Les talus artificiels sont principalement affectés par les glissements et parfois par des
phénomènes de fluage.
Ils peuvent être classés comme suit en fonction des types d’ouvrages :
- Talus en déblai,
- Talus en remblai sur sol non compressible
- Talus en remblai sur sol compressible
- Ouvrages de soutènement vis-à-vis d’un glissement profond,
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Les écroulements concernent les masses rocheuses ; ils sont spectaculaires et dangereux car
soudains. Le traitement des écroulements relève de la mécanique des roches
2.2. GLISSEMENTS.
Les glissements affectent les sols et sont fréquents dans les travaux de terrassement et de
soutènement. Les vitesses de rupture peuvent être très variable. La rupture est parfois
précédée de signe précurseurs mais peut être également brutale.
2.2.1. Glissement plan
En général, la ligne de rupture suit une couche mince ayant de mauvaises caractéristiques
mécaniques, et sur laquelle s’exerce souvent l’action de l’eau. Une telle couche est appelée
couche savon.
2.2.2. Glissement rotationnel simple
C’est le type de glissement le plus fréquent. La surface de rupture a une forme simple et peut
être assimilée à une portion de cylindre (figure 1.a). L’analyse du risque de rupture par le
calcul est alors abordable par des méthodes classiques.
Il s’agit de glissements multiples « emboités » les uns dans les autres. L’apparition du premier
glissement, en bas de la pente, conduit à une perte de butée pour les terres situées au-dessus,
et ainsi provoque des glissements successifs remontant vers l’amont (figure 3).
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Les phénomènes de fluage correspondent à des mouvements lents dus à des sollicitations
atteignant le domaine plastique donc proche de la rupture. L’état ultime peut être soit
stabilisation, soit rupture.
La figure 4 montre une couche de marne argileuse surchargée par un massif calcaire limité par
une falaise. La marne flue sous le poids excessif de la falaise calcaire, risquant d’entrainer la
fissuration du banc calcaire peu déformable, voire l’écroulement de la falaise
2.3.2. Solifluxion
Les coulées boueuses sont dues à des infiltrations d’eau provoquant des mouvements de
sol dans lesquels les matières glissées se comportent comme un liquide. Elles se produisent
essentiellement en montagne
2.5. TALUS EN DEBLAI ET TALUS EN REMBLAI SUR LES SOLS COMPRESSIBLES.
D’une façon générale, les ruptures ont l’allure de glissements circulaires parmi lesquels sont
distingués (figure 05)
- Les cercles de pied
- Les cercles de talus
- Les cercles profonds
Les cercles de pied sont les plus courant dans ce type d’ouvrage. Les cercles débouchant sur
la surface du talus apparaissent dans les sols hétérogènes, la base du cercle correspondant à
une couche plus résistante. Les cercles profonds ne se produisent que lorsque le sol situé sous
le niveau du pied du talus est de mauvaise qualité.
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Lorsqu’un remblai sur sol compressible (remblai routier par exemple) repose sur une couche
d’argile molle, de vase ou de tourbe, les ruptures susceptibles de se produire sont profondes et
interviennent rapidement. S’il le sol mou est homogène, les cercles de rupture sont tangents à
la base de la couche molle (figure 6).
Pour ce type d’ouvrage, il faut s’assurer contre les risques de rupture circulaire profonde
englobant l’ensemble des constructions (figure 7)
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L’étude de la stabilité des talus amont et aval est la partie essentielle de la conception des
barrages en terre, la stabilité de ces ouvrages doit être vérifiée sous différentes
sollicitations, en tenant compte de l’état des pressions interstitielles à l’intérieur de la digue.
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Dans ces conditions, le moment résistant maximal est fourni par la valeur maximale
que peut prendre la composante tangentielle de Rn
Nota : dans la mesure où la largeur des tranches n’est pas trop grande, l’arc AB peut
être confondu avec la corde sans erreur notable
∑ 𝑅 ∗ (𝑐𝑖 ∗ 𝐴𝐵 + 𝑁𝑛 ∗ tan ∅𝑖 )
𝑛=1
∑𝑛=𝑚
𝑛=1 (𝑐𝑖 ∗𝐴𝐵+𝑁𝑛 ∗tan ∅𝑖 )
𝐹𝑠 = ∑𝑛=𝑚
(1)
𝑛=1 𝑇𝑛
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Remarques
1. Si le sol est homogène, c= Cte et f = Cte la formule (1) devient (2) . Et « L » est la
longueur développée de la surface de rupture.
𝒄∗𝑳+𝐭𝐚𝐧 ∅ ∑ 𝑵𝒏
𝑭𝒔 = ∑ 𝑻𝒏
(2)
2. Lorsque les cercles sont profonds, c’est-à-dire lorsque la ligne de rupture dépasse
l’aplomb du centre vers le coté aval (fig.10), le massif du sol situé coté aval à un effet
stabilisateur. En effet ; les composantes tangentielles T du poids W de la tranche sont
orientées en sens inverse des moments moteurs. Dans les formules (1) et (2) , T devra
être compté algébriquement de façon positive pour les tranches qui sont actives et
négative pour les tranches passives.
nm
c . AB N .tan
*
i n
*
i
n 1
nm
1 (1 bis)
T
n 1
n
C’est que le coefficient de sécurité est appliqué directement aux caractéristiques du sol
( c et ∅ ).
4. Avec les notations définies sur la figure 9b , la formule (1) devient :
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nm
b
c . cos W cos .tan
*
i
*
i
n 1
nm
1 (1ter)
W sin
n 1
Avec :
b : largeur des tranches.
𝜶 : angle orienté que fait le rayon du cercle passant par le milieu de la base de
la tranche avec la verticale ;
La hauteur de la tranche pour le calcul du poids W
3.1.2 Recherches du coefficient de sécurité minimal.
Pour calculer le coefficient réel d’un talus, il faut trouver le cercle donnant la valeur
minimale de Fs .
Il n’existe pas de méthode précise pour trouver la position exacte de ce cercle critique (centre
et le rayon), on procède par tâtonnement on utilise un nombre suffisant de cercles (variation
de la position des centres puis la variation des rayons).
Formules et abaques :
Dans certains cas particuliers, le coefficient Fs est déterminer directement au moyen de
formules et abaques.
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Dans le cas d’une nappe phréatique à surface libre horizontale, on procède par le déjaugeage
du sol c’est-à-dire :
Pour que les formules données ci-dessus restent valables, il faut :
- Pour la partie du sol au-dessus du niveau de la NP, le calcul du poids W se fait on
prenons le poids volumique apparent (g apparent) , par contre pour la partie
immergée ( en dessous) , on utilise le poids volumique déjaugé g’
𝜏 = 𝑐 ′ + (𝜎 − 𝑢)𝑡𝑎𝑛𝑔𝜑′
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nm
b u.b
c cos W cos cos tan
'
i i
Fs n 1
nm
(3)
W sin
n 1
Figure 13 : décomposition de W
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Les composantes Vn , Vn+1, Hn et Hn+1 des réactions sur les tranches verticales
interviennent dans les efforts appliquées sur AB (fig.9)et influence la réaction Rn .
En 1954, Bishop a publié une méthode, appelée méthode détaillée, permettant de
calculer le coefficient Fs en tenant compte de ces sollicitations.
Le coefficient de sécurité est donné par la formule générale suivante :
L’hypothèse supplémentaire est que (Vn - Vn+1. =0), quelle que soit la tranche
considérée l’équation (4) devient :
Fs nm
1 nm
.
W un .b tan i' ci' .b
tan i'
W sin
n 1
n 1
cos sin .
Fs
Tous les termes sont connus et Fs est calculé par itérations successives. La première
itération est faite en adoptant comme valeur Fs0, le coefficient de sécurité obtenu par
la méthode de Fellenius .
Le résultat est rapidement convergent. Évidemment, ce type de calcul se prête bien au
traitement par ordinateur
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La méthode Fellenius donne en général des valeurs plus faible que celle de Bishop, l’écart
peut atteindre les 10 %, toute fois cela va dans le sens de la sécurité. De plus, il arrive que la
position du centre de cercle critique soit différente de celle donnée par les équations (4) et (5)
.
Il faut attacher au coefficient de sécurité global une valeur probabiliste. L’expérience a
montré, que sauf erreur grossière sur les hypothèses de calcul :
- Les talus restent toujours stables si Fs >1,5
- Le glissement est pratiquement inévitable si Fs <1
La formule (6) donnée ci-après est l’adaptation de la formule générale (3) de la méthode de
Fellenius. L’adaptation des autres formules se fera aussi aisément.
nm
ci' .b u.b tan i'
1
n 1 mc
s1.W cos
cos m '
1 (6)
sd nm
s1 W sin
n 1
Il apparait que les coefficients de sécurité sont différents selon les caractéristiques des sols
considérées. Ces coefficients tiennent compte de l’incertitude spécifique à chacune de cette
caractéristique considérée séparément
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Ce coefficient (𝜸𝒔𝒅 ) a pour objet de tenir compte des imperfections de la méthode de calcul
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h : étant l’épaisseur d’ une couche quelconque et 𝜸 son poids volumique apparent ou saturé
selon sa position par rapport à la nappe .
Décomposons W en des composantes normales N et tangentielles T à la surface de
glissements (figure 13)
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z z
N b.cos .h et T b.sin .h
0 0
𝑅 = 𝑐′ ⋅ 𝐴𝐵 + (𝑁 − 𝑈) tan 𝜑 ′
b z
Soit R c' h w .hw b.cos .tan '
cos 0
5.1.2 Coefficients de sécurité global.
z
c ' .h w .hw cos 2 .tan '
R
Fs 0 (7)
z
sin cos .h
T
0
Remarques :
1-S’il n’y a pas d’écoulement et que le sol est homogène, la formule précédente devient :
c .z cos 2 .tan
Fs (8)
.z.sin .cos
En milieu homogène cohérent, la formule (8) montre que Fs diminue lorsque z
augmente. La surface de rupture est donc la plus profonde possible. En général, la
rupture est donc la plus profonde possible. La rupture plane correspond au glissement
du manteau d’altération sur les couches profondes intactes.
La rupture plane est souvent constituée par la couche enveloppe de mouvements
complexe (figure 16).
2- De plus, si le sol homogène est dépourvu de cohésion, la formule (7) devient :
tan 𝜑
𝐹𝑠 = tan 𝛽 (9)
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3-La formule (7) montre que Fs diminue lorsque 𝑯𝒘 augmente. Ceci explique que les
glissements de terrain se produisent essentiellement en période pluvieuse. Cette
remarque est générale et valable quelle que soit la forme de la surface de glissement.
Un des procédés utilisés pour stabiliser les pentes consiste à les drainer afin de
diminuer la valeur de « u »
Les coefficients pondérateurs des actions et les coefficients de sécurité partiels sont les mêmes
que ceux définis au paragraphe 4. Dans ces conditions, la formule (7) devient :
c' z
2 tan '
s1. .h w .hw cos
1 mc m '
1
0
. (10)
sd z
s1 sin cos .h
0
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𝐵
avec 𝑈 = ∫𝐴 𝑢. 𝑑𝑙
𝑐 ′ 𝑒𝑡 𝜑′ étant les caractéristiques effectives de la couche savon
R+P′p
Fs = (11)
P′a +T
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