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Intitulé du cours :

Circuits électriques et magnétiques

Chapitre 1: ETUDE DES MATERIAUX


ELECTRO-TECHNIQUE
(6H cours)
Sous Chapitre I - Matériaux conducteurs :
Introduction
I.1. Propriétés physiques
I.2. Différents types de conducteurs
I.3. Normalisation des conducteurs
I.4. Modification des caractéristiques par rapport à des phénomènes extérieurs (température…)

Sous Chapitre II. Matériaux Magnétiques :


Introduction
II.1. Propriétés physiques
II.2. Matériaux ferromagnétiques doux et matériaux ferromagnétiques durs,
notions sur les pertes ferromagnétiques
II.2.1) Matériaux ferromagnétiques doux
II.2.2) Matériaux ferromagnétiques durs
II.2.3) Notions sur les pertes ferromagnétiques
II.3. Domaine d’application des matériaux magnétiques
Conclusion

Sous Chapitre III. Matériaux Diélectriques :


III.1. Définition
III.2. Propriétés physiques dans les milieux diélectriques
III.2.1) Polarisation diélectrique
III.2.2) Claquage des isolants :
III.3) Caractérisation ou Grandeurs caractéristiques des milieux diélectriques
III.3.1) rigidité diélectrique
III.3.2) Permittivité diélectrique ε, ou constante diélectrique
III.4) Notions sur les pertes diélectrique
III.4.1) Circuit équivalent d’une isolation en courant alternatif
III.4.2) Calcul de l’angle de pertes diélectriques :
III.4.3) Influence de la température sur les isolants :
III.5) Quelques milieux diélectriques usuels
III.6 Utilisations des diélectriques
1) Utilisation comme isolateur dans une ligne HT
2) Utilisation dans les condensateurs
3) Utilisation dans des verres de lunettes

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Introduction Générale sur les Matériaux Electrotechnique.
Les machines électriques, connues depuis le siècle dernier, ainsi que l'ensemble du matériel
électrique évoluent vers une plus grande compacité, grâce à l'amélioration des matériaux qui
les constituent.

Classification des matériaux utilisés en électricité

Ces matériaux peuvent être classés en quatre groupes selon leur fonction :
- les matériaux conducteurs pour véhiculer le courant électrique.
- les matériaux magnétiques pour créer ou canaliser l'induction magnétique.
- les matériaux isolants pour isoler les conducteurs électriques.
- les matériaux semi-conducteurs pour la fabrication des composants électroniques.

Le choix de ces matériaux dépend, en premier lieu de leurs propriétés électriques


(résistivité, perméabilité, constante diélectrique...) et de leur coût, mais aussi de leurs
propriétés physiques, chimiques et mécaniques (densité, dilatation, point de fusion, sensibilité
à la corrosion, dureté, élasticité...).

a) propriétés physiques :

Densité ou masse volumiques (Kg/m3) : C’est la masse de l'unité de volume d'un


matériau.

Point de fusion : Les matériaux à l'état solide passent à l'état liquide toujours à la
même température ; c'est leur point de fusion.

Dilatation : Une barre chauffée s'allonge d'autant plus qu'elle est portée à une
température plus élevée. On définit un coefficient de dilatation ß pour chaque matériau.

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b) propriétés chimiques

Action des acides : La plupart des métaux sont attaqués par les acides alors que les
matériaux plastiques sont insensibles aux agents chimiques.

Oxydation, corrosion: L'action combinée de l'oxygène de l'air, de la chaleur, de


l'humidité produit une détérioration lente de la surface des métaux.

c) propriétés mécaniques
- La résistance à la rupture, à l'extension: C'est le quotient de la charge maximale
par la section de départ.
- La résistance limite élastique.
- L'allongement.
- La dureté (résistance à la pénétration d'un corps dans un matériau).

d) propriétés électriques
- Les métaux en général offrent une faible résistance au passage du courant, ce sont les
matériaux bons conducteurs.
- D'autres présentent une très grande résistance au passage du courant: ce sont les
matériaux isolants.

Résistivité : La résistance d'un conducteur de longueur l et de section A exprimée en


fonction de sa résistivité ρ vaut : R = ρ.l / A
Coefficient de température "α" : Lorsque la température d'un matériau varie, la
résistivité ρ du matériau varie également ρt = ρ0(1+α.T)
ou
Les éléments principaux de ces matériaux sont :
- le cuivre et l'aluminium pour les conducteurs électriques.
- le fer pour les circuits magnétiques.
- le silicium pour les composants d'électronique de puissance.
- la silice (oxyde de silicium), le bois et les dérivés du pétrole pour les isolants électriques.

Lexique de certains matériaux

Fontes : fer (92 %) + 2 à 5 % de carbone + impuretés


Aciers : fer (97 % min) + 0,05 à 1,5 % de C + traitements thermiques
bronzes : Cu + ----10 % de Sn (étain)
Laitons :Cu + == 50 % de Zinc
Constantan :Cu + Ni

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Sous Chapitre I. Matériaux conducteurs :
Introduction
I.1. Propriétés physiques
I.2. Différents types de conducteurs
I.3. Normalisation des conducteurs
I.4. Modification des caractéristiques par rapport à des phénomènes extérieurs (température…)

Introduction

Les matériaux conducteurs les plus utilisés en électrotechnique sont le cuivre et


l'aluminium.
On utilise le cuivre dans la plupart des applications magnétiques pour sa faible
résistivité (e.g. moteurs électriques, alternateurs, transformateurs).
Dans les lignes à haute tension, on utilise l'aluminium pour son faible poids (e.g. lignes
735 kV).
Dans ce sous chapitre, il sera d'abord question de la physique des matériaux conducteurs.
Cette analyse permettra de décrire ce qui, au niveau de l'atome, distingue les conducteurs des
isolants. Ces notions seront aussi utiles lors de l'étude des isolants électriques couverts à la
section III de ce chapitre..
En second lieu, le sous chapitre I traitera les différents types de conducteurs, la
normalisation de ces conducteurs et de la modification de leurs caractéristiques par rapport à
des phénomènes extérieurs, par exemple la température.
Ensuite, il sera question de l'application de ces conducteurs dans les dispositifs usuels de
l’électrotechnique, par exemple les machines électriques et les transformateurs. Il sera alors
question des classes de conducteurs, de leur isolation.
Finalement, le sous chapitre I traitera des matériaux conducteurs, des aspects de base de
leur physique et des applications principales.

I.1. Propriétés physiques des matériaux conducteurs


L'expérience nous enseigne que la plupart des métaux (cuivre, aluminium,
fer. zinc, etc.) possèdent une habileté à porter un courant électrique I lorsqu'on applique un
voltage V entre deux points de leur surface, tel qu'illustré à la figure 1.

FigI.1 : Application d’une ddp V entre deux points de surface d’un matériau
conducteur

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Cette habileté est ce qu'on appelle la conductivité électrique des métaux et elle a d'abord été
décrite par Ohm en 1826 sous la forme bien connue :

V=RI

où R est la résistance du conducteur en (Ω)

En outre, la résistance du conducteur R dépend des dimensions du conducteur et du matériau


dont il est constitué. La loi d'Ohm peut donc être aussi formulée sous la forme suivante :

où ρ est la résistivité du matériau (Ω.m)


l est la longueur du conducteur (m)
A est la section du conducteur (m²)

C'est seulement à partir du XXième siècle qu'on a pu décrire avec précision les processus
atomiques qui permettaient d'expliquer et de prédire ce comportement conducteur ou isolant
des matériaux. Les isolants (ou diélectriques) seront traités à la 3ième partie de ce 1er chapitre.

I.1.1 Niveaux électroniques d’un atome seul


La connaissance actuelle que nous avons de l'atome est qu'il est constitué d'un noyau
positivement chargé et d'électrons négativement chargés qui circulent autour du noyau. Le
numéro atomique Z détermine le nombre de protons (et donc de charges positives) contenus
dans le noyau.
En ce qui concerne les électrons, ceux-ci sont répartis autour du noyau sur des couches
électroniques distinctes.
La physique quantique nous a appris que chaque couche est constituée d'orbitales, qui
constituent en fait une zone où la probabilité de trouver un électron est élevée.
Aussi, les orbitales sont de types s (1 orbitale), p (3 orbitales), d (5 orbitales), f (7orbitales).
Chacune des orbitales peut contenir 0, 1 ou 2 électrons.
Le tableau I.1 résume la répartition des électrons sur les diverses couches et orbitales.

Tableau I.1 : La répartition des élections sur les diverses couches et orbitales.

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Il est important de noter que plus le numéro de la couche électronique est faible (e.g.
couche 1), plus les électrons sont localisés près du noyau et plus difficile il sera d'arracher
l'électron à l'attraction de son noyau.
Aussi, il est important de noter que les couches électroniques et les orbitales sont
remplies successivement dans l'ordre 1s, 2s, 2p, 3s, 3p, 4s, 4p. 4d. etc.

Par exemple, l'atome de cuivre possède 29 électrons et les orbitales suivantes sont
remplies, tel que l'indique le tableau suivant.

Tableau I.2 : Répartition des électrons dans l’atome de cuivre

Un autre exemple. On prend un atome de sodium (Na) et on suppose que cet atome de
sodium est localisé à une distance suffisante de toute particule, tel qu'il ne subisse aucune
interaction électromagnétique avec d'autres atomes.

Les électrons sont répartis comme suit :

FigI.2 : Répartition des électrons en couches sur un atome isolé

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I.1.2 Excitation, électrons de valence et niveaux d'énergie
Tel que mentionné plus tôt, les électrons localisés sur les couches internes sont situés
plus près du noyau et sont donc plus fortement liés au noyau par l'attraction électrique
entre le noyau et l'électron. Au contraire, les électrons situés sur la dernière couche
électronique sont plus distants du noyau et plus faiblement attachés à l'atome.
Les électrons de valence sont définis comme étant les électrons localisés sur la dernière
couche électronique de l'atome. Ainsi, l'atome de cuivre comporte 11 électrons de valence
et l'atome de sodium en possède un seul. Les électrons de valence seront en général les plus
faciles à détacher de la structure atomique.
Posons maintenant qu'une source d'énergie extérieure transfert de l'énergie à un des
électrons situés sur la couche extérieure. Tous les électrons augmenteront alors leur
énergie cinétique. Si cette énergie cinétique est suffisamment élevée, un ou des électrons
de valence pourront passer sur une couche électronique plus élevée.

Supposant que cet apport d’énergie est obtenu en chauffant l’atome :

Figure I.3 : (a) En chauffant l’atome (b) Source externe d'énergie retirée

En retirant la source externe d'énergie, la force d’attraction du noyau ramène l'électron vers
le noyau. L'énergie de l'électron est dissipée sous forme électromagnétique, par l'émission
d'un photon.
Un atome seul permet des niveaux d'énergies discrets uniques. C'est ce qui donne les
raies spectrales qui sont des signatures caractéristiques pour chaque élément du tableau
périodique.
Si la quantité d'énergie transférée à un électron de valence est suffisamment élevée, il sera
possible d'arracher complètement l'électron à l'influence du champ d'attraction électrique de
son noyau. Il possédera alors une énergie cinétique suffisante pour ne pas revenir vers l'atome.
C'est ce qu'on appelle un "électron libre".

Pour qu'un électron de valence puisse passer de la couche de valence vers l’état d'électron
libre, il lui faudra acquérir une énergie cinétique additionnelle Eg. La figure 4 illustre une
répartition typique des niveaux d'énergie cinétique propre à un atome seul.

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Figure I.4 : Répartition typique des niveaux d'énergie cinétique propre à un atome seul

I.1.3 Bandes électroniques dans un solide


L'analyse du phénomène de conduction électrique fait intervenir des atomes qui sont
agencés en un cristal compact, plutôt qu'en un gaz ou en atomes individuels. Or, le
rapprochement des atomes, comme c'est le cas avec un conducteur, modifie le nombre des
niveaux d'énergie disponibles pour les électrons autour du noyau.
Posons un solide avec des milliards d’atomes identiques fixes, tel qu’illustré à la figure I.5
suivante.

Figure I.5 : Solide constitué d’atomes identiques fixes

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L'influence des atomes les uns sur les autres tend à modifier les niveaux d'énergie
disponibles. Ainsi, les répulsions et attractions entre électrons voisins doivent être prises en
considération pour établir l'énergie nécessaire pour pousser un électron au niveau d'énergie
supérieure. Le nombre de niveaux discrets disponibles devient dépendant :
- du nombre d'atomes dans le solide,
- de la distance interatomique.

La figure I.6 illustre l'effet du rapprochement atomique sur la multiplication des niveaux
d'énergie dans le cas d'un cristal composé de six atomes.
Selon cette figure, pour une distance interatomique R faible, les niveaux sont distribués de
part et d'autre de E1 leur nombre est multiplié par le nombre d'atomes présents dans le cristal.

Figure I.6 : Des niveaux d'énergie d'un cristal composé de six atomes.

Lorsque le cristal est composé de milliards d'atomes, comme c'est le cas en pratique,
une infinité de niveaux d'énergie sont possibles pour les électrons. Les électrons voient leur
niveau d'énergie cinétique non plus distribué sur des états discrets, comme c'était le cas pour
des atomes individuels, mais plutôt sur des "bandes" discrètes d'énergie.
Les niveaux d'énergie électronique des solides sont donc concentrés dans des "bandes
d'énergie", tel que l'illustre la figure I.7 suivante.

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Figure I.7 : Les niveaux d'énergie électronique des solides concentrés dans des
"bandes d'énergie ’’

La séparation d'énergie Eg entre la bande de conduction et la bande de valence détermine


si le solide se comporte en conducteur, en isolant ou en semi-conducteur.
Dans un solide, un électron libre est un électron qui possède suffisamment d'énergie
cinétique pour être arraché à l'influence de son atome initial et circuler librement vers un autre
atome. Au niveau énergétique, l'électron libre possède un niveau d'énergie cinétique
correspondant à la bande de conduction.
Le phénomène de conduction se produit lorsqu'un électron libre passe d'un atome à un
autre. Pour obtenir ce phénomène, il est nécessaire qu'un électron possède suffisamment
d'énergie cinétique pour entrer dans la bande de conduction. La conduction peut être
grande, partielle ou nulle, suivant la quantité d'énergie cinétique Eg requise pour passer
de la bande de valence à la bande de conduction.

Cas 1) Les Conducteurs : Eg = 0 eV


Les électrons passent de la bande de valence à la bande de conduction sans
difficulté. C'est le cas des conducteurs.
Ex : Cu, Fe. Al

Figure I.7 : Les bandes d'énergie des conducteurs : Eg = 0 eV

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Cas 2 ) Les Isolants : Eg > 6 eV
Les électrons sont presque absents de la bande de conduction. Ils sont
prisonniers de leur atome.
Exemple : Soufre, Phosphore, Chlore.

Figure I.8 : Les bandes d'énergie dans les isolants : Eg > 6 eV

Cas 3 : Les Semi-conducteurs : 0 eV <Eg < 5 eV


Exemple : silicium, germanium.

I.1.4Comportement des électrons libres dans un solide conducteur


Au niveau macroscopique, le phénomène de conduction électrique est quantifiable par la
Conductivité σ d'un solide, ou par son inverse, qui est la résistivité ρ. Dans cette section, ces
deux quantités seront exprimées en fonction des paramètres microscopiques qui définissent
le comportement des électrons libres dans le solide conducteur.

En l'absence de champ électrique externe (E x = 0), le mouvement des électrons libres


est aléatoire à l'intérieur du solide. Les électrons libres se déplacent alors à une vitesse
moyenne Vtherm, laquelle est une conséquence de l'agitation thermique du solide. Cette
vitesse varie avec la température du solide et est indépendante du champ électrique externe
appliqué.
L'électron libre se déplace sous l'influence de l'agitation thermique, mais son mouvement
est limité par les collisions avec les autres atomes du solide. À chaque collision, l'électron
libre perd son énergie cinétique, laquelle est transformée en radiation thermique par
l'émission d'un photon.
On définit le comme étant la distance moyenne parcourue par l'électron libre entre chaque
collision. La figure1.9 illustre le mouvement aléatoire de l’électron libre dans le solide.

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Figure I.9 : Le mouvement aléatoire de l’électron libre dans le solide avec et
sans un champs électrique.

La fréquence moyenne fcoll des collisions pour un électron libre sera donc définie par :

Vtherm: vitesse moyenne de l’électron libre

Si une tension V est appliquée aux bornes du solide conducteur, résultant en un champ
électrique Ex à l'intérieur du solide, on observera un déplacement moyen ΔX des électrons
libres sur une période de temps Δt.
En plus de son mouvement thermique habituel, chaque électron libre dérivera d'une
distance moyenne ld dans la direction parallèle à l'orientation du champ électrique E entre
chacune des collisions.
Chaque électron libre sera soumis à une force électrique eEx dans la direction du champ
électrique appliqué, laquelle engendrera une accélération ax, tel que :

où me est la masse de l'électron (0,911 xlO-30 kg)


e est la charge de l'électron (1,602x10 -19 C),
Ex est le champ électrique imposé par une source externe est exprimé en [V/m]
La vitesse moyenne de déplacement des électrons dans la direction du champ
électrique est la vitesse de dérive :

La vitesse de dérive Vd sera en général beaucoup plus faible que la vitesse Vtherm
résultant de l'agitation thermique. Par exemple, la vitesse moyenne de dérive des électrons
libres du cuivre soumis à un champ électrique de 10 V/m à T = 273 K sera égale à Vd = 4,7
cm/s, alors que l'agitation thermique engendrera une vitesse Vtherm dont l’ordre de grandeur
sera de 1000 km/s. Il est donc raisonnable d'affirmer que la vitesse de dérive des électrons

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n'affecte en rien la fréquence des collisions à l'intérieur du solide et que seule la température
affecte la fréquence de ces collisions.
On exprime la vitesse de dérive en fonction de l'accélération a x. Selon la mécanique
classique:

Et la vitesse moyenne de dérive sur le parcours de l'électron libre entre deux collisions est
donnée par :

Sachant que ax=eEx/me et fcoll = vther/le → puisque Vdérive n’a aucune


influence sur fcollision
On a donc,

On définit la mobilité des électrons μe comme :

Les unités de la mobilité des électrons sont des m²/V.S


Et donc,

A partir de la vitesse moyenne de dérive des électrons libres, il est possible de


déterminer une expression décrivant directement la densité de courant surfacique j en
fonction du champ électrique appliqué E sous la forme bien connue de la loi d'Ohm:

où j est la densité de courant par unité de surface (A/m2)


Pour ce faire, on pose un volume de matériau conducteur de dimensions 1m x1mx 1m,
composé de ne électrons libres.

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Figure I.10 : Volume de matériau conducteur 3D renfermant ne électrons libres.

Si un champ électrique Ex est appliqué à l’intérieur du volume, la quantité d’électrons libres


qui traversent la surface du volume pendant un laps de temps égal à l’intervalle entre deux
collisions électroniques sera égale à ne x( ld/1mètre) → déduite de

Par conséquent, le courant par unité de surface sera :

Où Q = e.ne.ld est la charge du petit volume (1m.1m.ld ) et fcoll =1/τcoll


avec vd = ld. fcoll on a :

Or, on a vu que la vitesse moyenne de dérive Vd était proportionnelle à l'intensité du champ


électrique Ex dans le conducteur (vd=µE) . En remplaçant (vd=µE) dans (12), on obtient
ainsi une relation liant la densité de courant jx à l'intensité du champ électrique Ex :

Ce qui est l’expression de la loi d’Ohm identique à l’éq. (10) donnée par : jx=σ.Ex
En comparant les équations (13) et (10) on obtient l’expression de la conductivité
électrique :

Où : ne est le nombre d’électrons libres par unité de volume.


Le nombre d’électrons libres ne par unité de volume varie d’un matériau à un autre.
Il est donné au tableau I.3 pour différents métaux.

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Tableau I.3 : Le nombre d’électrons libres ne par unité de volume pour différents métaux.

I.1.5 Propriétés Caractéristiques des matériaux conducteurs


Les conducteurs électriques sont essentiellement des métaux ou
des alliages métalliques qui possèdent tous à peu près les caractéristiques suivantes :

1°) Une faible résistivité électrique : < 10-6 Ωm (≈1 million de milliard fois plus
pour les isolants).
On peut situer les valeurs de leurs résistivités par rapport à celles des supraconducteurs,
des semi-conducteurs et des isolants sur le schéma de la figure11.
Les matériaux supraconducteurs sont des conducteurs qui, en dessous d'une certaine
température critique (-148°C pour la plus élevée connue actuellement), ne présentent plus
aucune résistance au passage du courant (résistivité électrique nulle).

Figure I.11 : Echelle des résistivités des matériaux :

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Tableau I.4: Résistivité des principaux conducteurs employés en électricité ou en électronique

α est le coefficient de variation de la résistivité en fonction de la température ;

2°) Bonne conductivité thermique: ≈ 100 W/(m°C) (≈500 fois moins pour les isolants)

3°) Solide de grande dureté sauf pour le mercure (liquide), le sodium et le plomb

4°) Densité élevée :

≈ 10 sauf pour Al : 2,6 et Au, Pt et W(Tungstène) : ≈ 20

5°) influence importante de la température sur :


. la résistivité : 40 % en plus pour 100 °C d'élévation
. la dilatation linéique : qq. mm/m pour 100 °C d'élévation

6°) influence importante de la fréquence sur la résistivité (effet de peau):


En alternatif, le courant n'utilise pas la totalité de la section du conducteur mais a tendance
à circuler sur sa périphérie.
Ce phénomène se traduit par l'augmentation de la résistance du conducteur. C'est la raison
pour laquelle on fractionne le câble en plusieurs brins (fil de Litz en HF).

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I.1.6) Caractéristiques des matériaux conducteurs et leur emplois
Dans les deux tableaux suivants nous donnons les principales caractéristiques et
l’emploi des matériaux conducteurs.

Tableau I.5 : Caractéristiques des métaux conducteurs

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Tableau I.6 : Caractéristiques des alliages métalliques conducteurs

I.2. Différents types de conducteurs


I.2.1) Introduction :
Les conducteurs et les câbles assurent la transmission de l'énergie électrique et sa
distribution. Ils représentent les éléments actifs des liaisons électriques.
Il en existe une très grande variété pour satisfaire à toutes les utilisations de l'électricité.

Qu'est ce qui différencie un conducteur d'un câble ?


Le conducteur ne dispose que d'un seul isolant, alors que le câble comporte un isolant et une
gaine isolante supplémentaire. Il existe des câbles unipolaires (qui ne comportent qu'un
conducteur) et des câbles multipolaires (qui comportent plusieurs conducteurs)

Les conducteurs et câbles sont constitués des éléments suivants :


• d'une partie qui conduit l'électricité appelée âme,
• d'une isolation de l'âme appelée isolant de l'âme,
• d'une isolation du câble appelée gaine,
• éventuellement d'un bourrage,
• éventuellement d'un blindage mécanique ou électrique

Il faut distinguer trois termes différents employés souvent indistinctement :

• Le conducteur isolé : ensemble formé par une âme conductrice entourée d'une
enveloppe isolante (f ig.I.13) ;

Figure I.13 : Le conducteur isolé

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• Le câble unipolaire : conducteur isolé comportant une ou plusieurs gaines de protection
(fig. I.14) ;

Figure I.14 : Le câble unipolaire

• Le câble : ensemble de conducteurs, électriquement distincts, mais comportant une ou


plusieurs gaines de protection communes (f ig. I.15).

Figure I.15: Le câble

I.2.2) Constitution générale


Un conducteur électrique est composé essentiellement de deux éléments :
- Une âme conductrice ;
- Une enveloppe, isolante.

a) L'âme conductrice
a.1) Caractéristiques électriques
L'âme conductrice, en cuivre ou en aluminium, doit présenter une très faible résistivité (ρ)
afin d'avoir le minimum de pertes par effet Joule : PJ (échauffement du câble) et le minimum
de chute de tension (ΔU) dans le câble.
• Calcul de la résistance :
• Calcul de la réactance : X=χ .L
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• Calcul de l'impédance :
• Calcul de la chute de tension : ΔU = Z.I. Elle s'exprime généralement en %.
• Calcul des pertes Joule : PJ=R . I ² .

La souplesse d'un conducteur dépend de la constitution de l'âme massive ou multi-brins.


On répartit ces âmes en 6 classes :
- âmes rigides classe 1,
- âmes les plus souples classe 6.

Figure I.16 : Conducteur à âme câblée de section 50 mm²

a.2) Caractéristiques mécaniques


L'âme conductrice est caractérisée par sa section en mm 2, et par sa structure qui est
massive ou câblée.

Figure I.17 : Conducteurs (a) à âme conductrice massive


(b) à âme conductrice câblée

L'âme est massive lorsqu'elle est constituée d'un conducteur unique.


Elle est dite câblée lorsqu'elle est formée de plusieurs brins torsadés.

b) Enveloppe isolante
L'enveloppe isolante est la matière entourant l'âme et qui est destinée à assurer
son isolation. Elle doit posséder des propriétés bien précises :

• Propriété électrique : très forte résistivité (bonne isolation électrique).


• Propriétés physiques et chimiques :
- Bonne résistance à la chaleur et au froid ;
- Tenue au vieillissement ;
- Résistance à l'humidité, à la corrosion et au feu.
• Propriétés mécaniques : des essais de résistance à la traction, à la
torsion, à la flexion permettent de contrôler les qualités mécaniques.

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• Tenue au feu : la résistance au feu est l'aptitude du câble à assurer son service
pendant une durée déterminée, malgré l'action d'un incendie :
- CR2 : câbles ordinaires, pas de résistance au feu particulière ;
- CR1 : câbles dits résistants au feu.

Les principaux isolants sont donnés au tableau I.7 :

Tableau I.7 : Les principales matières de l’enveloppe isolante entourant l’âme .

c) Repérage des conducteurs


Les conducteurs d'un câble sont repérés :
- soit par une coloration,
- soit par une numérotation.

Signification des différentes couleurs :


- Double coloration vert/jaune exclusivement réservée au conducteur de protection PE,
- Couleur bleu-clair ou la numérotation 1 est réservé au neutre si celui-ci est distribué.

I.2.3) Constitutions des câbles


Il existe différentes constitutions de câbles dont les plus utilisés sont constitués
de conducteurs assemblés par bourrage, le tout se trouvant dans une gaine (Fig I.18). Dans des
milieux hostiles on est amené à ajouter des protections supplémentaires (Fig I.19).

Figure I.18: Câble dans une gaine, Figure I.19: Câble armé avec feuillard
H 07 RN-F 2G25 d’acier et étanche avec une gaine de plomb

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I.3. Normalisation des conducteurs
I.3.1) Introduction
Les éléments de base constitutifs de toute installation électrique sont les conducteurs et
les câbles.
Il existe une désignation normalisée des conducteurs et câbles qui à fait l'objet d'une norme
NF C 32 070. L'objet de cette partie est de faire le point sur cette désignation et d'apprendre à
la décoder.

I.3.2) Désignation normalisée des conducteurs isolés et câbles :


La désignation des conducteurs et câbles est composée de chiffres et de lettres. Comme
nous venons de le voir, la constitution d'un câble peut être complexe ; pour en faire une
identification rapide, on utilise une codification. Actuellement, il existe deux systèmes
normalisés :

- le système « UTE » (Union Technique de l'Electricité), le code le plus ancien.


- le système dit « CENELEC » (Comité Européen de Normalisation de l'Electrotechnique)
qui doit progressivement remplacer le précédent, à partir d'un objectif d'harmonisation
européenne.

1°) Le système CENELEC


Le système CENELEC reprend les renseignements suivants :

• un premier groupe de lettres (1 ou 3 lettres) indiquant le type de câble,


• un groupe de chiffres (1 ou 2) indiquant la tension nominale,
• une lettre qui décrit la matière constituant l'isolant du (des) conducteur(s),
• éventuellement un groupe de lettres qui décrivent les différentes couches d'isolation et
options du câble,
• une lettre facultative qui décrit la matière constituant le matériau de l'âme conductrice (elle
est absente pour un conducteur en cuivre),
• une lettre qui décrit la souplesse du conducteur ou du câble,
• un chiffre qui indique le nombre de conducteurs dans le câble,
• une lettre facultative indiquant la présence d’un conducteur vert/jaune,
• la section des conducteurs (attention, il peut y avoir différentes sections dans un seul câble).

• Exemple code CENELEC : H 07VV - F 3G1.5 mm2

H : Série harmonisée
07 : Tension nominale : 450/750V
V : Enveloppe isolante en PVC (Polychlorure de vinyle)
V : Gaine de protection non métallique en PVC
Pas de lettre : câble rond.
Pas de lettre : âme en cuivre.
-F : Ame souple, classe 5.
3G l.5 : 3 conducteurs en cuivre âme souple 1,5 mm2
(G : Câble avec conducteur vert/jaune dans le câble)

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2°) LE système NF-USE
Le système NF - USE reprend les renseignements suivants :

• une lettre indiquant que le câble (conducteur) fait l'objet d'une norme UTE,
• un groupe de chiffres (3 ou 4) indiquant la tension nominale,
• une lettre facultative qui décrit la rigidité de l'âme (souple ou rigide),
• une lettre facultative qui décrit la matière constituant l'âme (cuivre ou aluminium),
• une lettre qui décrit la matière constituant l'isolant de l'âme,
• un chiffre qui décrit la gaine,
• une lettre qui décrit la matière constituant le matériau de la gaine,
• enfin une dernière lettre facultative qui décrit la forme du câble.

Exemple code UTE : U 1000 RGVPF 3G35 mm2


U : Câble faisant l'objet d'une norme UTE
1000 : Tension nominale : 1000V
Pas de lettre : Ame rigide.
Pas de lettre : Ame en cuivre.
R : Enveloppe isolante : PR Polyéthylène réticulé
G : Gaine de bourrage
V : Gaine de protection non métallique : PVC
P : Revêtement métallique : Gaine de plomb
F : Feuillard en acier
Pas de lettre : Câble rond
3G35 : 3 conducteurs en cuivre de section 35 mm2 dont le vert/jaune

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3°) Exemples d’application :
Exemple 1: A partir des désignations normalisées ci dessous et du document
ressource n°l, donnez la description des câbles. Indiquer la désignation des différentes
flèches.

Câble : U-1000 R2V 4G2,5

U : Câble faisant l'objet d'une norme UTE


1000 : Tension nominale de 1000 Volts
R : Enveloppe isolante des conducteurs en polyéthylène réticulé (PR)
2V : Gaine de protection épaisse en polychlorure de vinyle (PVC)
4G : 4 conducteurs dont le vert-jaune
2,5 : Section en mm2

Applications : Ces câbles dotés d'une gaine épaisse, sont couramment utilisés dans les
installations industrielles.

Exemple 2: Conducteur isolé : H07 V-U


H : Série harmonisée
07 : Tension nominale 450/700V ( )
V : Enveloppe isolante en polychlorure de vinyle (PVC)
-U : Ame rigide, massive et ronde en cuivre

Applications : Equipement des circuits locaux d'habitation.

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Exemple 3: Conducteur isolé : H05 V-K

H : Série harmonisée
05 : Tension nominale 300/500V ( √3)
V : Enveloppe isolante en polychlorure de vinyle (PVC)
-K : Âme souple, classe 5 en cuivre pour installation fixe

Applications : Equipement de filerie et de câblage de tableaux

Exemple 4: Câble : H07 VVH6-F


H : Série harmonisée
07 : Tension nominale 450/700V (√3)
V : Enveloppe isolante en polychlorure de vinyle (PVC)
V : Gaine de protection épaisse en polychlorure de vinyle (PVC)
H6 : Câble méplat « non divisible »
-F : Âme souple, classe 5 en cuivre

Applications : Câbles méplats souples pour l'alimentation d'appareils mobiles.

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I.3.3) Repérage des conducteurs isolés selon la norme NF C15-100
Lorsque le circuit comporte un conducteur de protection, ce conducteur doit-être
repéré par la double coloration, Vert-et-Jaune.
Lorsque le circuit comporte un conducteur neutre, ce conducteur doit-être repéré par
la couleur bleu clair.
Les conducteurs repérés par des couleurs autres que la double coloration Vert-et-
jaune et bleu clair, peuvent être utilisés pour tous usages sauf comme conducteur de
protection ou comme conducteur neutre.

I.3.4) Choix d'un câble ou d'un conducteur isolé


Le choix d'un conducteur ou d'un câble se fait à partir des critères suivants :
• section de l'âme conductrice,
• utilisation fixe ou mobile,
• présence d'eau ou de corps solides,
• température ambiante,
• exposition au rayonnement solaire,
• modes de pose (encastré, apparent, immergé...),
• présence de polluants ou produits chimiques,
• respect de l'environnement...

Il existe des conducteurs isolés et câbles « classiques » pour certaines applications que sont :

• H07RN-F pour les installations mobiles,


• LJ1000R2V pour les installations fixes,
• H07V-R pour le câblage des armoires.

Pour les cas particuliers (exemples : présence d'huiles ou d'hydrocarbures, risques de


perforation du câble, câble posé sous l’eau …), il faut prendre les catalogues des constructeurs
de câbles et vérifier que le conducteur isolé ou le câble est adapté aux influences externes et
au cahier des charges.
Vous trouverez sur le document ressource n°2 quelques extraits du catalogue d'un fabricant
français.

I.3.5) Applications
a) Le câble U-1000 R2V (industriels non armées) est un câble basse tension pour
installation fixe, isolés PRC et gainés PVC.
ces câbles sont destinés à un usage courant dans l'industrie et sont particulièrement
recommandés pour les installations fixes de distribution d’énergie basse tension. L’usage des
câbles multiconducteurs est adapté aux installations de télécommande et de télé contrôle.
Ces câbles peuvent être posés sur chemins de câbles, sur tablettes, à l'intérieur de
caniveaux ou fixés aux parois. Ils peuvent aussi être enterrés avec protection mécanique
complémentaire.
Les sections de 1,5 - 2,5 et 4 mm² doivent être réalisées en classe 2 (âmes câblées), chaque
fois que le câble sera raccordé à un appareil sujet à vibrations.

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Marquage
N(x ou G) mm² U-1000 R2V NF-USE N° Usine S.Y + Sans Pb
• n = nombre de conducteurs
• s = section en mm²
• G = avec V/J
• x = sans V/J Normes Nationales NF C 32-321

b) Le câble H07V-K est conducteur souple, sans gaine, isolés PVC pour usage
général.

Les conducteurs H07V-K sont particulièrement destinés au câblage de tableaux et


d'armoires.
Ils sont posés à l’air libre, sur isolateur, ou sous conduit : gaines, goulottes, etc...

Marquage :

• Pour des sections entre 0,75 et 4 mm² : S.Y + USE <HAR> N° Usine
• Pour des sections supérieures 4 mm² : S.Y + USE <HAR> H07VK – N° Usine

Normes :
Internationales HD 21.3 ; IEC 60227-2
Nationales NF c 32-201/3

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Tableau I.8 : Désignation Normalisée des Câbles

* Pour les câbles à âme en aluminium, le tiret précédent le symbole est à supprimer

1°) Couleurs normalisées des fils à respecter obligatoirement lors


de toute installation électrique :
- jaune / vert : obligatoire pour la mise à la terre
- bleu clair : obligatoire pour le fil de neutre
- rouge, marron ou noir : phase (noir pour navette phase entre interrupteur de va et vient)
- orange ou blanc : autres fils

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2°) La norme des sections de conducteurs
Selon le nombre d'appareils, leur puissance, le type de l'installation, la norme
impose des sections de conducteurs appropriées.
Pour des raisons de sécurité, respectez impérativement les sections indiquées dans le tableau
ci-contre.

NB : 2P+T ≡ 2phases + Terre

I.4. Modification des caractéristiques par rapport à des


phénomènes extérieurs.
Les principaux phénomènes susceptibles de modifier les caractéristiques
physiques des matériaux conducteurs sont la température, la pression, les radiations
électromagnétiques, les radiations cosmiques, etc.….

I.4.1 Effet de la température sur la conduction dans les solides


Les conducteurs sont le siège de collisions entre les électrons libres et les atomes
environnants. Tel qu'indiqué précédemment, chaque collision entraîne une émission d'un
photon. Lorsque le solide est en équilibre thermique, i.e. qu'il est à la même température que
l'air ambiant et qu'aucun champ électrique externe n'est imposé, l'énergie des photons
expulsés vers l'extérieur du conducteur est exactement compensée par l'apport énergétique de
l'air ambiant sur le conducteur. En d'autres termes, il y a autant d'énergie qui entre dans le
conducteur que d'énergie qui en ressort.

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Lorsqu'un champ électrique externe Ex est appliqué, la vitesse de dérive (Vd = ld.fcoll)
entraîne une très légère augmentation de la fréquence des collisions électrons-atomes.
Quoique très légère, cette augmentation du nombre des collisions est suffisante pour créer un
échauffement supplémentaire dans le solide. Cette augmentation de la puissance dissipée est
évidemment exprimée par l'équation classique :

P = Ri² (15) et son équivalent P = Vcond σ j (16)

Où Vcond est le volume du conducteur

L'augmentation de l'agitation thermique successive à l'augmentation de la température interne


du conducteur augmente la vitesse Vtherm =le.fcoll (équ.1) des électrons libres et la fréquence
des collisions fcoll. Ceci a pour conséquence une diminution de la mobilité des électrons
libres et de la conductivité (σ=e.ne.µe, équ.14) du conducteur
(donc une augmentation de la résistivité ρ =1/σ). La figure suivante illustre la variation de la
résistivité ρ d'un conducteur en fonction de la température.

Figure I.13: Variation de la résistivité d'un conducteur en fonction de la température.

Aux températures près de l'ambiant, la résistivité d'un conducteur peut s'exprimer par la
formule suivante :

où ρ est la résistivité du conducteur:


ρo est la résistivité du conducteur à 0 °C;
ΔT est l'élévation de la température du conducteur par rapport au 0°C.
est le coefficient de variation de la résistivité en fonction de la température ;

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Tableau I.4 : Coefficient α pour certains matériaux

Donc, un conducteur parcouru par un courant i s'échauffera. Or, cette augmentation de


température entraînera une augmentation de la résistivité, amplifiant ainsi le phénomène
d'échauffement du conducteur. Il s'agit donc d'une réaction en chaîne :

Courant Echauffement Augmentation de la résistivité ρ

La température du conducteur se stabilisera lorsqu'un nouvel équilibre thermique sera


atteint, où l'énergie thermique additionnelle fournie au conducteur sera égale à l'énergie
thermique transmise à l'air ambiant environnant le conducteur. Cet équilibre entraînera
inévitablement une augmentation de la température interne du conducteur.
Les températures internes du conducteur seront donc dépendantes des conditions de
refroidissement auxquels ce conducteur est soumis.

I.4.2 Effet de la pression


La pression influe sur la conductivité du conducteur.

I.4.3 Effet des rayons cosmiques


Les rayons cosmiques agissent aussi sur la conductivité des conducteurs.

I.5. Domaine d’application


Ces matériaux conducteurs sont utilisés dans les taches et les
dispositifs électriques suivants :

1) Bobinages de machines et câbles électriques


Les moins résistifs et les plus économiques
sont le cuivre et l'aluminium. Ce dernier, étant quasiment 2 fois plus résistif mais 3 fois plus
léger, est utilisé pour les lignes de transport haute tension.

31
2) Amélioration des contacts électriques
Le platine, l'or et surtout l'argent, qui ont une très
bonne résistivité, et qui sont difficilement altérable (par choc, par corrosion ou par arc
électrique) sont déposés en surface du cuivre ou de l'aluminium pour améliorer les résistances
de contact et la durée de vie des fusibles, des bras de sectionneur HT, des contacteurs...

3) Câblage et soudure
L'étain et le plomb, grâce à leur faible température de fusion
sont utilisés pour le câblage des circuits imprimés.
En micro-électronique, on utilise l'argent pour braser les « puces », et l'or ou l'aluminium
pour effectuer le câblage par fils de très faible diamètre (bondings de 10 à 500µm).
4) Contacts glissants
Le carbone amorphe (« charbon ») entre dans la constitution des
balais de machines à courant continu et de machines synchrones ou asynchrones. Malgré sa
résistivité médiocre, il n'altère pas les bagues ou collecteurs tournants et présentent une bonne
résistance de contact.
Le bronze est utilisé dans les contacts avec les caténaires (appareil
de suspension de conducteur électrique d'alimentation de locomotive ou de tramway).
5) Résistances bobinées
II faut une résistivité plus élevée que pour les câbles
(≈ 100.10-8 ). On les atteint avec les alliages suivant:
- Fe Cu Ni (maillechort)
- Ni Cr
- Fe Ni Cr
- Fe Cr Al
6) Lampes à incandescence
Le tungstène, grâce à sa température de fusion élevée (3400 °C),
constitue le filament des lampes à incandescence.

7) Lampes à décharges
Le mercure et le sodium, sous forme de vapeur, émettent un rayonnement lumineux.

8) Sondes de température
Thermocouple : plages de [-185 °C , 300 °C] à [20 °C , 2300 °C] : la jonction de
2 métaux différents (fer, cuivre, platine...) génère une tension fonction de la température.
Thermorésistante : plages de [0 °C , 200 °C ] à [600 °C , 850 °C] : le plus souvent
en fil de platine (sonde PT 100). La résistance, parcourue par un courant connu, génère une
tension fonction de la température.

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