
assurent la mise en œuvre des activités.
Le fait d’augmenter la capacité des centres de protection sociale leur permet de fournir une
assistance soutenue aux ménages cibles. Les compétences les plus importantes que les centres de
protection sociale ainsi que les ménages se doivent de développer sont leur capacité à générer des
revenus.
Le partenariat de ces centres avec CRS est régi par une convention. La convention donne une
description détaillée des responsables de chaque entité. Pour les cas des centres de Fianarantsoa
et Toamasina, FITEA et CARITAS sont les responsables du suivi des activités, en tant qu’organe
du programme.
Ces centres sont issus pour la plupart d’une collaboration antérieure avec CRS, dans le cadre de
Safetynet. Néanmoins, pour la bonne mise en œuvre du projet de protection sociale, CRS utilise
des critères de sélections de ces partenaires, dont voici une liste non exhaustive : magasin de
stockage, un local pouvant servir de lieu de formation et lieu de distribution de vivres ,capacités à
développer des activités génératrices de revenus ou existence d’expérience similaire.

7
Tableau n° 1: Les centres de protection sociale

NOM DES CENTRES COMMUNES FOKONTANY

SR URSULINES MORARANO Commune urbaine de Toamasina Morarano


SOA ANTRA Commune urbaine de Toamasina Ambalakisoa
HA SACRE CŒUR NITRA LASALLIENNES Commune urbaine de Toamasina Anjoma
CENTRE ANKIRIHIRY Commune urbaine de Toamasina Morarano
Commune urbaine de Toamasina Tanambao V
Ankirihiry Nord

CENTRE DE TRAVAIL SOCIAL Commune urbaine d’Antananarivo Soavimbahoaka


ASA ANDRAINARIVO Commune urbaine d’Antananarivo Ampasanimalo
SR M C ISOTRY Commune urbaine d’Antananarivo Ambony
FIAINAM-BAOVAO Commune urbaine d’Antananarivo Ambodin’isotry
SŒURS ORIONISTES Commune rurale Itaosy FAAMI Antsalavona
Ambodifasika

ANTSA Commune urbaine de Fianarantsoa Ambatomena


CIM Commune urbaine de Fianarantsoa Antsororakavo
FANILO Commune urbaine de Fianarantsoa Antamponjina
RATSIMBA PIERRE Commune urbaine de Fianarantsoa Ankazobe
SR BERNADETTE Commune urbaine Ambohimanatrika
d’Ambohimahasoa
Source: CRS 2011 manuel de procédure
Section 2. Les activités de la protection sociale dans le cadre du renforcement de capacité des
ménages et des responsables de centres

Le renforcement de capacité fait partie des dix principes de gouvernance clé conduisant à la
durabilité du programme SALOHI. Il peut être défini comme suit d’après le manuel de procédure
de la protection sociale : « accroître l'aptitude et la capacité des communautés, des familles et des
individus à devenir moins vulnérables et à vivre une vie plus pleine et plus productive ».

En fait la population pauvre concerne la couche de population vivant avec moins de US$2/jour1
et ne pouvant pas satisfaire les besoins minima vitaux (alimentation, logement, habillement…),
tandis que la population vulnérable est la couche de population susceptible de devenir très
pauvre suite à un choc socio-économique, intempéries, inflation.

1
Critère du ministère de la population.

8
2.1 La distribution de vivres aux bénéficiaires
La disponibilité des vivres au niveau des ménages devrait permettre de diminuer leur dépense en
alimentation. Dans cette optique, les centres de protection sociale ont sensibilisé les bénéficiaires
dès leur entrée aux centres, à faire de l’épargne dans le but de promouvoir leur autosuffisance à la
sortie du programme, c'est-à-dire après 10 mois. Les cibles sont les familles pauvres des zones
urbaines mais il y a également les responsables des centres de protection sociale qui bénéficient
de formations, afin qu’ils puissent être compétitifs dans l’amélioration des services offerts.
La prise en compte de la satisfaction des besoins fondamentaux des bénéficiaires constitue la clef
de la réussite de la protection sociale. Ainsi, il s’avère que cette étape de distribution de vivres est
primordiale ne serait ce que pour motiver la participation des bénéficiaires aux formations.
Cependant, il est important que l’ordre et la discipline règnent durant cette séance, puisqu’elle
peut être source de conflit entre les bénéficiaires.
Le stage a permis d’assister à ces distributions de vivres. Il a été remarqué que l’absentéisme des
bénéficiaires est au plus faible durant ces séances.

2.1.1 Récipiendaire et bénéficiaire

Il est important de faire la distinction entre ce qu’est un récipiendaire et un bénéficiaire. Le


premier est la personne qui représente une famille pour recevoir les vivres lors de la distribution.
Le second est l’ensemble de tous les membres qui vont bénéficier des activités que la PS octroie.
Ainsi c’est la famille qui est le bénéficiaire et c’est le chef de ménage ou son représentant qui est
le récipiendaire.
2.1.2 Ration familiale

Etant donné que ce sont des familles qui bénéficient du projet de Protection Sociale, la quantité
de vivres pour chaque ménage est calculée selon le nombre de personnes dans un ménage.
2.1.3 Type de vivres
Les vivres distribués sont des CSB (Corn Soya Blend) ou mélange de maïs et de soja et de l’huile
végétale. Il est à noter ici, qu’à compter de l’année prochaine, il se pourrait que les vivres
distribués aux bénéficiaires soient du riz. En effet, cette décision a été prise du fait des remarques
émanant de la plupart des bénéficiaires.

9
Lors de la distribution proprement dite, les centres utilisent des outils de mesure, tels que les
balances, les petits récipients pour que les quantités pour chaque famille bénéficiaire soient
justes et pour éviter les pertes.
A chaque distribution, les centres vérifient la carte de chaque famille bénéficiaire. En effet,
chaque bénéficiaire détient une carte dans laquelle est inscrit qui est le bénéficiaire ou le
récipiendaire, afin d’éviter toute fraude.
Le rôle des Assistantes Sociale est ici de vérifier surtout que les rations distribuées sont
conformes aux rations fixées et que les récipiendaires sont vraiment ceux inscrits dans les
registres et fiches de renseignements.

2.2 Les aspects du renforcement de capacité


Le stage a permis d’assister à ses séances de renforcement de capacité des responsables de
centres et des bénéficiaires. En particulier, durant le séjour à Fianarantsoa du 08 au 21 Mai puis
celui à Toamasina du 06 au 18 Juin 2011, durant lesquels un renforcement de capacités des
responsables de centres a été effectué par CRS dans le cadre d’une formation en
« Communication sur l’hygiène et VIH SIDA ».

2.2.1 Formation des responsables des centres


Différents types de formation ont été dispensés aux responsables de centres depuis le début du
programme de protection sociale l’année dernière. En effet, dans l’optique de répondre aux
besoins fondamentaux des bénéficiaires après leur identification, CRS privilégie la formation en
cascade. Ainsi, ce sont les responsables eux mêmes qui forment les bénéficiaires lorsque cela est
nécessaire. Cependant, il arrive aussi que les bénéficiaires soient formés par CRS directement,
comme cela a été le cas pour la formation en technique de production améliorée.

Voici les renforcements de capacités primordiales auxquels tous les responsables des trois zones
d’interventions ont pu bénéficiés dés le début du programme :

10
Tableau n° 2: Formation des CPS et résultat attendu
Formation Résultat attendu
 Formation en création de groupement et Nombre de groupements constitués avec la
constitution de groupements liste des membres ainsi que le statut de
l’association.

 Formation en épargne et crédit de type Nombre de groupements en VSL avec la liste


simple ou Village Saving and Loans des participants et une fiche de présence à jour.
(VSL)

Nombre de services de bases contactés (santé,


 Formation en plaidoyer éducation, logement, sécurité…) ainsi que la
liste des bénéficiaires qui y accèdent.

Source : CRS 2011 rencontre trimestrielle

La Création de groupes d’épargnes et de prêts est une approche du secteur privé qui définit le
Village Saving and Loans. L’activité Village Saving and Loans de la protection sociale de CRS
est basée sur les meilleures pratiques tirées des méthodologies orientées vers l’épargne dans plus
de 18 pays en Afrique. VSL permet aux ménages, groupes et communautés de mieux mobiliser et
gérer leurs économies et autres ressources pour être utilisées dans des investissements productifs
et pour les cas d’urgence des ménages individuels.

2.2.2 Formation des bénéficiaires


En dehors de l’éducation spirituelle et l’éducation civique que les centres de protection sociale
fournissent aux bénéficiaires, ces derniers bénéficient également de renforcement de capacités
techniques émanant de l’identification de leurs besoins. Ainsi, les bénéficiaires sont formés sur
diverses techniques comme : artisanat, commerce, agriculture afin qu’ils puissent développer leur
activités génératrices de revenus et accéder a leur autopromotion.

11
Voici les formations techniques dispensées depuis le début du programme :
 technique artisanale : vannerie, broderie, coupe et couture-smocks, confection de balai en
paille, confection de tapis ;
 technique commerciale simplifiée : technique de production améliorée, gestion simplifiée
et économie familiale ;
 technique agricole et élevage : élevage porcin et avicole.

Ceux sont des formations techniques relatives aux activités pouvant générer ultérieurement des
revenus ou pouvant améliorer l’alimentation et qui répondent aux aspirations des bénéficiaires.
A part ces filières, il y a également l’alphabétisation des bénéficiaires. La disponibilité des
enseignants dans les centres n’a pas permis d’aller jusqu’au bout de l’alphabétisation.

En ce qui concerne l’utilisation et l’accès aux services de base par les bénéficiaires, ces derniers
se sont améliorés grâce aux contacts et négociations effectuées au niveau de ces services, et aux
sensibilisations et partage d’information concernant ces services auprès des bénéficiaires.
Les services de réinsertion socio-économique sont : accès aux soins, intégration scolaire,
intégration dans des centres de formation professionnelle, services publics : obtention d’acte
d’état civil (acte de naissance, carte d’identité nationale), mariage civil, accès au logement, accès
à l’emploi ou insertion professionnelle.

En résumé, ce chapitre nous a permis de voire ce qu’est la protection sociale des ménages
urbains laquelle constitue une mission particulière de l’unité JPS dans la réduction de la
vulnérabilité. Les interventions de l’unité JPS sont les plus sollicitées dans le milieu urbain étant
donné la situation de précarité des ménages. Il a également été vu que le renforcement de
capacité des responsables de centres et des bénéficiaires sont les aspects de la protection
sociale les plus considérées pour l’unité JPS dans ses activités suivant l’approche « Vivres contre
Formation », une approche qui est au centre de notre étude dans le second chapitre.

12
CHAPITRE II. APPROCHE DE CRS EN MATIERE DE PROTECTION SOCIALE

Le chômage est un phénomène essentiellement urbain car il touche 7,6% 2dans les villes et
seulement 3% en campagne. Par ailleurs, il s’avère que la plupart des ménages ont des
difficultés financières. En effet, près de 82% 3des ménages ont un revenu inférieur ou, au mieux,
égal à leur besoins fondamentaux. De ce fait, les stratégies de lutte contre la vulnérabilité des
ménages doivent être primordialement orientées vers la promotion des moyens d’existence
favorables par le biais de formations ou autres activités génératrices de revenus ainsi que vers
l’amélioration de l’accès des pauvres aux services de bases. Ce chapitre traite alors
particulièrement des travaux de renforcements de capacités qui semblent correspondre à une
stratégie répondant aux dimensions de la vulnérabilité des ménages urbains qui sont :
l’instabilité et l’insuffisance des revenus. Mais avant d’entrer dans les détails, il est nécessaire
de présenter notre étude sur le concept général de l’approche « vivre contre formation ».

Section 1. Généralités sur l’approche « Vivre Contre Formation »


L’objectif de promouvoir l’autonomie des pauvres des pays en développement a été à l’origine
de l’approche « Vivres contre Formation » étant donné la nécessité de mettre en place des
services de bases comme les soins de santé et l’éducation. L’approche « Vivres contre
Formation » a alors été vue comme un moyen permettant de contribuer fortement à
l’amélioration des moyens de subsistance des populations pauvres en leur procurant un
renforcement de capacité et de la nourriture, dans le but de promouvoir leur autosuffisance. Cette
section permettra alors de voir comment est définie l’approche vivre contre formation ainsi que la
particularité de cette approche pour la protection sociale.
1.1 Définition de l’approche « Vivres Contre Formation »
Cette approche est basée sur l’appui au renforcement de capacité et sur un système
d’approvisionnement des familles en denrées, dont le but est d’assurer que ces familles ne
souffrent d’aucun manque de nourriture à la maison.
L’approche « vivres contre formation » à pour objet de promouvoir des moyens d’existence
favorables par le biais de formations ou autres activités. Elle repose sur une problématique de

2
INSTAT 2010 EPM
3
INSTAT 2010 EPM

13
redistribution c’est-à-dire de procurer des formations techniques et des revenus aux plus pauvres.
Cette approche joue donc un rôle important au niveau de la promotion de l’emploi et la réduction
de la pauvreté, notamment la pauvreté urbaine.
En bref, l’approche vivres contre formation est utilisée dans les projets qui ont pour objectifs
principaux de former et de créer des emplois à travers le renforcement de capacité.

1.2 Les institutions et organisations non gouvernementales pratiquant les VCF à Madagascar

A Madagascar, rares sont les organismes qui font de l’approche vivres contre formation un outil
stratégique de réduction de la pauvreté. En effet, les institutions privilégient l’approche Vivres
contre Travail du fait qu’il consiste à rémunérer les activités de réhabilitation des
infrastructures.
Ainsi, il se trouve qu’en dehors de CRS seules le Programme Alimentaire Mondial et le
Cooperative for Assistance and Relief Everywhere dans une moindre mesure pratique cette
approche.

Section 2. « Vivres Contre Formation » de l’unité JPS

Pour l’unité, l’assurance est définie en terme de protection sociale comme étant le principe
d’assurer à une personne ou à une famille vulnérable, l’accès à son autopromotion en lui
fournissant divers services, une fois ses besoins identifiés, tels que formations, appui matériel,
accompagnement psychosocial, écoute et conseil, éducations. Elle contribue à l’atteinte à moyen
ou à long terme, d’un objectif montrant des besoins réels.

La particularité de cette approche pour les ménages en milieu urbains réside dans le fait que les
participants aux programmes de protection sociale reçoivent des rations de vivres pour les inciter
non seulement à être réguliers aux formations, mais aussi pour compenser les heures de travail
qu’ils ont perdues. En effet, les ménages qui bénéficient du programme de protection sociale sont
les ménages pauvres qui vivent en milieu urbain. Or, les caractéristiques de vulnérabilité de ces
ménages sont la précarité de l’emploi, et le manque d’accès aux services de bases.

14
Cette vulnérabilité peut être définie comme un degré élevé d’exposition d’une personne au
risque de perdre ou de ne pas atteindre une situation de bien être en combinaison avec une
capacité réduite de se protéger et de se défendre des adversités.

2.1 Qu’est-ce que le « VCF » ou Vivres contre Formation pour la Protection Sociale ?

Dans le texte de projet, il est mentionné que CRS apportera son appui au renforcement de
capacité si besoin est, et afin d’assurer que les familles qui bénéficient du programme ne
souffrent d’aucun manque de nourriture à la maison, elles recevront des denrées à travers le
système “Vivres contre Formation »,durant les 10 mois de présence effective dans les centres de
protection sociale.

Cette phrase engendre parfois des confusions quant au sens de « Vivres contre Formation ». Elle
sous-entend que les bénéficiaires ne reçoivent de vivres que s’ils sont présents aux formations.
En fait, pour la protection sociale, l’idée principale est de les inciter par des sensibilisations à
venir au centre pour qu’ils puissent satisfaire leurs besoins, dans l’objectif d’avoir une condition
de vie améliorée mais pas pour obtenir seulement des vivres. En réalité, le système n’est pas de
sanctionner les familles en les privant de vivres si elles ne sont pas présentes à une formation.
En effet, il se pourrait que le centre ait dispensé une formation à un bénéficiaire, dont la durée est
de 3 mois. Après cette formation, il est constaté que le besoin de ce bénéficiaire n’est pas encore
satisfait en se basant sur son objectif. Par exemple, il a encore besoin d’aide médicale or le centre
ne peut la lui fournir. Après tractation faite par le centre avec l’aide des AS, un autre centre ou
une institution quelconque a accepté de venir en aide à ce bénéficiaire. Il doit, par conséquent, se
déplacer vers ce centre et sera absente au centre d’accueil durant les moments de formation des
autres bénéficiaires. On ne doit pas pour autant le priver de vivres. Par contre il va toujours
recevoir des vivres qui vont combler le vide car durant le temps qu’il est venu au centre ou à
l’autre centre, il n’a pas pu travailler. Comme résultat, il ne peut pas acheter des nourritures. Ce
sont les vivres que CRS octroie qui vont lui permettre «de ne pas souffrir d’aucun manque de
nourriture à la maison ».

15
2.2 L’approche « vivres contre formation » dans le cadre de la réduction de vulnérabilité des
ménages urbains
Voici les quatre axes stratégiques de l’unité JPS pour le programme de protection sociale :
 Elaboration de critères de sélection simple et fiable des familles.
 Utilisation de technique simple répondant aux aspirations des familles concernant les
filières à former relatifs à l’AGR et à l’épargne et crédit de type VSL.
 Renforcement des capacités des responsables de centres dans tous les domaines afin qu’ils
puissent mettre en œuvre efficacement le projet de protection sociale.
 Responsabilisation des bénéficiaires dans la recherche de solution par eux-mêmes afin
qu’ils puissent devenir autonomes en prenant des initiatives sans l’aide extérieure.
Figure n°2 : Schéma illustrant les résultats attendus du VCF
Activités génératrices de revenus
autopromotion

-Distribution de vivres - activités d’épargnes et de crédits (VSL) INPUT


-Identification besoins et -constitution de groupements
-objectifs de chaque bénéficiaire -dotation en matériel des CPS et des bénéficiaires
-Soutien psychologique -Formation technique (élevage, petit commerce, agricole)
-Logement, accès aux services de bases

Source : CRS 2011 encadreur pédagogique

2.2.1 Critères de sélection des bénéficiaires et aspect genre


Pour la protection sociale, les cibles sont de prime abord les femmes. Les actions sont axées sur
leur autopromotion et c’est à elles de se prendre en charge.

16
Néanmoins, l’application concrète du genre commence par l’analyse des relations d’inégalités
entre les femmes, entre les femmes et les hommes afin d’éliminer les disparités par la suite, lors
de la réalisation des activités communes par exemple.
Pour se faire les questions suivantes ont été considérées par le programme :

- Qui fait quoi ?


- Comment réaliser l’activité ? quel outil/matériel utilisé
- Qui est en possession du matériel ?
- Qui fait le contrôle des travaux ?
- Qui est le premier responsable ?
- Qui a le pouvoir ?
- Qui bénéficie des résultats des activités réalisées ?

La réponse à ces questions permet d’éviter les divergences pouvant engendrer des relations
aboutissant à des conflits surtout dans un groupement.

Ainsi, une bonne répartition des tâches bien claire dans un programme de travail bien détaillé
mais simple est un atout pour la mise en place de l’aspect genre, dans le cadre de réalisation
d’activités d’autopromotion.
Etant donné que la population cible concerne spécifiquement la famille, les critères suivants ont
été élaborés :
1- Famille
a. dont le chef de ménage est une femme seule, soit quittée par son mari, soit divorcée, soit veuve,
soit fille mère,
i. ayant en charge plusieurs enfants dont la plupart est non scolarisée
ii. travaillant dans des petits métiers tels que lavandière, repassage de linge, petit commerce
informel au bord de la route, chercheuse d’eau pour d’autres foyers, domestique externe,
manutentionnaire de briques ou de sable. Ces emplois, entre autres, non permanents n’arrivent
pas à subvenir aux besoins de la famille.
b. Qui vit, en général, dans des maisons en taudis (le type dépend de chaque zone) n’ayant qu’une
seule chambre où tous les membres s’entassent et accompagnés parfois d’animaux domestiques
et pour certains utilisée aussi comme cuisine

17
2- Famille
a. Dont le chef de ménage (le mari) est atteint d’handicap et c’est la femme qui prend en charge le
fonctionnement du ménage
i. ayant en charge plusieurs enfants dont la plupart est non scolarisée
ii. travaillant dans des petits métiers tels que lavandière, repassage de linge, petit commerce
informel au bord de la route, chercher de l’eau pour d’autres foyers, domestique externe, porter
des briques ou de sable. Ces emplois, entre autres, non permanents n’arrivent pas à subvenir aux
besoins de la famille.
iii. Qui vit, en général, dans des maisons en taudis (le type dépend de chaque zone) n’ayant qu’une
seule chambre où tous les membres s’entassent et accompagnés parfois d’animaux domestiques
et pour certains utilisée aussi comme cuisine
iv. Famille dont le nombre de personnes vivant dans le ménage (maisonnée) est au moins de 5
personnes

Aider une famille dont le couple est encore ensemble mais l’homme est sans emploi, pose des
problèmes. Selon les expériences vécues par différents centres, l’aide reçue par la famille surtout
si ce sont des vivres, n’incite plus l’homme à travailler. En conséquence, il n’est pas recommandé
d’intégrer une famille de ce type parmi les bénéficiaires de la Protection Sociale.

2.2.2 Identification et financement des besoins des bénéficiaires et des centres


Cette approche d’identification des besoins permet l’augmentation de la motivation des familles à
participer activement dans le projet de protection sociale, sans pour autant perturber leurs
activités quotidiennes. En effet, comme il est vu précédemment, les familles sont issus des
couches les plus vulnérables de la population car ayant des emplois non permanents qui ne leur
permettent pas de subvenir aux besoins fondamentaux de la famille.
Ainsi, voici la méthodologie mise en place par l’unité JPS pour l’identification et la satisfaction
de ces besoins :

18
Tableau n°3 : Méthodologie d’approche d’identification des besoins des familles cibles
ETAPES A SUIVRE RESULTATS ATTENDUS

Réunion avec tous les bénéficiaires pour leur expliquer Les familles comprennent le projet PS et leur
le projet, les activités à faire, ce qu’on attend d’eux, responsabilité

Réunion individuelle avec chaque bénéficiaire pour Chaque bénéficiaire définit son objectif
demander de définir un objectif

Identification par chaque bénéficiaire de ses besoins afin Liste des besoins des bénéficiaires disponible (matériel,
d’atteindre son objectif expérience…)

Identification des besoins existants au niveau des Liste des besoins existants au sein des bénéficiaires
bénéficiaires disponible

Identification les besoins non existants mais nécessaires Liste des besoins dont les bénéficiaires n’ont pas en leur
à l’atteinte de l’objectif possession

Compilation de tous les besoins non existants selon leur Plan d’action en place pour répondre aux besoins
catégorie. Ensuite élaboration d’un plan d’action pour
les satisfaire (Formation, éducation, santé…)

Identification des organisations pouvant aider à Liste des organisations sur place élaborée incluant leurs
satisfaire ces besoins au cas où le centre ne peut pas y conditions
contribuer (formation, éducation pour les enfants…)

Source : CRS 2011 manuel de procédure

Ainsi, les assistantes sociales répertorient les besoins ainsi identifiés dans les fiches individuelles
d’objectifs et de besoins.
Afin que les centres puissent répondre à certains besoins des familles, tel que formation en coupe
et couture ou autre, ils ont besoin de matériels (machine à coudre par exemple), s’ils n’en ont pas
encore, CRS essaie de leur en fournir.
Par ailleurs, les objectifs et corollairement les besoins de chaque famille sont aussi identifiés.
Etant donné que la protection sociale a pour optique d’aider ces familles, CRS essaie de satisfaire
aussi ces besoins identifiés.

19
2.2.3 Renforcement de capacité des responsables de centres
Les responsables de centres doivent être capables d’orienter, animer, conseiller les bénéficiaires.
A cet effet, ces derniers bénéficient d’un renforcement de capacité dans des domaines diverses
tels que :
 Hygiéne et VIH SIDA
 Techniques d’élevage porcin et avicole
 Technique de production améliorée
 Constitution de groupe d’épargne et crédit simple
 Création de groupement et constitution de groupement
Par ailleurs, les centres de protection sociale ont également pu éduquer les bénéficiaires à
travers : l’éducation civique, spirituelle et éducation à la vie. Il en est de méme pour
l’alphabétisation, car certaines bénéficiaires, notamment celles des centres de Toamasina sont
illettrées.
La meilleure illustration des mises en pratiques et des transferts de compétences aux bénéficiaires
sont l’accès de ces derniers aux services de bases, grâce notamment aux formations données par
CRS en plaidoyer.

2.2.4 Responsabilisation des bénéficiaires


Le but principal de la protection sociale étant de contribuer à l’amélioration des conditions de
vies de la population pauvre et vulnérable, il s’agit ici de responsabiliser les bénéficiaires afin
qu’ils puissent devenir autonome à travers la réalisation de leurs objectifs entre autres.
La sensibilisation sur la prise de responsabilité par les femmes bénéficiaires du projet de
protection sociale traduit le fait que ce dernier respecte scrupuleusement non seulement l’aspect
genre mais également la bonne gouvernance.

Cette prise de responsabilité est justifiée par la présence des bénéficiaires au centre acquérant les
connaissances nécessaires, par leur intégration dans des petits groupes soit VSL ou encore
groupe non encore tout à fait formalisé. Concernant spécifiquement le VSL, le système applique
la transparence qui est un aspect de la bonne gouvernance. En effet, le VSL a été élaboré pour
fournir un lieu sûr aux individus pour placer leurs économies et obtenir des prêts dans les
communautés qui n’ont pas accès aux services financiers formels.

20
Les activités VSL aident les membres à augmenter leurs avoirs, initialement par le biais d’une
meilleure gestion des maigres ressources déjà en leur possession. Ceci consiste à libérer un
montant limité de ressources pour les économies qui vont augmenter avec le temps. Ce processus
va les aider à se remettre plus rapidement des chocs inattendus, y compris des cyclones,
sécheresses, inondations, invasions d’insectes et des incendies, que ces chocs arrivent à un/des
individu(s) ou à une communauté entière.

Les cas les plus palpables sur la prise de responsabilité et sur l’implication effective des femmes
sont justifiés par les histoires de succès4 depuis le début du programme de protection sociale.

2.3 Les réalisations de l’unité Justice Peacebuilding and Solidarity en matière de « Vivres
Contre Formation »

Les activités se déroulent comme suit :


 Elles débutent par l’identification des bénéficiaires tout d’abord, suivant les critères bien
clairs et l’approche adéquate.
 Ensuite vient la détermination des objectifs /besoins des bénéficiaires.
 Une fois ces objectifs et besoins identifiés, les centres vont y répondre selon leur capacité,
tel qu’en formation en vannerie, coupe et couture, VSL, création de groupements … ou en
éducation des enfants, ou en dotation de petit matériel ou en aide médicale (tout ceci
dépend entièrement des besoins et de la possibilité des centres).
 Si les centres n’ont pas les moyens, la stratégie est de contacter d’autres services pouvant
aider les bénéficiaires. Des négociations sont faites pour y arriver.
 Puis, une fois les bénéficiaires sont constitués en petit groupement, on procède à la mise
en place des réseaux.
 Les vivres sont distribués périodiquement selon le planning de chaque centre.

Le projet de protection sociale a ciblé 540 familles les plus vulnérables des milieux urbains dans
trois zones d’intervention : Fianarantsoa, Toamasina, Antananarivo.
Les centres de protection sociale ont accueilli cette population vulnérable tout en leur offrant
divers services de base répondant à leurs besoins.

4
Histoire de succès en annexe n°2

21
Ainsi, selon les besoins des bénéficiaires, voici les types de formation relatif aux activités
pouvant générés ultérieurement des revenus ou pouvant améliorés l’alimentation :
Vannerie , broderie, coupe et couture-smocks, confection de balais en paille, confection de tapis
,Technique commerciale simplifiée, agriculture élevage
Les responsables de centres ont également pu bénéficier du renforcement de capacité durant cette
année, puisqu’ils ont été formés par CRS en VSL (Village Saving and Loans).
En utilisant la formation en cascade, ces responsables de centres ont pu à leur tour former les
bénéficiaires en VSL. Ainsi, à l’issue du processus de renforcement de capacité, 7 groupements
de VSL sont constitués dont 4 à Toamasina et 3 à Fianarantsoa.

L’approche de CRS en matière de protection sociale s’avère particulière grâce à vivres contre
formation. L’identification et le financement des besoins des bénéficiaires et des centres,
accompagnés de renforcement de capacité et de responsabilisation des bénéficiaires, permettent
au VCF d’être un outil efficace pour lutter contre la vulnérabilité des ménages cibles du
programme.

Pour conclure cette première partie, il est constaté que les activités de protection sociale
effectués par l’unité Justice Peace and Solidarity de CRS visent surtout à fournir des services
sociaux aux familles vulnérables, à promouvoir des moyens d’existence favorables par le biais de
formations. Ainsi, il s’avère que les formations dispensées contribuent à l’atteinte des objectifs
des bénéficiaires, puisqu’elles sont issues de l’identification même de leurs objectifs respectifs.
De même, les activités menées sont en cohérence avec les besoins des groupes cibles puisque la
base de l’approche « vivre contre formation » est l’identification de ces besoins. Il a été vu
également la particularité de cette approche en milieu urbain pour à la fois motiver les
bénéficiaires à venir dans les centres de protection sociale et ainsi assister aux séances de
renforcement de capacités, mais aussi ne pas perturber leurs activités quotidiennes, compte tenu
de la précarité de leurs emplois.
Il s’agit maintenant d’évaluer dans quelle mesure cette approche vivre contre formation contribue
réellement à améliorer les conditions de vie des ménages. Mais auparavant, une analyse de
vulnérabilité des ménages à travers l’étude des caractéristiques de pauvreté serait intéressante.

22
PARTIE II. ANALYSE DES IMPACTS DU VIVRES CONTRE FORMATION SUR LA
POPULATION CIBLE

La première partie de ce présent travail nous a montré que l’approche « Vivres Contre
Formation » constitue un outil stratégique pour la réduction de la vulnérabilité des ménages. Pour
voir à présent dans quelles mesures cette approche contribue vraiment à l’amélioration des
conditions de vie, nous avons choisi de réaliser des enquêtes auprès d’un échantillon de
bénéficiaires de la protection sociale dans les communes urbaines d’Antananarivo, Toamasina et
Fianarantsoa.
Nous avons choisi ces communes du fait que les ménages vulnérables se trouvent dans les zones
urbaines. Cette partie est subdivisée en deux chapitres : le premier est consacré à l’étude des
caractéristiques de la pauvreté de la population cible qui abouti à une analyse de vulnérabilité,
tandis que le second chapitre analyse les résultats obtenus des enquêtes effectuées auprès des
bénéficiaires concernant l’impact réel du projet sur l’amélioration des conditions de vie afin de
pouvoir proposer des points d’amélioration.

CHAPITRE I. LES CARACTERISTIQUES DE PAUVRETE DES MENAGES


BENEFICIAIRES

La vulnérabilité des ménages est particulièrement causée par l’instabilité et l’insuffisance des
revenus des ménages. C’est pourquoi, il est nécessaire de promouvoir des moyens d’existence
favorables à l’aide de l’approche « vivres contre formation » pour combattre la précarité des
ménages vulnérables dans le milieu urbain. Nous essayerons de voir dans ce chapitre la relation
existante entre la pauvreté urbaine et la vulnérabilité d’une part et d’analyser les données sur
les caractéristiques de pauvreté de la population cible d’autre part.

Section 1. Pauvreté urbaine et chômage

Dans le milieu urbain malgache, la pauvreté est causée surtout par l’absence d’emploi stable et
un faible niveau de revenu. D’ailleurs, ces phénomènes sont interdépendants comme il sera vu
dans les sous-sections suivantes. Nous allons en premier lieu parler des aspects et causes de la

23
pauvreté dans le milieu urbain malgache dans sa généralité puis prendre le cas des communes
urbaines de Toamasina, Fianarantsoa et Antananarivo où notre étude a été effectuée et où la
pauvreté touche de nombreux ménages.
1.1 Caractéristiques générales de la pauvreté urbaine à Madagascar

Selon l’enquête périodique auprès des ménages (EPM 2010), les résultats de l’enquête indiquent
que la population malagasy est estimée à un peu plus de vingt millions d’individus, dont 20% en
milieu urbain. Les deux régions d’Analamanga et de Vakinankaratra, toutes les deux dans les
provinces d’Antananarivo, sont les plus peuplées regroupant le cinquième de la population.

Un cinquième5 des ménages est dirigé par des femmes, davantage en milieu urbain 23% qu’en
milieu rural 19%. Même dans les agglomérations urbaines où la nourriture est facilement
disponible au marché, leur accès représente un défi majeur surtout pour les familles dépendantes
d’un travail salarié journalier. Alors que les prix des aliments ne cessent de s’accroître, les
salaires à Madagascar restent inchangés. De ce fait, un pourcentage croissant du revenu ménager
est consacré à l’achat de nourriture. Approximativement, 70 pour cent des dépenses d’un ménage
urbain sont liées à la nourriture.

En 2008, le ralentissement du commerce mondial a été ressenti à travers la baisse des


exportations des produits de rente et de ces ressources minières, la baisse des commandes dans
les zones franches ainsi que par l’augmentation des coûts d’importation des produits sur le
marché mondial. Cette situation a fragilisé tous les secteurs de l’économie, y compris les plus
porteurs (agro-industrie, textile, mines, tourisme). Le chômage technique ou les fermetures de
sociétés ont eu pour conséquence des pertes d’emploi massives qui a augmenté encore plus la
vulnérabilité générale.

L’individualisme est également analysé comme un facteur qui entretient les conditions de
précarité des ménages pauvres. Les regroupements constituent des alternatives pour accéder à
certains services inaccessibles individuellement. Les pauvres sont aussi ceux qui ont des
difficultés ou à aller vers l’information et à entrer en contact avec les structures d’appui. Les
capacités d’innovation ou d’adaptation en sont autant affectées.

5
Enquête périodique auprès des ménages 2010

24
Une personne est considérée comme analphabète6 lorsqu'elle est incapable de lire et d'écrire, en le
comprenant, « un exposé bref et simple de faits qui ont trait à sa vie quotidienne ». Un
analphabète peut aussi être considéré comme « toute personne qui ne sait lire que des chiffres,
son nom ou une expression courante apprise par cœur ». En ce qui concerne l’éducation, le taux
d’alphabétisation est de 71 ,4 %. Les taux de scolarisation diminuent et les inégalités entre les
Régions augment aux niveaux collèges et lycées. Le taux d’abandon scolaire au niveau primaire
est de 6,3% et le taux de redoublement est de 14,9%.

1.2 Etat des lieux dans les communes où l’étude a été effectuée
Le prix élevé de la nourriture, la maladie temporaire ou chronique ou le décès d’un membre de la
famille, la perte d’emploi, les dettes à rembourser ont été des chocs communs avant et durant la
crise sociopolitique. Par contre, la diminution des revenus, l’augmentation des dépenses,
l’insécurité, la diminution d’accès au crédit, l’insuffisance de l’eau et le vol ont été spécifiques à
la crise sociopolitique. L’intensité et la perduration des stratégies de début de crise et de détresse
adoptées au niveau des ménages ont montré leur capacité de résilience très élevée. La diminution
d’accès au crédit et celle du recours à l’aide familiale a donné profit aux usuriers qui risquent
encore plus d’appauvrir les ménages.

1.2.1 Commune urbaine d’Antananarivo


La Région Analamanga se situe au centre de Madagascar et inclut sa capitale Antananarivo. Elle
comprend 2 650 000 habitants, soit 14% de la population nationale. 40 % de cette population est
concentrée dans la capitale. La densité globale de la de la population (138 habitants au Km2) est
inégalement répartie entre ses 7 districts7. La Région est éloignée des principaux ports du pays,
mais dispose d’un aéroport international bien desservi.

L’extension et l’attractivité de l’agglomération d’Antananarivo ont induit d’importantes


mutations tant dans les dynamiques sociales, l’occupation de l’espace, l’organisation économique
et la distribution des inégalités. La région présente de fortes disparités entre des zones disposant
d’un accès à des services relativement faciles et des zones particulièrement enclavées. Par
ailleurs, les fortes tensions liées à l’accès aux ressources (importance des marchés fonciers et des
phénomènes spéculatifs qui s’opèrent au détriment des pauvres) ont des impacts très variables sur

6
Définition de l’analphabète par l’UNESCO
7
8687 habitants/km² à Antananarivo Renivohitra contre 17 habitants/km² à Ankazobé

25
l’organisation et la cohésion sociale et les stratégies d’adaptation (ou de défense) des populations.
Dans les zones périphériques à l’agglomération d’Antananarivo, les ménages entretiennent leur
niveau de vie en pratiquant simultanément des activités salariées et des activités agricoles. Le
développement des phénomènes de vulnérabilité, liés à l’inversion des rapports démographiques
entre le milieu rural et le milieu urbain et des rapports économiques entre des activités agricoles,
plutôt de subsistance, et des activités du secteur informel.

1.2.2 Commune urbaine de Fianarantsoa

La pauvreté est perçue par la population comme l’incapacité des ménages à nourrir
convenablement leurs membres, à assurer certaines obligations sociales (éducation, santé, devoirs
familliaux et sociaux). Le pourcentage de femmes chefs de ménage est généralement plus élevé
en milieu urbain qu'en milieu rural. Il est de 24 % dans les villes de Fianarantsoa I et Ambalavao.
Même si le niveau d’instruction des chefs de ménages est relativement correct par rapport à la
situation nationale, le taux d’illettrisme n’est pas négligeable et existe même en milieu urbain.
N’ont jamais fréquenté l’école, 6 % des chefs de ménages de Fianarantsoa I, 20 % environ de
ceux de Fianarantsoa II, Ambalavao et Ambohimahasoa.
La source principale de revenu est le secteur agricole (75,5%) : l’agriculture d’abord, le salariat
agricole ensuite, et l’élevage enfin.
La province de Fianarantsoa, est la plus pauvre de toutes les provinces de Madagascar. Pour la
région Haute Matsiatra, le ratio de pauvreté en milieu urbain varie de 60 à 80%8.

1.2.3 Commune urbaine de Toamasina

La Région Atsinana comptait 780 485 habitants selon les données du recensement général de
l’année 1993, dont 214 275 habitants pour Tamatave I. La population de la Région Atsinanana est
à 80% constituée des ruraux, autrement dit des paysans. Aussi l’agriculture reste-t-elle la
principale activité économique. La pratique de la culture de subsistance reste la plus répandu dans
la Région.

8
“Agriculture, pauvreté rurale et politiques économiques de Madagascar », INSTAT 2003

26
Section2. Analyse des données sur les caractéristiques de pauvreté de la population cible

L’enquête sur terrain consistait à déterminer les catégories de personnes bénéficiaires du


projet, à connaître dans quelle situation elles vivent et à identifier leurs besoins principaux. Sur
les 540 bénéficiaires répartis dans les trois zones d’interventions, nous avons pris un échantillon
aléatoire de 69 personnes.
Les questions étaient principalement axées sur :
 Le statut dans le ménage
 Le nombre d’individus actifs au sein du ménage ainsi que le responsable de la gestion du
budget du ménage
 La taille du ménage
 La catégorie socio-économique à laquelle la personne enquêtée pense appartenir
 L’activité principale rémunératrice de l’individu
 La principale affectation des revenus avec le pourcentage alloué

2.1 Le statut dans le ménage

Environ 44% des ménages bénéficiaires ont pour chefs de ménages des femmes comme le
montre le tableau suivant. Ce qui signifie que les femmes chef de ménage sont encore
nombreuses à ne pas avoir d’emplois stables pour nourrir leurs familles. Il a été remarqué sur
terrain que ces femmes sont de diverses générations. Ainsi, celles qui ont un âge avancé se
résignent à faire du petit commerce.
Dans les ménages pauvres, le revenu du chef de famille ne suffit plus à subvenir aux besoins
alimentaires de la famille entière.
Tableau n° 4: Répartition des individus selon leur statut dans le ménage
Statut dans le ménage Pourcentage

Homme chef de ménage 10 ,1%

Femme chef de ménage 44 ,9%

Femme mariée 21,7%

Enfant 23,2%

Source : enquête sur terrain


27
2.2 Le taux d’activité et le responsable de la gestion du budget dans le ménage

Pour les ménages bénéficiaires, malgré la taille plus ou moins élevée du ménage, en moyenne
1.7 individus sont actifs. Ce nombre varie en fonction de la catégorie socio-économique à
laquelle appartient le ménage. Il est important là où la taille des ménages est comprise entre 4
et 7 individus. En effet, plus la taille du ménage est grande, plus il est difficile de subvenir aux
besoins de la famille et plus les membres doivent travailler.
En ce qui concerne la responsabilité du budget familial qui constitue une tâche importante au
sein d’un ménage, ce sont surtout les femmes qui s’occupent de cette tâche lourde. Environ
77% des femmes affirment jouer le rôle de gestionnaire du budget dans leur ménage.
Cela montre que les femmes ont un rôle important dans le ménage car à part les tâches
ménagères et le fait que la plupart de ces femmes travaillent.
Il faut alors dire que les femmes issues des ménages pauvres vivent dans une situation
défavorisée puisque non seulement elles doivent faire en sorte que le budget familial soit bien
réparti même si ce budget est très faible, mais aussi elles doivent travailler.
Le tableau suivant montre la répartition de la responsabilité du budget selon le statut dans le
ménage.
Tableau n° 5: Répartition de la responsabilité du budget familial selon le statut dans le ménage
Regions Responsable de la gestion du budget dans la
famille
L’enquêté lui-même Autre membre Participatif
Femmes chefs de ménages
Antananarivo 30 34
Toamasina 40 26
Fianarantsoa 30 40
Hommes chefs de ménages
Antananarivo 35 20 30
Toamasina 30 31 30
Fianarantsoa 35 49 40
Epouses
Antananarivo 40 22 35
Toamasina 25 28 35
Fianarantsoa 35 50 20
TOTAL 69,35 9,68 20,97
Source : enquête sur terrain
La femme chef de ménage reste la responsable de la gestion du budget dans la famille.

28
2.3 La taille des ménages

Selon les résultats des enquêtes, la taille moyenne des ménages est de 4.5 personnes ; ce qui se
rapproche du chiffre obtenu dans l’EPM 2010. Elle ne diffère pas trop selon que le chef de
ménage soit un homme ou une femme. En effet, pour les ménages dirigés par des femmes, la
taille moyenne est de 4 personnes contre 5 personnes pour les ménages dirigés par des
hommes.

2.4 La catégorie socio économique

Nous avons classé la catégorie socio-économique en quatre catégories en essayant de les définir
selon le niveau de difficulté à s’approprier de la nourriture pendant l’année.
1. Première catégorie : non pauvres
Ce sont ceux qui n’éprouvent aucune difficulté à trouver de la nourriture que l’année soit bonne
ou mauvaise.
2. Deuxième catégorie : moyens
Ce sont les personnes qui n’éprouvent pas des difficultés à se procurer de la nourriture pendant
toute l’année pour une année normale.
3. Troisième catégorie : pauvres
Appartenant à cette catégorie les personnes qui ont un problème à avoir assez à manger
temporairement ou saisonnièrement.
4. Quatrième catégorie : démunis
Les démunis sont les gens qui ont en longueur d’année un problème à accéder à la nourriture.
En se référant au sexe des individus de l’échantillon, les femmes classent en majorité leur
ménage dans la catégorie des ménages démunis.
En effet, comme le montre la figure suivante, 30% des femmes pensent que leur ménage
appartient à la catégorie des démunis. Pour les hommes, ils sont les moins nombreux à se
classer dans la catégorie moyenne avec un pourcentage de 3% ; par contre, la plupart se situent
dans la catégorie des pauvres. Les femmes sont obligées de saisir toutes les opportunités de
travail pour résoudre la difficulté financière que subit leur ménage.

29
Tableau n° 6: Répartition suivant la catégorie socio économique
REGIONS Catégorie socio économique

(Pourcentage)

Démuni Pauvre Moyen

Homme Femme Homme Femme Homme Femme

Antananarivo 30 40 32 42 28 37

Toamasina 35 30 28 34 32 33

Fianarantsoa 35 30 40 24 40 30

Source : enquête sur terrain

En général, ceux qui se placent dans la catégorie des pauvres sont majoritaires. Néanmoins, la
perception sur la catégorie socio-économique varie selon le statut dans le ménage. Les ménages
dirigés par les femmes sont les plus démunis. En effet, 71.43% des femmes chef de ménage
affirment avoir des difficultés permanentes à se procurer de la nourriture durant l’année.
Cela est lié au fait que l’activité principale des femmes chef de ménage est lavandière ; or, il
s’agit souvent d’une petite exploitation qui ne suffit pas pour nourrir la famille entière car le
revenu tiré de cette activité est faible. De plus, les dépenses ne se limitent pas seulement aux
dépenses alimentaires mais aussi aux dépenses quotidiennes du ménage (bougie, savon,
pétrole) ainsi qu’aux dépenses d’habillement et de santé, des dépenses que la femme chef de
ménage devra supporter seule. Ces chiffres reflètent déjà le niveau de vie des personnes dans
les communes cibles car la plupart des ménages souffrent d’insécurité alimentaire chronique. Le
salaire perçu par ces femmes ne constitue alors qu’une manière de stabiliser la consommation
du ménage mais non pas une source de revenu stable et suffisant.
Suivant ces statistiques, l’on peut conclure que les projets devraient surtout cibler les femmes
chef de ménage, ce qui est déjà le cas pour le programme de protection sociale.

30
Tableau n° 7: Classification des catégories socio-économiques selon le statut dans le ménage
REGIONS Catégorie socio économique

(Pourcentage)

Démuni Pauvre Moyen

Homme Femme Homme Femme Homme Femme

Chef de Famille Chef de Famille Chef de Famille

Antananarivo 33 40 32 42 28 37

Toamasina 35 34 31 32 32 33

Fianarantsoa 32 35 37 43 40 30

Source : enquête sur terrain

2.5 L’activité principale rémunératrice

L’activité principale que pratique le chef de ménage ou la plupart des membres d’un ménage
reflète le niveau de vie d’un ménage. Effectivement, un effectif élevé de ménages vivant du
secteur primaire, notamment agricole et plus encore quand il s’agit de petites exploitations,
indique une situation de pauvreté.
Dans notre échantillon, 26.23% font de l’agriculture une activité principale si dans tout
Madagascar trois ménages sur quatre pratiquent au moins une activité agricole selon l’EPM
2010. La proportion est la plus élevée dans les ménages moyens ; ce qui est plutôt
contradictoire à la théorie citée dans le paragraphe précédent.
Cependant, les salariés constituant la plupart des ménages, peuvent également être dans les
travaux journaliers de lessive tel que lavandière. A cause du fait que ces individus n’ont même
pas la possibilité d’acquérir des terrains pour la culture ni d’avoir accès aux semences et
l’engrais, la plupart sont obligées de travailler les terrains d’autrui en tant que salariés. Or, ce
type de ressources n’est pas du tout stable.
La situation de précarité des ménages est ainsi reflétée par l’activité principale du chef de
ménage.

31
Tableau n° 8: Répartition des activités principales en pourcentage des individus selon la
catégorie socio-économique
REGIONS ACTIVITES Catégorie socio économique
PRINCIPALES Moyen Pauvre Démuni
Antananarivo Agriculture 24 22 32
Toamasina 39 36 33
Fianarantsoa 37 42 35
Antananarivo Elevage 22 24 26
Toamasina 38 34 36
Fianarantsoa 40 42 38
Antananarivo Agriculture et Elevage 25 24 23
Toamasina 35 38 35
Fianarantsoa 40 38 42
Antananarivo Petit Commerce 35 34 36
Toamasina 32 35 31
Fianarantsoa 33 31 33
Antananarivo Salarié 33 34 31
Toamasina 31 31 34
Fianarantsoa 36 35 35
Antananarivo Artisanat _ 29 _
Toamasina _ 31 _
Fianarantsoa _ 40 _
Antananarivo Autres _ 25 30
Toamasina _ 38 36
Fianarantsoa _ 37 34

Source : enquête sur terrain

32
Selon le statut dans le ménage, les femmes chef de ménage sont les plus nombreuses à
travailler dans l’agriculture mais elles pratiquent peu l’élevage notamment faute de temps, ou
d’accés aux intrants.
Quel que soit le statut dans le ménage, le salariat prend une place considérable dans la vie de la
population (26.67%).
Les autres activités sont surtout l’offre de services de colportage dans les fabrications de
briques et les services de domestique tandis que l’artisanat concerne la broderie et la coupe et
couture.
L’on a également remarqué que parmi les femmes mariées de l’échantillon, seulement neuf
d’entre elles n’ont aucune activité rémunératrice ; ce qui montre le dynamisme des femmes.
Tableau n° 9: Répartition des activités principales en pourcentage des individus selon le statut
dans le ménage
Activité principale Statut dans le ménage

Homme chef de Femme chef Epouse TOTAL


ménage de ménage
Agriculture
12,50 46,67 27,59 28,33
Elevage
10,34 5,00
37,50 13,33 17,24 21,67
Agriculture et élevage
13,33 10,34 8,33
Commerce
43.75 13,33 24,14 26,67
Salarié
3,45 1,67
Artisanat
6.25 13,33 6,90 8 ;33
Autres

Source : enquête sur terrain

2.6 La principale affectation des revenus

Comme dans toute société pauvre, les dépenses en alimentation constituent la principale
affectation du revenu des bénéficiaires. Ici, plus de 90% affirment dépenser plus de 70% de leur
revenu dans l’achat de biens alimentaires ; ce qui renforce ce qu’affirme la loi d’Engel stipulant
que la part de l’alimentation dans la consommation totale augmente quand l’individu est plus
pauvre. Moins de 2% des individus affirment que l’affectation principale de leur revenu est

33
orientée vers les dépenses d’éducation, l’achat de produits de première nécessité (PPN) ou
l’investissement. Cela peut s’interpréter par le fait que beaucoup pratiquent une agriculture de
subsistance et le revenu tiré de leurs activités principales rémunératrices servent à satisfaire
d’autres besoins fondamentaux.
Il en est de même pour les femmes qui font vivres leurs familles à l’aide de petits commerces9,
les revenus issus de leurs activités servent à satisfaire les besoins fondamentaux.
Tableau n° 10: Répartition en pourcentage des individus selon l'affectation principale de leur
revenu

Première priorité de dépense Pourcentage


dépenses alimentaires 95,38
PPN 1,54
éducation des enfants 1,54
fonds pour activité 1,54

Source : enquête sur terrain

Pour conclure ce chapitre, nous pouvons affirmer que les critères de sélection établie par
le programme de protection sociale semblent être judicieux puisque les ménages les plus
vulnérables en milieu urbain sont les ménages dont le chef est une femme. En effet, il se trouve
qu’en générale les ménages dirigés par ces femmes sont vulnérables aux chocs extérieurs du fait
de l’instabilité et de l’insuffisance de leurs revenus. Il a été vu également que l’étude des
caractéristiques de pauvreté des ménages cibles est intéressante afin de pouvoir dégager une
analyse de vulnérabilité. Nous allons voir à présent compte tenu de cette vulnérabilité, les
résultats de l’enquête sur terrain concernant les impacts du programme de protection sociale
sur la population cible.

9
Vente à la sauvette, gargote, vente de charbon etc.

34
CHAPITRE II. ANALYSE DES IMPACTS DE L’ACCES DE LA POPULATION
VULNERABLE AUX BESOINS FONDAMENTAUX

Il s’agit de déterminer dans ce chapitre dans quelle mesure les activités menées par le projet de
protection sociale ont des effets sur l’amélioration des conditions de vies des groupes cibles.
La mesure de l’efficacité des activités de renforcement de capacité sur les cibles adopte comme
préalable la réponse aux questions suivantes :
-est-ce que les renforcements de capacité répondent aux besoins des responsables de centres et
aux bénéficiaires ?
-dans la mesure où le projet déploie des efforts importants pour délivrer des services de formation
et de dotation de matériel important aux groupes ciblent, dans quelle mesure ces inputs
contribuent à la promotion de moyens d’existences favorables pour ces derniers ?

Section 1. Les résultats de l’enquête sur l’apport des services sociaux et la promotion de moyens
d’existence favorable

D’une manière générale, la présente étude à utilisé trois méthodes pour la collecte de donnée : la
revue documentaire pour les données secondaires, l’entretien avec les responsables du
programme, et le questionnement des bénéficiaires et des responsables de centres de protection
sociale. Le programme de protection sociale travaille dans trois zones urbaines : Antananarivo,
Fianarantsoa, Toamasina, et cibles 2500 familles jusqu’en 2014. Etant donné que le stage s’est
déroulé durant l’année deux du projet, la présente étude a été réalisée sur la base des 540 familles
ciblées durant l’année fiscale 2010 du projet de protection sociale.

1.1 Présentation du questionnaire et de l’échantillon


Les questions principales de l’enquête concernent l’utilisation des revenus issus de l’épargne
constituée à l’aide de la distribution de vivres, et les services perçus grâce aux centres de
protection sociale et aux autres services de bases.
Les réponses à ces questions serviront à connaître si les services fournis par les centres de
protection sociale touchent effectivement l’amélioration des conditions de vie des ménages
bénéficiaires. Nous avons classé les dépenses des ménages en quatre grandes catégories : les
dépenses liées à l’amélioration du cadre de vie, les dépenses de subsistance, les investissements
dans la production ou dans de nouvelles activités et les autres dépenses possibles.

35
1.1.1 Les dépenses liées à l’amélioration du cadre de vie

Cette catégorie touche tout ce qui a trait aux dépenses d’amélioration de l’intérieur et de
l’extérieur au logement. Elle englobe la réfection du lieu d’habitation, la réfection ou la
construction de clôture, les nouvelles constructions telles que murs, latrines.
L’acquisition de mobiliers est également comprise dans cette catégorie.

1.1.2 Les dépenses de subsistance

Parmi ces dépenses figurent :


 les dépenses alimentaires du ménage,
 les dépenses en produits de première nécessité (PPN) comme la bougie, le savon, le bois
de chauffage,
 les dépenses de santé,
 les frais de logement,
 les frais de scolarité des enfants.
1.1.3 Les dépenses d’investissement

Les dépenses d’investissement concernent d’une part les dépenses d’investissement dans la
production telles que l’acquisition d’outils agricoles et d’autre part les dépenses de diversification
des activités économiques notamment le renforcement ou le développement de petit commerce
local ou de petit élevage.

1.1.4 Autres dépenses

Cette catégorie correspond aux dépenses liées à la dignité sociale comme le remboursement de
dettes, l’achat de vêtements.

1.2 Présentation des résultats


Les informations issues de l’enquête ont été recoupé au niveau des responsables de centres et des
assistantes sociales qui effectuent régulièrement des visites à domicile afin de vérifier l’évolution
des conditions de vies des bénéficiaires, et la véracité des informations données par ces derniers.
Des visites à domicile ont été réalisées durant le stage dans les communes urbaines de Toamasina
et de Fianarantsoa.

36
1.2.1 Les résultats concernant l’apport de la distribution de vivre
Toutes les familles bénéficiaires du projet de protection sociale durant l’année fiscale 2010 ont
perçu de l’huile végétale et du CSB (Corn Soya Blend) ou mélange de mais et de soja. Ainsi,
selon les réponses des bénéficiaires, voici l’éventail non exhaustif des bénéfices réalisés grâce à
cette distribution de vivre :
 scolarisation des enfants,
 réussite scolaire,
 participation à l’épargne dans l’association

Tableau n°11 : Réponses obtenues concernant l’affectation de l’épargne constitué grâce à la


distribution de vivre
Affectation de Effectif Pourcentage
l’épargne

-petit commerce 2 1,69

-petit élevage 4 3,39

-participation à 15 12,71
l’épargne collective

-soins de santé
1 0,85
-remboursement de
dettes 8 6,78

-frais de scolarité

-PPN 12 17,39

-habillement 8 11,59

-alimentation 5 7,25

14 20,29

Total 69 100%

Source : enquête sur terrain

37
1.2.2 Les résultats concernant l’accès des bénéficiaires aux services de bases

La formation des Centres de Protection Sociale en plaidoyer à permis aux responsables de centres
de plaider la cause des bénéficiaires auprès de différents services de bases, comme l’illustre le
tableau suivant :

Tableau n° 12:L’accès des bénéficiaires aux services de bases

Services de bases Nombre de personne touchée


Homme Femme Total
Démarche auprès du tribunal pour 11 11
l’obtention des actes de naissance
Service de santé 02 02
Scolarisation 12
Etat civil : acte de naissance et carte 32
d’identité nationale
Aide au logement 03 03
Formation professionnelle 01 03 04
Démarche auprès de dispensaire catholique
(cout de consultation réduit à 1000 ariary)
Source : enquête sur terrain
Le renforcement des liens avec les autres services est effectif, la preuve en est que par exemple
tous les bénéficiaires ont accès aux services de santé. D’après leur témoignage, elles se rendent
aux dispensaires et même chez le docteur libre pour le cas des bénéficiaires de Fianarantsoa.

Pour le CPS Ursuline (Morarano), il y a un docteur qui travail pour le centre, et fait des
consultations tous les samedis.

En ce qui concerne l’accès aux services publics, il y a risque de corruption dans le cas où les
bénéficiaires sont illettrés. En effet, certaines se plaignent du montant exorbitant que le fokontany
fait payer pour délivrer le « certificat de résidence ».

Les dépenses liées aux soins et médicaments constituent des efforts financiers considérables pour
les ménages. En effet, quand les bénéficiaires ou leurs enfants tombent malades, la plupart des
petites épargnes sont dépensées. Il arrive même que les bénéficiaires ont recours aux emprunts,
ce qui constitue un risque pour l’endettement du ménage.

En parallèle à ces services de bases, les centres de protection sociale s’attèlent aussi à l’éducation
et l’alphabétisation de ces derniers. Ainsi, les bénéficiaires de la deuxième vague ont pu
bénéficier d’éducation civique, spirituelle, et éducation à la vie. Ils sont 10 à avoir reçue des
cours d’alphabétisation et la quasi-totalité ont assisté aux cours d’éducation.

38
Par ailleurs, le soutien psychologique fourni par les assistantes sociales constitue pour les
bénéficiaires une source d’estime et de confiance en soi. En effet, il arrive que certaines
bénéficiaires se confient aux assistantes sociales, pour leur faire part de leurs désarrois quant à la
vie quotidienne ou d’un besoin immédiat qu’il est nécessaire de satisfaire, tel que les soins de
santé lors de maladies. Ainsi, les assistantes sociales avec l’aide des centres de protection sociale
essai de répondre a ce besoin en conseillant la personne de se rendre aux dispensaires.

1.2.3 Les résultats concernant le renforcement de capacité


Au moment de l’enquête, les responsables de centres de Fianarantsoa ont pu bénéficier d’une
formation donnée par CRS sur la « communication en Hygiène et VIH/Sida ». De même, pour les
responsables de centres de Tamatave qui ont formé les bénéficiaires sur le compte d’exploitation.
En ce qui concerne le renforcement de capacité technique des bénéficiaires, le stage à permis la
découverte de la formation en technique de production améliorée.
1.2.3.1 Le renforcement de capacités des responsables de centres

A travers ce renforcement de capacités des responsables de centres dans tous les domaines, CRS
a pu mettre en œuvre efficacement le projet de protection sociale.
En effet, voici les illustrations de la capacité de ces responsables de centres de conseiller les
bénéficiaires :
Tableau n° 13: Transfert des compétences aux bénéficiaires et mise en pratique des formations
Formation/renforcement de capacité des CPS Nombre de personne touchée
Homme Femme Total
Formation sur l’Hygiène et VIH/SIDA 07 35 42
Formation sur les techniques d’élevage 02 19 21
porcine et avicole
Formation sur le VSL 02 21 23

Source : enquête sur terrain

Pour ce qui en est de l’impact de la formation des responsables des CPS sur la technique de
Plaidoyer, le Centre Tsiazotafo, pris comme exemple, a fait du Plaidoyer auprès de la Commune
Urbaine d’Antananarivo en partenariat avec l’UNICEF en vue d’adduction d’eau pour l’école.

39
1.2.3.2 Le renforcement de capacités des bénéficiaires
Le comportement vis-à-vis de la recherche d’emploi : les femmes qui font le « mikarataka » ont
un rythme de vie exemplaire, elles sont debout aux aurores pour le transport de briques sur leurs
tètes, puis offre leur services pour la lessive, et en milieu de journée vont au marché pour faire de
la vente a la sauvette.
La place de l’enfant est non négligeable dans la recherche de revenus pour le ménage, dés qu’il
n’y pas cours pour les petits, ils participent activement a l’aide de leur mère : tenu de la caisse
pour le cas de petit commerce, porté les briques.
La recherche de travail au quotidien à une répercussion sur la disponibilité et la concentration des
bénéficiaires lors des réunions au niveau des centres.
Les femmes âgées sont résignées à faire du petit commerce et non plus trop le choix avec les
autres projets de vie tel qu’élevage ou agriculture.

Tableau n° 14: Formation technique des bénéficiaires


D’après les responsables de centres il faut répéter plusieurs fois les formations avant qu’elles
soient assimilées et adoptées par les bénéficiaires.

Formation des bénéficiaires Nombre de personne touchée


Homme Femme Total
Formation sur l’Hygiène et VIH/SIDA 07 35 42
Formation sur le compte d’exploitation 03 07 10
Formation sur les techniques d’élevage 02 19 21
porcine et avicole

Source : enquête sur terrain


1.2.4 Les résultats concernant la constitution de groupement
Quelques CPS se voient constituer des groupes de bénéficiaires pour gérer la caisse – épargne,
sociale, VSL, ou pour développer des Activités Génératrices de Revenus.
Ainsi, il est à noter que des groupes de la 1ère vague sont fonctionnels. Et des AGR se
développent autant au sein des groupements qu’individuellement. Des bénéficiaires commencent
à faire du crédit qu’ils rembourseront.

40
L’illustration de la réussite des groupements sont les associations et l’intégration de ses des
membres.

Pour Antananarivo, le centre ASA semble être un bon exemple de l’intégration des membres du
groupement dans les activités. En effet, les bénéficiaires de la vague I ont monté une association
dénommée MAMA MIARINA qui regroupe 15 bénéficiaires. L’activité principale de
l’association est la vente de friperie.
Ainsi, pour se faire, les bénéficiaires ont contracté un emprunt de 499 900 Ariary au centre, pour
pouvoir acheter 2 balles friperie, ciseau, mètre ruban.
Tous les membres participent activement aux activités liés à la vente des deux balles de friperies,
puisque le contrat d’emprunt avec le centre prévoit une mensualité de 20 380 Ariary pour 2 ans.
Cela illustre bien le fait que ce groupement est solidaire, ce qui constitue une force pour une
organisation sociale.
De même, pour les bénéficiaires de la vague II, il existe 3 groupements regroupant 15 membres.
Un groupement dénommé MIAVOTRA a effectué une levée de fond à l’occasion de la fête des
mères. La participation des membres s’élève à 80 500 Ariary, et le recouvrement des recettes
perçus lors de cette activité est en cours actuellement.
Pour Toamasina, les groupements des 5 centres constituent de bons exemples pour les activités
artisanales. En effet, d’après leur témoignage, une commande émanant de CRS Antananarivo a
été satisfaite.

1.2.5 Les résultats concernant les épargnes des ménages

Les principales activités de la protection sociale qui contribuent à la promotion de


l’autosuffisance des bénéficiaires sont : les VSL, épargnes/crédits et les Activités Génératrices
de Revenus(AGR). Il s’agit ainsi ici de savoir combien de bénéficiaire s’approprie la notion
d’épargne, et combien la pratique effectivement. Il est en de même pour les AGR.

Voici des exemples de la participation des bénéficiaires des centres d’Antananarivo et


Toamasina aux cotisations (1ere vague et 2 éme vague confondues).

41
Tableau n°15 : Montant des épargnes des bénéficiaires

CENTRE MONTANT EN CENTRE MONTANT EN


Antananarivo ARIARY Toamasina ARIARY
CTS 1 247 400 SOA ANTRA 681 200

ASA 88 000 LASALLIEN 647 100

ISOTRY 475 700 FIVOARANA 1 369 000

TSIAZOTAFO 407 600

ITAOSY 936 800


Source : enquête sur terrain
Cela témoigne de l’adoption de l’épargne au niveau de chaque ménage.
Le nombre d’emprunt est encore faible, mais s’il y en a, la somme est utilisée pour la plupart des
cas à l’agrandissement du petit commerce. Les bénéficiaires qui ont déjà pu emprunter à
l’association déclarent n’avoir pas de souci pour rembourser l’emprunt, ce qui est plutôt un bon
signe en ce qui concerne la gestion du portefeuille du petit ménage.

En ce qui concerne les activités génératrices de revenus, les produits issus des AGR ne sont pas
encore nombreux du fait du manque de moyen et de la dotation actuelle en matérielle des
bénéficiaires de la vague I. Cependant, il a été constaté que la formation artisanale renforcée par
la formation sur la technique de production améliorée a eu des impacts positifs sur la qualité du
produit. En effet, la prise de conscience des bénéficiaires de vendre des produits de bonne qualité,
de développer la créativité ainsi que l’adoption d’une comptabilité simplifiée, illustre
l’appropriation par ces dernières des formations transmises.
Par ailleurs, si l’on prend l’exemple de la formation en technique de production améliorée, c’est
une approche basée sur le partage du fonctionnement et des exemples de réussites de
l’association. Ainsi, les bénéficiaires comprennent rapidement l’intérêt de faire des AGR puisque
les exemples de réussites données sont leur semblable.
Section 2. La création d’emploi un défi important nécessaire à l’amélioration du niveau de vie
des ménages urbains vulnérables

Cette section sert de conclusion à notre étude. L’enquête a permis de démontrer que les
ménages vulnérables obtiennent la majeure partie de leur revenu soit dans le petit commerce
soit dans l’agriculture. Le petit commerce consiste à vendre soit du charbon pour les ménages

42
habitant les communes urbaines d’Antananarivo et Toamasina, soit des fruits et légumes et
autres produits du marché destinés à la revente. Ce sont des emplois qui ne constituent en
aucun cas des emplois avec des revenus stables et suffisants.
Par ailleurs, du fait que les bénéfices issus des activités génératrices de revenus tardent à faire
de l’effet sur les ménages compte tenu de la dotation en matérielle actuelle, les revenus pour
subvenir aux besoins restent faibles.
Ainsi, compte tenu du fait que pour la majorité, les emplois qu’occupent les bénéficiaires sont le
plus souvent temporaires et informels, on peut en conclure que la création d’emplois pérennes
à travers la promotion de moyens d’existence favorables constitue une issue pour les ménages
pauvres.

2.1 Promotion des moyens d’existence favorables et développement local

La lutte contre la pauvreté ne doit pas se réduire à fournir des services sociaux aux populations.
Si ces prestations contribuent à soulager certains maux tels que nous l’avons vu précédemment,
l’illettrisme, les problèmes de santé, le soutien psychologique, ils ne peuvent, par contre assurer
un développement durable. Ainsi, il serait intéressant d’en savoir plus en ce qui concerne le
développement local d’une part, puis les apports des activités génératrices de revenus en matière
de créations d’emplois d’autre part.
2.1.1 Qu’est ce que le développement local ?

Les résultats de l’enquête auprès des ménages indique qu’il s’avère important de créer des
emplois pour les personnes démunies dans le cadre du développement local afin d’améliorer
leurs conditions et niveau de vie et ce, particulièrement dans le milieu urbain où une grande
partie de la population endure les multiples facettes de la pauvreté.
Un concept vivement prôné au Québec dans le début des années 1980, le développement local
est actuellement associé aux actions concertées de divers acteurs locaux intervenant pour créer
des emplois contribuant au mieux-être de leur collectivité. En effet, la création d’entreprises et
d’emplois constitue une dimension particulière du développement au niveau d’une localité.
Ainsi, aux Etats-Unis et au Canada, le développement local est assimilé à un « développement
économique communautaire » dans lequel l’augmentation des possibilités d’emploi et la
création d'entreprises pour les résidents de la communauté constituent des moyens de

43
développement en fournissant de la formation ou en créant directement des entreprises
collectivisées53.
En Europe, le développement local est un concept qui sert à « (…) désigner un changement
social caractérisé par la montée du partenariat, l'émergence d'acteurs différents (les
«nouveaux» élus, les «nouveaux» entrepreneurs, les «nouveaux» intervenants), la recherche de
solutions alternatives à celles des appareils macro-économiques (États, grands groupes),
l'introduction de critères sociaux et culturels à côté de rationalités purement économiques ».
Le développement local constitue également un ensemble d’œuvres de réalisation visant à
améliorer d’une manière durable les conditions de vie des populations. Cela implique la forte
participation de toutes les forces vives de la localité et de toute la population comme l’affirme
Bernard Pecqueur dans son ouvrage en exprimant que le développement local est un « mode
alternatif de développement endogène et localisé où l’on compte sur ses propres forces ».
Parmi les grands objectifs du développement local, on peut citer par exemple :

 L’amélioration du cadre de vie en mettant en valeur l’environnement naturel et bâti tout


en assurant sa protection
 L’amélioration du milieu de vie en offrant des services en nombre et de qualité
satisfaisante
 L’amélioration du niveau de vie en stimulant l’activité économique et la création
d’emplois

Ce dernier point montre que l’approche « vivres contre formation » à travers la promotion de
moyens d’existences favorables contribue déjà au développement local par la stimulation de
l’activité économique pour les populations vulnérables. En d’autres termes, le renforcement de
capacité grâce aux formations techniques des bénéficiaires constitue un des objectifs du
développement local.

2.1.2 Qu’apportent les activités génératrices de revenus à la création d’emplois durables ?

D’une manière globale l’objectif des AGR est l’amélioration des conditions de vie
socioéconomiques des populations. En partant du postulat que les populations vulnérables
prennent ces initiatives de développement, elles vont contribuer à l’émergence d’une société
44
civile responsable et dynamique capable de définir et de formuler ses propres orientations et
d’utiliser les dispositifs institutionnels existants. La finalité est de donner une place centrale aux
ménages, aux structures qu’elles mettent elles-mêmes en place.
L’objectif principal de toute AGR est le développement local durable par l’amélioration de la
situation économique et sociale des groupements.
Cela, ne peut se faire qu’a travers :
 La constitution des " groupes organisés et/ou groupe d’intérêts" susceptibles et capable de
mettre en place et de gérer collectivement une activité génératrice de revenus ;
 Le développement de nouvelles ressources économiques dans la production, la
transformation et la commercialisation des produits (agriculture, élevage, et artisanat) ;
 Le renforcement des capacités de gestion et d’organisation collective des groupes
concernés à travers la formation.
Le développement d’activités économiques génératrices de revenus est reconnu comme étant la
clé de la relance des zones rurales et urbaines. D’une part, ces activités permettent de déclencher
un dynamisme et un processus de développement au niveau des localités, d’autre part elles sont
un moyen de stimulation de la motivation et de l’intégration de la population dans les projets de
développement. En effet, la mise en œuvre des actions génératrices de revenus et créatrices
d’emplois permet une adhésion de la population au projet et une implication dans sa réussite.
En d’autres termes, la flexibilité et les modalités de réalisation des AGR permettent de gagner la
confiance et l’adhésion de la population.
En bref, la combinaison d’une approche sociale et d’une approche économique par le biais de
développement d’activités économiques génératrices de revenus permet de d’améliorer les
conditions de vies des ménages cibles.

2.2 Limites de l’approche vivres contre formation en matière de créations d’emplois pour les
ménages vulnérables

Comme il a été maintes fois souligné, l’objectif du VCF est de contribuer à l’amélioration des
conditions de vies des femmes chefs de ménages ayant des emplois informels et temporaires
qui ne permettent pas de subvenir aux besoins fondamentaux de la famille. Ce qui signifie que

45
l’approche VCF devrait avoir des impacts au moins sur l’une des dimensions fondamentales de
leur vulnérabilité10des bénéficiaires.
En effet, rappelons que les VCF contribuent à favoriser la constitution de groupements et la
promotion de moyens d’existences favorables car les renforcements de capacités réalisés
touchent les responsables de centres et les bénéficiaires et donc conduisent à la création de
groupements et à l’indentification (satisfaction par la même) des besoins et objectifs de chaque
bénéficiaire.VCF améliorent également les conditions d’accès à l’épargne et crédit parce qu’elle
favorise la création de groupes d’épargnes et de crédit11.
Cependant, notre étude a révélé quelques points faibles. Ces faiblesses touchent en particulier
les résultats obtenus. D’après la figure n°2 concernant le schéma d’illustration des résultats
attendus des activités de protection sociale, les groupes cibles tirent surtout profit des activités
de protection sociale dans l’amélioration des conditions de vie mais pas trop de l’amélioration
de la précarité de l’emploi étant donné que l’activité principale dans les ménages démunis est le
petit commerce du secteur informel et même si c’est le cas il s’agit généralement de petites
activités.
Le principal objectif de l’unité JPS est de promouvoir des moyens d’existence favorables ainsi
que la responsabilisation des ménages vulnérables afin de contribuer à assurer leurs revenus.

Toutefois, les résultats des enquêtes montrent que même si les épargnes issues de la
distribution de vivres ont été affectées en très grande partie aux dépenses alimentaires, ces
revenus ne suffisent pas à stabiliser durablement la consommation des ménages. En effet, la
faiblesse de revenu, un des principaux facteurs de vulnérabilité, provient d’un problème
structurel d’emploi.
La présence effective dans les centres de protection sociale n’est que de dix mois pour les
bénéficiaires, le problème recommence une fois que les activités de protection sociale
s’achèvent et parfois même avant que le projet ne soit terminé. De plus, l’intérêt des
bénéficiaires de participer aux séances de formations techniques n’est pas encore tout à fait
ressenti, puisque l’attrait principal reste la distribution de vivres. La preuve en est qu’après les

10
Absence d’emploi stable (secteur informel) et faible revenu cf critère de sélection p.18
11
Définition du VSL selon le texte de projet du programme SALOHI

46
dix mois dans les centres de protection sociale, il a été difficile de retrouver et regrouper
certaines bénéficiaires, surtout pour les centres de Tananarive. La source de ce manque
d’intérêt pourrait être un défaut dans l’identification initiale des objectifs de projet de vie de
chaque bénéficiaire.
Il en est de même pour le constat durant la période de fin du stage concernant les changements
d’objectifs de la plupart des bénéficiaires que se soit de la vague I12 ou de la vague II.
En effet, le défi pour le volet protection sociale ce dernier trimestre a été la dotation en
matériel de la première vague et l’identification des objectifs de la deuxième. Or, si l’on prend
l’exemple de la dotation en matériel des bénéficiaires du centre ASA, les machines à coudre ont
vite fait une réputation dans les petits quartiers, ce qui à engendrer une vague de changement
d’objectif pour la coupe et couture chez ces derniers. Cette instabilité du choix des bénéficiaires
lors de la confirmation des objectifs et besoins en matériels perturbe les registres et le planning
des centres.

En outre, les bénéficiaires auraient pu faire des épargnes qui auraient constitué un capital
permettant aux bénéficiaires d’investir dans des AGR ; ce qui pourrait contribuer à alléger les
problèmes d’emploi et de revenu. Mais il a été constaté que les épargnes dans les associations
ne sont pas utilisées à bon escient pour la plupart lors des rares emprunts.

En bref, les préoccupations des ménages cibles se concentrent sur la recherche de revenu au
quotidien, ce qui à une influence sur l’adoption du programme de renforcement de capacité.
Ainsi, les limites du VCF concernent entre autres l’appropriation des bénéficiaires des principes
du projet qui n’est pas encore acquis pour certains bénéficiaires.

2.3 Les suggestions concernant l’amélioration des activités de la protection sociale pour une
pérennisation de la réduction de la vulnérabilité des ménages cibles

Etant donné que les résultats du VCF sur les groupes cibles ne sont pas durables face à une
situation de pauvreté structurelle, il serait intéressant d’apporter des améliorations sur les

12
540 familles repartis dans les 15 centres de protection sociale.

47
mesures accompagnatrices d’une part et les choix d’activités génératrices de revenus d’autre
part qui constituent les aspects de pérennisation du projet.

2.3.1 Adoption de mesures accompagnatrices


La proposition à propos des renforcements de capacité des bénéficiaires est qu’ils devraient se
tenir avant la distribution de vivres ce qui est déjà le cas, mais avec une durée limitée à moins
d’une heure13 pour retenir l’attention. Les fiches de présence seront remplies au même
moment.
La fréquence hebdomadaire des formations peut dépendre de la disponibilité des formateurs
mais l’essentiel est de faire passer les messages essentiels de gestion simplifiée aux
bénéficiaires avant la fin du projet. Les formations techniques par secteur d’activité seraient
également à privilégier : pour ceux qui ont choisi le petit commerce (gestion simplifiée,
technique de production améliorée), ceux qui ont choisi l’activité agricole ou élevage (formation
technique en élevage porcin et avicole, technique agricole).
Il s’agit ainsi, de rendre plus pratique les formations techniques entre autres, et de prévoir des
visites de terrains par exemple pour l’agriculture. Les messages ainsi que les objectifs de chaque
formation devraient être concis et claires.
En outre, ces formations ne suffisent certainement pas car il faudrait des matériels et moyens
pour pouvoir réaliser ces activités. Il est également important d’appuyer les bénéficiaires à
trouver des débouchés pour les produits. C’est là toute l’importance de la dotation en matériel
durant les dix mois de présence effective des bénéficiaires, afin qu’à la fois les centres et les
assistantes sociales puissent suivre les activités. La place de la formation en technique de
production améliorée tient ici une place importante puisque la formation intègre la recherche
de marché. Le défi pour le volet protection sociale est d’arriver à cette dotation de matériel, ce
qui n’est pas facile compte tenu également de l’instabilité du choix des bénéficiaires lors de la
confirmation des objectifs et besoins en matériel. Ici, l’importance d’accompagner les
bénéficiaires à bâtir une vision à plus long terme de leur avenir, et des étapes et des
changements de comportements qu’ils devraient accomplir pour y parvenir prend tout son sens.

13
En fonction du planning du centre la distribution de vivres et la formation technique s’effectuent en une seule
séance.

48
La proposition est ici de faire participer chaque bénéficiaire à son projet de vie : par exemple
pour le choix de petit commerce en gargote, vente à la sauvette ou autre, une petite
participation financière à travers l’épargne constituée grâce au VSL serait la bienvenue. A cet
effet, l’unité JPS promeut déjà la bonne gouvernance. En effet, pendant la dotation de matériel
effectué récemment pour les bénéficiaires de la deuxième vague, deux lettres différentes ont
été rédigées afin de garantir la transparence et responsabiliser les personnes concernées. Une
lettre d’engagement entre CRS et le CPS et une autre sur l’engagement entre CPS et les
bénéficiaires.
Les mécontentements14 des bénéficiaires issus des différents kits qui différent d’une activité à
une autre devraient être limités par la présence effective des bénéficiaires concernés par
l’activité lors de la distribution de matériel. Il s’agit ici de faire signer ou faire par écrit eux même
leurs objectifs formulés dans les outils d’indentification des objectifs.
En ce qui concerne les activités15 de groupes, il serait mieux de les privilégier à travers les
groupements VSL. En effet, les résultats de l’enquête indiquent déjà une large participation des
bénéficiaires lors des groupements VSL, mais la relation qui relie les activités de groupe et les
activités en VSL n’est pas encore tout à fait acquise par les bénéficiaires. Les bénéficiaires ne
sont pas encore motivés pour emprunter, et même si c’est le cas l’argent n’est pas utilisé à bon
escient, en raison de l’absence d’une vision globale de la situation, et des mesures/solutions à
prendre.

2.3.2 Le choix des AGR


La dotation des matériels fait partie de la stratégie de pérennisation afin d’offrir aux
bénéficiaires l’opportunité de s’engager à mettre en œuvre leur projet de vie et qui vise leur
autonomie plus tard. Ainsi, il faudrait que les CPS et les assistantes sociales accordent plus de
temps aux visites à domiciles auprès des bénéficiaires afin de confirmer et analyser la faisabilité
de leurs choix d’activités. La collaboration des techniciens de CRS en matière de normes
requises pour la filière agriculture et élevage est ici la bienvenue. Il s’agit ici de revoir avec les
bénéficiaires leurs choix sans les influencer et les orienter progressivement vers des activités du

14
Les bénéficiaires qui ont choisi de faire coupe et couture sont dotés de machine à coudre, cela crée des jalousies.
15
Illustrées par les activités de l’association MAMA MIARINA p.41

49
secteur formel. C’est un exercice difficile pour les responsables de centres, étant donnée le peu
de temps qu’ils accordent à cette tache d’identification des besoins et objectifs.
En outre, à la suite de la dotation de matériel, il s’agit maintenant de mettre en place un
système de suivi simple pour vérifier si le matériel est utilisé correctement, et surtout si son
exploitation génère les bénéfices nécessaires à l’amélioration des revenus de chaque
bénéficiaire. A cet effet, la mise en place d’une organisation sous l’aspect de socio-organisation
est nécessaire bien avant la sortie de la vague en cours afin de donner aux bénéficiaires une
certaine autonomie à s’autogérer.

En bref, cette seconde partie qui a permis d’étudier les caractéristiques de pauvreté des
ménages cibles et par la même l’analyse de vulnérabilité, indique que la vulnérabilité des
ménages est causée essentiellement par l’insuffisance des revenus des ménages du fait des
emplois temporaires tels que lavandières. Il a été vu également que d’après la mesure de
l’efficacité des activités de renforcement de capacité, les formations répondent aux besoins des
bénéficiaires et que des changements de comportement s’opèrent et s’illustrent par leurs
insertions et participations dans des petits groupements. Cependant, la situation de pauvreté
structurelle nécessite la mise en place de mesure accompagnatrices dans le cadre de la
pérennisation des effets et impacts du projet. L’amélioration de la situation économique et
sociale des bénéficiaires par le biais de groupements reste ainsi l’une des meilleures approche
en milieu urbain du « vivres contre formation ».

50
CONCLUSION
Pour conclure, le renforcement de capacité humaine contribue à la réduction de vulnérabilité
puisqu’il a été vu à l’issue des enquêtes auprès des ménages cibles et des responsables de centres
que les conditions de vies s’améliorent. Cela est illustré entre autres par l’accès effectif des
bénéficiaires aux services de bases telles que services de santé, aide au logement, état civil, le
soutien psychologique qu’effectue les assistantes sociales. L’étude des caractéristiques de
pauvreté de la population cible confirme le critère de sélection mis en place par le projet, en
favorisant essentiellement les femmes chef de ménage. Par ailleurs, cette étude a abouti sur une
analyse de vulnérabilité qui indique que la principale affectation des revenus des ménages cibles
reste les dépenses en alimentation, ce qui justifie les petites épargnes constituées par les ménages
durant les dix mois de distribution de vivres dans les centres de protection sociale.
L’analyse de vulnérabilité a permis également d’identifier le facteur principal de la vulnérabilité
de ces ménages qui est l’insuffisance de revenus du fait des emplois précaires dans les zones
urbaines. Ainsi, face à ce facteur de vulnérabilité il a été vu que les apports et la particularité de
l’approche vivres contre formation que pratique l’unité JPS sont pertinents pour réduire cette
vulnérabilité. Ainsi, il s’avère que la promotion de moyens d’existence favorables par le biais de
formation et autres activités telles que la constitution de groupements, et celui de groupes
d’épargne et de crédit contribuent à réduire la vulnérabilité des ménages cibles. Les résultats de
l’enquête indiquent que les impacts du programme se matérialisent entre autres par les
groupements des bénéficiaires au sein d’associations telles que Mama Miarina ou Miavotra, et
leurs participations effectives aux groupes d’épargnes et de prêt de type simple ou village saving
and loans. Les bénéficiaires commencent à emprunter puisque le VSL a été élaboré pour fournir
un lieu sùr aux individus pour placer leurs économies et obtenir des prêts dans les communautés
qui n’ont pas accès aux services financiers formels.
Pour terminer, à un niveau plus général, on pourrait relever qu’à elle seule, la protection sociale
ne peut pas venir à bout de la réduction de la pauvreté. L’amélioration des conditions cadres pour
les investissements privés, la bonne gouvernance à tous les niveaux, la sécurisation de la
propriété foncière, sont entre autres les paramètres que le pays devrait encore améliorer, afin de
créer des conditions favorables à la vie économique, à la création d’emplois stables, et à une
meilleure répartition de la croissance. Cela contribuerait à l’atteinte des objectifs de l’OMD.

51
ANNEXES
Annexe 1 : Canevas du questionnaire
kaominina
/________________________________/
daty : /__/__/__/
asa /________________________________/
lahy/vavy /__/ /__/ /__/ /__/ /__/
(1) lahy
(2) vavy
iza no mitantana ny vola ao an-tokatrano? /__/ /__/ /__/ /__/ /__/
(1) ianao ihany
(2) olon-kafa
(3) iarahana
isan'olona ao an-tokatrano /___/ /___/ /___/ /___/ /___/
isan'ny olona an'asa ao an-tokantrano /___/ /___/ /___/ /___/ /___/
saranga sosialy /__/ /__/ /__/ /__/ /__/
(1) tsy sahirana (tsy manana olana @ fitadiavana hohanina na dia @ fotoan-tsarotra)
(2) antonony (tsy manana olana @ fitadiavana hohanina raha antonony ny vokatra)
(3) mahantra (manana olana @ fitadiavana hohanina tsindraindray)
(4) tena sahirana (tena sahirana @ fitadiavana hohanina mandavataona)
inona avy ireo nandanianao ny karama?Asio marika mifanandrify amin
Naompana t@ trano fonenana?
(1) fanavaozana ny trano /___/ /___/ /___/ /___/ /___/
(2) fanavaozana ny fefy /___/ /___/ /___/ /___/ /___/
(3) fanorenana vaovao(oh: fefy, rindrina, lava-piringa…) /___/ /___/ /___/ /___/ /___/
(4)fividianana fanaka /___/ /___/ /___/ /___/ /___/
(5) hafa(lazao) /___/ /___/ /___/ /___/ /___/
Naompana t@ fandaniana mahazatra ao an-tokantrano?
(1) sakafo /___/ /___/ /___/ /___/ /___/
(2) kojakoja samihafa(labozia,savony,pétrole,…) /___/ /___/ /___/ /___/ /___/
(3) fitsaboana /___/ /___/ /___/ /___/ /___/
(4) hofan-trano /___/ /___/ /___/ /___/ /___/
(5) sara-pianaran'ny ankizy /___/ /___/ /___/ /___/ /___/
(6) hafa(lazao) /___/ /___/ /___/ /___/ /___/
Naompana t@ fampitaovana ara-pamokarana?
(1) fanitarana ny tany ambolena /___/ /___/ /___/ /___/ /___/
(2) fividianana fitaovana madinika hamokarana /___/ /___/ /___/ /___/ /___/
(3) hafa(lazao) /___/ /___/ /___/ /___/ /___/
Naompana t@ fanatsarana ny vokatra?
(1) fanaramana mpiasa tany /___/ /___/ /___/ /___/ /___/
(2)fividianana zezika /___/ /___/ /___/ /___/ /___/
(3) fividianana fanafody fiarovana ny voly /___/ /___/ /___/ /___/ /___/
(4) fividianana ambioka /___/ /___/ /___/ /___/ /___/
(5) fanaovana voly vaovao /___/ /___/ /___/ /___/ /___/
(6) hafa(lazao) /___/ /___/ /___/ /___/ /___/
Naompana t@ fandaniana hafa ?
(1) fanefana trosa /___/ /___/ /___/ /___/ /___/
(2) fividianana akanjo /___/ /___/ /___/ /___/ /___/
(3) fandaniana tamin-danonana /___/ /___/ /___/ /___/ /___/
(4) hafa(lazao) /___/ /___/ /___/ /___/ /___/
Afaka nanao tahiry ve ianao? /___/ /___/ /___/ /___/ /___/ (1) eny (2) tsia
Lazao izay tombontsoa heverinao fa tena lehibe azonao
/___/ /___/ /___/ /___/ /___/
(1) fahaizana sy traikefa
(2) fananana asa
(3) vola
(4) hafa(lazao)
Asa-pivelomana fototra mandritra ny taona /__/ /__/ /__/ /__/ /__/
(1) fambolena
(2) fiompiana
(3) fambolena sy fiompiana
(4) varotra
(5) fitanterana
(6) mpikarama
(7) asa-tanana
(8) hafa (lazao)
Inona ny karazana voly ataonao? /__/ /__/ /__/ /__/ /__/
(1) voly vary
(2) voly fanondrana
(3) legioma sy anana
(4) voankazo
(5) tsaramaso/katsaka/…
(6) hafa
Inona ny biby ompiana? /__/ /__/ /__/ /__/ /__/
(1) akoho amam-borona
(2) omby
(3) kisoa
(4) hafa
Fananan-tany /__/ /__/ /__/ /__/ /__/
(1) manofa
(2) manao ampahany
(3) tompony
Trano /__/ /__/ /__/ /__/ /__/
(1) manofa
(2) tompony
Alaharo izay tena mandany vola ao an-tokatrano @ ireto (3 voalohany)
fandaniana voalohany /__/ /__/ /__/ /__/ /__/
fandaniana faharoa /__/ /__/ /__/ /__/ /__/
fandaniana fahatelo /__/ /__/ /__/ /__/ /__/
% fandaniana voalohany /_____//_____//_____//_____/ /_____/
% fandaniana faharoa /_____//_____//_____//_____/ /_____/
% fandaniana fahatelo /_____//_____//_____//_____/ /_____/
(1) sakafo
(2) kojakojan-tokatrano
(3) fahasalamana
(4) fampianarana ny ankizy
(5) fampitaovana ny famokarana
(6) fitafiana
(7) fialamboly
(8) lelavola hoenti-miasa
Inona ny vokatry ny fanampiana azo?
Inona avy ireo fiofanana efa hazo hatramin’I zay?
aiza no mitsabo tena?
Inona avy ireo formation efa azo hatramin’i zay ? fitino ny hevi-dehibe?
ahona ny fomba namptiana izany tamin’ny mpahazo tombotsoa?
Ahaona ny fampianarana ny mpahazo tombotsoa any izany eo aminy fianana isanandro?
Inona ny fiovana hita vokatr’ireo fiofanana azo?
Izay avy ireo services nantoninareo ka nampiasana ny plaidoyer?
Nahitana fahombiazana hoan’ny mpahazo tombotsoa ve ny fahitanareo ilay service? Omeo ohatra
Isan’ny groupement VSL/tahiry tsotra? Manao ahoana ny fahitanao ny fandehan’io fikambanana io?
Annexe 2: Histoire de succès

La visite à domicile est un bon outil de collecte de donnée pour vérifier la réalité quotidienne
des bénéficiaires. Ainsi, des VAD ont été réalisée à Tamatave, avec pour objectif de constater
de visu les changements qui s’opèrent au niveau des ménages. Les entretiens individuels avec
les bénéficiaires sont une source d’information intéressante pour les histoires de succès.

Ainsi, voici leur témoignage :

-Modeste Caroline est mère de 4 enfants, et vit grâce à la vente de charbon. Grace a l’épargne
qu’elle a constituée à l’aide du VSL et l’apport en charbon de CRS, elle a espoir et confiance
en la vie.

En effet, son principal objectif est de construire une maison pour faire louer, et avec la bonne
gestion de son ménage actuel, elle n’a pas de difficulté pour faire de l’épargne.

La scolarisation des enfants ne pose pas de problème non plus, car elle a une fille de 17 ans
qui est inscrite dans une école privée de Tamatave ( 10 000 Ar d’écolage/mois). Les autres
enfants vont à l’EPP régulièrement.

Par ailleurs, l’apport de CSB a permis de diminuer la consommation de riz du ménage, et


constitué une petite épargne.

Elle nous a montré les rouages de la vente de charbon, et nous a convaincu des bénéfices
potentiels liés à cette activité. D’après ses explications, un sac de charbon peut produire 60
sachets à Ariary 100 l’unité. Selon toujours ses dires, un sac dégage 6 000 Ariary de bénéfice.

A l’issue de l’entretien, on lui a demandé sa contribution pour le partage de son expérience


en matière de vente de charbon aux autres bénéficiaires.

-Lucienne Odile est mère de 4 enfants, et gère son ménage toute seule. Sa petite famille survie
avec les revenus de lavandière. Elle a emprunté de l’argent à sa famille et au VSL pour
pouvoir construire un poulailler, car son projet de vie est l’élevage. En effet, la formation en
élevage donnée par le centre lui a permis de trouver la motivation pour construire le
poulailler. Selon ses dires, elle n’a pas de difficulté pour rembourser son emprunt, ce qui
illustre une bonne maitrise de la gestion de son ménage. L’apport de CSB a permis à l’un de
ses enfants de passer le Baccalauréat correctement, sans souffrir du manque de nourriture.

Cette réussite scolaire est aussi du au cours du soir que l’enfant a pu suivre.

A la fin de l’entretien, elle nous explique l’intérêt de faire une épargne, en prenant l’exemple
des périodes difficiles où le ménage n’a plus de revenus. Par ailleurs, son prochain objectif est
de construire une petite cour autour du poulailler pour que la volaille ne se disperse dans le
voisinage.
Annexe 3: Scope of work

CRS/Madagascar

Scope of Work STAGIAIRE UNITE JPS

Thème : Protection Sociale

CONTEXTE
Suivant la demande émanant de Mr ANDRIAMANANJARA ANTSA, étudiant à la Faculté de Droit
d’Economie de Gestion et de Sociologie de l’Université d’Antananarivo, et après étude par l’Unité Justice, Paix
et Solidarité de CRS/Mg de sa demande, il est retenu à effectuer son stage au sein de l’Unité JPS dans le volet
Protection Sociale.
Le thème de la recherche portera sur : ETUDE DES IMPACTS DU RENFORCEMENT DE LA CAPACITE
HUMAINE DANS LES CENTRES DE PROTECTION SOCIALE SUR LA REDUCTION DE LA
VULNERABILITE.
CAS DES FAMILLES ET FEMMES CHEFS DE MENAGES DANS LES CENTRES DE PROTECTION
SOCIALE
OBJECTIFS SPECIFIQUES
 Identifier les facteurs de risques à travers une enquête détaillée, afin d’établir une relation
entre aléas quotidiens et vulnérabilité ;
 Identifier la gestion des aléas aux quotidiens (types d’aléas quotidiens : insécurité
alimentaire, la malnutrition, le chômage, le manque de revenus stables et suffisants, l’usage
de la drogue, les violences sociales et conjugales) et les stratégies de survie ;
 Identifier les différents services reçus par les bénéficiaires en dehors des centres et les
obstacles qu’ils peuvent rencontrer. Analyser les effets des divers services offerts à ces
bénéficiaires et partager les leçons apprises, les histoires de succès.
 Déterminer de quelle manière les renforcements de capacités seront efficaces sur un tel
groupe cible (groupe vulnérable). Fournir des suggestions d’amélioration pour les activités
de la Protection Sociale de CRS/Mg.

ACTIVITES
- Revue documentaire et discussion avec l’équipe JPS
- Etude sur terrain, contact avec les bénéficiaires, les responsables des centres de PS et
d’autres acteurs clés
- Analyser les résultats de l’étude
- Présenter les résultats auprès de l’équipe JPS
- Rédiger le rapport de stage

RESULTATS ATTENDUS /LIVRABLES


- Rapport de stage contenant les éléments définis dans les objectifs, approuvé.

PERIODE
2 Mois (15 Avril au 15 juin 2011).

LIEU : Tana avec des missions à Fianarantsoa et Toamasina (zones d’interventions de PS de CRS/Mg)

STAGIAIRE : Mr ANDRIAMANANJARA ANTSA


ENCADREUR TECHNIQUE : Lala RATRIMOSON
Annexe 4 : Missions, visions et principes de Catholic Relief Services
 Les missions de CRS
Le Catholic Relief Services donne un témoignage actif du mandat de Jésus Christ de répondre
aux besoins humains:
- En aidant les victimes d’aléas naturelles ou causées par l’homme
- En offrant une assistance aux pauvres, pour subvenir à leurs besoins immédiats
- En appuyant des programmes d’auto-assistance, où les communautés et les
personnes dans leur propre développement
- En aidant ceux qu’il sert à retrouver et à préserver leur dignité et à réaliser leur
potentiel
- En collaborant avec des personnes et des groupes de bonne volonté, religieux et non-
sectaires, dans des programmes et des projets qui contribuent à une société plus
équitable
- En aidant à éduquer le peuple des Etats-Unis pour qu’il prenne ses responsabilités
morales, en soulageant la souffrance humaine, en supprimant ses causes et en
favorisant la justice sociale
 La vision de CRS
Elle peut se résumer par cette phrase : « La solidarité transformera le monde ». Ainsi, avec
cette vision la solidarité va changer le monde pour mieux :
 chérir et soutenir la dignité de chaque personne,
 s’engager à promouvoir la paix, la justice, la réconciliation, et
 célébrer et protéger l’intégrité de toutes les créations.

 Les huit principes de CRS


Les huit principes qui guident CRS sont :
 Dignité et égalité de la personne humaine
• La dignité vient non de nos activités, mais de notre création même
• Un droit inviolable et inalienable
• Valorisé à travers les relations entre les personnes
• Confère l’égalité entre les personnes
 Droits et responsabilités
• Droit à la vie, Responsabilité de préserver la vie
• Droit à un niveau de vie satisfaisant, Responsabilité de chercher un emploi et
d’utiliser judicieusement les ressources
• Droit de vénérer Dieu selon la conscience, Responsabilité de respecter le droit des
autres
• Droits et Responsabilités moraux et culturels, économiques et politiques.
 Nature sociale
Nous sommes fondamentalement des êtres sociaux. Le potentiel humain pourrait être
réalisé et protégé seulement quand nous habitons en communauté avec les autres:
• La famille
• La communauté civile et nationale
• La communauté d’êtres humains

 Bien commun
Nous sommes obligés de contribuer nos biens, services et talents personnels à la vie de la
communauté.
 Solidarité
La solidarité demande:
• Qu’on vit avec la compassion
• Qu’on regarde les injustices contre les autres comme on regarde une injustice contre
soi-même
• Qu’on accepte la responsabilité pour le bien-être des autres
• Qu’on s’engage à accompagner les autres dans leurs combats contre l’injustice
 Subsidiarité
Aucune structure ne doit pas remplacer ou détruire les initiatives de base. Les grandes
structures doivent aider seulement quand les besoins de justice surpassent les capacités de
base
 Option pour les pauvres
Les membres de la société qui ont les plus grands besoins exigent le plus de réponses et
d’attention
L’engagement à vivre en solidarité avec les pauvres et les exclus, à accorder la préférence
aux secteurs de la société les plus vulnérables et à reconnaitre leurs droits privilégiés sur
notre temps et nos ressources.
 Bonne intendance
• La gestion rationnelle et juste des ressources nationales et des biens communs
• Le partage juste des ressources à répondre aux besoins de tous sans exclusion
Annexe 5 : Structure Catholic Relief Services au niveau du siège
Le siège se trouve à Baltimore, dont voici la composition :
Composition du siège de Catholic Relief Services
La conférence des Évêques Catholiques des Etats Unis est l’assemblée de la hiérarchie
Catholique agissant conjointement dans les fonctions pastorales au nom de la Foi
Catholique des Etats Unis.

Catholic Relief Services est une organisation de la Conférence des Evêques des Etats Unis
et est dirigée par un Conseil d’administration composé de 12 Evêques élus par la
Conférence Episcopale Américaine.

Président du Conseil d’administration : nommé par la Conférence des Evêques

Président et Directeur General Exécutif : nommé par le Conseil d’administration)

Direction Executive U .S operations Fundraicing and Overseas


marketing Operations

Source : CRS/MG 2011

Catholic Relief Services opère dans 99 pays dans le monde, et est officiellement représenté
dans 56 pays dans le monde. Ainsi, c’est à juste titre que CRS a été choisi comme chef de file
du consortium pour la mise en œuvre du programme SALOHI à cause de son expérience
significative en matière de développement à Madagascar, son expérience à mettre en œuvre
des programmes à Madagascar et à l’étranger, et l’étendu de son réseau de partenaires locaux.
Références bibliographiques
Ouvrage
1. Bernard, Pecqueur, « Le développement local pour une économie des territoires »,
Paris, SYROS, 2ème édition, 2000, 126 pages
Documents de travail
2. Manuel de procédure protection sociale, 2011, 30 pages
3. Fiche de renseignement bénéficiaire, karatry ny mpahazo tombotsoa
4. Texte de projet du programme SALOHI
5. Rapport périodique de Madagascar sur l’application de la Convention relative aux
droits de l’enfant, année 2003 à 2008, 135 pages
6. CRS SALOHI detailed implementation plans, 2011, 8 pages
7. Plan d’action SALOHI
8. Enquête Périodique auprès des ménages 2010
9. Rapport d’analyse Région Analamanga, 16 pages
10. Programme National de développement rural, EPP/PADR
11. Evolution de la situation économique des ménages de la ville d’Antananarivo
durant la crise sociopolitique, Novembre 2009, 22 pages
12. Plan de développement du secteur santé et de la protection sociale, 2007-2011, 124
pages
13. Manuel de procédures « Composante Protection Sociale-Sécurité Alimentaire »,
Avril 2011, 19 pages
14. Rapport National sur le suivi de mise en œuvre du Cadre d’action de Hyogo, 2009-
2011, 26 pages

Sites web
Mirror.undp.org/magnet/Docs/!UN98-21.PDF/…NCE/…/!gshbec
« ETUDE DES IMPACTS DU RENFORCEMENT DE LA CAPACITE HUMAINE
DANS LES CENTRES DE PROTECTION SOCIALE SUR LA REDUCTION DE LA
VULNERABILITE »
Année universitaire : 2011
Diplôme d’étude supérieures spécialisées Multidisciplinaire en
gestion des Risques et des Catastrophes - DMGRC
Auteur : ANDRIAMANANJARA Antsa
Adresse : IBG 114 TER ANTSAHAVOLA
Téléphone : 0 33 09 006 61
Courriel : antsaandriamananjara@yahoo.fr

RESUME

Les pauvres généralement se confinent dans des logiques individualistes. Rares sont les
activités qui permettent de les regrouper et donc de rechercher ensemble des solutions qu’ils
ne pourront jamais réaliser individuellement. Le fait d’élargir les relations réciproques se
rapporte au renforcement du capital social parmi les ménages urbains vulnérables qui se
connectent entre eux, suivent des formations, et facilitent la mise en place de réseau de
protection sociale à travers lesquels les participants peuvent s’entraider et faire face aux
différents chocs. Les relations réciproques dans lesquelles les familles empruntent les unes
aux autres, partagent les ressources entre elles représentent des avantages inestimables qui
permettent à celles qui sont affectées par les chocs de les affronter. Les ménages urbains
extrêmement vulnérables ne possèdent pas un capital social fort pour faciliter ces relations.
Ainsi, la difficulté pour obtenir de bons résultats concernant la mise en œuvre d’un
programme de protection sociale réside ainsi dans la mise en place d’un outil stratégique qui
limite ces logiques individualistes. Vivres contre formation est ainsi l’approche de l’unité JPS
de CRS pour réduire la vulnérabilité des ménages cibles, et permettre la promotion de moyens
d’existence favorables par le biais de renforcement de capacité et autres activités telles que le
soutien psychologique, la facilitation de l’accès aux services de bases et celui de la
constitution de groupements comme celui de groupes d’épargnes et de crédit de type simple
ou VSL, l’identification des besoins et objectifs de chaque bénéficiaire.
L’enquête auprès des ménages ainsi qu’une analyse de vulnérabilité a permis d’identifier le
facteur principal de vulnérabilité, ainsi il s’avère que la promotion d’activités génératrices de
revenus à travers la formation technique des bénéficiaires et des responsables de centres limite
ce facteur de vulnérabilité et contribue par la même à leur autopromotion.

Mots-clés : protection sociale, activités génératrices de revenus, vivres contre formation,


analyse de vulnérabilité, renforcement de capacité, soutien psychologique, village saving
and loans, autopromotion, groupements d’épargne et de crédit.

Vous aimerez peut-être aussi