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LUXATION COUDE

I. INTRODUCTION
* Définition : C’est une perte de contact totale et permanente post traumatique entre l’extrémité inférieure de
l’humérus et l’extrémité supérieure des 02 os de l’avant bras
* Intérêt :
• Fq: 2e après la luxation de l’épaule.
• Terrain: Adulte jeune ++
• Anapath: les + fq sont les luxations postérieures, Recherche des fractures associées : 50%
• Dc: clinique, confirmé par la Rx
• TRT: urgence thérapeutique, réduction en urgence ++++
• Pronostic: dépend de la précocité de la PEC et des lésions associées, risque majeur de raideur du coude.

II. RAPPEL ANATOMIQUE

A/ Articulations B/ Repères anatomiques du coude

Le valgus physiologique
 11-14°chez l’homme,
 13 –16°chez la femme,

C/ Eléments de stabilité
1. L’articulation huméro-ulnaire : Forte congruence entre la
trochlée et l’incisure trochléaire, 50% de stabilité en varus -
valgus
2. Le LCR: ligament collatéral radial (divisé en trois faisceaux)
3. Le LCU : ligament collatéral ulnaire (3 fsx : ant, post, transverse)
4. La capsule articulaire
5. Tête radiale

Rq ! La stabilité du coude est toujours assurée par au moins un des


faisceaux du LCR et du LCU.

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III. ANAPATH
* Mécanisme le +fq : chute sur la main ou le poignet, avant-bras
en supination et coude en extension
* Classification :
Luxations simples (pures) : convergente / divergente
Luxations compliquées ou avec fractures

Type de mécanisme
luxation
Postérieure : postéro est. ++ / postérieure (cf. TDD)
- Traumatisme appuyé avec impact sur la région post de l’avant- Luxation postérieure
bras, à un niveau ± apical et sur un coude fléchi
=> Luxation des 02 os de l’avant-bras en avant de la palette
 Luxation trans-olécranienne de BIGA –THOMINE ++
C’est l’association: luxation Ant+ FR de l’olécrane, 2 types:
Type I: IIaire à un choc direct sur la crête cubitale, coude
Antérieure Fléchi => FR de la Base de l’olécrane
(très rare) le trait siège à la jonction cornéo-olécranienne
Le fragment sup est + volumineux et reste fléchi à 90°
les moignons cubital et radial se luxent en avant.
Type II: FR comminutive : IIaire à un choc violent sur la
pointe de l’olécrane coude fléchi à 90°
La palette humérale s’enfonce dans le crochet cubital
entraînant une fracture comminutive par écrasement. Luxation antérieure
 Pure (Rare) : favorisée par une aplasie de l’olécrane, ou une
hyperlaxité articulaire.
Mécanisme: chute sur la main en pronation, coude en extension
CPC vasculo–nerveuses fq : nerf cubital ++, a. brachaile + triceps
Choc direct violent
Latérales  En dehors ++ : IIaire à un Choc direct violent:
(les +rares) - Partielle: si rupture du LLI ou FR de l’épitrochlée
- Complète: avec rupture du LLE
 En dedans : (exceptionnelle) par arrachement de l’épicondyle
Divergente - Traduit une atteinte combinée des articulations huméro-
des 2 os de antébrachiale + radio-ulnaire proximale.
l’avant-bras - Elle se distingue des lésions précédentes par : la rupture
constante du ligament annulaire et du ligament carré de Dénucé.
Tête radiale: Luxation latérales
Luxation - Luxation de Monteggia
isolée de - La pronation douloureuse de Broca
l’un des 2 os Luxation du crochet cubital:
Blocage du coude en extension +limitation de la prono-supination

Lésions altérant la stabilité du coude

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IV. DIAGNOSTIC POSITIF : TDD= luxation postéro-externe

1. Oedème important
2. Ecchymose Fq
3. Elargissement antéro-post du coude
Inspection 4. Saillie de la palette humérale en avant
5. Saillie de l’olécrane en arrière
6. Coup de hache postérieure
7. Raccourcissement de L’avt bras
A/ Clinique 8. Attitude en flexion et pronation
1. Relief mousse de trochlée qui fait saillie en avant.
Palpation 2. Perte des repères anatomiques du coude (épitrochlée, olécrane, épicondyle)
3. Saillie de l’olécrane en arrière, surmonté d’une dépression en coup de hache.
1. L’ouverture cutanée
Rechercher 2. Compression vasculaire : artère brachiale (pouls , couleur, chaleur)
des comps ++ 3. Compression nerveuse : nerf ulnaire, médian (sensibilité, motricité)
4. Lésions osseuses associées : Apophyse coronoïde, Épicondyle, Épitrochlée,
Fractures étagées du membre (poignet)
Profil ++
1. Grande cavité cubitale vide
B/ Radio 2. L’apophyse coronoïde se place au nv de la fossette olécranienne
3. Fracture associée ???

V. FORMES CLINIQUES
• Enfant, adolescent +++
a) Epitrochlée • Incarcération du fragment épitrochléen fracturé
• Luxations irréductibles ou incoercibles
• Risque de compression du nerf ulnaire
Fractures b) Tête radiale
associées Classification de Morrey :
c) Processus - Type I : Fracture de la pointe du processus
coronoïde - Type II : Fracture < 50 % du processus
- Type III : Fracture > 50 % du processus
- Triade terrible : Luxation + FR : tête radiale +processus coronoïde
- La forme la plus complexe des luxations => Risque +++ d’instabilité persistante ou d’arthrose
d) Olécrane • Transverse ou oblique, unie ou multi-fragmentaire, déplacée ou non
Intra ou extra-articulaire.
Luxations récidivantes et instabilité Accidents de subluxation ou d’instabilité du coude, à distance d’une
postéro-latérale luxation vraie.
=> Epreuve d’instabilité : test dynamique d’instabilité (pivot-shift test
Instabilité rotatoire postéro-lat: d’O’Driscoll)
Stade

lésion du faisceau moyen du LCR - Supination de l’avant-bras Avec compression axiale


I

- Coude en valgus légèrement fléchi à 35°


Subluxation postéro-latérale :
Lésion de l’ensemble des faisceaux
Stade II

ant + moy du LC du coude + rupture


de la capsule (antérieure que
postérieure.
Luxation récidivante postéro
latérale :
Stade III

stade ultime de l’instabilité avec


luxation récidivante fq.

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VI. PRISE EN CHARGE : Urgence thérapeutique !! => risque de compression
** Buts:
 Rétablir l’anatomie normale du coude .
 Contention
 Rééducation précoce
A/ Réduction: sous/AG de courte durée =bonne relaxation => limite les lésions
1. Traction douce dans l’axe sur la face antérieure et à la partie distale du bras,
avant-bras en supination.
2. Flexion progressive du coude et réintégration de l’olécrane par pression directe
avec l’index.
3. Tester la stabilité dans le plan frontal, sagittal en recherchant des mouvements anormaux.
Rq !! Critères de la bonne réduction
 Interlignes articulaires régulières
 Alignement axe du radius - centre du capitulum de face et de profil++
B/contention
 Si le coude ne se reluxe pas en extension:
- Stabilité au testing: Attelle en flexion 90°pendant qqs jours puis rééducation
- Instabilité au testing: Orthèse articulée maintenant l’avant-bras en pronation
 Si le coude se reluxe en extension: Immobilisation 3 semaines en flexion

C/ TRT des formes cliniques

Epitrochlée déplacée Tête radiale Coronoïde Olécrane


-Type 1: TRT orthopédique - Type 1 : Laçage trans- => stabilisation
-Type 2: Ostéosynthèse. osseux par du fil N°2  de l'articulation
-Type 3: Résection avec importance de la huméro-
remplacement prothétique réinsertion capsulaire ulnaire :
antérieure. de préférence
- Type 2 : Vissage par un matériel
-Type 3 : Abords antérieurs d'ostéosynthèse
 vissage rigide, de type
plaque

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VII. EVOLUTION
 Favorable:
 Luxation réduite en urgence, immobilisation précoce ; suivie d’une rééducation : bon résultat.
 Reprise des activités fonctionnelles possible après 6 semaines.
 Complications :
Immédiates Secondaires Tardives
1. Ouverture cutanée 1. Syndrome de wolkmann 1. Raideur articulaire : parfois
2. Irréductibilité : interposition 2. Déplacement secondaire véritable ankylose, due à :
osseuse - Fracture associée
3. Vasculaire : artère humérale ++ - Immobilisation trop prolongée
4. Nerveuse - Rééducation insuffisante ou
tardive
- Arthrose post traumatique
2. Ostéome : ossification d’un
hématome, favorisée par une
rééducation intempestive et
massage
3. Instabilité chronique résiduelle.

VIII. CONCLUSION
 Les luxations du coude sont des pathologies fréquentes, courantes, ne posant en cas de luxation pure récente
que peu de problèmes diagnostiques ou thérapeutiques.
 Cependant, une immobilisation insuffisante ou des lésions associées méconnues peuvent conduire à des
séquelles importantes à type de raideur ou d’instabilité.

Référence :
Dr : Ami Moussa,Dr. M. Moussaoui, Dr. C. Hakimi : Luxations du coude. HCA. 2016

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