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CH 3 : Stabilité des pentes et talus

Université Abbes LAGHROUR Khenchela


Faculté de sciences et technologies
Département de Génie Civil

Chapitre 3. Stabilité des pentes et talus


Description et classification des mouvements de terrains, Méthodes de calcul la de stabilité
des pentes (notions de coefficient de sécurité), Glissements plans, Glissements rotationnels
(méthodes des tranches de Fellenius et de Bishop).

CHAPITRE III STABILITÉ DES PENTES ET TALUS


1. INTRODUCTION : Classification des mouvements de terrains
La stabilité des pentes intéresse aussi bien les pentes naturelles que les talus artificiels. Les
glissements de terrains sont généralement spectaculaires et parfois très meurtriers.
Ce chapitre met en évidence le mécanisme qui conduit à la rupture de certains talus ou pentes
naturelles. Les méthodes de calcul les plus courantes permettent d’évaluer la stabilité des
pentes et talus sont décrites en utilisant, dans un premier temps, le concept de coefficient de
sécurité global. Un paragraphe est consacré à la méthode plus récente des coefficients de
sécurité partiels.
L’estimation de sécurité réelle vis à vis du risque est très délicate quel que soit l’approche
utilisée, particulièrement pour les pentes naturelles et les talus en déblai.
Toute étude de stabilité doit être précédée d’une reconnaissance géologique très fine qui
permet souvent de mettre en évidence des hétérogénéités locales ainsi d’autres facteurs lourds
de conséquences (anisotropies, pendage des couches, circulation d’eau …) et pas toujours
quantifiables.
1.1. Pentes naturelles

Les mécanismes suivants peuvent être distingués :


- Écroulements
- Glissements
o Glissements plans
o Glissement rotationnel
o Glissement rotationnel complexe
- Fluage et solifluxions
- Coulées boueuses.
1.2. TALUS ARTIFICIELS.

Les talus artificiels sont principalement affectés par les glissements et parfois par des
phénomènes de fluage.
Ils peuvent être classés comme suit en fonction des types d’ouvrages :
- Talus en déblai,
- Talus en remblai sur sol non compressible
- Talus en remblai sur sol compressible
- Ouvrages de soutènement vis-à-vis d’un glissement profond,
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- Digues et barrages en terre

2. DESCRIPTIONS DES PRINCIPAUX TYPES DE MOUVEMENTS


2.1. ÉCROULEMENTS ET CHUTES DE PIERRES

Les écroulements concernent les masses rocheuses ; ils sont spectaculaires et dangereux car
soudains. Le traitement des écroulements relève de la mécanique des roches
2.2. GLISSEMENTS.

Les glissements affectent les sols et sont fréquents dans les travaux de terrassement et de
soutènement. Les vitesses de rupture peuvent être très variable. La rupture est parfois
précédée de signe précurseurs mais peut être également brutale.
2.2.1. Glissement plan

En général, la ligne de rupture suit une couche mince ayant de mauvaises caractéristiques
mécaniques, et sur laquelle s’exerce souvent l’action de l’eau. Une telle couche est appelée
couche savon.
2.2.2. Glissement rotationnel simple

C’est le type de glissement le plus fréquent. La surface de rupture a une forme simple et peut
être assimilée à une portion de cylindre (figure 1.a). L’analyse du risque de rupture par le
calcul est alors abordable par des méthodes classiques.

Figure 1 : glissement plan

La figure 2 b représente un tel glissement. Il est caractérisé comme suit :


- En tête, des fissures de traction.
- Un escarpement correspondant à l’amont de la surface de glissement
- À la base, un bourrelet formé par des matériaux glissés.
La figure 1 présente une coupe de la partie centrale du glissement. L’intersection de cette
coupe avec la surface du glissement (surface de rupture) est appelée ligne de rupture.
Le plus souvent, la ligne de rupture peut être assimilée à un cercle : il s’agit alors d’un
glissement circulaire. Si la ligne de rupture a une forme plus complexe, le glissement est
appelé glissement non circulaire.
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Figure 2 : glissement rotationnel

2.2.3. Glissement rotationnel complexe

Il s’agit de glissements multiples « emboités » les uns dans les autres. L’apparition du premier
glissement, en bas de la pente, conduit à une perte de butée pour les terres situées au-dessus,
et ainsi provoque des glissements successifs remontant vers l’amont (figure 3).

Figure 3: glissements successifs emboités

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2.3. FLUAGE ET SOLIFLUXION


2.3.1. Fluage

Figure 4: exemple de fluage

Les phénomènes de fluage correspondent à des mouvements lents dus à des sollicitations
atteignant le domaine plastique donc proche de la rupture. L’état ultime peut être soit
stabilisation, soit rupture.
La figure 4 montre une couche de marne argileuse surchargée par un massif calcaire limité par
une falaise. La marne flue sous le poids excessif de la falaise calcaire, risquant d’entrainer la
fissuration du banc calcaire peu déformable, voire l’écroulement de la falaise
2.3.2. Solifluxion

Les phénomènes de solifluxion représentent un cas particulier de fluage. C’est un phénomène


superficiel provoqué par les variations volumiques du sol au cours des saisons (gel et dégel en
montagne, alternance de saisons sèches et pluvieuses). Lorsqu’ils affectent des pentes, les
mouvements alternés conduisent à une reptation du sol vers l’aval. La solifluxion se repère
par la présence d’ondulation du sol et par l’inclinaison des arbres.
La solifluxion se produit essentiellement dans les pentes constituées de sols argileux gonflants
et rétractables.
2.4. COULEES BOUEUSES

Les coulées boueuses sont dues à des infiltrations d’eau provoquant des mouvements de
sol dans lesquels les matières glissées se comportent comme un liquide. Elles se produisent
essentiellement en montagne
2.5. TALUS EN DEBLAI ET TALUS EN REMBLAI SUR LES SOLS COMPRESSIBLES.

D’une façon générale, les ruptures ont l’allure de glissements circulaires parmi lesquels sont
distingués (figure 05)
- Les cercles de pied
- Les cercles de talus
- Les cercles profonds
Les cercles de pied sont les plus courant dans ce type d’ouvrage. Les cercles débouchant sur
la surface du talus apparaissent dans les sols hétérogènes, la base du cercle correspondant à
une couche plus résistante. Les cercles profonds ne se produisent que lorsque le sol situé sous
le niveau du pied du talus est de mauvaise qualité.

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Figure 5: différents types de rupture circulaire

2.6. TALUS EN REMBLAI SUR LES SOLS COMPRESSIBLES

Lorsqu’un remblai sur sol compressible (remblai routier par exemple) repose sur une couche
d’argile molle, de vase ou de tourbe, les ruptures susceptibles de se produire sont profondes et
interviennent rapidement. S’il le sol mou est homogène, les cercles de rupture sont tangents à
la base de la couche molle (figure 6).

Figure 6: Remblai sur sol mou

Si la sécurité vis-à-vis de la rupture est faible, il se produit un fluage du sol de fondation


entrainant un tassement anormal du remblai net renflement latéral de la couche molle. Cette
déformation à volume constant s’ajoute alors au tassement dû à, la consolidation du sol.
2.7. STABILITE SOUS LES SOUTENEMENTS

Pour ce type d’ouvrage, il faut s’assurer contre les risques de rupture circulaire profonde
englobant l’ensemble des constructions (figure 7)

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Figure 7: rupture circulaire sous un soutènement

2.8. DIGUES ET BARRAGES EN TERRE

L’étude de la stabilité des talus amont et aval est la partie essentielle de la conception des
barrages en terre, la stabilité de ces ouvrages doit être vérifiée sous différentes
sollicitations, en tenant compte de l’état des pressions interstitielles à l’intérieur de la digue.

3. STABILITE EN RUPTURE CIRCULAIRE AVEC


COEFFICIENT DE SECURITE GLOBAL

3.1. Méthode des tranches de FELLENIUS


3.1.1 Stabilité selon un cercle donné

Considérons un talus recoupant un certain nombre de couches de sols de caractéristiques


différentes 𝑐𝑖 , ∅𝑖 , 𝛾𝑖 ( figure 8). La stabilité est étudiée en considérant le problème plan,
c’est-à-dire en analysant l’équilibre d’une masse de sol d’épaisseur unité dans le sens
perpendiculaire à la figure.
Soit un cercle de centre O et de rayon R pour lequel on vérifie la sécurité vis-à-vis du risque
de glissement. La méthode consiste à découper le volume de sol intéressé (compris dans l’arc
EMF) en un certain nombre de tranches limitées par des plans verticaux comme suit :
- Il convient de réaliser le découpage de telle façon que l’intersection du cercle de
glissement et d’une limite de couches (points G et H sur la figure 8) corresponde à une
limite entre deux tranches.
- L’expérience montre qu’il n’est pas nécessaire de découper le massif en un très grand
nombre de tranches pour obtenir une précision satisfaisante.

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Figure 8 : découpage en tranches d’un talus

Étudions l’équilibre de l’une de ces tranches, par exemple la tranche « ABCD »


affectée de l’indice n (sur la figure 8 n varie de 1 à 12)
Les forces agissant sur cette tranche (figure 9.a) sont les suivantes :
 Son poids w
 La réaction Rn
 Les réactions sur les faces verticales BC et AD décomposées en réactions
horizontales Hn et Hn+1 et en réactions Vn et Vn+1. Il s’agit de forces internes au
massif étudié.
Définissons par rapport au centre O :
- Le moment moteur, comme celui du poids des terres W (et des surcharges
éventuelles), qui tend à provoquer le glissement ;
- Les moments résistants, comme ceux des réactions s’opposant globalement au
glissement de la tranche, à savoir les moment des Rn , Hn, Hn+1 , Vn et Vn+1
La surface de rupture étant limitée par les points E et F (fig 8), le coefficient de
sécurité global FS est défini par le quotient :

∑𝐸𝐹 𝑑𝑒𝑠 𝑚𝑜𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑟é𝑠𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑠 𝑚𝑎𝑥𝑖𝑚𝑎𝑢𝑥


𝐹𝑆 =
∑𝐸𝐹 𝑑𝑒𝑠 𝑚𝑜𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑚𝑜𝑡𝑒𝑢𝑟𝑠

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a) décomposition complète b) hypothèses de Fellenius


Fig.9 forces agissants sur la tranche n
Considérons la somme des moments pour l’arc EF, sachant que la somme des
moments des forces internes est nulle. En effet, pour la tranche n-1, le moment des
forces -Vn et -Hn s’oppose à celui de Vn et Hn et, pour la tranche n+1, le moment des
forces -Vn+1 et Hn+1 s’oppose à celui de Vn+1 et Hn+1.
Fellnius a fait l’hypothèse qui simplifie considérablement les calculs, à savoir que la
seule force agissant sur l’arc AB (fig. 9 b) est le poids W, à l’exception des forces
internes . Dans ce cas ; W=-Rn

Décomposons le poids W de la tranche n en une force Nn normale à AB et une force


Tn tangentielle à AB.

Dans ces conditions, le moment résistant maximal est fourni par la valeur maximale
que peut prendre la composante tangentielle de Rn

D’après la loi de Coulomb, elle s’écrit :  Rn t  ci AB  N n .tan i

Nota : dans la mesure où la largeur des tranches n’est pas trop grande, l’arc AB peut
être confondu avec la corde sans erreur notable

La somme des moments pour toutes les tranches est :


𝑛=𝑚

∑ 𝑅 ∗ (𝑐𝑖 ∗ 𝐴𝐵 + 𝑁𝑛 ∗ tan ∅𝑖 )
𝑛=1

Avec m le nombre total des tranches


𝑐𝑖 et ∅𝑖 : caractéristiques mécaniques de la couche dans laquelle est situé AB
Par ailleurs, le moment moteur est dû à Tn et égal à Tn *R, d’où :

∑𝑛=𝑚
𝑛=1 (𝑐𝑖 ∗𝐴𝐵+𝑁𝑛 ∗tan ∅𝑖 )
𝐹𝑠 = ∑𝑛=𝑚
(1)
𝑛=1 𝑇𝑛

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Remarques
1. Si le sol est homogène, c= Cte et f = Cte la formule (1) devient (2) . Et « L » est la
longueur développée de la surface de rupture.
𝒄∗𝑳+𝐭𝐚𝐧 ∅ ∑ 𝑵𝒏
𝑭𝒔 = ∑ 𝑻𝒏
(2)

2. Lorsque les cercles sont profonds, c’est-à-dire lorsque la ligne de rupture dépasse
l’aplomb du centre vers le coté aval (fig.10), le massif du sol situé coté aval à un effet
stabilisateur. En effet ; les composantes tangentielles T du poids W de la tranche sont
orientées en sens inverse des moments moteurs. Dans les formules (1) et (2) , T devra
être compté algébriquement de façon positive pour les tranches qui sont actives et
négative pour les tranches passives.

Fig.10 : Cercle profond

3. Affectons les caractéristiques mécaniques 𝒄𝒊 et 𝒕𝒂𝒏∅𝒊 de chaque couche du coefficient


de sécurité minimal recherché Fsa
𝒄 tan ∅
𝒄𝒊∗ = 𝑭 𝒊 tan ∅∗𝑖 = 𝐹 𝑖
𝒔𝒂 𝑠𝑎
La condition de stabilité du talus pour tous les cercles de rupture possible, déduite de la
formule (1), devient (1 bis).

nm

  c . AB  N .tan  
*
i n
*
i
n 1
nm
 1 (1 bis)
T
n 1
n

C’est que le coefficient de sécurité est appliqué directement aux caractéristiques du sol
( c et ∅ ).
4. Avec les notations définies sur la figure 9b , la formule (1) devient :

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nm
 b 
  c . cos  W cos .tan 
*
i
*
i 

n 1
nm
 1 (1ter)
W sin 
n 1

Avec :
 b : largeur des tranches.
 𝜶 : angle orienté que fait le rayon du cercle passant par le milieu de la base de
la tranche avec la verticale ;
 La hauteur de la tranche pour le calcul du poids W
3.1.2 Recherches du coefficient de sécurité minimal.

Pour calculer le coefficient réel d’un talus, il faut trouver le cercle donnant la valeur
minimale de Fs .
Il n’existe pas de méthode précise pour trouver la position exacte de ce cercle critique (centre
et le rayon), on procède par tâtonnement on utilise un nombre suffisant de cercles (variation
de la position des centres puis la variation des rayons).

Sur la fig11 le coefficient de sécurité Fs correspond au rayon donnant la valeur minimale


pour un centre donné.
La recherche du coef de sécurité nécessite le calcul pour de nombreux cercles
Méthode manuelle :
Le calcul manuel est réservé à des fins didactiques, ou pour vérification de calcul effectués
par ordinateur.

Formules et abaques :
Dans certains cas particuliers, le coefficient Fs est déterminer directement au moyen de
formules et abaques.

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Fig. 11 : détermination du cercle critique

3.2 PRISES EN COMPTE DES NAPPES ET DES ECOULEMENTS


Dans le cas de présence d’une nappe d’eau (statique ou écoulement) , les caractéristiques
mécaniques à prendre en compte sont les caractéristiques effectives c’ et f’

3.2.1 Nappe statique

Dans le cas d’une nappe phréatique à surface libre horizontale, on procède par le déjaugeage
du sol c’est-à-dire :
Pour que les formules données ci-dessus restent valables, il faut :
- Pour la partie du sol au-dessus du niveau de la NP, le calcul du poids W se fait on
prenons le poids volumique apparent (g apparent) , par contre pour la partie
immergée ( en dessous) , on utilise le poids volumique déjaugé g’

3.2.2 prises en compte des écoulements au-dessus du niveau aval


La prise en compte des écoulements est assez difficile, car il faut faire la distinction des
écoulements au-dessus du NNP coté aval et les écoulements éventuels au-dessous de ce
niveau
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Toute fois la méthode de Fellenius reste applicables en utilisant l’équation de Coulomb.

𝜏 = 𝑐 ′ + (𝜎 − 𝑢)𝑡𝑎𝑛𝑔𝜑′

- Détermination de la pression interstitielle.


La valeur de « u » pression interstitielle en chaque point M du massif est déterminée à
partir du réseau d’écoulement
En considérant la tranche ABCD (fig.12) ; la valeur de u à introduire dans l’équation
précédente (et au point M) : elle donnée sur la figure par  w .z w

Fig.12 : Détermination de la valeur de la pression interstitielle

Zw est la distance verticale entre le point M et le point N ou l’équipotentielle passant


par M recoupe la surface libre puisque, par définition de l’équipotentielle, les charges
hydrauliques en M et N sont identiques. En N la charge est due uniquement à l’énergie
de position (surface libre) ; on a donc :
u   z N  zM   w
Calcul des coefficients de sécurité global.
Soit W le poids total de la tranche ABCD, V1 etV2 les volumes situés respectivement
au-dessus au-dessous de la surface libre tels que :
W   .V1   sat .V2
Soit N et T les composantes normale et tangentielle sur l’arc AB du poids W de la
tranche ABCD (fig 13). La résistance maximale au cisaillement le long de AB est
donnée par l’expression :
c '. AB  ( N  u. AB) tan  '
En sommant, pour toutes les tranches, les résistances maximales au
cisaillement ainsi que les composantes 𝑇 = 𝑊𝑠𝑖𝑛𝛼 , la formule 1ter

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nm
b  u.b 
 c cos  W cos  cos  tan 
'
i i
Fs  n 1
nm
(3)
W sin 
n 1

Figure 13 : décomposition de W

3.2.3. Prise en compte des écoulements en


dessous du niveau aval.
La méthode exposée ci-dessus est mise en défaut si la nappe aval est plus haute que le pied de
la pente fig.14 à moins de prendre en compte l’eau du bassin dans le poids des tranches
situées à l’aval

Fig. 14. Valeurs de 𝜸 et u ou 𝜟𝒖 à considérer selon la position du niveau statique aval


Il est plus pratique de considérer le sol comme déjaugé sous le niveau de la nappe aval, et de
remplacer la pression interstitielle u dans la formule précédente par 𝜟𝒖, qui représente la
différence entre la pression interstitielle réelle au point M et la préssion hydrostatique qui
règne au même point si la seule nappe aval existe.
La figure 14 résume les caractéristiques à considérer dans le calcul de la stabilité en tenant
compte des écoulements

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3.3. Méthode des tranches de Bishop


3.3.1 Méthode détaillée

Les composantes Vn , Vn+1, Hn et Hn+1 des réactions sur les tranches verticales
interviennent dans les efforts appliquées sur AB (fig.9)et influence la réaction Rn .
En 1954, Bishop a publié une méthode, appelée méthode détaillée, permettant de
calculer le coefficient Fs en tenant compte de ces sollicitations.
Le coefficient de sécurité est donné par la formule générale suivante :

1 nm W  Vn  Vn1   un .b tan i'  ci' .b


Fs  . (4)
nm
tan i'
W sin 
n 1
n 1
cos   sin  .
Fs

Pour déterminer Fs, il faut :


- Procéder par itérations successives, puisque Fs figure aux deux membres de l’équation.
- Définir Vn - Vn+1. Pour cela, une hypothèse supplémentaire est nécessaire, par exemple
admettre que le long des plans verticaux les contraintes sont proportionnelles à la
distance verticale de leur point d’application à la surface libre. Compte tenu des
équations régissant l’équilibre général du massif de sol limité par le cercle de
glissement, déterminer Vn -Vn+1 est alors possible. Toutefois, le calcul est fastidieux et
n’est pratiquement plus réalisé que par ordinateur.

3.3.2 Méthode de Bishop simplifiée

L’hypothèse supplémentaire est que (Vn - Vn+1. =0), quelle que soit la tranche
considérée l’équation (4) devient :

Fs  nm
1 nm
.
W  un .b  tan i'  ci' .b
tan i'
W sin 
n 1
n 1
cos   sin  .
Fs

Tous les termes sont connus et Fs est calculé par itérations successives. La première
itération est faite en adoptant comme valeur Fs0, le coefficient de sécurité obtenu par
la méthode de Fellenius .
Le résultat est rapidement convergent. Évidemment, ce type de calcul se prête bien au
traitement par ordinateur

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3.4 CHOIX DE LA METHODE ET DU COEFFICIENT DE SECURITE

La méthode Fellenius donne en général des valeurs plus faible que celle de Bishop, l’écart
peut atteindre les 10 %, toute fois cela va dans le sens de la sécurité. De plus, il arrive que la
position du centre de cercle critique soit différente de celle donnée par les équations (4) et (5)
.
Il faut attacher au coefficient de sécurité global une valeur probabiliste. L’expérience a
montré, que sauf erreur grossière sur les hypothèses de calcul :
- Les talus restent toujours stables si Fs >1,5
- Le glissement est pratiquement inévitable si Fs <1

4- STABILITÉ EN RUPTURE CIRCULAIRE AUX ÉTATS LIMITES

Les commentaires précédents montrent l’intérêt de l’usage des coefficients de sécurités


partiels qui permettent de mieux prendre en compte le risque acceptable en fonction de
chaque cas particulier.
Seuls les états limites ultimes sont considérés pour le calcul à la rupture. Le coefficient
de sécurité global est remplacé par des coefficients pondérateurs des actions et de
coefficients de sécurité partiels. La condition à obtenir est que à partir de ces coefficients. Le
rapport des moments résistants et des moments moteurs reste supérieur ou égal à 1
L’utilisation de cette méthode conduit à modifier les formules (1) à 1(1er), et (2) à (5).

La formule (6) donnée ci-après est l’adaptation de la formule générale (3) de la méthode de
Fellenius. L’adaptation des autres formules se fera aussi aisément.

nm
ci' .b  u.b  tan i'
1

n 1  mc 
   s1.W cos   
cos    m '
1 (6)
 sd nm
 s1 W sin 
n 1

Il apparait que les coefficients de sécurité sont différents selon les caractéristiques des sols
considérées. Ces coefficients tiennent compte de l’incertitude spécifique à chacune de cette
caractéristique considérée séparément

Tableau I - coefficient de la méthode

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Ce coefficient (𝜸𝒔𝒅 ) a pour objet de tenir compte des imperfections de la méthode de calcul

Tableau II : Coefficients pondérateurs des actions


Remarques :
(1) – le principe de cohérence impose que les coefficients 𝛾𝑠1 ou 𝛾′𝑠1 et le poids
volumique du sol soient toujours identiques pour une même couche de sol , quel que
soit son caractère stabilisateur ou déstabilisateur par rapport à la surface de rupture
potentielle. Pour chaque application, il faut considérer le cas les plus défavorable.
(2) -par exemple le poids des constructions fondées au-dessus de la surface de glissement
selon quelle se situent dans la zone active ou dans la zone passive fig.10
(3) En absence d’indication précise, les surcharges roulantes sont assimilées à une
surcharge uniformément répartie de 10 Kpa lorsqu’elles ont un effet défavorable, et
négligées si elles sont stabilisatrices.

Tableau III : coefficients de sécurité partiels


Pour le traitement à court terme des sols non saturés caractérisés par uu et cuu ; à défaut de
règlement , on peut adopter pour ces deux paramètres les mêmes valeurs que celles
préconisées pour « cu »

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5- STABILITÉ DES PENTES EN RUPTURE PLANE

5.1 PENTE INDEFINIE – RUPTURE SELON UN PLAN PARALLELE A LA


PENTE
5.1.1 décomposition des forces

Considérons une pente indéfinie d’inclinaison 𝛽 dans un sol ayant


les caractéristiques (figure 15) .
- Poids volumique :
 Au-dessus de la nappe :𝛾1
 Au-dessous de la nappe : 𝛾𝑠𝑎𝑡
- Cohésion le long du plan de glissement : c’
- Angle de frottement interne : 𝜑′
Supposons de plus que, situation fréquente. La nappe règne sur une hauteur hw
Au-dessus de la ligne AB et s’écoule donc parallèlement à la pente. Les lignes de courant sont
également parallèles à la pente, et les équipotentielles sont des droites inclinées de 𝜷 sur la
verticale

Figure 15 : pente indéfinie avec écoulement parallèle à la pente

Considérons l’équilibre du prise ABCD de largeur b


- Par symétrie les réactions sur AD et CB sont égales et opposées
- Le poids 𝑾 = [𝜸𝟏 (𝒛 − 𝒉𝒘 ) + 𝜸𝒔𝒂𝒕 . 𝒉𝒘 ]. 𝒃
z
L’expression précédente peut être généralisée en écrivons que W  b.   .h
0

h : étant l’épaisseur d’ une couche quelconque et 𝜸 son poids volumique apparent ou saturé
selon sa position par rapport à la nappe .
Décomposons W en des composantes normales N et tangentielles T à la surface de
glissements (figure 13)

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z z
N  b.cos    .h et T  b.sin    .h
0 0

La pression interstitielle sur AB est 𝑢 = 𝛾𝑤 ⋅ ℎ𝑤 ⋅ cos2 𝛽


La résultante 𝑈 = 𝑢 ⋅ 𝐴𝐵 orientée sur la normale à AB, est 𝑼 = 𝜸𝒘 ⋅ 𝒉𝒘 ⋅ 𝒃 𝐜𝐨𝐬 𝜷
Finalement l’équation de Coulomb, la résistance maximale mobilisable en cisaillement le long
de AB est :

𝑅 = 𝑐′ ⋅ 𝐴𝐵 + (𝑁 − 𝑈) tan 𝜑 ′

b  z 
Soit R  c'     h   w .hw  b.cos  .tan  '
cos   0 
5.1.2 Coefficients de sécurité global.

Le coefficient de sécurité global vis-à-vis de la rupture le long du plan situé à la profondeur z


est donné par la formule générale suivante :

 z 
c '    .h   w .hw  cos 2  .tan  '
R
Fs    0  (7)
z
sin  cos    .h
T
0

Remarques :
1-S’il n’y a pas d’écoulement et que le sol est homogène, la formule précédente devient :
c   .z cos 2  .tan 
Fs  (8)
 .z.sin  .cos 
En milieu homogène cohérent, la formule (8) montre que Fs diminue lorsque z
augmente. La surface de rupture est donc la plus profonde possible. En général, la
rupture est donc la plus profonde possible. La rupture plane correspond au glissement
du manteau d’altération sur les couches profondes intactes.
La rupture plane est souvent constituée par la couche enveloppe de mouvements
complexe (figure 16).
2- De plus, si le sol homogène est dépourvu de cohésion, la formule (7) devient :
tan 𝜑
𝐹𝑠 = tan 𝛽 (9)

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Figure 16 : Glissement du manteau d’altération

3-La formule (7) montre que Fs diminue lorsque 𝑯𝒘 augmente. Ceci explique que les
glissements de terrain se produisent essentiellement en période pluvieuse. Cette
remarque est générale et valable quelle que soit la forme de la surface de glissement.
Un des procédés utilisés pour stabiliser les pentes consiste à les drainer afin de
diminuer la valeur de « u »

5.1.3 Calcul aux états limites

Les coefficients pondérateurs des actions et les coefficients de sécurité partiels sont les mêmes
que ceux définis au paragraphe 4. Dans ces conditions, la formule (7) devient :

c'  z
 2 tan  '
   s1.  .h   w .hw  cos 
1  mc    m '
1
0
. (10)
 sd z
 s1 sin  cos    .h
0

5.2 Pentes de hauteur définie.


Considérons un talus, représenté sur la figure 17, qui menace de glisser sur une couche de
savon de pente 𝛽 . La méthode consiste à étudier l’équilibre du volume de sol compris le plan
amont AD et le plan aval BC.
Les forces de cisaillement qui tendent à provoquer le mouvement sont constituées par :
- la composante P’a selon la direction AB de la poussée des terres Pa situées à l’amont,
- la composante selon la direction AB du poids des terres W, soit :
T=Wsin 𝜷

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CH 3 : Stabilité des pentes et talus

Figure 17 : Glissement plan de hauteur finie.


Les forces résistantes sont :
- La composante P’p selon la direction AB de la réaction du sol à l’aval Pp appelée butée
des terres.
- La résistance au cisaillement le long de AB qui, dans le cas général, est
𝑹 = 𝒄′ . 𝑨𝑩 + (𝑾𝒄𝒐𝒔𝜷 − 𝑼)𝒕𝒂𝒏𝝋′

𝐵
avec 𝑈 = ∫𝐴 𝑢. 𝑑𝑙
𝑐 ′ 𝑒𝑡 𝜑′ étant les caractéristiques effectives de la couche savon

Le coefficient de sécurité global est :

R+P′p
Fs = (11)
P′a +T

La position de AD et BC donnant la valeur minimale de Fs est déterminée par approximations


successives. La position la plus probable de BC est le pied du talus ou la butée Pp est la plus
faible (plan B’C’). Il convient de se reporter au chapitre « action des terres sur les
soutènements » pour déterminer Pa et Pp

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