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Introduction Générale sur les Matériaux Electrotechnique.
Les machines électriques, connues depuis le siècle dernier, ainsi que l'ensemble du matériel
électrique évoluent vers une plus grande compacité, grâce à l'amélioration des matériaux qui
les constituent.
Ces matériaux peuvent être classés en quatre groupes selon leur fonction :
- les matériaux conducteurs pour véhiculer le courant électrique.
- les matériaux magnétiques pour créer ou canaliser l'induction magnétique.
- les matériaux isolants pour isoler les conducteurs électriques.
- les matériaux semi-conducteurs pour la fabrication des composants électroniques.
a) propriétés physiques :
Point de fusion : Les matériaux à l'état solide passent à l'état liquide toujours à la
même température ; c'est leur point de fusion.
Dilatation : Une barre chauffée s'allonge d'autant plus qu'elle est portée à une
température plus élevée. On définit un coefficient de dilatation ß pour chaque matériau.
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b) propriétés chimiques
Action des acides : La plupart des métaux sont attaqués par les acides alors que les
matériaux plastiques sont insensibles aux agents chimiques.
c) propriétés mécaniques
- La résistance à la rupture, à l'extension: C'est le quotient de la charge maximale
par la section de départ.
- La résistance limite élastique.
- L'allongement.
- La dureté (résistance à la pénétration d'un corps dans un matériau).
d) propriétés électriques
- Les métaux en général offrent une faible résistance au passage du courant, ce sont les
matériaux bons conducteurs.
- D'autres présentent une très grande résistance au passage du courant: ce sont les
matériaux isolants.
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Sous Chapitre I. Matériaux conducteurs :
Introduction
I.1. Propriétés physiques
I.2. Différents types de conducteurs
I.3. Normalisation des conducteurs
I.4. Modification des caractéristiques par rapport à des phénomènes extérieurs (température…)
Introduction
FigI.1 : Application d’une ddp V entre deux points de surface d’un matériau
conducteur
4
Cette habileté est ce qu'on appelle la conductivité électrique des métaux et elle a d'abord été
décrite par Ohm en 1826 sous la forme bien connue :
V=RI
C'est seulement à partir du XXième siècle qu'on a pu décrire avec précision les processus
atomiques qui permettaient d'expliquer et de prédire ce comportement conducteur ou isolant
des matériaux. Les isolants (ou diélectriques) seront traités à la 3ième partie de ce 1er chapitre.
Tableau I.1 : La répartition des élections sur les diverses couches et orbitales.
5
Il est important de noter que plus le numéro de la couche électronique est faible (e.g.
couche 1), plus les électrons sont localisés près du noyau et plus difficile il sera d'arracher
l'électron à l'attraction de son noyau.
Aussi, il est important de noter que les couches électroniques et les orbitales sont
remplies successivement dans l'ordre 1s, 2s, 2p, 3s, 3p, 4s, 4p. 4d. etc.
Par exemple, l'atome de cuivre possède 29 électrons et les orbitales suivantes sont
remplies, tel que l'indique le tableau suivant.
Un autre exemple. On prend un atome de sodium (Na) et on suppose que cet atome de
sodium est localisé à une distance suffisante de toute particule, tel qu'il ne subisse aucune
interaction électromagnétique avec d'autres atomes.
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I.1.2 Excitation, électrons de valence et niveaux d'énergie
Tel que mentionné plus tôt, les électrons localisés sur les couches internes sont situés
plus près du noyau et sont donc plus fortement liés au noyau par l'attraction électrique
entre le noyau et l'électron. Au contraire, les électrons situés sur la dernière couche
électronique sont plus distants du noyau et plus faiblement attachés à l'atome.
Les électrons de valence sont définis comme étant les électrons localisés sur la dernière
couche électronique de l'atome. Ainsi, l'atome de cuivre comporte 11 électrons de valence
et l'atome de sodium en possède un seul. Les électrons de valence seront en général les plus
faciles à détacher de la structure atomique.
Posons maintenant qu'une source d'énergie extérieure transfert de l'énergie à un des
électrons situés sur la couche extérieure. Tous les électrons augmenteront alors leur
énergie cinétique. Si cette énergie cinétique est suffisamment élevée, un ou des électrons
de valence pourront passer sur une couche électronique plus élevée.
Figure I.3 : (a) En chauffant l’atome (b) Source externe d'énergie retirée
En retirant la source externe d'énergie, la force d’attraction du noyau ramène l'électron vers
le noyau. L'énergie de l'électron est dissipée sous forme électromagnétique, par l'émission
d'un photon.
Un atome seul permet des niveaux d'énergies discrets uniques. C'est ce qui donne les
raies spectrales qui sont des signatures caractéristiques pour chaque élément du tableau
périodique.
Si la quantité d'énergie transférée à un électron de valence est suffisamment élevée, il sera
possible d'arracher complètement l'électron à l'influence du champ d'attraction électrique de
son noyau. Il possédera alors une énergie cinétique suffisante pour ne pas revenir vers l'atome.
C'est ce qu'on appelle un "électron libre".
Pour qu'un électron de valence puisse passer de la couche de valence vers l’état d'électron
libre, il lui faudra acquérir une énergie cinétique additionnelle Eg. La figure 4 illustre une
répartition typique des niveaux d'énergie cinétique propre à un atome seul.
7
Figure I.4 : Répartition typique des niveaux d'énergie cinétique propre à un atome seul
8
L'influence des atomes les uns sur les autres tend à modifier les niveaux d'énergie
disponibles. Ainsi, les répulsions et attractions entre électrons voisins doivent être prises en
considération pour établir l'énergie nécessaire pour pousser un électron au niveau d'énergie
supérieure. Le nombre de niveaux discrets disponibles devient dépendant :
- du nombre d'atomes dans le solide,
- de la distance interatomique.
La figure I.6 illustre l'effet du rapprochement atomique sur la multiplication des niveaux
d'énergie dans le cas d'un cristal composé de six atomes.
Selon cette figure, pour une distance interatomique R faible, les niveaux sont distribués de
part et d'autre de E1 leur nombre est multiplié par le nombre d'atomes présents dans le cristal.
Figure I.6 : Des niveaux d'énergie d'un cristal composé de six atomes.
Lorsque le cristal est composé de milliards d'atomes, comme c'est le cas en pratique,
une infinité de niveaux d'énergie sont possibles pour les électrons. Les électrons voient leur
niveau d'énergie cinétique non plus distribué sur des états discrets, comme c'était le cas pour
des atomes individuels, mais plutôt sur des "bandes" discrètes d'énergie.
Les niveaux d'énergie électronique des solides sont donc concentrés dans des "bandes
d'énergie", tel que l'illustre la figure I.7 suivante.
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Figure I.7 : Les niveaux d'énergie électronique des solides concentrés dans des
"bandes d'énergie ’’
10
Cas 2 ) Les Isolants : Eg > 6 eV
Les électrons sont presque absents de la bande de conduction. Ils sont
prisonniers de leur atome.
Exemple : Soufre, Phosphore, Chlore.
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Figure I.9 : Le mouvement aléatoire de l’électron libre dans le solide avec et
sans un champs électrique.
La fréquence moyenne fcoll des collisions pour un électron libre sera donc définie par :
Si une tension V est appliquée aux bornes du solide conducteur, résultant en un champ
électrique Ex à l'intérieur du solide, on observera un déplacement moyen ΔX des électrons
libres sur une période de temps Δt.
En plus de son mouvement thermique habituel, chaque électron libre dérivera d'une
distance moyenne ld dans la direction parallèle à l'orientation du champ électrique E entre
chacune des collisions.
Chaque électron libre sera soumis à une force électrique eEx dans la direction du champ
électrique appliqué, laquelle engendrera une accélération ax, tel que :
La vitesse de dérive Vd sera en général beaucoup plus faible que la vitesse Vtherm
résultant de l'agitation thermique. Par exemple, la vitesse moyenne de dérive des électrons
libres du cuivre soumis à un champ électrique de 10 V/m à T = 273 K sera égale à Vd = 4,7
cm/s, alors que l'agitation thermique engendrera une vitesse Vtherm dont l’ordre de grandeur
sera de 1000 km/s. Il est donc raisonnable d'affirmer que la vitesse de dérive des électrons
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n'affecte en rien la fréquence des collisions à l'intérieur du solide et que seule la température
affecte la fréquence de ces collisions.
On exprime la vitesse de dérive en fonction de l'accélération a x. Selon la mécanique
classique:
Et la vitesse moyenne de dérive sur le parcours de l'électron libre entre deux collisions est
donnée par :
13
Figure I.10 : Volume de matériau conducteur 3D renfermant ne électrons libres.
Ce qui est l’expression de la loi d’Ohm identique à l’éq. (10) donnée par : jx=σ.Ex
En comparant les équations (13) et (10) on obtient l’expression de la conductivité
électrique :
14
Tableau I.3 : Le nombre d’électrons libres ne par unité de volume pour différents métaux.
1°) Une faible résistivité électrique : < 10-6 Ωm (≈1 million de milliard fois plus
pour les isolants).
On peut situer les valeurs de leurs résistivités par rapport à celles des supraconducteurs,
des semi-conducteurs et des isolants sur le schéma de la figure11.
Les matériaux supraconducteurs sont des conducteurs qui, en dessous d'une certaine
température critique (-148°C pour la plus élevée connue actuellement), ne présentent plus
aucune résistance au passage du courant (résistivité électrique nulle).
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Tableau I.4: Résistivité des principaux conducteurs employés en électricité ou en électronique
2°) Bonne conductivité thermique: ≈ 100 W/(m°C) (≈500 fois moins pour les isolants)
3°) Solide de grande dureté sauf pour le mercure (liquide), le sodium et le plomb
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I.1.6) Caractéristiques des matériaux conducteurs et leur emplois
Dans les deux tableaux suivants nous donnons les principales caractéristiques et
l’emploi des matériaux conducteurs.
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Tableau I.6 : Caractéristiques des alliages métalliques conducteurs
• Le conducteur isolé : ensemble formé par une âme conductrice entourée d'une
enveloppe isolante (f ig.I.13) ;
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• Le câble unipolaire : conducteur isolé comportant une ou plusieurs gaines de protection
(fig. I.14) ;
a) L'âme conductrice
a.1) Caractéristiques électriques
L'âme conductrice, en cuivre ou en aluminium, doit présenter une très faible résistivité (ρ)
afin d'avoir le minimum de pertes par effet Joule : PJ (échauffement du câble) et le minimum
de chute de tension (ΔU) dans le câble.
• Calcul de la résistance :
• Calcul de la réactance : X=χ .L
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• Calcul de l'impédance :
• Calcul de la chute de tension : ΔU = Z.I. Elle s'exprime généralement en %.
• Calcul des pertes Joule : PJ=R . I ² .
b) Enveloppe isolante
L'enveloppe isolante est la matière entourant l'âme et qui est destinée à assurer
son isolation. Elle doit posséder des propriétés bien précises :
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• Tenue au feu : la résistance au feu est l'aptitude du câble à assurer son service
pendant une durée déterminée, malgré l'action d'un incendie :
- CR2 : câbles ordinaires, pas de résistance au feu particulière ;
- CR1 : câbles dits résistants au feu.
Figure I.18: Câble dans une gaine, Figure I.19: Câble armé avec feuillard
H 07 RN-F 2G25 d’acier et étanche avec une gaine de plomb
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I.3. Normalisation des conducteurs
I.3.1) Introduction
Les éléments de base constitutifs de toute installation électrique sont les conducteurs et
les câbles.
Il existe une désignation normalisée des conducteurs et câbles qui à fait l'objet d'une norme
NF C 32 070. L'objet de cette partie est de faire le point sur cette désignation et d'apprendre à
la décoder.
H : Série harmonisée
07 : Tension nominale : 450/750V
V : Enveloppe isolante en PVC (Polychlorure de vinyle)
V : Gaine de protection non métallique en PVC
Pas de lettre : câble rond.
Pas de lettre : âme en cuivre.
-F : Ame souple, classe 5.
3G l.5 : 3 conducteurs en cuivre âme souple 1,5 mm2
(G : Câble avec conducteur vert/jaune dans le câble)
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2°) LE système NF-USE
Le système NF - USE reprend les renseignements suivants :
• une lettre indiquant que le câble (conducteur) fait l'objet d'une norme UTE,
• un groupe de chiffres (3 ou 4) indiquant la tension nominale,
• une lettre facultative qui décrit la rigidité de l'âme (souple ou rigide),
• une lettre facultative qui décrit la matière constituant l'âme (cuivre ou aluminium),
• une lettre qui décrit la matière constituant l'isolant de l'âme,
• un chiffre qui décrit la gaine,
• une lettre qui décrit la matière constituant le matériau de la gaine,
• enfin une dernière lettre facultative qui décrit la forme du câble.
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3°) Exemples d’application :
Exemple 1: A partir des désignations normalisées ci dessous et du document
ressource n°l, donnez la description des câbles. Indiquer la désignation des différentes
flèches.
Applications : Ces câbles dotés d'une gaine épaisse, sont couramment utilisés dans les
installations industrielles.
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Exemple 3: Conducteur isolé : H05 V-K
H : Série harmonisée
05 : Tension nominale 300/500V ( √3)
V : Enveloppe isolante en polychlorure de vinyle (PVC)
-K : Âme souple, classe 5 en cuivre pour installation fixe
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I.3.3) Repérage des conducteurs isolés selon la norme NF C15-100
Lorsque le circuit comporte un conducteur de protection, ce conducteur doit-être
repéré par la double coloration, Vert-et-Jaune.
Lorsque le circuit comporte un conducteur neutre, ce conducteur doit-être repéré par
la couleur bleu clair.
Les conducteurs repérés par des couleurs autres que la double coloration Vert-et-
jaune et bleu clair, peuvent être utilisés pour tous usages sauf comme conducteur de
protection ou comme conducteur neutre.
Il existe des conducteurs isolés et câbles « classiques » pour certaines applications que sont :
I.3.5) Applications
a) Le câble U-1000 R2V (industriels non armées) est un câble basse tension pour
installation fixe, isolés PRC et gainés PVC.
ces câbles sont destinés à un usage courant dans l'industrie et sont particulièrement
recommandés pour les installations fixes de distribution d’énergie basse tension. L’usage des
câbles multiconducteurs est adapté aux installations de télécommande et de télé contrôle.
Ces câbles peuvent être posés sur chemins de câbles, sur tablettes, à l'intérieur de
caniveaux ou fixés aux parois. Ils peuvent aussi être enterrés avec protection mécanique
complémentaire.
Les sections de 1,5 - 2,5 et 4 mm² doivent être réalisées en classe 2 (âmes câblées), chaque
fois que le câble sera raccordé à un appareil sujet à vibrations.
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Marquage
N(x ou G) mm² U-1000 R2V NF-USE N° Usine S.Y + Sans Pb
• n = nombre de conducteurs
• s = section en mm²
• G = avec V/J
• x = sans V/J Normes Nationales NF C 32-321
b) Le câble H07V-K est conducteur souple, sans gaine, isolés PVC pour usage
général.
Marquage :
• Pour des sections entre 0,75 et 4 mm² : S.Y + USE <HAR> N° Usine
• Pour des sections supérieures 4 mm² : S.Y + USE <HAR> H07VK – N° Usine
Normes :
Internationales HD 21.3 ; IEC 60227-2
Nationales NF c 32-201/3
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Tableau I.8 : Désignation Normalisée des Câbles
* Pour les câbles à âme en aluminium, le tiret précédent le symbole est à supprimer
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2°) La norme des sections de conducteurs
Selon le nombre d'appareils, leur puissance, le type de l'installation, la norme
impose des sections de conducteurs appropriées.
Pour des raisons de sécurité, respectez impérativement les sections indiquées dans le tableau
ci-contre.
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Lorsqu'un champ électrique externe Ex est appliqué, la vitesse de dérive (Vd = ld.fcoll)
entraîne une très légère augmentation de la fréquence des collisions électrons-atomes.
Quoique très légère, cette augmentation du nombre des collisions est suffisante pour créer un
échauffement supplémentaire dans le solide. Cette augmentation de la puissance dissipée est
évidemment exprimée par l'équation classique :
Aux températures près de l'ambiant, la résistivité d'un conducteur peut s'exprimer par la
formule suivante :
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Tableau I.4 : Coefficient α pour certains matériaux
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2) Amélioration des contacts électriques
Le platine, l'or et surtout l'argent, qui ont une très
bonne résistivité, et qui sont difficilement altérable (par choc, par corrosion ou par arc
électrique) sont déposés en surface du cuivre ou de l'aluminium pour améliorer les résistances
de contact et la durée de vie des fusibles, des bras de sectionneur HT, des contacteurs...
3) Câblage et soudure
L'étain et le plomb, grâce à leur faible température de fusion
sont utilisés pour le câblage des circuits imprimés.
En micro-électronique, on utilise l'argent pour braser les « puces », et l'or ou l'aluminium
pour effectuer le câblage par fils de très faible diamètre (bondings de 10 à 500µm).
4) Contacts glissants
Le carbone amorphe (« charbon ») entre dans la constitution des
balais de machines à courant continu et de machines synchrones ou asynchrones. Malgré sa
résistivité médiocre, il n'altère pas les bagues ou collecteurs tournants et présentent une bonne
résistance de contact.
Le bronze est utilisé dans les contacts avec les caténaires (appareil
de suspension de conducteur électrique d'alimentation de locomotive ou de tramway).
5) Résistances bobinées
II faut une résistivité plus élevée que pour les câbles
(≈ 100.10-8 ). On les atteint avec les alliages suivant:
- Fe Cu Ni (maillechort)
- Ni Cr
- Fe Ni Cr
- Fe Cr Al
6) Lampes à incandescence
Le tungstène, grâce à sa température de fusion élevée (3400 °C),
constitue le filament des lampes à incandescence.
7) Lampes à décharges
Le mercure et le sodium, sous forme de vapeur, émettent un rayonnement lumineux.
8) Sondes de température
Thermocouple : plages de [-185 °C , 300 °C] à [20 °C , 2300 °C] : la jonction de
2 métaux différents (fer, cuivre, platine...) génère une tension fonction de la température.
Thermorésistante : plages de [0 °C , 200 °C ] à [600 °C , 850 °C] : le plus souvent
en fil de platine (sonde PT 100). La résistance, parcourue par un courant connu, génère une
tension fonction de la température.
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