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Le change
Le passage d’une monnaie à l’autre se fait par l’intermédiaire du taux de change, obtenu
par confrontation de l’offre et de la demande d’une monnaie sur le marché des changes.
Le change est l’opération qui permet d’obtenir une monnaie étrangère à partir d’une
monnaie nationale, ou inversement. Ainsi le taux de change n’est qu’un prix de marché.
Le taux de change nominal est le prix d’une monnaie exprimé en une autre monnaie : c’est
le nombre d’unités monétaires que l’on peut obtenir en échange d’une unité d’une autre monnaie.
La définition du taux de change nominal ne traduit pas les différences de pouvoir d’achat qui
existent entre les monnaies. Il faut donc calculer un taux de change réel qui permet de comparer
les prix des biens entre deux pays.
On suppose qu’un bien unique se vend $1,000 aux EU et 1,200€ en Europe. Le taux de change
nominal e observé sur le marché des changes est 1$ = 0,90€.
pr i xUSA
er = e ×
pr i xEurope
pr i xUSAeuro
er =
pr i xEuropeeuro
1000
er = 0,9 × = 0,75
1200
Ici, $1 ne permettrait d’obtenir que 0,75€ de ce bien en Europe.
En passant d’un bien unique à un panier de bien, le prix est remplacé par l’indice des prix
respectifs de chaque pays P pour la zone euro et P * pour l’étranger.
P*
er = e ×
P
Une hausse de er traduit la compétitivité prix des produits nationaux, et inversement.
Un taux de change fixe est un taux de change (ou un parité) fixé à l’avance dans le cadre
d’accords internationaux, par référence à un étalon (l’or, une autre devise, un panier de devises).
Un taux de change flexible, ou flottant, est un taux de change qui varie librement sur le
marché des changes en fonction des offres et des demandes pour cette monnaie.
La marché des changes est le lieu de rencontre entre les offreurs et les demandeurs en
vue d’un échange de devise, aboutissant à la fixation des prix des devises exprimées entre elles :
le taux de change.
Il n’y a qu’un seul marché des changes dans le monde dans la mesure ou les transactions
se font en même temps dans plusieurs points de la planète. C’est également un marché en
continu, les cours de changes étant côtés 24h/24h. En raison des décalages horaires, il y a
toujours une place financière ouverte.
Parmi les principaux intervenants sur le marché des changes on trouve d’abord les
entreprises et les particuliers qui transmettent aux banques des offres d’achat et de ventes de
devises. Les banques jouent un rôle d’intermédiaire.
Les banques centrales interviennent sur le marché des changes pour réguler les
fluctuations de cours et contrôles les changes.
Mais le marché des changes est surtout un marché inter-bancaire dans le sens ou ce sont surtout
les banques qui y interviennent.
Les individus qui négocient sur le marché des changes sont appelés les cambistes. Ils
réalisent les ordres de leur clientèle et s’efforcent d’obtenir les gains de change pour le compte de
leur banque.
Sur le marché au comptant, la livraison des devises se fait par transfert de compte à
compte dans les deux jours ouvrables qui suivent la négociation.
Sur le marché à terme, la livraison est reportée à une échéance et à un cours convenu à
l’avance appelé le cours à terme.
Le marché des changes permet aux agents économiques de se couvrir contre le risque de
change et de spéculer.
- Acheter des devises sur le marché des changes au comptant (ici $1,000,000) et les placer sur
le marché monétaire pendant trois mois
Dans le premier cas, l’entreprise se prive en quelque sorte du délais de paiement que lui
avait accordé le fournisseur américain. Dans le second cas, l’entreprise peut accepter de payer
plus cher ses devises contre la certitude de ne pas avoir à les payer encore plus chères.
En gros, l’entreprise présente une aversion pour le risque de variation excessive du taux
de change.
Pour se couvrir contre le risque de change, l’entreprise doit trouver des agents
économiques prêts à prendre le risque à sa place. Ce rôle est joué par les spéculateurs. Pour eux,
le commerce de devise constitue une fin en soit.
Ces spéculateurs cherchent à profiter des écarts de cours dans le temps et dans l’espace.
Ils peuvent ainsi tirer profit des écarts de cours entre devises sur plusieurs places financières en
même temps. Au total, il apparaît que le marché des changes est un marché spéculatif, la
spéculation constituant au départ une contrepartie à la volonté de se protéger contre le risque de
change. Cependant, elle est aussi un élément essentiel de la variation des cours de change.
Le taux de change d’une monnaie nationale varie tout d’abord en fonction de l’évolution
du solde de la balance des transactions courantes, c’est à dire, de l’ensemble des échanges de
biens et de services.
Lorsque l’offre est supérieure à la demande, le prix sur le marché a tendance à baisser. En
conséquence, un excédent des transactions courantes conduit à une hausse de la demande de la
monnaie nationale et amène à une appréciation du taux de change.
Selon la théorie de la parité des pouvoirs d’achats (PPA) de Cassel en 1916, le taux de
change bilatéral est déterminé par le rapport des pouvoirs d’achats internes des deux monnaies
considérées. Le taux de change assure en quelque sorte l’égalité des pouvoirs d’achat entre les
deux monnaies. Avec 100€, un agent économique doit pouvoir se procurer un même panier de
bien dans la zone euro et hors de la zone euro une fois les euros convertis. Sur une longue
période, on constate que la PPA est une explication satisfaisante des différentiels de change.
Lorsque les taux d’intérêt dans la zone euro sont supérieurs à ceux proposés à l’étranger,
les capitaux affluent en provenance de l’étranger pour se placer dans la zone euro.
Pour cela ils sont d’abord échangés sur le marché des changes. Il en résulte une hausse
de la demande d’euro et donc une appréciation de l’euro. Inversement, une dépréciation de l’euro
conduit souvent à une hausse des taux d’intérêts en Europe. Une appréciation de l’euro, elle,
permet de baisser les taux d’intérêt.
On sait que les mouvements de capitaux sont sensibles aux différentiels de taux d’intérêt
entre l’économie nationale et l’étranger. Si le taux d’intérêt étranger i * est supérieur au taux
d’intérêt national i , les agents économiques nationaux préfèrent acheter des titres étrangers. On
peut alors exprimer le solde des flux de capitaux en fonction de i et i * .
Mais les flux de capitaux sont sensibles aux anticipations de change des agents économiques e.
En vertu de la parité des taux d’intérêt (PTI) de Keynes en 1923, si les mouvements internationaux
de capitaux sont parfaitement libres, un placement financier doit avoir la même rentabilité quelle
que soit la devise dans laquelle il est réalisé.
i = i * +e
i : taux d’intérêt
Le taux de change peut s’écarter durablement de la valeur que l’on serait en droit
d’attendre à la lecture des données fondamentales de l’économie. Cet écart peut s’expliquer du
fait de la spéculation sur le marché des changes.
Le cours d’une monnaie peut baisser simplement parce que les spéculateurs pensent qu’il
va baisser. Chaque spéculateur connait les déterminants fondamentaux des taux de changes,
mais sait également que les anticipations des autres spéculateurs peuvent modifier les taux de
change. Les offres et les demandes de devise sur le marché des changes ne reflètent pas
nécessairement les idées que se font les spéculateurs sur les paramètres fondamentaux de
l’économie, mais plutôt les idées qu’ils se font des opinions des autres spéculateurs. Cela peut
générer une bulle spéculative.
Une bulle spéculative est un phénomène de hausse ou de baisse de la valeur d’un titre ou
d’une devise, qui résulte de l’agrégation des comportements de mimétisme des acteurs sur un
marché (marché des changes, marché financier) : la hausse appelle la hausse, la baisse appelle la
baisse.
De plus, les spéculateurs utilisent, à quelques variantes près, les mêmes logiciels d’aide à
la décision pour passer leurs ordres d’achats et de vente de devis ce qui renforce le
comportement de mimétisme. Selon Keynes, le mimétisme est un comportement rationnel en
période d’incertitude car il permet de profiter de l’information des opérateurs mieux informés
(concours de beauté de Keynes).
En France, ce document est établit par la Banque de France. Une balance des paiements
suit le principe de la comptabilité en particulier. Ainsi, une même opération est comptabilisée
deux fois, une fois en temps que flux réel et une deuxième fois en temps que flux monétaire,
contrepartie exacte de ce flux réel. Par exemple, une vente de marchandise à l’étranger, pour une
somme de 1000€, est enregistrée d’un côté de la balance en temps qu’exportation (flux réel car
sortie de marchandise) et de l’autre coté de la balance en temps qu’augmentation des réserves
monétaires (flux monétaire car entrée de monnaie). Il en résulte un nécessaire équilibre de la
balance des paiements. Selon la présentation en vigueur depuis 1er Janvier 1996, la balance des
paiements se divise en trois comptes :
- Le compte des transactions courantes enregistre l’ensemble des échanges de biens et services
avec l’extérieur.
- Le compte financier enregistre différents types de flux financiers comme les flux
d’investissement direct, les flux d’investissement en portefeuille et les flux de prêt et d’emprunt
entre agents économiques résidents et non résidents
Les politiques de change visent à maitriser les variations de change pour que celles-ci ne
soient pas trop néfastes à l’activité des agents économiques. Pour cela, les autorités monétaires
disposent d’un ensemble d’instruments dont l’efficacité est parfois limitée selon le système de
change pour laquelle elles ont opté.
Le premier cas est celui dans lequel le pays décide d’abandonner l’utilisation de sa propre
monnaie au profit d’une autre monnaie. C’est le choix des pays de l’Union Économique et
Monétaire qui ont décidé d’adopter l’euro comme monnaie. Le degré de flexibilité des changes
entre les pays de l’UEM est donc nul puisque circule désormais une monnaie unique en lieu et
place des monnaies nationales. Mais c’est aussi le cas d’un pays qui, unilatéralement, fait le choix
d’utiliser comme monnaie nationale une devise étrangère comme la Panama et le dollars. Il se
prive alors de toute politique monétaire.
Le second cas est celui du système dit de la caisse des missions (ou currency board)
selon lequel un pays arrime unilatéralement sa monnaie à une devise étrangère. La monnaie
nationale continue à circuler à l’intérieur du pays mais en quantité strictement proportionnelle aux
réserves en devise étrangère de référence détenues par la banque centrale. Ce système de
change fixe, par rapport à la devise de référence, confère une forte crédibilité au niveau de la
parité entre la monnaie étrangère et la devise de référence (peso Mexicain ou Argentin par
exemple). Ces systèmes de change ne durent que tant que les politiques économiques suivies
par les gouvernement apparaissent crédibles. Une contraction des réserves en devise conduit à
une contraction de la masse monétaire et donc à des effets récessionistes pouvant contraindre
les dirigeants politiques à modifier, voire à abandonner la parité avec la devise de référence.
Le troisième cas est celui du système de change fixe dans lequel les devises sont définies
entre elles par rapport à une devise de référence (panier de devise ou l’or) avec des marges de
fluctuation plus ou moins larges. Par exemple, plus ou moins 1% par rapport au dollars dans le
cas des accord de Breton Woods de 1944. Dans un tel système, une banque centrale a
l’obligation de fournir de sa propre monnaie à quiconque en demande en contrepartie de devise
étrangère. Mais elle a également l’obligation de racheter sa propre monnaie à partir de ses
réserves de change en devise. Elle s’engage, de plus, à défendre la parité de sa monnaie en
intervenant sur le marché des changes pour que le cours demeure dans des limites de marge de
fluctuation. Bien entendu, ce système de change fixe ne tient que tant que la Banque Centrale
détient des réserves en devise, ou tant qu’elle peut en emprunter auprès du FMI par exemple,
pour défendre la parité de sa monnaie. Dans le cas contraire, un réaménagement des parités
entre monnaies s’avère nécessaire (dévaluation ou réévaluation). Par exemple les attaques contre
le franc français en 1993 ont conduit les pays membres du système monétaire européen d’alors à
élargir les marges de fluctuation de plus ou moins 2,25% à plus ou moins 15%.
Enfin, un pays peut opter pour un système de change flexible dans lequel le taux de
change s’établit en fonction des offres et des demandes de la monnaie nationale sur le marché
des changes. Cependant, même en système de change flexible, les banques centrales
interviennent sur le marché des changes tant le taux de change est un facteur déterminant de
l’activité économique via les exportations et les importations. On peut donc être amené à
distinguer un flottement administré et un flottement pur selon que ces interventions soient
régulières ou non. Selon les tenants du flottement des monnaies, ce système libère les autorités
monétaires de toute intervention pour la défense de la parité de la monnaie. Pour eux ce sont les
mécanismes du marché qui permettent d’ajuster les taux de change et d’éliminer les déficits
extérieurs sans obliger à une manipulation des taux d’intérêt qui peut être préjudiciable à l’activité
économique de la zone.
Le déficit extérieur signifie qu’il y a plus d’importations que d’importations : l’offre d’euro
est supérieure à la demande d’euro car il y a plus d’achats que de vente. Il y a donc un besoin
plus grand de donner à l’extérieur que de recevoir. Comme l’offre d’euro est supérieure à la
demande, il y a plus d’euros qu’avant sur le marché des changes : l’euro se déprécie.
Cela a un impact sur les importations et les exportations : si la valeur de l’euro a baissé,
les prix des exportations baissent et il y a une hausse des exportations en volume ce qui
demande de l’euro. La demande d’euro sur le marché des changes augmente : l’euro s’apprécie.
La valeur de l’euro ayant baissé, les prix des importations augmentent.
La banque centrale
européenne a des réserves
en euro et en devises
étrangères. Ce que va faire la
banque centrale pour
apprécier tout d’abord l’euro,
elle va acheter des euros
pour qu’il y en ai moins sur le
marché des changes : l’euro
s’apprécie. Pour déprécier
l’euro, la banque centrale va
vendre des euros sur le
marché des changes et va
acheter du dollars et du yen.
Trois outils principaux : la banque centrale peut acheter ou vendre des euros elle même;
ou alors on peut manier les taux d’intérêt, les nouveaux produits financiers de la zone euro vont
être plus intéressants, il y a donc des investisseurs étrangers qui vont acheter des euros pour
avoir accès à ces produits financiers; contrôle des changes.