Vous êtes sur la page 1sur 2

Contrôle n° 3 - Semestre I –

Durée : 1 heure

Texte
Je m'approchai de mon père. Il se débarrassa des deux poulets. Il les posa à même le sol. Ils avaient
les pattes liées par un brin de palmier. Ils se mirent à battre des ailes, à pousser des gloussements de
terreur. Mon père m'intimidait. Je le trouvais changé. Son visage avait pris une couleur terre cuite qui
me déconcertait. Sa djellaba sentait la terre, la sueur et le crottin. Lorsqu'il passa ses mains sous mes
aisselles et me souleva à la hauteur de son turban, je repris entièrement confiance et j'éclatai de rire.
Ma mère sortit de sa torpeur. Elle rit comme une petite fille, s'empara des poulets pour les emporter
à la cuisine, revint aider mon père à vider son capuchon qui contenait des œufs, sortit d'un sac de
doum un pot de beurre, une bouteille d'huile, un paquet d'olives, un morceau de galette paysanne
en grosse semoule. Prise d'une fièvre d'activité, elle rangeait nos richesses, soufflait sur le feu, allait,
venait d'un pas pressé sans s'arrêter de parler, de poser des questions, de me gourmander
gentiment.

Installé sur les genoux de mon père, je lui racontais les événements qui avaient meublé notre vie
pendant son absence. Je les racontais à ma façon, sans ordre, sans cette obéissance aveugle à la
stricte vérité des faits qui rend les récits des grandes personnes dépourvus de saveur et de poésie. Je
sautais d'une scène à une autre, je déformais les détails, j'en inventais au besoin. A chaque instant,
ma mère essayait de rectifier ce que j'avançais; mon père la priait de nous laisser en paix.

Les voisines faisaient à haute voix des vœux pour que notre bonheur soit durable et notre santé
prospère.

Des you-you éclatèrent sur la terrasse. Des femmes venues des maisons mitoyennes manifestaient
ainsi, bruyamment, la part qu'elles prenaient à notre joie. Ma mère ne cessait de remercier les unes
et les autres.

Driss El Aouad arriva de son atelier. Sa femme le mit au courant du retour de mon père. Il appela:

- Maâlem Abdeslam ! Nous sommes très heureux de te voir de retour parmi les tiens.

- Monte un instant, Driss.

La conversation des deux hommes reprit. Elle se transforma peu à peu en ronronnement. La fatigue
envahit mes membres. Je me sentis triste et seul. Non! Je ne voulais pas dormir, je ne voulais pas
pleurer. Moi aussi, j'avais des amis. Ils sauraient partager ma joie. Je tirai de dessous le lit ma Boîte à
Merveilles. Je l'ouvris religieusement. Toutes les figures de mes rêves m'y attendaient.

Questions
Compréhension et langue. (20pts)
A- Contextualisation du texte
1- complétez le tableau suivant : 2pt
Titre Auteur Genre Autres romans
2 -a- situez le passage. 1pt
b- Quel est le type du texte ? Justifiez à partir du texte. 1pt
B- Analyse du texte
3- a- Quel est le sentiment de la mère face au retour du père ? 2pts
b- Relevez du 1er paragraphe une figure d'analogie qui exprime ce sentiment.
4- Comment le narrateur manifeste sa joie lors du retour de son père ? 2pts
5 - Relevez du texte quatre mots appartenant au champ lexical de la joie. 2pts
6- Quel est le ton dominant dans ce texte ? Justifiez. 2pts
7 - a- Vers la fin du texte, quel est le sentiment du narrateur ? 2pts
b- Pourquoi l'enfant éprouve-t-il ce sentiment ?
8 - qu'est-ce qu'il a fait pour éloigner ce sentiment ? 1pt
9 -a- Que symbolisent « les figures de mes rêves » dans le dernier paragraphe ? 1pt
b- de quelle figure de style s'agit-il dans la phrase soulignée ? Justifiez.1pt
Métaphore - personnification – comparaison
C- Réaction personnelle face au texte
10- A votre avis, est-ce qu'un simple objet comme « la boite » de Sidi Mohammed peut avoir un
impact sur notre vie ? Exprimez votre point de vue en 3 ou 4 lignes. 2pts
BONUS : un point pour l'organisation

Vous aimerez peut-être aussi